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 [Thème 6] Chroniques américaines : Retrouvailles, réunion et nouveaux départs.
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  • Alan Desoya
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MessageSujet: [Thème 6] Chroniques américaines : Retrouvailles, réunion et nouveaux départs.   [Thème 6] Chroniques américaines : Retrouvailles, réunion  et nouveaux départs. EmptyDim 9 Sep - 21:21:32

* Titre : Chroniques américaines : Retrouvailles, réunion et nouveaux départs.
* Thème choisi : Thème 6
* Personnage(s) Lavande Brown (narratrice) , Alan Desoya , Tomas Herz, Elena Dansy (PNJ) pour les principaux intervenants, en secondaire autres "invités" possibles dont le clan Desoya (soeur, mère et cie) ainsi que Kaelir Gammach et Maureen Doherthy.

* Résumé Beaucoup de choses changées depuis les faits de l'an 2000. Réception d'une lettre inespérée qui change tout. Quatre billets d'avion en partance de Londres vers Boston. Un petit mot d'un meilleur ami disparu depuis pas loin de trois ans informant Lavande et quelques autres invités qu'on les y attendrait avec expectative s'ils acceptaient de venir. Hésitante sur le moment car un peu blessée du long silence tant oral qu'épistolier, la jeune femme finit par aller à l'aventure, accompagnée par les autres invités que sont Tomas, Maureen et Kaelir. Qu'est ce qui les attendra de l'autre côté de l'Atlantique ? Arriveront-ils à rattraper le temps perdu ? Quelle est cette surprise dont parle la mystérieuse note ?

Une chose est sûre, Lavande n'est pas décidée à abandonner cette bouteille de réconciliation lancée à la mer, cette main tendue dont elle se doit à la fois de sermonner et de retrouver enfin son propriétaire, après ces longues années de silence et de séparation inexpliqués...

* Cadre Angleterre (Londres) / Etats Unis (Salem, Boston, Wyoming)
* Année Humm... disons vers 2002-2003
* Complet : Non (3/6 )


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Dernière édition par Alan Desoya le Mer 17 Oct - 2:52:10, édité 6 fois
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  • Alan Desoya
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MessageSujet: Re: [Thème 6] Chroniques américaines : Retrouvailles, réunion et nouveaux départs.   [Thème 6] Chroniques américaines : Retrouvailles, réunion  et nouveaux départs. EmptySam 15 Sep - 2:14:49

(AS : c'est un essai de style, si la principale concernée ne l'apprécie pas ou trouve des choses à corriger, je changerais probablement pas mal de choses)

Chapitre 1 : Prendre le large, je n'ai jamais pu comprendre. Séparations, rancune que jamais l'on n'oublie. Le rameau d'olivier envoyé par delà les torts et l'absence...


Citation :
"Je m'en vais, Lavande. Je ne peux pas rester ici plus longtemps, tu sais très bien pourquoi, je te l'ai déjà dit au moins un milliers de fois..."

Oui, mais ce n'est pas pour autant que j'en ai compris les raisons. Selon moi, tu as agis comme un idiot, Desoya. Pour moi, ce n'est rien d'autre que de la fuite pure et simple. Je t'aurais cru plus fort que de tomber dans cet extrême. Mais j'oubliais que tu es un homme entier, tu ne fais jamais les choses à moitié, soit c'est tout, soit c'est rien. Je t'ai toujours dis, il me semble que je ne suis pas la seule d'ailleurs Rolling Eyes , que c'était une attitude dangereuse dans ce monde de gris. Comme d'habitude, tu as refusé de m'écouter moi la voix de la sagesse qui ne veut que ton bien. Je sais, tout a été difficile pour toi ces derniers temps, tu as enduré beaucoup de pression, mais j'ai envie de dire comme tout le monde sombre idiot ! Je n'aurais jamais cru que tu puisses nous faire cela un jour. Partir. Comme cela, sans prévenir. Car, tu m'excuseras, mais laisser un mot de cinq lignes sur ton bureau de ta chambre désertée à l'UMA, nous indiquant que tu t'en vas on n'a jamais su où, que tu ne nous oublies pas, que tu tiens à nous mais que pour votre sécurité ni ta soeur ni toi ne pouviez rester, je n'appelle pas cela prévenir... na Tomas non plus d'ailleurs ! Tu aurais vu notre fureur ! Et celle qui nous anime encore ! Tu peux courir Desoya, tu peux toujours courir où tu veux, mais foi de Lavande Melinda Brown, ne crois pas que tu vas aussi bien t'en sortir ! Je te retrouverais, je saurais où tu résides, et ne crois pas que tu seras à l'abri d'une visite surprise de la "furie anglaise" ou de l'avalanche de beuglantes que tu mérites amplement pour ta goujaterie... Al'... je n'ai pas compris, je ne comprends toujours pas, pourquoi...

Citation :
"Tout a changé avec son décès, et le reste, nous ne sommes pas en sécurité ici, plus maintenant. Je pars avec Honor, nous avons fais nos dossiers de transfert pour respectivement l'école de magie et l'université. Nous étudierons dans la même ville. Je ne pars pas totalement à l'aventure, de vieux amis de mon père nous accueillent chez eux. Ils disent que c'est en mémoire de mon vieux maintenant six pieds sous terre...

Oui, tout a commencé en Mai 2000, quand nous étions tous séparés au quatre coins du monde alors que l'université avait été fermée. Oui je sais Al', tu avais raison, je n'aurais pas dû m'impliquer dans cette manifestation, je ne recommencerais plus. Mais je te l'ai promis, tu te souviens ? Et moi au moins, pas comme une certaine personne, je veille à tenir mes promesses ! ... excuse moi, tu as sans doute tes raisons, mais pourquoi n'as tu pas cru bon de les développer un peu plus Alan ? Pourquoi es-tu parti ? Tu avais de l'avenir ici ! Tu étais brillant dans la promotion, tu aurais eu facilement un boulot si tu avais fais quelques efforts supplémentaires ! Puis nous, as tu seulement pensé à nos sentiments à nous ? Je te le dis tout de suite : NON. J'ai presque envie de dire, comme d'habitude... à croire que je ne t'ai pas assez gueulé dessus pour que le message passe... mais ne t'inquiète pas. Dès que je mets la main sur toi, tu n'auras pas finis de m'entendre parler ! Et cette fois, tu auras personne pour me retenir, puisque tout le monde est de mon avis ! Tu as intérêt à donner des signes de vie rapidos, Desoya, ou ça va barder. Je suis sérieuse. Tu n'as pas le droit de m'inquiéter autant ! Tu... tu n'en as pas le droit, pas plus que de m'abandonner, pas après ce que nous avons partagé, ce que nous avons souffert et de ce que nous avons rit, Tomas, toi et moi ! Tu en as de la chance, que Kael me raisonne un minimum, sinon tu ne t'en serais pas aussi bien sorti, je peux te l'assurer. Je te déteste ! Je déteste quand tu agis ainsi, sans même penser à ce que veulent les autres ! Je peux comprendre que tu aies pu avoir peur, que tu aies enduré une pression formidable et soudaine, mais quand même, tu... !

Citation :
« Je vous adore, vous avez été formidables avec moi, je vous remercie encore de votre patience et de votre amitié sans faille. J'ai eu du mal à écrire ces mots, vraiment, cela me peine de devoir vous quitter si promptement et sans le moindre avertissement. Tout est arrivé si vite... et voilà que je ne suis plus, du moins à l'heure où tu tomberas sur ces mots... je suis désolé, je.... »

Oui, c'est bon, arrête d'en rajouter. Si tu étais vraiment désolé, tu serais déjà revenu en Angleterre. Je... je ne sais pas quoi penser. Voilà, tu as réussi à me faire pleurer, tu es fier de toi ? Et dire que tu disais que tu avais horreur de me voir et de me faire pleurer... chaque fois que tu avais crié, chaque fois que nous nous étions déchiré l'un contre l'autre, tu avais toujours été là pour essayer de réparer les pots cassés avec cette maladresse qui te caractérise si bien. Ou j'étais là pour essayer, à ma manière, pour prendre le relai si tu n'y parvenais pas. Aujourd'hui, grâce à ton imbécillité de premier ordre, je pleure et je sais que tu ne seras pas là pour t'excuser. Traître. Lâcheur. Couard. Comme je te hais... comme je t'ai haïs à la lecture de ces lignes. Si je suis encore en état de réciter ces lignes, c'est parce que je m'en souviens tant j'ai eu mal. Car, tu ne seras guère surpris je pense, au bout de deux ans de silence, cette lettre se consommer dans le feu, comme notre amitié j'imagine...

Deux ans. Deux que je n'ai eu aucune nouvelle de toi. Tu n'imagine même pas ce que cela fait. Et ne me dis pas que ce n'est pas vrai, que tu as connu cela avec cette Mac Tansey... ce n'est pas pareil. J'ai demandé à droite et à gauche, on a perdu notre temps avec Tomas à essayer de pister, à deviner où diable tu avais pu partir. Les choses ont beaucoup changées depuis ton départ, comme si le temps reprenait son cours en dépit de ton absence, qui se fait sentir, je ne te le cacherais pas. Nous espérions que tu reviendrais une fois que les choses en Angleterre se seraient calmées, mais non... tu n'es jamais revenu. Et nous n'avons jamais su si tu étais arrivé à bon port Rolling Eyes … tu avais disparu dans la nature. Comme tu avais disparu de la vie de Lynn, tu l'en avais avertie le jour de votre séparation. Sauf que pour nous, tu ne nous avais même pas prévenus. Mais bon, te connaissant, je crois que j'en sais la stupide raison : tu savais que, si nous étions au courant, nous aurions tout fait pour t'empêcher de partir et réfléchir deux secondes avant cette décision téméraire et totalement illogique. En fait, je me demande toujours comment on n'a rien pu voir venir... d'habitude, avec nous, tu es tout particulièrement prévisible quand tu as, que tu vas ou que tu as fais une connerie monumentale. J'avoue, je me sens un peu seule en cours spécifiques à la médicomagie, tu me manques peut-être un peu... mais la colère que je ressens envers toi ne s'est pas éteinte, oh tu peux me croire. Loin de là, loin de s'étouffer, plus les années passent et plus elle s'en retrouve ravivée... ingrat de première !

Retenant un profond soupir mécontent et blasé alors que je détourne mon regard de cette vieille photo de deuxième année à l'UMA, où Tomas et toi faîtes les idiots – en particulier toi d'ailleurs – et moi je me retrouve entre vous deux alors que le flash jaillit de l'appareil de notre ami commun. Enfin, je dis que j'ai arrêté les recherches, je continue d'espérer comme une idiote que tu pointes ton nez pour nous assurer au moins que tu es encore en vie, quelque part. Mais... je pense que je vais abandonner, puisque tu n'y mets pas du tien. Abruti... tout cela, c'est de ta faute, de ta faute si... enfin. Je vais retrouver Kael d'ici quelques minutes, et te chasser de mon esprit un peu plus longtemps, idiot congénital. Et pourtant, dis-moi pourquoi je m'obstine à croire que tu répondras un jour, hypothétiquement ? Peut-être parce que je suis encore un peu la cruche que l'on m'a souvent reproché d'être...


Tap tap tap...

Surprise, je redresse vivement la tête. Sans doute un courrier de mes cousins, ou de mes parents, voilà qui va me changer les idées en attendant l'arrivée de Kael ! Je me redresse, sourire aux lèvres, alors que je me tourne vers la fenêtre. Stunned. C'est pas possible, cela ne peut-être... et pourtant, ce plumage de neige... cette tête de vieille chouette vaillante qui résiste contre les méfaits du temps... je connais cette chouette, j'en suis certaine ! Mais que ficherait-elle là ? Aurais-tu été tellement ingrat avec elle qu'elle se serait tirée loin de toi ? Non... non, je dois me faire des idées. Après tout, tous les hiboux se ressemblent, alors... secouant ma tête pour me reprendre, je m'avance vers la fenêtre. Après tout, je suis vraiment stupide. Si ça se trouve, la poste volante ou l'administration de la FAC ont décidé de mettre un peu d'originalité dans leurs volières respectives, qui sait, plus couramment remplies de hulottes, d'effraies et de grands ducs... allons, je dois me faire des idées ! Ne sois pas stupide, Lavande, tu sais très bien que...

