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 [-18] Prémisses au morbide [Kate]
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  • Valère Araley
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      Baguette magique: 26,3 cm en chêne, griffe de chimère.
    Valère Araley
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MessageSujet: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyDim 13 Nov - 15:33:30

Un homme entièrement camouflé dans une large cape noire à capuchon déambulait dans les rues d'un village sorcier encore empreint des stigmates causés par la récente guerre. Des bâtiments étaient écroulés, d'autres éventrés. Certains ne formaient plus qu'un tas de décombres, qu'on pouvait facilement imaginer fumant sous l'impact d'un sort d'implosion. On n'avait pas prit la peine de réparer les dégâts qu'une bataille entre aurors et mangemorts avaient causée.
La nuit était particulièrement noire, en ce début d'automne. Les nuages cachaient les étoiles et une atmosphère lourde régnait, promettant qu'un orage déchirerait bientôt le ciel. Un bistrot miteux envoyait une lumière jaunâtre sur le trottoir troué par endroits. Valère entendit la rumeur des conversations des hommes qui s'y étaient réfugiés tandis qu'il passait devant la porte sans s'y arrêter, rumeur accompagnée d'un relent nauséabond de mauvaise bière et de crasse. Ce village irlandais, réputé pour sa pauvreté, s'était définitivement transformé en repaire pour les brigands de la pire engeance. Araley savait ne rien craindre ici, bien qu'il demeurât le visage à couvert. Comme on le disait dans ce milieu : « Ici, on n'était pas des balances. ». Bien qu'une prime serait offerte à qui mettait la main sur le greco-irlandais, on savait avoir plus à perdre qu'à gagner en dénonçant des sorciers de son espèce.

L'homme bifurqua dans une allée sans prêter attention aux rats qui se battaient pour un morceau de viande avariée tombée d'une poubelle mal fermée. Les rongeurs ne lui prêtèrent guère plus d'attention. Il s'arrêta devant une petite porte qui servait d'entrée à un bâtiment à priori sans intérêt, poussa la clenche du bout de ses doigts gantés, puis pénétra dans ce qui s'avéra être un petit salon rudimentaire et mal éclairé. Une odeur de poussière embaumait l'air, signe flagrant qu'il n'était pas dans les habitudes des propriétaires de faire un minimum de ménage. Pour cause, les elfes de maison qu'O'Connor dénichait pour s'occuper de ces basses besognes finissaient souvent enterrés dans l'arrière cour de la bâtisse.
Lorsque la porte se referma derrière Araley, un bruit de clochettes retentit, trouvant écho dans un bruit de vaisselle tombant violemment, dans une pièce adjacente au salon. Une voix éraillée retentit, juste avant qu'un homme osseux ne se présente sur le pas de la porte.

« Qui-est... Oh, c'est vous. Bonsoir Monseigneur. »

Ses longs cheveux bruns tombèrent sur son front trop large tandis qu'il s'inclinait pour saluer son invité. Il redressa son faciès aux traits fatigués en direction de Valère et quelque chose ressemblant à un sourire étira ses lèvres maigres. Valère laissa tomber le capuchon qui plongeait son visage dans l'obscurité et retira ses gants avec désinvolture, tout en jetant un regard méprisant au décor.

« Vous vivez dans une véritable porcherie, O'Connor. C'est une honte. »

Le semblant de sourire d'O'Connor s'effaça, remplacé par un rictus qui enlaidit ses traits déjà disgracieux, aigris. Cet homme était une ruine vivante, pensa Valère, en braquant son regard d'émeraude sur son hôte. Sa place était dans un musée des horreurs, ou dans des geôles. Il ne méritait guère plus, pour avoir fait tomber si bas sa lignée.

« Tout le monde n'a pas vos moyens, Monseigneur Araley. Depuis que ces chiens de sang-mêlés investissent les postes les plus prestigieux, depuis qu'on nous assimile à des ennemis pour la simple raison que nous sommes de purs sorciers, la plupart des élites d'autrefois tombent dans la misère. Qu'y puis-je ? »

Valère rangea ses gants dans la poche de son veston d'un geste sec et redressa le menton. Tout le dédain du monde se lisait dans ses yeux durs et dans le pli sévère de sa bouche.

« Votre déchéance n'est pas le fait de la guerre, bien qu'elle n'ait pas arrangé les choses. Vivre modestement est une chose, mais se rouler dans la fange pour se faire plaindre en est une autre. Croyez-vous que j'ai encore plein accès à ma fortune, aujourd'hui ? Et regardez-moi, ai-je l'air d'un manant ? Non, O'Connor, vous n'avez aucune excuse. Vous êtes parfaitement misérable. Mais je ne viens pas pour vous faire des remontrances. Je suis disposé à vous aider selon les moyens dont je dispose encore. »

Le propriétaire de la petite maison posa le chiffon qu'il tenait dans les mains sur le rebord de la cheminée et s'approcha d'un pas souple - contre toute attente, tant il semblait sec - du mage noir. Il sortit sa baguette de l'étui qu'il portait à la ceinture et jeta un bref recuro sur la table du salon et sur les chaises, puis invita son invité à prendre place. Valère tira une chaise et s'assit en passant une jambe par-dessus l'autre. Puis, sans un mot, il sortit une épaisse bourse de la poche intérieure de sa cape.

« Ceci est pour vous. Veuillez vous procurer un elfe et ne pas lui trancher la tête, cette fois-ci. Votre maison en a bien besoin. Soyez aussi aimable de faire quelques rénovations dans ce taudis et d'acheter des vêtements décents à votre fille et à vous. La bonne fortune ne vous sourira pas tant que vous dépensez vos maigres ressources en futilité. »

Le quadragénaire prit place face à Valère et jeta un regard curieux à la bourse. À son regard, Araley devina qu'il se demandait combien pouvait contenir la bourse bien fournie qu'il venait de poser entre eux. Néanmoins, un reste d'éducation l'empêcha de formuler une question aussi malvenue.

« Mais que me vaut donc cet honneur, Monseigneur ?
- Aujourd'hui, vous êtes un des rares hommes en qui je peux encore avoir confiance. Je viens m'assurer que votre loyauté ne faillira pas face aux besoins financiers. Néanmoins, il n'y a pas que cela, comme vous pouvez vous en douter. Ma situation limite grandement mes possibilités d'entrer en contact avec les individus susceptibles de me rendre d'importants services... De votre côté, personne ne s'intéresse à vos affaires. Or, j'ai de grands projets pour l'avenir... »

O'Connor ricana d'un air réjouit et posa ses avant-bras sur la table, tout en se penchant vers Araley. Sa peau prématurément ridée se plissa tandis qu'un sourire découvrait ses dents jaunies.

« J'aime vous entendre parler de cette façon ! Dites-moi, me mettriez-vous dans la confidence ?
- N'auriez-vous pas un peu de thé ? Rétorqua Valère pour toute réponse.
- Ah si, pardonnez-moi... Qu'est-ce qui vous irait ? J'ai un peu de tout... Déborah ! » Beugla l'homme d'une voix grasse.

Une jeune femme, qui ne devait pas avoir plus de seize ans, descendit avec précipitation les escaliers et se figea net, ses yeux bruns grands ouverts. Ses joues se parsemèrent de rougeurs alors qu'elle observait l'homme illustre qui se tenait attablé avec son père. Ce n'était pas une fille très jolie, mais il demeurait un peu de grâce en elle, qui rendait ses formes sèches un peu plus digestes. Elle avait de beaux yeux et de beaux cheveux bruns, très légèrement bouclés. Son visage était trop carré, en revanche, ses sourcils trop épais. Si elle ne vivait pas dans une misère aussi noire, Valère ne doutait pas qu'elle aurait pu faire, malgré tout, une jeune femme élégante et bonne à marier. Son regard la détailla, à l'instar de celui de la jeune fille. Cette dernière baissa les yeux.

« Bonsoir Monseigneur Araley. Bredouilla-t-elle avec une timidité confuse.
- Bonsoir mon enfant. Un thé ceylan me conviendrait parfaitement.
- Déborah, sois gentille, va servir un ceylan à notre prestigieux invité, ainsi qu'un pour moi aussi. Et ne reste pas dans nos pattes. »

La jeune fille se précipita dans la cuisine, en ayant la délicatesse de fermer la porte derrière elle pour ne pas déranger la conversation des deux hommes. Ceux-ci s'adressèrent un regard, curieux du côté d'O'Connor, désapprobateur du côté de Valère.

« Vous gâchez l'avenir de votre fille. Elle aurait mieux sa place dans une école ou dans une bonne famille. Les Callaghan cherchent une gouvernante, pourquoi ne pas l'y envoyer ?
- Parce que j'ai besoin d'elle ici. »

L'égoïsme allié à l'inconséquence du sorcier agaça profondément Valère. Cet homme ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. Non seulement il gâchait le potentiel de son enfant, mais il retirait du milieu une future épouse de sang-pur. Or, cela manquait de plus en plus cruellement à la communauté sorcière. Des jeunes hommes se retrouvaient sans épouse, obligés à un célibat contre-nature. Si cette tendance persistait, il n'y aurait bientôt plus de descendants purs. Valère passa sa langue sur ses lèvres, contrarié. O'Connor ne voyait pas que sa prospérité pouvait dépendre de la bonne éducation de sa progéniture. Sa femme, morte pendant la bataille de Poudlard, avait été le coup de grâce pour la lignée O'Connor. Sans femme pour veiller au mieux à l'éducation de l'enfant, la famille était très certainement destinée à disparaître avec Victor O'Connor. Personne ne voudrait d'une femme issue d'un milieu aussi pauvre, si elle n'était pas un minimum soignée par son père, son unique protecteur.

« Nous reparlerons de cela plus tard... Des choses plus importantes m'amènent ici, comme je le disais... Vous n'êtes pas sans savoir qu'une fête se prépare pour la fin du mois, en l'honneur d'Halloween. Les grands noms de la communauté y seront... Il me semble que c'est l'occasion parfaite pour agir.
- Qu'entendez-vous par là ? »

Au moment où le mage noir allait répondre, la porte de la cuisine s'ouvrit sur Déborah, qui s'avança à pas précautionneux jusqu'aux deux hommes, une tasse dans chaque main. Elle posa le thé devant Valère en souriant timidement, sans oser le regarder pour autant, puis servit son père. Elle se recula, attendit un remerciement qui ne vint pas, puis remonta dans sa chambre.

« Il est temps d'expliquer au monde pourquoi l'alliance qu'il projette avec les moldus est impossible et nous mènerait à notre perte. Néanmoins, la communauté ne saurait m'écouter que si je l'y force et j'ai toutes les raisons de croire que la façon dont je souhaite les y contraindre sera des plus efficaces...
- Vous faites tant de mystère, Monseigneur... » Ronronna O'Connor d'une voix éraillé. Valère ne prêta pas attention à l'interruption. Il tourna sa cuiller dans sa tasse, avant de la poser sur la table et de goûter une gorgée de thé brûlant.

« Allons droit aux faits. J'ai besoin d'un potioniste capable de concocter un poison relativement difficile. Bien que mes capacités soient vastes, je n'ai pas les compétences pour le préparer moi-même... ni les ingrédients, d'ailleurs. J'aimerais que vous vous chargeriez de les rassembler, et que vous trouviez l'homme capable de répondre à mes exigences. Un homme capable de tenir sa langue, bien entendu. »

O'Connor s'appuya sur le dossier de sa chaise et glissa un index le long de ses lèvres, pensif. Valère ne le lâcha pas du regard, le bas de son visage caché derrière le rebord de sa tasse.

« Je connais quelqu'un qui connait celle qu'il vous faut. Méfiance, cependant, n'abusez pas de ses services, si vous voyez ce que je veux dire... C'est une enseignante à Poudlard. Impossible de la retenir auprès de vous le temps qu'elle vous prépare ce dont vous avez besoin, pour être clair. Elle est l'une des meilleures, certainement aussi douée que votre sœur Nell. Il faudra lui faire confiance, et ses services sont coûteux. Mais je n'ai pas de doute sur elle, d'après le profil qu'on m'en a dressé. Quant aux ingrédients, donnez m'en la liste. J'ai peut-être ce que vous demandez en réserve et, pour le reste, j'attends une livraison d'ici demain. Un gros stock. »

Sans un mot, Valère tendit la liste à son interlocuteur. Ce dernier la prit dans une main et la détailla pendant une longue minute, avant de sourire en retenant un ricanement.

« La chance vous sourit. J'ai tout ce qu'il faut ici. Laissez-moi le temps de descendre à la cave et je vous apporte cela. Quant à l'empoisonneuse, pour quand et où la voudriez-vous ?
- Dans cinq jours, ici même, devant votre porte. Je préfèrerais que le rendez-vous ait lieu à l'heure la plus tardive possible, afin de réduire les chances de se faire surprendre. Ne sait-on jamais, nous ne sommes jamais trop prudent. Il est inutile de me donner les ingrédients maintenant, vous lui transmettrez à ce moment.
- Très bien... Était-ce tout ?
- Oui, pour le moment. Vous entendrez bientôt de mes nouvelles, surveillez la Gazette. Peut-être aurais-je encore besoin de vos service dans un futur proche, aussi.
- C'est toujours un plaisir et un honneur de faire affaire avec vous, Monseigneur Araley.
- Au revoir, Monsieur O'Connor. »

Le mage noir se leva, sans prendre la peine de finir son thé, ni d'appuyer les amabilités. Il attrapa ses gants dans son veston, les glissa sur ses mains et rabattit son capuchon sur son crâne, avant de disparaître dans la ruelle. Les clochettes tintèrent, stridentes, lorsque la porte claqua derrière lui.


Les cinq jours s'étaient écoulés. Valère avançait dans la pénombre, indifférent à la pluie torrentielle qui frappait le tissu de sa cape. Des volutes de brume humide caressaient le sol et les pans de son vêtement, froides gouttelettes suspendues dans l'atmosphère orageuse. Malgré l'obscurité, il distingua à quelques mètres devant lui une silhouette qui attendait, juste devant la porte de la maison O'Connor. Certainement avait-elle déjà été chargée du colis par le maître de maison, aussi, Valère n'attendit pas. Il se dirigea droit vers elle, sans ralentir, pas même pour sortir sa baguette de sa poche.


« Pereo ! »

Le sort retentit clairement malgré le fracas de la pluie s'écrasant contre le pavé. Ce n'était pas des plus aimables, comme entrée en matière, mais Araley n'avait pas de temps pour cela. Il ne comptait pas rester ici, sous la pluie battante et amener l'enseignante à son repaire sans l'empêcher d'isoler un quelconque repère visuel qui pourrait l'orienter et lui permettre de découvrir le lieu où il séjournait, caché, aurait été des plus imprudents. Il s'arrêta derrière elle et baissa à demi sa baguette magique.

« Bonsoir Miss Byrne. Si vous le voulez bien, nous nous plierons au cordialités d'usage en un autre lieu. Veuillez-vous laisser faire, je n'ai pas de temps à perdre. »

Lâcha-t-il d'une voix glacée. L'irlandais attrapa la maîtresse des potions par la nuque et transplana.
Les deux sorciers réapparurent dans une vaste pièce presque dépourvue d'ameublement. Un crochet de boucher était suspendu au mur, divers couteaux et objets magiques remplissaient des étagères sommaires, disséminées dans la vaste salle de torture. Car, à n'en pas douter, c'était bien à cela que cette pièce était destinée. En témoignait la longue planche de bois inclinable où attendaient des fers, prêts à embrasser les poignets du malheureux qui aurait été amené ici dans ce but.
Toujours silencieux, Valère lâcha la jeune femme et se dévêtit de sa cape de voyage trempée. Il la sécha d'un sortilège puis la laissa tomber sur la table de torture comme s'il s'agissait d'un simple canapé. Un sourire rehaussa cependant le pli de sa bouche lorsqu'il tourna son regard perçant sur Katelynn. C'était une belle femme, ténébreuse, au regard vif où brillait intelligence et, en temps normal, certainement confiance et fierté.


« Avant toute chose, j'aimerais que les choses soient bien claires. Une prime sera offerte à qui est capable de mener les forces de l'ordre jusqu'à moi. Sachez que le salaire que je vous offrirais pour me rendre le service dont vous avez eu ouïe sera bien plus avantageux. Si vous voulez bien jeter un regard autour de vous, je crois que vous aurez compris qu'il n'est vraiment pas dans votre intérêt de trahir la confiance que je veux bien vous accorder. Auquel cas, vous risqueriez de passer des mois sur cette table. »

Son sourire avait totalement disparu. Il caressa du bout des doigts le bois de la table de torture, puis s'approcha à pas lents, félins, de la potioniste.

« Sachez bien que cela me coûte d'insister sur ce point, mais j'estime que les choses doivent être parfaitement claires dans votre esprit. »

Son regard ne cilla pas, définitivement braqué dans celui de Katelynn, comme s'il cherchait à lire au travers d'elle, d'atteindre son esprit pour y lire comme dans un livre ouvert, tandis qu'il la dominait de toute sa taille. Ses larges épaules étaient courbées vers la sorcière, signe muet de menace et de domination.


Dernière édition par Valère Araley le Mar 28 Fév - 12:12:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyLun 14 Nov - 5:21:45

Elle se souvenait exactement de ce malaise incroyable qui était né au creux de sa poitrine lorsqu’elle avait reçu un hibou de la part de Phillip. Il ne lui avait pas écrit depuis son entrée au sein du corps professoral de Poudlard et bien que cela avait eu le don de l’agacer durant les deux premières semaines de cours, elle s’y était fait et considérait que de ne pas avoir de nouvelles indiquait seulement que tout se passait bien. Mais ce dimanche matin-là, le bruit d’un bec contre une fenêtre l’avait réveillée. La brune s’était levée en sursaut et avait littéralement couru jusqu’à la fenêtre. La chouette avait déposé la petite enveloppe juste sur le muret de pierre sous la vitre et s’était envolée presque aussitôt. L’empoisonneuse reconnu aussitôt l’écriture de Phil, hachurée et maladroite. Il lui disait qu’elle avait reçu une missive à la boutique et qu’il n’avait pas osé la lire. Elle devait se pointer le plus rapidement possible et, comme il disait si poliment, ramener son beau petit derrière parce qu’il lui manquait. La petite remarque personnelle de son associé ne la fit même pas rire. Ses contacts savaient très bien que pour la rejoindre, on devait envoyer son courrier au collège. Pourquoi son collègue n’avait-il pas fait la même chose? Il devait avoir reçu des indications bien spécifiques.

Après avoir demandé la permission de la directrice, Katelynn s’était rendue jusqu’à son appartement, juste au-dessus de son magasin en pleine Allée des Embrumes. Sur son lit, une autre lettre qui lui était destinée, avec les claires indications sur l’enveloppe qu’on devait la lui remettre en mains propres. Eh bien, c’était prometteur… La jeune femme pris le temps d’enlever sa cape et de s’installer un peu plus confortablement – car elle avait bien l’intention de rester pour la soirée – avant d’ouvrir la missive le plus précautionneusement du monde. Elle avait enfilé des gants et un petit masque; on ne savait jamais ce qui pouvait se trouver entre les feuilles de papier d’une correspondance non signée et sans adresse de retour. Après s’être assuré qu’il n’y avait rien de toxique dans l’enveloppe et sur le parchemin, la demoiselle enleva son maigre équipement et commença sa lecture. On l’avertissait qu’on avait placé une commande bien spécifique chez O’Connor – elle avait suffisamment entendu parler de lui pour savoir qui il était bien qu’elle ne l’eut jamais rencontré – et qu’on aurait besoin d’elle pour accomplir cette tâche. Le client, apparemment, avait besoin de quelqu’un de particulièrement habile et discret. Un fin sourire ourla les lèvres de la ténébreuse; on avait contacté la bonne personne. Elle devait se rendre à une telle adresse pour minuit pile, dans la nuit de mardi à mercredi, dans un petit village d’Irlande. La demoiselle poussa un soupir. Encore un de ces hommes qui se croyaient tout permis et qui forçaient les gens à se déplacer jusqu’à l’autre bout de la Grande-Bretagne. Il lui aurait demandé de se rendre en Australie que ça aurait été la même chose, à ses yeux. Mais c’est en relisant le nom du village qu’elle réalisa que cela allait possiblement être moins pénible qu’elle ne l’avait prévu. Elle s’y était déjà rendue pour remettre une autre commande, il y avait de cela quelques années. L’Anglaise pourrait alors y transplaner sans problème, il lui faudrait seulement trouver l’adresse par la suite, à pied. C’était la moindre des choses, pour avoir un peu d’argent… Surtout que la commande avait l’air particulièrement importante, à voir toutes les précautions qu’on prenait pour la recruter.

