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 Face à son destin.
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  • Megan Swann
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      Statut sanguin: Sang Pur
      Baguette magique: Bois d'ébène, ventricules de dragons, 27 cm, oeuvre d'Ollivanders
    Megan Swann
MessageSujet: Face à son destin.   Face à son destin. EmptyMar 25 Oct - 14:44:19


Titre de ta nouvelle : Face à son destin.
Présentation de l'histoire : Xenophius a décidé de retirer Megan de Poudlard pour une année entière, dans le but de la former à sa manière. Durant dix mois, Megan va donc vivre les plus belles aventures de sa vie, tout comme les pires... Honorera-t-elle la promesse qu'elle s'était faite à soi-même en risquant les foudres du tyran ? Ou suivra-t-elle les idéaux de son grand-père au risque de perdre son âme en chemin ? Le dilemme se présentera tout au long de son étrange mais intense formation, mais son choix ne sera fait qu'à la fin...
Protagonistes : Megan et Xenophius.
Catégorie : Quatrième année de Megan Swann.
Genre : Action/Aventure.
Nombre de chapitres : Dix.
Complet : Non.

[EN COURS]
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  • Megan Swann
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    Megan Swann
MessageSujet: Re: Face à son destin.   Face à son destin. EmptySam 29 Oct - 13:39:45

Chapitre 1 ;« Aucune épreuve n'a jamais été surmontée en versant des larmes. »


Manoir McGregor, Septembre 1999.


Les souterrains étaient humides, sombres et infestés par les rats. C'était la seule partie du manoir dans laquelle Megan ne mettait jamais les pieds, puisque de toute manière, cela lui était strictement interdit. Une seule fois seulement, elle était atterrie par hasard dans les cachots, en empruntant inconsciemment un passage secret dissimulé derrière le tableau de Erish McGregor dans l'aile droite du premier étage du manoir. Elle avait très rapidement comprit pourquoi son cher grand-père lui avait formellement barré l'accès au sous-sol lorsqu'elle avait rencontré un squelette encore attaché dans une cellule. Un « Joyeux Halloween » aurait certainement fait éclater de rire la jeune fille ce jour-là, mais les restes du cadavre semblaient bien réels, et le choc fut tel qu'elle avait été retrouvée inconsciente sur la pierre, par son cousin Dylan. Depuis ce jour, elle n'était jamais plus descendue dans cette partie lugubre du manoir. Malheureusement pour elle, en ce premier jour de formation, Xenophius avait invité Megan à le rejoindre dans les sous-sols, à priori dans une pièce dissimulée derrière un mur. Les instructions étaient simples ; il lui fallait traverser les cachots, jusqu'à la statut de Galimé qui serait le pass pour se rendre dans ce point de rencontre mystérieux. Angoissée tout autant que excitée, la jeune fille se rendit devant le somptueux chef d'œuvre en pierre blanche. La représentation figée de son ancêtre s'anima soudain, et pivota sur elle-même pour dévoiler un passage étroit et sombre, dans lequel Megan s'engagea, d'un pas hésitant. Le passage se referma presque aussitôt, plongeant le couloir dans le noir total. La jeune fille avança à petit pas, tout droit, se guidant avec ses mains, oubliant complètement sa baguette rangée dans sa poche. Finalement, la fin du tunnel se fit voir, et elle se précipita vers la lumière, soulagée d'en voir enfin le bout. Une vaste grotte était éclairée par des torches enflammées, et Megan s'avança doucement, observant les stalactites avec méfiance tout en s'approchant du centre de la grotte. On trouvait au centre une table rectangulaire splendide, entourée de chaises assorties. Contre le mur de pierre, trois majestueux trônes resplendissaient les lieux de leur imposante carrure, mais un seul se départageait des autres, celui du milieu était plus grand et le « X » orné dessus, semblait filé d'or. Ce qui semblait le plus effrayant en fin de compte, n'était pas la table aux sacrifices qui était dans un coin, supportant encore les ossements du dernier malheureux, mais plutôt, le lac de l'autre côté de la caverne, aussi noir que l'était celui de Poudlard, paisible. La jeune fille y abandonna quelques instants son regard inquiet, avant qu'une voix ne retentisse, lui arrachant un sursaut effrayé.

