TP-potion polyglotte {RI et CM}

Ce matin-là, Clarisse s'était levée du bon pied. Pour une fois les ronflements bruyants de Margot l'avaient bercée telle une douce musique. Une première. Il faut dire que la veille avait été riche en activité physique, avec cet entraînement de Quidditch qui n'en finissait plus. Ajoutez à cela un peu de temps passé à la bibliothèque à plancher sur un devoir d'histoire de la magie et quelques exercices d'arithmancie. Secouez le tout et vous obtenez une Clarisse si fatiguée que même le doux ronronnement d'une moissonneuse batteuse ne serait pas parvenu à la réveiller. Cette bonne humeur inhabituelle tombait à pic, et risquait surtout de ne pas durer, car ce matin, elle avait TP de potion. En règle générale, la jeune fille aimait bien cette matière. Cet art, l'aurait vertement repris Rogue s'il l'avait entendue. Enfin matière, art ou vulgaire tambouille, quel que soit le nom, le résultat était le même. La rousse avait étudié avec assiduité car l'étape potion était obligatoire dans son rituel d'animagus. C'est sans doute grâce à ses bonnes notes qu'elle avait écopé du « cadeau » qui lui faisait grincer des dents rien que d'y penser.

Ces chers enseignants, ceux qui n'étaient pas morts pendant la fameuse bataille finale, mais qui visiblement y avaient perdu une partie de leur cerveau, avaient eu la brillante idée de l'associer en binôme avec un dégénéré. Le garçon avait raté ses BUSES. C'était tout à fait affligeant! Enfin toujours était-il que les professeurs lui avaient fortement recommandé de se mettre avec ledit idiot afin de l'aider, au moins lors des travaux pratiques. Tu parles d'un boulet! L'écossaise avait bien tenté de protester, (après tout elle n'était pas la meilleure élève du collège!) mais sans succès. Ce serait donc aujourd'hui leur premier jour de collaboration. Pour être honnête, Clarisse craignait le pire! Même Neville Londubat, dont la réputation n'était pourtant plus à faire, ne semblait pas aussi catastrophique. C'était dire!

La bonne humeur de la Serdaigle s'envola donc à mesure qu'elle s'enfonçait dans les entrailles du château, direction la salle de potion. C'est là qu'elle se mettait à regretter Rogue. Même s'il était odieux, moche et méchant, lui au moins n'avait pas d'idée aussi saugrenue. Faire travailler ensemble Clarisse et un Poufsouffle, ça relevait déjà du suicide, mais si à cela on ajoutait la débilité chronique du sujet en question, là, ça devenait... cataclysmique! Il y avait fort à parier que l'un ou l'autre, ou même les deux dans le pire des scénarios, finisse à l'infirmerie. Avec beaucoup de chance ils parviendraient au terme de la préparation, mais avec un résultat médiocre à la clef, elle ne se faisait aucune illusion. Une chose était certaine, elle pouvait dire adieu à ses bonnes notes pour ce trimestre. Merci McGo! Or ses bonnes notes étaient sacrées! Il était hors de question qu'elle laisse ce chenapan saboter son précieux travail et tous les efforts qu'elle fournissait avec acharnement depuis maintenant sept ans. Il s'appliquerait, un point c'est tout. Et s'il n'était pas content, il n'aura qu'à se plaindre et changer de garde chiourme.

C'est sur ces bonnes résolutions que la bleue et bronze arriva à destination. Elle se choisit une place à l'écart des groupes déjà installés et commença à sortir ses affaires. Autant travailler avec du bon matériel, ils se serviraient de ses ustensiles à elle. Baguette, chaudron, couteau, pilon, parchemin, plume, encrier, tout y était. Il ne manquait plus que les ingrédients, et, chose essentielle pour pouvoir commencer: son illustre collaborateur!

-Et galère! P'naise, mais t'aurais pu me réveiller mieux qu'ça!

