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 [Thème Trois] Qui a parlé de vacances comme les autres ? [MIS]
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  • Alan Desoya
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MessageSujet: [Thème Trois] Qui a parlé de vacances comme les autres ? [MIS]   [Thème Trois] Qui a parlé de vacances comme les autres ? [MIS] EmptyVen 23 Déc - 22:19:32

* Titre : Qui a parlé de vacances comme les autres ?
* Thème choisi : Thème Trois, Etudiant
* Personnage(s) : Alan Desoya , Lavande Brown , Susan Desoya ("Maman") et Honor Desoya et autres

* Résumé : Peut-on imaginer des vacances "calmes" et "normales" dans la peau de Alan Desoya ? Soit, imaginons, en cette année 2000, ce que pourraient être ces vacances-types. Mais, nous parlons de Desoya après tout, il faudra toujours un élément perturbateur. Enfin, une amie arrivée de manière imprévue pour le sortir de son ennui !

* Cadre : Angleterre, Brighton
* Année : 1999/2000
* Complet : Oui (3/3)
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(HJ : Les autres personnages comme Lavande feront leur apparition au prochain chapitre, là je mets en contexte. Enjoy !)

Chapitre Un : Home sweet home... is it realy home ? Repetition of the same ritual... just as always...

Et une de plus. Une année supplémentaire qui s'achevait, la seconde année de magico-soins. Comme l'année passée, il n'avait guère fournit d'efforts, quoiqu'un peu plus, mais il avait obtenu son année, sa première année de spécialisation en médicomagie. Médicomage, c'est comme le médico, le bon toubib, c'est un beau métier, c'est bien, il n'y en a jamais assez... un beau métier certes, mais éprouvant au possible, et encore, il n'était qu'au début de sa réelle formation... qu'au début...

" Salut Manu, Sean, Tomas ! Bonnes vacances, à l'année prochaine ! Oui, Lavande, oui je sais, je t'écrirais et je me tiendrais le plus possible à l'écart des ennuis ! Faites pas trop de conneries cet été, hein ?"

Des paroles assez aisées à dire, mais si lourdes de sens. Manu ne serait plus à l'UMA dans deux ans, comme il entamerait l'année prochaine sa cinquième et dernière année d'étude dans la section académique de l'Université de Magie Avancée. Troisième année pour eux, et pleins de projets dans la tête. Teenage Dreams... ? Mouais, cela dépend. Quand on sait que des tarés courent encore dans les rues anglaises sorcières, il se préoccupait davantage pour sa frangine, qui terminait avec honneur sa troisième année chez les sang et or de la mythique et prestigieuse école de magie anglaise, j'ai nommé Poudlard. Et voilà qu'il se retrouvait, par transplanage, avec ses propres valises ensorcelées, près de la gare de Londres, et qu'il rejoignit en moins de temps qu'il ne fallut pour le dire le quai 9 3/4 qui recevait en temps de vacances le Poudlard Express transportant les élèves de l'école, la seule jonction pour eux entre le monde moldu et le monde sorcier. Et voilà, il devait encore la cueillir, s'occuper d'elle, la supporter, la...

"Alan ? Graaaaand Frèèèère !"

Et voilà la bombe de douze ans venait d'être lâchée, une fois sur le quai, et lui faisait de grands signes joyeux, entourée par des amis de son âge qui le regardaient avec curiosité et méfiance. Il détestait les gosses, bon sang... bon sang qu'il les haïssait au possible. La même chose depuis deux ans maintenant. La même routine. Sauf que les places avaient été inversées : ce n'était plus lui qui était attendu par ses parents et sa frangine, mais lui qui attendait sa sœur pour rejoindre le foyer maternel ensuite. La routine des vacances en quelque sorte. Deux mois d'horreur en prévision : il ne verrait son père qu'une semaine, le premier mois occupé par des visites de la famille - moldue of course et ne connaissant rien de la magie, leur mère bannissant toute forme de magie - et des horreurs qui servaient de cousins - cousines...

- "Salut la p'tite... bon voyage ? Allez, magne toi un peu, file moi tes valises et la cage de ton rapace, je conduirais les charriots... oui, je sais, je suis plus chargé que d'habitude, mais faut bien que je m'occupe..."

Il était dur en apparence, mais un sourire se dessinait quand même sur ses traits plus secs que l'année passée... tiens, il est vrai que sa mère ne l'avait pas vu après son rituel secret d'animagus... comment allait-elle réagir ? Il n'avait pas vraiment envie d'aller la voir, mais y avait la p'tite, et il refusait tout bonnement de la laisser seule face aux terribles cousins qui arriveraient ce soir. Semblant de solidarité fraternelle, quand même... au moins sur ce point. Puis de retour dans un endroit calme et désert de leur connaissance, Alan les transplana avec tout leur barda - transporté par lévitation par la suite - dans leur jardin, de la maison maternelle de Brighton - qui était entouré de très grandes et épaisses haies, donc aucun risque d'être vus par les voisins - et le frère et la sœur revinrent par la porte de derrière. Heureusement aussi le beau temps était de mise, ils ne furent pas trempés et tout... ce fut sa sœur qui rentra la première, avec un ton carillonnant, tous deux ayant revêtu leurs tenues moldues :

"Maman, je suis là ! Tu ne devineras jamais qui est..."

"Bonjour petite cousine Honor ! Tu nous as manqué, on pourra s'amuser ensembles, tous les trois !"

Ces voix... la petite s'était immobilisée sur le paillasson, comme attristée par ce qu'elle voyait, et un peu apeurée, alors en soufflant fortement il s'approcha, posant une main sur son épaule, alors que les deux terreurs Parry - Nom de jeune fille de leur mère, et présentement leurs cousins jumeaux Anthony et Johnathan - aux deux têtes d'un brun presque blond foncé s'approchaient de la petite d'un air menaçant. Devant le silence général qui s'était installé dans le salon - car oui, il y avait son oncle et sa tante aussi, qu'il n'aimait guère et réciproquement - car il avait sa petite réputation en dépit du mensonge sur l'enseignement qu'il recevait depuis bientôt une dizaine d'années - il eut un sourire froid et politiquement correct, surjouant volontairement sur la politesse :

- "Hello m'man, tout le monde ! Cela faisait un moment que je ne vous avais pas vu, quel hasard vraiment ! Vous m'avez manqué vous savez... Silence ? Et bien dites-donc, ma visite surprise vous étonne-t-elle à ce point ? Maman, on monte, on vous rejoindra plus tard, d'accord ?"

[...]

Le quotidien. Sinon que l'ordre revenait dans la maison, entre les cousins et sa sœur cadette, ces derniers n'osant pas l'embêter en présence de son frère aîné qui était devenu assez intimidant avec les années et ne se laissait plus faire. Tout était revenu dans le banal quotidien. Les mêmes jours, les mêmes hypocrisies avec les oncles et tantes. Les mêmes...

" Alan, tu peux descendre un moment ? J'ai besoin de toi !"

Voix ferme, féminine et autoritaire. Qui peut monter en puissance rapidement. On parlait donc de Susan Desoya, beauté fatale, femme séductrice et volage. Mais aussi... sa mère, hélas, mère idéale selon sa frangine. Elle n'avait aucune idée... aucune idée... soupirant alors qu'il doit mettre son jeu sur pause, il répond d'une voix basse et lasse en hurlant qu'il arrive, avant de dévaler les escaliers histoire de savoir ce qu'elle lui voulait. Comme toujours, pas grand chose, juste un prétexte pour lui parler. Dans la cuisine, changer une ampoule. Franchement...

" - Qu'est ce que tu veux me dire ?"

Les paires d'yeux sur lui. Des yeux aussi bruns que ceux de sa soeur, avec des cheveux auburns pas très naturels, grande et ni mince ni grosse. Sa mère. Rivés dans son dos alors que la voix de cette dernière demande avec cette franchise toute familiale - du moins de la famille du premier degrés :

"Tu m'as l'air changé... Alan, il t'es encore arrivé quelque chose cette année, n'est ce pas ? Qu'est ce que tu as encore fait ?"

