Être noir et or, c'est toute une éthique ! (pv Alan/Ambrine)

(HJ je le place à quelques jours avant la rentrée, pour plus de cohérence pour la présence de ton perso sur le Chemin de Traverse ^^)

Il y avait des choses que même le temps ou les épreuves ne pouvaient changer. Des lieux qu'on avait envie de revoir autant qu'on avait envie de les fuir à tout jamais. Poudlard faisait partie de ces lieux, il l'avait bien ressenti lors de la commémoration, Pré Au Lard aussi par moment, dans son humeur mélancolique, mais là... cela représentait une place importante de sa fin de scolarité, il y avait été un client régulier pour faire suer Ombrage jusqu'au bout puis les Carrows ensuite. Alan n'avait jamais eu peur des représailles disciplinaires, il en fallait plus pour lui faire courber la tête. Il en avait souffert comme les autres, bien entendu, mais il avait par moment sa fierté qui prenait le dessus sur la prudence. Il en portait encore les marques, même de deux à quatre ans après...

La boutique devant laquelle il était planté n'avait guère changée, et semblait encore très affluente, il grommella quand il se fit bousculer par des gosses trop pressés ! Satanée folle jeunesse qui ne s'excuse même pas ! Il était alors vêtu d'un polo blanc aux armes de la section dans laqelle il étudiait une année de plus à l'Université de Magie Avancée anglaise, celle de magico-soins, dans la section de spécialisation de médicomagie, conjointement à par exemple Hayden, Charlie Weasley et Elanor Levika en années supérieures, ou encore, à son grand plaisir, avec sa meilleure amie Lavande. Elle avait compté dans sa décision finale suite à une très vive hésitation entre magibiologie et médicomagie, passionné des potions qu'il était, mais les soins magiques avaient primé sur la botanique, de très peu, donc il en était là maintenant. Il en était là... bien vivant, grandit en un an, un peu plus mûr... mais il avait encore son coeur d'enfant quelque part qui se réveillait devant cette boutique.

"Pas le temps mais.... raaaaaah c'est trop tentant, doit y avoir pas mal de nouveautés maintenant ! Puis ce sera l'occasion de saluer un ancien collègue rouge et or de Poudlard... non, je n'ai pas... alleeeez ! Bon okay, mais pas longtemps... j'ai tourné la page aux blagues de ce genre moi..."

Soupirant devant sa propre faiblesse à résister à l'appel tentateur de l'un de ses anciens hobbys de Poudlard, les blagues pourries ou pas, il ouvrit la porte et en passa le porche, et fut frappé à la minute où il rentrait dans la boutique d'une puissante vague de nostalgie et de deuil. Il avait l'impression de LE voir, à quelques mètres de là à peine, dans le rayon des fausses baguettes, rieur, avec ses cheveux blonds et ses yeux bruns, avec l'âge de sa mort, dix-huit ans. Il allait sur ses 19... il allait sur eux... vers eux... Inquiet, il fit un pas de plus, nerveux, inquiet, soufflant :

"Patrick ? C'est..."

Il eut l'impression que la silhouette changeait de rayon, alors pour voir s'il n'hallucinait pas, il se précipita au croisement des rayons, se frayant un chemin tant bien que mal dans la marée des plus ou moins jeunes clients de la boutique. Mais le "fantôme" n'était plus là... il avait du rêver... soupirant, il décida de se concentrer sur le rayon où il se trouvait, des classiques qu'il avait bien connu, souriant avec intérêt et bons souvenirs mêlés :

"Ah oui, je me souviens... la potion pour simuler un mal de tête ou de ventre ! C'était une idée géniale pour sécher les cours que celle là !"

Il eut l'impression de voir une petite fille non loin de lui, semblant chercher quelque chose ? Il eut un léger soupir : il n'aimait pas les gosses, mais son bon fond se demandait si elle s'était perdue...
(cela te va ? ^^)

