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 Lorsque les mages noirs se réunissent [PV]
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  • Xenophius McGregor
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MessageSujet: Lorsque les mages noirs se réunissent [PV]   Lorsque les mages noirs se réunissent [PV] EmptyMer 25 Jan - 12:55:19



La silhouette encapuchonnée franchit l'immense portail de fer forgé noir, neutralisant sans même prêter le moindre effort les mesures de sécurité qui avaient été récemment renforcées. Elle s'avança dans la longue allée, avec une étonnante légèreté, semblant davantage glisser sur le sol, avec la subtilité et la finesse d'un reptile avisé. L'aura de froideur qui l'entourait s'était figée dans les airs à son passage. L'ombre avait bientôt atteint le puissant porche sous lequel la lourde porte d'ébène finement ornée d'or était précieusement surveillée par deux grandes statues de pierre, de splendides mais inquiétantes panthères, gardiennes de l'entrée principale du manoir. Les sculptures ensorcelées s'animèrent soudain, pour incliner la tête devant le Maître des lieux, et Xenophius les ignora pour pénétrer dans le manoir d'un pas pressé. Comme s'il s'agissait de la venue d'un empereur, les elfes se précipitèrent vers le chef de clan, l'un le débarrassant de sa longue cape, un autre s'emparant de sa canne à pommeau et le dernier, le domestique principal, effectuant une profonde et respectueuse révérence, son long et vulgaire nez touchant presque ses orteils. Sans y porter d'attention particulière, Xenophius s'avança vers le salon, dans lequel ses chères femmes se trouvaient. Son épouse et ses deux filles étaient là, assises dans les confortables canapés verts, près de la cheminée flamboyante, toutes très concentrées sur leurs différentes activités. Symétrix effectuait des comptes pour la Wizard's Paradise d'un air très professionnel, Narcissa s'était abandonnée à une profond lecture, tandis que sa dernière fille, Kate, semblait occupée à dessiner de nouveaux modèles de vêtements. Toutes les trois tournèrent pourtant en même temps la tête vers Xenophius, une même expression de surprise plissant légèrement leurs traits.

"N'étiez-vous pas en voyage avec Megan, mon père ?" s'enquit Kate.

Le vieil homme acquiesça, sans prendre la peine de s'étendre sur le sujet, il s'installa ensuite aux côtés de son épouse, qui posa aussitôt ses documents sur la petite table. Leurs deux filles l'imitèrent alors, coupant court à leurs distractions, pour ensuite se lever chacune leur tour, et embrasser leur père.

"Je ne suis rentré que pour voir Valère, ce soir. A ce propos Kate, va prévenir les elfes que nous accueillons un ami. Cissa, va donc avertir le reste de la famille; que personne ne me dérange pendant que je m'entretiendrai avec mon vieil ami. Quant à toi, je veux que tu ailles aider les elfes dans les cuisines pour le dîner." il s'était retourné vers sa dévouée épouse.

Les trois sorcières s'exécutèrent alors, sans opposer la moindre résistance. Elles ne s'étaient posées aucune question sur ce qu'il en était advenu de Megan, qui avait probablement été laissée au Tibet. Elles n'avaient encore moins posé de question à propos de Valère Araley, dont on parlait pourtant dans tout le pays, dont la tête était mise à prix, et que la réputation de dangereux criminel était fondée. Non pas qu'elles n'aient aucune crainte, suspicion, ou doute, mais parce qu'elles obéissaient toujours sans discuter, et car elles n'avaient pas le droit de s'occuper de ses affaires. Ce que le chef de clan manigançait pouvait déplaire ou effrayer, mais tous se gardaient bien d'en parler, car tous craignaient bien davantage qu'ils ne respiraient. L'emprise tyrannique de Xenophius sur sa famille, était selon les anciens textes de la famille, selon leurs principes et légendes, tout à fait légitime, et nul n'aurait osé s'opposer aux lois. Ainsi, le maître des lieux savait que tous exécutait ses ordres, sans discuter.

Tandis qu'il entendait les pas précipités des domestiques, et autres membres de la famille dans les couloirs du manoir, il devinait aisément que la rumeur de la venue du criminel le plus recherché en Grande-Bretagne s'était rapidement propagée, et il imaginait sans trop de peine, les attitudes de chacun. Son frère aîné prendrait probablement sa défense, grand sage et homme intelligent qu'il était. Mais pour le reste, il pouvait facilement imaginer la tête de son second frère, qui n'ayant jamais été un grand sorcier ni même un homme courageux, était probablement en train de prier pour que Xenophius ne l'invite pas à se joindre à lui et leur invité. Un véritable cloporte... Qu'il lui faisait honte... Il ne parvenait plus à le supporter, et semblait ne jamais avoir fait preuve d'autant de patience qu'actuellement. Malheureusement, par respect pour la mémoire de sa pauvre mère qui avait tant chéri son cher garçon, il ne pouvait se résoudre à tuer Andrew, et tolérait donc avec de plus en plus de peine son existence. Il était tellement différent de lui, tellement étranger à ses idéaux. Le directeur de la coopération magique n'eut pas le temps de continuer ses sombres réflexions, puisqu'il entendit son cher convive dans la hall d'entrée. Il se leva pour aller accueillir en personne, son ami.

Un grand sourire s'afficha sur son visage lorsqu'il le vit, et il s'approcha à grands pas vers lui, lui empoignant vivement la main avec entrain.

" Valère ! Je suis content de te voir ! "

D'excellente humeur, Xenophius invita son convive à le suivre dans le salon qu'il venait de quitter. D'un geste explicite de la main, il l'invita également à s'installer sur le fauteuil près du feu rugissant.

" Je t'en prie, prends tes aises, tu es ici chez toi. Je te sers quelque chose ? J'ai un grand cru délicieux qui attendait une grande occasion pour être savouré. Sinon je peux te proposer un alcool plus fort."

Le feu crépitant et l'accueil bienveillant du chef de clan avaient trempé les deux hommes dans une ambiance chaleureuse. C'était entièrement le but recherché par Xenophius qui souhaitait que Valère se sente bien ce soir. Ils se connaissaient depuis bien longtemps, et le vieil homme avait quelques inquiétudes pour son ami.
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  • Valère Araley
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MessageSujet: Re: Lorsque les mages noirs se réunissent [PV]   Lorsque les mages noirs se réunissent [PV] EmptyVen 27 Jan - 17:36:55

Les touches du piano à queue répandaient une salve de notes qui tombaient dans le vaste salon à la façon d'une pluie déchaînée. Valère jeta un regard aux mains expertes qui frappaient le clavier, tantôt avec douceur, tantôt avec agressivité, mais toujours avec une fluidité déconcertante. Nell, quant à elle, ne prêtait aucune attention à son frère aîné qui rajustait avec soin le fin foulard noir qui ceignait le col officier de sa chemise, concentrée sur les partitions de l'Appassionata dont les pages se tournaient d'elles-mêmes. Chacun gardait un silence religieux. Megara Araley tournait nonchalamment sa cuiller dans sa tasse de thé, les yeux clos, tandis qu'Arsène, l'air faussement absorbé, observait sa sœur jouer. Cela faisait maintenant trois jours qu'il était revenu de son long et fastidieux tour du monde, où il avait été complètement coupé de tous les évènements qui avaient ponctués ces deux dernières années. Il avait été introuvable tout ce temps et, à présent qu'il était au château, installé, tout raide, dans un des confortables fauteuils, il ne semblait pas plus présent qu'alors qu'il parcourait quelques contrées lointaines et sauvages. Il affichait un air constamment ahuri, manifestement choqué par le conte que leur père lui avait fait des aventures familiales. Pour un jeune homme de vingt-et-un ans, cela faisait en effet beaucoup à assimiler. La guerre, la déchéance soudaine et pathétique de son nom, la cavale du principal héritier et sa folie toujours plus profonde, toujours plus malsaine, que Ryann lui avait confié non sans inquiétude. Tous s'étaient mis à craindre Valère, même celui qui demeurait encore être le maître de maison. Il ne faisait nul doute que leur cher père l'avait mis en garde, conseillant la méfiance à son plus jeune fils lorsqu'il se trouverait seul à seul avec son frère. Ryann Araley avait perdu deux enfants en ayant eu la bêtise de croire en la pérennité du règne de Lord Voldemort. Le corps de l'une croupissait dans la terre ensoleillée de la Grèce, l'autre fuyait la civilisation comme un paria en abandonnant sur sa route, telles des miettes de pain, les dernières parts encore saines de son esprit. Quel glorieux choix avait-il fait en envoyant à la bonne du Seigneur des Ténèbres sa descendance ! Il était seulement parvenu à jeter l'opprobre sur sa famille et à ruiner la réputation que ses ancêtres avaient construit pendant des siècles et des siècles. Il ne lui restait que Nell, Arsène, encore pur et, bien mal en point, Ulter. À l'instant où l'image putréfiée de son frère s'imposa à son esprit, la porte s'ouvrit et le patriarche entra dans le salon en claudiquant, appuyé sur une canne finement ouvragé. Il avait encore fière allure, malgré sa honte et son handicap qui s'accentuait au fil des mois. L'homme alla embrasser la main de son épouse et s'installa auprès d'elle, sur le large sofa. Guindé, il braqua son regard sur Valère. Depuis sa dernière visite au château, Ryann semblait avoir pris dix années. Son visage au teint cireux était émacié, ridé sous une barbe naissance. Il se lisait une telle lassitude dans son regard que le mot semblait faible.