" Rien. Il ne s'est rien passé, pourquoi ? C'est juste que tu m'as à peine vu en deux ans, c'est tout. Tu sais, en deux ans, pas mal de choses peuvent changer..."

"En même temps, si tu passais plus souvent, je ne te ferais pas ce genre de remarques ! As tu mangé sainement cette année ? Les restaurants universitaires sont vraiment les pires question diététique ! Et ta chambre, j'espère qu'elle est propre là bas, maintenant que tu n'as plus ta mère derrière toi pour faire le ménage ! Et que..."

"Arrête, m'man. J'ai plus huit ans, j'ai bientôt vingt ans tu sais. Je peux me débrouiller tout seul. Puis tu sais pourquoi je ne veux pas venir ici. C'est que pour la p'tite que je viens. Elle a besoin de moi. Toi, non, puisque ce type est là pour toi. Je ne veux pas le voir, c'est tout. Je ne peux pas le voir en peinture ce gars..."

"Alan, cela ne se fait pas ! Ce n'est pas correct... ce n'est pas parce que..."

[...]

Ce genre de discussions, de disputes, il y en avait tous les quatre matins, surtout que le jeune homme était de moins en moins discipliné sous la contrainte... refaire son éducation ? Pfft elle avait de l'idée et des faux-espoirs sa mère ! Déjà si elle arrêtait de se conduire comme une moins que rien... une... une catin. Combien d'hommes à son actif après son père ? Il ne comptait plus. Et il ne pouvait toujours pas les supporter. Quoique avec celui là, cela durait étonnement longtemps. Etrange, pas normal. C'était la routine. La ROUTINE. Les vacances de nul. Heureusement, y avait les potes d'enfance moldus pour le sortir de chez lui, lui faire prendre sa moto légère, sortir... sortir d'un nid étouffant qui n'est plus le sien depuis des années. Il avait son propre nid maintenant, il bossait l'été pour se financer sa chambre sur le campus... à quand l'appartement après les études ?

[...]

Un jour, vers la mi-Juillet, alors que son grand frère n'était pas encore rentré d'une commission concernant un ordinateur portable de ses copains, la petite Honor qui aidait sa mère aux fourneaux entendit la sonnette retentir dans la maison. Des visiteurs ?

"M'man, je peux aller ouvrir ?"

"Si c'est encore la voisine, tu lui dis que non, je ne sais pas où est passé son chat, et qu'il n'est pas chez nous."

C'était presque comme un rituel en fait ! La voisine, une vieille dame, égarait toujours son gros vieux chat plein de poils roux, et leur demandait toujours où il était passé. Elle était toujours gentille avec la cadette des Desoya, et il était certain que le retour de l'aîné après presque deux ans d'absence avait eu son petit effet chez le voisinage - plus ou moins agréablement d'ailleurs selon les cas - un teigneux selon certains, un de ces jeunes rebelles qui n'arriveront à rien dans la vie qu'ils disaient ! La petite souriait doucement de victoire : ah s'ils savaient en réalité, que de l'autre côté du miroir de la société anglaise... la petite trottina jusqu'à la porte, un immense sourire aux lèvres, ouvrant la porte lentement tout en claironnant avec énergie :

- "Bonjour ma....dame ! Je... qui êtes vous ?"

La petite fille aux cheveux châtains lui arrivant aux épaules et aux yeux noisettes observa l'inconnue qui se trouvait sous ses yeux, ayant une vague impression de l'avoir déjà vue quelque part sans se souvenir d'où : c'était une jeune femme qui semblait du même âge que son frère aîné, très jolie, avec des cheveux blonds et des yeux bleus célestes, qui savait s'habiller avec classe. Elle tenait un papier entre ses mains, un bout de parchemin nota l'attentive petite fille. La jeune femme allait prendre la parole quand la petite, ne sachant quoi faire, héla sa mère qui ne tarda pas à arriver, évidemment surprise de la visite d'une inconnue - son fils ne courrait pas particulièrement après les jupons des filles à sa connaissance et elle ne faisait partie d'aucune de ses connaissances à elle...

- "Hello... excusez moi, je... je suis bien chez la famille Desoya là ?"

L'air suspicieux, la mère de la quarantaine d'années eut un geste protecteur envers sa cadette, s'avançant vers l'inconnue tout en restant polie et cordiale :

- "Pourquoi cette question ?"

"Et bien, je cherche un ami, qui m'avait indiqué cette adresse... mais je n'arrive pas à déchiffrer précisément ce qu'il a écrit, et du coup je me suis trompée deux fois avant qu'on me réoriente ici... tenez, peut-être que vous arriverez à décrypter vous, moi je rend les armes..."

Mme Desoya prit le papier avec vivacité, et n'eut besoin que d'une seconde pour reconnaître l'écriture - de sale groin de gaucher qui ne s'applique pas - de son fils aîné, et tout de suite se détendit, devenant bien plus chaleureuse alors qu'elle s'exclama en ouvrant totalement la porte, curieuse :

- "Par hasard... tu serais une amie d'Alan ? C'est bien là son écriture ! Je ne te connaissais pourtant pas... Ah, tu es une amie d'université de mon fils, tout s'explique maintenant ! Je suis enchantée de te rencontrer, il est si secret sur sa vie privée que je ne sais rien de ce qu'il fait en période scolaire. Je suis Susan Desoya, sa mère. Le connaissant, il n'a pas du beaucoup te parler de moi et..."

Vous saurez maintenant de qui Alan a hérité de sa terrible verbe et de son côté bavard, alors que la pauvre demoiselle - que je pense vous aurez reconnue - s'en trouvait pauvre auditrice involontaire. Elle eut un sourire gêné avant de parvenir à placer, s'apprêtant à repartir :

- "Oui je me disais que je pourrais lui rendre visite comme je passais dans le coin, mais il n'a pas l'air d'être là donc... ce n'est pas grave, dites lui que je suis passée et..."

Mais à la grande surprise de l'étudiante, "Maman" Desoya s'avança vers elle et la poussa gentiment vers la porte d'entrée, s'écriant vivement alors que la petite faisait les yeux de chiot éploré Yeux pour appuyer les paroles de sa mère :

"Allons allons, je t'en prie, attends quelques minutes, il sera bientôt rentré... en fait il devrait déjà être là, mais bon, tu connais mon fils, la ponctualité et lui sont deux choses différentes. Rentre, fais comme chez toi, je suis ravie de recevoir une amie de mon fils de ce monde qui est le vôtre, c'est si rare ! Et..."

[...]

Inconscient de tout cela, le grand absent du moment saluait ses amis d'enfance, embarquant un pc portable que l'un de ses amis moldus lui avait confié en réparations pour les vacances. Il avait passé une bonne part de la matinée avec eux, discuté d'un bon nombre de choses du monde moldu. C'est quand il consulta la montre de l'un d'entre eux qu'il jura ouvertement, se forçant au registre moldu question insultes :

- "Hell, déjà midi ? Ma mère va encore râler parce que je reviens à la bourre... désolé les gars, j'ai promis d'être at home pour l'aprem. Mike, je m'occupe de ton pc ce week end, je te le rends Lundi en état de marche. C'était sympa les gars, à refaire un de ces quatre"

"Fais gaffe à toi sur la route, Al' ! Je sais que y a pas beaucoup de route à faire, mais les automobilistes conduisent comme des tarés et ne respectent rien, alors sois prudent...."

"Comme toujours, les gars, comme toujours ! Vous me connaissez quand même !"

" Justement Alan, justement, c'est pourquoi on tient tant à te le rappeler !"

"Hey, that was so meany from you ! Alright, see you later guys !"

Conduisant raisonnablement dans la rue d'une des banlieues de Brighton, le jeune homme faisait route jusqu'à chez lui, très loin de se douter de ce qui l'attendrait, ou l'invité surprise par excellence, dans le salon, à bavarder avec les siens tout en dégustant des mignardises maison avec un bon bol de chocolat chaud. Ah que oui il était très loin de s'en douter, tout comme il ignorait combien ses vacances ennuyeuses allaient subitement, de cette simple visite, reprendre des couleurs l'espace d'une après-midi fort sympathique et pas du tout prévue dans son planning des vacances !