Ambrine n’était pas une peureuse. Elle n’avait peut-être pas un courage prédominant dans son caractère comme un gryffon, et il serait faux de dire qu’elle était une forte tête, mais l’enfant était loin d’être une petite nature. Elle n’avait plus peur du noir depuis des années déjà, avait plusieurs fois tenté au grand désespoir de sa mère, d’élever araignées, couleuvres, gnomes et autres furets (sans grand succès), passait sa vie perché sur un balai à des hauteurs vertigineuses et n’avait pas peur de sortir la nuit dans le bois situé derrière chez elle pour prouver à son frère et ses cousins qu’elle était une grande fille. Oh bien sûr, elle avait ses phobies propres, comme celle des clabbert, ou encore celle de se retrouver coincé sous la glace d’un étang gelé. Mais sa naïveté dû à son jeune âge lui permettait de croire qu’elle n’aurait jamais à se retrouver dans une situation aussi terrifiante. Jamais ? Oui, elle y croyait. Mais ça, c’était avant…

A vrai dire, c’était le cas jusqu’au moment où elle reçu son insigne de préfète. Elle n’avait pas vu venir le coup et ça avait été un uppercut bien placé et douloureux. Elle n’était pas sûre de vouloir être confronter à autant de responsabilité à son âge. Elle était petite, naïve, sans doute trop gentille et manquait clairement d’autorité. Elle ne pensait pas avoir les qualités neccessaire pour assumer ce rôle si important. Mais comme l’avait dit ses parents, c’est en battant qu’on devient batteur. Et puis, ce n’était pas comme si elle avait vraiment le choix…

La rentrée approchait à grand pas. Le temps de parcourir le chemin de Traverse à la recherche des fournitures scolaires aussi, par la même occasion. C’est ainsi qu’un matin, sa mère vint la reveiller tôt pour arriver avant les heures les plus influentes sur le fameux chemin. C’est dond fatiguée et déprimée (comme elle l’était depuis la récéption du fameux insigne), que l’enfant se rendit à Gringotts avec sa maman pour retirer l’argent neccessaire, ainsi qu’un petit plus pour que la petite se fasse plaisir, un cadeau de ses parents pour la recompenser pour sa nomination au rôle de préfète. Youpi…

Ambrine n’hésita pas longtemps. Cet argent, elle savait exactement comment le dépenser. Aussi, dès qu’elle en eu la possibilité, elle laissa sa mère se charger d’acheter les fournitures « obligatoires » pour se diriger vers sa vitrine préférée, celle du magasin d’accessoires de Quidditch. Elle entra donc, alla embrasser son père derrière le comptoir et s’empressa de se diriger droit sur un accessoire bien précis : Les gants. Element indispensable pour avoir une bonne prise sur le balai et ne pas perdre de doigts en cas de temps trop frais. Elle se saisit d’une paire en peau de dragon, la meilleure paire rapport qualité/prix selon le mag « Quidd’actu », et retourna auprès de son père. Il lui manquait quelques galions dans sa bourse pour se payer ce genre d’accessoire, mais elle avait l’immense chance d’avoir un super papa. Et puis, ce n’était pas comme si elle abusait de ce privilège. Sortant plusieurs piécettes de son porte-monnaie mordeur sous le regard moqueur de son paternel, elle les déposa sur le comptoir, empocha la « monnaie », embrassa et remercia chaleureusement et sorti, fière et plus heureuse qu’elle ne l’avait été depuis plusieurs jours. Il lui restait même de quoi s’acheter quelques farces. Finalement, ce n’était pas une si mauvaise journée.

Se dirigeant droit vers la boutique des Weasley, plus resplendissante que jamais, elle s’engouffra à l’intérieur, bavant d’ors et déjà sur les différents et nombreux objets. Elle n’avait pas osé s’en procurer l’année dernière, c’était sa première année après tout, il aurait sans doute été mal vu le fait qu’elle commence ses études de sorcellerie avec, dans sa valise, assez de crème canari pour transformer tous les poufsouffles pour plusieurs jours, ou un assortiment de nougat néansang, pastilles de gerbe et autres petits-fours tourndeloeil. Non, ça ne se faisait pas. Aussi, elle espérait pouvoir s’amuser un peu cette année. Déambulant à travers les allées, elle souriait en imaginant les soirées de fou qu’elle pourrait passer avec les filles de son dortoir avec tous ces bidules ! Mais avant ça, il fallait qu’elle sache l’argent qu’il lui restait. Enfonçant sa main dans sa poche, elle en sortit son porte-monnaie. Un petit « cling » l’obligea à detourner son regard des marchandises pour le poser vers la source du bruit. De sa poche était tomber un insigne, précieux et pourtant maudit…

Elle se pencha donc pour le ramasser, prenant grand soin de garder son poing fermé. Est-ce qu’elle pouvait, au final, vraiment se permettre ? Son nouveau rôle n’était peut-être pas ce qu’il y avait de mieux pour penser à s’amuser. Mais en même temps… Une toute petite fausse baguette ne pouvait pas faire de mal… Si ?