Oh oui eh GALERE! C'tait pas le moment d'ête en retard et quoi? Devinez, j'vous le donne en mille, il était précisément très en retard. Elle allait le tuer! D'jà, il avait cru qu'elle allait le bouffer quand ils s'étaient vu à la réunion chez McGo-la-vieille-chouette-empaillée. Comme si c'était de sa faute à lui si on lui imposait une partenaire de TP. Pfff, ils y connaissaient rien. Si au moins il avait pu travailler avec sa belle Lucy ... Mais non, c'était l'autre empaffée qui faisait toujours la gueule. Peut être qu'elle était née comme ça. Y'a des gens qu'ont pas de chance: on a l'impression qu'ils font la grimace, mais en fait c'est leur vraie tête. Bah si ça se trouve la pauvre était née avec cette tête d'enterrement. Ou alors elle avait pris un courant d'air quand elle était petite et depuis elle était restée bloquée. C'était triste quand même! Sûrement qu'un jour un scientifique trop intelligent découvrirait un sortilège pour aider la pauvre fille...

En attendant ce jour béni, c'est lui qui allait avoir besoin d'aide s'il ne voulait pas se faire botter les fesses. Le réveil du Roro n'avait pas sonné. Ou alors il l'avait pas entendu. Ou peut-être même qu'il l'avait entendu, qu'il avait grogné quelque chose d'inintelligible dans son sommeil et que par habitude il avait balancé un bon coup de poing pour faire taire l'engin avant de se rendormir tout à fait. C'était même plus que probable. Résultat des courses, c'était Ben, un de ces camarades de chambre qui l'avait réveillé. Le gaillard n'était pas particulièrement serviable, fallait pas rêver non plus, il avait juste oublié son manuel de sortilèges. Et comme il avait vu son magnifique préfet encore endormi, il avait agi par pure charité en lui balançant un coup de pied dans les côtes et un flot d'insanités. Un bon gars ce Ben, à n'en pas douter.

-Par les pieds pourris de Dunbar Oglethorpe, mes chaussettes!

Le Roro claudiquait dans tout le dortoir, à la recherche de LA chaussette magique qui fait avoir des bonnes notes! Même qu'il aurait bien dû la mettre à l'endroit l'an dernier au passage de ces satanés exams, peut être bien que ça lui aurait évité la honte intergalactique d'être recalé. :/: Piètre. Troll. Médiocre. Son relevé en avait été truffé. Dire que Papa Iluvatar avait été en pétard était... un doux euphémisme. Le Roro avait bouffé les pissenlits par la racine tout l'été. Breeeef! Vous y avez pas cru quand même à cette histoire de chaussette?! Nan pasque si elle existait vraiment, le blaireau aurait pas été con au point de pas l'utiliser correctement. Même la bêtise suprême à des limites! Nan en fait il cherchait juste sa deuxième chaussette jaune avec des joueurs de Quidditch dessus. Même que c'tait Apo' qui les lui avait offertes pour son dernier anniversaire. Même que fallait mettre les deux mêmes aux pieds, sinon c'tait carrément pas chic.

Le jaune et noir se vautra majestueusement sur le parquet, c'est à dire avec la grâce d'un hypogriffe mal léché poursuivit par une horde de chartiers affamés. Ouais... pas terrible comme image, faudrait qu'il pense à en trouver une mieux à l'occasion. Pas l'temps là tout de suite, l'était carrément trop à la bourre! Le Roro se propulsa sur ses pieds et enfila sa deuxième chaussette. Il mit ses chaussures dans le couloir en essayant de courir en même temps. Chais pas si vous avez d'jà tenté, mais c'est vraiment pas facile. Il faillit se rétamer une bonne dizaine de fois avant de parvenir enfin au tableau qui menait hors de la salle commune. Pff c'tait moins une! Qu'on se moque tant qu'on veut, le Roro il assurait un max au saut du lit. A en juger le flux d'élèves dans le couloir il était pas en retard s'il se dépêchait un peu. Totalement débraillé, mais sa bonne humeur retrouvée, le Roro hâta le pas en direction des cachots. Ouais les cachots c'tait cool pour se faire des potes, des fêtes, se bourrer la gueule et se faire sauter le bide! Mais c'tait aussi là qu'on faisait les potions... beurk! Sans intérêt! Pis d'ailleurs, pourquoi c'tait pas optionnel ce machin? Mélanger des vers et des racines, qu'on touille dans un sens ou dans l'autre, ça faisait toujours de la bouillasse infâme d'après lui. Faut croire qu'il avait pas l'don et pis c'est tout.