(Mots = 2533)


Dernière édition par Alan Desoya le Mer 4 Jan - 20:53:19, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: [Thème Trois] Qui a parlé de vacances comme les autres ? [MIS]   [Thème Trois] Qui a parlé de vacances comme les autres ? [MIS] EmptyMar 27 Déc - 0:13:16

Chapitre Deux : But what the hell are you doing here ?! Good luck, bad luck :

Au fond il ne détestait pas sa frangine : sans elle les vacances seraient réellement d'un ennui d'enfer. Il eut un sourire un peu éteint tout en gardant un œil vigilant sur la route vers le bercail-prison maternel, du moins à ses yeux, à travers la visière de son tout récent casque de moto noir et doré offert par sa meilleure amie à Noël - certaines personnes de ses amis s'interrogeaient sur le choix des couleurs, lui répondait en riant qu'elles ne pouvaient pas comprendre - dont il prenait aussi grand soin qu'à sa bécane elle-même, au fond, le casque avait la même valeur à ses yeux que chaque présent ou chaque objet lié aux quelques amis très proches avec lesquels il avait réussi à tisser des liens particulièrement forts, ou aussi ceux qui pouvaient supporter son caractère parfois difficile et imprévisible, avaient la patience et l'ouverture d'esprit nécessaire pour percevoir son vrai caractère joyeux, plaisantin, chaleureux et espiègle au possible, bien que solidaire - un vrai pouffy dans l'âme - en étant parfois solitaire. Il était un paradoxe complet, et il l'assumait totalement. Sa manière d'être...

Une nuisance sonore vint perturber sa réflexion, alors que derrière lui il pouvait voir dans les rétroviseurs de sa moto le conducteur de derrière lui faire des appels de phares. Pourquoi ? Étonné, il vit que le feu était pourtant vert pour eux au carrefour précédent leur pâté de maisons. Bizarre : il ne gênait personne, il ne roulait ni trop vite ni trop lentement, il était bien sur la file de droite... alors pourquoi ?


"Encore un imbécile d'automobiliste qui ne peut pas supporter les deux roues et qui se croit malin à m'aveugler ainsi... 'tin heureusement qu'on est de jour et que je suis pressé moi !"

Mais il va arrêter l'espèce d'excité du volant derrière ? Non apparemment... bah avec un peu de bol c'était juste un imbécile qui confondait clignotants et feux de routes, donc il en serait débarrassé après le carrefour, toujours vert pour eux, puisque lui allait tout droit pour rejoindre le domicile maternel. Tiens, vérifions, gauche, droite... ah celui de droite roulait un peu trop vite bien que le feu était rouge tomate pour lui. Il allait s'arrêter, non ? 'Tin pourquoi il ne ralentissait pas mais accélérait ? Hell, il est taré ce type ou quoi ? Le jeune homme, perturbé par le klaxon strident et hystérique du chauffard, mit quelques temps à réagir, avant de braquer le guidon de sa moto en sens inverse pour éviter la collision qui promettait assez douloureuse, les doigts crispés sur les freins du deux-roues.

"Hell ! That's nothing but good ! Hey guy, stop right now, can't you respect the signalisation ? What that kind of things always happened to me ! Not good, not good at all, damn it !!!"

Le crissement des freins... la voiture en tord qui se rapproche... les klaxons mêlés... le frôlement de la bagnole... le dérapage à pleine vitesse... les bruits... ne pas tomber... protéger le pc... redresser, redresser... 'tin, deuxième fois que cela lui arrivait en respectant le code en...

[...]

"Et tu vois, il n'a pas toujours été ainsi, aussi... difficile de caractère ! Je peux t'assurer qu'il y a une époque où il était très calme, relativement obéissant et tranquille. C'était à l'école primaire, à Chattam, quand je vivais encore avec son père. Puis il s'est passé un incident à l'école - une histoire de ballon de foot crevé on ne sait trop comment - et il a changé du tout au tout. Et les choses ont été très loin de s'arranger après notre divorce peu avant que la puce ne naisse... je ne dis pas qu'il est devenu un monstre, non, jamais je ne dirais cela d'Alan mais... il a changé. Et continue de le faire... sans que je ne m'en rende compte. Mais tu sais, jeune Lavande, je le trouve plus heureux qu'il n'y a deux ans. Et je suis sûre que c'est grâce à toi et aux quelques amis de là-bas."

Madame Desoya était aussi fine cuisinière que bavarde irrécupérable, une impression que Lavande avait eu dès son entrée et qui ne cessait de se confirmer au fur et à mesure que les minutes passaient, confortablement installée dans un petit canapé biplace aux côtés de la jeune des Desoya, en face de la responsable de famille, son bol de chocolat chaud à la main, approuvant avec un sourire gêné le flot de paroles ininterrompu de la matriarche. Elle sentit alors une main qui tirait gentiment sa manche pour découvrir une petite bouille innocente qui lui glissa alors avec un sourire compatissant :

- "Maman parle beaucoup, encore plus quand elle est heureuse ! C'est qu'on ne reçoit que très peu de personnes ici, encore moins des connaissances de grand frère qui ne soient pas du quartier ou de la ville et..."

"Honor ! Voyons, ne parles pas ainsi de ta pauvre mère ! Ah là là, que vais-je devenir moi entre ton frère et toi, si tu commences à prendre ses mauvaises habitudes !"

Une ambiance rieuse s'installa quelques minutes durant, avant que le silence ne retombe à nouveau, et que soucieuse la jeune femme ne se redresse pour regarder l'heure depuis la grande pendule familiale à l'ancienne :

- "Vingt minutes de retard... il va m'entendre celui-là quand il va rentrer ! Il se moque de moi ! Dix minutes, passe encore, mais vingt ! Ce n'est pas normal, il n'est jamais autant en retard ! Peut-être qu'il a eu une roue crevée ou une panne d'essence..."

- "Maman... tu sais très bien que grand frère t'aurait appelée s'il avait eu un contre-temps ou s'il avait vraiment du retard..."

"Peut-être que son téléphone est à plat... et cette route est si dangereuse, les automobilistes conduisent n'importe comment... pourquoi n'est-il toujours pas rentrée... pourquoi... Oh my god, que se passe-t-il donc ? Honor, reste là, je vais voir !"

Un bruit de crissement de pneus, de klaxons frénétiques, les cris de gens affolés. Lavande se dressa d'un bond, reposant le bol de chocolat chaud à moitié plein avec brusquerie, inquiète mais presque habituée à force des entrées - sorties catastrophes de son meilleur ami, qui avait décidément et continuellement une poisse folle où qu'il aille. Alors que madame Desoya se précipitait dehors, follement inquiète, Lavande allait la suivre quand une petite main la retint doucement, alors qu'un regard implorant vint se fixer dans le sien. Honor... elle se figea donc, surprise, la petite toute tremblante se rapprochant d'elle, murmurant d'une toute petite voix :

"Cela ne concerne pas grand frère, hein ? Il est toujours prudent au volant, Al'... alors cela ne le concerne pas, pas vrai ?"

Lavande entreprit de la rassurer d'une voix douce, prenant sur elle pour résorber sa propre inquiétude, et entreprit de détourner le sujet pour ne pas inquiéter la petite fille plus que nécessaire :

"Ne t'en fais pas, il est grand maintenant, il sait - à peu près - prendre soin de lui normalement. Par contre ta maman n'est pas du tout comme Alan me l'avait fait entendre, je la voyais plus... moins..."

Résorbant ses sanglots d'inquiétude, la technique sembla marcher puisque la petite, détournée de la source de ses soucis, hoqueta légèrement avant de répondre avec un sourire mi figue - mi raisin :

- "Elle s'inquiète pour lui, comme pour moi, mais c'est tendu parfois entre eux... grand frère a du mal à accepter... le... fait que maman rencontre d'autres hommes que... notre père de sang.... ce n'est pas drôle du tout quand ils crient et se déchirent... je déteste cela... ils se soucient l'un pour l'autre mais le masquent en s'inquiétant en faisant... des reproches à l'un et à l'autre... c'est pas cool du tout... mais c'est moins pire... que le silence et l'absence quand il ne vient pas du tout..."