Elle avança sans s‘en rendre compte, ses yeux brumeux faisant des aller-retour entre les bidules, choses et autres machins et son poing, qu'elle ouvrait périodiquement pour voir son contenu avant de le refermer aussi sec. Un air triste se grava dans les trais de son visage, et elle se perdit dans l’infinité de ses pensées, avançant toujours, très lentement, comme si elle cherchait un repère, quelque part.

Un léger "cling" le frappa aux oreilles alors qu'il examinait la fameuse potion inventée par les frères Weasley, ses idoles de ce temps là, et le surtout de sa rêverie mélancolique et sacrément amusée avec les années supplémentaires qu'il cumulait à présent, achevant d'ici l'an prochain une nouvelle dizaine d'années d'âge... c'est comme le bon vin, le meilleur des vins étant celui qui avait reposé le plus longtemps dans les cuves, pour le temps de cultiver ses arômes et sa puissance. Son père comparait souvent les connaissances et l'expérience humaine de cette manière son père était un grand buveur, c'est vrai, et son fils aîné - lui même - avait récupéré en partie cette tare les rares fois où il était réellement ivre, bien que cela n'arrivasse guère souvent. Revenons en à la perturbation sonore qui l'avait arraché à son émerveillement : son ouïe un peu affinée put distinguer la matière de l'objet tombé non loin de son emplacement actuel, probablement du métal, assez léger vu le son modéré de "cling" d'ailleurs. Sans doute une mornille ou autre pièce de monnaie assez légère, ou un badge comme les jeunes aimaient accrocher à leurs sacs de cours. Quoiqu'il en soit, cela avait attisé sa curiosité. Un peu fâché de la distraction, il tourna sa tête dans une direction pour chercher le ou la fauteur-se de troubles. Mais il y avait bien trop de monde pour qu'il puisse distinguer quoi que ce soit à gauche, et à droite...

Ah mince, gamine en vue Âge supposé ? Entre la onzaine et la douzaine : haute comme trois pommes, visage encore juvénile - joues légèrement rondes d'enfant, yeux innocents, visage en forme bien typique - une petite fille par excellence, aux cheveux bruns coupés au carré et aux yeux bleus décidément bien tristes. Mais sérieux, comment réussir à être triste dans un magasin de farces et attrapes, temple du rire, où les disciples de cette religion viennent s'adonner quelques instants dans cette contemplation des reliques inventées par les papes Weasley ou parfois se fournir de ces objets sacrés comme pour mieux en répandre l'influence. Un gamin tout seul, c'est insupportable, mais une gamine avec une telle bouille aussi triste, ça c'était moche franchement - on ne pouvait pas continuer comme cela sans rien faire même en n'aimant guère les gamins pré-pubères - il se redressa et s'avança vers elle - espérant cette fois que son apparence imposante ne la ferait pas fuir comme avec les gamins alphas - avant de se rendre compte qu'elle allait trébucher, à être perdue ainsi dans ses pensées, dans le sac de courses de quelqu'un et il s'écria tout en saisissant rapidement sa baguette vers le très dangereux obstacle - un du type qu'il méprisait le plus, lui même parfois très étourdi à ses heures :

- "Attention ! Evanesco sac de courses !"

Il aurait bien pu le faire en mode classe c'est à dire sans utiliser la parole et sans employer sa baguette magique, mais bon, se connaissant un peu maladroit sur les bords, un mister catastrophes en puissance , il préféra ne pas prendre de risques et donc le fit en formulé et avec sa baguette de bois de mimosa, ne sachant pas si le sac était plein à rabord ou pas, et le déplaça au bord du rayon suivant pour éviter la chute, sans - alléluia - ne rien perdre en chemin lors du déplacement et exaspéré il s'approcha d'une jeune femme assez vexée que son sacrosaint cabat fusse déplacé et il répliqua fermement et un peu sèchement :

- "Oh ça va hein, deux minutes ! C'est pas la mort, deux mètres plus loin ! Quelle idée aussi de le laisser traîner au beau milieu du passage ! Vous pourriez blesser quelqu'un ainsi ! Oui madame, moi aussi madame... non madame... mais ce fut un réel plaisir madame ! Au revoir et mauvaise journée, madame !"

