Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

Partagez
 
 Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyMar 16 Aoû - 6:13:36

Pour une fois qu’il faisait beau.

Les dernières semaines avaient été terriblement maussades. Chaque jour était teinté de ses nuages, de ses averses et de son lot de personnes déprimées. Si on ne l’était pas déjà, on le devenait à cause de son entourage. Normalement, on s’attendait à une telle température pour les mois d’automne, mais il semblait que l’éternel et notoire mauvais temps de l’Angleterre s’était même étendu jusqu’aux derniers mois du printemps. Certes, on pouvait profiter de quelques éclaircies ici et là, mais rien de notable. C’était gris et moche. Mais pas cette journée-là, pas ce samedi qui marquait la dernière fin de semaine du mois de mai. Il faisait un grand soleil à l’extérieur, et une douce brise fraîche trouvait son chemin entre les édifices pour venir rejoindre le niveau du sol. Les gens étaient tout de suite plus heureux. Les femmes avaient décidé de porter une robe, peut-être pour la première fois de la saison estivale, et les hommes s’en voyaient réjouis, eux-mêmes osant défaire un bouton de plus à leur chemise. C’était comme on venait de donner le signal que l’été commençait officiellement.

La journée idéale pour aller prendre un café sur une petite terrasse, en bonne compagnie.

Ophelia s’était rendue pour l’heure, comme d’habitude. Ni en avance, ni en retard, juste à l’heure. De toute façon, elle n’avait aucune raison de ne pas être à l’heure, elle était officiellement en congé préventif depuis une semaine. Son patron et fiancé avait décidé qu’il était trop dangereux qu’elle fasse partie des missions dans son état. Son ventre s’était fait de plus en plus visible au fil des semaines et il était maintenant impossible à dissimuler. Mark lui permettait de visiter le Bureau des Aurors deux jours par semaine pour s’occuper de la paperasse administrative et pour lui permettre de rester à jour dans le développement de certaines opérations, mais c’était tout. Pas question de mettre sa petite famille en danger, avait-il dit. Et même si la Grecque comprenait les intentions de son futur époux, elle ne pouvait chasser cette impression au bout de ses doigts, ce chatouillis qui lui criait de reprendre sa baguette. Auror un jour, auror toujours, disait-on.

Elle s’était vêtue cette journée là d’une toute nouvelle robe qu’elle avait trouvé dans un magasin moldu la veille; après avoir tenté de dissimulé son ventre, c’était le temps de le laisser paraitre. La robe était simple, lui allant aux genoux, noire parsemée de petits motifs blancs, au col légèrement tombant. Elle portait aux pieds ses classiques escarpins noirs et rouges – qu’elle portait avec presque n’importe quelle robe de ces couleurs, au prix où elle avait payé ces satanées godasses – pendant qu’elle le pouvait encore. Bien vite, elle devrait passer aux souliers un peu moins hauts, à son plus grand désarroi. C’est qu’elle n’avait presque pas de souliers plats… La jeune femme saluait de petits signes de main timides quelques passants qui la reconnaissaient puis arriva, après quelques minutes de marche, en face du café où elle avait donné rendez-vous à James. Sa discrétion n’avait pas été nécessaire; pourquoi transplaner à une certaine distance du lieu où on voulait aller quand on se savait entourés de sorciers? Pur réflexe, sans doute. À force d’habiter dans le Londres moldu, la Grecque avait développé quelques habitudes comme cela.

Elle s’avança vers la petite grille qui séparait la terrasse de la rue et signalait à l’hôtesse qu’elle était probablement déjà attendue. Après une courte recherche, son regard d’azur rencontra la silhouette distincte et les beaux yeux bleus de l’homme avec qui elle avait rendez-vous. Il était déjà assis à une petite table, l’air perdu dans le vague. Elle espéra un instant qu’il ne l’attendait pas depuis longtemps et s’avança vers lui.

À ce moment-là, il aurait été difficile de dire qui rayonnait le plus, le soleil ou la demoiselle. Elle était vraiment heureuse de le voir.