"Megan. Viens donc t'asseoir", lui ordonna calmement Xenophius en lui indiquant de l'index une chaise autour de la longue table d'ébène.

La brune fut surprise de l'apparition soudaine de son grand-père, qui semblait être apparu de nulle part, néanmoins, elle s'exécuta et s'assit là où elle avait été conviée. Étrangement, elle avait beaucoup moins d'enthousiasme tout à coup, ce qui ne semblait pas le cas du vieil homme en revanche. Il s'installa sur une chaise en face d'elle, l'observant avec beaucoup d'attention, visiblement ému, ou du moins très satisfait, comme s'il avait attendu ce jour depuis des années. Puis, après plusieurs minutes de silence, Xenophius le brisa d'une voix sérieuse, le visage grave :

"Tu as trop longtemps été manipulée par cette communauté corrompue par des idéaux contraires aux nôtres, mon enfant. Il est désormais temps pour toi d'apprendre à reconnaître tes ennemis, et à servir la véritable Cause. Pour cela, il te faut déjà chasser la confiance facile, tu ne dois avoir confiance en personne Megan, n'éprouver de l'amour ou de l'amitié pour personne, crois-moi, c'est à cause des sentiments que les gens se perdent."

Perplexe, la sorcière se contenta de hocher la tête, cela ferait plaisir au patriarche et lui éviterait des ennuis par la même occasion. Toutefois, elle avait hâte d'en apprendre plus sur cette première leçon, il lui enseignerait certainement des magies avancées dont elle pourrait se vanter l'année prochaine auprès de ses camarades. Ainsi, elle attendit sagement les consignes, et sortit sa baguette, prête à exercer des rituels complexes, envieuse d'en apprendre plus, de se surpasser !

"La douleur constitue ta meilleure arme Megan, elle te rappelle sans cesse que tu es en vie. Cependant, tu dois apprendre à la maîtriser pour accroître en puissance, et durant ce premier mois, tu vas devoir apprendre à surmonter la souffrance. C'est une étape importante si tu espères aller plus loin." Il prit ensuite un ton plus sérieux, se raclant la gorge. "Il te faudra canaliser ton esprit, concentrer toute ton attention sur autre chose que la souffrance. La douleur n'est que mentale, c'est ton esprit qui se l'invente, tu dois l'ignorer."

En une poignée de secondes, Megan prit peur ; elle se raidit instantanément sur son siège, serrant fermement sa main sur sa baguette. Avait-elle bien entendu ? Si elle ne le connaissait pas aussi bien, elle penserait que son grand-père était devenu fou. Mais comme elle le connaissait, elle savait très bien, qu'il l'avait toujours été. Avant même qu'elle ne puisse objecter, ou même répondre, elle vit les lèvres de Xenophius bouger, et elle eut seulement le temps de fermer les yeux.

"Endoloris !"

