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 Journal d'un Bower [Hors HP]
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  • Aïlin Bower
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    • Date d'inscription : 29/07/2007

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang-Pur. Mère cracmole (tenu secret)
      Baguette magique: Noyer et plume de phénix, 28,72 cm, assez rigide
    Aïlin Bower
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MessageSujet: Journal d'un Bower [Hors HP]   Journal d'un Bower [Hors HP] EmptyMar 23 Oct - 18:50:13

* Titre de ta nouvelle : Journal d'un Bower
* Présentation de l'histoire : Ceci n'est qu'un essai, mais je tenais à le partager avec vous. Depuis plusieurs mois, déjà, je projette d'écrire quelque chose de plus sérieux que des rps avec Aïlin pour personnage principal. Après avoir cherché en vain mille et uns scénarios et prétextes, j'ai décidé d'écrire comme cela venait. Évidemment, c'est en dehors de l'univers HP. Vos avis sur cet incipit sont plus que les bienvenus.
* Protagonistes : Aïlin Bower, Lynn Bower, Clarisse McBrien (oui je pique sans vergogne les personnages des autres, grrr, la vilaine).
* Catégorie : Autre - Hors HP
* Genre : Tragique, peut-être un peu fantastique
* Nombre de chapitres : Aucun
* Complet : Oui, sauf si je décide de mettre la suite ici.





INCIPIT


      « J'ai toujours aimé le manoir bien que la joie de vivre n'y ait que rarement été au rendez-vous, et je me réjouis aujourd'hui d'en avoir la pleine possession. Seul entre ces grands murs, j'apprécie la solitude et son lot de réjouissances ainsi que de désespoirs.
      Il a fallut que la quasi intégralité de ma famille périsse pour prendre enfin plaisir à être ce que je suis, au plus profond de moi. Ce que je suis de mon sang. Le sang a une importance primordiale dans mon existence. Il est mon héritage, il est ce liquide visqueux coulant sur mes mains, il est ce qui m'unie aussi bien à la vie qu'à la mort. Il est la passion qui coule dans mes veines, il est ce fluide que je donne chaque jour que Dieu fait et que j'ai répandu, avec mille souffrances. Ce saignement sans fin de l'individu qui n'admet pas que la vie soit ce qu'elle est, si misérable, si vaine, si exécrable, pauvre et bruyante. Je suis ce genre de personne. Je n'ai rien de l'honnête homme malgré les apparences. L'humain n'a plus aucune grâce à mes yeux depuis longtemps, et les agitations du monde m'indisposent au point de m'en rendre malade.

      Si je prenais du recul sur moi-même, je pourrais me dire que ce mépris du monde vient de ce que je n'ai jamais pu obtenir ce que je désirais. Mais ce serait une analyse bien trop facile, totalement fausse de surcroît. J'ai, en vérité, toujours eu ce que je désirais. Le confort matériel, le respect de mes pairs et l'attention de la bonne société. J'ai à mon bras l'une des plus belles femmes que l'Écosse n'ait jamais enfanté, somptuosité aux cheveux de flammes et aux yeux aussi bleus et profonds que l'océan, où s'agite par vagues tumultueuses la moindre de ses émotions. Une sœur fidèle et bienveillante, toujours prompte à exécuter la moindre de mes exigences bien que je ne sois pas en retour le frère le plus exemplaire qui puisse s'imaginer. Non pas que je ne veuille pas me montrer prévenant envers elle, mais, et bien. Je l'oublie, tout simplement, dès lors que ses yeux gris ne sont plus plongés dans les miens.
      Je m'apprête même à devenir père. Quelle joie, n'est-ce pas ? Oh, oui, j'en suis heureux. Il me tarde de tenir mon enfant dans mes bras, et pourtant, voilà des jours que je suis morose, incapable de me satisfaire de quoi que ce soit, de montrer à la femme que j'aime autre sourire que mes rictus insatisfaits. Quelque chose manque. Quelque chose ne va pas. Et je sais, bien que j'en éprouve une innommable détresse, que rien ne pourra combler ce manque. Il va et il vient, disparaît tantôt, me plongeant dans de trop courts épisodes de félicité fiévreuse, puis resurgit du néant pour m'assaillir et me vider de toute force. C'est un démon qui se joue de toutes mes réussites autant que de mes échecs. C'est mon démon, celui qui m'a possédé dès le berceau, grandissant avec mon âme et mon corps à la manière d'un parasite. Je sais que je n'y puis rien, mais pourtant je cherche, je cherche, j'explore jusqu'à l'ultime saignement de ces instants de souffrances au point de m'en rendre presque fou. Elles me semblent intruses, ces douleurs, et pourtant, je crois qu'elle font mieux partie de moi que toutes les joies que j'ai pu ressentir jusqu'à aujourd'hui, et que j'éprouverai encore demain, certainement.