Et pourtant, quand j'ouvre enfin la fenêtre pour laisser le volatile entrer, plus je l'observe plus je me dis que je le connais. C'est quand même flippant, par Viviane, combien la ressemblance est frappante d'avec... aie ! Mais elle est folle cette chouette ou quoi ? Juste parce que je l'ai laissée attendre avec son courrier deux minutes, que voilà qu'elle m'agresse ! Créature enragée ! Ce n'est qu'une fois que je sors ma baguette magique qu'elle daigne se calmer , me toisant d'un intense et orgueilleux regard ambré tout en hululant presque de manière outrée. De plus en plus perplexe, je me penche vers sa patte pour la délivrer de son fardeau, mais je m'interrompt en milieu de tâche alors que je murmure on ne peut plus stupéfaite sous le pesant regard de reproches de l'oiseau de proie :


- Cette chouette... Calypso ? Cal' ?

Je me souviens que toi, pauvre andouille, tu aimais la surnommer ainsi parce que tu trouvais son nom trop long. Ben pourquoi t'en as choisi un aussi long alors ? Je t'ai bien posé la question, il y a deux ans de cela, une éternité donc ! Mais tu n'as jamais voulu me répondre, comme vexé que je remette en question tes choix de noms. La seule réponse – au bout d'un an, je tiens à l'indiquer – que tu m'aies jamais donné comme cela, au cours d'une discussion à la volée alors que quand je te posais directement la question tu évitais d'y répondre , était son sale caractère bien proche de celle dont tu as tiré le nom. Son sale caractère, ce qui faisait le charme de cette chouette outre son intelligence, tu disais. Tu râlais tout le temps contre elle, mais je sais que pour rien au monde tu ne t'en serais débarrassé. Après tout, elle t'a sauvé la mise un certain nombre de fois... enfin je dis cela, moi, je ne dis rien Rolling Eyes . Tu es désespérant, vraiment, irrécupérable... oh pardon tu l'étais. Tu fais partie du passé maintenant, pourquoi je parle de toi au présent ? L'habitude ? Je devrais m'en souvenir...

Aie ! Mais ça fait mal ! Voilà que pour toute réponse et tout remerciement de la délivrance de son fardeau, elle me pince au nez ! Idiote de chouette malpolie, aussi crétine que son maître ! Furieuse, je la pourchasse comme une folle, avant qu'elle ne se pose sur mon épaule comme si rien n'était, et me mordille plus gentiment l'oreille, avec un hululement plus doux et presque joyeux. Bien entendu, je suis une des rares filles que la chouette a pu tolérer au fil du temps, la bestiole était très possessive envers son maître Cool . Flattant son plumage, je lui glisse un miamhibou qu'elle va grignoter sur mon bureau, la laissant se reposer d'un sans doute long voyage vu comment elle semble épuisée. D'ailleurs, elle sent un peu l'eau de mer. Pauvre chouette, tu pourrais en prendre un peu plus soin, comme je la plains Yeux ! Si c'est bien toi au bout du fil bien entendu... bien que j'y crois pas trop, curieusement... j'ai presque envie d'ignorer cette lettre qui vient sans doute de toi, mais devant le regard implorant et insistant de la chouette, je cède. Après tout, elle n'a rien demandé elle, ce ne serait pas respecter son travail de messagère que d'ignorer son colis na je te préviens tout de suite, c'est pour elle que je le fais, pas pour toi abruti ! Si c'est bien toi bien entendu... je dois t'avouer que je me demande au début si c'est pas une lettre pour annoncer ton trépas ou autre chose de cette gravité. Parce que oui, monsieur, on va dire que tu m'as tellement habituée à ce genre de courrier catastrophe depuis l'été 1998, celui qui m'inquiétait plus qu'il me rassurait, que cela ne m'étonnerait même pas après deux ans de silence total. Mais non, que je suis bête ! Ce serait une enveloppe noire, et pas aussi lourde ! Là elle est brune et franchement elle pèse des tonnes ! Mais qu'est ce que c'est ce bazar... attends, déjà vérifier que c'est bien toi... j'y crois pas trop... après tout ce temps, je t'en veux tant que je ne veux plus y croire, je ne veux plus croire en...


Et pourtant... je sens mon cœur rater un battement quand je vois les courbes toute ratatinées qui griffent le papier de l'enveloppe et indique le nom et l'adresse du destinataire. Je dois halluciner. Ce n'est pas possible. Me frottant les yeux, papillonnant plusieurs fois des paupières... pourtant, non, rien ne change. Je ne rêve pas. Je n'ose pas croire que tu as eu le culot... et pourtant, alors que je prends la lettre entre mes doigts tremblants de fureur, je ne peux pas me tromper sur la graphie de l'émissaire. Des pattes de mouches pareilles, pas moyen que je me trompe, ce sont les tiennes ! Mais comme j'aime bien avoir le cœur net, j'inspecte le verso de l'enveloppe. Je serais fixée. Et devinez ce que je trouve... rien. Le vide intersidéral, le papier vierge. Là où NORMALEMENT, tu aurais dû indiquer une identité ou une adresse au cas où la... ah oui, j'oubliais ! Ce n'est pas la poste moldue, la poste volante ne permet pas d'erreur d'adresse, les chouettes et hiboux sont dressés en ce sens. Puis tu aurais utilisé Cal', ta chouette personnelle, trop intelligente pour ne pas trouver ton destinataire, surtout quand elle le connaît aussi bien que moi... brave chouette ! Des fois je me demande comment elle peut te supporter, franchement... tu me pardonneras, mais autant tu as été un gars adorable que tu n'étais pas toujours facile à vivre au quotidien... quoi c'est Sainte Mangouste qui se fout de la charité ? Non, même pas vrai na tu médis totalement ! … ah j'oubliais que tu ne peux me répondre. Tu vois, je te connais tellement que je peux presque prédire les réponses que tu me ferais. Je déteste l'admette, mais autant je suis furieuse contre toi, furieuse comme je ne l'ai jamais été mais... mais tu me manques. Crétinus de première... pourquoi tu nous as fait un coup pareil... ? … bref. Je n'avancerais pas tant que je ne saurais pas ce que tu m'as envoyé, en supposant que cela soit bien toi. Je ne sais si j'ai envie que ce soit le cas ou pas. Je ne saurais te le dire... toi qui est parti sans même un au revoir, sans même nous prévenir, sans même un regard en arrière... oh tu ne peux pas imaginer combien je te le ferais payer... allez courage Lavande. Il faut que tu sois fixée ma grande...

Lentement je retourne la lettre vers le verso, et après avoir encore minutieusement observé l'adresse, je la décachette sans plus de cérémonie. Après tout, si c'est toi, tu n'en mérites aucune après ce que tu m'as fais endurer... puis je ne suis pas patiente sur ce genre de choses, c'est bien connu ! D'un geste furieux je finis par déchirer complètement l'enveloppe, que je délaisse très vite dans un coin de mon bureau, toujours sous le regard ambré de la chouette des neiges caractérielle. Je recule, surprise, alors qu'un étrange contenu tombe sur le bureau, moi qui à la limite m'attendait à un colis et une lettre, je me retrouve avec quatre pochettes et un tout petit bout de papier rapidement griffonné ! Décidément, tu aimes vraiment me faire tourner en bourrique et me surprendre toi... naturellement, j'inspecte tout d'abord le contenu des quatre pochettes, tombant à ma grande surprise perdue sur...


- Des.. billets d'avions nominatifs ? Pour Boston ? C'est quoi ce bordel... un pour Tomas, un pour moi... et même deux pour Maureen et Kael ! Qu'est ce que cela signifie ? Y a intérêt à avoir une explication ou je vais exploser dans les minutes qui suivent moi ! Tu parles d'une lettre d'excuses, tu te gourais lourdement ma vieille...

Continuant de marmonner joyeusement, je m'empare un peu sèchement de la feuille de papier qui dépasse... et son contenu en mode télégraphique qui ne dépasse pas le format d'une note ou d'un mémento, d'un petit mot de bureau. Pourtant, impossible de me tromper maintenant, je sais que c'est toi qui a écrit avec cette écriture de cochon qui te caractérise si bien, pourtant je vois dans ta plume que tu as essayé de t'appliquer pour rester un minimum lisible. Je te sens nerveux dans ton écriture, tes traits sont hésitants et précipités par moments, comme si tu avais peur. Oh crois moi, tu as bien raison d'avoir peur Alan, tu as bien raison de redouter ma fureur on ne peut plus justifiée... mes sourcils se froncent alors que je termine de lire la demie dizaine de lignes que tu as jeté sur le papier. Je n'y crois pas. Tu dois me faire une blague là... c'est tout ? Deux ans de silence, et seulement cinq maudites lignes ? Non mais tu te fiches pas un peu de moi là ? Et en plus... aucune explication, bien au contraire, on reste dans le vague et on ajoute de l'incompréhensible aux questions que je me pose déjà. Mes mains tremblent d'une colère prochaine alors que je lis la maudite centaine de mots que tu as bien daigné inscrire juste pour me rendre encore plus hors de moi que je ne le suis déjà!

Citation :
« Bien le bonjour. Tu trouveras joints à ces quelques mots quatre billets d'avion, un t'étant réservé. Je te serais reconnaissant de donner d'une manière ou d'une autre les trois restants à leurs destinataires au plus vite, et de me prévenir si vous ne pouvez venir à cette période de l'année. Ils sont à destination de Boston, depuis Londres vous prendrez le vol A2 10466, le décollage est à sept heures du matin, arrangez vous pour arriver deux heures en avance. C'est une compagnie sorcière, ça raccourcira le vol de quatre bonnes heures, et vous aurez juste besoin d'une pièce d'identité avec une photo récente si vous n'avez pas de passeports. J'insiste pour que dans la mesure du possible vous veniez tous ensemble. Vous ne regretterez pas de vous être déplacé, crois moi. On vous attendra dans le hall d'arrivée à Boston, tout est prévu pour vous accueillir dans les meilleures conditions.

PS : Lavande... si tu as besoin d'une dernière bonne raison de venir... je sais que tu as toutes les raisons du monde de m'en vouloir et brûler ce courrier mais... j'ai vraiment besoin de vous, en particulier Tomas et toi. Il y a... disons quelques nouvelles qui je pense devraient tant te surprendre que te réjouir... ainsi que les explications que tu mérites amplement. Tu as ma parole. Je ne t'oublies pas, je ne t'ai jamais oubliée, pas plus que Tomas.

PPS : et une source on ne peut plus sûre et connaisseuse en la matière me dit de te dire que les boutiques à Boston valent vraiment la peine pour le shopping, en particulier la mode sorcière féminine...