Encore râlant, il se tourna vers la gamine perdue dans ses nuages et consentit à améliorer son humeur, un léger sourire poli aux lèvres tout en faisant remarquer sur un tout autre ton, plus posé et amical :

- "Tu devrais faire gaffe à ce qu'il y a devant toi, avec une telle affluence cette boutique est truffée de pièges ! Mais t'as l'air triste... quelque chose ne va pas ? C'est drôle de voir quelqu'un de triste en un tel lieu consacré au rire ! Une boutique merveilleuse, tu ne trouves pas ?"

"Attention ! Evanesco sac de courses !''

Hein ? Qui quoi ? Les deux yeux bleus et ronds de la jeunette regardèrent passer un cornet plein qu'elle n'aurait sûrement jamais remarqué sans l'intervention bruyante d'un inconnu. Sans doute une mauvaise blague. Ou alors, tout autre chose. L'enfant n'avait pas tout de suite percuté qu'elle aurait pu, elle aurait dû s’emmêler les pieds dans cet obstacle, ce coffre aux mille trésors. Cherchant du regard celui qui s’avérait être son sauveur, elle sautilla sur place pour pouvoir voir au dessus des étalages, au dessus des couleurs. Trop petite. Elle avait l'habitude. Aussi, au lieu de s'accrocher à sa vue, elle se contenta de laisser travailler ses oreilles, et c'est ainsi tout naturellement qu'elle se dirigea vers un grand, un vieux d'un point de vue purement infantile.

- "...la mort, deux mètres plus loin ! Quelle idée aussi de le laisser traîner au beau milieu du passage ! Vous pourriez blesser quelqu'un ainsi ! Oui madame, moi aussi madame... non madame... mais ce fut un réel plaisir madame ! Au revoir et mauvaise journée, madame !"

Elle regarda avec de grands yeux étonnés cet étrange personnage. Il faisait un peu peur, mais il lui avait éviter bien des galères. Son insigne bien caché dans sa paume qui prenait petit à petit la forme de ce dernier, elle attendit sagement que l'homme adulte finisse de crier sur la petite dame. Mais qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui dire ? Il ne pas franchement rassurant. Elle n'avait pas vraiment envie de rester avec lui. Elle aurait préféré vagabonder dans les rues du Chemin de Traverse, tenant la main de sa maman qui aurait été ses yeux, puisque les siens étaient bien trop brumeux pour effectuer leur fonction première : voir. D'un coup de manche, elle effaça de son visage le surplus de larmes et consentit à sourire lorsque le garçon se tourna vers elle. Elle s’apprêta à dire quelque chose, n'importe quoi pour le remercier. Mais elle n'en eu pas vraiment le temps.

- "Tu devrais faire gaffe à ce qu'il y a devant toi, avec une telle affluence cette boutique est truffée de pièges ! Mais t'as l'air triste... quelque chose ne va pas ? C'est drôle de voir quelqu'un de triste en un tel lieu consacré au rire ! Une boutique merveilleuse, tu ne trouves pas ?"

Touché. Et en plein milieu. Son sourire forcé s'écoula de son visage comme si une lingette démaquillante était passé par là. Non, elle ne devait pas pleurer. Pour garder une ébauche de coquille protectrice, elle baissa la tête. Comment se sortirait-elle de là ? Son éducation l'obligea à rester là et à répondre. Mais répondre quoi ? Elle ne connaissait pas ce garçon, ni de Merlin, ni de Morgane. Oh comme il était difficile de masquer ses peurs... Après plusieurs secondes tête baissée, elle leva le nez et consentit à répondre...

Oui, c'est une boutique cool... Merci pour le sac. Dis, t'es à Poudlard toi ? Moi ouais, à Poufsouffle. Et j'ai été nommée préfète...

Finit-elle en un sanglot qui fit tomber de ses yeux trois petits cristaux liquides qui coulèrent le long de ses joues.

- Mais j'suis trop petite, y'a personne qui m'écoutera. Et en plus, les grands, ils me marchent toujours sur les pieds quand je suis dans les couloirs, et quand j'aurais ça – elle ouvrit sa main rougit, présentant le précieux objet à l'inconnu - accroché sur ma robe, ils en profiteront pour me faire encore plus mal parce que je suis pas assez forte pour les disputer.