Le sortilège fouetta la gamine en plein estomac, et elle s'effondra de sa chaise, heurtant le sol froid violemment. Elle se tordit de douleur contre la pierre dure ; ses nerfs et ses muscles semblaient s'enflammer dans son corps infantile, brûlant chaque parcelle de sa chair, tandis que la douleur lui montait à la tête, compressant ses tempes d'une force surhumaine. C'était insoutenable, tout autant que cette odieuse réalité qui lui était ainsi balancée la figure. Il l'avait fait, il recommencerait, même. La vue de la jeune fille se troubla, des larmes lui étaient montées aux yeux, et elle apercevait avec grande peine le visage visiblement déçu de son grand-père. A quoi s'attendait-il ? Reprenant lentement ses esprits, elle se releva péniblement, mais retomba rapidement, lorsque la main ferme de Xenophius s'étala contre sa joue. Sa mâchoire frappa brutalement le sol, et la malheureuse sentit un liquide au goût étrange se répandre dans sa bouche, un mince filet de sang perla ensuite dans le coin de sa lèvre inférieure. Cette fois-ci, le sorcier ne fut pas décidé à la laisser se relever, il agita à nouveau sa baguette et un éclair mauve fendit l'air, pour heurter Megan, au niveau de la cuisse, qui brûla littéralement. La chair se consumait doucement, arrachant à chaque seconde un hurlement de plus en plus fort à la fillette. Sa gorge était sèche, et s'irritait à présent à chaque son qu'elle émettait La jeune fille eut le courage de regarder sa jambe, là où un trou s'était formé dans son pantalon, elle voyait sa peau disparaître, et un feu invisible ronger sa cuisse. La vision mêlée à la douleur, assommèrent totalement Megan, et celle-ci sombra dans la plus merveilleuse délivrance. Elle ne put donc pas entendre les pas précipités de son grand oncle Alix, qui se stoppa net à la vue de la gamine qui reposait sur le sol, inerte. Il releva brusquement un regard accusateur vers on frère cadet.

"Tu es fou Xenophius ! N'as-tu pas l'impression d'en faire trop ? Ce n'est qu'une enfant, elle ne sera pas capable d'endurer le programme que tu lui as réservé. Et en admettant qu'elle survive aux épreuves qui l'attendent, crois-tu réellement qu'elle sera saine d'esprit après ? Tu vas faire d'elle le même monstre que Coleen. Regarde la Xenophius. Elle n'est pas toi."

Ces mots n'eurent pas d'effet sur le chef de clan, qui se contenta de jeter un regard froid à son frère. S'il l'écoutait bien souvent, cette fois-ci, il s'y refusait, car Alix était bien faible. Il voulait faire de Megan une redoutable sorcière aux grands pouvoirs, et sa formation devait commencer dès son enfance. Disait-on que l'on apprenait mieux plus jeune. Ignorant parfaitement les paroles idiotes de son frère, Xenophius traversa l'Antre pour sortir, mais il s'arrêta avant devant son aîné.

"Je sais très bien ce que je fais. En attendant, va l'enfermer dans un des cachots, et que personne ne lui ouvre, que personne n'aille la voir, ou bien ne s'avise de lui apporter quoique ce soit ! Celui qui affrontera mes ordres, répondra de ses actes en subissant un traitement pire que celui de Megan !"