L’esprit en paix, la jeune femme était descendue rejoindre Phil pour l’aider avec le reste des demandes de la journée et pour fermer boutique en sa compagnie, comme d’habitude. Et comme d’habitude, la nuit s’était terminée sous ses draps, ivres d’alcool et de désir, meurtris sous les morsures et les griffures, la gorge épuisée d’avoir trop crié, la peau rouge des coups et des claques qui rendaient cette relation la plus malsaine possible. Elle était rentrée à Poudlard aux petites heures du matin après avoir quitté le lit de Phillip en voleuse, alors qu’il dormait toujours. La brune ne voulait pas éterniser son départ. C’était toujours particulièrement houleux et là, elle n’en avait pas envie...

Minuit quinze, dans la nuit entre le douze et le treize octobre. Il faisait moche, froid, il pleuvait. Et la ténébreuse se demanda un instant si elle avait vraiment pris une bonne décision en acceptant ce contrat. Elle tenait entre ses mains un paquet où l’on avait inscrit la liste de ce qu’il contenait. Kate devinait bien quel poison on voulait qu’elle fasse, et franchement, cela ne l’enchantait pas particulièrement. C’était la deuxième fois qu’elle produisait ce poison pour un contexte professionnel, mais elle s’était suffisamment pratiquée qu’elle le maîtrisait effroyablement bien. Elle n’aurait pas besoin du protocole qu’elle gardait dans son livret, qu’elle avait traîné avec elle dans son grand sac de cuir juste au cas où. Quiconque commandait ce poison létal devait ne pas être tout à fait sain d’esprit. On ne cherchait pas seulement à tuer quelqu’un – avec le temps, le concept de la mort était devenu banal pour l’Anglaise – on cherchait à le paralyser, à le laisser prendre totalement conscience de la fin qui approchait lentement, trop lentement. Se sentir mourir pendant des heures. Ça devait être absolument horrifiant. Et la mort en tant que telle était si pénible que même si on en vient qu’à espérer qu’elle vienne dans le désespoir de l’attente, lorsqu’elle assaillit la victime, ce sont les pires minutes de son existence… Hallucinations, spasmes, vomissements, douleurs incroyables un peu partout sur le corps, fièvre, jusqu’à ce que, finalement, le cœur de la personne explose au creux de sa poitrine. Katelynn espérait sincèrement ne jamais avoir à voir une telle mort dans sa vie.

La belle passa à deux doigts de lâcher complètement le colis qu’elle tenait dans ses mains, mais elle se reprit au dernier moment. Ce qu’il y avait là-dedans était beaucoup trop toxique et précieux pour qu’elle le laisse s’affaler par simple surprise. N’empêche qu’elle trouvait qu’il se prenait vachement au sérieux, l’aveugler ainsi. Elle soupira brièvement, tenant son sac de cuir et le colis tout prêt de son corps, attendant avec appréhension la suite des choses. C’était si étrange, ce sentiment qui l’habitait alors qu’elle entendait des pas rapides s’approcher d’elle puis s’arrêter dans son dos. L’Anglaise était complètement figée, son souffle presque complètement coupé tranchait parfois l’air froid de la nuit dans une respiration hachée par la peur. Et elle n’avait pas souvent peur. Seulement l’aura glaciale de malice qui émanait de l’homme qui lui agrippait violemment la nuque était absolument terrorisante. Sa voix, rauque et froide, à peine assourdie par le bruit des gouttes d’eau qui heurtaient les pierres du pavé et les toits des bâtiments, lui donnait de tels frissons qu’elle en avait des nausées. Katelynn ne dit rien, hochant simplement la tête en signe de oui lorsqu’il lui demandait de se laisser faire, et s’accrocha encore plus fermement aux choses qu’elle portait dans ses bras en entendant le bruit distinct du transplanage. Tout ce qu’elle voulait, c’était arriver, faire le poison, avoir son argent et oublier tout ce qui s’était produit.

Sa vision lui revint aussitôt que ses escarpins de cuir noir touchèrent le sol de la pièce dans laquelle elle se trouvait. La demoiselle se fit violence, se mordant la lèvre inférieure jusqu’à ce que quelques gouttes de sang viennent à perler contre sa langue, pour éviter d’afficher une trop grande expression de surprise et de dégoût. Il n’y avait aucun doute, elle se trouvait dans une salle de torture. Tout y était organisé avec minutie mais malgré la propreté de l’endroit, la brune pouvait voir des traces d’usure ou de sang séché sur quelques instruments. Une autre nausée assaillit son corps lorsqu’elle laissa son regard d’émeraude effleurer le crochet de boucher qui pendait du plafond. Mais quel genre de cinglé…

Kate n’eut pas le temps de terminer sa réflexion qu’elle sentait le corps de son client s’éloigner du sien. Elle put alors respirer presque normalement… Dans un geste qui lui semblait terriblement difficile, elle se pencha vers l’avant et déposa le paquet ainsi que son sac de cuir sur le sol pour se libérer les mains avant de porter ses doigts à l’attache métallique de sa cape. Au même moment, elle vit l’homme entrer dans son champ de vision et se défaire lui aussi de sa cape. Évidemment, il fallait qu’elle tombe sur le criminel en cavale le plus recherché par le Ministère, mesdames et messieurs, Valère Araley. La jeune empoisonneuse se demanda un instant si elle allait survivre à cette mission mais décida de ne plus y penser. Non, elle devait se concentrer sur son travail, le poison à produire et sa qualité irréprochable. Et l’argent, bien entendu. C’était bien pour cela qu’elle se mettait dans des merdes pareilles, pour le fric… Katelynn enleva discrètement le grand tissu qui couvrait ses épaules et le laissa tomber sur le sol aux côtés de ses autres choses, dévoilant la petite robe noire bien simple qu’elle avait mise pour l’occasion. Généralement, être présentable pour rencontrer un client était presque attendu. C’était une question de mettre l’autre en confiance. Mais elle sentit aussitôt que ce n’était peut-être pas tout à fait approprié pour cet homme. Malgré la hauteur de ses talons, le haut de sa tête n’arrivait qu’à peine au niveau des épaules du Mage Noir et elle n’avait l’air qu’encore plus vulnérable ainsi habillée, sa baguette logée dans le sac de cuir - beaucoup trop loin de ses doigts à son goût – et déjà blessée à la bouche par sa propre faute.

Il commença à parler et la jeune femme l’écouta attentivement. Cet homme dégageait un charisme assez incroyable, malgré le constant malaise qu’elle ressentait à être en sa présence. Sa voix était agréable à écouter, les traits de son visage, bien que durs, sévères et teintés de la folie qui l’habitait étaient symétriques et harmonieux et sa carrure impressionnante ne pouvait que couper le souffle. Si la demoiselle n’avait pas eu aussi peur pour sa vie, elle l’aurait presque trouvé beau. Et puis elle devait admettre que ça ne lui déplaisait pas qu’il commence en parlant d’argent. Son offre était fort alléchante. Elle connaissait le prix pour sa tête et juste de savoir qu’il saurait la payer d’avantage était très convaincant… Avant qu’elle lui puisse ajouter quelque chose, le sorcier enchaîna en lui faisant remarquer qu’il serait tout à fait idiot de sa part de vouloir briser la confiance qu’il lui accordait. Les yeux verts de la belle croisèrent un instant le crochet qui avait attiré son attention lors de leur arrivée et, dans un geste nerveux, elle baissa les yeux alors que l’une de ses mains rassemblait sa chevelure ondulée pour la ramener complètement sur son épaule droite. Ses doigts jouaient maladroitement avec quelques mèches jusqu’à ce qu’elle le voit s’approcher. Comme une enfant prise en faute, elle lâcha immédiatement ses cheveux, gardant ses deux bras bien droits au long de son corps, et fit croiser ses doigts les uns dans les autres comme en position de prière.

Kate leva le menton pour plonger son regard dans celui du Mage Noir et le soutint avec un calme déconcertant. Même s’il était à quelques centimètres à peine d’elle, même si elle sentait une goutte de son propre sang humecter ses lèvres, même si elle n’avait aucune façon de se défendre…Elle le regarda en silence, à la fois captivée et apeurée, et se risqua finalement, au bout de quelques longues secondes, à prononcer sur un ton le plus confiant possible :


« C’est entendu. »

Et comme pour sceller la promesse, ou simplement par réflexe, ou encore juste pour se rassurer elle-même, un fin sourire se dessina sur ses lèvres rougies. C’était maintenant à elle de montrer les faits à Araley. Parler. Elle allait devoir lui dire plus que trois mots. Juste cette idée était angoissante. N’ayant pas le courage de faire quoique ce soit, ni même de bouger les yeux - sauf pour parfois battre des paupières -, la belle brune resta dans cette même position, son regard plongé toujours aussi profondément dans celui de son client.

« Il me faudra trois jours pour faire le poison, considérant que je ne dormirai et mangerai que lorsque le protocole me le permettra. Étant donné que je n’ai strictement rien d’autre à faire pour les soixante-douze prochaines heures, je vous offre de le faire ici. Je… Je n’ai pas de cours à donner pour le reste de la semaine et je ne suis attendue nul part avant dimanche soir… Si cela peut vous rassurer. »

La jeune femme marqua brièvement une pause, ravalant un peu de salive et de sang qui coulait toujours contre ses papilles, puis reprit :

« Vous allez devoir utiliser le poison dans les trente jours suivant l’embouteillage, ce qui vous donnera jusqu’au… quinze novembre, je crois. Après coup, il perd de son efficacité et, une semaine après les trente jours écoulés, il ne sert strictement à rien. »

Un soupir tremblotant franchi les lèvres de la jeune femme.

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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyLun 14 Nov - 17:33:03

Ce n'était pas toutes les nuits que l'on se retrouvait face à l'un des plus terribles criminels encore en cavale dans le monde magique. Manifestement, Katelynn Byrne n'avait pas été mise au courant de l'identité de son commanditaire. Cela se lisait clairement dans toute son attitude. Elle était, clairement, en proie à un profond malaise. Cela arrangeait particulièrement Valère, il allait sans dire. L'impression qu'il faisait sur la jeune femme, guère préparée à se trouver face à un tel visage, n'en était que plus forte. La pauvre femme ressemblait à une enfant, face au mage noir, dans sa petite robe, juchée sur ses hauts talons, à se triturer les cheveux comme une écolière face à son professeur. Cependant, Valère n'avait absolument rien d'un précepteur. La punition qu'il infligerait à Byrne si elle échouait ou tentait de le trahir serait d'une extrême violence. Une violence que seul un esprit aussi touché par la folie que celui d'Araley pouvait imaginer. Mais elle le sentait, manifestement, au vu de la position qu'elle prit alors que le criminel s'approchait. Une innocente qui priait pour la sauvegarde de sa vie, sans oser regarder dans les yeux celui qui pouvait la lui ôter, ou du moins la lui rendre particulièrement pénible, au point de vouloir s'en débarrasser. Prier des idoles fictives n'allaient cependant la sauver en rien. Seules ses compétences et sa discrétion pouvaient lui assurer la sauvegarde de son intégrité physique. Valère le lui signifia très clairement, par une mise en bouche rapide. Posté à quelques centimètres seulement d'elle, il garda son regard rivé sur le visage de la jeune femme, jusqu'à ce que celle-ci ose relever les yeux. Valère y lu un calme et une sincérité qui le rassura. Que la maîtresse des potions cède à l'hystérie n'aurait pas arrangé ses affaires. La panique était contre-productive et il aurait été obligé de s'en débarrasser pour trouver une âme plus forte, plus à même d'obéir aux ordres d'un homme comme lui.
Contre toute attente, elle osa même un sourire alors qu'elle lui signifiait son accord. Araley ne le lui rendit pas. Pas la moindre satisfaction n'était venue s'afficher sur son visage, tandis qu'il attendait de la sorcière une réponse plus développé qu'un simple « entendu ». Au bout d'une longue seconde, elle se décida à reprendre la parole et l'effort sembla lui coûter. Bien que ses états d'âmes n'intéressaient pas Valère, sa peine à cacher sa crainte était malgré tout une source de plaisir pour le mage noir. S'il y avait une chose qui le confortait dans la spirale tombante dans laquelle il plongeait à corps perdu, c'était bien la peur que sa simple présence engendrait. Néanmoins, il devrait refréner les pulsions que cela engendrait en lui, pour cette fois. Il n'était pas question de mettre en danger le bon déroulement de son plan. Bien que Katelynn vienne de proposer de rester ici les trois prochains jours et qu'il pouvait, en conséquence, en faire ce que bon lui semblait sans que cela n'interfère avec son envie de continuer son travail. Ici, elle n'avait pas le choix. Aucun moyen d'échapper au mage noir, aucun moyen de contacter qui que ce soit pour se protéger des appétits son employeur. Ces conditions lui plaisaient particulièrement. C'est seulement à cette considération qu'un sourire pourvu d'une maigre chaleur se ficha sur les lèvres fines de l'ancien mangemort.

La jeune femme précisait les conditions pratiques de l'utilisation du poison tandis que Valère jouait avec sa baguette, la faisant nonchalamment tourner entre la pulpe de ses doigts, tout en écoutant attentivement le discours qui se répercutait en échos dans la vaste pièce. Il acquiesça en silence, sans bouger d'un millimètre. Alors qu'elle lui demandait s'il avait besoin d'autres précisions, le regard d'Araley descendit sur les lèvres pulpeuses de la jeune femme. Il approcha sa main de son menton avec une lenteur exacerbée et caressa le coin ensanglanté de sa bouche du revers de son pouce, essuyant le mince filet de sang qui le tâchait. Tout en observant le sang qui s'était étalé sur son doigt, il prit la parole.


« Vous serez installée dans cette pièce, avec l'équipement nécessaire à la création du poison, et le confort dont vous aurez besoin pour les trois prochains jours. Vous ne vous déplacerez pas sans ma surveillance, je veillerais d'ailleurs à ce que l'inverse soit impossible. Vos ablutions se feront dans la pièce préparée à cet effet, et c'est le seul autre lieu que vous aurez à visiter pendant ces trois jours. Si je m'aperçois que je peux vous laisser cette liberté, vous aurez toute l'intimité nécessaire à votre toilette. Autrement, elle devra se dérouler sous mes yeux. Vous serez convenablement nourrie, et je veillerai à ce que vous ayez le meilleur confort possible pendant vos heures de repos. »

En assurant le confort à l'empoisonneuse, Valère veillait à rassurer la jeune femme, mais ce n'était principalement pas pour calmer ses craintes qu'il avait décidé d'agir de la sorte. Son confort lui était indifférent. Seulement, elle serait plus productive si elle bénéficiait de soins convenables. Son regard se braqua à nouveau dans le sien, puis il releva sa baguette magique par-dessus l'épaule de Katelynn. Il prononça un sort de transfert et, aussitôt, un chaudron juché sur une plaque de charbon apparut près d'un mur, accompagné d'un épais coussin sensé assurer le confort de son hôte. Cependant, c'était près des chaines accrochées au mur que les ustensiles étaient apparus.
Valère baissa doucement le bras qui tenait son arme.


« J'ai une dernière question, en effet... Êtes-vous de sang-pur, Miss Byrne ? »

Murmura-t-il avec une curiosité non-feinte, tout en glissant l'extrémité de son pouce ensanglanté sous son nez pour en respirer le parfum.
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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyMar 15 Nov - 21:48:55

Katelynn n’avait aucune idée qu’il était possible de se faire dominer ainsi. D’abord, en temps normal, elle avait une personnalité plutôt meneuse, enflammée, extravagante, qui poussait les gens à la suivre et l’écouter plutôt que le contraire. Elle savait s’imposer dans un groupe et, lorsqu’elle le voulait vraiment, était capable de faire faire tout ce qu’elle voulait à n’importe qui. Cependant, elle était entièrement consciente que depuis les huit dernières années, il y avait une personne qui parvenait à tordre son autorité, à lui faire courber l’échine, qui la tenait bien au creux de sa main et elle savait avec une certitude effrayante qu’elle n’était absolument pas capable de changer l’état de la chose. Toute la volonté dont elle était capable s’écroulait lorsqu’elle plongeait ses yeux dans le regard noisette teinté de doré de Phillip. Elle oubliait ses conneries, son abus de drogue, sa manipulation, la satisfaction malsaine qu’il affichait lorsqu’il réussissait à la faire flancher, la facilité qu’il avait à la faire se mettre à genoux devant lui… L’Anglaise avait essayé, à plusieurs reprises, de l’envoyer à la rue, de l’effacer de sa vie. Mais il revenait toujours plus charmeur, plus beau et plus tordu que la veille, avec son air de conquérant, son sourire en coin et ses mains rudes qui savaient exactement où se poser pour la rendre complètement folle.

Le plus monstrueux dans tout ça, c’était qu’elle sentait qu’elle venait de trouver la personne qui faisait faiblir son genou encore plus violemment que Phil. L’éclat de malice dans les prunelles d’Araley était étouffant, décontenançant. C’était comme si elle sentait ses doigts serrer sa nuque avec chaque seconde qu’elle passait perdue dans son regard. Elle fut comme frappée de cette évidence, et celui lui fit sincèrement peur. Jamais elle ne serait capable de résister à cet homme, à sa force et à sa folie, à ce sourire malin et avide qui ourlait ses lèvres alors qu’elle lui proposait, comme une vraie idiote, de rester avec lui pour toute la durée de la confection du poison. Elle avait avant tout proposé cela parce qu’elle croyait que, de toute façon, c’est ce qu’il allait demander d’elle. Après tout, elle ne s’apprêtait pas à faire n’importe quel poison pour n’importe quel homme. C’était l’un des poisons les plus souffrants à subir et complexes à faire, et elle allait le faire pour l’homme le plus recherché par le Ministère de la Magie, ce n’était pas une maigre tâche. Cela aurait donc été naturel qu’il veuille la surveiller le plus possible pour s’assurer du bon déroulement de toute l’opération. Mais elle avait également offert au Mage Noir de rester pendant les soixante-douze prochaines heures parce qu’elle travaillerait mieux dans ce contexte. Elle n’avait pas à s’inquiéter d’être surprise par qui que ce soit, de manquer de concentration. C’était l’environnement de travail idéal. Enfin, si Araley daignait lui accorder un repas, une salle de bain et quelque chose sur quoi dormir.

Le souffle redevenu presque confiant de la demoiselle se coupa presque aussitôt, en sentant la peau du ténébreux effleurer la sienne d’une façon à la fois rude et sensuelle. Le pouce de l’homme était venu s’emparer d’une goutte de sang qui avait perlé jusqu’au coin de ses lèvres. Pour un instant, elle ne sut absolument pas quoi faire. Complètement paralysée, son regard d’émeraude vint fixer le liquide vermeil sur le doigt de Valère. L’Anglaise maudit un instant ses réflexes irréfléchis puis écouta attentivement ce que son client lui dit. Elle ne pourrait pas se déplacer sans surveillance; c’était à prévoir. Elle ne s’attendait à rien de moins de la part d’un criminel endurci et n’en fut donc aucunement surprise. Il mentionna ensuite le déroulement de sa toilette et la jeune femme ne put réprimer un regard à la fois perplexe et désapprobateur. Ah parce qu’elle allait devoir faire tout cela devant ses yeux? Elle tenait à un minimum d’intimité, mais selon ses dires, Araley allait attendre les preuves de sa bonne volonté pour lui offrir ce privilège. Elle n’avait plus vraiment le choix de s’y plier, de toute façon.

À peine Valère eut-il terminé de parler que la belle brune entendit quelques sourds bruits de choses qui apparaissaient. Elle leva les yeux un instant et vit un gros coussin moelleux se déposer sur le sol froid de la pièce. Ça lui ferait office de lit, c’était suffisant. De toute façon, elle n’allait pas y passer sa vie. La jeune femme risquait de passer trois jours particulièrement mouvementés, mais elle savait qu’un lit chaud l’attendait à Poudlard. C’était un espoir suffisamment rassurant pour qu’elle puisse s’y accrocher. Son regard s’attarda ensuite sur le chaudron et – malheureusement - sur les différents ustensiles dont elle aurait besoin, qui étaient apparus beaucoup trop près à son goût des divers instruments de torture. Un autre frisson assaillit violemment sa nuque. Avec un peu de chance, elle saurait s’habituer à cette vision dérangeante, avec les heures qui passeraient.

