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 Une nuit sans fin [Thème adulte]
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  • Aïlin Bower
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    Aïlin Bower
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MessageSujet: Une nuit sans fin [Thème adulte]   Une nuit sans fin [Thème adulte] EmptyMar 18 Déc - 14:53:37

* Titre : Une nuit sans fin
* Titre du thème choisi : Au secours, j'ai été transformé !
* Personnage(s) : Aïlin Bower, Clarisse McBrien, Lynn Bower, & possiblement : Jason Lister, Mikhaïl Ev. Dmitriev.
* Résumé : Aïlin se réveille avec une gueule de bois horrible. Il n'a plus vraiment souvenir de ce qu'il s'est passé au Laughing Inferi, la nuit dernière, mais il a certainement abusé de la boisson. Il ne se sent vraiment pas bien. Presque comme s'il n'était plus vraiment lui-même. D'autant plus qu'un drôle de rêve a hanté sa nuit, et qu'au réveil, il lui semble encore étrangement réaliste...
* Cadre : Monde adulte – Manoir Bower.
* Année : Septembre 2000
* Complet : non (1/?)

– PARTIE I –
Macabre découverte


La lumière du jour, qui passait péniblement à travers les épais rideaux de la chambre d'Aïlin, frappa brutalement le visage assoupi du jeune lord. Un flot de lumière vive, agressive, inonda ses paupières closes et il fronça les sourcils en s'agitant dans ses draps, encore alangui de sommeil. Alors que les dernières images de son rêve s'évaporaient sans qu'il ne puisse les retenir, une douleur sourde frappa son crâne. Le mal irradia ses tempes et Bower grogna, de sommeil, de douleur, et de rébellion contre ce soleil qui lui brûlait le visage de sa froide lumière automnale. Il fallait que cela cesse, c'était insoutenable. Ouvrant les yeux, Aïlin se releva de ses oreillers et passa aussitôt un bras protecteur devant ses yeux. La lumière était trop vive, ainsi accentuée par la migraine qui frappait son front. De sa main libre, l'alchimiste tâtonna la table de chevet et agrippa sa baguette magique, afin de fermer, d'un sort, les volets qui étaient certainement demeurés ouverts. Rien ne se produisit, lorsqu'il incanta le sortilège salvateur. Il se sentait, ce matin, vide de toute puissance magique, comme si la nuit qu'il avait passée l'avait privé de ses pouvoirs.
Qu'avait-il pu bien faire, pour se mettre dans un état pareil ? Le souvenir un peu vague de son rêve lui revint en mémoire. Il avait rêvé du Laughing Inferi, mais cela demeurait confus, dans son esprit. Il s'y était bien rendu, d'ailleurs, mais il n'avait pas le moindre souvenir de la façon dont il en était parti. Son dernier souvenir véritable et cohérent était celui du dernier verre qu'il avait bu en compagnie de Jason Lister. Les deux lords avaient décidé de fêter la mise en route du partenariat qui unissait les marchés de Lynn et de Jason, et ce dernier avait décidé de porter un toast, une fois de plus, dans le cabaret mondain. Aïlin avait le vague souvenir d'avoir un peu abusé sur la boisson, mais il n'aurait pas imaginé que ce fut à ce point. Jamais, encore, il n'avait eu une gueule de bois pareille.

Mollement, Bower se leva du lit et tira les rideaux. Le jour qui se répandit dans la pièce fut insoutenable, mais il prit son courage à deux mains et ferma les volets, avant de rabattre précipitamment les rideaux. Par Merlin, la migraine était si atroce qu'il avait l'impression que chaque centimètre carré de sa peau brûlait, ses nerfs, ses muscles et ses veines compris. Dans un soupir de mourant, Aïlin se laissa tomber contre le mur et jeta un regard à son lit, qu'il ne rêvait que de rejoindre.
Sous les couvertures, le corps gracile de Clarisse se devinait. Une cascade de cheveux roux, ondulés, s'étalait sur l'oreiller contre lequel sa tête reposait. Elle dormait profondément. Si profondément qu'elle ne semblait pas même respirer. Une angoisse s'insinua dans les entrailles déjà malmenée du lord. Il se rappela une image étrange et terrible du songe qu'il avait fait, dans lequel il s'était imaginé rentrer au manoir. Il se voyait, comme si cela avait été effectivement réel, entrer dans la chambre et réveiller par accident sa belle rousse, qui l'avait accueilli d'un langoureux baiser, avant de lui reprocher l'odeur d'alcool qui s'échappait de sa bouche. Aïlin n'avait pas écouté ses remarques, ni sur sa peau froide, ni sur son regard hagard, soudain obnubilé par le désir que son baiser avait fait surgir en lui. Désir de l'étreindre, de l'embrasser, de la toucher, de dévorer sa peau, de savourer l'odeur, la texture et la saveur de sa gorge délicate. Ils avaient fait l'amour, et, emporté par la passion qui avait pris possession de son corps, Aïlin avait embrassé Clarisse avec une telle ardeur qu'il lui en avait mordu la lèvre. Il se souvenait très précisément de l'odeur de fer que son nez avait immédiatement capté, du mince filet d'hémoglobine qui avait coulé entre leurs lèvres, chaud et sirupeux. Il se souvenait même du petit cri de douleur et de stupeur qu'elle avait poussé avant qu'il ne perde le contrôle de lui-même et fonde dans son cou à la manière d'un prédateur.
Par réflexe, Aïlin porta l'une de ses mains à ses lèvres, puis secoua la tête. Ce n'était qu'un rêve, mais un bien drôle de rêve. Il se demandait ce que le Laughing Inferi mettait dans ses cocktails pour engendrer de tels états secondaires. Plus jamais, ô, plus jamais il ne mettrait les pieds dans ce lieu infernal ! Penser seulement au cabaret lui faisait remonter des vapeurs d'alcool écoeurantes.