Nous, et tout particulièrement moi, espérons partager votre compagnie très bientôt. Affec... Amicalement vôtres 


Alan DESOYA»

Alaaaaaaan ! Je te déteste ! J'ai envie effectivement de t'envoyer paître comme tu semble l'avoir fait avec nous ces deux dernières années, mais tu me connais trop bien et tu sais toujours toucher là où c'est le plus efficace : ma maudite curiosité, cette source sans aucun doute féminine dont tu refuses de me livrer l'identité et mon attrait pour la mode sorcière dont tu moquais tant dans le passé ! Tu dois être fier de toi, tu as réussi à attiser ma curiosité maladive avec ce que tu as inscrit dans ton postscriptum, tu as eu de la chance que je l'ai lu sinon le tout partait au feu dans la minute qui suivait ! Raaah pourquoi suis-je aussi faible sur ces deux points ? Pourquoi je n'arrive pas à être méchante avec toi après ce que tu m'as fais subir pendant deux longues années en soucis, furie et sentiment d'abandon ? … je ne sais pas quoi faire du coup. C'est dans deux mois, et je suis partagée en deux entre l'envie sadique d'ignorer ton courrier et l'envie maladive d'y répondre et actuellement d'accepter l'invitation. Moi qui quelques minutes auparavant... ah Desoya tu vas me rendre folle de rage, vraiment ! Folle ! Enfin... je déteste l'avouer, mais je crois que tu as remporté cette manche. J'avais oublié combien tu pouvais te montrer actuellement et de manière surprenante diplomate et convaincant quand tu y mettais du tien pour dépasser ta nature bourrue, maladroite, franche et manquant cruellement de tact. Un bruissement de plumes me fait sortir de mes pensées, alors que Calypso s'envole de mon armoire pour se poser juste devant le mot, parchemin vierge entre son bec, avec un regard insistant. Avec un soupir je le lui prends d'une main, sortant mon encrier et ma plume de l'autre, posant le tout, lui lançant de toute la frustration née de cette lecture :

- Tu sais combien ton maître m'exaspère ? Même quand je suis folle de rage contre lui, cet abruti fini trouve toujours un moyen d'émousser quelque peu ma colère... mais il ne perd rien pour attendre... ! On ne me laisse pas sans nouvelles aussi longtemps, et surtout sur ma faim concernant une potentielle candidate pour mon meilleur ami... aussi ingrat puisse-t-il être ! Allez, tu as gagné imbécile... je préviens Kael et les concernés, puis on part à l'aventure, en sachant que je te le ferais payer et qu'au besoin je te soutirerais de force les réponses que tu me dois ! Et que tu devras trouver le moyen de gagner mon pardon, aussi difficile qu'il puisse être ! Je te laisse une chance, damn idiot, ne la gâche pas et ne me déçois pas...

(HJ voilà pour le chapitre un ! Bonne lecture ! Alors cela donne 3993 mots sans le titre, j'aime ce nombre palindrome ! HJ)
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  • Alan Desoya
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MessageSujet: Re: [Thème 6] Chroniques américaines : Retrouvailles, réunion et nouveaux départs.   [Thème 6] Chroniques américaines : Retrouvailles, réunion  et nouveaux départs. EmptyDim 14 Oct - 6:53:18

Chapitre 2 : Répondre ou décliner l'appel venu de loin : furieuses retrouvailles par delà l'Atlantique. Ce pardon que j'hésite à t’accorder


Je ne te cacherais pas que la lettre est restée plusieurs jours sur mon bureau. D'un je n'ai pas que cela à faire, et de deux tu es loin d'être une de mes priorités les plus urgentes. En outre, j'ai franchement hésité pour être franche avec toi, même après ce courrier de confirmation de venue que tu as dû recevoir depuis la semaine qui vient de s'écouler. Je ne savais toujours pas quoi faire, comment réagir, et je n'ai pas été la seule à avoir douter jusqu'à la porte d'embarquement de l'aéroport londonien international quant à embarquer ou non vers ces terres inconnues et lointaines, cette lointaine cousine si jeune de notre vieille Angleterre, vers cette traîtresse Amérique qui comme le chant des sirènes t'as arraché loin de nous, et qui semble tant t'y retenir que te rendre muet depuis ton départ. Je relis encore ta lettre, pour la centième fois sans doute, avant de pousser un profond soupir d'agacement que je ne peux pas contenir, me redressant quelque peu du confortable dossier de ma place dans l'avion. Rejetant mes boucles blondes vers l'arrière, je dépose un léger baiser sur la joue trop tentatrice de mon apollon celtique aux yeux d'un bleu de mer et aux cheveux aussi blonds que le soleil. Tu as de la chance qu'il ait été là pour me raisonner jusqu'à la dernière minute, me faisant remarquer qu'en dépit de tout, si je ne saisissais pas cette chance, je risquerais de laisser passer la chance d'avoir de tes nouvelles, de te revoir et plus encore... te remonter les bretelles comme j'en meurs d'envie depuis toutes années, et plus encore depuis la réception de ta maudite lettre !

Quoiqu'il en soit, j'ai été surprise de la localisation de nos places, dans l'un de ces géants oiseaux de fer tout récents moldus qui ont été réadaptés aux besoins sorciers, ces immenses avions à deux étages capables d'accueillir plus de quatre cent passagers en un seul vol, de cette marque américaine dont le nom m'échappe. Des places en classe affaires, tu ne nous et ne te refuse rien dis-moi ! A l'instar des années étudiantes où je me demandais d'où tu tirais les moyens de poursuivre tes recherches en potion en te munissant d'ingrédients rares - oui certes, j'ai appris ensuite que tu travaillais comme un fou l'été pour te les payer mais n'empêche que na - je me demande maintenant comment tu as pu te procurer l'une de ses places -non seulement une mais quatre ce n'est pas rien quand même Shocked -sans te ruiner. Surtout qu'à mon souvenir tu n'étais pas nanti, tu ne nous l'avais nullement caché, plus encore à SON décès. Un héritage inconnu et soudain d'un lointain parent ? D'heureux bienfaiteurs dont tu nous aurais caché l'existence ? Bon certes, cela ne te ressemble pas, mais après ce que tu viens de nous faire endurer, je ne sais plus à quoi m'attendre de ta part... Rolling Eyes néanmoins j'ai sans doute lu trop de romans de basse littérature, je pense que tu te rirais grassement de ma personne si je te posais la question... bref. Le fait est que nous sommes là, tous les six - et tu m'en dois une sacrément belle, Desoya, parce que j'ai du jouer des pieds et des mains et Maureen toujours trop douce de bonnes raisons et de prières, pour convaincre de Tomas de venir avec nous. Pas que je le lui reproche, je le comprends entièrement. Si tu n'avais pas été mon meilleur ami, si je n'avais pas été aussi gentille, j'aurais sans nul doute agis pareillement. Sa douce aux cheveux de feu reposant contre l'une de ses épaules, je le vois toujours aussi bougon et boudeur que depuis notre pré-réunion pour décider que faire vis à vis de ta missive. La disposition de nos sièges mobiles nous permet de nous faire face deux à deux - Kael et moi dans le sens de la marche I love you et Tomas et Maureen dans l'autre, ayant retourné leurs sièges. Mon homme reste toujours aussi calme et posé - et beau gosse I love you - sur ma gauche, une main posée sur l'une des miennes, Maureen dort aussi paisiblement qu'un ange, et Tomas fait la tronche en observant par le hublot les cieux emplis de nuages pour ne pas nous contaminer trop de sa mauvaise humeur. En tout cas, une chose est sûre Al' : c'est le calme pour le moment, mais attends de voir la tempête qui arrive tout droit d'Allemagne, d'Irlande et d'Angleterre vers toi et accroche toi bien quand l'oeil du cyclone s'abattra sur Boston...


[...]

C'était il y a une semaine ou deux. Plus deux, je pense. Enfin, ce n'est pas important. Encore une semaine après la réception de ta lettre, après même fait convaincue par Kael qu'en dépit de ta débilité pathologique et agaçante de te laisser la possibilité d'une seconde chance, ou du moins d'explications en règle, j'ai suivi tes instructions, mais à ma manière. Ainsi, j'ai envoyé un courrier au couple germanico-irlandais les pressant de me retrouver au plus tôt dans Londres, et tous deux relativement ponctuels et rapides à répondre - pas comme toi, tu devrais plus prendre exemple sur eux na - m'ont rapidement transmis par le nouvel hibou de Tomas une réponse positive au rendez-vous, m'en demandant toutefois la réponse. J'ai esquivé la question pour ne pas avoir un non ferme tout de suite, mais je crois que notre ami allemand s'en est douté, si j'ai bien lu entre les lignes de la seconde réponse qu'il m'a fournie. Dire qu'il n'était pas heureux est un euphémisme. Oh Al', si tu savais combien tu as eu de la chance de n'avoir pas été présent à cette réunion là ! Sinon tu n'en serais pas sorti indemne je crois...

Au fait, sais-tu maintenant que Tomas n'est plus étudiant ? Non, je ne pense pas puisque tu n'as même pas pris la peine de t'enquérir de nos nouvelles... enfin... monsieur Tomas a eu son diplôme et travaille maintenant comme free-lance de photographie journalistique. Enfin le toto en personne t'en parleras s'il en sent l'envie et s'il ne t'a pas trop démoli avant cela. Et oui, ça donne un coup de vieux hein ? Et dire que bientôt ce sera à notre tour de quitter les études... de partir... de prendre notre envol... à cette pensée ma main se resserre autour de celle de Kael, un sourire tendre à son égard aux lèvres. Je travaille dur pour obtenir mon diplôme et devenir médicomage, pour continuer les recherches sur la lycanthropie... tu te souviens ? Et toi ? Je me demande souvent ce que tu deviens. Je ne sais même pas si tu as abandonné ou si tu as poursuivi tes études là bas, il me semble que tu as laissé sous entendre dans ton... mot de départ que tu les continuerais, mais qui me le confirmerais ? Et Honor ? Qu'est-elle devenue ? Tu ne m'as même pas indiqué où vous iriez étudier, goujat ! Sans doute avais-tu eu trop peur que nous partions te traquer pour te coller la correction que tu aurais amplement méritée et que tu mérites toujours autant, si ce n'est plus encore qu'avant ! Revenons en au présent...

C'était un Samedi en début d'après-midi, pour mieux se coller aux horaires fort chargés de notre pauvre ami allemand, qui effectue en plus de son travail des recherches concernant les vrais coupables de la manifestation non de Mai 68 mais de Mai 2000. Tu te souviens ? Tu n'as jamais voulu épiloguer là dessus, mais je me souviens t'avoir entendu me confier que tu avais vu de tes propres yeux une grande part des responsables du lâcher de dragon en plein coeur de Trafalgar Square. Enfin, tu aurais pu être d'une grande aide pour Tomas, si tu ne t'étais pas enfui je ne sais où. Oui je sais, tu avais préféré que l'on enterre l'affaire, surtout que nous étions tous séparés à cette période et qu'avec ta "malchance" habituelle tu t'étais ramassé des problèmes de coeur avec Lynn, puis après la mort de ton père... un dur moment pour toi comme pour nous. Je me souviens peu de ton père, c'est surtout Tomas qui a été touché par sa perte, vous le connaissiez mieux que moi. Enfin, Al', entre nous... je ne pense pas que ton père aurait approuvé ta décision téméraire de quitter le territoire. Il voulait que tu restes fort, tu te souviens ? Que tu restes fort... pas que tu t'enfuies comme un trouillard devant la difficulté ! On aurait pu te soutenir, on aurait pu t'aider... si seulement tu nous en avais laissé la chance au lieu d'un stupide mot d'adieux délaissé sur le bureau aussi vide que la pièce dans laquelle ce dernier se trouvait.... Oh ne crois pas que je ne sois pas furieuse du coup que tu nous as fait, Al', simplement parce que je suis plus calme en apparence que Tomas... j'ai tout envie de te coller une gifle dont tu te souviendras à vie que Tomas de te coller la beigne que tu mérites. Seulement je me contiens mieux... disons que je sauve un peu plus les apparences ! Je dois me surpasser... ou peut-être me calmer avec les années ? Non, je ne pense pas que mon "gentil petit caractère" comme tu aimais bien l'appeler m'ait si tôt quittée ! Je crois seulement que la vengeance est un plat qui se mange froid, se déguste après un peu de temps. Tu ne perds rien pour attendre...