- Bah alors, on la commence c'te potion? niarkhéhé

Demanda-t-il à la rousse aussitôt arrivé (le dernier). Bah il s'était dit que détendre l'atmosphère en l'appelant « ma vieille » ou en faisant une super blague, ça allait pas le faire avec cette maudite sorcière de pacotille. Il balança son sac sur la table et se laissa tomber sur la chaise à côté d'elle en soupirant.

-Euh... d'ailleurs, c'est une potion de quoi qu'on fait? siflote

On la commence cette potion? On la commence? Clarisse fut tellement estomaquée par la nonchalance de son tout nouveau binôme qu'elle en resta sans voix. Ce type arrivait en retard pour commencer, ensuite il balançait ses affaires comme s'il s'agissait d'un vulgaire chiffon, il se laissait tomber sur sa chaise avec l'élégance d'un hippopotame en faisant trembler la table et tout ce qui s'y trouvait. Et pour finir il demandait comme une fleur si on la commençait cette potion! Non mais pour qui se prenait-il ce nabot? La jeune fille s'apprêtait à lui répondre vertement lorsque qu'il lui coupa l'herbe sous le pied en osant demander quelle potion ils allaient préparer. Alors ça, c'était le pompon! Il vienne ici de mauvaise grâce passait encore, elle-même était presque arrivée à reculons, mais qu'il ne s'intéresse pas au sujet d'étude, ça c'était de la provocation pure et dure. S'il croyait que ça allait se passer comme ça, il se fourrait le doigt dans l'œil bien profondément. La rousse allait se charger de le faire redescendre sur terre, et pas plus tard que tout de suite.

- Bonjour à toi aussi. Je constate que nous sommes aussi ravis l'un que l'autre de devoir collaborer ensemble. Mais, à l'avenir, sois à l'heure, je déteste les gens en retard et en plus ça nous fait perdre du temps sur la préparation.

Lèvres pincées d'agacement, Clarisse venait de faire la première mise au point. Et ce n'était pas terminé. Toute l'éducation de cet enfant était à refaire, à faire même pensait-elle. A croire que personne ne lui avait jamais inculqué les moindres notions de savoir vivre. Il était surprenant de constater qu'il avait survécu aux cours de Rogue et de McGo. Sa présence ici semblait pourtant en témoigner, ce qui signifiait que son cas n'était donc pas complètement désespéré. Et du haut de ses dix-huit ans et de son mauvais caractère, la Serdaigle espérait bien parvenir à le mater. Soit il se plierait à sa rigueur, soit il devrait se débrouiller seul. Jugeant qu'ils n'avaient que trop tardé à se mettre au travail, elle consentit finalement à lui donner l'intitulé du sujet.

- Pour ton information personnelle, nous allons préparer une potion polyglotte, qui permet comme son nom l'indique de parler une langue étrangère pendant un certain laps de temps. Si tu ne veux pas échouer à tes examens de fin d'année, essaie au moins de retenir le nom des leçons. Conseil d'amie.

Elle lui tendit ensuite un parchemin couvert de son écriture, certes pas lui plus élégante, mais lisible tout de même.

Citation :: Potion Polyglotte:

-Porter à ébullition 50cL d'eau
-Ajouter une cuiller de polygonum en poudre
-Remuer une fois dans le sens des aiguilles d'une montre
-Ajouter la langue de salamandre coupée en dés
-Laisser à feu doux pendant quinze minutes
-Remuer quatre fois dans le sens contraire des aiguilles d'une montre
-Ajouter l'oeuf de runespoor battu et trois gouttes d'essence de belladone en même temps
-Remuer quatre fois dans le sens des aiguilles d'une montre
-Attendre dix minutes
-Ajouter les trois plumes de jorbabille
-Remuer lentement en décrivant des huits pendant cinq minutes
-Ajouter une racine de gingembre coupée en lamelles fines
-Remuer trois fois dans le sens des aiguilles d'une montre
-Laisser à feu très fort jusqu'à apparition d'une épaisse fumée bleue
-Insérer le parchemin et couper le feu aussitôt.
-Laisser refroidir et consommer

- Voici le protocole. Mets en route le chaudron pendant que je vais chercher les ingrédients. On se servira de mes affaires, je préfère.