*******


Le réveil fut douloureux, la jeune fille eut du mal à ouvrir les yeux, mais la voix aiguë de son plus jeune domestique parvint à la tirer des bras enjôleurs de Morphée. Megan se releva péniblement, sentant chaque parcelle de son corps lui faire atrocement mal, elle n'eut même pas la force nécessaire pour se redresser entièrement, elle resta donc à quatre pattes, et s'avança vers l'elfe de maison tout secoué, dont elle avait du mal à percevoir le visage, tellement ses yeux étaient gonflés par les coups répétitifs de son bourreau. Elle avait longuement souffert la veille, ainsi que tous les jours précédents. Cela faisait un mois maintenant que Megan était enfermée dans ce cachot, et recevait quotidiennement la visite de Hector, son oncle, le père de Dylan. Il avait été désigné par Xenophius, bourreau officiel pour tout le mois de Septembre, et s'était plu à ce rôle... Apparemment, la rancoeur qu'il éprouvait pour la jeune fille, parce qu'elle avait été désignée héritière du trône à la place de son fils, lui avait laissé un petit goût amer, et il s'était bien vengé. Surtout la nuit précédente, où il s'était véritablement déchaîné sur elle. Les souvenirs revenaient d'ailleurs peu à peu projeter leurs images dans son esprit chamboulé. Elle se souvint des coups à mains nues de l'homme, des sortilèges de tortures insoutenables, mais surtout de la lame aiguisée qui lui avait traversé la cuisse épargnant heureusement ses nerfs, mais lui causant un handicap temporaire douloureux. Hermès, le plus jeune elfe du manoir la fixa longuement, les larmes aux yeux, un bol entre ses mains crasseuses, qu'il lui tendait avec un air profondément navré. Il ne fallut que quelques secondes à Megan pour deviner son contenu, qu'elle refusa de nouveau, d'un hochement de tête. La torture que lui infligeait indirectement Xénophius, l'avait dégoûté au point même qu'elle refusait désormais de s'alimenter. La créature n'insista pas davantage puisqu'il savait de toute manière, que la jeune fille resterait bornée, et ne toucherait pas à son repas -bien maigre d'ailleurs. Chassant l'idée de se rendormir, elle s'adossa contre le mur de pierre, et attendit l'arrivée de son tortionnaire, non sans une certaine angoisse. Elle passa une main fébrile sur sa cuisse bien mutilée en quelques jours. Elle se sentait sale et fiévreuse, alors qu'elle avait pourtant affreusement froid à force de dormir dans ce cachot humide. Il ne serait guère étonnant qu'elle soit tombée malade, puisque son grand-père avait interdit qu'on lui donne des rechanges, qu'on la libère, ou qu'on lui apporte une couverture, il avait même refusé aux elfes de la soigner, et avait décidé qu'elle resterait sans soins tout le long de ses cours avec Hector. Elle releva brusquement la tête lorsque la porte de sa cellule grinça, lui indiquant qu'elle recevait de la visite, et pas des plus heureuses.

- J'espère que tu es en forme pour ton dernier cours avec moi !

Megan ne répondit pas, elle resta neutre, figeant son regard sur le sol, ce n'était pas gagné d'avance, à quoi bon se réjouir de ce dernier cours ? Il fallait déjà qu'elle survive. La douleur qu'il s'amusait à lui infliger était telle, qu'elle s'évanouissait la plupart du temps. La jeune fille eut même du mal à concevoir une nouvelle séance de torture, elle ne résisterait pas, elle mourrait certainement par la souffrance. Elle ne voulait même pas imaginer à quel point elle aurait mal s'il touchait de nouveau à sa cuisse mutilée. A priori l'heure de la révélation avait sonné, puisque l'homme dont la folie meurtrière se lisait dans ses prunelles sombres, injectées de sang, s'avança vers elle, prenant soin de refermer la porte grinçante derrière lui, baguette brandie. D'un geste circulaire de la main, un éclair fendit l'air et vint heurter de plein fouet la joue de la jeune fille, ouvrant celle-ci d'un nouveau trait vertical ensanglanté. Instinctivement, elle porta sa main sur la plaie, le regard toujours fixé sur Hector. Elle ne sentait même pas la douleur, elle appréhendait seulement celles qui approchaient. Ceci n'était qu'une mise en bouche, comme il avait l'habitude de le faire. Il s'amusait, comme toujours. Ce qui attendait Megan était bien pire... D'un geste vif et brusque, il l'attrapa par la gorge, la hissant soudain, frappant violemment sa tête contre le mur. Il la souleva même, de sorte que leurs deux visages ne soient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, et un rictus dégoûté s'accrocha aux commissures des lèvres tremblantes de la jeune fille, alors que son bourreau laissait son immonde haleine couler contre son visage. Un sourire carnassier s'épingla à la bouche pincée de Hector, tandis que son regard s'assombrissait, perdant de leur éclat naturel. Sa respiration saccadée ressemblait davantage au long râle d'un animal sauvage, et l'époux de Lynortis Craft pressa un peu plus sa paume contre la thyroïde de sa nièce. Les joues pâles de la jeune fille prirent soudain une teinte violacée, sa tête lui tournait, et Hector finit par renoncer à l'étrangler, la lâchant tout à coup. Mais avant même que son corps ne heurte le sol, Megan sentit sa masse capillaire subir la poigne brutale de son tortionnaire ; il l'avait retenu par les cheveux, avant de plaquer l'extrémité de sa baguette contre sa trachée. La brune sentait le bois vibrer contre sa peau, elle sentait toute la haine étouffée trop longtemps à travers l'extension du bras de l'homme qui lui faisait face. Elle savait ô combien il la détestait pour avoir volé la place sur le trône à son fils, combien il éprouver de la rancœur envers celle qui le dirigerait un jour.