Aïlin se releva tant bien que mal. C'était vraiment étrange. Il avait froid, et dans sa gorge résidait un goût métallique qui remontait par intermittence, entre deux relents de Noir Désir. Sa migraine c'était au moins apaisée maintenant que le soleil n'inondait plus la chambre. Autre bizarrerie, malgré l'obscurité, il discernait assez nettement le mobilier de la pièce et le corps endormi de Clarisse. Le besoin soudain et pressant de vérifier que ce rêve dont il s'était rappelé en était bien un s'imposa en lui avec une telle nécessité qu'il se précipita sur le lit, et écarta sans délicatesse les couvertures qui recouvraient Clarisse. Son regard s'arrondit de stupeur lorsqu'il la vit, pâle, abandonnée, la gorge offerte à son regard, sanguinolente. Aïlin fit un tel bond en arrière qu'il chut lamentablement sur le parquet, entraînant avec lui les draps et la couverture. Il s'en dépêtra maladroitement, à quatre pattes par terre, puis se précipita contre le mur, comme si cela pouvait le sauver de la vision qu'il venait d'avoir. Il restait là une longue, très longue minute, pétrifié, effaré, le regard hagard et la bouche ouverte. Ce n'était pas possible ! Il était en train de rêver à nouveau ! Comment une telle chose avait-elle pu se produire ? Qu'avait-il donc fait à la femme qu'il aimait ? Non, il cauchemardait, tout simplement. D'une minute à l'autre, il allait se réveiller avec un mal de crâne assourdissant, et il aurait le reste de la journée pour se maudire allègrement de n'avoir su se tenir la veille au soir. Et, comme pour presser le sommeil de le rejeter enfin, Aïlin se pinça le poignet. Une douleur légère mais piquante titilla les nerfs sous sa peau, et un mince filet de sang coula entre ses ongles. Il avait éprouvé de la douleur. Il ne rêvait pas. Cela était réel.

Le cœur d'Aïlin battait la chamade. Il se redressa, alla se vêtir, puis marcha d'un pas lent, pénible, jusqu'à la couche où gisait son aimée. Ses paupières étaient restées closes, elle n'avait pas fait le moindre mouvement. D'horribles traces de morsures se devinaient sous le sang séché, qui formait déjà une croûte brunâtre.
« Par Merlin ! »
Souffla Aïlin d'une voix tremblante.
« Clarisse ? Clarisse, réveille-toi ! Je ne t'ai pas tuée, ce n'est pas possible ! »
Doucement, Aïlin tapota le visage de la rousse endormie – ou pire ! – mais cela n'eut pas le moindre effet. Il la secoua, la supplia, lança une flopée de jurons en irlandais, mais rien n'y faisait. Il avait mordu sa propre petite amie ! Mais comment cela était-il possible ? Quelle pulsion morbide avait-il pu bien lui prendre pour commettre un acte pareil ?! Sans plus réfléchir, Aïlin courut à travers la chambre sans prendre la peine de refermer la porte derrière lui. Il passa le couloir, descendit l'imposant escalier double qui menaient à la salle à manger, et se figea en se recroquevillant, agressé par le jour qui emplissait la pièce et se reflétait sur le carrelage. Il poussa un grognement sortit du fond de ses entrailles et, bizarrement, tous les volets du manoir se fermèrent en même temps, dans un fracas assourdissant. Le soulagement fut de courte durée, lorsqu'il se rappela le corps peut-être sans vie de Clarisse à l'étage. Le lord reprit sa course et pila dans le couloir, arrêté par deux silhouettes qui passaient la porte d'entrée.