« Vous n'avez pas visité Ulter, depuis votre arrivée, n'est-ce pas ? »
Demanda le patriarche tandis que Valère lui renvoyait son regard. Lorsque Nell entendit la voix de son père, elle retira ses mains des touches du piano et tourna le menton en direction du quinquagénaire.
« Vous seriez surpris par le changement. Nell a fait des miracles avec lui. Il aimerait d'ailleurs s'entretenir avec vous. »

Ulter, capable de parler ? Le visage affreusement mutilé de son frère lui apparut et le mage noir dû retenir un sourire hilare de se former sur ses lèvres. Le deuxième des frères Araley ne devait guère entre état de se déplacer, même si le traitement que lui infligeait Nell chaque jour que Dieu faisait s'était révélé efficace. User sa salive était, quelques mois auparavant, une épreuve pénible, quasiment impossible. Comment pouvait-il être en état, aujourd'hui, de converser avec qui que ce soit ? La possibilité qu'Ulter aille véritablement mieux gêna le mage noir. S'il pouvait parler, plus rien ne l'empêchait d'accuser son frère. Valère avait été imprudent en révélant à Ulter l'origine de son mal mais, sûr de son poison, il avait été convaincu qu'il ne s'en remettrait jamais assez pour pouvoir raconter son histoire. C'était sans compter sur Nell. Il avait sous-estimé ses talents de potioniste, ainsi que la résistance du malade. Il aurait dû être mort depuis longtemps, or, ce chien s'était accroché à sa vie comme une sangsue. N'aurait-il pas mieux fait d'expirer, pourtant ? Sa vie était ruinée, même s'il se sortait de l'infection purulente qui rongeait son corps. Même sans les pustules qui couvraient son visage et la bave qui coulait à ses lèvres dès lors qu'il tentait d'ouvrir la bouche, il ne devait plus rien avoir d'humain.

« Et bien, je lui rendrai visite après dîner ou demain matin avant mon départ. Rétorqua l'héritier d'une voix désinvolte.
- Ce n'est pas la peine. Il est là, derrière la porte. Vous avez encore un peu de temps devant vous avant votre rendez-vous avec notre très estimé Xenophius, n'est-ce pas ? Assez pour faire le plaisir à votre frère de lui faire part de vos félicitations pour la bravoure avec laquelle il a affronté sa maladie.
- Bien évidemment. » S'entendit prononcer Valère.
Aussitôt, un elfe de maison alla ouvrir la porte et Ulter s'avança péniblement dans le salon, lourdement appuyé sur une canne épaisse, Breena à son côté, sa main striée de cicatrices sur celle rose et fragile de l'enfant.
Une colère intense fit palpiter les tempes du mage noir devant cette vision. Savoir que sa fille s'était liée à cet homme lui était insupportable. C'était donc ainsi qu'on l'avait occupée pendant son séjour, à tenir le chevet d'un sorcier qui avait trahit son propre père.
Ulter était presque reconnaissable. Ses yeux bruns n'étaient plus voilés d'un pus brunâtre, mais son nez ainsi que ses lèvres demeuraient déformés, peut-être à jamais. Des plaques brunes, presque noires, parsemaient son visage là où l'infection avait été la plus violente et des cicatrices rondes et profondes creusaient sa peau. Valère devinait sans mal que le reste de son corps était dans le même état. Sa respiration était sifflante, prononcée et pénible. Il avait perdu deux doigts à la main qui retenait celle de Breena et sous son ample pantalon en lin, on devinait que l'une de ses jambes avaient été déformée par le mal qui l'avait rongé des années durant. Pourtant, il se tenait aussi fièrement et élégamment que sa situation le lui permettait et il jaugeait son aîné avec une haine froide qui faisait briller son regard.


« Devons-nous sortir ? Murmura Nell d'une voix presque enjouée.
- Non ma fille, à moins qu'Ulter n'ait changé d'avis.
- Non, mère. Je n'ai pas changé d'avis. »
Sa voix était plus fluide que ne l'avait laissé présagé sa respiration, bien qu'articuler lui semblait pénible. Valère se glaça, sans pouvoir quitter le jeune homme du regard.

« Je préfèrerais... Commença Arsène, mais il fut coupé par le miraculé.
- Je tiens à ce que tu restes aussi. Tu es demeuré dans l'ombre depuis trop longtemps, il n'y a pas de secrets de famille qui doivent t'être inconnus.
Son regard passa du plus jeune de la fratrie au plus âgé.
- Bonsoir, Valère. »
Ulter congédia Breena, qui demeurait jusqu'alors figée, ses grands yeux perdus rivés sur son père.

« Tu as de la chance que je ne souhaite rien dire devant ta fille.
- Et qu'aurais-tu de si grave à dire, Ulter, pour te montrer à ce point vindicatif avec moi ? Ne t'ai-je pas soutenu autant que je le pouvais toutes ces années ? N'ai-je pas ponctué, malgré ma situation, chacune de mes allées et venues d'un arrêt à ton chevet ?
- Oh oui, tu l'as fait. Et chacun de tes mots est resté gravé à jamais dans ma mémoire. Chaque fois que tu m'as rendu visite, c'était pour me mépriser, pour te flatter du mal que tu m'as fait. »
Un silence morbide accompagna les propos d'Ulter et la main de Valère glissa sur la poignée de sa baguette tandis que son regard, dur et menaçant, mettait au défi son frère de continuer.
- Ils savent tous.
- Qu'est-ce... Qu'est-ce que nous...? Balbutia Arsène en jetant alternativement un regard à un frère, puis à l'autre, terrifié. La main de Megara se posa sur son épaule, lui intimant l'ordre de se taire.
- Mère est encore trop bonne avec toi, alors que tu ne mérite aucun salut. Si cela ne tenait qu'à moi, tu serais déjà en train d'embrasser un détraqueur.
- Ulter, vous êtes fou ? Coupa à nouveau Arsène.
- Oh bien sûr, tu ne le sais pas, toi. C'est Valère qui m'a empoisonné et m'a fait souffrir le martyr pendant toutes ces années.
- Quoi ? C'est impossible, vous mentez !
- Vous mentez effectivement, mon frère. C'est vous qui vous êtes vous même conduit à une telle déchéance, rétorqua Valère en s'avançant vers Ulter d'un pas de prédateur.
Son regard brillait d'une folie meurtrière et sa main, fermement serrée sur sa baguette, présageait son geste. Mais Megara fut plus rapide. Elle se leva d'un bond et dégaina sa baguette, qu'elle braqua droit sur la gorge de son fils. Des larmes perlaient dans ses yeux, sa bouche tremblait, mais il savait qu'elle n'hésiterait pas s'il achevait de sortir sa propre arme. Valère s'immobilisa, son regard fou, carnassier, toujours rivé sur Ulter.

- Pourquoi ? Pourquoi avez-vous fait ça, mon fils ? Vous en prendre à votre propre famille ! Qu'avons-nous fait pour mériter cela ? »

Nell avait le regard braqué sur son frère, une lueur gourmande dans les yeux. Nul doute qu'elle aussi savourait la victoire d'Ulter sur lui. Une main sur le piano, l'autre tenant sa baguette, elle était prête à l'attaquer au moindre geste. Valère ferma les yeux et pris une longue inspiration, cherchant à évacuer la fureur viscérale qui flamboyait dans son ventre. L'envie de faire un carnage, de tous les éliminer, les uns après les autres, se fixa à son esprit et cette image persistante empêchait toute réflexion.