Elle prononça ces mots sur un ton quelque peu autoritaire. Il était évident qu'elle commanderait. Des deux, c'était elle qui avait le plus d'expérience et qui se fichait le moins du résultat. Que ça lui plaise ou non. Sans véritablement attendre de réponse, la jeune fille se leva et partit chercher les ingrédients qui lui manquaient pour la préparation de la potion. Quelques plumes de Jorbabille d'un beau bleu. Elle n'avait jamais vu un de ces oiseaux pour de vrai et ne pouvait qu'imaginer leur magnifique plumage, mais elle espérait bien que cette lacune serait promptement réglée, à sa sortie de Poudlard. Un œuf de Runespoor et une langue de salamandre. Clarisse choisit avec soin ce dont elle avait besoin dans les divers bocaux de la réserve. Il n'était pas question que leur potion soit mise à mal à cause de la mauvaise qualité de ses constituants. Déjà qu'avec l'autre là...
Elle revint prestement vers leur paillasse et disposa ces quelques éléments devant elle. L'écossaise ne put retenir un coup d'œil rapide à son chaudron. A priori un acte aussi élémentaire ne pouvait se rater, mais on n'était jamais trop prudent.

- Dès que l'eau sera à ébullition il faudra y plonger le polygonum, puis la langue de salamandre. Je m'occupe du polygonom, tu n'as qu'à couper la langue. En dés. D'abord tu la coupes en trois dans le sens de la longueur puis dans le sens de la largeur pour faire des dés. Tiens.

Elle lui tendit le couteau ainsi qu'une planche à découper tandis qu'elle en sortait un autre de son sac et qu'elle attaquait la préparation du polygonum.

Clarisse McBalai-dans-le-c*l semblait visiblement en forme olympique ce matin. Rigide. Frigide. Hautaine. Nan mais elle se prenait pour qui la petite mère? Jusqu'à preuve du contraire elle était loin d'égaler Bridget Wenloc ou autre Elladora Ketteridge. Ouais, collectionner les cartes chocogrenouille ça avait quand même quelques avantages et, miracle, grâce à ça, la culture générale du Roro ne frisait plus le zéro absolu. Ça servait pas à grand chose, mais c'était super intéressant et toutes les petites anecdotes qui se rapportaient à ces personnages célèbres s'imprimaient dans son cerveau sans aucun problème alors que les leçons... c'était une toute autre histoire. Bref, tout ça pour dire que l'autre rousse moche n'avait pas inventé l'eau chaude alors qu'elle redescende un peu sur terre! Okay, lui-même n'avait faut aucun effort pour que leur collaboration forcée se passe bien, mais c'tait pas une raison pour l'attaquer direct. Elle s'adressait tout de même à The Roro! Faudrait qu'elle en prenne conscience un jour. On lui parlait pas n'importe comment à lui. Un jour il sauverait le monde, d'abord!

Enfin peu importe, le garçon marmonna quelques imprécations à l'encontre de son binôme. Fort heureusement, cette dernière ne l'entendit pas puisqu'elle venait de tourner les talons pour aller chercher les ingrédients qui manquaient. Bon débarras! Qu'elle se coupe, qu'elle prenne une furieuse allergie à un oeuf par exemple ou à la langue de salamandre tiens! Paraît que ça pouvait donner plein de boutons partout trop moches et purulents. Il n'en fallut pas plus au blaireau pour s'imaginer une McBrien couverte d'immenses pustules dégoulinantes. Beurk! Dégoutant! Pourtant elle lui semblait tout de suite bien plus sympathique... Et c'est sur cette magnifique pensée positive que le jaune et noir eut enfin l'idée de s'occuper du chaudron. Ouais... y'avait pas à dire, le chaudron de la fille était quand même en meilleur état que le sien! Faut dire qu'après quelques dizaines d'explosions et autres mésaventures du genre, ça vous refait la façade! Elle avait dit quoi d'jà? Il se souvenait plus. Bon pis il avait pas trop écouté ce qu'elle avait dit, trop occupé qu'il était à la maudire silencieusement, elle et ses grands airs.