« Bonjour Aïlin ! Tu as l'air bien pressé, qu'est-ce qui... »
Lynn ouvrit de grands yeux ronds lorsqu'elle posa les yeux sur son frère.
« Par Morgane, tu as une mine atroce ! Qu'est-ce que c'était que ce fracas, qu'est-ce qu'il t'arrive ? »
Ce fut au tour de Jenny, la vieille cuisinière, de poser les yeux sur son maître, et elle laissa échapper un petit cri de stupeur. Les mains devant la bouche, elle recula d'un pas, puis de deux, tandis qu'un soupçon d'effroi allumait son regard clair.
« M...Monsieur Bower ? »

La voix de Jenny n'était plus qu'un petit son chevrotant. Aïlin n'avait aucune idée de ce que la servante pouvait bien voir qui lui faisait si peur, mais il prit son courage à deux mains et se recomposa un visage. Il ne fallait pas céder à la panique. Faire comme si de rien n'était. Il avait toujours résolu les problèmes auxquels il était confronté, cette fois-ci ne ferait pas exception.
« Ce n'est rien, tout va bien. Jenny, voulez-vous bien conduire ma sœur au grand salon, s'il-vous plaît. Il tourna un regard autoritaire à sa cadette. Je te rejoins dans cinq minutes. Surtout, ne bouge pas du salon.
— Aïlin, tu... tu as du sang tout autour de la bouche !
— Quoi ?
— Tu t'es blessé ? Qu'est-ce que tu as fait ? Aïlin !
Et voilà. Son pire cauchemar se confirmait. C'était bien lui qui avait mordu Clarisse jusqu'au sang. Tout l'indiquait. Le lord irlandais se recula en hochant la tête tandis que son visage se fermait.
— Tout va bien, je te dis. Ce n'est rien du tout. »

Sans demander son reste, Aïlin courut jusqu'au bout du couloir et passa la porte qui menait jusqu'aux sous-sols. Il s'engouffra dans son laboratoire et, lorsqu'un miroir refléta la lueur orange d'une chandelle qui s'était allumée sur son passage, Bower ne put résister. Il s'approcha et, avec mille appréhensions, regarda son reflet dans le miroir. Ce qu'il vit lui tira un cri d'effroi. Il recula, désemparé, et effleura de ses doigts tremblants son visage.
Jamais ses yeux bleus n'avaient été aussi scintillants. Ils semblaient fait d'eau et de lumière, tant ils brillaient, conférant à son visage une aura hypnotique. Sa peau, qui n'avait jamais été très colorée, était maintenant aussi blanche que de la craie, mais ses lèvres, en revanche, étaient vermeilles, comme si elles étaient gorgée de sang. Et cela n'était pas dû fait des traces rougeâtres qui entouraient sa bouche et avaient laissé des sillons craquelés sur son menton. Aïlin s'essuya frénétiquement la bouche d'un revers de main, écoeuré. Il fallait maintenant qu'il en ait le cœur net. Il ne voulait pas faire ce qu'il s'apprêtait à faire, mais il n'avait pas le choix. Il ne pouvait pas se voiler la face plus longtemps. Lentement, Aïlin ouvrit la bouche et retroussa sa lèvre supérieur, devant le tain de la glace. Deux longues canines aiguës se révélèrent dans la glace, de part et d'autre de sa langue humide et rouge. Son cœur s'arrêta de battre, et il s'effondra sur le sol, choqué.
Mais par Merlin ! Comment avait-il bien pu être transformé en vampire ?!


1852 mots.
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: Une nuit sans fin [Thème adulte]   Une nuit sans fin [Thème adulte] EmptyMar 18 Déc - 18:30:24

– PARTIE II –
Gérer une situation inextricable


Ce n'était pas le moment de s'attarder sur les questions qui affluaient, toujours plus nombreuses et plus perturbantes les unes que les autres. Il fallait agir, immédiatement. Aïlin ne pouvait pas réaliser la condition dans laquelle il se trouvait maintenant. Son esprit n'avait pas la force d'assimiler la triste vérité. Il était persuadé, en ce moment, d'avoir subi un mauvais sort qu'il pourrait détruire d'une manière ou d'une autre. Mais l'urgence n'était pas à cela. Clarisse était peut-être encore vivante. Dans sa panique, il n'avait même pas pensé à prendre son pouls, mais il priait tous les Mages que la jeune femme fût encore en vie. Il l'avait mordue, seulement et simplement mordu. Il n'y avait aucune raison de mourir d'une petite morsure, n'est-ce pas ? Aïlin déglutit, et un goût de sang se répandit dans son palais. Bon, peut-être lui avait-il bu un peu de sang, mais une potion de régénération sanguine ferait sûrement l'affaire. Certes, elle était très pâle et il avait le souvenir que sa peau était froide, mais il ne l'avait pas vidée de son sang. Il se refusait à envisager une telle hypothèse. C'était grotesque.