      Serai-je un jour tout simplement, tout bêtement heureux ? Le puis-je ? Quelqu'un peut-il véritablement l'être, ou ce mal dont je souffre, ce démon goguenard, est-il en chacun des individus que la Terre porte ? Peut-être est-ce tout simplement lui que l'on a coutume d'appeler le Diable. Peut-être est-ce contre cette apathie maléfique que protège la religion, dès lors qu'on tourne un visage bienveillant vers la lumière de Dieu. Je l'ignore, je n'ai jamais pu croire en ces choses bien que je respecte les rites par convenance. Il me reste peut-être encore trop à l'esprit des croyances ancestrales de ma famille. Les mauvais esprits, les fées et les farfadets me semblent plus réels, sur mes terres, que cette étrange allégorie que l'on nomme Dieu.
      Je suis irlandais, voyez-vous. Les légendes que l'on raconte au coin du feu, le soir venu, ont bien plus de pouvoir sur mon cœur que deux doigts trempés dans le bénitier le dimanche matin. D'autant plus que j'ai toujours eu horreur des dogmes avec leur cortège de lois, de préceptes et d'interdits. Je me croirais damné si j'osais croire en ces absurdités ; cela n'arrangerait pas mes humeurs d'atrabilaire. D'ailleurs, si l'Église connaissait ne serait-ce que le quart des péchés que j'ai commis, elle me destinerait sans doute à l'excommunication.
      Je n'avais, en effet, pas vingt ans lorsque j'ai accomplis l'un des pires péchés mortels qui soient. D'innocent, j'ai sombré sans pallier intermédiaire dans la perdition la plus totale. J'ai tranché la gorge de mon propre père. Combien d'années de purgatoire me promettrait-on pour un parricide ? À moins que ce soit, pour moi, un aller sans retour aux Enfers. Qu'importe, si tout cela est finalement vrai. L'Enfer n'est peut-être pas aussi terrible que cette terre que nous foulons. Peut-être y aurais-je ma place. Peut-être que, là-bas, le démon qui me possède m'apportera enfin la félicité que j'attends tellement.

      On peut dire que je suis un expert en ce qui concerne la souffrance sous toutes ses formes. S'il y avait une quelconque possibilité d'officialiser la connaissance de cette émotion, nul doute que je serai reconnu aux yeux du monde en tant que Doctor ès doloris.
Si j'ai la présomption de poser sur le vélin mes ressentis les plus intimes maintenant que je m'apprête à devenir père, ce n'est donc pas pour le plaisir d'y décrire toute la joie et la fierté que cela engendre en moi. Non, je ne me sens pas plus accompli qu'hier. C'est peut-être l'évènement qu'il fallait pour me décider enfin à coucher par les mots cette langueur qui me caractérise, avant qu'un nouveau masque n'aille la cacher un peu plus profondément en moi-même. Je ne viens pas, non plus, me lamenter. J'ai en horreur les geignements.
Non, à vrai dire, cet écrit n'est que l'achèvement de mon orgueil, de cette jouissance que j'éprouve à avoir exploré toutes les facettes de la mélancolie. Ceci est, l'on peut dire, un essai à propos de ce que l'homme peut cacher de plus funeste en son cœur. Malheureusement, je n'ai, pour m'atteler à une telle tâche, d'autres possibilités que de d'aller en moi-même, car je suis de toute évidence l'homme que je connais le mieux, l'homme que j'ai sondé jusqu'au plus profond de son âme. Tous les autres me sont des inconnus tant que je n'y ai pas lu les noirceurs cachées derrière leurs sourires. Je suis mon seul exemple, et pourtant, je vaux pour tous ceux qui, à mon instar, sont possédés par le démon du mal. J'ai peut-être beaucoup de suffisance, mais j'ai encore la lucidité de constater que je ne suis pas si unique que la foule veut bien le penser. Croire le démon localisé à aussi petite circonférence que celle qu'est mon corps est une ineptie, qui n'a que pour seul but de rassurer le quidam.
      C'est pourquoi il me paraît urgent d'en parler enfin. Brisons le tabou. Le démon est là, il nous suit, nous regarde et se gorge de notre agonie. Allons, passons-nous le mot, tuons cette naïveté qui porte à croire que la vie est de toute beauté, qu'il n'y a que dans son seul cœur que la gangrène prend racine ! Quant aux autres, quoi que vous fussiez assez bornés pour croire en votre bonheur, vous admettriez, si retiriez un instant vos oeillères, qu'il y a quelque chose de noir et de nauséabond croupissant au fond de vous. Puisque le démon est bien là, le nommer ne peut guère faire plus de mal. Qui sait, peut-être qu'oser une telle chose lui fera perdre de son pouvoir. Il n'est pas interdit, quoi que nous parlions de souffrance, d'entretenir ce qu'il nous reste d'espoir. C'est ainsi, par l'espoir, que la géhenne prend toute sa splendeur.
      Messieurs, Mesdames, bienvenus dans le grand cirque de la vie, où les jolis visages ne sont que trompeuses apparences, où les sourires cachent les plus effroyables secrets, où les rires ne sont que des leurres adressés à la fatalité, ne la chassant jamais vraiment. »


Dernière édition par Aïlin Bower le Mar 23 Oct - 20:20:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Journal d'un Bower [Hors HP]   Journal d'un Bower [Hors HP] EmptyMar 23 Oct - 20:10:17

MAJ
Incipit complet, car je ne résiste pas.
Very Happy
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