La question du Mage Noir l’étonna un peu; à quoi cela lui servirait-il de connaître son statut de sang? Son travail ne changeait absolument pas, qu’elle soit sang-de-bourbe ou sang-pur. Mais elle se doutait bien que là n’était pas le moment ou l’endroit de mettre en doute la pertinence d’une question qu’il avait à son sujet. Il détenait absolument tout le pouvoir. Les yeux de l’Anglaise se fixèrent un peu trop longtemps sur le visage de l’homme qui était toujours un peu trop près d’elle pour qu’elle puisse être à l’aise. La lueur gourmande dans son regard perçant était tout sauf rassurante, alors qu’il semblait se réjouir de l’arôme de son sang…


« Je… Oui, je suis de Sang-Pur, monsieur Araley… »

Elle ne sut tout simplement pas quoi ajouter à cela. Kate n’avait aucune idée de ce qui l’attendait. Exigerait-il quelque chose en particulier, avait-il l’intention de la faire commencer tout de suite? Ne pas savoir quel était son sort, c’était bien cela la plus grande angoisse qui régnait en elle à ce moment-là. Cet homme était capable de tout, elle le savait.
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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyMer 7 Déc - 22:23:21

Pauvre enfant... Innocente créature, gorgée de vie et de l'entrain de la jeunesse, retrouvée prisonnière pour trois longs jours et trois longues nuit dans un univers dont elle n'aurait jamais soupçonné l'existence. À la merci du criminel le plus recherché de toute l'Angleterre, et peut-être même de l'Europe entière, elle ne verrait plus le décompte des heures s'écouler. Elle avait déjà perdu toute notion de l'endroit où elle se trouvait et, bientôt, ce serait la notion de temps qu'elle oublierait. Il lui semblerait peut-être bien long, dans ce camp d'empoisonneur rudimentaire, cernée par des engins de torture qui pourraient d'un instant à l'autre accueillir son corps frêle. Les idées qu'elle pouvait se faire quant aux sévices qu'elle pourrait subir si elle décevait son hôte n'étaient que de fades préludes à la réalité. La présence d'une femme dans ce refuge morbide attisait l'imagination de Valère. Le désir, également. Depuis combien de mois sa main n'avait pas effleuré la peau d'une femme ? De trop longs mois, à n'en pas douter. Il s'en rendit compte à l'instant même où sa main quitta la lèvre blessée de Katelynn. L'odeur ferreuse de son sang éveilla ses papilles et une salive tiède vint étreindre sa langue. Il observa longtemps son regard. Toujours silencieux alors même qu'elle venait de répondre à sa question, il contemplait les pupilles dilatées de l'empoisonneuse. Était-ce la pénombre ou la peur, qui arrondissait tant son regard ? Peut-être un peu des deux, et surtout de l'un des deux. Un sourire fendit ses lèvres tandis que Valère essuyait négligemment le sang entre ses doigts, tout en abaissant sa main ainsi tâchée.
D'un pas lent, il franchit la maigre distance qui le séparait encore de la potioniste, puis se pencha en douceur sur elle, jusqu'à ce que leur bouche ne soient plus qu'à quelques millimètres l'une de l'autre.


« Vous devez comprendre, alors, pourquoi je fais tout cela. J'agis pour les jeunes femmes comme vous, bientôt obligées de mêler leur sang à la pire engeance pour se préserver de la vindicte populaire... J'ai véritablement de la pitié pour vous, parias dans un monde qui devrait au contraire vous protéger et vous placer au-dessus de toute autre femme, car vous avez en votre sein de quoi nourrir de purs sorciers, qui ne soient pas aliénés par le mélange des races. Vous avez eu de la chance de me rencontrer, Miss Byrne. Vous allez avoir l'honneur de participer à la restauration de vos privilèges. »

Sa baguette s'était posée sur le rebord de la lèvre de la jeune femme. Un douce lumière se répandit entre eux, maigre halo blanc dans les ténèbres qui les entouraient. Une chaleur agréable toucha la plaie que s'était faite Katelynn, alors qu'Araley reculait légèrement son visage du sien. L'éclat du sortilège se répercuta dans ses iris, révélant un éclat rouge qui parsemait l'émeraude de ses yeux. On devinait parfaitement qu'il ne s'agissait pas de sang, mais de l'impact néfaste qu'avait la magie noire qu'il pratiquait de plus en plus assidûment. Son visage, également, semblait plus émacié que sur les photographies affichées un peu partout dans le monde sorcier. Les cernes sombres qui alourdissaient son regard et froissaient sa peau trop lisse donnait à Valère l'aspect d'un mort-vivant, d'aussi près. ...Ou d'un fou près à passer à l'acte à n'importe quel instant.

Son intégrité physique comme mentale s'était passablement dégradée depuis le début de sa cavale, et l'on sentait qu'il avait définitivement atteint le point de non-retour. Plus rien ne le sauverait de lui-même. Néanmoins, Valère n'en avait aucune conscience. Il ne voyait même pas, dans le reflet de sa glace, les dégâts physiques qu'il s'était infligé. Il était intimement persuadé d'être tout puissant, sûr de son génie et du bien fondé de ses actes. Les idéaux qui n'avaient été que des excuses dans sa jeunesse étaient devenu ses seules raisons d'agir, sans s'en prendre directement à lui-même. Les horreurs qu'il avait perpétré, allié à son tempérament névrosé, l'avaient fait basculé dans une autre réalité, un monde où le mal n'était qu'un mot qui désignait les autres. Ici, il était le prêcheur du bien, dernier prophète d'une religion déchue. Païen résistant à l'évangélisation massive des consciences. Un seul signe de réprobation, de traîtrise à son sang justifierait la torture ou la mise à mort de Katelynn. Il était capable de lui infliger les pires outrages en toute bonne conscience, de la forcer à lui prêter allégeance en modelant son esprit afin qu'il soit le reflet du sien sans même ressentir une once d'empathie pour l'individu qu'il dénaturerait. Mieux encore, il serait alors convaincu de la protéger d'elle-même. Cette sinistre logique était sa pire arme. C'était celle-là même qui l'empêchait de ressentir la moindre pitié.


« Je suis ravi que nous puissions faire affaire. Je suis certain que nous allons entretenir les meilleurs rapports, ces trois prochains jours. Eu égard à votre rang, je ferai en sorte que cela soit le cas, et je ne doute pas que vous ferez de même de votre côté. »

D'un geste de la main, Valère invita Katelynn à le suivre. Tandis qu'il s'approchait du chaudron, il glissa sa main gauche dans le creux de ses reins et la fit avancer, pour la faire assoir sur l'épais coussin qui attendait la jeune femme. Accroupi et penché sur son corps frêle, il lui attrapa les poignets et les releva en direction des chaines accrochées au mur, puis les fit glisser dans les bracelets. Dans un déclic qui résonna en échos lugubres entre les murs de pierres épaisses, les fers se refermèrent autour de ses poignets. Le mage noir brandit son arme en direction des chaînes qui reliaient les deux menottes entre elles et, d'un sort à peine murmuré, les firent s'allonger afin que Katelynn ait assez de liberté dans ses mouvements pour exécuter convenablement son travail.
Néanmoins, il ne se releva pas aussitôt, mais baissa plutôt le regard sur elle. Sa langue glissa fugacement contre ses lèvres alors que sa main libre tenait encore fermement l'un des fers. Sa baguette, quant à elle, s'était abaissée en direction de l'épaule de la jeune femme, sans qu'il n'y prête attention.

« Avant de commencer, peut-être aimeriez-vous un léger remontant. Vous risquerez d'en avoir besoin pour tenir jusqu'à l'aube. Mes réserves s'amenuisent, mais j'ai encore quelques bons vins en stock. À moins que vous ayez une préférence pour les alcools plus forts. Après tout, nous avons encore un peu de temps devant-nous. »

Murmura-t-il avec un naturel déconcertant, tandis qu'il vérifiait machinalement la taille des menottes par rapport aux poignets de la sorcière, puis les étrécissait d'un sort informulé.
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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyJeu 15 Déc - 20:45:26

Katelynn n’avait jamais été de ces gens particulièrement doués pour lire les autres. À vrai dire, elle n’en avait jamais eu l’intérêt. Bien entendu, il arrivait qu’elle remarque qu’on soit en train de lui mentir en plein visage, et, à cause de son métier non conventionnel et dangereux, elle gardait toujours un œil ouvert et attentif sur les personnes autour d’elle. Mais elle ne cherchait que très rarement à lire dans les yeux ou dans le langage non verbal d’un individu quelles étaient ses intentions. C’était, selon elle, une perte de son temps. À moins qu’il s’agisse de quelque chose de réellement important à ses yeux, il ne lui servait à rien de s’en faire pour ce que les gens pensaient d’elle, des autres ou d’une situation en particulier. La réalité était telle qu’elle et les impressions des gens sur celle-ci n’allaient certainement pas la changer. L’Anglaise n’avait donc jamais réellement cherché à déceler des informations non verbales de la part des gens; s’ils assumaient vraiment ce qu’ils pensaient, cela serait chose dite. Mais il arrivait, dans certaines occasions, où les yeux d’une personne parlaient trop pour elle pour que cela soit possible de les ignorer. Des gens qui n’avaient pas à ouvrir les lèvres ou faire un seul geste pour que leurs intentions soient claires, nettes et précises.

Le regard d’émeraude de l’empoisonneuse était fixé dans celui de son interlocuteur. À vrai dire, elle avait peur de s’en défaire, peur qu’Araley se serve de ce bref moment d’inattention pour la tuer, la violer, la frapper. Mais elle avait également tellement peur de la démence qu’elle voyait passer dans son regard qu’elle en était complètement figée. Elle y voyait le sang, la torture, la mort, la douleur, les visages crispés d’agonie des gens qui avaient pu passer dans cette pièce. Mais surtout, elle voyait le plaisir ressenti par ce monstre à faire souffrir ses victimes. Qu’allait-il lui faire, à elle? Car cela ne dépendait que de ses intentions; elle n’avait aucune façon de se défendre…
Puis peu à peu, ces pensées s’égaraient, se perdaient, disparaissaient. Lentement, au fur et à mesure qu’elle sentait le souffle du Mage Noir lui coller de plus en plus fermement à la peau, alors qu’elle le voyait, son regard sombrant toujours plus profondément dans celui, tordu, de son employeur. Une autre idée naissait en elle, trouvant source au creux de son ventre qui s’embrasait; la tentation, la convoitise. Elle avait toujours été attirée par les gens désaxés, par les relations malsaines et elle avait devant lui l’homme qui saurait sans doute combler tous ces caprices masochistes. Ses lèvres, tentantes, l’attiraient comme elle ne le croyait plus possible. Elle l’écouta parler, buvant chacune de ses paroles, frissonnant à sentir les mots sortir de sa bouche alors qu’il n’aurait fallu qu’elle bouge la tête pour effleurer ses lèvres des siennes.

Discours sur la pureté de son sang, elle devait s’y attendre. On ne lui avait jamais présenté de cette façon, cependant. On n’avait jamais été aussi confiant en lui parlant de la situation, qu’elle connaissait très bien. Et surtout, elle était d’accord, elle n’avait toujours été. Sans être une aristocrate, la jeune femme avait été élevée dans un climat où le sang a une certaine importance et cela avait transparu dans son attitude avec les gens à travers les années. Elle n’avait jamais vraiment eu d’amis né-moldus, pas parce qu’elle était méchante avec eux, mais seulement parce qu’elle ne s’approchait pas de leur groupe. Elle ne s’était jamais mélangée. Et elle n’était pas prête de commencer. La seule personne qu’elle osait fréquenter sans qu’elle soit certaine du statut de son sang, c’était Phil. Katelynn n’était pas au courant, parce que lui ne l’était pas non plus. Cela ne l’empêchait pas de prendre les précautions nécessaires le moment opportun venu… Devenir enceinte d’un bâtard, cela aurait été horrible.

La brune n’eut pas le temps de réagir qu’elle sentit le bois de la baguette de Valère toucher le coin meurtri de ses lèvres. Elle ne réagit pas, regardant toujours l’homme dans les yeux, puis sentit une agréable chaleur se répandre contre la peau de son visage, sa petite plaie se refermant presque instantanément. Il la soignait…? Dire qu’elle s’était un peu plus tôt imaginé la langue du ténébreux caresser sa plaie… Et ce désir persistait, même si la folie d’Araley était manifeste à cet instant-là, dans toute son apparence. Cela ne l’empêchait pas d’avoir peur, au contraire… N’étaient-ce pas les frissons de frayeur partout sur sa peau qui rendait la chose tellement plus excitante? La lueur s’estompa puis le Mage Noir lui adressa à nouveau la parole. Comme sortant d’une transe, l’Anglaise cligna quelques fois des yeux et adressa une autre esquisse de sourire à Valère, bien qu’une partie d’elle ait toujours autant envie de se sauver très loin. La partie saine d’esprit, sans doute.


« Je vous en remercie, monsieur Araley. Je ferais tout ce que je peux pour honorer le sang qui coule dans mes veines. », souffla-t-elle d’une voix toujours chancelante.

Il lui demandait de le suivre… Sans tenter d’y penser plus que cela, Kate fit quelques pas, suivant son client à la trace. Ses talons cognaient régulièrement contre le pavé de pierre sous ses souliers. C’était un son vivant, qui la rassurait. Elle n’eut pas le temps de s’apaiser davantage du bruit de ses propres pas qu’elle sentant la large main du sorcier se poser au bas de son dos. Un autre frisson. Elle se laissa complètement faire alors que son regard venait chercher, une fois de plus, celui de Valère. Katelynn s’assied sagement, son corps ondulant bien malgré sa raison sous le contact rude des paumes d’Araley sur ses bras puis ses poignets qu’elle lui tendit presque en offrande. Elle savait très bien qu’il allait l’attacher, résister aurait été complètement inutile. Tout ce temps, elle ne le quitta pas des yeux. L’étreinte du métal froid contre ses poignets était certes déstabilisante, mais ce n’est que lorsqu’elle vit les chaînes entrer dans son champ de vision que son regard flancha pour venir suivre quelques mailles. Un frôlement sur son épaule attira son attention; elle tourna légèrement la tête pour voir de quoi il s’agissait. Le bois de chêne de sa baguette, presque sagement posé sur la peau nue entre le tissu d’ébène de sa robe et la courbe de son cou. Puis il lui adressa la parole une autre fois, son ton presque cordial alors qu’il lui proposait quelque chose à boire. Oui, elle aurait besoin de boire quelque chose, question d’encaisser tout ça. L’Anglaise entrouvrit ses lèvres et laissa un soupir s’échapper d’entre elle, à la place d’une phrase claire et audible. Le métal se faisait plus étroit autour de sa peau, serrant plus fermement les os de ses poignets, c’était inconfortable. Elle regarda un instant les menottes puis reporta son attention sur Araley.


« Du vin ce sera parfait, je vous remercie. «

Puis elle pensa à autre chose, à quelque chose de nécessaire pour l’exécution de la potion… Mais à vrai dire, elle n’était pas tout à fait à l’aise de demander quelque chose à cet homme. Et s’il refusait? Et s’il la frappait? Elle n’avait aucune idée de sa réaction. Avec un peu d’espoir, il comprendrait la nécessité de la requête qu’elle allait lui adresser. Déglutissant difficilement, la jeune femme fixa le chaudron devant elle puis se risque finalement, en levant ses yeux d’émeraude, apeurés, vers ceux de Valère.

« Monsieurs Araley…? Si… Si ce n’est pas trop vous demander, en plus du matériel, je me demandais s’il était possible pour vous de… de me donner ma baguette magique. Elle est dans mon sac, dans sa poche gauche. Je vais en avoir besoin pour concocter le poison. »
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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyVen 16 Déc - 22:21:52

Le calme de Katelynn n'était qu'une apparence. Sous ses mains, il sentait la jeune femme trembler sans pouvoir cesser. Il sentait des frissons sous la pulpe de ses doigts, tandis que ses mains lâchaient les fers et glissaient sur les avant-bras de l'empoisonneuse, pour finalement s'y arrêter. Sentir sa peur était électrisant. C'était sa seule compensation, tant que Katelynn n'avait pas fait un pas de travers. Profiter de son effroi, plutôt que de lui découper et arracher la chair morceau par morceau. Pour le moment, Katelynn était innocente et ne méritait pas un tel traitement. Mais il se lisait clairement dans son regard que cet état de grâce était fragile. Ses grands yeux d'émeraude fixés sur lui n'y pourraient rien. Cependant, la peur de Katelynn n'était pas la seule chose qu'il ressentait. Il avait clairement senti la caresse de son corps alors qu'il fermait les fers contre ses poignets. Il la fascinait d'une toute autre manière, également. Son simple soupir était une promesse d'autres plaisirs moins morbides, et l'idée de satisfaire son propre appétit alors qu'elle était là, attachée et à sa merci, lui traversa instantanément l'esprit. Son regard parcourut les courbes voluptueuses de la jeune femme sans la moindre fausse pudeur. Elle était tout à fait désirable, ainsi parée de sa petite robe noire, qui soulignait la courbe gracile de sa taille et révélait la rondeur de sa poitrine. Néanmoins, Valère se contenta simplement de se relever, non sans effleurer de l'index la joue de sa prisonnière. Caresse légère, qui ne dura qu'un instant. Il n'était pas temps de s'attarder sur l'appétit qui échauffait son sang. Le mage noir s'attarda une longue seconde dans le regard de la potionniste, puis lui tourna le dos et s'éloigna. Il s'arrêta seulement à l'appel hésitant de la jeune femme, mais ne fit que tourner la tête de côté, sans chercher à lui faire de nouveau face. Elle désirait sa baguette. Il avait déjà prévu cet inconvénient. Sans son arme, Katelynn était sans ressource et ne pouvait pas honorer le contrat qui les liait. Aussi n'avait-il pas imaginé l'en priver. Tenter de le tuer ou de s'échapper sous ses yeux serait de toute façon une cruelle erreur et, s'il se lassait de la surveiller, Cesair veillerait à sa bonne conduite. Valère ne lui signifia pas ses pensées, cependant, et se contenta de reprendre son chemin pour disparaître finalement derrière l'entrebâillement d'une porte, à l'opposé de Katelynn.

De longues minutes s'écoulèrent, sans que Valère ne reparaisse. Les ombres des engins de torture, projetées par quelques chandeliers qui diffusaient une faible lumière, se mouvaient devant le regard de Katelynn, s'agrandissant parfois jusqu'à venir effleurer ses pieds. La pièce était froide, continuellement soumise à un courant d'air qui venait déformer les ombres en menaçant de souffler les chandelles. Il régnait un silence parfait, seulement entrecoupé, quelques fois, par le crépitement d'une bougie dans laquelle venait mourir une infime particule de poussière. Les murs renvoyaient une couleur jaunâtre sous l'effet des lueurs éparses. Par endroits, on devinait des tâches de sang noircies par le temps. Sur le sol, particulièrement. Des giclées semblaient avoir jaillit de la table de torture. À demi cachée dans la pénombre, une vieille table croulait sous le poids d'un étui de cuir déplié, qui révélait une série de lames et de cisailles rutilantes. Lorsque la magie l'épuisait, Valère aimait opter pour des méthodes plus traditionnelles. Elles étaient plus lentes, mais, lorsque l'on connaissait aussi bien l'anatomie humaine que lui, elles permettaient de garder sa victime en vie bien plus longtemps. Il y avait des fioles, aussi, remplies de liquides de diverses couleur. Aucune indication ne permettait de deviner le contenu de ces dernières, mais le mage noir connaissait par cœur leurs effets.


Araley réapparut, deux verres à vin en main, remplis aux trois quarts d'un liquide flavescent. Il s'approcha de sa prisonnière puis s'assit à son côté, à même le sol glacé, sans se départir de sa grâce toute aristocratique. Le décalage entre sa position plutôt désinvolte et l'élégance avec laquelle il tendit un verre à Katelynn, enchaînée, conférait à la scène quelque chose de surréaliste.