Le lord sauta sur ses jambes et dévalisa l'armoire de son laboratoire, en quête de quoi sauver Clarisse. Il entassa dans ses bras plusieurs fioles de régénération sanguine et de Lonéat, et remonta en vitesse les escaliers, pour traverser le manoir et revenir à sa chambre. Un nœud étreignit son estomac lorsqu'il aperçu le corps blême de Clarisse, dans la même position qu'il l'avait laissée.
Aïlin s'approcha doucement, la peur au ventre. Il posa les potions sur la table de chevet et tendit la main vers le poignet de la jeune femme, qu'il effleura avec une infinie délicatesse. Merlin, que sa peau était glacée. S'il l'avait tuée, jamais il ne pourrait s'en remettre. Sa prise s'affermit, et il chercha attentivement son pouls. De longues secondes d'angoisse s'écoulèrent, pendant lesquelles il ne capta rien. Et puis, soudain, un battement, faible, léger, mais qu'il perçut nettement. Si la situation n'était pas aussi désespérée, il aurait crié de joie. Au lieu de quoi, Bower se précipita sur une fiole de régénération sanguine et en ouvrit le bouchon de cristal. Il s'installa sur le lit et posa la tête de Clarisse contre son torse, afin de lui faire boire la potion sans qu'elle ne s'étouffe avec. Parviendrait-elle seulement à avaler ? Il tenta de lui ouvrir la bouche, mais rien n'y faisait, ses mâchoires demeuraient serrées l'une contre l'autre. Le lord lui pinça le nez et compta les secondes avec appréhension. Les joues de la jeune femme rosirent faiblement, puis elle ouvrit enfin la bouche pour chercher de l'air. Sans hésiter, Aïlin lui flanqua le goulot du flacon entre les lèvres, en répandant la moitié de la mixture sur la peau nue de la belle rousse. Il alla pour lui faire ingurgiter une deuxième dose, mais à l'instant où il approchait la potion de ses lèvres entrouvertes, l'on frappa à la porte.
Sans lui laisser le temps de réagir, Lynn passa la tête dans l'entrebâillement de la porte.

Aïlin eut le réflexe le plus absurde de toute sa vie. Il bondit hors du lit et jeta ce qui restait de couverture sur la tête de Clarisse, avant de s'assoir à nouveau, l'air de rien, la potion derrière le dos. Par chance, Lynn ne pouvait rien voir de son air coupable dans l'obscurité.
« Désolée, je ne pouvais plus attendre. Qu'est-ce qu'il se passe, enfin ?! Et pourquoi tu restes dans le noir ?
— Non ! »
Trop tard, Lynn avait déjà allumé la lumière. Aïlin plissa les yeux et les flammèches du lustre s'imprimèrent sur ses paupières. Laissant la potion sur le lit, il bondit jusqu'à sa sœur, avec une telle rapidité et une telle souplesse qu'elle poussa un cri de surprise. Sans remarquer la vitesse à laquelle il s'était déplacé, Aïlin la repoussa dans le couloir et ferma la porte derrière lui. Il ne fallait surtout pas que Lynn découvre ce qu'il avait fait.

« Comment tu as fait ça ?!
— Quoi ? Lynn, il faut...
— Tu as carrément sauté du lit jusqu'à la porte ! Comment tu t'y es pris ? Aïlin, qu'est-ce qu'il t'arrives ? Tu n'es plus le même ! Tu as vu ton visage et... et tes... tes yeux... ? »

Lynn avait une façon bien étrange de le regarder. Elle avait l'air, soudain, de perdre l'usage de la parole. Comment, pourquoi, il l'ignorait, mais il en profita aussitôt. Aïlin posa ses mains sur les épaules de sa sœur et se pencha doucement sur elle, en la fixant droit dans les yeux.