« Parce que vous ne valez pas plus les uns que les autres, voilà pourquoi. Vous êtes faibles, inconstants, pathétiques. Vous n'assumez rien, surtout pas ce que vous avez fait de moi. Tout est de votre faute. Vous avez corrompu votre sang, vous avez détruit la renommée de notre famille et vous avez profité de mon déclin pour vous terrer comme des rats en attendant d'oublier votre honte.
- Nous avons eu tort ! Oui, en effet ! Nous n'aurions jamais dû envoyer Sterenn et vous rejoindre le Seigneur des Ténèbres. Nous avons cru à un mirage, mais Ulter n'avait alors rien à voir avec cela. La guerre n'avait même pas commencé, le jour où vous avez décidé de l'amputer de son corps !
- Ne leur avez vous pas avoué la véritable raison à tout cela, Ulter ? Allons, vous êtes bien comme notre père, la tête cachée dans un trou et tendant le doigt sur celui qu'il est plus confortable d'accuser. Ulter a rassemblé des preuves contre moi, des preuves qui me feraient envoyer sans retour à Azkaban, dans le but de me voler l'héritage. Vous m'avez enseigné, père, de ne jamais laisser quiconque, fusse-t-il le plus cher de mes amis, bafouer mon honneur. J'ai respecté votre règle jusqu'au bout. Et je continuerai, même si l'un de vous cherche à me faire obstacle. »

Megara se détourna et, pour la première fois de leur vie, tous la virent éclater en sanglots. Sa baguette chût sur le sol et ses mains glissèrent sur son visage, couvrant les larmes de honte et de désespoir qui coulaient à flot sur ses joues.

« Oh... Qu'avons-nous fait !...Qu'avons-nous fait...! »

Répétait-elle vainement, sous l'oeil cruel de son fils. Un sourire dépourvu de la moindre compassion ourlait ses lèvres. Nell se leva pour accompagner sa mère sur le sofa tandis que Ryann se levait, lui, en proie à une véritable fureur.

« Tu es la main du Diable ! C'est fini, Valère, nous ne pouvons plus te soutenir. Tu dois arrêter maintenant, toutes les horreurs que rapporte la presse, tous les crimes que tu as commis sont dépourvus de sens ! Ne t'en rends-tu pas compte ?! Je t'interdis de revenir ici, tu n'es plus le bienvenu. Restes au refuge si tu le souhaites, mais ne paraît plus jamais dans ce salon.
- La petite reste avec nous, tu n'entraîneras plus personne dans ta chute,ajouta la mère, à travers ses larmes. C'est la dernière fleur que nous te faisons.
- Vous n'avez aucun droit sur elle ! » Explosa Valère en s'avançant, menaçant.

Cette fois, le mage noir avait bel et bien sortit sa baguette, mais tous, sauf Arsène et Megara, désemparés, en avaient fait de même. Un hurlement bestial s'extirpa d'entre ses lèvres et il les regarda tous les uns après les autres, l'air fou. Nell s'interposa, son arme tendue devant elle.


« C'est une bâtarde qui n'existe même pas dans les archives du Ministère, nous aurions même le droit de mort sur elle. Si tu es encore capable d'aimer qui que ce soit et si cet amour s'adresse à Breena, laisses-la en dehors de ta vie, c'est le plus grand service que tu pourrais lui rendre. Il y a une lettre dans le secrétaire, elle est adressée à Xenophius. Elle lui demande de prendre des dispositions pour faire de Breena la fille légitime d'Ulter. C'est au moins ce qu'il mérite pour ne pas dire aux aurors l'endroit où te caches, puisque, je pense que tu t'en souviens autant que lui, lorsqu'il a respiré le poison dans l'enveloppe que tu lui avais adressé, sa propre fille était à ses côtés et en est morte en quelques jours ! »

Un rire sans joie, un rire cruel, sordide, échappa au criminel. Il avait perdu. Ulter avait eu sa vengeance et quoi qu'il fasse, il ne pouvait plus racheter l'obéissance des siens. C'était une véritable mutinerie. Acculé, le mage noir rangea son arme et se dirigea d'un pas raide jusqu'au secrétaire, où il prit la lettre.

« Vous êtes tous autant responsables de ce qui est arrivé et croyez-moi, cela n'est pas terminé. Si je tombe, vous tomberez tous avec moi. Je lui donnerai cette lettre, mais Breena vient avec moi ce soir. Vous n'avez pas le droit de me la retirer. »

Grogna-t-il d'une voix sourde avant de quitter la pièce, accompagné par un silence de mort.


Deux silhouettes passèrent le perron du vaste manoir sans prêter attention aux nobles panthères de pierre qui ponctuèrent leur arrivé d'un regard solennel. Alors que le mage noir posait son pied sur la dernière marche, la porte s'ouvrit aussitôt sur un elfe qui s'effaça sur son passage, son nez ingrat écrasé sur le sol. La colère palpitait encore en lui, mais il tentait de ne plus en laisser rien paraître. Pourtant, son regard, un peu rougeâtre, brillait d'une lueur inquiétante, même lorsqu'un sourire, plus glacé qu'il ne l'avait désiré, glissa sur son visage alors que Xenophius McGregor s'avançait avec chaleur vers son invité.


« Tout le plaisir est pour moi, Xenophius. Je suis heureux de te revoir. »

Répondit-il à l'accueil bienveillant du vieil ami de la famille, sur un ton qui dissimulait mal le trouble qui l'agitait encore. Il avait la sensation de flotter en dehors de la réalité, décalé dans cette demeure lumineuse et réchauffée par un feu de cheminée ronronnant. La main dans celle de sa fille, qui observait le vieil homme avec curiosité, il suivit son hôte avec un sourire figé.

« Merci, un grand cru fera parfaitement l'affaire. Mais permets-moi de te présenter la jeune fille qui m'accompagne. Voici Breena, ma fille. »

Le regard explicite qu'il lui lança signifiait clairement qu'il lui expliquerait plus tard, lorsque les oreilles juvéniles de la sus-citée serait à l'abri des révélations qu'il avait à faire à son ami et allié de toujours.

« Bonsoir, Monsieur McGregor.
Murmura la petite en braquant son regard d'émeraude sur le vieil homme.
- J'espère que cet imprévu ne t'indispose pas, mon ami. Je ne pouvais pas la laisser au château. Elle ne nous indisposera pas, la compagnie d'un simple livre peut l'occuper pendant des heures. »
Sourit-il en glissant une main encore légèrement tremblante dans les cheveux soyeux et châtains de Breena. Il était clairement visible pour Xenophius que quelque chose s'était produit. Quelque chose de grave. Valère, qui ne quittait jamais son masque de sang-froid et son sourire affable, quoi qu'inquiétant, semblait en proie à une nervosité qui ne lui était pas commune. Même la chute du Seigneur des Ténèbres ne l'avait pas mis dans cet état. Rien, en réalité, n'avait jamais faire à ce point perdre son sang-froid à cet homme, et les indices discrets qui se reflétaient dans sa gestuelle trahissait la pure colère dans laquelle il avait sombré quelques instants plus tôt. Même la façon dont il restait debout, excessivement droit et fier, était éloquente.
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  • Xenophius McGregor
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MessageSujet: Re: Lorsque les mages noirs se réunissent [PV]   Lorsque les mages noirs se réunissent [PV] EmptySam 28 Jan - 13:24:28



Une ride suspicieuse plissa le front du vieil homme, alors qu'il observait avec inquisition son vieil ami. Jamais, ô grand jamais, depuis tant d'années qu'il connaissait la famille Araley, il n'avait vu tant de nervosité chez Valère. Il n'avait toujours connu que cet homme froid et fier, dont l'impassibilité troublante était sa plus grande arme, et pourtant aujourd'hui, qui aurait pu s'imaginer que le grand criminel et mage noir, aurait laissé tomber son masque ? En toute sincérité, Xenophius reconnaissait qu'il n'y aurait jamais songé un seul instant. Une pensée anxieuse lui traversa l'esprit, et il n'avait alors même pas remarqué la minuscule mais non moins étonnante présence qui se dissimulait derrière le terrible sorcier. Encore une fois, le maître des lieux ne cacha pas sa surprise, et il afficha un visage explicitement stupéfait lorsque l'héritier légitime des Araley la lui présenta comme sa propre progéniture. Toutefois, Xenophius ne posa aucune question, hochant simplement la tête d'un air approbateur, un sourire bienveillant figé, alors qui observait à présent la petite créature qui accompagnait son ami, avec une certaine curiosité. Mais comme le lui avait incité le regard de Valère, le chef de clan n'exprima pas ses sentiments devant l'enfant. Cette dernière avait d'ailleurs élevé la voix, saluant poliment son hôte, avec toute la distinction d'une fille de bonne famille.

" Voyons Valère, c'est un plaisir que de vous recevoir, ta charmante enfant et toi ! Si tu es d'accord, ma fille aînée peut s'en occuper. Et si Breena le désire, elle pourra visiter ma Bibliothèque à l'étage. Nous y possédons une superbe collection d'ouvrages rares."