[HJ: Juste signaler, par simple souci du détail, que son ventre est aussi voyant que celui de la modèle sur la photo de la robe]
Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 47
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyMer 17 Aoû - 19:25:59


C'était probablement un fait unique dans l'histoire de la maison Ollivander, fabricant de baguettes magiques depuis 382 av. J-C : pendant trois semaines, la boutique avait fonctionné en l'absence de tout représentant de l'historique dynastie, sous la conduite d'un apprenti étranger à la famille. Et – chose stupéfiante – les affaires avaient à peu près tourné. James ne se débrouillait pas aussi bien que le patron, bien entendu, mais il s'y entendait suffisamment pour assurer l'intérim ; il était largement capable de s'occuper de la vente et de la grande majorité des réparations, seule la fabrication lui échappait encore en partie. Mr Ollivander avait attrapé une étrange infection magique, qui avait conduit à son hospitalisation à Sainte-Mangouste durant quelques jours ; mais très vite, les médicomages s'étaient rendu compte qu'il se morfondait loin de sa bien-aimée boutique, et qu'il se mourait d'angoisse à l'idée de laisser son apprenti seul aux commandes : ils l'avaient donc autorisé à rentrer chez lui, à condition qu'il garde le lit, qu'il prenne scrupuleusement son traitement, et qu'un guérisseur de l'hôpital magique vienne contrôler son état deux fois par jour. Le retour du patron à la maison avait marqué le début d'une période chargée pour James : en plus de son travail au magasin, il s'occupait d'Ollivander, veillait à ce qu'il prenne bien ses traitements, faisait ses courses... Il se sentait vaguement responsable de la santé chancelante du vieil homme : celui-ci était devenu fragile après avoir été torturé par des Mangemorts, dont Bellatrix Lestrange... Alors, autant pour se racheter que par affection véritable, le jeune homme se dévouait à son vieux maître. Il chargea son elfe de maison de préparer les repas de l'artisan et de l'aider à les prendre ; lui-même montait plusieurs fois par jour, entre les visites du médicomage, pour préparer du thé, changer la bouillotte, ou simplement s'assurer que tout allait bien.

Après quinze jours de ce traitement, Ollivander était enfin remis. Les guérisseurs de Sainte-Mangouste avaient fini, avec quelque peine, par déterminer de quelle infection il souffrait, et ils étaient parvenus à la stopper. Ils ordonnèrent encore quelques jours de repos, le temps que le malade reprenne des forces, puis il devint impossible de garder le vieil artisan au lit. Il avait hâte de reprendre le travail, et d'aller voir dans quel état son apprenti lui laissait la boutique. Ce qu'il trouva le satisfit, et, visiblement ému, il accorda à James une semaine de repos, en dédommagement.

Cela tombait parfaitement bien ; Ollivander s'était remis dans le temps annoncé par les médicomages, si bien que le rendez-vous que James avait pris à tout hasard avec Ophelia Xantopoulos pouvait être honoré. Depuis que la lettre de la directrice du Bureau des Aurors lui était parvenue, le jeune homme se demandait pourquoi elle souhaitait le voir ; il allait enfin en avoir le coeur net.
Il faisait chaud ce samedi, et beaucoup d'hommes arboraient des chemisettes à manches courtes ; le repenti, en revanche, resta fidèle à son habitude et enfila une chemise bleu vif légère, mais soigneusement boutonnée aux poignets. Pas question de montrer à tout venant son bras gauche ravagé. Il laissa trois boutons ouverts en pensant qu'il les referait plus tard, au moment du rendez-vous, compléta la tenue avec un jean noir et une paire de lunettes de soleil ; ainsi vêtu, il se fondait dans la masse des Moldus de son quartier et attirait même quelques regards intéressés. Il ne daigna même pas tourner la tête, et se hâta d'aller transplaner en direction du Chemin de Traverse, où la directrice du Bureau des Aurors devait le retrouver. Il était en avance de trois bons quarts d'heure, et il erra un moment dans la rue, entra dans quelques boutiques avant de s'installer à la terrasse du bar où était fixé le rendez-vous. À l'ombre d'un parasol coloré, il put ôter ses lunettes de soleil, et commanda une Bièraubeurre bien fraîche en attendant Ophelia.

Elle arriva à deux heures précises, mais James, absorbé dans ses pensées, ne se rendit compte de sa présence que lorsqu'elle se trouva à quelques mètres seulement. Très galamment – c'était, au moins, une qualité qu'il n'avait jamais perdue – il se leva, et tira la chaise pour la jeune femme, en remarquant d'abord sa jolie tenue, puis son gros ventre. Fallait-il lui en faire compliment ? D'ordinaire, les femmes n'aimaient guère qu'on parle de leur ventre... mais une femme enceinte ? C'était à peu près la première fois que James avait affaire à une femme enceinte, et il devait bien avouer qu'il ignorait ce que dictait le savoir-vivre en pareil cas. Il aida la demoiselle à s'asseoir avant de reprendre sa place, et finit par dire en souriant, après un instant d'hésitation :