Naturellement, le discours de la petite - bien que décousu, troublé par l'émotion et la tristesse - explicitait bien des choses sur le caractère ombrageux et rebelle du jeune étudiant qui était son meilleur ami : la quasi absence de figure paternelle, brusquement séparée, n'aidait en rien au développement du respect de l'autorité, en supplément du déséquilibre apporté par le nombre d'hommes qui allaient et venaient. Cela ne justifiait en rien sa défiance - et son caractère de cochon et de goujat par moment na - mais cela explicitait un peu. Elle n'insista pas davantage et attendit avec impatience le retour de la maîtresse de maison, avec, elle l'espérait, un Alan pas trop cassé pour une fois...

[...]

Merci le klaxon d'avertissement du conducteur derrière lui, il lui avait sans doute sauvé la mise et permit un atterrissage en douceur dans l'herbe du carrefour, aucune casse pour lui et l'ordinateur qu'il avait protégé de son corps, et le moins de casse possible pour sa bécane. Ouuuf heureusement qu'il avait de bons réflexes et que par instinct il avait eu le réflexe de chuter de la bonne manière pour éviter la casse. Un peu sonné, il se redressa relativement rapidement, repoussant l'aide proposée de part et d'autres :

- "Non merci, je vais bien... oui oui, pas de casse, tout va bien... non ! Pas la peine d'appeler les urgences, fermez ce téléphone immédiatement... tout va bien je vous dis bon sang, vous me donnez la migraine..."

Il entendait des hommes vociférer contre l'imprudence du conducteur de droite, qui en plus venait de s'enfuir, d'autres répétaient le numéro de la plaque d'immatriculation du fuyard - alors en délit de non assistance à possible personne en danger et refusant de faire le constat d'accident - que d'autres encore notaient. Et ça bavassait, et ça traînait. Encore des interrogatoires par la police, de la chianlie totale - décidément des vacances nulles au possible - quand sa mère vint l'aider à se tirer de là, dégageant la route de la masse humaine de curieux et voisins inquiets alors qu'il tirait sa moto du fossé dans lequel elle avait atterrit et la poussait à pied jusqu'à chez lui, n'ayant fort heureusement que quelques hématomes - un coup de bol pour une fois, tout en rassurant sa mère hystérique de colère envers le fuyard, relativisant la gravité des faits et tout...

"... Non mais tous des abrutis au volant ! Tu es sûr que tu n'as rien ? Tu sais, les entorses et fractures, c'est assez vicieux des fois, et je ne te parles pas de la douleur à froid..."

"M'man c'est bon, je t'assure tout va bien. Juste des bleus, j'suis habitué aux gamelles depuis le temps... calme toi, je vais bien, sain et sauf et en un seul morceau en prime ! Et ma moto aussi, juste quelques réparations et elle pourra tourner de nouveau. Roh ne t'en fais pas, je peux enlever le casque, il me donne chaud et je te jure que je n'ai rien..."

[...]

"Arrête maintenant, c'est bon, c'est fini, je n'ai absolument rien. Pas besoin de me faire examiner pour si peu..."

La centième fois qu'il répétait ces mots devant sa mère folle d'inquiétude, alors qu'ils se rapprochaient du porche d'entrée et que Alan déposa sa moto juste devant la porte du garage, mettant l'anti-vol avant de pénétrer à son tour dans la maison, ignorant tout de l'invitée surprise et absolument pas prévenu du choc. Premier constat qui le fit se figer : un sosie ou une apparition sous la forme de sa meilleure amie se trouvait auprès de sa cadette. Deuxième constat : silhouette pas vraiment contente, tendue, inquiète et énervée. Troisième constat : en approche rapide vers lui, menace. Quatrième constat...

SBAF !

Il l'avait pas vue venir celle là ! Il jeta un regard outré vers sa mère, mais ce n'était pas elle, elle était hors de portée, donc son regard s'apaisa en un signe d'excuse. Puis ce n'était pas sa manière de gifler. Il connaissait pourtant bien cette manière de gifler. Bien particulière à quelqu'un de ses plus proches personnes. Aie ça picotait et ça chauffait sur la joue droite... à peine eut-il déplacé son regard que ses yeux noirs accrochèrent une paire d'yeux bleus intenses et furieux bien familiers. Ok, focalisons un peu l'angle de vue. Boucle blondes, cheveux bleus... il recula légèrement, surpris, avant qu'un murmure ébahi ne glisse entre ses lèvres, son casque alors posé à l'entrée :

- "La... Lavande ? Lav' ? C'est bien toi... ?"

"Non, la reine d'Angleterre ! Mais oui triple idiot irrécupérable, Lavande Mélinda Brown, qui d'autre ? Voilà que je viens te rendre visite et que même en vacances tu ne manques pas une occasion de causer du soucis et te faire remarquer ! Et ne me dis pas que..."

"C'est la faute à pas de chance ! J'ai fais aucune connerie, je roulais prudemment et j'étais dans mon droit, pas ma faute si cet imbécile de chauffard a chauffé le feu et... bon okay, on en reste là, d'accord ?"

"Non, hors de question mister Alan Desoya, hors de..."

Mais Lavande fut prise de court quand il eut un regard sincèrement navré et qu'il s'inclina dans un sincère geste de pardon, s'excusant platement mais sincèrement, et assez rapidement pour une fois. Ce qui ne manqua pas d'émerveiller mère et fille, habituées à plus de négation d'ordinaire, et de les amuser grandement. Elles pouffèrent toutes deux alors que le jeune homme saluait chaleureusement sa meilleure amie comme il se devait, la p'tite infernale ne pouvant s'empêcher de déclarer :

"Oh les amoureuuuuux !"

Ce qui ne manqua pas bien sûr, comme prévu par la petite, de faire réagir et rougir le jeune homme, qui gronda entre ses dents le terme de "Horror" d'une manière assez menaçante et effrayante mais s'interrompit aussitôt d'un regard assez appuyé de sa meilleure amie. Alors que sa mère demandait à Lavande, devenue le centre d'attention de la petite saynète, quels étaient ses secrets, Alan racla légèrement la gorge tout en s'asseyant d'un air las, demandant avec une voix faussement ennuyée, alors que Susan Desoya insistait pour que la jeune étudiante reste au moins jusque après le dîner, et personne ne pouvait dire "non" à la jeune femme :

- "Bon ça va, ça va, c'est bientôt terminé le cirque ? Qu'est ce que je peux faire pour m'amender de vous avoir inquiétées une fois de plus ?"

Tous les regards se tournèrent vers l'invitée du jour - priorité aux invités sur ces questions, une tradition de famille - qui réfléchit profondément et longuement, ce qui ne manqua pas de faire doucement râler le jeune homme - elle en faisait exprès ou quoi na ? Rien que pour se venger encore plus, la tricheuse - avant de proposer d'une voix sournoise et taquine :

- "Faire la cuisine de ce soir ?"

Il y eut un profond silence - de stupeur et d'effroi pour l'un ; de stupéfaction amusée pour les deux autres - avant que les deux autres femmes - ah les femmes étaient en majorité, ce n'était pas juste aux yeux de l'étudiant ! - n'approuvent avec force. Se sachant vaincu, écrasé par la majorité, le jeune homme souleva juste dans l'espoir d'échapper à la tâche, et un peu sincère :

- "Heu... c'est bien gentil tout cela mais... pas que j'essaye de me dérober à la tâche... seulement cela fait longtemps que... et...vous ne tenez vraiment pas à vos estomacs ou quoi ?"