Xenophius eut un sourire amical qui se voulait rassurant. Si Valère n'avait pas laissé sa progéniture au château familial, c'était qu'il avait du s'y produire quelque chose de forcément grave, et il semblait impératif au vieil homme de rassurer son ami. Sa fille Narcissa était tout à fait en mesure d'occuper la jeune fille pendant leur entrevue, elle avait elle-même eu deux enfants qu'elle avait élevé de manière exemplaire. Si Xenophius lui reprochait beaucoup de choses, jamais il n'avait mis en doute ses qualités de mère. Ce n'était malheureusement pas le cas de Kate, sa dernière fille. Elle n'avait jamais eu l'instinct maternel, et c'était aussi une des raisons qui avait poussé le chef de clan à s'occuper lui-même de l'éducation de Megan. Il lança un regard entendu à Hermès, l'elfe de maison, qui disparut aussitôt, pour aller commander Narcissa.
En attendant le retour de l'elfe, le directeur de la coopération magique invita de nouveau son convive à prendre place sur l'un des fauteuils, alors qu'il s'était retourné pour servir deux verres. Tout en versant le précieux breuvage dont il vantait tant le goût, il entama la conversation, mesurant ses propos jusqu'au départ de la fillette.

"Vous nous restez pour dîner, tout de même ? Symétrix supervise en cuisines pour nous concocter un repas d'exception ! "

Le liquide d'un incarnat sanguin alléchant s'écoula dans les deux verres à pied. Portant alors le verre en cristal juste en face de son regard inquisiteur, Xenophius jugea avec sévérité son contenu, le secouant que légèrement, pour voir si le vin "pleurait" comme on disait. Satisfait, il s'empara du deuxième, et se rapprocha de ses deux invités, tendant son verre à Valère. Il s'assit ensuite en face de l'homme, et s'apprêtait à trinquer lorsque Cissa se présenta sur le seuil de la porte, inclinant légèrement la tête pour saluer l'ami de la famille, avant de se retourner vers son père, patientant les directives. Pointant du regard la jeune Breena, il lui intima alors l'ordre de s'en occuper, et surtout, de l'accompagner jusqu'à leur immense et riche bibliothèque. Sans se faire prier, la sorcière au teint noble et à la sombre chevelure nouée en un chignon, baissa le menton, avant d'inviter d'un sourire aimant et maternel et de sa main tiède la jeune fille. Dès son départ, la porte se referma, laissant les deux alliés dans une atmosphère de confidence. Avant de se lancer dans de grandes explications, ou même d'en réclamer, Xenophius posa le saphir de ses iris sur Valère, et lui déclara presque sagement :

"J'ignore encore dans quel contexte tu l'as découvert, mais je suis sincèrement heureux que tu ais une fille. Donner la vie est aussi intense que de s'en emparer. Et crois moi, quoique j'en dise, nulle gloire, nul argent ni pouvoir ne valent le sacrifice de mes enfants. Et savoir que mon sang coule dans leurs veines, il n'y a de plus bel hommage. "

Il était rare que le mage se livre à de tels aveux, mais il trouvait important de faire valoir son avis auprès du nouveau père.

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  • Valère Araley
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MessageSujet: Re: Lorsque les mages noirs se réunissent [PV]   Lorsque les mages noirs se réunissent [PV] EmptyDim 26 Fév - 20:58:50

Xenophius semblait pour le moins stupéfait devant le trouble palpable et si surprenant de son ami, mais Valère ne s'en formalisa pas. Il y avait bien de quoi l'être, bien qu'il en était pour le moins gêné. Afficher ses sentiments au grand jour était quelque chose d'absolument détestable. Néanmoins, la perte du soutien de sa famille, et, surtout, l'avenir qui avait été choisi pour Breena était une source de colère et d'amertume considérable. Il ne pouvait agir comme si rien ne venait de se produire. Il sentait que les derniers évènements le mettaient en danger. On ne voulait pas le séparer de Breena pour rien, on voulait l'éliminer. Il en était certain. S'ils n'en avait rien dit, s'ils avaient assuré qu'il pouvait garder le refuge familial, c'était certainement pour le rassurer en attendant de l'attraper dans ce sous-sol morbide, au moment où il s'y attendrait le moins. Il devrait renforcer les sortilèges de protection, pensa-t-il, avant que Xenophius reprenne la parole. En homme parfaitement éduqué, il ne fit aucune remarque et n'objecta rien à la présence imprévu de Breena au manoir. Un sourire reconnaissant passa sur les lèvres de Valère, et, à la proposition du vieil homme, la petite acquiesça vivement, une lueur d'enthousiasme dans le regard.

« J...J'aimerais beaucoup. »

Balbutia-t-elle avec une légère difficulté. Elle parlait difficilement, et restait muette la plupart du temps. Valère la couva du regard, heureux malgré son agitation des efforts qu'elle faisait. Elle avait parfaitement intériorisé les règles de savoir vivre que lui avait inculqué son père. Malgré son attitude réservée, elle avait la faculté d'avaler les connaissances que Valère lui inculquait au compte-goutte, avec une facilité déconcertante. Elle baissa la tête, poliment, alors que tous trois se dirigèrent vers le salon. Le mage noir s'installa finalement dans un des sièges confortables qui attendaient de recevoir les deux hommes, puis releva le menton en direction de son hôte, qui s'inquiétait de le voir disparaître à nouveau avant le diner.

« Bien sûr, rien ne passe avant des retrouvailles autour d'une bonne table. »

Rétorqua-t-il en essayant d'y mettre davantage de chaleur, tout en récupérant son verre avec un remerciement. Son regard d'onyx se posa sur la robe pourpre du vin qui tournoyait indolemment sous l'impulsion de son poignet, puis il en huma le parfum, cherchant à se débarrasser des images qui lui paralysait régulièrement l'esprit, et qui, encore à cet instant, venaient de refaire surface, éveillées par la couleur sanguine du breuvage. Il voyait la mort en songe, les tapis du grand salon s'abreuver du sang d'Ulter et de tous les autres membres de sa famille. La tête de son père, coupée, trônait sur le chien de la cheminée, grimaçante, le corps baigné de larmes et de sang de son épouse au-dessous. Un tremblement agita sa main, mais la porte eu la bonté de s'ouvrir à cet instant, empêchant Xenophius de remarquer ce détail. Valère releva le regard sur la sorcière qui avait été appelé et il lui rendit son salut, solennel. À l'ordre de Xenophius, elle quitta la pièce, emmenant Breena avec elle. L'enfant adressa un dernier regard à son père, puis serra la main maternelle qui tenait la sienne avant de disparaître dans le couloir.
Xenophius et Valère se retrouvèrent enfin seuls et, sentant son regard se braquer sur lui, Valère redressa le menton en direction du vieil homme. Les félicitations pleines de sagesse ne tardèrent pas. Dans les paroles de l'illustre sorcier, Valère trouva écho à ses propres pensées.
La découverte de l'existence de sa fille avait été un grand bouleversement, il ne pouvait que l'admettre. Elle était son sang, le fruit d'un amour de jeunesse, dernier souvenir qui le rattachait encore à ces années passées auprès de Karlia, des années d'initiation et de flirt avec la mort, avant que sa belle amante ne s'abaisse à trahir ses valeurs et le sang pur qui coulait dans ses veines. Elle avait épousé un imbécile et sa puissance ainsi que sa grandeur s'étaient étiolées avant de mourir à la façon d'une fleur oubliée. Il n'était resté qu'une tige brunâtre de sa majesté d'antan, et Valère, sous l'ordre du Seigneur des Ténèbres, avait dû la tuer. Si seulement il avait pu l'épouser elle plutôt que sa propre cousine... Breena serait légitime, il n'aurait pas à la céder à son frère exécré, et Karlia n'aurait jamais eu à mourir d'une façon affreuse et pathétique. Valère n'avait plus qu'à espérer voir son héritage, ainsi que celle de son amante telle qu'il en avait le souvenir, prospérer en la petite. Au fond de lui, il sentait qu'il ne serait peut-être plus là pour le voir. Depuis l'altercation décisive avec les membres de sa famille, il flairait le danger. Il allait être trahit. Il devait bien admettre que la seule issue serait le baiser du détraqueur ou la mort, et il était décidé à l'affronter la tête haute, fidèle à ses convictions jusque dans son dernier souffle. Néanmoins, si on avait pris des dispositions à sa place pour l'avenir de Breena, il avait quelque chose à lui léguer malgré tout et, aujourd'hui, il n'y avait guère qu'en Xenophius qu'il pouvait avoir confiance. Lui seul garderait le bien en sécurité, selon les précautions qu'il lui demandera de prendre, et le rendrait à sa propriétaire lorsqu'il sera temps.