« Je vais très bien, petite sœur... Ne t'inquiète pas pour moi. Je t'ai dit de m'attendre dans le salon, je n'en ai plus pour longtemps. Tu veux bien faire ça pour moi, n'est-ce pas ? »
Murmura-t-il, d'une voix qu'il trouvait étrangement langoureuse et persuasive. C'était comme une liqueur qui s'écoulait de sa bouche, mélodieuse et charnelle, envoûtante. Le son de sa propre voix le ravissait. Et Lynn ne semblait pas y être indifférente non plus. L'air égaré, elle balbutia d'une voix absente.
« O... oui... Je... je vais t'attendre en bas. »
Sa cadette se recula sans détacher son regard du sien, fit demi-tour, jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule et descendit les escaliers d'un pas mou.
Ah, tiens, c'était tout ? Elle n'insistait même pas pour comprendre ce qu'il se passait au manoir ? C'était bizarre, tout de même. La réaction qu'avait eu Lynn ne lui ressemblait absolument pas. Peu importait, il avait d'autres chats à fouetter, pour l'instant.


Dans la chambre, Clarisse s'éveillait doucement. Une bouffée de chaleur s'immisça en Aïlin lorsqu'il vit sa main bouger, puis ses sourcils se froncer. Un gémissement engourdi par l'épuisement brisa le silence morbide, et le vampire – puisqu'il fallait bien admettre la triste vérité – s'approcha pour s'agenouiller à son chevet. Elle ouvrit les yeux, et un sourire fendit les lèvres du lord. Malheureusement, son soulagement fut de courte durée. À peine McBrien l'avait aperçu qu'elle poussa un hurlement déchirant, en se précipitant en arrière. La façon dont Aïlin réagit, par réflexe, n'aida en rien la jolie rousse à se calmer. Il sauta au-dessus d'elle et enferma sa bouche sous la paume de sa main, terrifié à l'idée que Lynn ou Jenny entendent le cri de sa bien aimée.

« Sshht ! Chérie, c'est moi ! »
Sous sa main, Clarisse secoua la tête, une leur de terreur dans les yeux. Apparemment, le fait que « ce soit moi » n'arrangeait rien. Il recula sa main avec prudence, de peur qu'elle se mette de nouveau à crier, mais Clarisse demeurait maintenant figée, toute raide contre le cadre du lit.
« Qu'est-ce que tu m'as fait ? »
Lâcha-t-elle d'un ton glacial.
« Qu'est-ce qui t'as pris, Aïlin ? »
Que pouvait-il bien répondre ? Aïlin n'en avait pas la moindre idée. Il recula doucement son visage du sien, la mine contrite.
« Je... Je suis désolé.
— Désolé ? Tu es désolé ?! Tu m'as... Tu as essayé de me tuer !
— Non ! Non, je t'assure que non ! Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, je te le jure ! Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, je... je crois que je me suis fait transformer en vampire. »