«  Un riesling de Scherwiller. Fin et élégant. Trinquons à notre collaboration, Miss Byrne. »

Murmura Valère en appréciateur, un fin sourire aux lèvres. Il se pencha vers la jeune femme pour lui permettre de trinquer, puis se laissa nonchalamment aller contre le mur, le dos droit cependant, son verre relevé jusqu'à hauteur de ses lèvres. Il but une gorgée, mais laissa le parfum du riesling fleurir contre son palais, avant d'avaler le nectar acidulé. C'était un vin de qualité et de la meilleure année. Alors que l'alcool coulait dans sa gorge, l'ombre inquiétante qui tressaillait dans son regard s'amenuisa, laissant place à une nette satisfaction.

« Si vous progressez convenablement dans votre entreprise, et si le temps vous le permets, peut-être aurons nous l'occasion de profiter de ce bienfait de la terre dans des circonstances plus décentes. »

Ses paroles n'étaient de que pures politesses, et cela se devinait dans l'apathie avec laquelle il avait prononcé ces mots. Il ne lui avait d'ailleurs pas adressé le moindre regard et n'en fit pas non plus l'effort lorsqu'il attira à lui la baguette magique de la jeune femme pour la faire léviter devant ses yeux. Bois de charme et d'aubépine, observa-t-il avait une vague curiosité, tandis que l'arme tournoyait lentement, hors de portée pour Katelynn. Finalement, Araley laissa la baguette se poser doucement sur le sol, dans le maigre espace qui séparait les deux sorciers, puis réserva le même sort au carton d'ingrédients, qui tomba dans un bruit sourd auprès du chaudron.

« Si vous avez d'autres requêtes, il est temps de m'en faire part. J'accèderai à vos désirs autant qu'il me sera possible de le faire, Katelynn. Combien de temps durera la première phase de préparation ? »

Sa voix s'était faite suave dans un premier temps, appuyant expressément le prénom de l'empoisonneuse. Son regard s'était enfin posé sur elle, courtois, mais sans la moindre chaleur. Puis il avait reprit sur un ton plus badin, comme s'il ne s'agissait que d'une simple formalité, qui n'engagerait pas la potioniste à travailler des heures durant dans un endroit morbide et glacial. Ce genre de considération lui était tout à faire indifférent.
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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyVen 30 Déc - 22:21:01

Pas de réponse. Seulement un regard, froid et vide d’émotions. Un regard juste pour dire qu’il l’avait observée de ses deux yeux, qu’il l’avait considérée, qu’il avait pris conscience qu’elle existait. La jeune femme n’ajouta rien mais soutint son regard aussi longtemps qu’elle le put. Immobile, cherchant une réponse, n’importe laquelle. On aurait presque pu dire qu’elle le suppliait. Par-dessus la solitude, s’il y avait une chose que Katelynn redoutait, c’était le silence, l’incertitude d’une question laissée à elle-même. C’était une position affreusement vulnérable et elle ne le supportait pas. Qu’on la laisse supposer, interpréter, que l’on ignore les mots qu’elle avait pensés et jugés comme étant importants. Réponds-moi, fucking shit, dis-moi quelque chose. Laisse-moi entendre ta voix, même si c’est pour m’envoyer promener. Mais, je t’en prie, ne me laisse pas seule avec le vide et le doute. Comble cet air dense et macabre même si tu l’es encore plus. C’est ce qu’elle lui aurait dit, si elle n’avait pas su que c’était complètement inutile. La sorcière se contenta de fixer Araley en espérant que ses yeux d’émeraude parlent assez pour elle…Mais visiblement, la seule chaleur que cet homme dégageait en était une purement anatomique, découlant directement du fonctionnement normal de son corps. Cette chaleur qui l’avait effleurée du bout des doigts contre la joue, cette chaleur qui lui avait fait croire un instant qu’il était autre chose qu’un monstre. La lèvre inférieure de l’enseignante trembla un bref instant alors qu’elle regardait Valère s’éloigner pour disparaître dans les ténèbres d’un couloir.

Et à cet instant, elle eut envie de pleurer, de laisser sa contenance et sa retenue s’écrouler pour laisser place à la panique qui assaillait son esprit. Un nœud se forma dans sa poitrine et remonta douloureusement jusqu’à sa gorge, lui coupant le souffle alors qu’elle observait la danse glauque des ombres des divers moyens de torture contre les murs et le sol. Elle devinait facilement la nature des taches foncées sur la pierre sous ses pieds. La ténébreuse poussa un lourd soupir et passa ses deux mains contre son visage et sa chevelure, son sang se glaçant à entendre le bruit distinct des chaînes en mouvement. La jeune femme saurait s’y faire, elle était forte comme peu peuvent prétendre l’être. Une larme s’était enfuie du coin de son œil pour venir perler contre sa joue. L’Anglaise l’essuya nerveusement et leva les yeux au plafond, en tentant de se raisonner. Si elle faisait tout pour s’attirer sa clémence, si elle exécutait le poison sans broncher, si elle se mettait à sa disposition, si elle savait être parfaite avec lui, elle ressortirait totalement indemne. Enfin… presque totalement. Sa santé mentale n’avait jamais été tout à fait stable et elle sentait bien que cette expérience ajouterait une autre dimension à son esprit tordu et malsain. Il ne restait plus qu’à voir ce qui se produirait durant les soixante-douze heures à suivre.

Un élan de soulagement s’empara d’elle lorsqu’elle vit la silhouette du mage noir apparaître devant ses yeux alors qu’il revenait avec les deux verres de vin. Kate ne l’afficha pas, cependant, permettant seulement à un mince sourire de venir ourler ses lèvres rosées, son regard effleurant celui du criminel avant de se poser sur le liquide alcoolisé. Elle avait soif, vachement soif même. Sa langue lui semblait tellement sèche, son palais, douloureux. Mais encore une fois, il n’en paru rien. La belle brune suivait son employeur du regard et remarqua, lorsqu’il s’assied à ses côtés, à quel point il était plus grand qu’elle; même assis à même le sol alors qu’elle avait un siège improvisé sous les fesses, il la dépassait légèrement. La potionniste pris le verre qu’il lui tendait entre ses doigts, provoquant au passage ce tintement de métal qui était déjà devenu presque commun, et lui sourit, cette fois un peu plus sincèrement. Sa crise de panique était passée et avait servi à la déterminer plus que jamais. Faire ce qu’elle avait à faire, sortir d’ici le plus rapidement possible avec, on l’espérait, tous ses membre et ses dix doigts et orteils. Sa solution pour surpasser sa peur? L’admirer, s’accrocher à cette partie d’elle qui désirait cet homme. Vouloir lui plaire, le satisfaire. Il fallait que cela fonctionne… C’était tout ce qui lui restait. La ruse qu’elle utilisait habituellement avec les gens ne fonctionnerait pas ici, ç’aurait été idiot d’y croire. S’y complaire, courber la nuque, accepter ce qu’il pourrait lui faire, peut-être même y prendre plaisir. Et au fond, elle savait que ce ne serait pas si difficile que cela. Son ventre l’appelait déjà.

Après avoir trinqué, peut-être un peu timidement, Katy porta le verre de sa coupe à ses lèvres et pris une première gorgée du vin. Du velours… c’était exquis. La belle expira un doux soupir, fermant les yeux un instant alors que le liquide roulait contre ses papilles. Quelque chose de rassurant dans toute cette noirceur. Puis son attention fût attirée par les mots prononcés par Valère. Boire du si bon vin avec lui dans d’autres circonstances? Possible… Elle ne répondit toutefois pas, son regard se portant aussitôt sur sa baguette qui sortait de son sac pour s’approcher d’eux. La jeune femme ne pouvait s’empêcher d’être légèrement agacée par le fait que ce soit quelqu’un d’autre qui soit en train de manipuler sa baguette. Elle lui était précieuse, bien plus que ce que l’on aurait pu imaginer. Et elle était dangereuse sans même que l’on s’en serve; la colle puissante qui unissait les deux parties, les deux bois de sa baguette, était faite principalement à base de venin de Taipan du désert. Il était assez concentré pour que seule sa vapeur puisse rendre malade et tuer les gens qui se trouvaient dans un périmètre d’environ cinq mètres. Et si elle se cassait, c’était presque automatiquement à l’endroit où on avait mis cette substance toxique puisqu’elle présentait une faiblesse, l’union du bois de charme et d’aubépine. Il ne fallait pas qu’elle tombe de trop haut… Les yeux forêt de l’empoisonneuse suivaient fixement la baguette alors qu’elle passait devant eux. Araley l’observa, visiblement curieux; il n’y avait que très peu de baguettes qui étaient faites comme la sienne. La belle s’en vit flattée, venant rapidement prendre son trésor entre ses doigts aussitôt qu’il toucha le sol, effleurant au passage la cuisse du Mage Noir, sur laquelle elle s’attarda un peu trop longtemps. Mais elle fit comme si de rien n’était, sa main libre élevant sa coupe de vin à ses lèvres une fois qu’elle eut nicher le manche de sa baguette dans son autre main.

Il lui posa une question, il lui demandait si elle avait besoin d’autre chose et dans combien de temps elle aurait terminé. Lorsqu’elle eut déposé son verre et sa baguette sur la table, Katelynn se mit à défaire avec précaution l’emballage de la boite du bout de ses doigts agiles. Rapidement, elle étala les choses sur la surface plane, en ordre. Quelques puissants poisons moldus, un cœur de chimère, un lobal frontal humain, deux fioles de sang de centaure, un voile de détraqueur, un mélange de différents médicaments et drogues moldus, entre autres…Elle regarda le matériel à sa disposition, le chaudron et, d’un rapidement mouvement de baguette, y fit verser un peu moins d’un litre d’eau et alluma le feu juste en dessous. Du bout des yeux, la brune chercha un couteau juste de la bonne longueur et le trouva, un sourire triomphant éclairant son visage. Elle l’attira vers elle d’un accio, toujours imprononcé, puis regarda Araley dans les yeux :


« J’ai tout ce dont j’ai besoin pour l’instant, merci… »

Elle marqua une brève pause et pris le couteau habilement entre ses doigts, l’approchant du gros cœur qu’elle stabilisait de son autre main. Quelques incisions rapides et précises, le bruit du muscle cédant sous la lame, et l’aorte était libérée de la masse cardiaque, longue et flasque.

« J’en ai pour exactement quatre heures trente-trois minutes pour la première phase. Après coup, j’aurais cinq heures à attendre. »dit-elle en déposant l’artère sur la table devant elle.

Une confiance étrange émanait d’elle à cet instant. Kate était dans son élément, elle n’avait besoin de rien d’autre que des potions et des poisons pour être heureuse. Le couteau toujours en main, elle ouvrit l’aorte sur son long puis la hacha alors qu’elle avait, d’un autre coup de baguette, envoyé le reste du cœur dans l’eau bouillante du chaudron.


« Je doute que vous vouliez me voir travailler, monsieur Araley. C’est que ça peut devenir drôlement salissant. »

Et comme elle dit cela, elle laissa le couteau de côté et pris l’une des fioles dans sa paume, la percutant violemment de son autre poing, juste au-dessus du voile de détraqueur qui se gonfla du sang de centaure et du sien, les morceaux de verre se fixant aux fibres grises.

Une lueur malsaine miroitait dans son regard. Pas de douleur, de défi ou de frustration. Plutôt du plaisir, de l’excitation, l’exaltation, même, d’entreprendre un si gros projet pour un homme tel que Valère Araley.

Et quel homme…

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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyMer 25 Jan - 16:15:47

Tous les sorciers tenaient à leur baguette comme à la prunelle de leurs yeux. La plupart gardait la première qui les avait choisi jusqu'à leur dernier soupir et s'en voir séparé était inimaginable. Lorsque cela arrivait, c'était comme se trouver amputé d'une parti de soi. Il manquait quelque chose, l'objet traditionnel qui leur permettait de canaliser leur énergie et leur puissance n'était plus à portée de doigt. Ils se sentaient alors comme des moldus, sentaient le tourbillon de magie en eux sans plus pouvoir le contrôler afin de lui donner une forme intelligible. Lorsque par malheur, un sorcier brisait sa baguette, il avait la sensation de perdre son plus proche compagnon. Katelynn semblait faire parti de ceux-là. La lueur d'inquiétude et d'empressement qui brillait dans ses yeux, tandis qu'elle observait son arme léviter lentement devant Valère, trahissait l'attachement qu'elle lui portait. Pourtant, la baguette d'un sorcier n'était qu'un outil. Si l'objet était lui-même magique, si certains lui prêtaient même une âme, il n'en demeurait pas moins que la véritable puissance d'un sorcier résidait en lui, et non dans un bout de bois enchanté. Les plus grands sorciers avaient su canaliser leur puissance sans l'aide d'un quelconque objet.
Aux yeux d'Araley, la baguette était une entrave à la puissance plutôt qu'un soutien. Il suffisait d'en être séparé pour être parfaitement démuni devant le premier sorcier venu. Voldemort lui-même avait chéri sa baguette, avait cherché avec avidité à travers le monde celle qui lui conférerait le plus de puissance. Il avait dédaigné le pur pouvoir qui grondait en lui, ce pouvoir intense, presque perceptible à l'oreille et qui avait frappé quiconque s'était trouvé face à lui. Si son usage de la magie sans l'aide d'arme avait été mieux travaillée, s'il avait su mieux regarder la force qu'il avait à l'intérieur de lui-même, il n'aurait peut-être pas couru à une fin tragique et misérable.
Valère ne tenait pas autant aux reliques magiques. Perdre sa propre baguette n'aurait pas été une grosse déchirure. Bien sûr, il y tenait comme à un beau bijou, ou plutôt, comme à un outil particulièrement pratique et qui évitait, la plupart du temps, l'effort que cela demandait à un sorcier d'utiliser sa propre magie sans l'intermédiaire d'un catalyseur. S'il pouvait néanmoins s'en séparer, Valère n'hésiterait pourtant pas une seconde. L'idée de pouvoir agir sans se trahir d'un levé de baguette, de tuer d'un sortilège sans pointer une arme sur la tempe de sa victime, d'imaginer le funeste éclair vert s'échapper de sa main plutôt que de son arme était un rêve parfaitement délicieux. Il avait beaucoup lu à ce sujet. Il savait que certains avaient été détruits par leur propre magie ou était tombés morts d'épuisement à s'y essayer. C'était le triste résultat de siècles d'une tradition absurde, d'une entrave à sa propre essence. Valère s'y essayait pourtant, avec prudence mais détermination.

L'arme de l'empoisonneuse tomba doucement entre eux deux et la jeune femme récupéra le précieux objet avec une précipitation agaçante. Cet agacement passager laissa place à une intense frustration lorsqu'il sentit le contact appuyé de sa main sur sa cuisse. À agir de la sorte, Katelynn jouait avec le feu. La libido du mage noir était violente, animale. Un rien pouvait l'éveiller, et cette passion qui brûlait en lui, alliée à son esprit pervers, était ce qui l'animait lorsqu'il s'acharnait sur ses victimes. La souffrance, l'odeur âcre des chairs à nues, le fer du sang l'excitaient et avaient longtemps remplacé une sexualité quasi inexistante. S'il avait éprouvé du dégoût à entamer son mariage avec sa cousine, il s'était comblé dans la jouissance qu'il trouvait à engendrer l'agonie d'autrui. L'acte sexuel avait la même violence, il y mettait la même intensité et la même application que dans ses meurtres. Katelynn ne pouvait que s'en douter et pourtant, elle jouait à le séduire, braquant ses beaux yeux taillés dans le plus bel émeraude sur son auguste hôte. C'était bien sa seule arme, mais cette arme, elle la braquait sur sa propre gorge. Sans qu'elle le soupçonne, le sang coulait déjà. Et, comme si la fortune s'était prise d'un élan de poésie, Katelynn attira à elle l'un des couteau tranchants qui attendaient dans la mallette de Valère, qu'elle dirigea presque aussitôt sur le cœur de chimère qu'elle trancha avec une technicité parfaite.

Dès lors, la jeune maîtresse des potions parut recouvrer sa confiance et sa sûreté. Elle susurra des remerciements, informa Valère de ce qu'il avait à savoir sur la préparation de la potion tout en tailladant, dépeçant, versant le sang avec un enthousiasme qui prêtait à sourire. L'odeur putride du cœur déchiré s'élevait insidieusement dans l'air, puis frappa de plein fouet leurs narines. C'était une odeur exécrable pour la plupart des hommes, mais Valère n'était plus indisposé par ces sortes de fumets depuis longtemps, tout comme Katelynn. Cela était devenu comme un parfum pour lui, une promesse de plaisirs, un prélude à la plus grande extase, que seuls quelques privilégiés savaient reconnaître comme tel.
Il y avait peut-être plus à obtenir de Katelynn que Valère ne le soupçonnait jusqu'à présent. Elle était habile, confiante et son savoir-faire n'avait rien à jalouser à celui de Nell. Il fallait éprouver une certaine fascination envers la mort pour être à ce point doué dans l'art des potions. Sous ses airs de poupée fragile, Katelynn lui apparaissait maintenant dotée d'une personnalité macabre. Elle ignorait certainement le potentiel enfoui dans les plus secrets tréfonds de son esprit, aveuglée par la basse moralité d'une société vacillante. Il suffisait d'une rencontre pour ouvrir les yeux, et Katelynn venait de faire cette rencontre. Un sourire carnassier passa sur les lèvres de Valère que la sorcière ne vit pas, absorbée par la préparation du breuvage mortel. Sourire qui se transforma en un rire presque enjoué lorsqu'elle fit remarquer l'aspect salissant de son ouvrage.


« Vous êtes charmante, Katelynn. Je ne tiens pas à perturber votre labeur par ma présence. Je reviendrai donc lorsque la première étape du poison sera achevée, afin de vous libérer de vos chaînes et vous offrir de quoi combler votre appétit. »

Valère se leva et fit disparaître d'un coup de baguette les verres. Il prononça le nom de son elfe de maison, qui apparut aussitôt et s'installa en tailleur devant Katelynn, près de la machine de torture, aussi discret qu'une ombre. Il connaissait son travail, le mage noir n'avait rien à lui demander pour qu'il s'exécute.

« Faites tout de même attention avec ce couteau, je l'ai vu pénétrer un abdomen sans que l'on n'y mette le moindre effort. Ne vous blessez pas. »

Murmura-t-il avec malice. Sur ces mots, il quitta sa prisonnière.


Cinq heures passèrent, puis cinq heures et trente minutes. Lorsque Valère réapparut enfin, il faisait léviter devant lui un plateau sur lequel était posée une assiette et un verre d'eau. Le repas était juste assez consistant pour permettre à l'empoisonneuse de maintenir le rythme de travail. Il s'agissait de deux maigres souvlakis, des brochettes d'agneau à la grecque et d'une unique pomme de terre rissolée aux herbes. Le plateau vint se déposer sur la table basse, près de Katelynn et, pouvant ainsi voir le maigre repas que Valère lui offrait, elle pouvait aussi constater de l'étrange aspect qu'avait l'eau de son verre. Un maigre volute de liquide vert, à peine perceptible, flottait dans le fond. Le mage noir parcourut les quelques mètres qui le séparait du plateau et prit une cuiller qu'il utilisa pour secouer l'eau. Aussitôt, la potion devint invisible.