(Suite au prochain épisode : mots du chapitre = 2573, total provisoire = 5106 mots)
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MessageSujet: Re: [Thème Trois] Qui a parlé de vacances comme les autres ? [MIS]   [Thème Trois] Qui a parlé de vacances comme les autres ? [MIS] EmptyMer 4 Jan - 20:43:26

Chapitre Trois : From the past, for nowadays, for the future, forever. I will be always here for you:

Pfft pourquoi toujours les hommes qui doivent se prendre les tâches désagréables alors que mesdemoiselles s'égosillaient et pouffaient dans son dos, confortablement installées dans le canapé et le fauteuil du petit espace salon de la pièce. Elles lui avaient rabâché le deal tout au long de la journée - Lavande je te hais, il n'avait cessé de se le répéter mentalement - et le jeune homme était contraint et forcé à la tâche, mais surtout infiniment blasé. Pfft, les femmes, toutes les mêmes ! Il rejeta cette pensée dès qu'elle vint à son esprit : ce n'était pas très gentil, ce n'est pas parce qu'il avait une poisse folle avec les demoiselles et que l'une d'entre elles avait joué avec ses sentiments qu'elles étaient toutes des démones en puissance ou en acte. Il ruminait tout cela, tout de même de bonne humeur quand il se souvint de la bonne après-midi passée, riche en moments de joie simple et de souvenirs mélancoliques. Oui, effectivement, des souvenirs comme sa mère l'avait par accident introduit au cours de la discussion, tandis qu'il prenait sa douche après l'accident avant de rejoindre ces demoiselles...

[...]

On pouvait entendre les tuyauteries se mettre en route d'en bas, alors que le jeune homme était monté à l'étage pour se préparer du change et prendre une douche bien méritées, rafraîchir ses idées et se détendre un peu, laissant Mme Desoya, Honor Desoya et Lavande seules en bas, autour du plateau de mignardises déjà bien entamé. Le silence était retombé, après des discussions sur le beau temps et la vie de tous les jours. L'étudiante avait été marquée du fait que les femmes de la maisonnée Desoya voulaient parler de quelque chose, mais chaque fois, comme s'il pressentait quelque chose, son ami les avait regardé avec insistance et elles s'étaient ravisées, toujours avec un air d'incompréhension sur leurs visages. Maintenant que le chat n'était pas là, les souris pouvaient de nouveau danser, comme disait le si fameux proverbe. Elle comptait bien comprendre ce qu'il se tramait et pourquoi elle ressentait une atmosphère aussi pesante dans un foyer pourtant à première vue des plus chaleureux et normaux qu'il soit. Surtout qu'elle se souvenait de certaines de ses discussions avec Alan durant les années, et des très rares allusions sur sa vie de famille moldue, surtout des critiques assez amères que des  remarques positives, d'ailleurs. Quand elle allait reprendre la parole, prête à se lancer sur le sujet, Mme Desoya - ou Susan comme cette dernière l'avait priée de l'appeler - finit par se redresser du fauteuil, une lueur triste et désolée dans le regard brun doux et délicat qu'elle porta sur Lavande, essayant toutefois de détendre de nouveau l'atmosphère, comme son fils essayait de le faire en cours d'année après un sujet délicat ou un dérapage :

- "Ah là là, je suis désolée, Lavande. Je te rassure, ce n'est pas tous les jours comme cela ! Alan n'est certes pas un garçon facile, comme tu as du t'en apercevoir mais... ce n'est pas toujours facile de recoller les morceaux."

La jeune demoiselle ne savait pas quoi répondre, bien qu'elle comprenait les deux points de vue, partageant bien plus celui de la mère du foyer. Son meilleur ami, elle devait l'avouer, se repliait comme une bête blessée quand il sentait un sujet difficile arriver ou qu'il se pensait agressé, et réagissait ainsi assez stupidement. Elle se risqua toutefois à faire remarquer d'une voix un peu sévère dirigée vers l'absent du moment :

- "Vous ne devriez pas vous en vouloir, Alan pourrait faire des efforts aussi ! Un vrai goujat quand il s'y met ! Moi aussi des fois il m'exaspère avec son petit caractère susceptible, vous savez, mais il reste mon meilleur ami, donc je fais avec..."

La cadette de la famille étouffa un petit rire discret à cette remarque, portant autour du coup le pendentif offert par l'aîné pour Noël. La mère ébaucha un léger sourire amusé par la remarque, de plus en plus sympathisante avec l'amie de son aîné, avant de reprendre d'un air un peu plus détendu et rêveur :

- "Il me rappelle systématiquement son père quand il s'énerve sans prévenir... ou que je le vois bricoler sur son engin ou son ordinateur. Il passe ses journées à cela quand il ne sort pas, et à chaque fois qu'il a essayé de m'expliquer comment cela fonctionnait, j'avoue que j'étais encore plus perdue qu'au début ! Cela l'exaspérait un peu, mais il en riait au final. Mais ne t'en fais pas, on n'en donne pas l'air, mais je t'assure que nous sommes une vraie famille. Je crois qu'il est un peu sous pression des ragots des voisins sur lui ou sur moi depuis que j'ai emménagé ici. Il s'y fera quand il comprendra que cela ne sert à rien d'essayer de les raisonner."

- "Vous disiez sinon qu'il y a trois ans, il s'est passé quelque chose de similaire ? Que des amis sont venus ici ? Si cela ne vous dérange pas, je serais curieuse de..."

Il fallait dire que si Lavande avait rencontré l'une des deux amis supposés et ne la portait pas dans son coeur, la demoiselle était bien plus curieuse d'en apprendre davantage sur le second parti, auquel Alan ne faisait guère de références développées, tout en l'évoquant quelques fois avec mélancolie. A sa grande surprise, la jeune Honor fut celle qui lui répondit la première, avec un enthousiasme auquel elle ne s'attendait pas, comme si elle n'attendait que la bonne occasion pour se joindre à la conversation :

- "Ouiiiii ! C'était lors de son dernier passage des vacances ici, il allait vers sa... sixième année je crois. Il était déjà très préoccupé je n'ai jamais su pourquoi... enfin, ce n'est pas important ! Un jour, tout comme toi, deux inconnus sont venus le demander à la maison, c'était maman qui avait ouvert ! Je me souviens très bien deux, surtout du garçon ! Il avait l'air très gentil et très rigolo. La fille... était plus en retrait. Elle était très jolie, mais c'est comme si... elle n'était pas vraiment du même monde que nous, elle semblait pas à son aise... Cela m'a fait tout drôle d'apprendre qu'elle avait le même prénom que moi, c'était gênant !"

Madame Desoya rit avec bon coeur de la description naïve de la jeune sang et or, et compléta tout en étouffant un léger éclat de rire alors que le souvenir lui revenait en mémoire :

- "La même situation qu'avec toi, Lavande ! Alan était en retard et a eut des soucis sur la route également. Je ne comprends pas comment il s'en est toujours sorti dans une plaie sérieuse... mais là n'est pas le sujet ! C'était un assez grand jeune homme très blond, avec des yeux verts étincelants et vifs, très chaleureux, très souriant aussi. Très joyeux et insouciant. La demoiselle... avait de longs cheveux blonds-roux et des yeux bleus-vert assez saisissants. Naturellement, quand ils se sont présentés comme des amis d'Alan, j'ai pensé qu'elle était la petite amie de mon fils, mais je n'ai rien dis. Quand à leurs noms... attends, que je me souvienne..."

[...]

La douche faisait toujours un bien fou, encore plus quand on avait besoin de réfléchir. Alan le savait très bien et profitait donc pleinement du moment. L'arrivée soudaine de Lavande l'avait un peu troublé, en dehors de la baffe reçue bien entendu. Il s'était rapidement habitué à sa solitude des vacances d'été depuis le départ de ce monde de ses amis, alors forcément cela avait ramené des souvenirs... il songea avec un sourire un peu mélancolique tout en laissant l'eau chaude glisser sur son visage, fermant les yeux :

"Si tu voyais cela, Patrick, tu serais mort de rire. Remarque, fallait vraiment pas grand chose pour que tu sois mort de rire... jamais vu quelqu'un autant rire en une année !"