Improvisation!

Le Roro utilisa un aguamenti à peu prêt réussi pour mettre de l'eau dans le chaudron. Il savait pas trop combien il fallait en mettre mais il se dit que le remplir à moitié paraissait tout à fait convenable. Il lui aurait suffit de tendre le cou et d'essayer de décrypter le parchemin que la serdaigle lui avait montré pour connaître le dosage exact, mais... trop fatigant! En plus elle écrivait comme un verracrasse! Comment pouvait-il lire un truc aussi bizarre? On aurait dit des hiéroglyphes! Il se donnerait la peine de suivre des instructions le jour ou elle se décidera à écrire correctement. Après tout, il avait pas sa BUSE d'arithmancie ni de codologie... Quoi comment ça ça existe pas? Et ça s'appelle comment alors les gens qui déchiffrent les codes? .. Ah! Bah vous voyez!
Il alluma néanmoins un feu sous le chaudron, fallait qu'il ait l'air bon élève. Et par miracle, sa robe de sorcier ne s'enflamma pas!

-Tu n'as qu'à couper la langue en dés.

Mais bien sûr ma princesse! A tes ordres. Et tu veux pas aussi une tasse de thé? Des cookies peut être? Non mais elle le prenait pas trop pour son larbin celle-là? Le Roro ronchonna et se saisit du couteau qu'elle lui tendit. Autant faire profil bas, McVielle-chouette l'avait prévenu: s'il ne se tenait pas à carreau, adieu l'aide inespérée de cette bonne élève qui donnait de son temps pour lui. Traduction: adieu les heures de torture à supporter cet hippogriffe mal léché. Conséquence: adieu les BUSEs. Re-conséquence: adieu Poudlard! Ça craignait grave quand même! Il pourrait jamais sauver le monde s'il finissait pas l'école.

La langue de salamandre c'était quand même vachement petit. Chais pas si vous avez d'jà vu la gueule d'une de ces bestioles. Vu la taille du machin, imaginez un peu la taille de sa langue. Limite s'il lui fallait pas un microscope pour la voir. Et l'autre là elle voulait qu'on lui coupe en dés! Trois bandes dans le sens de la longueur et ensuite dans le sens de la largeur. Et puis quoi encore! Elle avait qu'à le faire elle-même. On n'est jamais mieux servi que par soit-même après tout. Tsss t'façon il ferait comme il voudrait, enfin surtout comme il pourrait, et ça irait bien. Loin d'écouter les conseils soit-disant judicieux de sa partenaire, le garçon coupa la langue comme il put pour que ça fasse des dés. C'est à dire cinq fois dans la largeur et une fois dans la longueur. Et toc! En même temps c'tait pas facile, il aurait bien voulu vous y voir. Encore une fois dans la largeur et …

-Aïe! P'naise mais c'pas vrai! Nom d'un p'tit lutin des cornouilles! Tu pouvais pas l'aiguiser encore plus ton couteau, histoire d'être sûre que j'me coupe pas?!

Le jaune et noir s'était en effet entaillé le bout du doigt, d'où perla une goutte de sang qui se répandit sur la langue de salamandre.

-Et galère!

Heureusement, la couleur de la langue faisait que la goutte de sang ne se voyait pas dessus. Pour plus de précaution, le garçon retourna les morceaux. Comme ça ni vu ni connu. Enfin dans l'histoire il avait perdu un bout de doigt, et ça, c'tait irremplaçable. Ayant reposé le couteau sur la table, il farfouilla dans sa poche pour en tirer un mouchoir en tissu. Il le déchira avec les dents (oui oui, l'est toujours sex' le Roro), et enroula son pauvre doigt sanglant dedans. Pauvre mouchoir... Il aurait l'honneur de rejoindre sa collection, si c'était pas la classe ça! Mort au champ d'honneur.... Il admira son pansement de fortune pendant quelques secondes: qu'est-ce qu'il était doué! McGyver n'aurait pas fait mieux! Fier de lui, le poufsouffle se tourna vers la jeune fille.

-Voilà, j'ai fini. Et l'eau va bientôt bouillir. Enfin... pour ton info personnelle. Razz