« Buvez, d'abord. Vous devez mourir de soif. »

Murmura-t-il pour tout salut. Il se recula et posa un regard dur sur la jeune femme, attendant qu'elle s'exécute. La fiole qu'il avait versé dans son verre n'était qu'un léger excitant qui redonnerait un petit coup de fouet à la jeune femme après ces longues heures à travailler, inconfortablement installée, mais Valère était curieux d'observer la réaction de sa captive devant l'ignorance quant à ce que contenait son verre. Mesurer à jusqu'à quel point elle pouvait lui obéir lui permettait de savoir jusqu'où leur collaboration pourrait mener. Et, après ces quelques heures en solitaire, à réfléchir sur son cas, une idée plutôt amusante lui était venue en tête. Valère n'avait que peu de distractions, coincé comme il l'était dans son triste refuge. Katelynn faisait une belle opportunité, il ne comptait pas la laisser s'échapper.
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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyJeu 2 Fév - 0:50:37

L’Anglaise avait travaillé fort. Toute la passion et la fascination qu’elle avait pour son métier transparaissait dans la minutie de la création de la potion. Rien n’avait échappé à son œil alerte, à ses mouvements habiles, à son plan qu’elle avait suivi d’une façon irréprochable. La chair et les herbes avaient été parfaitement hachées, le temps avait été compté avec précision, les sortilèges avaient été prononcés avec la confiance de l’expérience, de l’habitude, la mixture avait été brassée dans le bon ordre au bon moment, tout était absolument irrépréhensible. Après le départ d’Araley et l’arrivée de l’elfe, il lui fallut quelques minutes pour bien se faire à la présence de cette créature qui avait sans aucun doute le mandat de la tuer si elle osait faire quelque chose de travers. Mais ces instants passés, elle l’avait totalement oublié; son sens du devoir était plus fort que sa peur. Et son désir inavoué de vouloir plaire à son employeur, qu’il soit fier du travail accompli. C’était une motivation inquiétante; imprévue mais d’une force absolument insoupçonnée. On aurait cru que le temps passé seule aurait pu la faire revenir sur terre, la forcer à raisonner, à se convaincre que cet homme n’était qu’un monstre. Au contraire. À chaque heure qui passait, elle s’était demandée quand il viendrait la voir. Lorsqu’elle pouvait se permettre de lever les yeux de son chaudron ou de sa planche à couper, Katelynn fixait l’embouchure de la pièce, le maigre espoir de voir la silhouette de Valère passer devant ou venir la rejoindre naissant dans sa poitrine à chaque fois.

Elle avait donné son dernier coup de baguette pour l’instant. Une substance étrange et odorante – sang, métal, herbes - bouillait à feu doux dans le chaudron et l’empoisonneuse avait placé une purée rouge foncée sous une cloche de verre dans laquelle tournoyait rapidement une fumée d’un bleu très claire. L’enseignante glissa les doigts de ses mains entre ses boucles brunes, ramenant sa chevelure sur une seule de ses épaules. Elle pointa sa baguette en direction de son sac et, d’un Accio silencieux, attira un élastique pour ses cheveux qui vint se poser au creux de sa main. Machinalement, alors que ses yeux supervisaient le feu qui caressait avec insistance la fonte du chaudron, Kate vint tresser sa chevelure et fixa le tout de l’élastique. C’est en sentant ses paupières devenir lourdes qu’elle réalisa l’heure qu’il était; près de quatre heures quarante-cinq du matin. Du revers de la main, la jeune femme se frotta les yeux et vint s’étendre à moitié sur le gros coussin qui lui servait de siège. Et presque aussitôt, sans se soucier de la présence de la créature qui la surveillait, elle s’endormie. Un sommeil léger, sans rêve, seulement hanté par le bruit timide du bouillon qui s’activait régulièrement dans le chaudron.

Une heure plus tard, un bruit de pas régulier se mis à résonner contre les murs et le sol de pierre du couloir. Ce fut suffisant pour la sortir de sa sieste. Était-ce lui? Sans y penser plus longtemps que cela, la belle ouvrit les yeux et se redressa, tâtant rapidement ses cheveux pour replacer sa coiffure improvisée. Et elle avait bien fait de s’éveiller; quelques secondes plus tard, Valère entrait dans la pièce, accompagné d’un plateau d’où émanait une odeur particulièrement douce et agréable si on la comparait à celles qui se mélangeaient dans l’air des cachots. Elle devinait des herbes et de la viande goûteuse – de l’agneau ou du lapin. Et aussitôt, l’Anglaise senti son ventre grogner tout doucement. Le sentiment de panique initial passé, il semblait que ses fonctions physiologiques de base revenaient à la charge. La ténébreuse croisa un instant le regard du Mage Noir, tentant de ne pas s’y perdre pour l’énième fois. Mais la faim eu raison du désir et son attention se porta sur le plateau qui s’était posé devant elle. Deux brochettes et une pomme de terre. C’était suffisant. Puis ses yeux d’émeraude se posèrent sur le breuvage. Un liquide vert recouvrait le fond du verre. La potionniste fronça les sourcils, tentant d’analyser rapidement la substance qu’on voulait lui faire avaler. Mais avant qu’elle ne puisse l’identifier avec précision, on la mélangeait devant ses yeux. Ses traits se radoucirent alors qu’elle levait la tête pour regarder Araley. Boire. Elle avait soif, en effet. Et bien qu’elle ne fût pas totalement certaine de ce que son eau contenait, il n’y avait pas de place à la discussion. Faire confiance à un assassin? Elle n’avait pas le choix. Puis il avait besoin d’elle pour finir le poison. Du moins, elle l’espérait. Sans même questionner son hôte du regard, elle prit le verre dans sa main et commença à boire, le vidant d’une traite en quelques secondes.

Quelques secondes… Rien. Puis ce qui ressemblait à un choc électrique se diffusa dans toutes les fibres de son corps, l’éveillant brutalement. La surprise initiale s’effaça après un instant; elle n’était plus du tout fatiguée, prête à continuer peu importe ce qu’on pourrait lui demander. Pour l’instant, il lui restait environ quatre heures à attendre pour entamer la prochaine étape. Les yeux pétillants et les joues rosies de vivacité, elle posa les yeux sur le repas, puis sur Valère, attendant le signal qu’elle puisse manger. Elle l’eut finalement puis se mit à manger avec appétit non sans la classe de quelqu’un de très bien élevé, sans se presser. C’était délicieux. Ses papilles lui semblaient aussi éveillées que le reste de son corps. La portion de nourriture qu’on lui avait accordée s’écoula malheureusement beaucoup trop vite à son goût. L’assiette était vide; il ne restait que la fourchette et les deux bâtons qui avaient tenus la viande ensemble. Qu’est-ce qu’il pouvait bien vouloir d’elle, maintenant?


« Merci. », dit-elle en levant ses yeux vers Valère, un fin sourire pendu au coin de ses lèvres.
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  • Valère Araley
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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyDim 26 Fév - 16:58:37

L'obéissance était une vertu, surtout lorsque l'on se retrouvait entre les mains d'un criminel capable de sévir à tout instant. Katelynn l'avait bien compris. Poison ou non, elle but. Un sourire satisfait passa sur le visage de Valère lorsqu'elle reposa son verre complètement vide sur le plateau et que, docilement, elle attendit l'aval de son hôte pour goûter au maigre repas qu'il lui avait préparé. D'un signe de la tête, le mage noir lui en donna l'autorisation.
L'appétit de la jeune femme était bien visible, mais elle su se contenir et garder ses bonnes manières, malgré les fers qui appesantissaient ses poignets. Debout devant elle, Valère l'observa sans un mot, son regard obscur braqué sur elle, la cajolant presque. Il n'y avait pas de douceur dans l'éclat de ses yeux, mais quelque chose d'autre, de plus malsain, de plus morbide. Son regard semblait dire « Je te possède, tu n'es rien qu'à moi et je vais faire de toi tout ce que bon me semble. ». Cette terrible promesse brûlait encore dans son regard lorsqu'elle eût finit et qu'elle redressa le visage vers lui.
Son remerciement résonna dans la pièce sans trouver la moindre réponse. Valère s'approcha d'un pas, puis d'un autre, jusqu'à briser complètement l'espace qui les séparait l'un de l'autre. Alors, il se pencha sur elle, s'accroupit, sortit sa baguette magique et la glissa sur les fers. Puis, d'un geste ferme, il ouvrit les menottes et en débarrassa Katelynn. Elles tombèrent lourdement sur le sol tandis que les mains de Valère demeuraient fermées autour des poignets fragiles de l'empoisonneuse. Ses doigts glissèrent jusqu'à parvenir à ses mains et, dans un geste dépourvu de brusquerie, il l'aida à se relever.
La jeune femme devait être fourbue, après plus ou moins six heures passées dans la même position, sans pouvoir se relever un seul instant. Il imaginait sans mal la douleur dans ses muscles et la raideur de ses articulations. C'était sans compter sur ses chaînes, qui avaient dû peser de plus en plus lourd sur ses épaules. Son regard se baissa sur ses poignets rougis puis revint à Katelynn, tandis que ses mains se mirent à la masser négligemment. Si la potion lui avait redonné un peu de vigueur, elle n'éloignait pas pour autant les douleurs qui devaient assaillir son corps.


« Je vous avais promis tout le confort dont vous auriez besoin. »

Murmura-t-il. Il prit sa main et l'emmena à sa suite en direction de la porte où Katelynn l'avait vu disparaître quelques heures plus tôt. Les deux sorciers traversèrent un long couloir aux murs blancs, qui, malgré leur austérité, paraissaient infiniment plus chaleureux que la pièce qu'ils avaient quitté. Il bifurquèrent dans un second couloir, bien plus court, qui menait à une seule et unique porte cernée de deux flambeaux. Il l'ouvrit, et invita la jeune femme à le précéder. C'était une salle de bain sombre, pavée d'un carrelage noir et au plafond légèrement voûté. Valère possédait le strict nécessaire. Un toilette et un lavabo étaient cachés derrière un paravent aux panneaux de bois ouvragés au fond de la pièce, et une large baignoire trônait au-dessus d'un tapis rouge au centre, sur laquelle était disposés un gros savon et une éponge. Sur le mur de gauche, trois grandes serviettes étaient accrochées à des crochets en argent et, à leur droite, un large miroir renvoyait le reflet de la pièce et les ombres épaisses qui avalait la lumière tamisée, un peu rougeâtre.
Valère fit quelque pas dans la pièce et agita sa baguette magique en direction de la baignoire, qui se remplit immédiatement d'eau chaude et mousseuse sans qu'aucun robinet ne se soit ouvert.


« Vous êtes libre de vous baigner aussi longtemps que vous en aurez besoin, afin d'apaiser vos courbatures. Néanmoins, je ne vous permets pas de rester seule. »

Un sourire narquois glissa sur ses lèvres et il s'approcha à nouveau d'elle, pour caresser sa joue.

« Je respecterais néanmoins votre pudeur... À moins que vous n'ayez besoin d'aide pour vous extraire de votre robe... »

Susurra-t-il en s'approchant du coin de ses lèvres, où il déposa un baiser. À peine avait-il fait ce geste qu'il se détourna avec désinvolture et fit apparaître une chaise à côté du miroir mural, où il s'installa en détournant son regard, toujours moqueur, de la jeune femme. D'un nouveau coup de baguette, il fit apparaître un traité de magie antique rédigé en grec ancien, qu'il ouvrit là où il avait arrêté sa lecture. Ses sens demeuraient cependant aux aguets, cherchant à percevoir les moindres faits et gestes de Katelynn. La porte n'était pas verrouillé, mais il ne doutait pas d'être plus rapide qu'elle si elle cherchait à quitter la pièce.
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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyMar 28 Fév - 0:51:40

Le regard de Valère ne la dérangeait presque plus. Et cela n’avait pas été le cas non plus, alors qu’il n’avait cessé de la fixer pendant qu’elle mangeait son maigre repas. Pas qu’elle le trouvait moins imposant, au contraire; la potionniste réalisait maintenant l’étendue de son pouvoir et de sa force magique, de son influence sur elle. Qu’elle ne pouvait absolument rien contre lui et que pendant tout le temps qu’elle était ici, elle devait se soumettre à absolument tous ses désirs. Il semblait plutôt que son esprit l’empêchait à présent d’avoir peur pour qu’elle puisse effectuer son travail correctement. Il la subjuguait, l’attirait, et en plus il avait le dernier mot sur le sens que prenait son existence; à cette seconde précise, vivait-elle ou mourrait-elle? Elle s’était résignée à son état d’objet, de fonction, d’esclave. Et étrangement, elle y prenait un immense plaisir. Plaisir qui resterait secret; elle ne le réalisait pas elle-même, de toute façon. Elle avait laissé son intégrité et ses principes à Poudlard et, très, franchement, elle ne savait même pas si elle avait envie de les retrouver ou de simplement s’en faire d’autres. Tordus, mal adaptés, mais tellement plus excitants. C’était comme si on venait de donner un nouveau sens à la vie de l’Anglaise; elle qui avait toujours été perdue voyait maintenant – clairement - quelqu’un qui saurait la guider. Qu’elle s’accomplisse, qu’elle développe ses talents, ses habiletés. Qu’Araley fasse d’elle ce qu’il voulait, qu’il la transforme à sa guise.

Elle n’avait jamais eu de raison de vivre. On lui en montrait une.

Le fin sourire qui était né au coin de ses lèvres ne les quitta pas lorsque le Mage Noir s’approcha d’elle. Katelynn le suivit du regard, fixement mais toujours avec cet air dévoué et offert au visage, et vint plonger son regard d’émeraude dans le sien lorsqu’il se pencha vers elle. Qu’allait-il faire, maintenant? La frapper, l’embrasser? La belle eut du mal à dissimuler sa surprise lorsqu’elle sentit que l’on ouvrait les menottes qui enserraient ses poignets. Il la détachait? Pourquoi? Elle n’avait pas fini encore, pourtant… Puis le fer lourd tomba sur le sol. La ténébreuse ne put retenir un petit soupir de soulagement une fois que sa peau et ses os meurtris furent libérés de l’étau de métal. Elle réalisait soudain à quel point la position, bien que pas particulièrement irritante au début, avait pu être difficile sur son corps. On venait d’enlever un poids de sur ses épaules, de sur ses bras, et aussitôt elle sentit ses muscles crier leur inconfort. La jeune femme fronça les sourcils de douleur lorsque le mage noir l’aida à se redresser puis, par réflexe, vint s’étirer; elle cambra le dos, laissa ses hanches onduler, puis fit craquer son cou de petits mouvements secs de la tête. Elle le laissait volontiers lui masser les poignets puis s’immobilisa pour venir chercher son regard de ses yeux. Maintenant qu’elle était debout, détachée, où iraient-il ? La voix chaude et hypnotisante de Valère lui promis du confort, puis ses grands doigts vinrent se resserrer entre les siens, minces et parfaitement manucurés. Sans protester – elle ne voulait pas résister, de toute façon – elle suivit Araley à travers les couloirs et jusqu’à… une salle de bain.

L’empoisonneuse observa attentivement son nouvel environnement, laissant ses yeux verts analyser la disposition de la cuvette, du lavabo, de la baignoire, du miroir… Elle n’avait pourtant pas exprimé une quelconque envie spécifique, bien que la vision du grand bain la tentait de plus en plus. Et comme elle y pensait, son hôte agita sa baguette tout près d’elle et la baignoire se remplit. L’eau avait l’air parfaite; chaude et mousseuse, qui lui brûlerait la peau exactement comme elle l’aimait. Un doux sourire s’étira sur ses lèvres, jusqu’à ce que Valère n’entre dans son champ de vision. Un air plus neutre s’installa sur son visage. Elle ne voulait pas passer pour insolente, pas devant lui. Il ne voulait pas la laisser seule… ? Tant mieux, elle ne voulait pas qu’il parte. Elle voulait qu’il la voie, qu’il la désire, qu’il aille envie de son corps et de ses cris. Un frisson parcouru sa colonne vertébrale lorsque l’homme passa ses doigts larges et rugueux contre sa joue. Puis un autre frisson, qui s’enflamma au bas de son ventre lorsqu’il mentionna qu’elle aurait peut-être besoin d’aide pour enlever sa robe. Ah…?

Mais elle n’eut pas le temps de répondre tout de suite. Dans la pièce, des choses apparaissaient. Une chaise, sur laquelle Valère s’assied. Puis dans ses mains, des parchemins dont elle ne tenta même pas de déchiffrer le contenu. La belle le regarda, le détailla. Merlin, mais qu’est-ce qui lui prenait? Avait-il mis autre chose dans son verre pour qu’elle aille autant envie de sentir son corps se presser contre le sien? Tant qu’elle en oubliait de qui il s’agissait? L’enseignante se mordilla délicatement la lèvre du bas et, après une seconde d’hésitation, céda à cette folle envie qui l’habitait. Elle en oublia même le risque qu’elle courait en l’interrompant…

D’une démarche habile, féline, Katelynn fit quelques pas sonores – vive les talons hauts - en direction du Mage noir. Mais il ne leva pas les yeux, pas tout de suite. Elle s’arrêta devant lui et posa ses mains sur le manuscrit qu’il lisait pour le prendre et le referma, s’assurant tout de même que ce qui lui servait de signet était toujours au bon endroit. La belle posa le traité sur le sol, à l’abri de toute trace d’eau possible, puis vint chercher le regard de son hôte. Cette fois, cependant, le regard qu’elle lui adressait était tout sauf innocent; il était charnel, avide, prometteur, aguicheur. Kate ponctua son regard d’un clin d’œil et se tourna pour lui faire dos. Mais elle ne s’éloigna pas. Elle étira sa main derrière elle et accrocha la fermeture éclair de sa robe du bout des ongles, qu’elle fit descendre un peu moins qu’à mi-chemin. Oh, elle aurait pu la descendre au complet. Pas envie. La jeune femme dégagea ses cheveux sur une seule de ses épaules puis, dans un geste prononcé et gracieux, elle vint s’asseoir sur les cuisses du sorcier. Son bassin ne s’immobilisa pas pour l’instant, laissant ses fesses se frotter contre le corps solide de l’homme derrière elle. Pour le titiller, l’exciter. Puis elle poussa son jeu à l’excès, elle voulait être certaine qu’il ne résisterait pas. Qu’il la prendrait, fort. L’Anglaise laissa sa tête basculer vers l’arrière pour venir l’appuyer sur l’épaule large de son hôte et fit glisser l’une de ses mains le long de son propre corps jusqu’à ce qu’elle soit posée juste au-dessus de son buste, à la frontière du tissu de sa robe.


« Je crois… que je vais avoir besoin d’aide, monsieur Araley. », souffla-t-elle presque en gémissant à son oreille alors que, sans avertissement, ses ongles viennent de se loger dans la chair du creux de son propre cou.

Elle se griffa, profondément. La peau céda sous les ongles, et une douce plainte de douleur s’échappa d’entre ses lèvres qui effleuraient la mâchoire du Mage Noir. Des trois plaies perlaient de petites gouttes écarlates, le sang venant se perdre dans son vêtement. Et ses yeux verts, vrillés dans les siens, l’appelant…

Mais qu’est-ce qui me prend…?

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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyMar 28 Fév - 15:33:42

[Attention : Post hautement suggestif. Sans qu'il n'y ait de mots véritablement explicites, il n'en demeure pas moins que les moins cochons d'entre vous risqueraient d'être choqués]


Une main délicate glissa dans son champ de vision et se posa sur le parchemin qu'il lisait distraitement. Valère releva le regard sur Katelynn, non sans curiosité. Lorsque ses yeux tombèrent dans ceux de la jeune femme, il n'eut cependant pas à s'interroger quant à la nature de ce qu'elle désirait. Ses yeux brûlaient d'une flamme reconnaissable entre mille, la posture que maintenait son corps était suggestive, jusque dans la façon dont il se mouva pour déposer à l'abri de l'eau le carnet de lecture. Il l'observa, sans un mot, sans un geste, lui adresser un clin d'oeil puis lui tourner le dos et demeurait confortablement installé contre le dossier de sa chaise tandis que les doigts de Katelynn venaient s'accrocher à la fermeture de sa robe. La nuque et l'échancrure entre ses omoplates se dessinèrent sous une peau fine qui invitait la main à goûter sa douceur. Il avait manifestement bien fait de lui retirer ses menottes. La jeune femme était moins faible et innocente qu'elle ne le paraissait au premier abord. Il l'avait deviné dans sa façon qu'elle avait eut d'écraser et de trancher les organes nécessaires à la potion qu'elle préparait. Il était à présent sûr qu'elle cachait au fond d'elle une obscurité malsaine, masochiste, ponctuée d'une violence passionnée et irrationnelle. Alors qu'elle s'installait sur ses cuisses et qu'il sentait la rondeur de ses fesses s'appuyer exagérément contre son bassin, et malgré le désir qui l'assaillit comme un raz-de-marée, il écarta légèrement les mains, s'empêchant de la toucher. L'empoisonneuse lui rappelait son ancienne amante, Karlia, alors qu'ils n'étaient encore que de jeunes gens. Elle avait cette même façon de s'offrir à lui, cette même provocation dans ses gestes et son regard, il sentait en elle ce même besoin destructeur qui semblait la diriger corps et âme. Jusqu'où était-elle prête à aller ? Assumerait-elle jusqu'au bout la faim qui la rongeait ?
Sa tête chuta contre l'épaule du criminel, répandant un rideau de cheveux noirs sur son torse. Ses yeux suivirent le tracé de sa main jusqu'à sa poitrine, observa les doigts se crisper contre le tissu de son vêtement.