Lui aussi se souvenait de ce moment totalement imprévu, même s'il aurait préféré ne pas s'en souvenir. Oui, adepte de la politique de l'autruche, ce n'était pas très glorieux mais au moins cela marchait un moment  na . Il se souvint de s'être fait copieusement engueuler par ses amis, qui n'étaient resté que l'après midi avant de l'embarquer avec eux... pourquoi d'ailleurs... ah oui, c'est vrai, les parents de mademoiselle je-suis-belle-et-riche-et-je-le-sais-fort-bien-et-je-le-fais-savoir l'avaient invité chez eux avec scepticisme pour la soirée. Il eut une grimace à cette pensée. Une des pires soirées de sa vie, jamais il ne s'était senti aussi seul dans un monde qu'il ne comprenait pas et refusait d'adhérer et de comprendre. C'était comme une mauvaise comédie. Ce manoir à vous glacer le sent, ces serviteurs sans la moindre expressivité, trop d'espace vide et terne... et attendez, il avait du se mettre en costar-cravate sous l'insistance pénible de la Vipère :

"Mais je vais avoir l'air ridicule là dedans, Honor ! On n'est pas une réception officielle à ce que je crois, juste un diner familiale, non ?"

"Ce sont eux qui vont tiquer s'ils te voient dans cette tenue ! Allons Alan, tu sais ce que c'est quand même la société, non ? Ne me fais pas honte !"

Le plus savoureux de l'affaire, comme il l'avait raconté à sa mère dès son retour sur le ton de la bonne plaisanterie, c'était la tête qu'avaient fait lesdits parents quand ils avaient apprit ses origines moldues pure souche. Cela avait jeté un de ces froids du tonnerre, surtout quand il a ajouté sans la moindre honte qu'il était le premier de sa famille à être sensible à la magie, rendu provocateur par leurs masques fasciaux de pure horreur et de saint dégoût. C'était trop drôle dans une famille conservatrice de sangs-pur sorciers ! Ah oui, le bon silence bien pesant, leurs mines effarées et dégoûtées, conscientes d'avoir été aveuglées par sa très bonne maîtrise des codes sociaux des Salons et de la Haute classe sociale. Savoureux. Surtout qu'avant, il avait eu la désagréable impression d'être passé - en dépit des protestations de Honor - pour le futur gendre de la famille devant un contrat de mariage. Et pan ! Du potentiel candidat il était retombé dans leur estime au même rang qu'un valet ou qu'un elfe de maison, c'était trop drôle en l'espace de quelques secondes, juste en l'espace de quelques mots. Il s'était mordu les lèvres pour ne pas éclater de rire alors que Honor tirait une de ces têtes désespérées trop hilarantes  niarkhéhé

"Désolé princesse, mes basses et viles mains de sang de bourbe ne sont pas dignes de prendre tes pures mains blanches de sang pur ! Attends, une princesse et un valet, c'est union impossible et désastres à venir ! Tu t'attendais à quoi d'autres en me faisant venir ? Faut ouvrir les yeux sur la réalité la miss !"

Il sourit un peu amèrement à cette pensées. Il n'avait, comme toujours, pas eu la langue dans sa poche, toujours aussi franc et direct sur ces choses, mais cette situation qui s'était répétée lui avait fait cruellement mal au coeur 😢il y repensa pour le cas de la seule autre fille qu'il avait aimé après le désastre Mac Tansey s'était terminé en tragédie amoureuse aigre à souhait. Oui, il avait vraiment aimé Lynn, sincèrement, et c'était réciproque, mais une fois encore, ce statut différent de sang avait joué contre lui et ils avaient du d'un commun accord se séparer après une trop courte romance. Hell, la question de coeur était vraiment son talon d'Achille... voilà pourquoi il détestait tomber amoureux, il le payait toujours chèrement après. Il avait eu du mal à la laisser partir, mais pour le bien de la jeune fille, connaissant ses relations difficiles avec sa famille, il l'avait fait. Hell que cela faisait mal... ils étaient restés amis, mais cela faisait toujours mal... la radio qu'il avait allumé commença une fichue chanson qui remua le couteau dans la plaie, la saleté !

Spoiler:

Il coupa brutalement l'eau de la douche, ouvrit la porte pour se sécher un minimum, avant de s'emparer du poste de radio de la salle de bain et de le balancer à l'autre bout de la pièce, l'appareil rendant l'âme et cessant de chanter au contact peu délicat contre le mur, faisant entendre un choc sourd et soudain, tombant en morceaux de verre et de plastique brisés à deux pas de la porte. Jurant quelques secondes après contre son mouvement d'humeur imprévu, il s'écria aussitôt pour rassurer celles d'en bas, prenant sa baguette magique pour réparer les dégâts :

- "C'est rien ! Pas de panique à bord, j'ai juste... fait tomber ce maudit radio-réveil ! Je répare les dégâts, rien de grave !"

[...]

CRASH !!!

Si le bruit soudain fit sursauter brutalement les trois demoiselles en bas, Lavande étant immédiatement inquiète, la voix du frangin finit par survenir rapidement pour justifier plus ou moins sincèrement la raison de la dissonance sonore brutale. La petite dernière des Desoya soupira profondément alors que Madame Desoya montait pour s'assurer que tout allait vraiment bien, une réaction qui n'échappa au regard de la meilleure amie de l'étudiant, qui tourna ses yeux bleus vers la petite fille. La petite, se sentant repérée, rougit intensément  Embarassed de honte et justifia sa réaction d'une petite voix précipitée et pas rassurée :

- "Heu... ce n'est rien, faut pas être inquiète. Même si je sais très bien que le radio réveil n'est pas tombé tout seul et encore moins par accident..."

Honor regretta ses paroles un peu venimeuses de petite sœur balance, mais cela la désespérait un peu, et sentit immédiatement céleste de la "Grande" devenir plus perçant et insistant pour qu'elle poursuive et se montre plus claire, et se sentant trop acculée pour soutenir l'habituelle solidarité fraternelle entre les Desoya juniors, elle poursuivit tout en baissant les yeux au sol :

- "Bah oui... d'habitude c'est un rituel matinal. Une année, je lui ai offert un cadeau-gag, un réveil ensorcelé avec ma voix pour le tirer du lit le matin, le sachant pas matinal du tout. Il aime pas du tout cela, et chaque matin il l'envoie valser d'une manière ou d'une autre dans le mur. Il le répare toujours ensuite, il l'a encore dans sa chambre au campus, mais je sais qu'il le fait ! Je le connais quand même depuis douze ans... mon frère... mais ne t'énerve pas, s'il te plait, il ne fait pas exprès, il agit toujours avant de réfléchir quand il est contrarié !"

[...]

Lavande avait eu le tact d'éviter le sujet qui lui taraudait l'esprit durant tout l'après midi, comme Alan faisait mine que rien ne s'était passé, pour ne pas gâcher ce qui fut vraiment un bon moment de détente pour eux deux. Mais le soir venu, elle ne put pas tenir plus longtemps. Alors que, ayant tenu son pari, Alan s'occupait de mettre la table tandis que Susan vérifiait si les steak tartare frites maisons étaient comestibles, elle se leva brusquement du canapé, et se dirigea vers le jeune homme qui sortait des assiettes, elle faisant mine d'aller prendre des couverts comme prétexte pour la discussion. Comme attendu, le jeune homme l'arrêta dans son mouvement, posant ses assiettes pour s'interposer entre le bac à couverts et elle, un sourire amusé et taquin aux lèvres :

- "Oh là, attention ! Tu as entendu les ordres de la patronne ? Les invités restent sur le canapé et sont dispensés de la moindre tâche de préparation du dîner ! Allez Lav', laisse les ouvriers de maison faire leur boulot, reste pas dans le chemin ! Capitaine Honor, voulez vous bien raccompagner mademoiselle jusque dans le salon ?"

La petite Honor qui attendait que le pain pour l'entrée et le repas grille dans l'appareil prévu à cet effet rit timidement et légèrement, prête à répondre à la demande de son aîné, quand un soudain regard de la concernée l'intima de rester à sa place et de ne rien faire. Quelque chose qui étonna son ami, alors qu'elle répliquait en contournant ce dernier pour prendre les couverts :

- "En tant qu'invitée, je clame justement mon droit de contribuer à la préparation de la table ! On dit bien que les invités ont tous les droits, n'est ce pas, Alan ?"