« Eh bien ? Qu'attendez-vous pour mettre fin à mon audacieuse existence, mon Oncle ? Pourquoi ne pas m'achever ici, tout de suite ? Vous seriez enfin débarrassée de moi, enfin libre d'accéder au pouvoir. L'idée n'est-elle pas tentante ? »

Au point où elle en était, la jeune sorcière n'avait plus rien n'a perdre, sinon à préserver le peu de dignité qu'il lui restait. Quitte à mourir, autant que ce soit debout, et fièrement, en crachant au visage de l'ennemi.

« Ce n'est pas l'envie qui me manque, je t'assure ! » vociféra-t-il, plus menaçant que jamais.

Megan ne put réprimer un rire moqueur, malgré la baguette menaçante qui imprimait désormais des traits désordonnés sur le tissu de son chemisier sale et déchiré. Les os de Hector tremblaient de fureur, il serrait étroitement ses dents jaunies par le tabac, alors que la haine avait gangrené chacune de ses noires pensées. Ses pores transpiraient la hargne et la rage dont il était atteint.

« Oh, c'est vrai ! Tu vois quotidiennement tes actes dictés par Xenophius. Que cela doit être frustrant. » lui cracha-t-elle, plus provocante que jamais, une lueur de revanche baignant le fond de ses iris.

Le coup partit. Brutal. Spontané. Il n'avait su l'arrêter. Piqué au vif il avait du frapper. La jeune fille s'effondra, frêle, sa mâchoire rencontrant sauvagement la pierre sous l'impact du choc. Hector brisa ensuite la distance qui les séparait désormais. Ses doigts agrippèrent la crinière d'ébène de Megan, une nouvelle fois, pour relever violemment son visage rougi. Sa poing droit prit ensuite son élan pour cogner encore. La lèvre inférieure de la jeune fille céda sous la force du coup, et libéra instantanément un mince filet pourpre. Elle trouva juste le temps de lui jeter un regard méprisant, avant de sombrer dans les bras de Morphée...

*******


Une nouvelle fois, Megan rouvrit les yeux, mais cette fois, elle était allongée confortablement dans son lit. Instinctivement, elle souleva sa couverture verte brodée pour vérifier l'état de son corps. Elle avait probablement été lavée, changée, et toutes ses blessures semblaient avoir été pansées. Les dégâts restaient tout de même considérables. Elle portait de nombreuses marques, comme à ses poignées devenus noirs à force d'avoir été attachés dans les cachots, ses côtes la faisaient également souffrir, et pour cause, elle devait en avoir deux ou trois cassées. Dégoûtée par la simple vue de son propre corps, Megan remit sa couverture, mais la douleur était toujours présente. La porte de sa chambre s'ouvrit soudain, l'arrachant à ses tribulations muettes. La silhouette imposante du maître des lieux apparut sur le seuil de la porte, avant de s'approcher du lit à baldaquin sur lequel était posée Megan. Celle-ci se tendit d'ailleurs immédiatement à la simple vue de son grand-père. Elle oublia même ses diverses douleurs, alors qu'une certaine angoisse lui noua l'estomac.

"Megan."