C'était plus que de la séduction. Katelynn l'invitait à abuser d'elle sans regret. La main du mage noir se referma brusquement sur sa hanche, puis glissa en une caresse appuyée jusqu'entre ses cuisses, par-dessus le coton léger de sa jupe. Là, elle se referma en douceur, tandis que la voix de Katelynn susurrait, gémissante, à son oreille. L'envie de la prendre sans retenue palpita jusqu'à ses tempes tandis que, sous ses yeux, Katelynn s'arrachait un pan entier de peau. Lorsque les premières gouttes de sang perlèrent, Valère attrapa les cheveux de la belle dans une pulsion soudaine, animale, et tira sa nuque en arrière, alors que son autre main repoussait la robe pour se ficher contre le dernier rempart de tissu qu'il l'empêchait d'atteindre l'objet de son désir.


« Tu mérites bien plus qu'une vie d'enseignante, Katelynn. Cette vie, je peux te l'offrir. »

Chuchota-t-il d'une voix rauque à son oreille. Ses doigts affermirent leur prise dans sa chevelure et, d'un geste brutal, il la délogea de ses genoux et se leva à son tour, pour la plaquer contre le miroir. Ce dernier trembla sous le choc. Ses deux mains grimpèrent le long de ses cuisses, relevant la robe qui cachait encore les courbes de la jeune femme, puis son bras enserra le bassin de la jeune femme tandis que de l'autre, il fit descendre avec une lenteur exacerbée la fermeture. Sa bouche glissa dans son cou, vint embrasser les blessures ensanglantés de l'empoisonneuse et, lorsque ses lèvres et sa langue furent imbibées de sang, il déchaussa les bretelles qui retenaient encore le vêtement de la belle. L'étoffe de tissu tomba mollement à ses pieds. La lingerie que portait la jeune femme suivit le même sort et, maintenant qu'elle était totalement nue, il la retourna en enfermant ses poignets dans l'une de ses mains, qu'il éleva au-dessus de sa tête.
Il devait reconnaître qu'elle possédait un corps magnifique. C'était cette pensée, d'ailleurs, qui attisait en lui cette envie de la prendre violemment, de la détruire, l'humilier afin de la faire sienne, d'en faire son objet, l'élue qui apaiserait la faim orgiaque de sexe et de violence qui coulaient en lui, et qui le faisaient souffrir au point de désirer aller toujours plus loin, de pousser à l'extrême du raffinement ses tortures. Des sources de jouissance qui s'achevaient toujours dans la frustration, dans un goût amer d'inachevé tandis que sa victime gisait, sans vie, à ses pieds. Katelynn, elle, resterait en vie, et cette idée l'excitait bien plus que d'imaginer sa chair refroidie, tuméfiée et rigide. Ses doigts glissèrent le long de sa gorge et ses yeux ne quittaient pas ceux de la belle alors qu'il se défaisait de sa ceinture. Un sourire glissa sur ses lèvres.


« Si tu te montres docile, je t'offrirais en retour ce que tu exiges. »

Sa bouche effleura celle de Kate, puis il se recula. Quand ses yeux replongèrent dans ceux de la jeune femme, ils avaient totalement changé d'expression. Ils rougeoyaient, sombres, cruels. Sans que rien d'autre ne puisse la prévenir, il éleva le bras et la gifla avec assez de violence pour l'étourdir. Sa main, qui n'avait alors pas quitté sa gorge, se referma en une poigne mortelle pour la jeter à plat ventre contre le carrelage. Il la rejoignit, là, à même le sol, et la prit avec une brutalité qui visaient à lui faire mal, forçant son corps à adopter la même docilité qu'une poupée de chiffon, le pliant, le blessant sans chercher une seule seconde à offrir le moindre plaisir. Il lui prit tout, et plusieurs fois, jouissant des cris de Katelynn, cherchant avec désespoir à combler ce vide en lui, à éprouver la jouissance sublime qu'il espérait, priant de l'avoir trouvé avant que Katelynn ne supplie, ou que la fatigue ne prenne le dessus sur ses passions. Des larmes de rage coulaient sur son visage et sa colère contre lui-même, contre ses corps qui ne parvenaient jamais à apaiser sa souffrance, éclatait par sursaut, jusqu'aux limites du supportable, jusqu'à ce que le désespoir profond qui l'habitait le submerge en même temps que l'ultime extase. À cet instant seulement, il s'affaissa contre le corps de Katelynn, essoufflé, endolori, bercé par les derniers soubresauts de son amante, une main contre son sein et l'autre, encore, retenant l'un de ses poignets.
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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyMer 29 Fév - 7:25:11

[Pareil que le monsieur en haut, vous êtes avertis]


La douce brise de son souffle gémissant s’intensifia aussitôt, résonnant plus bruyamment contre les murs sombres de la salle de bains alors que les doigts puissants de Valère s’accrochaient à sa chevelure foncée pour la tirer vers l’arrière. Sa tête complètement basculée contre le haut du torse du Mage Noir, sa poitrine dégagée et offerte, elle ne se possédait plus, à cet instant-là. Ses deux mains retombèrent mollement sur chaque côté de son corps, en offrande, et elle le fixait toujours avec cette même intensité. Les doigts de l’une de ses mains, cependant, se raccrochèrent vite à la première chose qu’ils purent trouver – le haut de la cuisse de son hôte – lorsqu’elle sentit sa main rugueuse se poser sans délicatesse contre le tissu à présent brûlant de sa petite culotte. La dentelle lui collait à la peau, presque douloureusement, et les doigts d’Araley qui s’y appuyaient fermement rendaient la situation tout simplement intenable. Son corps, enflammé d’un désir charnel qu’elle ne reconnaissait même pas tant il était primal et bestial, ne cessait de se mouvoir en profondes ondulations contre l’homme derrière elle. Ses fesses insistaient obstinément contre son bassin, d’où elle sentait naître l’expression d’une envie sauvage, ses mains tremblaient, sa respiration était profonde et chaotique, ses lèvres, têtues, cherchaient un contact quelconque avec la peau du ténébreux. D’où elle était, elle n’atteignait que son cou et sa mâchoire, mais c’était suffisant pour qu’elle puisse laisser sa langue habile s’y promener. Comme elle voulait le goûter…

Il la tutoyait, première chose qu’elle remarqua. Malgré son cœur qui battait dans ses tympans, l’assourdissant presque, elle saisit ce qu’il disait, alors qu’elle tentait de comprendre pourquoi il avait changé de registre. Parce qu’il était sur le point de la baiser, de la démolir, de l’humilier? Parce qu’il n’existait, dans les moments à suivre, pas de place pour ce genre de politesses? Mais elle, elle continuerait de le vouvoyer. Parce que c’était ainsi. Il était homme, plus grand, plus fort, plus puissant, maître de son corps et, bientôt, de son esprit. Parce qu’elle lui devait respect même si elle savait qu’il allait briser son corps sans la trace d’un seul remord. Parce qu’il était seigneur et elle, esclave. Elle ne méritait pas de respect, à s’être ainsi jetée sur lui, quémandant d’un regard et de quelques gestes qu’il aille la bonté de la malmener, de lui labourer les entrailles. L’idée du corps puissant de Valère martyrisant le sien était affreusement excitante. Son regard d’émeraude toujours ancré dans le sien, la belle vint se mordre la lèvre du bas, peut-être un peu trop fort. Quelques gouttes de sang, à nouveau.


« Montrez-moi, monsieur Araley… », supplia-t-elle d’une voix fébrile.

Et il lui montra… À peine eut-elle prononcé son nom, le criminel la guida sans douceur jusqu’à ce qu’elle s’élève sur ses pieds, tenant beaucoup moins solidement en haut de ses escarpins à talons hauts. La belle ferma les yeux, ne serait-ce qu’une seconde, lorsque son corps vint percuter le verre du miroir, mais elle força ses paupières à s’ouvrir. Elle voulait voir ce qu’il lui ferait, elle voulait voir le reflet de son regard, le tracé expert de ses doigts épais contre sa peau. Et surtout, ce que ça lui faisait à elle. À quel point elle oubliait tout ce qu’on lui avait montré pour devenir une créature avide de violence et de sexe… Katelynn aspira machinalement sa lèvre du bas dans sa bouche pour en suçoter le sang, alors qu’elle sentait qu’on abaissait complètement la fermeture éclair de sa robe. La peau de son dos s’exposait à l’air de la pièce, y faisant naître quelques frissons. L’Anglaise cambra le dos pour dégager davantage son tronc, offrant sa peau tachée de sang à Valère. Les lèvres et la langue de celui-ci vinrent brûler, fouiller ses plaies, alors que sa respiration se hachait plus distinctement. Elle ne tenait plus… Elle le voulait. Maintenant. Kate se laissa déshabiller comme s’il s’agissait d’une délivrance. Sa robe, d’abord, chut sur le carrelage. Elle accompagna ce mouvement de deux petits pas, pour sortir ses pieds de ses souliers. La plante de ses pieds vint trouver le froid de la céramique; frisson, encore une fois. Puis son soutien-gorge, négligemment lancé près de la robe. Puis la petite culotte qui glissa le long de ses cuisses pour se retrouver à ses chevilles. Ses seins n’eurent pas le temps de s’appuyer contre le miroir que Valère la retournait pour qu’elle lui fasse face. C’était parfait. Elle voulait le voir qui la dévorait du regard.

Les yeux grands ouverts, elle observait avec avidité le chemin de ceux du Mage Noir alors qu’il détaillait son corps vulnérable. La courbe délicate de ses épaules, la ligne de ses clavicules, le galbe prononcé de ses seins généreux, l’ondulation de ses hanches, les traits de son ventre plat... Puis il revint à son visage. Les doigts contre la gorge, son visage si près du sien… La jeune femme entendit le cliquetis de métal et baissa les yeux; il défaisait la boucle de sa ceinture. Un mince sourire de satisfaction naquit sur ses lèvres – un quart de seconde à peine – puis s’effaça lorsqu’il parlait, en même temps qu’elle relevait les yeux pour le fixer. Elle était pendue à ses lèvres, buvait chacune de ses paroles. Si elle était docile? Mais c’est tout ce qu’elle entendait être. L’empoisonneuse n’eût pas le temps de répondre que la douleur lancinante et étourdissante d’une gifle sonore la paralysait, lui arrachant une plainte basse. Elle avait senti sa lèvre inférieure se fendre davantage sous l’impact. Pas le temps de jauger l’étendue de la plaie, le sorcier l’envoyait valser sur le sol. La belle atterrit durement sur le sol, ses mains et ses genoux endoloris d’avoir enduré l’impact, mais elle s’en moquait. Elle tourna à moitié la tête et, d’un seul regard, signalait à Valère la luxure et l’envie qui lui rongeaient le bas ventre.

Son corps lourd vint recouvrir le sien et, d’un brutal coup de reins, il la posséda. Et malgré la douleur qui se propageait dans toutes les fibres de son corps, elle ondulait furieusement le bassin au rythme des mouvements du Mage Noir, calquant sa cadence et sa force endiablées pour rendre cette torture d’autant plus déchirante et délicieuse à la fois. À chaque coup de bassin donné violemment contre le sien, elle criait, d’un plaisir coupable et d’une douleur certaine. Elle ne sut combien de temps cela avait duré; elle s’était éventuellement retrouvée sur le dos. Il l’avait giflée une autre fois, elle lui avait répondu en enfonçant ses ongles dans la peau de sa nuque - réflexe. Elle n’était plus humaine. Qu’un réceptacle, une poupée, un animal. La belle remarqua les larmes qui coulaient rageusement contre les joues de son amant, les avait essuyées d’un baiser.

Puis il jouit avec une force écrasante, comme délivré d’un poids qui avait pesé lourd sur ses épaules. Elle l’accueillit contre son sein, sa poitrine s’élevant et descendant au rythme de sa respiration. La potionniste n’aurait pu dire combien de fois elle avait jouit. Trois, peut-être. L’acte avait été si intense que l’extase s’était fondue naturellement au reste des sensations. Les yeux fermés, la demoiselle appréciait le calme pendant qu’il était là; bien vite, elle sentirait certainement l’impact de leur ardeur sur son corps déjà courbaturé. Ses doigts libres – l’autre main prise sous celle de son amant - se promenaient délicatement entre les cheveux sombres de Valère, recueillant au passage quelques gouttes tiède de sa sueur. Il lui avait tout donné. L’Anglaise redressa la tête un instant pour poser un baiser sur le front humide de l’homme avant de laisser sa tête choir à nouveau sur le carrelage. Moment de calme, presque apaisant. Les yeux de Katelynn exploraient la pièce de sa nouvelle perspective puis se posèrent sur le bain. Elle laissa échapper un petit rire contenu d’entre ses lèvres et souffla sur un ton doux, sa voix normalement claire brisée d’avoir tant crié :


« … Le bain tombe à point. »
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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyMer 29 Fév - 15:25:51

Le calme avait quelque chose de libérateur après le vacarme assourdissant des cris, des râles, des plaintes qui s'étaient élevés dans la salle de bain et qui pourtant, semblaient résonner encore dans la pièce comme des spectres étourdissants. Valère sentait la chaleur irradier de sa peau en feu, et les gouttelettes de sueur qui glissaient le long de son front et de sa nuque ne soulageaient pas la fièvre qui consumait sa chair. Un apaisement qu'il savait précaire avait remplacé le désir immodéré de ses entrailles. Son regard aux teintes semblables à celle de son amante coula sur le visage de cette dernière, détailla ses joues rougies, son regard humide, les mèches de cheveux noirs plaqués contre son front par leur transpiration. Puis il descendit sur sa lèvre, fendue, gonflée par la morsure qu'elle s'était faite elle-même et à laquelle il était venu boire, et, d'un pincement, exacerber le flot de sang jusqu'à ce qu'il dégouline sur son menton. Puis il passa à sa gorge, rougie par la poigne qu'il avait exercé pour la maintenir sous lui et qu'il avait resserré au moment de la jouissance pour sublimer l'extase de l'empoisonneuse. Le reste de son corps était ainsi marqué de rougeurs éparses et Valère la trouvait d'autant plus belle à présent qu'elle était marquée de son empreinte. Était-il satisfait pour autant ? Peut-être, puisqu'il laissa à Katelynn le loisir de s'attarder dans ses cheveux et d'embrasser son front sans ce soustraire à ces marques de douceur. Les femmes aimaient à se faire protectrices lorsque les appétits avaient été comblés, tout en se plaisant à imaginer qu'elle se possédaient à nouveau, ainsi que l'homme qui les avait prises. Valère faisait peu de cas de ces sortes d'attention. Il ne recherchait pas la chaleur humaine. Il aurait très bien pu la laisser là, se revêtir des vêtements qu'il avait abandonné au fur et à mesure de leurs ébats et retourner à ses occupations, sans plus se soucier de son obligée. Mais Katelynn, ou plutôt cette animalité qui sommeillait en elle et qui ne demandait qu'à être guidée, le fascinait, lui rappelant des souvenirs de voyages effrénés à travers le vieux monde, de quêtes empreintes de magie noire et de vaudou, de sombres aventures auprès de Karlia. Sa cavale était une toute autre sorte d'aventure, mais il y trouvait des sources de satisfaction et surtout, d'orgueil. Plaisir d'être traqué sans relâche, d'être aussi insaisissable que la mort, de frapper au gré de ses caprices, sous les yeux effarés de ses poursuivants. Katelynn pouvait en faire parti. Non pas que le mage noir éprouvait le désir de partager véritablement cela, mais parce qu'il était excitant d'être vu, suivi avec admiration, de contaminer lentement mais irrémédiablement un esprit potentiellement malsain. Posséder quelqu'un, le garder d'une bride de fer sous son pouvoir, le transformer jusqu'à ce qu'il devienne une image de soi aussi fidèle que l'est une ombre, voilà qui était un véritable et noble défi. Voilà un projet qui méritait qu'on s'y attarde.

La voix cassée de Katelynn s'éleva en faisant mourir un rire comprimé dans sa gorge. Valère se redressa avec lenteur sur ses bras et s'accroupit auprès d'elle. D'un geste sûr, il l'aida à en faire de même, pour finalement se relever complètement. Un sourire satisfait glissa sur son visage, puis il lui tourna le dos pour mesurer la température de l'eau, révélant à la jeune femme son omoplate droite étrangement marquée. Un symbole en forme de croix sophistiquée se dessinait sur sa peau et sa chair, mélange de scarification et de tatouage dont les cicatrices donnaient un relief à l'encre noire. C'était le vévé de Papa Legba, un Iwa vaudou dont peu de sorciers occidentaux – généralement peu férus de ces pratiques – avaient connaissance. Étonnamment, peu de cicatrices couvraient la peau de son dos mais là où cela serait un signe de sa lâcheté pour quelques uns, c'était ici une marque du soin qu'il avait toujours mis à faire disparaître les traces de ses victimes jusqu'à aujourd'hui, soin qu'il maintenait sur son propre corps. La seule marque qu'il n'avait pas fait disparaître était une entaille épaisses de plusieurs millimètres qui tranchait l'échancrure de son dos entre sa colonne vertébrale et la courbure de sa taille. Souvenir de l'ultime bataille qui avait opposée les mangemorts à l'Ordre du Phénix.
Le bain s'était attiédi, mais Valère récupéra sa baguette magique et, d'un sortilège, les volutes de buée qui s'échappaient plus tôt de la surface de l'eau s'élevèrent de nouveau. Il posa ensuite son arme sur le rebord et prit place dans la baignoire. Ses yeux se fermèrent une courte seconde et un soupir d'aise lui échappa quand l'eau presque brûlante vint mordre sa peau et les lésions qu'avaient laissés les ongles de Katelynn dans son dos. Lorsqu'il les rouvrit, il destina un regard à la jeune femme, puis lui tendit le bras pour lui prendre la main et l'inviter à le rejoindre.
Lorsqu'elle l'eut rejoint, il enserra sa taille d'un bras musclé et, comme s'il jouait avec une poupée, glissa sa main humide le long de sa gorge pour y faire choir quelques gouttes d'eau. Ces dernières rougirent au contact du sang coagulé qui recouvrait les griffures, pour rouler finalement jusqu'au mont délicat que formait sa clavicule. Un sourire passa sur ses lèvres lorsqu'il vit les muscles de son cou se raidir sous la chair enflammée. Ses doigts escaladèrent la courbe de sa mâchoire, ses joues puis ses pommettes tandis que ses lèvres se penchèrent auprès de son oreille. Son souffle l'effleura, sensuel.


« Ton poison frappera au hasard une innocente. Peut-être une jeune étudiante, ou une adolescente qui aura eu la malchance d'attirer mon regard. Une de tes élèves, qui sait ? Je lui laisserai une chance d'échapper à la mort... mais ce qu'il adviendra d'elle à ce moment là, survie ou trépas, ne relèvera plus de moi. En revanche, ce ne sera rien de ce que j'aurais pu lui faire qui la condamnera, si la malheureuse accumule la mauvaise fortune.
C'est toi, en acceptant de te soumettre à mon désir, qui l'aura tuée. Tu n'auras même jamais vu son visage, et tu ne pourras qu'imaginer son agonie alors que sans ton assistance, cette pauvre âme n'aurait rien subi de tout cela. Dis-moi Katelynn, qu'est-ce que cela te fait d'agir en ayant conscience que tes actes détruiront une vie ? »
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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyJeu 1 Mar - 19:27:58

[Très vilain, une autre fois.]