Elle savait qu'Alan ne serait pas stupide pour deviner que le problème ne se limitait pas à la préparation ou non de la table du dîner, elle vit le jeune homme froncer légèrement les sourcils, disposant les assiettes sans rien dire sur les sets de table, avant qu'il ne demande, un oeil noir sur elle, avec franchise et apparent air débonnaire :

- "Something on your mind, Lavande ? Pas besoin de tant de préliminaires, tu sais bien que je ne vais pas te manger ! Je réserve ce sort au seul truc que je sache faire, un tartare dont tu me diras des nouvelles !"

D'habitude, elle n'aurait pas résisté à l'envie de le piquer sur la banalité de sa cuisine et sur ses méconnaissances de cuisinier, mais elle se retint. Ce dont s'alarma le garçon, qui se tourna vers elle alors qu'elle le fusillait du regard. Alan était comme un livre ouvert en cet instant pour elle, et il fit mine de s'agacer légèrement pour qu'elle poursuive, dramatisant dans une intention comique ses gestes :

- "Allons bon, qu'est ce que j'ai encore fait pour te fâcher ? Il me semble avoir été sage pourtant cet aprem... non ?"

- "Le réveil de tout à l'heure, il n'est pas tombé par accident, n'est ce pas ?"

Il allait commencer à sortir une justification vaseuse, mais elle l'en dissuada de la force de son regard. Alan de toute manière ne savait pas lui mentir, et elle savait très bien quand la vérité commençait à pointer ; il était toujours nerveux quand c'était une vérité dérangeante, nerveux ou gêné, de très légers signes qu'il savait très bien qu'elle savait déchiffrer comme personne. Il n'avait pas envie d'en parler, restait évasif et sur la défense, mais elle n'allait pas lâcher l'affaire :

- "Qu'est ce qui te fait dire cela ? Tu sais pourtant que je suis un maladroit pathologique, et que..."

Oh non elle n'allait pas le laisser s'en tirer ainsi ! Surtout pas après ce qu'elle avait vu advenir lors d'une sortie à Pré Au Lard ! Elle l'avait déjà surprit une fois, il ne pensait quand même pas pouvoir s'en tirer avec cette tangente !

- "Et que tu es affreusement sanguin et pourvu d'arguments très percutants quand tu es vraiment énervé par quelque chose ! Ah non, Alan, ne me la fais pas celle là ! C'est bien connu que tu es le calme incarné, tu veux essayer de me faire avaler cela ? Tu es si naïf pour penser réussir à le faire ? Oh tu veux peut-être qu'on reparle de cette très fameuse fois où..."

Il y eut un silence pesant. Lavande avait bien conscience d'avoir enfoncé le couteau dans la plaie, dans le coeur du problème, mais connaissant Alan, elle n'allait jamais par quatre chemins et préférait crever l'abcès en le brusquant avec modération. Elle savait très bien que tout menaçant qu'il puisse être parfois, il ne lui ferait jamais de mal, de son propre aveu à plusieurs reprises, en profitait parfois, mais toujours pour le bien de son meilleur ami. Elle insista en le mitraillant du regard, lui faisant la morale :

- "Je t'ai déjà dit qu'une relation c'est à double sens. Alors que tu es le premier à affirmer que la notion de confiance mutuelle est vitale, tu veux continuer à nier comme un âne buté ou, sachant très bien que tu ne gagneras jamais à ce petit jeu contre moi, te résigner à dire tout de suite la bonne réponse ? Je suis ta meilleure amie, vrai ou pas, Al' ?"

Il y eut un profond soupir du concerné, qui visiblement regagnait son calme petit à petit, avant d'admettre avec une amertume si rare de sa part :

- "Vrai. Ok, ok, t'as gagnée, je rends les armes ! D'accord, je l'ai un peu... beaucoup aidé à tomber, d'accord, là, tu es contente ? Punaise, pourquoi tu tiens tant à tout savoir ?"

Elle afficha un sourire victorieux et satisfait, se détendant un peu tout en s'approchant de lui et le regardant avec amusement et sérieux mêlés dans les yeux :

- "Peut-être parce que je suis ta meilleure amie, et que je sais que, aussi colérique que tu puisses être, ce genre de réaction est toujours motivé par quelque chose qui t'agace profondément et que naturellement je m'inquiète pour mon meilleur ami. Cela te semble assez logique pour ton cerveau de gars têtu ?"

Un sourire vint finalement dérider le visage tendu de son meilleur ami. Là ça y est, elle avait victoire totale à ses yeux ! Faire parler son meilleur ami et le faire sourire quand même, voyez l'exploit ! Il finit effectivement dans les secondes qui suivirent à se résigner à lui murmurer la vérité, toujours sous forme de litote, sachant qu'elle comprendrait même sous forme lacunaire et indirecte :

- "La radio a pas su se taire à temps quand elle a chanté sur un thème décidément trop à la mode ces derniers temps, de vraies soupes musicales..."

C'était seulement la troisième fois qu'elle le voyait aussi abattu et triste. Une première quand il lui avait admit avec difficulté ses ennuis avec un asiatique mage noir taré une demi année après les faits, la seconde après le fameux épisode de l'an passé qu'il désirait garder sous silence et qu'elle avait évoqué juste avant. Même si cela ne dura qu'un instant avant qu'il ne relègue cette tristesse en lui, comme toujours, cette déception récente, elle se détendit à son tour, et comme elle l'avait déjà fait l'an passé, elle fit la seule chose à faire quand les mots pouvaient se montrer défectifs face à de tels problèmes : elle le prit dans ses bras avant qu'il ne puisse s'obstiner à refuser son aide et ruminer cela tout seul, se faire mal alors qu'elle pouvait atténuer la douleur en lui rappelant ainsi qu'il n'était pas tout seul et pouvait parfois parler un peu de ses problèmes. Plus rien ne comptait sur le moment que de réconforter son meilleur ami. Cela dura longtemps, ils se comprenaient parfaitement dans ces moments de silence, avant qu'elle ne sente qu'il se sentait mieux et plus apte à se confier plus tard à elle, et la jeune demoiselle murmura tout en le relâchant :

- "N'oublie pas, tu n'es pas tout seul. Si tu as des soucis, quels qu'ils soient, n'hésite pas à en parler. Les taire ne fait qu'inquiéter Tomas et moi, on n'est pas stupides au point de ne pas sentir qu'un truc va pas. Puis... n'oublie pas non plus que les chutes nous forment si on se relève, et que tu as toute la vie devant toi. Alors zut, essaye de profiter un peu du moment présent ! Ce n'est pas tous les jours que tu verras l'une des "bombasses" de l'université venir toquer chez toi pour prendre de tes news, BG !"

Elle avait gagné une fois de plus, quand elle vit le sourire de son ami s'épanouir de nouveau, et qu'il éclata de rire sous l'incompréhension générale des autres partis de la maison. Ce rire résonnait comme une promesse implicite entre eux à tenir sa parole cette fois. Punaise, il en avait mit du temps avant de se résigner au constat qu'il ne pourrait pas refuser son aide quand il en avait besoin sans vouloir l'admettre  na , quelle tête de pioche quand il s'y mettait ! Mais bon, c'était Alan, donc c'était pas pareil...

Après un repas simple mais copieux - et plus réussi qu'elle ne se serait attendu de la part d'Alan - ils restèrent encore quelques temps avant que l'heure de se séparer n'arriva, sinon ses parents à elle allaient s'inquiéter. Mais ce fut dans une ambiance chaleureuse et enjouée, alors qu'elle croulait sous les petites gâteries maison à offrir à ses parents, les promesses de repasser à l'occasion, qu'elle était et serait toujours la bienvenue. Mais le must de tout cela était l'air sincèrement serein et heureux de son meilleur ami, sans efforts, honnête et non forçé. Après une dernière parole d'au revoir à la petite - décidément entre Akiko et la petite sang et or, elle devait avoir un truc pour attiser les sympathies des petits  niarkhéhé - elle se tourna vers Alan qui était resté en retrait jusque là, lui fit la bise amicale et une étreinte tout aussi amicale, sans se rendre compte de ce qu'il glissait entre ses doigts. Échangeaient quelques mots de bonnes vacances, promesses de s'écrire et de se revoir entiers à la rentrée. Lui laissaient le salon pour transplaner jusque chez elle, c'était plus sûr selon eux. Et elle transplana jusque chez elle, contente de sa journée bien que riche en émotions...