« C'est une histoire compliquée, et j'aurais pu ne jamais le découvrir si le Seigneur des Ténèbres ne m'avait pas demandé de mettre sa mère à mort, ainsi que celui qui se prétextait être son père. »

Il marqua une pause, mesurant ses mots, puis, réalisant que Xenophius ait pu se poser bien plus de questions qu'il n'avait eu de réponses, eut un sourire à l'adresse de son ami.

« Mais rassures-toi, elle est bien de sang-pur. Karlia était un amour de jeunesse, elle a malheureusement bien changé lorsqu'elle s'est retrouvée affublée du nom de ce vaurien d'Arius De Paòr. »

Aucun regret ne passa dans son regard. Tous ceux qui avaient été partisans du Lord – et assez estimés pour être dans mis dans les confidences – savaient que Valère avait tué de ses mains celle qu'il aurait voulu épouser mais qu'il n'avait jamais pu. Et elle avait été mise à mort d'une bien horrible façon. Valère avait fait exploser le cœur de la pauvre femme, après avoir réservé le même sort à son époux et de mettre la maison à feu.

« La petite, néanmoins, était innocente. Elle ne méritait pas de subir un sort aussi tragique que celui de sa mère. Et, dès que j'ai croisé son regard, j'ai su qu'elle était le fruit de mon sang, et non de celui d'Arius. Les mauvais mariages font de terribles gâchis. J'ai perdu tant d'années auprès d'elle, et voilà que je dois déjà bientôt m'en séparer. »

Le mage noir trempa ses lèvres dans le verre de vin, dont il laissa sa langue s'imprégner avant de l'avaler. Sa main était si crispée sur son verre que les jointures de ses doigts avaient blanchi.

« Breena ne peut plus rester auprès de moi. Elle court trop de danger. Si les aurors la découvre, ils feront tout pour l'envoyer dans un orphelinat sordide plutôt que de la rendre à sa famille, où elle doit recevoir l'éducation qu'elle mérite. J'en ai la conviction. »
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MessageSujet: Re: Lorsque les mages noirs se réunissent [PV]   Lorsque les mages noirs se réunissent [PV] EmptyDim 4 Mar - 13:58:11




Calmement, Valère se lança dans de courtes mais claires explications à propos de l'enfant qu'il avait emmené avec lui ce soir, et Xenophius, satisfait des réponses aux questions qu'il s'était posé, hocha la tête d'un signe compréhensif. Maintenant qu'il y pensait, il se souvenait de l'exécution de Arius DePaor et de son épouse commanditée par le Seigneur des Ténèbres quelques années auparavant, mais jusqu'à ce soir, il n'avait jamais réellement cru en ce qui se racontait sur Karlia, dont les rumeurs lui attribuait le rôle d'un certain grand amour de l'héritier Araley. Et alors que Valère lui expliquait comment il avait su que la petite était son propre enfant, il lui avouait également qu'il allait devoir s'en séparer pour des raisons de sécurité bien sûr. Evidemment, lorsqu'on était le criminel le plus recherché du moment, que tous les bureaux d'aurors s'agitaient à la moindre piste, et que son visage était placardé dans tous les coins du pays, il y avait de quoi s'inquiéter pour l'avenir d'une petite bâtarde illégitime qui serait au mieux placée dans un orphelinat, et au pire, enfermée à Ste Mangouste car jugée trop perturbée mentalement. Xenophius prit quelques minutes pour réfléchir calmement. Il s'éclaircit doucement la gorge.

« Je vois. C'est une situation peu agréable en effet. Je comprends ton anxiété mon ami, mais je t'ai toujours connu que trop fort de caractère pour te laisser abattre par quoique ce soit. Il faut garder espoir et confiance, même si la chance n'a pas toujours été en notre faveur. Surtout que tu n'es pas seul Valère ! Tu as toujours pu compter sur le soutien des tiens, et tu sais fort bien que je suis toujours prêt à t'aider. »


Le vieux sorcier s'interrompit pour boire une petite gorgée, et étudier du regard son invité. La vie en captivité et la magie noire l'avaient métamorphosé au fil des années, et il n'avait plus rien du beau garçon d'autrefois, il était devenu un sombre personnage froid et malsain, et même son teint avait perdu de l'éclat de la Grèce dont il était originaire. C'était un homme détruit et dont la haine et l'envie de vengeance avait gangrené chaque parcelle de son visage, de telle sorte qu'il transpirait la folie meurtrière. Pourtant, il n'avait rien perdu de son charisme élégant et noble et se tenait toujours avec tant de fierté et d'arrogance. C'était sûrement ce qu'il y avait de plus malheureux chez le mage noir, il ne s'était que trop laisser sombrer dans la folie de l'ambition, il n'avait que trop fricoté avec la mort et la magie obscure pour s'en sortir sans séquelles, et c'était ce qui le différenciait tant de Xenophius. Car si le chef de clan avait bien tiré quelque chose de l'enseignement de son défunt géniteur, c'était de ne jamais tomber dans la folie à vouloir pousser trop loin les limites de la magie. Et si le maître McGregor avait fait son chemin dans la magie, s'il avait prouvé de nombreuses fois ses capacités à s'outrepasser dans ce domaine, s'il s'était élancé dans d'ambitieuses quêtes d'un pouvoir invincible durant bien des années, il avait toujours prêté la plus grande attention à ne pas se laisser trop submerger et trop affecter par cette magie dévastatrice qu'il avait tant manipulé.

Les éclats de voix qui résonnaient dans le hall d'entrée parvinrent jusque dans le petit salon, et sortirent Xenophius de ses songes -il reconnut d'ailleurs son frère Alix et son filleul James- et il adressa un sourire presque paternel qui se voulait rassurant à Valère. Il se posa alors une question au sujet de la petite Breena.

« A propos de ta famille, comment ont-ils pris la nouvelle ? Tel que je le connais, ton père n'a pas du être enchanté de voir le fruit d'une union illégitime dans sa demeure. »


La famille Araley était aussi conservatrice et extrémiste dans ses idées que la famille McGregor, c'était d'ailleurs pour ces idéaux partagés que les deux clans étaient amis depuis plusieurs années. Xenophius se doutait donc bien que la pilule avait du être difficile à avaler pour le patriarche. Mais il y avait quelque chose d'étrange dans cette histoire, Valère lui avait confié plus tôt dans la conversation qu'il n'avait pas pu laisser la petite au manoir, il s'était donc probablement passé quelque chose. Mais il semblait également vouloir que sa fille demeure auprès des siens. Un peu perdu, le vieil homme ne posa pourtant pas plus de questions. Il savait que Valère dirait l'essentiel en temps voulu, et étant donné l'état dans lequel il se trouvait, Xenophius pensait qu'il était primordial de laisser son ami se confier à son rythme. De toute manière, ils avaient toute la soirée devant eux...
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MessageSujet: Re: Lorsque les mages noirs se réunissent [PV]   Lorsque les mages noirs se réunissent [PV] EmptyLun 9 Avr - 18:17:05

Les mots de Xenophius se voulaient réconfortant, et sa voix avait presque quelque chose de paternelle. Le vieil allié de la famille prenait soin de ses amitiés, et, avisé, il ne blâmait pas l'héritier Araley pour les choix qu'il avait fait ces dernières années.
En l'envoyant auprès du Seigneur des Ténèbres, Ryann Araley avait mis une bride à son fils, l'avait forcé à se soumettre à une autorité autre que celle de la famille, et les conséquences avaient été déplorables. Jusqu'à ce qu'il pose son premier pied en Angleterre, Valère était demeuré sous contrôle, malgré la folie qu'une psychose profonde et dévastatrice avait déjà glissé dans son intellect. Sous couvert d'idéaux qui n'étaient que prétexte, le mage noir s'était alors livré à des tortures, des meurtres et des horreurs de toutes sortes, en toute liberté. Sa perversité s'était épanouie comme une rose au soleil, et les épines de son mal s'étaient ramifiées, démultipliées jusqu'à former un roncier tranchant et trop dense pour permettre d'approcher et trancher ses racines. Valère lui-même ne s'estimait plus comme un homme. Il s'imaginait au-dessus du reste de l'humanité, conforté dans sa certitude par des bouffées narcissiques qui le menaient à de sanglants forfaits. Mais en réalité, il ne demeurait être qu'un homme brisé par son propre esprit, ainsi que par des carcans lourds et étroits qui avaient offert un chemin tout tracé à son mal être.
C'est pourquoi les mots si sages de McGregor enflammèrent le regard de Valère d'une colère si intense qu'il sembla prêt à se lever et à tuer le premier qui passerait à portée de sa main. Il posa froidement son verre tandis qu'un rire aigre lui échappait, puis laissa tomber sa main crispée sur l'accoudoir du fauteuil.