Donc nous voilà tous les quatre réunis autour d'une des tables d'un café parmi tous ceux qui bordent le chemin de Traverse en ce Samedi après-midi. Quand je suis arrivée au lieu de rendez-vous, ceux que j'avais conviés en plus de Kaelir se trouvant avec moi étaient déjà arrivés et nous attendaient : Tomas et Maureen, souriants et heureux comme toujours depuis qu'ils sortaient ensembles, il y a bientôt trois ans de cela... ils n'ont guère changé depuis le temps, Tomas toujours aussi sobre d'habillage que Maureen élégante et colorée avec goût. Après les salutations d'usage, les demandes de nouvelles, nous prenons à une place que j'avais judicieusement choisie un peu à l'écart dans un salon plus privé, j'insiste pour que nous prenions commande avant de lancer la discussion épineuse. Le silence se fait un peu pesant, j'hésite un peu à me lancer avant qu'un regard de Kael ne me donne le courage et le feu vert pour le faire, une fois les consommations arrivées. Je constate que Tomas a prit sous le regard amusé de sa douce irlandaise son verre de bière entre ses mains, et avec un sérieux un peu exaspéré j'annonce la couleur, ouvrant mon sac et déposant à la vue des deux tourtereaux l'enveloppe que tu m'as envoyé, de face de manière à ce que ton écriture soit bien visible alors que je lâche la première bombe d'une voix un peu agacée par toi et blasée tout en même temps :


- Bon, je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps. Je nous ai réunis tous les quatre après avoir reçu ça il y a quelques jours. C'est de la part d'un revenant que vous connaissez aussi bien que moi.

Je vois les regards turquoise et ambré de l'irlandaise et de l'allemand se pencher avec curiosité soucieuse - au vu de la tête que j'ai tiré en même temps que ma manière d'introduire le sujet - se pencher sur ce que je viens de poser sur la table. Si Maureen reste assez perplexe - je suppose que tu n'as pas eu le temps de la connaître et elle de te connaître entre tes périodes déprimes et ton léger degré périodique d'asociabilité misogyne dont tu n'as jamais su te défaire depuis que je te connais Rolling Eyes - je vois le regard de notre allemand préféré se figer à peine a-t-il posé les yeux sur l'enveloppe. Pas étonnant, après tout il a enduré autant que moi tes pattes de mouches manuscrites quand tu daignais répondre à nos courriers quand tu étais encore sur Londres avec nous niarkhéhé . Et presque au même instant où ses yeux de miel déchiffrent rapidement et l'écriture et le destinateur de l'objet, ses doigts se resserrent de colère sur son verre de bière tant que ce dernier termine en morceaux, dans un bruit de brisure de verre qui retentit tout d'un coup et fait sursauter la pauvre Maureen qui lui demande tout en enlevant la bière répandue par magie :

- Tomas ? Qu'est ce qu'il y a ?

Le regard de notre ami commun reste aussi furieux qu'un orage violent, alors que par prudence nous déplaçons nos verres épargnés sur le reste de table voisine à l'abri. Compréhensive - je suis passée presque pas le même état quand j'ai reçu ta lettre et je sais qu'il était prêt à engager des recherches pour te retrouver puisque tu ne nous donnais aucune nouvelle - je reste calme ainsi que Kael alors que Tomas jure en allemands des termes que je ne peux pas comprendre, mais que je pense être des jurons qui n'ont pas à être jaloux de nos mots fleuris anglais. Il s'empare avec violence rageuse de l'enveloppe, la retourne comme je l'ai fais avant lui, et cela ne semble pas le calmer, très loin de là. Tu sais Al', des fois tu tends vraiment inconsciemment le bâton pour te faire battre, idiot... la voix de Tomas reste sèche et sourde de colère explosive contenue, alors qu'il demande, tendant l'enveloppe vide, avec des éclairs dans son regard ambré qui inquiète tant Maureen essayant de l'apaiser en posant une main délicate sur l'avant-bras de son petit ami :

- Das ist alles ? C'est tout ce que ce crétin a envoyé Lav' ?

Je ne sais pas finalement si c'est une bonne idée toute cette histoire... mais bon, tu m'excuseras mais tu l'auras bien cherché alors... je sens seulement que l'humeur de Tomas ne va pas aller en s'arrangeant avec le reste de ce que j'ai à lui - pardon à leur - dire . Tandis que Maureen recommande une bière puis me jette un regard interrogateur de jeune femme totalement perdue, je lui fais signe d'attendre un peu avant de sortir avec méticulosité la pochette contenant les billets d'avion et le mot que tu as daigné nous envoyer après deux ans de silence de ta part. Les prunelles d'ambre furieuses de l'allemand se rétrécissent encore plus à la vision de ce que je sors, mais je refuse de les lui donner tout de suite. Parce que franchement, si je le faisais j'ai peur de les voir terminer en confettis, comme il avait faillit finir en cendres chez moi. Je m'apprêtais à lire le papier quand il m'est arraché des mains par magie. Je jette un regard entre compréhension et réprobation à Tomas - c'est vachement incorrect quand même d'arracher des mains d'une jeune femme comme moi un papier na ! - qui l'ignore parfaitement, concentré sur la lecture des quelques minces lignes que tu as daigné nous laisser. Discrète et silencieuse, mais curieuse comme toujours, Maureen essaye de lire au dessus de l'épaule de son petit ami la missive qui semble tant l'agacer, et je la vois pâlir légèrement alors qu'elle lit enfin le nom de l'émissaire, une main délicate sur ses lèvres de surprise, avant qu'elle ne pose avec douceur une main sur le bras de Tomas.

J'entends ce dernier marmonner et pester des choses du genre "et puis quoi encore " ou "et bien voyons". Franchement Al', ton manque de tact pathologique est vraiment loin d'aller en s'arrangeant... enfin, revenons en à Tomas. Lequel sous un accès de colère compresse le papier entre ses doigts jusqu'à le réduire à une boulette froissée de parchemin - j'avais un peu prévu cette réaction le connaissant et sachant combien il avait été blessé et furieux par ta décision grand nigaud - que je m'empresse de récupérer en plus de l'enveloppe, sinon je pense qu'elles vont terminer en morceaux et j'ai encore besoin des infos que tu indiques dessus pour le possible voyage. Comment cela j'aurais pu les recopier ailleurs ? Hé Oh ! Te plains pas ! Déjà que j'ai eu la gentillesse de les délivrer de la menace Tomas-ienne tu vas pas m'en faire tout un fromage, si ? Bon ! Kael reste impassible, préférant me laisser gérer la crise tout en m'assurant un soutien en retrait si j'en ai besoin. Après tout, cette affaire me concerne davantage ainsi que Tomas. Un lourd silence pèse, alors que je sens Tomas bouillonner d'une juste colère, jurer en allemand, avant que je ne reprenne ma position délicate de messagère - indésirée, je te l'assure cepandant na - entre vous deux et m'éclaircisse la gorge pour reprendre la parole :


- Si cela peut te rassurer, j'ai réagi pareil quand je l'ai reçue. Bon. Al' n'a pas jugé bon de me donner d'autres précisions, je suppose qu'il préfère le faire en direct. L'imbécile... enfin... môssieur se limite à ce mot et quatre billets d'avion nominatifs pour Boston. Un pour chacun d'entre nous. C'est dans un mois et demi. Je l'ai déjà informé que je venais avec Kael, et je pense que Cal' reviendra bientôt pour demander vos réponses. Je ne vous force à rien, je comprendrais totalement si vous décidez de refuser, je voulais juste vous prévenir un peu en avance. Il m'a demandé de vous les transmettre, je le fais. Libre à vous de les réduire en confettis ou de les garder, ou même de décider plus tard, ma mission envers notre revenant s'arrête là. Il ne manque vraiment pas de culot, j'admets, tu as totalement le droit d'être furieux Tomas, ce n'est pas moi qui te le reprocherais bien au contraire. Je comprends totalement.

Gardant mon billet et celui de Kael dans mon sac, je tends les deux billets restants à Tomas et Maureen. Cette dernière les attrape et donne celui de son petit ami à Tomas, toujours aussi furieux et tendu au possible, et je crois que le malheureux billet va connaître le même sort que ton mot et qu'il va hurler sa colère brûlante contre toi et tout le mal que tu lui as causé par ton silence, ton audace d'envoyer ce genre de missive et prendre ce type d'initiatives, quand Maureen resserre d'une main sa prise sur le bras de Tomas, avant de prendre avec gentillesse de l'autre le billet de l'allemand, lui disant avec ce calme serein, posé, innocent et candide qui lui est si fraîchement naturel :

- Tomas, dear, calme-toi... ta réaction est tout à fait normale, surtout après un tel silence de sa part, mais n'est-il pas... ou n'a-t-il pas été l'un de tes plus proches amis ? Je ne le connais pas aussi bien que vous trois, je n'ai pas très bien suivie l'affaire. Mais... ce n'était pas très gentil de sa part, de disparaître sans prévenir, sans laisser de traces et tout, puis de réapparaître si soudainement sans se justifier mais... comment dire... peut-être qu'il a des remords et...

Ce dernier jette un regard encore furieux envers Maureen - mais je sais que même s'il est furieux comme pas possible il n'osera pas lui faire de mal ou l'interrompre avant qu'elle n'ait fini - alors qu'elle l'invite d'un regard bleu-vert suppliant à la laisser finir appuyé d'un doigt sur les lèvres de l'allemand, digit qu'elle enleva une fois après quelques secondes de confrontation des regards et poursuivit tout en nous regardant tour à tour, respectant bien son rôle de raisonnable de la tablée au même titre que Kael en retrait, comme si elle devine la réplique qu'allait lancer son petit ami :

- Il l'a peut-être envoyée à Lavande en pensant justement que s'il te l'envoyait, tu le détruirais sans même lui accorder suffisamment d'attention, sous le coup d'une colère justifiée. Je... je n'ai pas eu le temps de lire ce qu'il vous a envoyé, mais j'ai le sentiment... qu'il est vraiment désolé. Peut-être que je fais encore mon hypersensible littéraire mais je sais lire entre les lignes. Vous autres garçons vous avez souvent cette fâcheuse manie d'avoir du mal à vous excuser directement, et plus encore par lettre. Taratata laisse moi finir ! Peut-être qu'il regrette sincèrement ce qu'il vous a fait. Peut-être qu'il veut essayer de se justifier, mais préfère le faire en direct, je ne sais pas mais... peut-être qu'il avait de bonnes raisons, du moins avouables pour le faire, qu'il n'a pas réussi à vous en parler... je ne sais pas mais... une chose dont je suis absolument sûre... c'est que si tu déchires cette bouteille à la mer avant même de l'ouvrir, si tu fais cela... tu risques de ne jamais comprendre pourquoi il a fait cela. D'entendre ses excuses. De le revoir un jour. Mais aussi... de lui faire comprendre ta colère et lui donner ce "point dans la gueule" que tu souhaites tant lui administrer depuis tout ce temps I love you ... ce n'est que mon humble avis mais tu devrais y réfléchir une fois la colère à froid mon amour Yeux ... on fait parfois des gestes que l'on regrette toute sa vie sous l'impulsion de la colère...

Je souris légèrement à mon ancienne et actuelle colocataire de la chambre quinze du campus universitaire. Je reconnais bien là, derrière cette jeune femme élégante, douce, timide et aussi girly que moi, la personne naïve, innocente, calme, et dont la sagacité apaisante et réfléchie, les bons conseils peuvent surprendre en raison de sa discrétion habituelle. C'était la première fois que l'entends s'impliquer réellement dans la discussion, mais une fois n'est pas coutume de la Miss Doherthy: on ne l'entends pas beaucoup prendre la parole quand elle ne se sent pas vraiment concernée et trop timide, mais quand elle la prend elle dit rarement des choses dépourvues de sens. En outre, mon vieux et idiot de Desoya, je crois que tu as beaucoup de chance qu'elle soit là pour calmer et essayer de convaincre Tomas. Mais je la trouve un peu trop sage comme je la connais très bien ma colocataire danseuse et avec un petit sourire malicieux et complice, je lui rétorque dans l'idée de détendre un peu l'atmosphère pesante :

- Loin de moi de te contredire, ma chère coloc', mais n'est ce pas aussi parce que tu es aussi curieuse que moi d'aller voir ce que réserve la mode de l'autre bout du monde ? Allez avoue, il n'y a pas de mal à cela, c'est tout naturel, entre filles "girly" on se comprend bien Wink !