[...]

Une fois que la silhouette de Lavande disparut totalement, l'atmosphère réchauffée de la maisonnée touchait les trois membres restant, avant qu'Alan ne se mette à contribution pour la vaisselle, évènement rarissime du à sa bonne humeur retrouvée. Il nettoyait les verres quand sa verre prit un torchon et se mit à sécher la vaisselle nettoyée, lui demandant avec gêne si demain il pourrait garder la petite, la journée et la nuit, comme quoi elle serait prise toute la soirée. Elle n'osait plus demander de services de ce genre, le sachant très susceptible sur la question, et elle avait peur qu'il ne s'échappe d'un instant à l'autre et ne pouvoir plus profiter de sa présence à la maison. Elle s'était attendue à une réponse sèche et amère de son fils, mais non, ce ne fut qu'une réponse calme et résignée qui vint à elle :

- "Pour que tu ailles passer la soirée avec ton playboy ? Cela me va, j'ai rien demain. Je garderais la p'tite, si cela peux te soulager l'esprit. Je m'amenderais des deux ans d''absence comme cela ?"

Susan Desoya était agréable surprise de la réponse si mature et inattendue de l'aîné. Il y eut un hochement en silence, un pesant silence, avant que la mère n'ose demander, essayant de profiter de l'atmosphère plus zen :

- "Merci... mais ta seule présence ici de temps en temps sera une bonne amende, tu sais, comme avant... je ne te demande pas beaucoup, juste une semaine deux ou trois fois par an. Que je sache que tu es en vie... ou au moins de m'écrire régulièrement, je crois que tu as une chouette à cet effet, jeune homme, je ne te l'ai pas offerte uniquement pour décorer"

Il ne s'offusqua pas, loin de là, et décidant de continuer sur sa bonne fortune pour lui dire tout ce qu'elle n'avait pu lui dire en deux ans, elle reposa le torchon, ce qui étonna le garçon qui ferma l'eau, un verre toujours à la main, l'éponge dans l'autre, et lui offrit une étreinte maternelle longtemps refusée à cause des disputes incessantes. S'il fut surpris, elle ne le relâcha pas pour autant, prenant son courage à deux mains, encouragée par le souvenir de l'amie proche de son fils :

- "Dis, Alan... un jour, quand tu te sentiras prêt... tu me diras ce qu'il s'est passé durant ces deux ans ? Je me suis fait un sang d'encre pour toi... je comprends si tu ne veux pas en parler, mais... j'ai besoin de comprendre pourquoi tu es si triste parfois. En tant que mère, je ne te l'ordonne pas... mais je te le demande. Tu veux bien ? Quand tu te sentiras prêt, bien entendu..."

Un geste. Infime, éphémère, mais une main la retenant un bref moment, marque d'affection filiale longuement refusée, et quelques mots lourds de sens, plus forts qu'à première vue :

- "Un jour peut-être..."

C'était à comprendre comme "pour sûr", mais elle connaissait assez bien Alan pour comprendre l'implicite, et satisfaite, elle décida de profiter du moment pour s'amuser à décoiffer son grand garçon comme avant, ce qui fit légèrement râler ce dernier comme d'ordinaire. Une petite voix malicieuse s'éleva alors, tandis que mère et fils retournaient à leur office :

- "C'est quoi ce que tu lui as glissé en douce, big bro ?"

Sans regarder sa cadette, il eut toutefois un sourire taquin alors qu'il répondait sur un ton visiblement faussé du mépris fraternel, ce qui eut le mérite de faire rire Susan :

- "Top secret, sis' ! Cela ne te regarde pas ! Tu comprendras quand tu seras plus grande !"

"- Mais heuuuu c'est vraiment trop injuste ! Allez, dis le moi, dis le moi ! Sois sympa !"

- "Si j'étais un frère sympa je te le dirais, mais je suis un Terrible grand frère très méchant, alors je ne te le dirais pas !"

L'éclat de rire délicat de mme Desoya conclut la fausse dispute du frère et de la soeur, avant que Susan ne se rapproche de son fils et ne demande avec un sourire amusé :

- "Tu es proche de cette jeune Lavande, pas vrai Alan ? Elle t'es chère, hein ? Tu sais, tu n'as rien à nous cacher, nous sommes une famille, tu peux tout nous dire, et c'est de ton âge, donc..."

- "M'MAN ! C'est pas vrai, tu ne vas t'y mettre toi aussi ! Honor, je t'interdis de rire ! Vous comprenez tout de travers franchement ! Ce... ce n'est pas ce que vous croyez ! C'est juste que... Lavande est ma meilleure amie, et en effet je tiens à elle. Nous sommes meilleurs amis. Avant, maintenant, et à jamais. C'est tout... "

[...]

Ces entre faits, Lavande ne put les voir, sinon elle en aurait bien rit sans doute. Toutefois, une fois qu'elle fut chez, parmi les siens, elle s'aperçut de la présence dans sa main droite d'une enveloppe de grande taille avec l'écriture pour une fois soignée d'Alan adressée à son nom. Étonnée, elle attendit toutefois d'être dans sa chambre pour l'ouvrir - histoire de ne pas réveiller les ragots circulant déjà sur son meilleur ami et elle - et eut la surprise de tomber sur une grande feuille à dessin, format A3 à première vue, enroulée elle aussi. Cette dernière l'intrigua tout particulièrement, alors elle l'ouvrit en première, pour découvrir un dessin soigné ébauché au crayon souligné par un travail délicat à l'encre noire - un travail qui avait du demander un bout de temps à être fait - qui représentait visiblement une des rues de Pré-Au-Lard, un banc de bois. Les couleurs avaient été probablement réalisées à l'aquarelle, bien qu'elle n'y connaissait guère dans le domaine. Trois personnages qu'elle connaissait bien étaient ainsi représentés, un trio qui durait depuis deux ans : Tomas sur la droite, elle au centre, et un certain zouave de sa connaissance qui avait décidé de ne pas faire comme les autres et de s'asseoir sur le dossier du banc à sa gauche. Elle s'amusa de la précision du trait et du soin si rare de son ami, bon dessinateur, un talent qui s'oubliait parmi les autres, des visages rieurs des personnages immortalisés dans le temps, évoquant un souvenir précis d'une sortie lors des tous derniers jours de Juin 2000 à Pré Au Lard, peu avant la fin des cours, pour fêter leur réussite scolaire mutuelle. Le talent du dessinateur était remarquable pour sa fidélité artistique au souvenir, presque comme une ébauche de photographie. Mais le must - clin d’œil à une recherche qu'ils avaient fait pour Lavande - était que le dessin avait été enchanté avec patience pour que les personnages soient doués de mouvement, selon son souvenir du moment, bien que muets, la flore en arrière plan elle aussi en mouvements. Flattée du dessin, elle allait envoyer un SMS de remerciement à Alan quand elle lu une petite note à l'encre noire :

Pour Lavande Brown, Juillet 2000.
Me suis dit que cela te plairait.
De la part de ton goujat et désespérant meilleur ami

Alan Desoya


PS : on se voit en Septembre !  Wink

(HJ fin du chapitre et de la fiction, je fais le total dans un tout prochain post. Pour cette partie  Shocked 5450 mots,)


Dernière édition par Alan Desoya le Mer 16 Oct - 1:08:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Thème Trois] Qui a parlé de vacances comme les autres ? [MIS]   [Thème Trois] Qui a parlé de vacances comme les autres ? [MIS] EmptyMer 4 Jan - 20:50:09

Total général de la fanfiction : 2533 + 2573 + 5450 = 10556 mots

Terminé donc Very Happy
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