"Oui, c'est une boutique cool... Merci pour le sac. Dis, t'es à Poudlard toi ? Moi ouais, à Poufsouffle. Et j'ai été nommée préfète..."

Bon elle n'était pas muette au moins tant mieux ! Bien qu'elle semblait le craindre un peu... pourquoi était-il toujours aussi intimidant pour les gosses hein ? il la rassura d'un sourire amical et compatissant, alors que les gens reprenaient leur petite vie et leurs courses effrénées. Pfft les gens, malpolis et narcissiques je vous jure ! Il se baissa légèrement pour sembler un peu moins effrayant, de sa taille de géant de presque vingt ans et la toute petite jeune demoiselle de la douzaine grand maximum et lui répondit d'une voix chaleureuse et légèrement impressionnée :

- "C'était ma boutique préférée et elle le reste toujours, bien que j'y viens beaucoup moins souvent. Peut-être ai-je bientôt passé l'âge en théorie... mais que veux-tu, je ne peux me passer d'un vieux hobby comme celui là ! J'pensais passer le bonjour à mister Weasley aussi, mais visiblement il doit être débordé..."

Il rit légèrement, tout en écoutant la suite des propos de la demoiselle, et reprit en répondant aux questions qu'elle venait de lui poser tout en répliquant d'une voix rieuse et bon enfant :

- "Ah non, je ne suis pas à Poudlard, je suis un ancien ! Cela va faire un an et demi maintenant que j'ai quitté l'école avec mes Aspics en poche ! Ah, une petite Poufsouffle ? Tu peux en être fière, tu sais, c'est vraiment une bonne maison ! J'y étais moi aussi, avant... et j'y ai passé de très bonnes années ! Tu es... en deuxième année je me trompe ? Le même âge que ma frangine, bien qu'elle soit avec les sang et or elle... et déjà préfète ? C'est étonnant à un si jeune âge... mais tu sais... ils ne le donnent pas si facilement, cet honneur, alors..."

Alan reprit un visage plus sérieux. Pauvre gosse, déjà si jeune et préfète... Kaelir ne s'en remettrait pas s'il l'entendait probablement, c'était du jamais entendu. Manu serait surprit, aussi probablement... mais bon, ils devaient savoir ce qu'ils faisaient. Il posa ses yeux noirs sur l'insigne brillante dans la main rougie de la petite fille. Rougie, donc fortement serrée. Serrée donc tension, et donc souci créant la tension. Il posa son regard autour de lui, il croyait comprendre un pan du problème, et essaya de son mieux de la conforter de son mieux :

- "S'ils t'ont accordé cet honneur, c'est qu'ils te pensent capable de l'endosser dignement. Ce n'est pas comme une condamnation... du moins pour les profs. Des fois ils comprennent vraiment pas les effets secondaires de ce genre de trucs... toutefois, y a un truc plus important que cette insigne. Du moins, aussi important dirons-nous..."

Il eut alors un sourire mi-espiègle mi-sérieux tout en refermant la main de la petite sur l'insigne de sa main gauche, avec douceur mais fermeté, et ses yeux noirs scintillaient avec vivacité et entrain :

- "Tu n'as pas à te faire marcher dessus par les grands. Il faut que tu réussisses à te faire respecter. Ils ont la force avec eux, mais souviens toi de cette sage fable : l'ogre se fait battre par un chat. Sois plus futée qu'eux, et tu gagneras à tous les coups. Si le prof Flitwick y parvient, pourquoi pas toi ? Il semble avoir déjà entendu Flitwick parler de Recurvite pour faire taire les insolents. Du savon dans la bouche... ou un petit crochetus innocent. Ah, le Rictusempra, encore mieux, une valeur sûre ! Je disais donc, ils ont la force, mais je suis certain que tu es plus futée qu'eux, petite noir et or. Et rappelle toi que la magie est la meilleure amie de la justice, si besoin est. Ou sinon... tu as de quoi trouver ton bonheur ici. Bien que j'avoue, ce n'est pas très catholique de ma part de te dire tout cela ! J'ai sans doute été un trop mauvais garçon dans ma jeunesse..."

L'étudiant se redressa, le sourire toujours aux lèvres, avant de continuer à essayer de dérider la petite toute triste en lui montrant un autre aspect des choses et de la vision de la vie :

- "Quoiqu'il en soit, t'es préfète, ok, mais tu reste aussi une petite fille, tu as le droit de t'amuser un peu toi aussi ! Il n'y a pas que les bombabouses ici... puis si tu connais les nouveautés et les classiques, cela t'aidera dans ton boulot. Allez, détends toi un peu, tu n'y est pas encore, vis les choses au présent. Que dirais-tu de voir ce qu'ils ont en magasin ? La vie serait bien morose si on ne s'autorisait pas un peu de petits plaisirs dans la vie !"