Une autre chose très drôle avec Maureen est qu'elle se retrouve toute gênée à la moindre remarque la concernant, positive, négative comme juste taquine. Elle réagit toujours à la vitesse de la lumière, c'est très facile de la taquiner Razz ! La preuve, voilà notre chère irlandaise dont les blanches joues se fardent légèrement du rouge délicat de la gêne Embarassed , se tortillant bien dans le dossier de sa chaise, deux index se frôlant avec nervosité à intervalles régulières alors qu'elle essaye tant bien que mal de le nier sans trop de conviction sous nos regards amusés au possible - ah Tomas vu ! Vu que malgré ta colère tu as un sourire dans le coin des lèvres ! Et que de légers rires se font entendre tout autour de la tablée, autour de la cadette que quatuor dont les joues restent encore bien rosies timide alors que Tomas l'entoure d'un bras protecteur autour de l'épaule, avec un charmant petit sourire gêné au lèvres, très rapidement suivi par un petit murmure "oui" de la même manière qu'une demoiselle moldue des temps passés admettrait un petit péché en allant à confesse. Gênée tout d'abord, elle finit par le prendre à la rigolade à son tour, tout en mêlant un peu de sérieux et de prière pour un effet persuasif que je dois avouer très efficace et bien propre aux charmes que nous autres filles sommes pourvues, relevée par cet enthousiasme si charmant lui étant propre :

- ... peut-être que oui un peu... puis je n'ai jamais été sur le continent américain, on raconte tellement de choses dessus ange ! New-York, Boston, Philadelphie, Washington... et même Salem ! Las Vegas et Miami aussi ! On m'a dit que c'était vraiment des terres merveilleuses ! Ce serait une bonne occasion pour voir du pays et se changer un peu l'air tendu de l'Angleterre... tu ne crois pas Tomas Yeux ?

A voir la tête exprimant nettement son dilemme que tire Tomas, je ne peux qu'être amusée, surtout quand Kael me glisse que visiblement j'ai un peu trop d'influence sur ma cadette et colocataire rousse préférée. Oui, je crois qu'elle a prit sur moi sur la technique des yeux de chiots battus, qu'elle a personnalisé par la suite. Mm... j'ai toujours su que Maureen, derrière son apparence angélique, pouvait se montrer être une élève très attentive titeuple . En même temps que voulez, elle avait le meilleur professeur de l'université comme colocataire, ma modeste personne cheers . Ah mon cher Al', si on parvient à te pardonner et à ce que Tomas ne te cabosse pas trop, je pense que tu auras du souci à te faire quand tu voudras nous refuser le passage obligé de lèche-vitrines. Et crois moi que je me ferais un malin plaisir sadique de t'y traîner et te faire endurer ainsi qu'à Kael et Tomas la noble tâche de porter nos paquets, poireauter pendant les essayages et supporter les demandes d'avis incessantes niarkhéhé . Et je te jure que si tu n'as pas amélioré ta garde robe d'ici là - ne me dit pas le contraire, je te connais et je sens que effectivement tu n'as pas du le faire na - je t'y traînerais de force pour te réapprendre le bon goût en compagnie de Tomas. Tu sais que je m'en lèche les babines d'avance Twisted Evil ? Oui, j'avoue plaisir sadique mais la vengeance se mange meilleure froide, et ne pense pas que je suis pas aussi créative que Engel Herz envers Tomas. Je crois que c'est un de nombreux talents proprement féminins Cool . Et je suis soulagée et heureuse de voir que, grâce ma tentative de plaisanterie réussie et les efforts conjugués diplomatiques de Maureen, l'atmosphère se détend quelque peu. Et quand nous avons terminé cette réunion sur une note plus légère et joyeuse que ton sujet, j'ai bien vu que Tomas semble encore dubitatif et furieux envers toi,, mais à la vue de Maurenn à ses côtés, je sens mon vieux que tu as des chances que ton souhait se concrétise que de nous voir - et de supporter cela va de soit - tous ensembles. J'ai suffisamment confiance dans nos talents conjugués de "négociatrices expertes", de Maureen et moi, et en une petite aide de Kael pour infléchir quelque peu l'hésitation colérique de notre ami photographe allemand et le persuader de s'embarquer avec nous droit vers l'inconnu et des explications méritées de ta part...

[...]

Effectivement tu as eu beaucoup de chance. Personnellement je n'y croyais pas avant qu'à l'heure du rendez-vous Maureen ne se pointe avec un Tomas encore grognon et de mauvaise humeur au bras, elle souriante bien que visiblement en manque de sommeil - j'imagine qu'elle a du trouver des arguments très percutants pour terminer de convaincre notre cher Toto national niarkhéhé qui te laisseraient particulièrement blasé et ne te feraient certainement pas oublier de dire à ton meilleur ami ton éternelle et extrême stupeur face à la faiblesse de ceux de tes congénères en couple face aux arguments féminins - et nous sommes allés tous les quatre, se motivant grandement mutuellement, enregistrer nos valise en suivant tes recommendations d'horaires et de formalités, à la bonne compagnie, prendre un petit déjeuner vite fait, assez joyeux en dépit de la tension qui nous habitude à l'idée de te retrouver - dans quel état, encore en vie on l'espère, comment on allait te faire payer ta goujaterie suprême, comment tout cela allait se passer - et de passer prioritaires à l'embarquement avec cette option que tu as eu la gentillesse - pour une fois - de prendre, connaissant sans doute mon impatience habituelle et nous ménageant de ton mieux dans l'espoir d'adoucir peut-être un peu nos amertume et colère légitimes à ton égard. Je ne sais pas. Je me demande toujours pourquoi j'accepte de prendre part à cette folle épopée vers l'inconnu, accompagnée du posé, adorable et rassurant Kael, du mécontent, bongon et encore de mauvaise humeur Tomas, avec à son bras une fatiguée mais enthousiaste au possible de Maureen. Droit vers l'inconnu et au delà pour citer un classique du dessin animé moldu Rolling Eyes ...

Je regarde le paysage défiler, puis pose à nouveau mon regard vers le mot froissé que tu as daigné nous envoyer, malmené tant par la colère de Tomas que la mienne passée. Je repense à ce qu'avait dit Maureen - à cette pensée mon regard azur glisse un moment vers le couple devant moi, un Tomas toujours silencieux et mécontent veillant avec attention sur sa charmante dulcinée dont la crinière rousse reposait contre la poitrine de l'allemand, sa tête adorable posée contre le torse de ce dernier, accordoir rangé entre les deux sièges. Tellement mignons tous les deux... I love you bref je me repenche sur ton mot, les remarques de la jeune et sage irlandaise me revenant à l'esprit. Curieux comme ils m'ont rappelé ton goût pour l'implicite le non-dit et la lecture entre les mots, entre les lignes. Bien que je n'arrive pas à savoir quoi, je sais que tu m'as laissé des indices, et pas pour rien. Tu ne fais jamais les choses pour rien quand tu écris. Je sais que tu as dû savamment pesé chaque mot, et que chaque morphème est loin d'être innocent. Plus encore dans ton post-scriptum qui m'intrigue à chaque minute de vol qui passe. Kael, qui te connaît de près ou plus de loin, m'a approuvée quand je lui ai évoqué cette possibilité. Surtout que lui il a été dans ta maison pendant sept ans, je suppose que même sans être un ami proche il doit savoir comment tu fonctionne en général. Donc je creuse, je me remue la cervelle jusqu'à m'en donner mal au crâne. Tu as du forcément me laisser un message codé à mon intention, pour calmer ma colère. Et si mon inconscient a du le saisir, le vilain refuse de le partager avec ma conscience. Quoiqu'il en soit, je serais rapidement fixée. Une douce sonnerie brise le silence de la pièce. Une voix de Stewart laisse entendre une annonce, noue prie de regagner notre place, de remettre les sièges dans le bon sens et le dossier dans la bonne inclination. La consigne lumineuse rouge indiquant la ceinture fermée s'allume de nouveau alors que l'on s'exécute presque machinalement. Trop tard pour reculer maintenant. J'inspire profondément, une main serrée dans celle de Kael pour prendre du calme et du courage alors que mon regard se porte vers la terre que l'on voit se dessiner en bas. Des buildings, du soleil bleu, sans doute une température assez douce, en bas des quelques nuages que je devine plus ou moins. On se croirait presque en vacances. Boston, nous voici très bientôt sur ton sol américain qui nous a "volé" notre ami. Al', tiens toi prêt : nous arrivons, ainsi que le typhon océanique vers le rivage encore tranquille, tien toi prêt à accuser la tempête mêlant l’Allemagne, l’Irlande et l'Angleterre qui va bientôt s'abattre sur toi de toute sa violence si juste et justifiée. Tu nous dois des réponses, on va te les arracher de la bouche. Tu nous dois des excuses, on s'assurera que tu nous les fournisses. Enfin, tu me dois des explications concernant ces nouvelles que tu as annoncé, je te contraindrait à ce que tu me les donne. Tu as été trop longtemps silencieux, Al'. Tu peux compter sur nous pour te délier la langue, car on va te faire parler, tu peux en être sûr. Te faire parler, te faire payer, te faire réparer tes erreurs et qui sait après peut-être te pardonner si tu fais des efforts toi aussi. Joli programme en perspective pour les quatre mousquetaires sorciers des temps modernes tout droit venu de l'île d'Albion. Foi de Lavande Mélinda Brown, je peux t'assurer que plus jamais tu ne nous refera une chose pareille après le savon et l'interrogatoire en règle qu'on est bien décidés à te passer !

(HJVoilà, après un mois ! Mots de cette partie : 5455 mots mon record je crois Shocked . Total provisoire de 9448 mots... La suite, que j'ai déjà en tête depuis un bout de temps,devrait arriver très rapidement, elle était prévue à l'origine à la place de ce chapitre que je dédie entièrement à la joueuse de Tomas Herz qui me l'a inspiré. Remarques et commentaires par MP pour les principaux concernés. Bonne lecture ! HJ)
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  • Alan Desoya
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MessageSujet: Re: [Thème 6] Chroniques américaines : Retrouvailles, réunion et nouveaux départs.   [Thème 6] Chroniques américaines : Retrouvailles, réunion  et nouveaux départs. EmptyMer 17 Oct - 2:49:49

Chapitre 3 : Arrivée en terres inconnues : après deux ans d'absence, de séparation : ce qui est resté, ce qui a changé. Liens qu'on ne peut nier mais liens malmenés. Finding you… at least.

Il me tarde de me dégourdir les jambes ! On avait beau être en première classe, y a pas à dire, mais sept heures et demie de vol c'est quand même long ! Je n'imagine même pas dans quel état j'aurais été sur un vol normal... tu aurais pu me dire que cela durerait aussi longtemps ! Sept heures et des poussières mais te rends-tu compte ? Quoi, j'aurais pu regarder sur le billet ? Oui et alors ? Tu aurais pu me le préciser quand même ! Enfin... je dois admettre que comparé aux onze heures et demi des vols normaux moldus pour le même trajet, je crois que nous n'avons pas trop à nous plaindre. Je ne me serais pas imaginé que traverser un océan, même par les airs, serait aussi long ! En plus je n'ai pas pu fermer l'oeil du trajet, tellement je me suis tuée à essayer de décrypter le message codé que tu aurais pu me laisser dans ton mot. Et pour être franche, je n'ai pas vraiment avancé. A l'instar de Maureen qui a dormit presque sur toute la durée du trajet - d'ailleurs c'est la plus en forme du groupe à l'arrivée - j'ai bien essayé moi aussi de piquer un somme, mais pas moyen ma tête ne m'a pas laissée tranquille une seule seconde ! En même temps mon crâne grouillait de pensées parasites au sommeil, des pensées que, je le sais très bien, je ne pourrais chasser de mon esprit que lorsque je t'aurais en face de moi, en chair et en os. Les purger de mon esprit, et te faire payer tous les tourments que tu ne cesses de me causer. Du genre, comment me venger de toi, comment vais-je réagir en te renvoyant, comment exprimer justement ma colère, ce que je dois te demander en premier au sein de l'avalanche de réponses que tu me dois, d'excuses, d'explications, de... toute cette colère que même une beuglante n'aurait pu véhiculer correctement, je me dois de la balancer en te confrontant directement. Maintenant que je ne peux plus reculer, j'attends, ainsi que Tomas, avec impatience cette confrontation qui se promet disons "animée" et très prochaine avec toi....