Un silence glacial suivit la déclaration du lord. Clarisse fronça soudain les sourcils, avec un air furieux qui n'augurait rien de bon.
« Qu'est-ce tu as pris pour te mettre à délirer à ce point ? Je croyais que c'était fini ! Je croyais que tu avais quasiment arrêté ! Tu me déçois, Aïlin. Non, tu ne me déçois pas, tu me terrifies ! Tu as vu la tête que tu as ? Tu t'es regardé ?! Par Merlin, oui, en effet, tu as l'air d'un vampire ! Et encore, un vampire aurait l'air plus en forme que toi ! »
Elle s'arrêta seulement pour glisser une main dans son cou, qu'elle massa en grimaçant. Par malchance Aïlin avait eu le « bon sens » d'appliquer le Lonéat sur la morsure, qui avait quasiment disparue. Aucune chance, donc, que sa dulcinée accepte de le croire. Il le fallait bien, pourtant. Il fallait qu'il prouve son innocence. Le fait qu'elle pense qu'il s'était drogué flanquait un coup à son orgueil.
« Tu ne me crois pas ? Très bien. »
Sans penser au fait que la situation pouvait être pire lorsqu'elle serait forcée d'accepter la vérité, il ouvrit la bouche et lui montra les deux canines qui ceignaient maintenant sa bouche. Clarisse ouvrit des yeux ronds et poussa un nouveau cri, qui se transforma en grimace de dégoût.
« Mais... mais...
Aïlin ne lui laissa pas le temps de reprendre la parole.
— Cela paraît stupide à dire, mais voilà. Je me suis réveillé comme ça ce matin. Je ne sais absolument pas ce qu'il a bien pu se passer. Je suis désolé, Clarisse, je ne voulais pas te faire de mal... Tu n'imagines pas comme je me sens mal...
Sa voix, une nouvelle fois, s'était faite terriblement hypnotique. Clarisse lui renvoya un regard abasourdi, très semblable à celui que lui avait adressé Lynn, quelques instants plus tôt. Aïlin tiqua lorsque la jeune femme glissa ses mains autour de sa nuque, qu'elle caressa du bout des doigts.
— Tu... tu n'as pas voulu me tuer, n'est-ce pas ? Tu me le jures ?
— Non, Clissy, bien sûr que non...
— Je devrais être furieuse et terrifiée, mais je... je n'arrive même plus à réfléchir... Oh, Aïlin, quand tu me regardes comme ça, je...
Avant que le lord n'ait le temps de comprendre ce qu'il se passait, Clarisse l'attira contre elle et l'embrassa à pleine bouche. Il y avait franchement quelque chose qui clochait, avec les réactions qu'avaient ses proches à son égard. Ce n'était vraiment pas normal. Mais, à dire vrai, quand le corps dénudé de sa belle s'agrippa au sien, Aïlin cessa tout bonnement de réfléchir. Ce n'était pas déplaisant, que Clarisse réagisse aussi bien à la nouvelle. Il ne put se retenir de glisser ses lèvres dans son cou et d'effleurer du bout des dents sa jugulaire, qu'il sentait battre, vivace, sous sa peau d'albâtre. Il sentait sa chaleur, le parfum de son sang, et s'en était grisant. Aïlin frémit, et se recula juste avant de commettre à nouveau l'irréparable. Ne pouvait-il donc pas se contrôler ?! À peine avait-il sentit le sang que la soif avait asséché sa gorge, comme s'il en avait été privé depuis des jours. C'était horrible, il fallait absolument qu'il s'éloigne de Clarisse, avant de lui faire de nouveau du mal. Celle-ci c'était d'abord raidit, mais se détendait à présent, en jouant avec une mèche de ses cheveux noirs.
« Ce n'est... pas si... désagréable... »
Souffla-t-elle au creux de son oreille, ce qui donna à Aïlin une sensation de déjà vu. Peut-être car c'était exactement la façon dont elle avait chuchoté à son oreille, la nuit dernière, et qui lui avait fait perdre toute raison. Exactement comme maintenant, d'ailleurs.

« Merde ! »
Jura Aïlin en se rhabillant. Il attrapa une fiole de régénération et la flanqua dans les mains de Clarisse qui l'observait, pâle et affaiblie.
« Prend ça. Non, prends-en deux. Tu restes ici, d'accord ? Il ne faut plus que j'entre dans cette chambre avant d'avoir résolu le problème. Promet-moi de ne pas en sortir. »
Clarisse acquiesça mollement, et Bower pesta de nouveau en enfilant sa chemise blanche. Il sortit de son armoire un veston, une veste et un ascot, qu'il revêtit rapidement. Le jeune homme jeta un coup d'oeil à son reflet pour arranger sa coiffure, et fut frappé par l'impression qui se dégageait de lui. Le veston, rouge sang, surplombé de son costume noir, mettait en valeur la blancheur de sa peau et l'éclat luminescent de son regard. Il n'avait jamais été aussi pâle et, pourtant, il n'avait jamais été aussi sensuel. Chacun de ses gestes, même les plus précipités, avait quelque chose de suave. Aïlin poussa un soupir blasé, et descendit jusqu'au salon, où l'attendait Lynn.