Il lui fit un petit clin d'oeil malicieux avant d'attendre sa réponse tout en espérant avoir réussi à la détendre un tout petit peu, affreusement gauche sur ces choses là par moment. Et il se promit que s'il le pouvait, il lui changerait au moins les idées quelques temps en cette fabuleuse boutique de farces et attrapes. Il jeta un petit coup d'oeil autour d'eux, toujours fasciné par l'atmosphère de l'endroit, avant de glisser avec curiosité tout en examinant un échantillon d'un regard amusé et passionné :

- "Il y a une farce que tu préfères parmis toutes ? Personnellement, la poudre d'obscurité et la fausse baguette magique étaient mes préférées. La première pour s'enfuir en cas de difficulté, la seconde pour faire rire ma frangine quand elle était mioche. La bombabouses, salissante certes, était pratique aussi ! Mais tout est fascinant ici... sinon, à part les farces et attrapes, y a quelque chose d'autre que tu aimes bien ?"

L'enfant avait les joues humides, les lèvres salées et les yeux brumeux. Mais apprendre que le jeune homme était un Poufsouffle la rassurait. Entre blaireaux, on se comprenait, n'est-ce pas ? Et même s'il était grand et qu'il faisait un petit peu peur quand même, Ambrine pensa qu'elle pouvait lui parler sans qu'il se moque d'elle. Et puis, de toute façon, elle pleurait déjà devant lui, une limite interdite qu'elle avait franchie. Première et dernière fois, promesse d'Illunia. D'ailleurs, d'un bon coup de manche, elle ressuya ses joues, ses yeux, puis prit un mouchoir et, bruyamment, se moucha. Enfin plus présentable, elle leva le regard vers ce grand Poufsouffle. Quelque chose d'important disait-il ? Ambrine ne voyait pas trop de quoi il voulait parler. Pour ele, il n'y avait rien de plus important, de plus stressant que ce rôle, même le quidditch n'arrivait pas à la libérer, à retirer, même l'espace d'un vol, cette boule au ventre qui lui déformait les boyaux et appuyait sur son cœur fragile d'enfant. Alors, curieuse, elle le regarda et, timidement, s'adressa à lui :

- Ah bon ? Y'a quoi ?

Pressant sa main pour la refermer doucement sur l'insigne, le jeune homme continua. Il parla d'un ogre, d'un chat. Une fabe ? C'était quoi ça ? Pas sûre de comprendre, l'enfant l'écouta jusqu'au bout, retenant quelques unes de ses astuces. La magie est la meilleure amie de la justice. Euh... Ambrine aviat des doutes là-dessus, mais elle acquiesa d'un leger mouvement de tête. L'idée de se servir de farces et attrapes, ça par contre, c'était un concept qu'elle appréciait et auquel elle adhérait. Si elle n'avait pas tout compris au précédent couplet, celui-ci lui paraissait très clair. Levant la tête en même temps que le garçon se relevait, elle approuva quand il lui demanda si elle voulait voir le magasin. C'était pour cela qu'elle était venue de toute façon, n'est-ce pas ?

- "Il y a une farce que tu préfères parmis toutes ? Personnellement, la poudre d'obscurité et la fausse baguette magique étaient mes préférées. La première pour s'enfuir en cas de difficulté, la seconde pour faire rire ma frangine quand elle était mioche. La bombabouses, salissante certes, était pratique aussi ! Mais tout est fascinant ici... sinon, à part les farces et attrapes, y a quelque chose d'autre que tu aimes bien ?"

-Euh... J'aime bien leurs partilles en général, c'est marrant. Une ois, mon frère en a donné un à mon cousin, et il s'est retrouv » avec des boutons partout sur le visage ! C'était marrant, même si ça fait un peu peur au début. Sinon, j'aime bien leur voiture volante, leur pendu réutilisable, parce que ça me fait penser à l'effet que ça fait de marquer au Quidd quand je trouve le bon sort. Mais mon grand cousin, il est bien plus fort que moi. Et y'a leur boursoufflets qui sont trop mignons ! Mais ma maman veut pas que j'en ai un. J'sais pas pourquoi.