Ouah.... finalement les journaux n'exagéraient pas tant que cela concernant le gigantisme globalisé de la ville américaine. A peine suis-je en train de franchir la passerelle conduisant de l'avion vers l'aéroport américain - d'ailleurs je remarque que nous avons atterri dans une aire un peu éloignée des lignes moldues, sans doute pour des questions de sécurité des bagages venus du monde sorcier - avec un Tomas qui regarde juste devant lui, aussi peu reposé que moi et toujours furieux derrière une apparence de faux calme, portant les sacs de cabine de sa douce et lui, une Maureen fascinée et énergique à son bras, et Kaelir juste sur ma gauche, portant nos sacs en cabine - quels gentlemans que nos hommes franchement Cool - me souriant alors qu'il se rend compte que je l'observe. Restant bien groupés face à la foule humaine immense et concentrés des passagers - et franchement, tous des sauvages ici ! Tu aurais vu tous ceux qui nous ont bousculés soit disant parce que nous n'allions pas assez vite pour ces empressés ! Comme s'ils avaient un dragon enragé à leurs trousses, ces malpolis de première Mad - je m'amuse curieusement à imaginer ta réaction la première fois que tu as posé le pied sur ce continent inconnu. D'ailleurs, comment as-tu voyagé ? Par voie sorcière ou voie moldue ? Par poudre de cheminette ou portoloin de groupe ? Par bateau ou par avion ? Par transplanage de longue distance avec des connaissances ? Je n'en sais rien... mais je me plais à t'imaginer à ma place, ta petite soeur que tu tiens par une main, pestant à tout va contre à la fois la marée humaine et les brutes. Tu étais toujours comique quand tu fulminais et pestais contre le monde entier, tu sais. J'ai rarement vu quelqu'un d'aussi soupe-au-lait que toi... oui bon je ne suis pas mal non plus en mon genre dans le domaine, mais pas aussi bonne que toi très loin de là na . Bref là n'est pas le sujet. A l'instar de Tomas, je n'ai pas encore décidée si je tire un trait définitif sur toi, et puis je te revois bientôt, alors il n'y a pas de place pour la mélancolie et le souvenir...

Nous voilà au bout de la passerelle et du dédale labyrinthique de couloirs d'un gris blanc monotone, seulement égayé par quelques tableaux et fresques publicitaires tant moldues que sorcières, qui attirent à peine mon regard tant je suis concentrée sur la rencontre à venir. Je me souviens que tu te moquais toujours gentiment de moi concernant le fait que quand j'ai une idée derrière la tête je n'en démords pas et je refuse d'accorder la moindre attention au reste. Je sais que des fois cela t'a franchement agacé - à l'instar de cette fin d'Août 1999 quant tu m'as rassurée à propos de ta santé, que j'ai refusé ta tentative d'alléger la discussion avant que tu ne te décides à m'annoncer que la petite qui avait été attaquée était bien Akiko Velon.... Akiko, petite Akiko qui doit désormais être en quatrième ou cinquième année, qui continue son bout de chemin en dépit des difficultés... pas comme toi qui les a fuis. Non, elle, du haut de son mètre cinquante et de ses quinze ans, elle y fait face, comme une grande, avec l'aide ses amis, et avec son petit ami qu'elle aide à vivre avec sa malédiction lycanthrope. Te souviens-tu d'elle ? Après tout tu lui avais sauvé la vie... Et toi du haut de tes... vingt deux ans si je ne me trompe pas, tu fuis... tu fuis pour des raisons en apparence moins sérieuses que celles d'une gamine de quinze ans... elle est où ta fierté, Al' ? Ta persévérance, ton entêtement habituels ? Où diable se sont-elles envolées pour que tu prennes une telle décision ?

Tout semble gigantesque ici... d'ailleurs pas seulement sembler, mais est gigantesque ! C'est la première pensée qui me vient une fois que nous arrivons au hall d'arrivée, après avoir récupéré nos énormes valises de soute, sur un chariot pour porter les bagages. Et la première chose que je note, en dépit de cette foule immense... c'est que tu n'es pas parmi eux... Mad DESOYA !!! Je t'aurais facilement reconnu, avec tes deux mètres moins vingt centimètres et ton éternelle tignasse ! Alors toi, si tu nous as posé un lapin, je te jure que je t'écorcherais vif la prochaine que je... ! Avant que je ne pète un gros câble en plein dans le hall, les joues en feu de colère prochaine, Kael me saisit gentiment à l'épaule avant de m'indiquer du regard quelque chose sur la gauche. Une personne - une jeune femme pour être précise - s'approchait rapidement vers nous, fendant la foule avec un gros sourire chaleureux. Cherche-t-elle quelqu'un derrière nous ? Je ne la connais pas pourtant... aussi perplexe et un peu tendue que mes compagnons, je regarde la jolie et élégante d'un bond presque châtain clair nous regarder pourtant bien franchement, un sac à main de cuir rouge à la main, un jean slim assez moulant qui lui va plutôt bien, un tee-shirt juste serré au corps comme il fallait avec le sigle des Bizzar's sisters bien brillant avec des paillettes, au teint un peu hâlé de ceux qui sont souvent dehors, des talons assez hauts et fins couleur chair, des yeux d'un brun noisette, légèrement maquillée avec soin. Presque l'image parfaite de ce que Al' aurait appelé avec son dédain habituel "une bimbo", je le vois donc fort mal s'entendre avec quelqu'un de ce genre au vu de sa légère misogynie. Elle va forcément passer à côté de nous, les gens de notre gauche, ou la famille de notre droite... mais non, elle vient droit vers nous et se plante à quelques centimètres à peine, nous inspectant avec un oeil pétillant et curieux, toujours avec cet éclatant sourire aux lèvres un peu déstabilisant :


- C'est donc vous les fameux anglais ? Et ben, moi qui croyait qu'il exagérait... vous m'avez l'air bien bougons en effet ... c'est quoi ces mines de déprimés ? Allons quoi souriez, vous êtes en Amérique !

Stunned. Heu... oui ? L'un de mes sourcils se dresse comme un accent circonflexe, je suis on-ne-peut-plus perplexe. On se connaît ? Maureen curieuse mais un peu timide reste en retrait près de Tomas, qui semble à deux doigts de craquer sous l'effet de la colère, marmonnant entre ses dents, et Kael garde les bras croisés, près de moi, avant de râcler légèrement sa gorge et de lui demander qui elle est. Ce qui semble l'amuser grandement, la jolie blonde à l'accent américain. Je me demande si elle n'est pas folle sur les bords. Oh Al', dans quel pays de fous nous as-tu emmené sans même être là pour nous accueillir... si je te chope toi... Comme si les paroles de Kael la tire de son observation curieuse, elle rit légèrement entre ses lèvres, ne répondant pas directement à la question, toujours souriante comme si elle n'est pas perturbée par notre froideur méfiante. J'espère qu'elle ne s'amuse pas de notre accent britannique, sinon... elle peut aller voir ailleurs, et je sens que je ne serais pas la seule qui va bientôt perdre sa patience. Maureen retient un Tomas brûlant de se défouler sur le premier venu, alors que l'inconnue reprend sur un ton amusé et presque chantant, enfantin :

- Alors tout le monde est bien là ? Voyons... une petite irlandaise rousse discrète et timide haute en couleurs... un grand allemand brun aux yeux de miel sans doute furieux... un grand britannique blond aux yeux bleus... et sa petite amie aussi blonde aux yeux bleus, ou le diable incarné au féminin... on dirait que je n'ai perdu personne ! Alors... Maureen Doherthy c'est bien cela ? Et Tomas Herz ? Kaelir Gammach je présume ? Sans oublier la si fameuse Lavande Brown ?

Mais comment elle nous connaît cette fille ? C'est pas possible... elle nous attendait ? Pourtant c'est toi qui devait... tu ne m'avais pas indiqué que... je vois que Tomas allait protester avec virulence, ou du moins exiger avec plus d'insistance son identité, mais je l'interromps d'un regard, réfléchissant rapidement au contenu de ton post scriptum. Tu avais bien évoqué quelqu'un dedans, une source, tout en usant ce "nous" - et je sais que tu restes quand même trop humble pour utiliser ce pronom de manière élogieuse sur toi - un peu curieux. Mes yeux bleus s'illuminent alors que je tilte enfin alors que Kael demande sur le ton de l'affirmation si elle est une connaissance d'Alan. Mais oui bien sûr ! J'avoue que cela me surprend beaucoup, te connaissant ainsi que ton amabilité légendaire vis à vis des personnes de la gente féminine, mais ça peut se tenir. Surtout quand je vois son sourire s'élargir, devenir plus rayonnant encore alors qu'elle réplique avec entrain, approuvant vivement de la tête :

- Of course ! En même temps il est mon f... mon ami d'enfance et de l'Université ! Je suis Elena Darsby, enfin vous pouvez m'appeler Elena. Pas Len' par contre, celui-là il est déjà réservé ! Enchantée de vous rencontrer, et bienvenue aux Etats Unis ! J'espère que vous avez fait bon voyage, et que vous n'avez pas trop attendu ?

Elena... ce nom ne me dit rien. Je sais que tu ne parlais pas beaucoup de ton passé Al', mais je suis certaine que je n'ai jamais entendu parler de cette fille. Tu ne m'avais parlé que d'Honor MT, et pourtant à ses dires tu as l'air de la connaître depuis plus longtemps encore... Qui est-elle ? Depuis quand la connais-tu ? En quoi est-elle liée à toi ? On dirait que tu m'as plus caché de choses que je ne le pensais... à moins qu'une fois encore tu n'aies ENCORE oublié de m'en parler, c'est une forte possibilité ça aussi. Je ne sais pas, et je n'ai pas envie de me donner une migraine tout de suite à réfléchir cent ans dessus. Enfin, dans tous les cas, tu restes profondément exaspérant et désespérant au possible question désinformation sur ton cas... oh que oui tu vas devoir parler mon vieux, tu auras intérêt à être très bavard et très clair, et ne crois pas que je vais te laisser louvoyer cette fois ! Est-elle une "exception à la règle" au même titre que moi, que Ophélia, Hayden, Hermione ou encore Mégane pour citer les rares connaissances féminines que tu estimes réellement ? Ou Lynn avant... bref avant que tout capote entre vous ? Elle semble s'étonner de notre silence, auquel je mets promptement fin pour ne pas aggraver le profond ressentiment et malaise qui nous traverse en cet instant, souriant de mon mieux en prenant sur moi et serrant la main qu'elle tend avec fermeté, bien que mille questions tournent en rond dans mon crâne et que je compte bien les vocaliser quand le principal concerné daignera enfin se montrer. De l'air plus badin et innocent que je puisse en mon état d'agacement grandissant aggravé par ma fatigue du voyage, je lui renvoie :

- Enchantée Elena ! Effectivement, tu ne t'es pas trompée ! Je suppose que c'est Alan qui t'as donné les descriptions pour nous trouver... oh comment je le sais ? Je le connais très bien moi aussi... cet idiot est mon meilleur ami, enfin était, parce qu'après ce qu'il nous a fait je ne sais pas si c'est toujours le cas. Au fait, il est où l'original ?

C'est alors que Tomas daigne enfin sortir de son silence prudent et contenu pour compléter d'une voix grave, pourtant contrôlée quand je sais combien il est furieux, sans doute pour sauver les apparences devant une "innocente" dans l'affaire :

- Il était pas censé venir nous chercher, l'Autre ? Qu'est ce qu'il fiche encore celui-là ?

Un moment silencieuse, alors que Maureen réprimande gentiment d'un regard son petit ami pour la brutalité de ce dernier, elle compléta d'un timide sourire et une petite voix dans l'espoir d'apaiser la tension naissante :

- ... Tomas veut dire par là que nous sommes surpris de ne pas le trouver ici, tu comprends, il avait indiqué dans son... son courrier qu'il viendrait nous chercher... et deux d'entre nous sont particulièrement impatients de le revoir après une telle absence !