La jeune empoisonneuse sortie de sa torpeur en sentant le regard de son amant qui brûlait sa peau alors qu’il la détaillait. Son aura était si puissante, si écrasante qu’elle n’aurait pas pu l’ignorer même si elle l’avait voulu. Elle leva légèrement la tête, ses yeux d’émeraude croisant les siens un instant, puis reporta son attention sur le plafond. Elle voulait qu’il la regarde, qu’il voit ce qu’il lui avait fait et qu’il s’en réjouisse. Les marques qu’elle portait un peu partout sur son corps – rougeurs au cou, sous les seins, griffures sur le ventre et les hanches, ecchymoses sur les bras et les fesses - étaient un cadeau à chérir, un privilège qu’elle honorerait. Son corps lui faisait mal, alors que celui du sorcier l’écrasait, prolongeant la fusion de leurs bassins. Mais elle aimait se sentir emprisonnée sous lui, à sa merci, prête à être réduite une autre fois au rang de catin. Elle aimait savoir qu’à tout moment, il pouvait la punir, la frapper, la mordre, la couper, l’humilier, la martyriser. Qu’elle n’y pouvait rien, qu’il avait le contrôle absolu sur l’état de son corps, de sa dignité. Alors qu’elle devinait les yeux verts de Valère qui suivaient ses courbes féminines, Katelynn continuait, naturellement, ses caresses presque tendres entre quelques mèches de ses cheveux foncés, le bout de ses doigts venant un instant lui caresser le lobe d’oreille. Elle devinait bien qu’il n’avait que très peu à faire de ces affections – elle non plus, d’ailleurs – mais ça lui était venu naturellement, une impulsion comme une autre. Besoin de sentir quelque chose au bout de ses doigts. La texture de sa peau et l’humidité de son front étaient parfaites.

L’Anglaise sentit ses poumons reprendre leur volume lorsqu’Araley s’éloigna d’elle, s’élevant d’abord sur ses bras avant de s’accroupir près d’elle, brisant par le fait même l’union intime de leurs corps. Il ne lui restait qu’un sentiment de vide, abyssal, étendue pour un instant toute seule contre le carrelage froid, voire glacé. Un frisson traversa brusquement son corps entier alors que l’air ambiant refroidissait tout aussi soudainement sa peau brûlante et trempée de différents fluides; sang, sueur, sperme, salive. Elle empêcha ses dents de claquer en les serrant fermement ensemble puis attrapa les poignets que le Mage Noir lui tendait. Sitôt eut-il tiré que la douleur revenait à la charge, plus agressive que jamais. La plante de ses pieds se stabilisa sur le sol et elle gémit, tout bas, en sentant ses muscles crier, ses articulations se tendre à l’excès, sa peau frémir d’un inconfort prononcé. Les endorphines et autres neurotransmetteurs libérés pendant ses ébats bestiaux avec le criminel avaient été suffisants pour faire taire la douleur mais à présent, elle s’étendait, insidieuse, partout sur son corps; de son cuir chevelu sensible que l’on aille tiré trop fermement sur ses cheveux, aux muscles de ses mollets qui avaient dû encaisser vaillamment le martèlement puissant du bassin de son hôte. Elle avait mal, mais elle se redressa quand même. Presque droite, essuyant du revers de la main la sueur sur son front. Être certes plus faible, mais pas geinarde. Ça irriterait sans doute Valère; et puis, ce n’était pas son genre, loin de là. Elle avait jouit là où la majorité des femmes auraient supplié.

La belle ne put s’empêcher de laisser traîner ses yeux sur le corps ferme et dominant de celui qui l’avait possédée. Il lui tournait le dos, laissant le temps à Kate d’observer attentivement cette partie de son anatomie, qu’elle avait toujours trouvée particulièrement attrayante chez un homme. Elle en détailla les muscles, la cicatrice, le tatouage en relief… La jeune femme en reconnaissait d’ailleurs vaguement le symbole, quelque chose comme la frontière entre le monde des vivants et celui des morts. Elle se demanda aussi s’il avait vu l’encre sous sa peau, à la base de ses cheveux, tout en haut de sa nuque. Cliché; un symbole de danger chimique. Mais ô combien approprié. La potionniste regarda le sorcier faire, étudiant avec intérêt les mouvements subtils de ses muscles sous son épiderme puis se reporta à son visage et sa baguette. Derrière, la fumée légère de l’eau chaude avait recommencé à venir lécher l’air. Elle avait hâte de se plonger dans la baignoire. Mais le maître d’abord. Qu’il jauge, qu’il se détende. Après seulement, elle pourrait en profiter. Elle le regarda, silencieuse, pendant qu’il se glissait dans l’eau chaude, alors que ses deux mains à elle étaient passées contre ses hanches pour se poser à la chute de ses reins qu’elle massait lentement. La belle profita des paupières closes d’Araley pour détailler les traits de son visage; durs mais harmonieux, beaux. Elle détourna aussitôt le regard lorsqu’il ouvrit à nouveau les yeux, les siens se fixant au sol. Puis une main, tendue, dans son champ de vision. On l’invitait à entrer.

Un pied, d’abord, puis l’autre. Et sans se laisser le temps de ressentir pleinement la chaleur de l’eau sur sa peau, la ténébreuse s’assied dans la baignoire. Son corps meurtri submergé par l’eau brûlante se crispa. Elle ne put retenir une vague plainte de douleur. Plainte qui s’effaça lorsqu’elle eut senti le torse et le ventre de son amant contre son dos, son corps étant venu se placer entre les jambes de celui-ci. D’une main distraite, elle rangea sa chevelure foncée sur une seule épaule et fit tanguer sa tête vers l’arrière pour qu’elle se repose contre l’épaule du Mage Noir. Yeux fermés, elle exprima un délicat soupir d’aise lorsqu’il vint lui enserrer la taille de son bras fort. Katelynn se sentait étrangement bien; son corps nu contre celui d’un homme qu’elle apprenait à admirer, sa respiration ardente lui collant à la peau, ses mains de maître qui s’imposaient librement sur elle, qui la blessaient de quelques gouttes d’eau sur ses plaies. Elle se mordit l’intérieur de la joue, sentant son cœur battre dans la plaie humidifiée. L’eau chaude s’y était faufilée pour brûler sa chair, la faire saigner encore un peu plus. Qu’elle aimait souffrir…

La jeune femme avait laissé son visage se nicher contre la main ouverte de Valère quand il commença à parler. Sa voix, chaude, rauque, électrisante, lui disait des choses qu’elle savait déjà très bien. Dont elle avait conscience depuis qu’elle s’était découvert cette passion malsaine pour les poisons. Elle savait qu’indirectement, elle tuerait des gens, peut-être des personnes qui, au fond, ne méritaient pas de mourir. Et si elle n’avait pas tué la majorité des gens qui avaient malencontreusement subis ses poisons, tous avaient soufferts. La belle réfléchit un instant à la question de son hôte puis, lentement, se dégagea de son étreinte pour se tourner de façon à être face à lui. D’autant plus sensuelle et voluptueuse qu’elle n’avait pu l’être avant, Kate sourit en coin, fixant toujours le criminel dans les yeux, et l’enjamba de façon à ce qu’elle soit assise à califourchon par-dessus lui, bassin contre bassin, toujours dans l’eau. Habilement, elle cambra son dos vers l’arrière jusqu’à ce que sa chevelure vienne se perdre dans l’eau. Lui donner une autre chance de voir ce qu’il lui avait fait, de poser ses paumes sur ses seins, ou son ventre. Ses cheveux trempés, Kate redressa son corps et accrocha les doigts d’une main à la nuque du ténébreux, l’autre posée sur son torse. Elle traça les courbes de ses muscles du bout des ongles et, sans qu’elle ne puisse contrôler l’élan qui assaillit son corps, redressa un bref instant son bassin pour qu’il se fonde ensuite, profondément – une autre fois, toujours aussi délicieuse - à celui de son amant.


« La mort ne me fait pas peur, m-monsieur Araley… Ni la mienne, ni… ni celle des autres. C’est mon métier, c’est m-ma passion. J’ai fait souffrir des milliers de personnes, j’ai…hm… j’ai dû en tuer une bonne centaine. Si vous voulez tout savoir, ça… »

Elle s’arrêta une seconde, un gémissement plus bruyant résonnant contre les murs pour venir rejoindre les clapotis réguliers de l’eau… La belle ne cessa de s’empaler sur le corps de Valère, accélérant même la cadence des ondulations de ses reins. Elle ne le quittait pas des yeux.

« Ça m’excite… »
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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyLun 9 Avr - 16:53:27

Valère observa d'un regard gourmand Katelynn se retourner et lui faire face. Ses tétons roses pointaient dans sa direction, sur une poitrine généreuse, couverte de légers frissons qui ne devaient rien au froid. La main du mage noir vint se poser sur le ventre de son amante, l'effleurant d'abord à peine, pour remonter finalement en une caresse appuyée alors que la jeune femme se cambrait jusqu'à tendre au maximum son dos. Quelle chance avait-il de l'avoir pour lui seul, enfermée pour trois longs jours trois longues nuits dans son repaire. Cette pensée, associée la vision sublime qui occupait son champ de vision, fit surgir une excitation aussi brûlante que s'ils n'avaient pas fait l'amour un instant plutôt, à même le sol, plusieurs fois. Ses doigts se refermèrent sur ses seins, puis tombèrent contre sa hanche alors qu'elle s'empalait littéralement contre son membre. Un gémissement de surprise et de plaisir échappa à Valère sans qu'il ne puisse le retenir. Il ferma les yeux, subjugué, et écouta la voix chaude et chevrotante de sa maîtresse lui susurrer des choses qui comblèrent les attentes du mage noir. Le gémissement de la belle lui tira un frémissement de désir, et, lorsqu'elle prononça ses trois derniers mots, il se redressa avec un grognement animal, et emprisonna les cheveux de l'empoisonneuse dans son poing. Il l'attira brusquement contre lui et, tout en soutenant le déhanchement de la belle d'une main contre ses fesses, plaqua son visage contre le sien.

« Ce jeu auquel tu joues n'est rien d'autre qu'absurdités d'enfant. Ce n'est pas la peine de te donner des beaux airs si tu n'es pas capable de tuer de tes mains. Tout ce que tu es, aujourd'hui, c'est une chienne à ma merci. »

La gifle qu'il lui asséna résonna dans toute la salle de bain. Il avait certainement touché sa lèvre déjà si malmenée, car, l'instant d'après, un filet de sang coula sur le menton de Katelynn.

« Tu veux m'impressionner, n'est-ce pas ? » Murmura-t-il entre deux gémissements. « Il m'en faut plus. Montre-moi ce dont tu es capable. »

Son regard bifurqua sur sa propre baguette puis se reposa sur Kate, la défiant d'oser y toucher et d'en user contre lui tandis qu'elle lui faisait l'amour. Sa langue glissa contre ses lèvres, et, pour forcer la ténébreuse à réagir, il l'empoigna par la nuque et la pencha jusqu'à ce que leurs nez se frôlent.

« Des jouets, j'en ai autant que je le désire. J'ai vu des gens supplier de leur laisser la vie sauve... D'autres supplier qu'on les achève... J'ai vu la mort... et tous ses visages. Tu mens, Katelynn... Tu veux souffrir... mais tu... tu ne veux pas mourir. Et moi... c'est ça qui m'excite... »

Ses ongles s'enfoncèrent dans la chair de la ténébreuse tandis que son autre main glissait sur sa gorge et s'y refermait. Ses doigts écrasèrent les muscles de son cou, et, même lorsqu'il la vit prête à suffoquer, il ne la lâcha pas. Un éclair dément passa dans son regard tandis qu'il la maintenait ainsi, et l'empêchait de se défaire de l'étreinte corps.
Qu'est-ce qui l'empêchait de la tuer, ici, maintenant ? Rien, si ce n'était le désir d'élever Katelynn au-dessus de son actuelle condition, d'en faire quelque chose digne d'attention. Elle avait le profil pour se laisser embrigader par le mage noir, et, en l'y poussant un peu, il était certain de faire d'elle une véritable meurtrière. Elle était macabre, perverse, et la fascination ponctuée de désir qu'il lisait dans ses yeux était la clef qui lui permettrait de la mener là où il voudrait. Et ce qu'il voulait, présentement, c'était qu'elle se livre à ses pulsions autrement que par la chair. Qu'elle laisse son imagination guider ses actes, et, puisqu'ils n'avaient personne d'autre sous la main, qu'elle s'en prenne à lui.
« Révèle-moi la violence qui sommeille en toi, Katelynn. » pensa Valère en se délectant des soubresauts de son bassin, sans quitter des yeux la belle. Un sourire morbide ornait ses lèvres, tandis que ses muscles se tendaient, s'apprêtant à encaisser la défense que la jeune femme lui opposerait lorsque le manque d'oxygène brûlerait d'un feu ardent ses poumons. À moins que, finalement trop attachée à sa vie, elle ne réagisse avant, s'imagina-t-il, amusé.
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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyMar 10 Avr - 20:10:27

[Post pour adultes avertis seulement ~ ]

Mais en quelle créature maléfique s’était-elle donc transformée, durant les dernières heures? Ce qu’il lui restait d’humanité disparaissait à chaque fois que son bassin se heurtait ardemment, régulièrement contre celui du Mage Noir. Elle était devenue succube, démone avide de sexe, de sang, de satisfaire son seul et unique maître. Elle était devenue chienne, qui encaisse les coups et qui revient toujours, plus désireuse encore de l’attention de l’être vénéré, prête à tout faire pour récolter ne serait-ce qu’un regard de sa part. Qu’il soit fier d’elle, qu’il la récompense. Sa vie en entier s’était effacée. Un seul regard, provoquant, une seule caresse appuyée contre le tissu mince de sa petite culotte de dentelle noire avaient suffi. Bien qu’elle aurait toujours une volonté propre – on lui avait vite appris qu’il fallait suivre ses convictions si on veut quelque chose dans le vie – elle savait très bien que lesdites règles et raisons qu’elle s’était données pour vivre venaient de changer. Elle avait toujours été du genre machiavélique, à tout faire pour atteindre son but, peu importe ce que ça coûtait. Mais à cet instant-là, alors que les doigts d’Araley serraient fermement la peau de ses hanches et de ses seins, elle aurait été capable de tout, s’il l’avait voulu. Ce qu’il voudrait, il l’aurait. Et l’empoisonneuse frissonnait déjà d’impatience… Elle avait si hâte de le lui montrer à quel point elle était devenue sienne.

Une légère plainte de douleur vint se mélanger à ses gémissements lorsque, d’une poigne ferme, Valère resserra ses cheveux et l’attira encore davantage dans sa direction. Elle sentit l’autre main du ténébreux se presser fermement contre ses fesses, le bas de son corps maintenant la cadence rapide et profonde de la pénétration. Et tout le long, son regard d’émeraude, embrumé de plaisir, restait vrillé dans celui de l’homme, s’abreuvant de chacun de ses souffles, de chacun de ses mots. Oui, oui… Remets-moi en doute, insulte-moi, donne-moi une raison de plus de vouloir te prouver toute ma volonté tordue. Traite-moi de chienne une autre fois, parce que je le suis. Elle n’eut pas le temps de lui répondre; la gifle lui fit tourner la tête sur le côté, lui arracha un cri de douleur et de plaisir à la fois. La douleur perdura particulièrement longtemps dans sa lèvre, fendue, qui saignait abondamment sur son menton. Le liquide vermeil coulait même jusqu’à son cou. Son cœur battait la chamade dans la plaie. Elle le méritait, elle en voulait encore plus. La belle aspira légèrement la chair saignante, le goût de son propre sang étreignant longuement sa langue, puis ouvrit les yeux pour rencontrer à nouveau le regard sévère et brûlant de son amant.

Elle aurait pu se nourrir de ses gémissements. Qu’elle aimait entendre le plaisir dans sa voix rauque, savoir que, quelque part, elle parvenait à le faire perdre sa contenance. Ne serait-ce qu’un peu, une plainte incontrôlée, un bref moment où son visage se tord. Il l’invitait à se prouver, à se montrer digne. Alors qu’elle approfondissait encore davantage les mouvements de son bassin sur Araley, l’enseignante suivit le regard de son amant du sien et le vit s’arrêter sur sa baguette magique, qui reposait sur le bord de la baignoire. Il voulait qu’elle se serve de sa baguette à lui pour le blesser? La jeune femme n’eut le temps d’hésiter qu’un court instant; la main du sorcier vint brusquement empoigner sa nuque, rapprochant ainsi son visage et le stabilisant devant le sien, le reste de son corps ondulant toujours avec ardeur. Mais elle ne pouvait pas se taire, même si Valère s’était remis à parler. Ses gémissements et ses petits cris venaient se perdre au coin des lèvres de l’homme, se joignant tout de même à la symphonie qui résonnait contre les murs de la salle de bain; l’eau, leurs respirations haletantes, les expressions de leur plaisir. Katelynn restait attentive malgré tout, son regard toujours plongé dans celui de l’Irlandais. Il avait raison. Non, elle n’avait pas envie de mourir. Certes, la mort ne lui faisait pas peur, mais elle ne voulait pas la rencontrer, pas tout de suite. Ce qu’elle voulait, ce dont elle avait vraiment envie, c’était d’avoir mal. D’en perdre presque conscience, de s’enivrer de plaisir et de douleur tout à la fois. Elle voulait souffrir, par ses mains à lui, et il l’avait vu comme on peut lire un livre ouvert.

Une autre fois, elle s’apprêta à dire quelque chose mais on l’interrompit. La main puissante du Mage Noir était venue enserrer brutalement son cou, raffermissant sa poigne, potentiellement fatale, sur sa gorge comme si elle n’avait été qu’une vulgaire poupée. L’accès de l’air à ses bronches était limité, saccadé, et rien ne laissait entrevoir qu’Araley ne s’arrêterait. Un bruit sourd d’étranglement vint se mêler à celui, toujours persistant, des plaintes de plaisir de la belle alors qu’elle s’empalait d’autant plus frénétiquement sur le membre de son amant. Et plus elle se sentait sombrer vers l’inconscience, plus l’extase s’étendait dans tous les nerfs de son corps. À demi consciente, la jeune femme vint étendre sa main, faible, vers la baguette, alors que l’autre était venue s’appuyer sur celle de Valère qui lui tenait la gorge. Pas pour qu’il s’arrête, non. Pour qu’il reste là, pour qu’il ne la lâche pas. Elle allait le lui montrer… Le bout de la baguette de chêne vint s’appuyer sur le torse de son maître puis elle incanta à demi-voix la formule, la seule qui lui venait en tête dans l’état où elle était.


« S-Sectumsempra… »

À peinte eut-elle posé la baguette sur le bord de la baignoire que sous ses yeux mi-clos, elle voyait se dessiner de longues plaies, profondes, saignantes, un peu partout sur le corps de son amant. La belle ne ralentissait pas sa cadence, l’accélérait en un dernier coup, même, alors que son corps entier se mettait à trembler d’un plaisir inimaginable. Tout ce qui lui restait de souffle lui servit à crier lorsqu’elle jouit intensément, ses ongles se refermant en un réflexe bestial sur la main de Valère. Ne me lâche pas, ne me lâche pas... L’orgasme fut violent, se propageant en de longues vagues dans son corps au rythme de leurs bassins et des éclaboussures de sang qui vinrent s’étendre sur son visage.

L’Anglaise aspira subitement l’air chaud et humide de la pièce lorsque son maître relâcha sa poigne autour de sa gorge. Mais elle ne prit pas le temps d’ouvrir les yeux. Avant que le Mage Noir ne puisse faire autre chose, Kate vint se pencher dans sa direction et l’embrassa fiévreusement, l’une de ses mains se perdant dans ses cheveux et l’autre reposant sur sa mâchoire. Le baiser, passionné et animal, lui faisait mal, faisait saigner sa lèvre inférieure encore davantage. Son sang et celui d’Araley s’emmêlèrent avec leur salive, leurs langues avides se trouvant, se caressant, se pressant impatiemment l’une contre l’autre.

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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyDim 29 Avr - 14:43:27

Même avertissement.