L'enfant repensa au canari qu'elle avait eu étant petite et qu'elle avait martyriser sans raison avant que celui-ci ne fugue. Elle ne l'avait plus jamais revu.

- Et à part tout ça, j'adore le Quidditch. Tu sais jouer ? J'ai acheté mes nouveaux gants dans le magasin de mon papa, ils sont trop cool. Tu faisais parti de l'équipe de Poufsouffle quand t'étais à Poudlard ? Ca te dirait qu'on joue un jour ?

"Ah bon ? Y'a quoi ?"

L'innocence de la gamine, même pour un "infantiphobe" ~~et si cela n'existe pas j'invente ce néologisme, d'abord~~ comme le grand dadais en deuxième année de magicosoins. Il sourit légèrement, avec une très grande légèreté de ton, avant de reprendre d'une voix badine et tranquille, joyeuse à la petite fille :

- "Que tu restes toi-même et que tu profites de la vie autant que possible ! Le voit pas comme une corvée et essaye de te détendre, ça va aller tu verras... les quelques personnes que j'ai connu comme préfets l'ont pas mal vécu et sont toujours en un seul morceau, je peux te l'assurer. Il parait que le métiers rentre vite en plus... 'Fin moi je l'ai jamais été, alors !"

Il vit alors ensuite la tête qu'elle tirait avec ses références et éclata franchement de rire, avant de rétorquer sur un ton sincère d'auto-dérision, ébouriffant lors de son tic nerveux habituel ses cheveux déjà naturellement complètement en bataille :

- "Ah ha... sorry, j'oubliais que de ce côté ci de l'Angleterre, les fables de La Fontaine et les contes de Perrault... heureux gens, d'ailleurs ! On m'a bassiné avec ces trucs dans mon enfance... n'y prêtes pas attention, ce n'est guère important. Tu devrais juste te souvenir qu'en cas de besoin de te servir de ta tête, c'est vachement efficace."

Puis la petite demoiselle des noirs et or sembla reprendre de sa candeur et de sa joie quand ils revinrent sur le sujet du jour : le magasin de farces et attrapes... en même temps, qu'est ce qui pourrait mieux rapprocher un ancien fraudeur noir et or maintenant étudiant farceur et une petite fille des blaireaux ? Je vous le demande... Alan eut un sourire enchanté - rarissime avec les gosses d'ordinaire, c'est dire ! - l'écoutant avec attention tout en se souvenant de ces petits outils fort utiles ou fort amusants de sa propre époque et eut une pensée pour Feu Fred et Georges, regrettant de ne pouvoir voir le second aujourd'hui, au moins pour le saluer. Puis la discussion prit un autre cours tout aussi agréable pour l'ancien pouffy alors que la petite Ambrine annonçait :

"Et à part tout ça, j'adore le Quidditch. Tu sais jouer ? J'ai acheté mes nouveaux gants dans le magasin de mon papa, ils sont trop cools. Tu faisais parti de l'équipe de Poufsouffle quand t'étais à Poudlard ? Ca te dirait qu'on joue un jour ?"

Un sourire mélancolique vint quelques instants border ses lèvres, alors qu'il se souvenait des matchs partagés entre autres dans l'équipe avec Manu - son collègue batteur préféré - et Kael, qui était si ses souvenirs étaient bons le plus souvent poursuiveur, avant que lui-même ne dusse abandonner le sport par contrainte sous la tyrannie de la grosse truie rose aux mille chats - amis poètes, bonsoir ! - et répondit avec enthousiasme :

- "Ah le Quidd, en même temps, j'connais peu de personnes qui n'aiment pas cela, au moins à regarder... ton père est donc le responsable du magasin sur le chemin ? T'as bien de la chance, tu sais ! Oh oui, j'ai joué quelques années dans l'équipe des pouffys, précisément trois et demie, avant qu'une satanée bonne femme se croyant directrice ne me l'interdise. Tu es à quel poste ? Moi, j'étais batteur, et je dois t'avouer que si l'occasion se présente, je ne serais que plus ravi de dépoussiérer mon Nimbus 2000 et remettre mes vieilles affaires au besoin, tâter du cognard avec ma bonne vieille batte... Oh, pourquoi pas ? Je continue toujours de voler en cours, mais si l'occasion se présentait, cela me dirait bien oui !"