« Le soutien des miens... »

Murmura-t-il pour lui-même. Malgré l'aura dangereuse qui émanait de lui, il restait assis, immobile, le regard perdu vers sa droite. Le menton baissé, il s'obligea à écouter la question de son hôte. Le rire qui lui échappa frôla cette fois l'hystérie.

« Ryann Araley a accepté de payer les erreurs qu'il n'a cessé de faire tout au long de mon éducation. Mon père a certainement pensé que l'union de son sang à celui d'une grecque suffirait à enrayer le risque d'une naissance... décevante. C'est pourquoi il m'a fait épouser ma cousine pour renforcer l'alliance familiale. Je préfère une enfant bâtarde à une enfant légitime mais détraquée. Je n'étais qu'un jeune homme, je n'ai pas su défendre avec assez de conviction mes ambitions, et m'assurer que la femme brillante que j'estimais apte à vivre à mes côtés ne s'éteigne pas sous le nom d'un autre. En bon maître de famille, Ryann aurait dû sentir le désastre que cette union malavisée allait engendrer. Il prend les responsabilités de son manque de perspicacité. »

Valère s'était levé pendant son discours et ne cachait plus tout le mépris qu'il éprouvait envers son propre père. Un sourire étrange passa sur ses lèvres.

« Non, Xenophius, les miens ne m'ont jamais soutenu. S'il y a une amitié sur laquelle je puis compter sur cette terre, c'est bien la tienne. La fin de la famille Araley approche. Notre nom et son prestige mourra avec moi. Tout ce que je peux espérer, et ce pourquoi je me bats, c'est qu'avec nous, le reste du véritable monde sorcier ne sombre pas. »

Valère fit quelques pas dans le salon, les mains jointes derrière son dos. Les sourcils froncés, il semblait littéralement absorbé par sa propre pensée.

« Je suis navré de t'ennuyer avec ces tristes histoires de famille. Mais je pense qu'il est nécessaire que tu le sache. Ils ont oeuvré pour faire de moi ce que je suis aujourd'hui, mais ce soir, ils m'ont fermé leur porte. Je n'ai plus le droit de pénétrer l'enceinte du château, ni le reste du domaine, si ce n'est le repaire dans lequel je suis forcé de me terrer comme un misérable. La seule faveur qu'ils m'accordent est de protéger ma fille des aurors... et de ce que l'on dirait d'elle si le monde apprend qu'elle est mon sang. Ils m'ont demandé de te transmettre cette lettre. » soupira le mage noir en tirant la missive de la poche de son veston. « Je suppose qu'elle répondra à toutes les questions que tu dois te poser, mais je t'en prie, j'aimerais que tu l'ouvres lorsque je serai parti. »

Valère se doutait du contenu de la lettre. Elle devait raconter par le détail comment il avait martyrisé son propre frère en l'empoisonnant, et en causant par inadvertance la mort de sa fille, qui n'était alors qu'un bébé. Elle devait supplier Xenophius de n'en rien dire, et de falsifier les documents afin que l'on pense que cette enfant qui vivait à présent au domaine était bien la fille d'Ulter et non celle de Valère. Personne n'avait jamais rien su de cette mort, ni même de l'état de santé d'Ulter. Les Araley vivaient dans le secret de leur vaste domaine et, maintenant que Ryann ne faisait plus parti du Ministère, ils ne se mélangeait plus au reste du peuple. Ce qu'il se passait au château ne sortait pas de ses murs.
Était-ce de la honte, qui animait la demande du mage noir ? Peut-être avait-il conscience que Xenophius verrait d'un tout autre regard l'homme qui se tenait devant lui, lorsqu'il lirait la missive envoyée sous le coup du désespoir. En vérité, il ne voulait surtout pas avoir à se justifier encore, à subir un éventuel regard désapprobateur, une énième déception. La colère grondait encore en lui, et il savait qu'il ne pourrait la retenir si on la titillait d'un énième coup de lance.
Valère cessa de marcher comme un lion en cage au milieu du luxueux salon et vint poser l'enveloppe cachetée entre les mains de son ami. À l'instant où il s'apprêtait à s'assoir enfin, les éclats de voix qu'ils percevaient depuis quelques minutes en provenance du couloir interpelèrent Araley. Il se figea, l'oreille tendue, tandis qu'il reconnaissait la voix bien distincte de James Kirkby.

« Qu'est-ce donc ? »
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MessageSujet: Re: Lorsque les mages noirs se réunissent [PV]   Lorsque les mages noirs se réunissent [PV] EmptyJeu 26 Avr - 7:24:27



Cette colère palpable dans l'air, cette hargne qui animait le terrible Valère Araley rendaient son vieil et proche ami anxieux. Le connaissant depuis de nombreuses années, ayant de multiples fois flirté avec la magie noire en sa compagnie, connaissant bien l'esprit sombre et bien singulier du mage noir, Xenophius savait pertinemment que la situation dans laquelle se trouvait son ami, était grave. Peu de choses parvenaient à ébranler la tranquillité, l'impassibilité de marbre de Valère, pas même la mort n'arrivait à lui décrocher un cillement. Alors, quel pouvait être ce problème si important pour mettre à nu, pour pousser un grand sorcier à se laisser aller à de telles confidences ? A quel point Xenophius devait-il s'inquiéter ? Si la situation était si dramatique, il fallait qu'il intervienne au plus vite, qu'il mette au point une stratégie, qu'il réfléchisse, il lui fallait plus de détails ! Sa nervosité se laissait aisément trahir par mouvement rapide et répété de son pied qu'il tapotait impatiemment sur le sol. Le sorcier n'avait jamais été d'une nature très patiente, mais alors, lorsqu'il s'agissait d'opérer dans l'urgence, l'attente lui paraissait être une éternité. Mais qu'il en vienne au but par Merlin !

Au lieu d'aller directement au centre du problème, d'exposer clairement la situation, Valère fit traîner. Il rit tout d'abord, un rire sans joie, un rire incontrôlable et fou. Puis il expliqua alors cette histoire de mariage, d'enfant illégitime sans omettre la culpabilité évidente de son géniteur, qu'il méprisait à mesure qu'il déversait son venin. Il y avait dans son discours tant de haine, cette colère qu'il n'avait que trop séquestré, trop cherché à dompter et qui désormais resurgissait plus forte et meurtrière. Valère semblait être dans un état second, il déballait son sac, pointait du doigt les coupables, les jugeait sévèrement, les méprisait et les maudissait, il n'y avait plus de place pour la rédemption, ils s'étaient hissés contre lui, ils ne l'avaient que trop déçu et maintenant il les condamner à sombrer avec lui. Ces sombres aveux renforcèrent les craintes de Xenophius. Valère voyait sa mort se rapprocher.

Le criminel activement recherché poursuivit ensuite son discours, puis lui tendit une lettre que la famille Araley avait rédigé pour lui. Que pouvait-elle bien contenir ? Il s'agissait probablement de la fille de Valère. Alors que le terrible mage noir le priait de ne l'ouvrir qu'après son départ, Xenophius hocha la tête doucement, pour rassurer son ami. Il fixa un instant son regard sur l'enveloppe blanche, puis la rangea précieusement à l'intérieur de sa longue veste. Tandis qu'il essayait de réfléchir à tout ce que venait de lui dire Valère, des éclats de voix retentissaient dans la hall, sans pour autant que le maître des lieux n'y prête grande attention, jusqu'à ce que son invité l'y pousse...

« Oh, n'aie crainte, il ne s'agit que de mon filleul James. Je suppose qu'il vient parler avec mon frère pour affaires. Ils gèrent tous deux le coffre familial. Mais tu l'as probablement déjà rencontré, non ? »

A vrai dire le contraire aurait été étonnant. Toutes les famille se Sang Pur se connaissaient. Alors, même s'il ne l'avait jamais croisé auparavant au manoir McGregor, il l'avait sûrement déjà vu ailleurs. Xenophius ne s'attarda toutefois pas sur le sujet, il changea d'ailleurs imméditament de conversation.