Le souffle chaud de la belle empoisonneuse se raréfiait contre les lèvres de Valère, se transformait, entre deux gémissements de plaisir, en un cri étranglé. Son visage se déformait, des rougeurs apparaissaient sur son front et ses joues, mais elle ne cessait pas de mouvoir son bassin avec toujours plus de fièvre, de passion. Ses assauts glissaient le mage noir toujours plus profondément en elle, et, au chuintement bruyant de la respiration saccadée de Kate se mêlèrent les soupirs d'extase de Valère. Sa main ne relâchait pas son emprise, ses yeux ne quittait pas le visage de son amante, observant avec fascination la douleur et le plaisir s'emmêler sur ses traits. Jamais l'Irlandais n'avait vu quiconque expérimenter avec autant de volupté sa propre douleur. Elle s'infligeait elle-même une souffrance supplémentaire en s’arque boutant, animale, sur le bassin de son amant, cherchant les limites que son corps et son esprit supporteraient. Et, ces limites, déjà lointaines, devenaient de plus en plus floues tandis que la jouissance s'élevait en elle, pour s'emparer violemment de tout son corps.
Le sort frappa le torse de Valère et sa peau se déchira dans une explosion de douleur. Il sentit le sang couler des plaies béantes et sa gorge vibra d'un grognement bestial tandis que l'eau venait lécher d'une langue brûlante les profondes entailles. Les ongles de Valère s'enfoncèrent dans la peau de Kate, déchirant sa gorge, tandis que l'eau se colorait du sang du criminel. La douleur, insupportable, sublimait son plaisir. Il la possédait, tout entière, de corps comme d'esprit. Cette femme était sienne. Jouet diablement excitant, fascinant.
Le tremblement violent de Katelynn percuta son corps, un cri lascif s'éleva au-dessus des cahots de l'eau et de la clameur, plus sourde, qui échappait à Valère. Une eau cramoisie éclaboussa les rebords de la baignoire et le carrelage alors que Valère mêlait ses mouvements à ceux de la ténébreuse, violents, rapides, saccadés. Et, lorsqu'elle se libéra de l'extase qui animait son corps de spasmes, sa main tomba de sa gorge pour se cramponner à ses cuisses, tandis que sa bouche accueillait le baiser sauvage de la belle. Leurs peau grinçaient en se frottant l'une à l'autre, le goût du fer imbibait sa langue, et cette douleur, cette douleur qui courait sur son corps sans cesser de croître sublimait le délice de leur union. L'orgasme, violent, inouï, laboura ses entrailles alors qu'il la retournait sous lui, le visage crispé. Un râle guttural s'échappant d'entre ses lèvres et, bientôt, son corps se détendit, épuisé par la souffrance, l'effort et le plaisir. Tandis qu'un baiser effleurait la gorge de Katelynn, il tendit la main pour récupérer sa baguette magique, et lança, essoufflé, un curo sur ses propres blessures.
Son regard se baissa sur l'eau sale, rougeâtre, mais encore brûlante de leurs ébats. Ils baignaient dans leur propre sang, un sang pur qui rougissait leur peau en la caressant de remous. L'odeur des bains moussants dominaient à peine l'odeur de fer et de transpiration flottait autour d'eux. Un soupir d'aise glissa hors des lèvres du mage noir, tandis qu'il profitait du calme qui régnait sur son corps et son esprit. Son intelligence, sa colère, ses pensées, semblaient s'être assoupies pour un instant, et pour la première fois depuis des mois, Valère eut l'impression d'être en repos, loin des affres de son esprit qui ne cessaient de le torturer, qui ne cessaient de frapper de pulsions violentes ses entrailles. Ce silence qui sévissait n'avait pourtant aucune similitude avec un quelconque bien-être. Ce n'était que du vide, où ni tendresse, ni tranquillité, ne venaient étreindre son cœur. C'était comme un shoot de morphine, lors duquel on contemplait le néant absolu qui revêtait habituellement le masque de la vie, et qui, enfin, montrait son véritable visage. La vie n'était que du néant. Le regard d'émeraude de Valère glissa dans celui de son amante, et il resta un moment immobile à l'observer ainsi, sans que son visage ne transmette la moindre émotion. Puis il se redressa avec lenteur et pointa sa baguette en direction de l'eau. Il murmura une incantation, et le sang qui s'était déversé dans l'eau se rassembla presque aussitôt, avant de former une bulle pourpre au-dessus de la surface. Celle-ci se divisa, et les deux bulles flottèrent jusqu'à leur propriétaire respectif, pénétrant à nouveau dans leurs veines par les pores de leur peau, comme un épais brouillard rouge.


« Nous en aurons besoin, si nous ne voulons pas nous laisser happer par les affres de l'épuisement. »

Souffla-t-il d'une voix rauque, avant de s'installer confortablement à l'opposée de Katelynn et de se nettoyer des marques qui étaient restées collées à sa peau. Il acheva rapidement ses ablutions et sortit de la baignoire pour laisser l'empoisonneuse à sa toilette. Valère contourna cependant la baignoire pour glisser une main rapide dans les cheveux de la belle, avant de se diriger vers une serviette dans laquelle il se sécha. Ses cheveux encore humides collaient à ses tempes et à sa nuque lorsqu'il se revêtit de son pantalon et de sa chemise, laquelle il laissa négligemment déboutonnée.

« Il te reste encore un peu de temps pour dormir, si tu le souhaites. »

Déclara-t-il en rajustant sa chemise contre ses épaules, puis en attrapant une serviette sèche qu'il ouvrit en direction de la belle pour l'accueillir. Lorsqu'elle sortit de l'eau, il l'enveloppa dans le linge et glissa, une dernière fois, une main chaude contre le sein de Katelynn, suivant du regard le dessin de ses doigts contre la chair ronde.
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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyLun 30 Avr - 16:42:04

La force impressionnante de l’orgasme était peut-être passée, mais le plaisir continuait de s’étendre par grandes vagues dans son corps, au rythme des mouvements brutaux du bassin de son amant. À chaque fois qu’il venait se happer violemment au plus profond des entrailles de l’empoisonneuse, celle-ci gémissait, criait contre les lèvres de son amant qui lui ne cessait ne grogner et de soupirer d’une jouissance qui arrivait bien vite. Elle encaissait, vaillante, la violence des coups de reins de l’Irlandais, trouvant satisfaction même dans la douleur lancinante du bas de son dos ou encore de sa gorge meurtrie. Sans qu’elle ne réalise tout à fait ce qui se passait, la ténébreuse se retrouva à son tour dans l’eau rougeâtre du sang du Mage Noir. D’autant plus ardent, Valère accéléra la cadence encore un coup avant de jouir à son tour, les ongles de ses doigts déchirant la peau des hanches et des cuisses de l’enseignante alors qu’il rugissait de plaisir. Le corps solide de l’homme trembla de spasmes et de secousses jusqu’à ce que, épuisé, il se retrouve une autre fois à l’écraser en se laissant choir contre elle. L’Anglaise frissonna légèrement à sentir les lèvres d’Araley contre son cou lacéré puis ouvrit finalement les yeux pour le voir guérir ses blessures alors qu’il était encore suspendu au-dessus d’elle, leurs corps toujours pris dans une fusion charnelle.

C’était elle, qui lui avait fait ça. C’était elle, par la volonté de sa psyché tordue, qui était arrivée à imposer de telles blessures sur un homme qui se tenait juste en face d’elle, à sa merci. C’était elle qui avait consciemment cédé aux ordres d’un criminel et qui l’avait presque vidé de son sang par la force d’un seul sortilège. La souffrance et la mort qu’il lui était arrivé d’imposer aux autres par son talent de potionniste ne l’avait jamais vraiment dérangée. Elle le savait, en prenant conscience à chaque fois qu’elle mettait une fiole de poison terminé dans un petit paquet, mais là, elle venait de voir une toute autre facette de sa personne. Katelynn serait capable de sérieusement blesser ou même de tuer une personne qui se trouvait juste devant elle, désarmée. Et savait qu’elle y prendrait plaisir. Peut-être pas littéralement comme cela avait été le cas juste un peu plus tôt, mais son expérience avait été suffisante pour lui donner envie de retenter le coup. Et puis, elle voulait tellement lui faire plaisir... Si c’était lui qui lui demandait, elle le ferait, elle en était presque certaine.

Les yeux du mage noir vinrent trouver les siens et, sans grande retenue, elle lui rendait son regard. Le sien non plus n’était ni teinté de bien-être ou de tendresse, bien que son corps, lui, fut totalement assouvi. Elle n’était pas de ces femmes particulièrement tendres après l’amour. Cependant, il lui arrivait de poser quelques gestes doux, possiblement par réflexe et instinct plutôt que par réelle envie. La main légèrement tremblante de faiblesse de l’Anglaise s’éleva vers le visage de Valère, sa paume effleurant sa joue avant qu’elle ne vienne doucement fixer ses doigts dans ses cheveux. L’autre s’était sagement posée contre sa nuque, la grattant du bout de ses ongles, machinalement. Puis, après un moment, son amant se redressa, brisant par la même occasion leur union. Les fesses de la belle retrouvèrent le fond de la baignoire et elle s’y cala plus confortablement, soupirant d’aise en observant attentivement les gestes de l’Irlandais.

Curieux sortilège, qui devait lui voler encore bien de l’énergie, mais ô combien utile dans une situation semblable. Les yeux d’émeraude de l’enseignante observèrent la bulle d’hémoglobine au-dessus de Valère, bien plus grosse que la sienne qui devait avoir la taille d’une balle de tennis. Il avait perdu beaucoup de sang… Sans réclamer un sortilège de soin pour sa lèvre inférieure et les griffures qui palpitaient toujours de douleur, la jeune femme hocha la tête aux paroles du ténébreux puis entreprit de se laver à son tour, profitant finalement de l’effet calmant de l’eau chaude sur ses muscles. Valère quitta éventuellement la baignoire et, alors qu’elle se laissait aller au fond de celle-ci pour relaxer un peu, elle lui suivait du regard, souriant en coin en le sentant caresser sa chevelure. Elle le regarda s’habiller, détaillant presque avec regret la motion des vêtements qui venaient recouvrir sa peau, puis hocha légèrement la tête à ce qu’il dit. Dormir un peu ne lui ferait pas de tort. Une fois nettoyée, la jeune femme s’éleva dans la baignoire, laissant l’eau glisser le long de sa peau un instant, puis elle en sortit pour venir rejoindre la serviette que son amant lui tendait. Kate frissonna légèrement à la caresse appuyée à travers le tissu, venant poser un baiser à la mâchoire de l’homme puis dit :


« S’il est possible pour moi de récupérer un peu, monsieur Araley, j’en serai reconnaissante. Il doit rester deux heures trente avant la prochaine étape de la potion. »

L’Anglaise se dégagea ensuite de l’étreinte de la serviette et vint trouver ses vêtement, éparpillés un peu au hasard dans la pièce. Elle enfila sa lingerie puis sa robe, mais hésita à enfiler ses talons hauts. Ses genoux et ses mollets étaient si faibles qu’elle ne parviendrait sûrement pas à marcher. Elle les prit donc dans ses mains et s’approcha une nouvelle fois de Valère, attendant de voir où il la guiderait. Oui, bon, son dos espérait qu’elle puisse dormir sur autre chose qu’un grand coussin, mais franchement, elle ne le pensait pas possible.
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MessageSujet: Re: [-18] Prémisses au morbide [Kate]   [-18] Prémisses au morbide [Kate] EmptyJeu 17 Mai - 22:44:06

Un sourire qui aurait presque pu paraître tendre glissa au bord des lèvres d'Araley lorsque Katelynn, avec toute la politesse exigée, envisagea avec enthousiasme l'idée de se reposer quelques heures avant de retourner à son fastidieux travail. Malgré les évènements pour le moins surréalistes et ô combien sensuels qui s'étaient produits dans la salle de bain, ni Valère, ni l'empoisonneuse n'avaient perdu de vue leur objectif premier, et c'était tant mieux. Si leurs ébats avaient été des plus agréables, ils étaient très loin d'être le centre des priorités du mage noir, et, à présent qu'ils étaient achevés, n'avaient d'ailleurs plus qu'une fade consistance dans sa mémoire. Les meilleurs moments n'étaient bons que sur l'instant, le souvenir n'avait aucun poids ni saveur pour lui. Aussi, Valère n'eut aucun regret à la voir se revêtir, ni aucune dernière envolée de satisfaction en voyant les bleus, les griffures et les plaies qui recouvraient les jambes, les bras et le visage de la belle. À présent que ses désirs étaient assouvis, il l'aurait presque oublié, si la situation n'exigeait pas qu'il prête encore un peu de son temps à son amante. Alors qu'elle prenait ses escarpins en main, Valère la guida à travers les couloirs du repaire souterrain. Dernière faveur qu'il lui accordait, il la conduisait à travers ses appartements, dans sa chambre, plus précisément. Non pas qu'il se souciait du confort de Katelynn, mais il préférait savoir qu'elle se reposerait le mieux possible pendant les deux prochaines heures. Il n'était pas question qu'une maladresse vienne s'immiscer dans les gestes experts de la belle à cause de l'épuisement.
La porte s'ouvrit sur une chambre faiblement éclairée par un lustre au style baroque, qui plongeait ses bras englués de la cire des chandelles vers un lit imposant, couvert d'une soierie carmin. De part et d'autre du lit, des tables de chevet d'ébènes reposaient, accueillant chacune d'elle quelques livres et un chandelier éteint. Les murs étaient presque entièrement cachés par de haute étagères couvertes de livres. On devinait, aux angles de la pièce, un papier peint jauni par le temps mais qui, autrefois, devait être d'un vert éclatant. Le parquet gémit faiblement sous leurs pas, tandis que Valère s'approchait d'une fenêtre haute et étroite, enchantée pour reproduire à l'identique le climat de l'extérieur. Il tira les rideaux sur les étoiles qui narguaient le cloitre de leur splendeur, puis se tourna vers Katelynn.


« Inutile de vous avertir, bien sûr, de ne toucher à rien. Vous avez deux heures. »

Sa froideur et le vouvoiement étaient revenus naturellement. Sans un geste ni une parole, il la planta dans la chambre et l'y enferma d'un sortilège.

Les jours qui suivirent cette première et étrange nuit furent tout aussi étranges et semblables à celle-ci. Katelynn demeurait enchaînée, sans qu'il ne lui fut accordé le privilège d'une once de confiance, tandis qu'elle achevait la concoction du poison. Et, lorsque sa présence n'était plus exigée auprès du chaudron, Valère lui retirait sa baguette et la détachait. Les repas, préparés par l'elfe de maison, n'étaient jamais plus que le strict nécessaire pour la maintenir en état de travailler. Valère, jamais, ne lui accordait le moindre plaisir, autrement que par les ébats auxquels ils se livraient, et dans lesquels il la poussait dans les recoins les plus sombres de son âme. Ce régime tout particulier était plus qu'un divertissement pour le mage noir. Il jetait le chaud et le froid sur le cœur de Katelynn, sans le moindre scrupule, sans la moindre merci pour la jeune femme. Lorsqu'il usait de tendresse vis-à-vis d'elle, il la traitait avec une condescendance glaciale la minute suivante. Il nourrissait l'espoir et le détruisait en même temps, éprouvant les frontières morales où l'âme de la belle craquerait et se ferait sienne. Oh, elle l'était déjà dès le premier soir, cela avait même été facile de la prendre dans son jeu, elle en avait tant envie, elle aussi. Mais ce n'était pas assez. Il était aisé de résister, de se montrer forte, d'attiser le feu chez un homme que l'on savait capable de vous tuer sans regret, lorsqu'il ne s'agissait que d'une nuit. Mais, le songe passé, la réalité reprenait le dessus, et c'était alors le moment pour explorer jusqu'au fond l'âme de la proie. Il ne pouvait pas laisser Katelynn sortir d'ici comme elle était venue, ni même ponctuellement ébranlée. Il devait briser quelque chose en elle, entièrement, et cette chose devrait demeurer irréparable, parce que c'était le seul moyen, aux yeux d'Araley, pour garder le silence de cette personne, et conserver la main sur son esprit. Aucun compliment pour son travail ne sortit de sa bouche, lors de ces trois jours et deux nuits de réclusion. Il lui offrait ses repas à même le sol, comme on l'offre à un chien, et parfois, il l'oubliait sciemment pendant de longues heures, avant de daigner s'enquérir de son état. Elle avait alors tout juste le temps d’exécuter ses besoins vitaux, d'avaler un repas frugal et de se remettre au travail sous l'oeil inquisiteur et mauvais d'Araley. D'autres fois, il serrait à l'extrême les liens qui la retenait, juste pour qu'elle souffre légèrement, mais de longues heures, et que cette douleur pénible lui rappelle à chaque minute qui s'écoulait pour qui elle exécutait le poison qu'elle préparait. Il ne parlait guère avec elle, ou seulement lorsque leurs corps s'unissaient à nouveau, mais, outre cela, il ne révélait rien de lui et ne s'intéressait guère à l'existence que menait la jeune femme.
Puis, à d'autres moments, il la traitait avec un égard ridicule en comparaison à ce qu'il lui faisait subir le reste du temps. Pendant ces moments là, Valère lui susurrait à l'oreille de suaves promesses, lui faisait croire, le temps d'une phrase, qu'il avait encore un cœur capable de ressentir quelque chose pour elle. Et dans ces moments là, il se complaisait tant dans son jeu d'acteur qu'il aurait trompé même le plus convaincu de ses détracteurs. Charmeur, sensuel, il jetait dans le cœur de la belle des roses pourvues d'épines vénéneuses, qui l'accrocheraient à lui aussi longtemps qu'il le désirerait. Ses baisers avaient presque le goût de l'amour, ses caresses, la saveur du printemps. Il dormait parfois à ses côtés, il feignait de l'admirer avec autant de ferveur qu'il feignait de la mépriser. Mais en vérité, il n'éprouvait rien qu'un intérêt fragile, n'admettait en elle qu'une présence qui comblait son ennui, et lui promettait, peut-être, de se montrer assez plaisante pour rejoindre la cause qu'il défendait. Sa cause. Et peut-être, encore, lui laisser croire qu'il pouvait supporter la présence persistance d'une vie auprès de lui, d'un être bien en chair et en sang, sans qu'il n'éprouve l'envie de lui ôter cette substance qui lui permettait de se mouvoir, à son cœur de battre, et à son sang de s'écouler bien en sécurité dans le tunnel étroit de ses veines. Parfois, oui, il se plaisait à l'imaginer, et il était alors parfaitement sincère, mais le rêve s'évanouissait dès lors qu'il cessait de s'efforcer à y croire. Il n'en éprouvait aucune souffrance, ni même de la résignation. Il avait toujours su, au fond de lui, qu'il n'était pas capable d'éprouver les mêmes émotions que le commun des mortels. Et c'était en cela, d'ailleurs, qu'il leur était supérieur. C'était grâce à cette absence totale de sentiment et de compassion qu'il survivait malgré que sa tête fut mise à prix, et qu'il échappait à l'agonie dévastatrice de sa folie.

Puis vint la troisième et dernière nuit. Valère s'était glissé avec discrétion dans la grande salle de torture, dans laquelle Katelynn œuvrait dans la solitude. Le poison envoyait dans l'atmosphère lourde du sous-sol son parfum aigre-doux, qui aurait trompé même le plus attentif des buveurs. Des fragrances sucrées et gourmandes dansaient dans l'air, enjôleuse, avec un arrière goût piquant, malgré les horribles ingrédients que la mixture renfermait. Lorsque l'odorat du mage noir sentit ces douces effluves, un sourire satisfait s'étendit sur son visage. L'empoisonneuse venait certainement d'accomplir la dernière touche finale. D'un pas lent mais souple, l'ancien mangemort s'approcha de sa prisonnière, qu'il avisa du regard.


« Il semblerait qu'il ne reste plus qu'à la tester. »

Un éclair sombre passa dans ses yeux d'émeraude, puis il se pencha sur le petit établi qu'il avait disposé pour Katelynn, afin d'y prendre une petite louche. Il la glissa précautionneusement dans le mortel breuvage, avec un quelque chose, dans le regard, d'enfant enthousiasmé à l'idée de s'approprier une nouvelle source de distraction. Son sourire, terriblement fixe, conférait à son visage une lueur morbide et angoissante. La louche s'emplit du poison à la texture aussi limpide que de l'eau, puis s'éleva au-dessus du chaudron, juste à la hauteur des lèvres de la jeune femme. Les yeux de Valère plongèrent dans ceux de la belle.

« Buvez, Katelynn. »

L'expression dans le regard du mage noir signifiait clairement qu'elle n'avait pas le choix. Si elle refusait de boire seule, Valère n'aurait aucun mal à l'y forcer. Mais après tout, elle le savait, ce poison ne tuait pas avant de longues heures, et se contentait, dans un premier temps, d'engendrer seulement une migraine particulièrement violente, avant de plonger celui qui la buvait dans une demi inconscience ponctuée de souffrances et d'hallucinations. Rien à quoi la jeune femme risquait de ne pas survivre, tant qu'elle ingérait à temps un bézoard. Valère se refusait à tester le poison sur son elfe de maison. Il n'était pas certain d'obtenir des résultats recherchés sur une créature d'une espèce différente, en plus de le mettre en véritable danger de mort. Et Cesair lui était bien trop utile pour qu'il puisse se le permettre.
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