Elena semble rester perplexe un moment, comme si elle est sur le point de répliquer quelque chose, mais se ravise soudainement, ce qui m'étonne grandement et ce que je ne manque pas de noter. Elle cache quelque chose, elle sait visiblement dans quel contexte nous sommes là. Elle ne dit rien, mais son regard la trahit. T'avoir, Al' , comme sujet d'études pendant deux ans, je te jure que cela m'a bien rodée dans la lecture des expressions et du regard. En même temps je crois qu'elle fait bien, nous et te connaissant très bien : tu n'aurais pas été heureux qu'elle te défende - s'il te reste un zeste de fierté en toi quelque part, tu aurais voulu te justifier tout seul - et nous n'aurions pas du tout apprécié que les excuses viennent indirectement. A sa réaction, je me demande si tu ne lui as pas laissé d'ailleurs quelques consignes à ce propos. Ce n'est pas tout ce qui me trouble d'ailleurs : elle s'est présentée comme une de tes "amies" mais elle a buté sur un mot avant de se présenter ainsi. En outre elle semble vraiment bien te connaître, et à son attitude j'aurais juré qu'elle nous jugeait, surtout Maureen et moi. Deux filles. Etrange attitude pour une simple "amie" non ? A moins qu'elle ne soit très possessive, comme je l'étais dans un autre contexte avec Parvati. Pas de chance pour elle néanmoins si je te juge digne de mon pardon : qu'elle soit une amie possessive ou "autre chose", je ne compte pas me séparer de toi sans une excellente raison. Mais peut-être aussi que je me fais des idées, après tout on m'a souvent dit que j'ai une imagination débordante pour ce genre de choses...

Quoiqu'il en soit, une sonnerie de portable interrompt toute tentative de reprise de discussion qui aurait été émise d'un côté comme de l'autre - Kael le premier allait reprendre la discussion - et aussitôt nos regards se concentrent sur le sac de la jeune femme, qui s'excuse promptement avec un léger sourire, sort de son sac un téléphone portable plutôt récent, observe le nom du contact et un sourire plus franc se dessine sur ses lèvres alors qu'elle nous lance dans un chuchotement et un léger clin d'oeil tout en décrochant :


- Ah ben il tombe à pic ! Un peu plus et je crois que je n'allais plus pouvoir tenir les lions en cage... oui dear ? Oh come on, ne râle pas pour si peu de choses ! Oui oui, je sais, je n'ai pas oublié... oui, les VIP sont bien arrivés, ils sont avec moi dans le hall... et bouillonnants d'envie de te voir... allons, arrête de faire ton pessimiste, c'était ton idée après tout... quoi de ma faute ? J'ai juste donné un petit coup de pouce... bref, on en reparlera plus tard. Hum hum. Tu en es où là ? Hum hum... c'est bouché à ce point-là ? Bon, tu peux nous retrouver où ? Ok je vois. Tu en as pour longtemps ? Dix minutes ? ... d'accord, on s'y dirige. Ne traîne pas trop... et surveille ton langage ! Comment ça je ne suis pas ta mère ? Non mais qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ! En tout cas cela ne t'aidera pas à conduire plus vite... d'ailleurs en parlant de conduire... tu téléphones au volant ?! Non mais tu te fiches de moi là... ah si tu as ce "gadget", forcément ça va ! Comment cela je fais ma petite vieille ? Ah toi... ok. Ok. On se retrouve dans dix minutes. Ne fais pas le casse-cou en attendant, d'accord ? Je sais, mais tu me dis toujours cela et... quoi je... bref. Oui moi aussi je t'aime. Allez, à tout à l'heure !

Je ne sais pas trop de quoi vous parlez, mais je suis absolument sûre que c'est toi, Al' , au bout du fil. Au moins cela nous assure que tu es vivant, c'est déjà cela, on va pouvoir te secouer comme un prunier sans retenue. En dépit de ma colère toujours présente, je ne peux pas empêcher un mince sourire amusé de glisser sur mes lèvres. Après tout les torchons ne vont pas avec les serviettes... ça m'aurait étonnée qu'une fille soit si proche de toi, Al', que tu puisses la supporter - et surtout qu'elle puisse te supporter - sans un minimum de caractère en réserve. Finalement, elle n'est peut-être pas aussi superficielle que je n'aurais pu le penser à prime abord. Puis j'ai beau manquer d'une moitié de la discussion, je te connais tellement que je peux presque deviner tes réponses. C'est assez amusant de voir qu'il y a quelqu'un d'autre pour te faire la morale, bien que je sois certaine qu'elle n'arrivera pas à mon niveau en cette matière ! Je revendique la suprématie dans le domaine ! Ma curiosité aussi grande que ma colère, je reste calme alors que Elena se tourne vers nous, un sourire chaleureux et désolé aux lèvres alors qu'elle nous explique ce que j'ai deviné à demi-mots à travers la discussion :

- Désolée de l'attente. N'en voulez pas à Al' pour le retard, en fait nous avons été pris dans des embouteillages et il m'a envoyée en éclaireur pour vous cueillir le temps qu'il essaye de se tirer de la mélasse. Les joies de la vie américaine en quelque sorte ! Même aussi tôt dans la matinée, même avec nos gigantesques autoroutes, ils trouvent toujours le moyen de faire des traffic jam ! Mais vous verrez, vous vous y ferez, puis je vous rassure, là où nous allons c'est plus calme...

Kaelir s'étonne alors du fait que l'on n'utilise pas le transplanage, bien plus rapide, mais la jolie américaine nous assure que cela fait partie du programme. Un programme que vous auriez concocté pour nous autres "visiteurs" venus d'ailleurs et ne connaissant presque rien aux paysages du Sud-américain. Que ce n'est pas très loin, nous en aurions pour une petite heure juste le temps de sortir de Boston et que les paysages en valent vraiment la peine, cela donnerait de l'air frais après un si long trajet aérien tout en ayant l'honneur de rouler sur une authentique autoroute américaine. Que nous n'avons pas à nous inquiéter, que Alan est un conducteur prudent - là-dessus j'ai comme qui dirait certaines réserves, nous ne devons pas avoir la même définition de prudent, mais soit je laisse passer - et que cela nous laisserait la surprise de la destination. Je ne suis pas très convaincue, mais apparemment Maureen a l'air absolument ravie à l'idée de ce petit périple, enthousiasme qui contamine une fois de plus Tomas et bride temporairement sa colère, quant à Kael il n'est pas contre non plus, peu lui importe dans le fond. Arrangeant comme toujours, mon homme...

Je suis étonnée de la voir aussi bavarde, et tout de suite très à son aise avec nous alors qu'elle ne nous connaît pas et nous non plus, animant toute seule la conversation alors que nous restons le plus souvent silencieux, ayant une seule idée en tête, nous expliquant plein de choses dont je ne retiens qu'à peine la moitié tant elle va vite dans son enthousiasme de nous montrer des choses nouvelles à des nouveaux venus. Très sociable, très extravertie de toute apparence -un peu trop même je dirais - elle fait vraiment des efforts pour nous recevoir de son mieux tandis que son incapable d'ami retarde - certes totalement involontairement mais quand même - les retrouvailles assurément foudroyantes qui vont bientôt advenir. Je me demande sérieusement comment vous faites pour vous supporter, tel que je te connais... du moins tel que je t'ai connu, tu n'as jamais pu supporter ce genre de fille, en dehors de moi bien entendu. Les excitées de service, les groopies comme tu le disais si bien toi-même. Et j'ai du mal à croire que tu aies pu changer autant en seulement deux ans... il y a anguille sous roche. Et je compte bien découvrir ce qui se trame... lors de l'interrogatoire de mise que je te réserve, serti d'engueulade bien méritée dès que l'occasion se présente... avec la participation de Tomas en VIP, bien entendu...
J'inspire profondément de soulagement en sentant l'air frais dès que les portes de l'aéroport coulissent. Enfin je dis frais, c'est relatif, avec la pollution automobile, le soleil qui tape quand même fort... mais bon ! Passez sept heures et des poussières dans un avion et vous comprendrez le sentiment ! De plus en plus impatiente de retrouver celui à cause duquel on s'est déplacé jusque là et contre qui on est tant en pétards - mais oui mon cher je parle bien de toi ! T'es-tu déjà réconnu ? - j'observe les alentours avec des yeux bleus presque d'aigle, les mains sur les hanches, et j'allais faire une réflexion agacée quand soudain je vois le regard de cette "Elena" s'illuminer tout d'un coup quand une toute simple voiture d'un blanc usé- un vieux combi T3 d'après mes forts modestes connaissances en voiture - qui se gare avec une relative aisance à deux voitures de notre position actuelle, restant au contact un moment, au bout de s'éteindre quelques minutes plus tard. Je n'ai pas eu le temps de voir la tête du chauffeur - un peu loin et j'ai vu le véhicule avec un peu de retard comparé à notre guide américaine - mais je me doute bien à sa réaction que c'est toi. Cela me fait un peu drôle l'idée de te voir au volant d'une voiture au lieu de la mob' que je t'ai toujours vu conduire jusqu'à ton... ta fugue. Comme quoi le temps passe plus vite que la musique... je sens les autres se tendre derrière moi. J'ai presque l'impression de sentir Tomas se tendre, comme prêt à bondir sur toi derrière moi. Moi-même je sens les tremblements de colère revenir hanter mes bras.

Kaelir reste calme, mais je sais que son regard doit être sévère à ton égard. Moins concerné que nous, il l'est quand même dans l'idée de cette "trahison" que tu nous as fait endurer et qui m'a fait terriblement mal, autant que Tomas. Sa remontrance sera peut-être moins frappante, plus subtile que la nôtre, mais je sais qu'il aura un mot à dire avec toi. Maureen, naturellement sensible, reste anxieuse en arrière, curieuse et anxieuse tout à la fois, redoutant les hostilités qui vont forcément venir mais aussi curieuse de te connaître un peu mieux, de comprendre ce qu'il s'est passé pour que tu fasses, que tu prennes cette décision totalement incompréhensible et fasse tant souffrir Tomas sans même donner plus d'explications ou d'indications concernant ta destination...

