Par Helga, mais qu’est-ce qu’elle fichait ici ? Pourquoi l’avait-on choisi elle ? Elle n’avait pourtant rien fait de mal pour mériter ça ! C’était scandaleux ! Non, décidemment, trop c’est trop… Les quelques rayons du soleil de septembre qui arrivaient à traverser la couche de nuages qui peignaient le ciel, frappaient, à intervalle régulier l‘enfant qui avançait à pas soutenu devant les dizaines de fenêtres du couloir que la minuscule Ambrine arpentait, avec les tripes en vrac. Comment pourrait-elle réussir à assumer les terribles responsabilités qu’on lui donnait ? Retournant son insigne (maudit, cela va de soit) inlassablement entre ses doigts, plusieurs visions d’horreur lui venait en tête. Et si les plus grands lui menaient la vie dur ? Et si ses amis étaient jaloux ? Et si elle enlevait ou ajoutait des points à tord ? Et si, et si, et si… Ce devrait être interdit de vivre avec autant de stress dans le ventre, surtout à cet âge là. Elle en avait les larmes aux yeux. Elle se sentait seule. Terriblement seule…

Il fallait pourtant qu’elle parle à tout prix à quelqu’un. Un autre préfet, pour qu’il l’aide, qu’il lui explique au moins comment ça marche. Après tout, elle ne savait rien de son nouveau « boulot ». En apprendre un peu plus l’aiderait sans doute à en avoir moins peur. Son premier, et logique, réflexe, fût d’aller voir son capitaine, Rolas. Lui saura quoi faire. Ainsi, la petite se mit à courir vers les escaliers. Etre monté au 3ème étage sans aucune réelle raison était une mauvaise idée maintenant qu’elle y pensait. Et dire qu’elle devait redescendre jusque dans les sous-sols… Enfin, c’est ce qu’elle aurait dû faire si elle n’avait pas vu le préfet des Poufsouffle occupé avec des premières années. De loin, elle lui sourit et continua sa route, comme si de rien n’était. Elle n’allait tout de même pas gêné Rolas alors que, lui, il savait faire ce pour quoi on l’a engagé.

Mais alors, qui d’autre ? Il y avait bien Ange… Mais même si l’enfant n’avait absolument rien contre la préfète des Verts, elle préféra la laisser tranquille. Après tout, la vie d’une sorcière mannequin adolescente élève ne devait pas être de tout repos chaque jour. Elle ne l’éliminait pas vraiment, disons plutôt qu’elle irait la voir en cas de dernier recours.

Elle connaissait la liste des préfets par cœur. William Craig de Gryffondor et Clarisse McBrien de Serdaigle en tant que préfets-en-chef. Puis Alix Ylian et Ange Dawter pour Serpentard, Lucy Duncan et Ciel Appleby chez les Serdaigles, Apollon (le nom lui échappait) et Ethel Perks pour les Gryffondors, et enfin, Rolas et elle pour sa maison. Elle ne connaissait pas du tout Alix, Lucy, Ciel et Apollon. Elle n’avait qu’entraperçu William et Clarisse dans un couloir au cours de l’année dernière. La liste avait déjà incroyablement rétréci. Restait Ange et … Ethel ! Mais oui ! Akiko lui avait déjà parlé de cette gryffondor. Et uniquement en bien. Oui, elle pourrait sans doute l’aider. Restait maintenant à la trouver. Facile à dire. Elle pouvait être n’importe où.

Non. Pas question de désespérer. Il fallait avoir recours à l’optimisation. Ou pouvait-elle être ? Ce château n’était pas si grand enfin ! Sa salle commune, dans les couloirs, dans la grande salle, à la bibliothèque, peut-être dehors ? Plus simple, la salle des préfets. C’était pourtant évident… Même si ce n’était pas gagné d’avance, la minuscule Ambrine se rendit rapidement au 5ème étage, bourrée d’espoir.

Quand elle entra dans la fameuse pièce, le cœur battant d’avoir couru aussi vite, elle prit le temps de reprendre sa respiration puis parcouru la pièce des yeux. Elle semblait vide. C’était sans doute trop simple… Le desespoir la gagna vite, et elle senti à nouveau les larmes monter à ses yeux. Elle n’avait vraiment pas un moral d’acier aujourd’hui… Mais dans un geste de dernier espoir, l’enfant, telle un chaton appelant sa maman, articula :

- Ethel ? Ethel, tu es là ? … Y’a quelqu’un ?[/i]

[HJ : Arf, je te l'accorde volontier, c'est nul... Mais promis, juré !, je me rattrape au prochain poste ]