« Pour en revenir à toi Valère, je dois t'avouer que tes révélations m'ont beaucoup étonné. Je connais ton père depuis de très longues années maintenant, et pour ne rien te cacher, c'est un homme que j'ai toujours beaucoup apprécié et estimé. Alors, je suis sincèrement déçu par son comportement. Merlin seul sait à quel point j'aurais souhaité avoir un fils, malheureusement, le destin m'a en quelque sorte puni je crois, pour toutes mes fautes. Mais sincèrement, si la vie m'avait apporté un héritier tel que toi, avec autant de capacités, doté de principes et valeurs aussi justes que les tiennes, j'aurais été le plus comblé des hommes. Comment Ryann peut-il encore se regarder en face, alors qu'il vient de mettre à la porte le plus méritant de ses enfants ? Comment peut-il renier l'enfant qui revendique avec autant de détermination les idées qu'il défend lui même depuis des années ? Cela m'attriste profondément, tu sais ? J'ai l'impression que notre cause se perd.... »

Xenophius pensait principalement à son vieil et défunt ami Peter Kirkby, et à tous les autres qui étaient morts durant la dernière guerre, ou pourrissaient à Azkaban. Qui restait-il pour défendre leurs idéaux ? Il n'y avait plus que le clan McGregor qui résistait encore et toujours, qui croyait encore en la Cause que ses ancêtres avant lui défendait. Oh il devait bien y avoir une petit poignée d'autres clans qui persistait aussi, mais qu'est-ce que cela représentait désormais ? Quelle influence avaient-ils à présent ? Xenophius pouvait se féliciter du niveau où il était. Il avait conservé sa place de haut placé du Ministère, et ses affaires personnelles n'avaient guère souffert. Mais c'est parce qu'il s'était montré prévisible !

« Mais dis moi Valère, as-tu songé à quitter le pays ? Fais toi oublier quelques temps, fais croire à ta mort, il y a tellement de solutions ! Tu ne peux envisager la pire mon ami, pour ta fille que tu as tout juste retrouvé, tu ne peux accepter l'idée de disparaître et de la laisser entre les mains destructrices des Araley. Vois les erreurs qu'ils ont multiplié, vois comme leur sottise a eu de terribles conséquences. Ton enfant mérite une meilleure vie, celle pour laquelle nous nous battons depuis des années. Ce n'est plus pour nous que nous combattons, c'est pour l'avenir de notre descendance ! Laisse moi t'aider Valère, tu peux très bien rester au manoir, il y a un appartement secret dans la tour de l'aile droite, tu pourrais t'y installer avec ta fille. Tu sais tout aussi bien que moi, qu'ici tu es en sécurité, tu es à l'abri de toutes trahisons, toutes perquisitions. »

La proposition de Xenophius était sincère. Avant d'être un redoutable manipulateur, il était un homme qui savait entretenir ses amitiés. Valère avait sacrifié toute son existence pour la Cause, et il était encore prêt à sacrifier sa vie. Il méritait l'aide et l'estime que lui portait Xenophius.
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MessageSujet: Re: Lorsque les mages noirs se réunissent [PV]   Lorsque les mages noirs se réunissent [PV] EmptyMer 23 Mai - 10:03:28

Les dents de Valère grincèrent sur sa mâchoire fermement serrée. Une veine palpita contre ses tempes. L'espace d'un instant, il se sentit souillé, trahit par cette présence misérable et nauséabonde qu'était celle de James Kirkby. Une brume rouge passa sur son esprit et il eut envie d'étrangler le vieil homme, de le lyncher tout son comptant en lui demandant comment il pouvait oser admettre un traître en sa demeure comme un ami et pire encore, l'accepter dans son manoir alors que lui, celui que James avait trahit, était présent. Était-il donc le seul à défendre les vieilles valeurs ? Le seul à oser encore agir contre le déclin du monde sorcier ? Figé au-dessus de son fauteuil, ni vraiment debout, ni encore assit, Valère écoutait le tambour de la haine battre dans son crâne, irradier sa nuque, compresser son poitrail et engourdir ses bras. Élixir empoisonné qui s'infiltrait dans toutes les fibres de son corps. Mais avant qu'il n'ait décidé du sort de McGregor, et de celui de James qui se trouvait derrière cette porte, son allié reprit son palabre, comme s'il était à des années lumières de la vérité, comme s'il ignorait tout bonnement la véritable raison qui avait fait de Valère un mangemort en cavale. Et l'explication lui parut claire : Xenophius l'ignorait bel et bien. C'était l'occasion d'actualiser le savoir de l'éminent sorcier. Même ses mots rassurants, même ses promesses de protection ne parvinrent pas à distraire Araley de cette voix insolemment énergique qu'il entendait en provenance du couloir. Il se laissa tomber dans le fauteuil et chassa d'un geste de la main les conseils de Xenophius, comme on se débarrasse d'un insecte gênant.

« Non, Xenophius, je ne mésestime ni ton amitié pour moi, ni ton pouvoir. Néanmoins, me laisser trouver refuge ici mettra ta famille en danger. Ton destin n'est pas de compromettre ta couverture, l'empire McGregor ne doit pas tomber. Je refuse de vivre des années durant en lâche, caché comme une tique dans le sous-bois, qui attendrait son heure. Si c'est en martyr que je dois mourir, alors je mourrai en martyr. Si tu veux agir en ami pour moi, alors garde un œil sur ma fille, protège-la de la corruption, de la mollesse et de toute autre forme de faiblesse. Soit auprès d'elle comme tu as désiré l'être auprès de moi. Et le temps venu, lorsqu'elle sera majeure et en âge d'agir, donne-lui ceci. »

Valère se leva en glissant une main dans la poche de sa veste, et déposa sur la table basse un écrin noir, dans lequel un pendentif antique, relique qui appartenait à la famille Araley depuis des siècles et des siècles, était enveloppé dans de la soie, accroché à une chaîne d'or. C'était un bijou d'une excellente facture qui aurait pu faire penser à un mauvais observateur qu'il avait été conçu par les gobelins eux-mêmes. Néanmoins, le style du pendentif révélait au véritable connaisseur qu'il n'avait nulle autre origine que sorcière, et irlandaise, de surcroît. Pas un seul instant, il ne pensa à révéler ce qu'il avait fait de cette relique, quelle magie il avait intégré au cœur de la labradorite qui ornait le bijou.

« Je ne doute pas que tu sauras protéger cette relique comme tu protégerais le plus précieux de tes biens. Souviens-toi bien de cela, Xenophius, Breena ne doit découvrir le contenu de cet écrin que lorsqu'elle sera seule, et personne, pendant ces prochaines années, ne devra poser ne serait-ce que le doigt dessus. Il est peut-être temps de jouer sur le long terme, d'attendre que les traîtres s'amollissent et se lassent, ou, si nous osons éprouver encore un peu d'espoir, qu'ils comprennent enfin dans quelles erreurs ils se sont vautrés. »

Sur ces mots, Valère se posta devant McGregor, le dominant de toute sa haute stature. Sa silhouette, léchée par les flammes de l'âtre, déversait une ombre imposante sur le magnifique tapis du salon.

« ...Parce qu'il n'y a pas que chez les miens que l'on compte des traîtres, mon cher McGregor. Il y en a aussi dans ton entourage, et le premier qui me vient à l'esprit est juste derrière cette porte. Je suis scandalisé d'observer autant d'influence accordée aux lâches et aux infidèles. Plus outré, encore, de constater qu'ils sont parvenus à t'abuser, toi aussi. »

Aucune trace de compassion, ni d'amitié, ne transparaissait dans l'attitude du criminel. Son regard dur fixait Xenophius sans cacher ni la réprobation, ni la colère qu'il avait refoulé tout le temps de cette interminable discussion.

« Comment peux-tu accepter encore James Kirkby auprès des tiens, après tout le mal qu'il a fait à notre communauté ? Ignores-tu la raison pour laquelle je suis aujourd'hui dans une telle situation ? Je vais te le dire, Xenophius... »

Les yeux de Valère ne quittèrent pas McGregor tandis qu'il se détournait pour retourner à sa place. Ils étaient empreints d'une jouissance prématurée à l'idée de la révélation qu'il allait faire à son hôte. Un sourire de haine et de plaisir mêlés rehaussa ses lèvres tandis qu'il s'installait confortablement dans son fauteuil et sortait, par réflexe, sa baguette magique pour en caresser le bois du bout des doigts.