Cette simple sonorité, cette articulation si naturelle et anodine normalement, eut l'effet d'un coup de poignard. Prise de frissons, la jeune fille n'osa même plus bouger, sentant une sorte de pointe lui traverser le ventre. Cela faisait un mois qu'elle ne l'avait plus vu, mais pourtant, pas un seul jour elle n'avait cessé de penser à lui, enfermée seule avec ses souffrances et sa colère dans les cachots. Et le voilà désormais, il se tenait là, debout et toujours aussi fier dans son allure arrogante et impériale. Il n'avait pas changé. Son regard dur et froid qu'il posait toujours sur elle, avec cet air de profond mépris lui indiquait clairement que l'estime qu'il avait d'elle n'avait toujours pas évolué non plus malgré tout ce qu'il lui avait fait endurer. Pourtant, l'estime qu'elle avait de lui, à l'inverse, avait bien changé. Elle éprouvait une sorte de haine sourde, une amertume sans égale. Elle ressentait désormais un besoin de revanche. Mais pour l'heure, elle ne pouvait rien contre lui. Elle lui devait toujours autant de respect, elle lui devait toujours la même servitude et dévotion qu'il réclamait. La jeune fille aux cheveux d'ébène changea alors ses appuis, se hissant à l'aide de ses mains en position assise, pour finalement caler son dos contre la monture de bois sombre. Elle put ainsi apercevoir son propre reflet dans le miroir de sa coiffeuse, qu'elle pouvait entrevoir à travers les fins rideaux verts de son lit. Son visage, habituellement noble et lisse, d'un teint noblement pur, portait désormais des hématomes, particulièrement sombres dans l'encadrement de son œil droit. Une cicatrice s'étendait également sur sa joue gauche, et des gerçures et coupures morcelaient les lèvres pâles de la jeune fille. Elle avala difficilement sa salive, puis renifla dédaigneusement avant de détourner le regard du miroir, pour le poser sur les chaussures parfaitement soyeuses du directeur de la coopération magique internationale, non sans une certaine honte. Même si elle le détestait, il arrivait toujours à la faire culpabiliser. Elle se sentait ridicule ainsi défigurée.

"Je ne t'aurais jamais infligé ce rude traitement si je n'avais pas eu confiance en tes capacités à résister. Tu étais prédestinée à monter sur le trône, Megan.Tu portes mon sang, tu es issue de la chair de ma chair, cela dit" -il marqua une courte pause- "tu dois encore beaucoup apprendre. L'une de tes plus grande tare étant d'être née femme, il te faudra montrer beaucoup de volonté pour te défaire de cet handicap."

Ne sachant pas comment prendre ces mots, Megan se contenta de hocher la tête en signe de compréhension, même si intérieurement, elle ne comprenait pas. Il voulait la façonner à son image, tel Dieu avait façonné l'homme à la sienne. Il se complairait bien de cette comparaison, pensa-t-elle. Il la rabaissait sans cesse pour mieux l'élever par la suite, dans une sorte de symphonie sur laquelle il la faisait danser à sa guise, comme un pantin désarticulé qu'il pouvait manié comme bon lui semblait. Et Megan s'indignait de chacune de ses paroles, chacun de ses gestes, il transpirait la méprise, comme s'il n'était né que pour écraser les autres avec son arrogance.

"Un jour, tu me remercieras."

Sa voix résonna dans l'esprit de Megan comme un écho glacial, qui vrilla ses tempes, lui arrachant de traîtres frissons. Le chef de clan baigna la pièce de froideur de part sa seule présence. Xenophius figea un instant son regard impitoyable sur l'allure pathétique de sa descendante, avant de disparaître de sa chambre, aussi vite qu'il était apparu. L'attrapeuse des serpentard poussa un long soupir de soulagement lorsqu'elle se retrouva seule, se laissant glisser dans son lit, la mine renfrognée. Elle se leva ensuite, balançant ses pieds hors de sa couverture, pour fouler le marbre sombre et glacé du sol, s'avançant à pas feutrés vers l'immense porte-fenêtre qui donnait vue sur le parc. Ses prunelles d'azur caressèrent alors paisiblement l'épaisse brume qui coulait lentement sur la pelouse du domaine. Sa formation ne faisait que commencer...
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