J'ai l'impression que les minutes deviennent des heures, des secondes des minutes alors qu'on attend de pied ferme que tu te décides à sortir, après bidouiller je ne sais quoi dans ton engin - mais je ne suis pas très objective, impatiente de nature, je ne pense pas que tu aies été si long que cela en réalité - et je ne sors de ma bulle noire de sombres pensées à ton égard alors que le claquement d'une porte ouverte se fait enfin entendre. Je ne sais pas pourquoi, autant je t'en veux que je sens quand même mon coeur frémir d'un reste de joie à l'idée d'avoir enfin la certitude que tu es vivant, après deux ans de silence et d'absence, en chair et en os. Car tu comprendras, après toutes les peurs bleues que tu m'as fait ressentir à Londres, après ces aventures où tu as manqué d'y laisser ta vie - pour ne citer que les plus connues, celle du mercenaire pourpre, celle avec du mage noire japonais, celle du loup garou écossais ou celle encore du dragon de Trafalgar Square, bien que la dernière soit très légèrement de ma faute pour une fois - je n'ai pas pu m'empêcher de redouter que quelque chose te soit réellement arrivé. Ou que dans une période désespérée tu n'aies assez pourri ta santé... ou qu'un accident ne te soit arrivé... ou que... des larmes - plus de colère que de joie à cette idée, à cette peur que j'ai toujours ressentie depuis ton silence - coulent sur mes joues rougissant petit à petit de colère, cette colère qui gonfle maintenant que je te retrouve. Maintenant que je te sais à ma portée, à la portée de cette colère, ce ressentiment que je brûle d'envie de te balancer au visage, et ce jusqu'à ce que tu comprennes, jusqu'à ce que tu ressentes à quel point j'ai eu mal. A quel point j'ai eu mal quand tu n'as plus répondu à nos courriers ou nos appels. A quel point j'ai eu mal quand nous avons déboulé en panique dans ta chambre à l'UMA... seulement pour la retrouver désertée et déserte. A quel point j'ai eu mal en lisant cette fichue trentaine de lignes, ce fichu mots d'adieux qui au final n'expliquait rien à rien. A quel point j'ai eu mal, à quel point j'ai souffert de cette séparation brutale et inattendue d'un des êtres m'étant les plus proches, cette séparation pareille à un néant qui t'aurait avalé je ne sais trop où. A quel point j'ai eu mal de ne pas savoir où tu étais, de ne pas savoir si tu allais bien, si tu étais bien arrivé Merlin sait où, de ne pas savoir où tu t'étais terré avec ta frangine, surtout que je te savais dans un état psychologique totalement dévasté, bien que tu refusais à cause de ta fichue fierté de l'admettre une seconde. De ne pas savoir ce que tu étais devenu, ce que tu devenais, que tu n'aies même pas cherché à nous rassurer. Je crois que cela reste une des pires trahisons. Et puisque tu n'as pas voulu retenir la leçon en quatre ans de la manière disons civilisée... je compte bien te la bourrer dans le crâne d'une manière claire et directe, à tel point que tu n'oublieras plus jamais, je peux te l'assurer. Et même Kael ne saurait pas me retenir sur ce coup-là. Pas plus que Maureen ne saurait retenir Tomas d'en faire de même. Oh oui, tu vas avoir mal, Al', très mal... mais je n'ai pas, non plus, d'autres solutions pour te faire comprendre qu'une amitié va à double sens. Elle ne signifie pas seulement de venir en aide aux autres, mais d'accepter en retour l'aide des autres quand on en a besoin. Tu n'as jamais compris ce point fondamental. J'espère que cette fois il te rentrera suffisamment dans la cervelle, si tu ne veux pas me perdre pour de bon, ce qui nous serait tant nuisible à tous les deux, tant à toi qu'à moi, et le pire est que nous le savons tous deux. Sinon je ne vois pas pourquoi après deux ans de silence, tu aurais envoyé cette bouteille à la mer. Tu sais à quoi tu dois t'attendre, tu sais que l'on doit être furieux et pourtant tu ne fuis plus. Tu ne nous fuis plus. Tu nous attends, tu te sais exposé à notre colère. Mais ce n'est pas tout, cela ne suffira pas : tu devras endurer notre ressentiment, faire de nouveau tes preuves à vitesse grand V, ou au moins nous expliquer clairement tout, et quand je dis tout je dis bien toute la totalité du tout de l'affaire. Nous expliquer, et nous prouver que tu es sincèrement désolé et que jamais tu ne recommenceras. Un peu comme une mise en probation en fait, quand j'y réfléchis...

Mais là je ne réfléchis pas. Je ne réfléchis plus, alors que je vois la grande silhouette que je connais si bien s'extirper de l'ouverture avant droite du véhicule, calmement, bien que ta main est serrée sur la portière. Tu as peur, je le sens d'ici. Tu es inquiet, tu as toutes les raisons de l'être. Tu vois la tempête approcher du rivage, si proche à l'horizon, les rafales balafrent déjà la côté, comme annonciatrices de la furie sentimentale et sorcière à venir. Tu te rends peut-être à peine compte du lot de bourdes que tu as commises en deux ans envers nous, tu te rends peut-être compte les dégâts que tu as commis à notre, non, nos amitiés car je pense pouvoir parler aussi au nom de Tomas. On a bien essayé de te bannir de nos pensées, deux ans après, mais à chaque fois la moindre tentative avait échoué. L'Autre revenait nous hanter, car tous les éléments de l'Université rappelaient de douloureux souvenirs, des souvenirs trop heureux en ta compagnie. Des rires, des larmes, des courses de natation, des moments de réconforts, même tes mauvaises plaisanteries me manquaient. Des taquineries, des croquis... ton absence se sentait au quotidien, douloureusement, je t'avais pourtant dit que, bien que Kael soit mon petit ami, cela ne voulait pas dire que je n'avais plus besoin de toi, toi qui étais mon meilleur ami. Toi qui étais presque comme un frère pour Tomas. Et tu croyais vraiment que tu pouvais te permettre de te couper de nos vies à ce point. Tu te trompais, si c'est ce que tu pensais. Tu as du t'en rendre compte. Enfin non, pas complètement. Mais on va y remédier vite et bien. On va...

Une touffe de cheveux bruns inimitable, indisciplinés comme toujours bien que je te les ai connus plus longs et plus en désordre. Ne nous fais pas attendre davantage si tu ne veux pas aggraver ton cas. Tu n'as plus le droit de nous faire attendre, on ne peut plus reculer, mais toi tu ne peux plus délayer, tout comme tu ne peux ni fuir ni t'abriter désormais. Entends-tu le tonnerre gronder ? Vois-tu les nuages noirs se concentrer au-dessus de toi, de nous ? Et je m'en fiche autant que Tomas du "qu'en dira-t-on". Je me fiche des autres, du lieu où l'on se trouve actuellement. La foule, les gens, oubliés. Il n'y a que nous quatre, à peine l'américaine, et surtout toi. Tu dois sentir la tension, je te vois hésiter, ralentir. Je t'imagine sans mal aucun prendre une profonde inspiration. Tu t'es rendu, sciemment en plus, à notre jugement, notre justice, la cavalcade silencieuse et lointaine est terminée. Et lentement, tu contournes le véhicule et tu nous fais face, après quelques pas prudents t'éloignant du combi et des autres véhicules. Tu nous fais face. Les autres diraient que tu es calme et totalement au contrôle, mais Tomas te connait autant que moi, et nous savons tous deux que tu es très très mal à l'aise. Tu as bien raison de l'être. Jamais tu n'as autant été un livre ouvert qu'à cet instant, car il me suffit de fixer mon regard glacé dans le tien pour lire la moindre de tes émotions. Tu n'as guère changé, en deux ans, on te reconnaît quand même. Peut-être as-tu l'air en meilleure santé, un peu plus en forme. Peut-être as-tu mûris un peu, comme chacun d'entre nous. Mais il me suffit de fixer ces prunelles noires légèrement striées d'un bleu d'encre selon la lumière, désolées et craintives, pour savoir que c'est toi. C'est toi... je sens mon corps se tendre, je me prépare à bondir et te coller la raclée de ta vie. Tu sais que nous sommes furieux, et pourtant, tu ne recules pas. Tu ne te défends pas, tu restes là simplement, comme si tu n'osais pas faire le premier pas. Tu ne sais pas quoi faire, tu ne sais pas quoi dire. Tu ne sais pas. J'oublie l'américaine, il n'y a plus que nous et toi. Et cette colère que nous devons déverser sur toi, parce que tu l'as on-ne-peut plus méritée. Desoya. Je vais te...

Mais un corps qui occulte mon champs de vision m'empêche de me jeter sur toi à l'instant, cela me surprend. L'américaine ! Mais qu'est-ce qu'elle fiche, ce problème ne la concerne pas, tu as du déjà le lui dire ! Au pire, même si je devrais la pousser de mon chemin, cela ne m'empêchera pas de te coller, et Tomas avec moi, cette b...

Whaaaaat ? Qu'est-ce que... je dois rêver. Mais non, je ne rêve pas. Stunned. J'essaye de me pincer, histoire de vérifier, mais non tout est bien réel... pas possible. Je dois rêver quand même, aussi réaliste que cela puisse sembler. Mais non. Il me suffit de faire les têtes ahuries et aussi stupéfaites des trois autres pour voir que ce n'est pas une hallucination, ou sinon qu'elle est collective, ce qui serait franchement inquiétant. Dans le doute, je ferme et rouvre les yeux. Non, rien change. Ouah. Desoya, soit tu as perdu l'esprit, soit tu me caches un truc monstre, soit tu es la victime d'un sortilège de confusion, soit tu as avalé je ne sais quelle potion louche malgré toi. Mais là c'est totalement pas normal. Cela... ne te ressemble tellement pas. Cela manque totalement de cette logique froide dont tu étais si fier. Ce...

Et pourtant, je sais que mes yeux ne me trompent pas. Complètement estomaquée sur le coup, cela paralyse un bref moment ma colère devant la stupéfaction violente qui me saisit jusqu'à la moelle de mes os. Mon cerveau bloque complètement le temps de quelques secondes... ça... ça te ressemble tellement pas... c'est tellement pas ton genre... c'est tellement pas toi... et pourtant... le miracle vient de se concrétiser devant mes yeux, non, pas le miracle, c'est encore plus inédit que cela. Plus étrange... une merveille... comme le conte étrange fantastique le plus inexplicable de notre littérature...

Toi, Alan Desoya, dit Al', aussi léger misogyne de notoriété publique, affreusement allergique au contact physique avec des filles, te refusant à toute relation au-delà de l'amitié envers la gente féminine... viens de te prendre, et accepter une galoche en public. Sans pousser un hurlement d'horreur, sans piquer un scandale pour lesquels que moi seule est capable de concurrencer, sans même te dérober avec violence, sans même crier contre l'insolente. Oulla. J'ai dû rater un épisode, c'est pas possible. En fait, j'ai du rater une saison entière là. Faudra qu'on m'explique comment c'est possible que je te vois, de mes propres yeux, toi, Alan certes légèrement blasé et gêné, aux joues juste légèrement rosies, accepter un baiser aussi fougueux aussi consciemment. Je ne rêve pas. Cette... Elena... elle avait réussi à... à te... Oulla mon vieux. Là on passe de l'interrogatoire furieux niveau trois au niveau dix sur dix. T'avais pas le droit d'attendre que je ne sois pas là, moi qui désespérait tant qu'un jour, une courageuse héroine oserait... cette Elena... Al', dis-moi que c'est une blague. Car si cela n'en est pas une, tu es encore plus mal que tu ne l'es déjà...

Complètement pétrifiés et stupéfaits - et tout le monde du groupe est concerné, pire encore Tomas et moi - pendant de longues minutes, tu sembles enfin réussir à repousser avec une ferme gentillesse l'américaine, quelque peu gêné, et la fait reculer avec un simple échange de regards sans la moindre parole. Parle bon sang. Exprime-toi sinon je vais exploser. Explique toi où je vais imploser dans les secondes qui viennent... léger raclement de gorge qui me fait revenir un bref moment de ma bulle d'étonnement profond et de colère, alors que tu nous regarde d'un air résolu, résigné, et timide si propre à celui de gosse prit en flagrant délit, qui me rappelle que l'Amérique ne t'as pas totalement transformé. Qui t'es si propre à chaque fois que j'ai voulu te tirer du nez ces histoires que tu refusais de me confier. Celui de gosse paniqué et gêné après une grosse faute, après le fait accompli. Nerveux, mais essayant de rester calme, tu croise les bras, expire profondément avant de prononcer les premiers mots que tu ne nous ai adressé en deux ans. Briser deux ans de silence. Ta voix, peut-être d'une tonalité légèrement plus grave qu'avant, plus posée mais toujours avec cette chaleur éternelle envers nous, doublée de gêne sur le moment, sans cette assurance qui t'es si naturelle d'ordinaire, alors que ton tic nerveux de te décoiffer te reprend ainsi que ton accent britannique qui ne t'as pas quitté :


- Hey... guys. It's been a while... since the last time... we met again...

... pathétique. En même temps, je m'y attendais un peu de ta part. Terriblement gauche, maladroit au possible. Mais pas d'excuses. C'est tout ? C'est tout ce à quoi on a le droit après deux ans de silence, deux ans d'absence, deux ans de disparition au monde ? C'est tout ? Pitoyable. Je sens la colère reprendre le dessus. Là mon vieux t'es mal barré. Très mal barré, c'est moi qui te le dis ! T'es pas sorti de la mouise de sitôt !

(HJ et voilà pour le chapitre 3 ! MP pour commentaires pour les concernées - et les autres s'ils ont envie - pour cette partie un total de 6600 mots soit un total temporaire de 16048 mots Shocked J'en suis le premier surpris ! Je vous retrouve bientôt pour la suite, bonne lecture !HJ)
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