« James Kirkby a trahit le Seigneur des Ténèbres, je ne peux pas penser que tu ignores cela. Mais ce n'est pas ce qu'il a commis de plus infâme et de plus lâche. Il m'a vendu à l'une de mes cousines, Natalee Shevelin, une auror et ancienne membre de l'Ordre du Phénix, dans le seul but de sauver sa misérable peau. Il a conclu un abominable marché avec nos ennemis de toujours, et s'il en avait eu l'occasion, je ne doute pas qu'il t'aurait vendu, toi aussi. Mais bien sûr, ce jeune homme n'est pas dépourvu de malice. Il a certainement vu clairement que tu lui serais plus utile vivant que mort. Sache que malgré l'amitié qui nous lie, je n'aurais aucune pitié envers lui. Il m'a déjà servi une fois, il me servira encore pour mettre la main sur cette traître à son sang de Shevelin, et s'il me permet d'accomplir les tâches auxquelles je l'associe, là seulement pourra-t-il espérer que j'accepte son repentir. Mais s'il cherche encore à trahir notre cause, s'il se montre assez odieux pour agir contre moi, alors je ne ferais plus montre d'aucune pitié, fusse-t-il ton bien aimé filleul. »

La menace était claire dans les yeux du mage noir. Quoi que Xenophius dise, rien ne le ferait changer d'avis. Il laissa quelques secondes s'écouler en silence, puis son expression changea, presque joueuse et amusée.

« Mais qu'il reste dans l'ignorance de tout cela pour l'instant, il serait mal avisé d'apprendre à un traître que je suis ici ce soir. Qui sait ce qu'il nous en coûterait à tous deux. Je m'en voudrais, aussi, de perdre le contrôle et maculer ton magnifique salon du sang d'un des tiens. »
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  • Xenophius McGregor
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MessageSujet: Re: Lorsque les mages noirs se réunissent [PV]   Lorsque les mages noirs se réunissent [PV] EmptyMer 13 Juin - 10:57:22


Quel était ce sentiment qui étreignit le puissant sorcier après le flot de paroles saumâtres que lui cracha Valère ? Xenophius ne savait pas lui-même s'il s'agissait de colère ou de déception, tant il bouillonnait intérieurement, et encaissait avec amertume les mots balancés avec tant d’irrévérence de la part d'un homme qu'il accueillait sous son toit et à sa table comme un membre de sa propre famille. Mais contre qui était-il réellement furieux ? Contre l'ami qu'il avait toujours soutenu et dont jamais il n'avait trahi la confiance et qui pourtant le prenait à présent de haut, le méprisait comme on le fait avec une vermine impure, et le menaçait presque de surcroît ? Ou bien contre ce filleul qu'il avait recueilli, hébergé comme un fils, et qui lui avait dissimulé cette sombre histoire ? La haine vrillait ses tempes avec force, chacune des paroles de Valère résonnait comme un écho douloureux dans sa tête. Les nerfs à vifs, les mains tremblantes, animées par une colère sans égale, le maître des lieux dévora la distance qui le séparait de son impertinent convive d'un pas menaçant. Son regard ne reflétait à présent qu'une haine incontrôlable, qu'il tentait toutefois de contenir à mesure qu'il réfléchissait. Il fallait penser stratégiquement avant d'agir. Valère Araley était plus qu'un allié, il était un ami précieux, et Xenophius ne pouvait se permettre des emportements aux conséquences dramatiques avec lui. Premièrement parce qu'il le considérait comme son égal, et ensuite parce qu'il le reconnaissait volontiers, Valère faisait un adversaire de taille, et il n'avait pas la moindre envie de retrouver son manoir en cendres après un duel qui serait sûrement d'une grande puissance. La tension était plus que palpable dans l'air, et Xenophius ne cessait de défier du regard l'homme qui venait de lui apporter ces terribles révélations.

Tout tranquillement, et l'esprit apaisé, le fourbe Valère arbora son sourire le plus triomphant, le plus méprisant qu'il avait, il s'était installé dans le fauteuil, et jouait avec sa baguette, plus provocateur que jamais. Cette ultime provocation était de trop. On ne menaçait pas Xenophius McGregor ! Et encore moins sous le toit qui abritait sa propre famille ! Personne ne défiait le prestigieux sorcier sans en affronter les terribles conséquences ! Une lueur meurtrière traversa les iris de saphir du mage noir. Il n'avait même pas pris la peine de sortir sa propre arme, et toisa d'un regard impérial l'homme qui siégeait avec indolence.


« Comment oses-tu... ? » commença-t-il, la voix empreint de colère et de révolte

S'il ne se calmait pas, il savait à quel genre d'acte irréparable il était capable de se livrer. Il lui fallait retrouver son calme pour agir intelligemment. Il tourna alors le dos sans se méfier un instant de celui qui était pourtant l'un des plus dangereux criminels d'Angleterre, et se mit à faire les cent pas dans le salon. Valère était peut-être redoutable, mais c'était un homme d'honneur et qui n'aurait jamais attaqué lâchement par derrière un sorcier de la trempe de McGregor. Malgré leur petit différent, il restait ce respect mutuel qui retenait d'ailleurs Xenophius de réduire en miettes l'impudent qui se moquait ouvertement de lui.

« Je te tiens bien trop en estime pour m'emporter autrement que verbalement contre toi Valère. Mais sois assuré que je ne tolère en aucune manière, et quelles que soient les raisons un manque de respect pareil ! Tu peux t'amuser à ces jeux-là avec n'importe qui Valère, mais pas avec moi ! Je ne suis pas Ryann, ni même un de ces cafards qui s'écrasent devant toi ! Personne ne me menace, et encore moins sous mon propre toit ! Alors, garde tes provocations et tes menaces pour d'autres. »

Sans s'en rendre compte, Xenophius avait parlé bien plus fort qu'il ne l'aurait voulu, et certainement la moitié du manoir l'avait entendu s'emporter. Mais il n'en avait rien à faire. Il était chez lui, il était le Maître, et nul n'était autorisé à heurter son autorité. Pas même Valère Araley. Sans parvenir à tempérer sa colère, il continua :

« Ta colère contre James Kirkby est peut être légitime, mais en aucun cas elle ne constitue une excuse pour te permettre tant d'arrogance à mon égard ! Je ne suis pas le responsable des actes passés de Kirkby, pas plus que le commanditaire, alors je refuse d'être mis dans le même sac ! Si aujourd'hui James est dans ma demeure, c'est parce qu'il a su se montrer fidèle envers moi, et je peux t'assurer, et te donner ma parole que s'il existe sur cette terre un homme que jamais il ne trahirait, c'est bien moi. Alors, je n'ai que faire des vos querelles passées, et je refuse catégoriquement d'en être mêlé. Réglez donc vos différents entre vous, avec honneur et dignité, je n'en ai cure ! Tu veux ta revanche ? Tu veux que je t'offre justice ? Et bien soit, qu'il te serve pour attraper Shevelin, je ne m'y opposerai pas. Mais il doit rester en vie. »

Voilà. Valère était libre de disposer de James Kirkby comme bon lui semblait, qu'il se fasse justice lui-même, Xenophius ne s'y opposerait pas. Si James avait causé des torts à Valère dans le passé, il ne pouvait en être accusé sous prétexte qu'il en était désormais le « responsable ». Ce qui avait été fait, appartenait au passé, et Xenophius refusait d'endosser les torts de Peter Kirkby et Thomas, qui de toute évidence étaient les uniques responsables dans cette fâcheuse histoire. S'ils avaient su éduquer correctement James, jamais cela ne se serait produit. Il n'y avait qu'à voir le James Kirkby d'aujourd'hui. Il n'avait plus rien à voir avec l'homme qu'il avait découvert, tremblant de peur et pitoyable sur le Chemin de Traverse. Il avait mûri, et le sens de l'honneur que Xenophius lui avait inculqué à force de le côtoyé, il l'avait acquis, c'était certain. Toutefois, si le chef de clan consentait à laisser Valère mêler James à ses plans machiavéliques, il n'autorisait pas sa mort. Et sur ce point, il serait intransigeant.

Ayant retrouvé quelque peu son calme, il revint s'asseoir en face de Valère, le regard un peu moins sévère. Il observa un instant l'écrin noir que lui avait confié son ami un peu plus tôt, et qu'il n'avait pas eu le temps de mettre en sûreté, puis, après avoir posé un regard entendu dans celui du mage noir, il rangea soigneusement le précieux objet dans la poche intérieur de sa veste, se promettant de le mettre à l'abri lorsque Valère serait parti. Il s'agissait certainement là, d'une manière pour Xenophius d'assurer à Valère qu'il pouvait toujours compter sur son amitié, sur sa confiance. Il s'agissait d'un geste symbolique. Le puissant maître des McGregor conclut d'ailleurs :


« Et pour Breena, je t'offre ma parole. Je veillerai sur elle comme sur n'importe lequel de mes enfants. Quant au présent que je dois lui remettre, dois-je lui donner une quelconque consigne ?»

Xenophius aurait pu pousser plus loin, il aurait pu proposer à Valère de garder l'enfant ici, mais il se doutait bien que si son ami ne le lui avait pas déjà demandé, c'est qu'il avait une autre idée.
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