« Tu as mis du... temps... »
Lynn l'observa avec des yeux ronds, la bouche entrouverte. Gêné, Aïlin se laissa observer, avant de s'installer lourdement dans un des fauteuils du salon. Un ange passa, avant que Lynn retrouve enfin l'usage de la parole. Elle baissa les yeux, les joues rosies.
« Je crois que si tu ne me dis pas maintenant ce qu'il se passe, je vais commencer à paniquer.
— C'est... compliqué.
— Pourquoi tous les volets sont fermés ? Tu as l'air... changé, on dirait que... Je ne sais pas, mais c'est très bizarre. Bon sang, Aïlin, tu ressembles à un vampire !
Aïlin pouffa nerveusement.
— Un vampire ? Mais non voyons, c'est ridicule ! Me vois-tu ruiner ma vie en me laissant mordre par un vampire ? Voyons, Lynn...
Aïlin eut un spasme d'horreur à la pensée qui venait d'émerger dans son esprit. S'il était un vampire, s'en était fini de la magie, de l'alchimie, et de sa carrière. Sa belle ascension dans le monde prenait fin dès aujourd'hui. Il rit avec Lynn, mais le cœur n'y était pas. Au fond de ses yeux, un éclat de panique se devinait. Cela ne pouvait pas être possible. C'était une malédiction, ou quelque chose comme ça. Il fallait qu'il trouve une solution. Et il fallait qu'il la trouve tout de suite.
— J'ai juste eu une affreuse migraine.
— ...Et le sang ?
Ah oui, le sang. Comment pouvait-il bien expliquer ça ?
— C'est stupide... Je me suis mordu la langue tout à l'heure. J'ai un peu paniqué, j'ai cru que je m'étais vraiment blessé. Mais ce n'est rien. Rien du tout.
— Ah, bon... Et... Clarisse n'était pas au manoir cette nuit ? Il est déjà 15 Heures et je ne l'ai pas encore vu. Elle est partie ?
— Oui, elle est... Enfin non, elle est souffrante. D'ailleurs, qu'est-ce que tu fais ici, toi ?
— Tu ne te souviens pas que c'est ce soir que nous devions dîner ensemble, Matthew, Clarisse toi et moi ?
— Ah. Je ne sais pas si ça va être possible.
— Je comprends. Si Clarisse est souffrante... »
« Ou si ton frère venait d'être transformé en vampire, plutôt... » Mais il valait mieux ne pas évoquer ce fait. Il n'avait pas le temps de gérer l'effet qu'aurait la nouvelle sur sa sœur cadette s'il voulait trouver un remède avant ce soir. Mais comment le pouvait-il, d'ailleurs ? Que pouvait-il bien faire ? L'idée de rendre visite au lord Lister lui traversa l'esprit, mais il ne savait comment il pourrait se déplacer sous le soleil. Une idée lui vint et il se leva, raide comme un piquet.
« N'annule rien pour ce soir, je verrai ce que je peux faire. C'est prévu depuis longtemps, ce serait dommage de remettre ce dîner à jamais, n'est-ce pas ? Par contre, j'ai plein de choses à faire, aujourd'hui, je te serai reconnaissant si tu t'occupais de l'organisation avec Jenny.
— D'accord, je le ferai. »

Lynn ne bougea pas de son siège et Aïlin lui lança un regard insistant. Elle sursauta et quitta le salon, comme si elle obéissait à un ordre muet. Aussitôt, le vampire alla chercher de quoi écrire et s'installa sur la table basse pour rédiger une note à la va vite à Jason. S'il savait ce qu'il s'était passé en fin de soirée au Laughing Inferi, cela lui donnerait déjà une piste à explorer.

« Jason,
J'ai besoin de te rencontrer de toute urgence. Puis-je utiliser ta cheminée pour me rendre à ton domicile ?

Aïlin Bower »


Il l'envoya par poudre de cheminette et s'enfonça dans le dossier de son fauteuil, en attendant une réponse. De longues minutes s'écoulèrent mornement, jusqu'à ce que le feu crépite et vire au vert. Bower se jeta littéralement sur la réponse.

« Aïlin,
Ta missive me surprend. Que se passe-t-il ? Bien sûr, je t'attends. »


Le lord chiffonna le morceau de parchemin et empoigna une pincée de poudre de cheminette, qu'il jeta dans l'âtre. Il s'engouffra dans la cheminée et, d'une voix ferme, ordonna :
« Manoir Lister. »


2722 mots.
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  • Aïlin Bower
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    Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: Une nuit sans fin [Thème adulte]   Une nuit sans fin [Thème adulte] EmptyMar 28 Mai - 0:40:40

– PARTIE III –
Entretien avec un vampire


Aïlin apparut dans le salon du manoir Lister dans une gerbe de flammes vertes. Le vampire quitta l'âtre et aperçut aussitôt Jason, qui s'avançait dans le salon, une tisane dans la main et l'autre se massant la tempe. Il avait le faciès de quelqu'un qui s'était adonné à tous les excès, la veille, et cela ne rassura pas l'irlandais. Le blond prit la peine de serrer la main de son ami avant de s'installer avec précaution dans un fauteuil, tout en posant sa tisane sur la table basse. Aïlin s'approcha, et, soudain, le regard de lord Lister se braqua de nouveau sur lui. Ses yeux s'agrandirent, et il eut un rire court.
« Je vois que je ne suis pas le seul a avoir eu du mal à quitter mon lit. Tu as une drôle de tête.
— J'ai eu un réveil des plus désagréables, rétorqua Aïlin, camouflant habilement l'amertume de ses propos par l'ironie dont il faisait montre.
— Ton message m'a surpris. Aurais-tu un problème ?
Et pas des moindres, pensa Aïlin. Cependant, il préféra peser ses mots. Mais le temps qu'il le fasse, Jason plissa les yeux et l'observa avec une attention redoublée.
— Tu as vraiment un drôle de regard... Pour peu, je croirais que Forester t'a finalement mordu...
— Comment ça ? Lâcha aussitôt Aïlin, tout raide sur son fauteuil.
— Et bien, quand je suis parti, je t'ai laissé en grande conversation avec lui. Vous aviez l'air de bien vous entendre...
Le sourire qu'afficha Jason déplut profondément à l'irlandais. Il fronça les sourcils, réprobateur, mais cela ne fit qu'amuser davantage Lister, qui se redressa en touillant négligemment sa tisane.
— Vous parliez de vampirisme, vous étiez tellement absorbé dans votre conversation que c'est à peine si tu as remarqué que je m'en allais. Enfin... Dans l'état où nous étions, je t'en ai excusé, bien sûr...
— Je n'en ai aucun souvenir... Qu'est-ce que je pouvais bien raconter ?
— Tu lui as fait un véritable exposé sur sa nature et sur ce que tu en pensais. C'était assez amusant... J'ai préféré vous laisser entre vous quand vous avez discuté morsure. Je crois que tu lui expliquais que ce genre de métamorphose te fascinait, et que tu l'aurais volontiers expérimenté si ça n'était pas aussi... définitif.
Le silence s'imposa entre eux, et les yeux de Jason s'arrondirent.
— Non... Vous n'avez tout de même pas...?
Bower poussa un soupir.
— ...Tu veux bien fermer les rideaux de cette fenêtre, je te prie ?
Jason obtempéra d'un sort, la bouche entrouverte d'incrédulité. Et, peut-être, un peu aussi, d'hilarité.
— C'est un cauchemar...
Lister éclata de rire, au grand dam d'Aïlin, qui se sentait déjà bien assez embarrassé comme ça. Que lui avait-il prit, d'accepter de se faire mordre par Forester ? Combien de Noirs Désirs avait-il ingurgité pour perdre ainsi toute raison ? Son regard glissa sur les cernes rougeâtres qui auréolaient les yeux du blond. Certainement beaucoup trop, à voir la tête de son interlocuteur.
— Je ne te le fais pas dire... Tu es dans un sale pétrin... Malheureusement, j'ignore quoi faire pour t'aider. Que comptes-tu faire ?
— Je l'ignore encore... Il faut que je trouve une solution. N'y a-t-il pas une potion, ou quelque chose, pour annuler les effets du vampirisme ?
— Aïlin, rétorqua Jason, l'air compatissant. C'est toi l'expert en la matière... S'il y avait quoi que ce soit qui existait, tu le saurais... »

C'était malheureusement vrai. Dévasté, Aïlin se laissa aller contre le dossier du siège en poussant un gros soupir. Le sourire contrit de lord Lister ne lui fut d'aucun réconfort. À cet instant précis, il se maudissait comme jamais encore il ne s'était maudit. Maintenant qu'il était sûr que ce n'était pas provisoire, le monde s'effondrait sous ses pieds, et il ne voyait plus la moindre solution pour échapper à sa nouvelle nature. Comment pouvait-il vivre en étant un vampire ? Qu'allait-il bien pouvoir faire de sa vie ? Tous ses rêves s'envolaient. Il n'aurait plus ni famille, ni renommée, ni rien de tout cela. Une pensée le fit rire aigrement. Au moins était-il définitivement soigné de la drogue, maintenant que son nouvel et unique besoin était le sang humain. Le seul réconfort qu'il entrevoyait était de faire la peau à ce Forester, mais cela ne changerait rien à la triste situation dans laquelle il s'était mise.
« Sois assuré que si je m'étais douté de ce qu'il se passerait, je serai resté à tes côtés. Je suis vraiment navré pour toi, Aïlin.
Il eut un nouveau sourire, et ajouta doucement :
— ...Au moins, tu as la réponse aux questions que tu te posais hier soir... »

Ah. Ah. C'était très drôle, vraiment. Bower retourna un air pincé à Jason, mais celui-ci ne se démonta pas pour autant. Aïlin l'aurait volontiers accusé d'être à l'origine de sa situation en lui sautant à la gorge, mais il se contint heureusement. Les poings serrés, Aïlin se leva.
« Je ne vais pas m'attarder plus longtemps. Il faut absolument que je trouve une solution, je ne peux pas rester... comme ça.
— Je comprends... murmura Jason en se levant.
Aïlin serra la main de son ami et s'avança vers la cheminée.
— Je te remercie d'avoir bien voulu m'accorder un peu de ton temps. Il fallait que je sois sûr... »
Sans rien ajouter, Aïlin jeta de la poudre de cheminette dans l'âtre et s'y engouffra, sans plus se soucier de la lueur amusée dans le regard de lord Lister.


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