-Bonjour, Ophelia. Tu... tu as l'air radieuse, aujourd'hui. Que veux-tu boire ?
ajouta-t-il en levant le bras pour appeler un serveur.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyMer 17 Aoû - 21:54:57

La Grecque adressa un clin d’œil taquin à James une fois qu’elle fut assurée qu’il l’avait remarqué. Il lui semblait un peu fatigué. Rien de particulièrement remarquable, mais elle l’avait déjà vu plus énergique que cela. Elle se rappela au même moment qu’il avait occupé durant les dernières semaines; il avait dû repousser leur rendez-vous de presque un mois. Le ténébreux lui avait indiqué dans sa lettre que monsieur Ollivander avait été malade et cela lui fut confirmé par Mark à peine quelques jours après la réception de la missive. Le couple s’était assuré d’envoyer un paquet rempli de petites gâteries grecques et anglaises préparées par Ophelia elle-même ainsi qu’une carte lui souhaitant un prompt rétablissement. Et autant elle souhaitait que le vieil homme prenne tout son temps pour se remettre de sa maladie, autant elle espérait sincèrement que James ne repousse pas leur rendez-vous une fois de plus. Certaines choses s’étaient ajoutées à la liste de choses qu’elle voulait lui dire et elle était impatiente de le voir. Heureusement, le 29 arrivé, elle n’avait pas reçu de nouvelles de sa part, la rencontre aurait toujours lieu. Et comme prévu, il était là, aussi beau que la dernière fois qu’elle l’avait vu. Elle s’en étonnait à chaque fois. Car même si la nature de leur relation avait changé avec le temps, les rencontres et l’expérience, c’était bien quelque chose qui resterait stable, elle le trouvait de son goût.

Il se leva à son arrivée pour l’accueillir. L’arrêtant un instant dans son mouvement, la demoiselle lui vola une sincère accolade, profitant de sa proximité pour déposer un unique baiser sur sa joue, la tachant exprès d’une marque bien écarlate de son rouge à lèvres. Pas question de l’épargner, elle était d’une humeur beaucoup trop heureuse pour ne pas le lui montrer à sa façon. Après lui avoir souri, elle s’assied sur la chaise qu’il venait tout juste de tirer pour elle et s’approcha de la table, son regard azur se promenant un peu sur les gens autour d’eux avant de reporter son attention sur le bel Anglais une fois qu’il fut assis. Radieuse..? Il ne mâchait pas ses mots. La directrice rit doucement, baissant timidement les yeux et glissa machinalement ses doigts dans sa chevelure foncée qui retombait sur son épaule en quelques grosses boucles.


« C’est gentil… C’est bon de te voir aussi, James. »

Elle marqua une petite pause à la question de son ami. Que voulait-elle boire? Elle effleura la bière de James du regard, soupirant doucement. Non, ça, elle ne pouvait pas en avoir. Elle ne pouvait pas non plus avoir de vin, de margarita, de martini… Dire qu’elle ne pourrait pas boire à son mariage. La jeune femme vint affectueusement glisser l’une de ses mains sur son ventre. Elle était si heureuse, et rien ne pourrait lui faire regretter cette surprise, mais il n’y avait pas de doute que ce petit péché de la vie de tous les jours lui manquerait un peu.

« Un café au lait, s’il te plait. »

Presque aussitôt, un serveur se présenta à leur table et pris leur commande en note, leur assurant que ça ne serait pas très long. La demoiselle pensa un instant qu’elle avait un peu faim, mais décida d’attendre à la prochaine ronde. Elle se savait capable d’attendre. C’est que ça devenait encombrant, de manger pour plusieurs… Elle mangeait presque toujours.

« Comment vas-tu, my dear? Tes dernières semaines se sont bien déroulées, j’espère. Tu as pris soin de toi-même malgré tout, comme je t’ai dit de le faire?», dit-elle en adressant un sourire au ténébreux.

Non, elle n'était pas sa mère, mais c'était plus fort qu'elle. Le passé qui les unissait était tel qu'elle ne pouvait que se soucier de son bien-être. C'était dans la nature de la Grecque, de couver les gens qu'elle aimait, mais elle se sentait d'autant plus obligée de le faire avec James, considérant qu'elle avait déjà été l'une des sources de sa souffrance. Une façon indirecte de se repentir, peut-être?

Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 47
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyJeu 18 Aoû - 13:03:45

Par une perfidie toute féminine, Ophelia profita que James se soit levé pour lui donner un baiser chaste, mais enflammé. Le jeune homme se sentit rougir jusqu'au bout des oreilles tandis qu'il se rasseyait, ignorant qu'une marque de rouge à lèvres ornait à présent sa joue. Une petite brise bienvenue passa quelques secondes pour lui rafraîchir les idées, et il acheva de reprendre contenance en terminant d'une gorgée sa Bièraubeurre. Quelle idée avait-elle de l'embrasser ainsi, en public ? James savait qu'Ophelia aimait les contacts physiques – un trait propre aux Méditerranéens, probablement – mais lui se sentait toujours un peu embarrassé. Non qu'il détestât foncièrement ce genre de petites marques d'affection, mais il n'avait pas l'habitude de les donner en public. Surtout à une femme presque mariée. Instinctivement, il avait jeté un coup d'oeil aux alentours ; si Mark Benson, le sympathique fiancé de cette demoiselle, était témoin de cette familiarité, il risquait fort de revenir sur sa décision de pardonner au repenti... et finir en prison pour un simple bisou sur la joue, ce serait vraiment trop idiot. Mais, par chance, aucun Benson ne semblait vouloir troubler la rencontre des deux jeunes gens. C'était heureux, car la simple vue de ce type – malgré le pardon annoncé – suffisait à rendre James aussi nerveux que devant une cour martiale.

Un serveur anorexique se faufila, à travers la terrasse bondée, jusqu'à leur table, pour prendre leur commande ; James n'avait pas raté le regard d'envie qu'Ophelia avait lancé en direction de sa Bièraubeurre et, ne voulant pas la tenter en consommant devant elle des breuvages interdits aux femmes enceintes, il décida, pour une fois, de déroger à ses habitudes de poivrot. Il avait compulsé, avant l'arrivée d'Ophelia, la carte des cocktails, nommé chacun du nom d'un sorcier célèbre, et il avait repéré ce qui pourrait l'intéresser :


-Un café au lait, et un Paracelse, s'il vous plaît.


Avec cette chaleur, la base du cocktail sans alcool – citron vert et eau gazeuse – serait parfaite, et cela aurait au moins le mérite de ne pas induire en tentation une future mère. Lorsque le serveur s'éloigna, Ophelia lui demanda comment il allait, et s'il avait bien pris soin de lui ; il croyait entendre sa mère, et il ne put s'empêcher de rire :

-Ne t'inquiète pas, je suis un peu fatigué mais ce n'est rien. Quelques jours de repos et il n'y paraîtra plus. Je ne pouvais pas laisser Mr Ollivander se débrouiller tout seul...

James s'interrompit, fouilla un instant dans la poche de poitrine de sa chemise, et en retira une petite enveloppe de couleur orange vif qu'il tendit à Ophelia :

-Tiens, puisque nous parlons de lui, il m'a chargé de vous transmettre ceci, à Mark (il n'avait pu s'empêcher de grimacer légèrement en prononçant le nom) et toi. Les médicomages l'ont obligé à rester couché alors comme il s'ennuyait, je crois qu'il a fait des cartes de remerciement ensorcelées pour tous ceux qui lui ont manifesté leur sympathie.

Le mince serveur se faufila à nouveau, et déposa devant eux leur commande. Le cocktail de James était servi dans un grand verre jaune, avec un petit parasol rayé planté dans une tranche de citron vert sur le rebord. Le repenti leva son verre en direction de son ancienne ennemie, tout en songeant que leur situation était vraiment incroyable, et lança :

-Eh bien... à ta santé, et à la santé de l'héritier du trône. Avez-vous déjà choisi un prénom ?

Il eût été comique qu'Ophelia réponde « si c'est un garçon, nous l'appellerons James », mais Benson avait déjà dû mettre son veto et interdire ce prénom pourtant fort banal en Angleterre et porté, en son temps, par le père de certain balafré à lunettes. Alors ? Le repenti pariait silencieusement sur un prénom en forme d'hommage, un Remus, un Alastor, peut-être même un Harry, pour un garçon, et autres joyeusetés du même genre pour une fille – mais il n'examinait même pas cette hypothèse ; comme la plupart des hommes, il n'envisageait que la naissance d'un fils. Donner le jour à une fille, surtout pour un premier-né, ne pouvait être qu'un accident, dans l'esprit encore très archaïque de ce jeune sang-pur.


Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyVen 19 Aoû - 1:15:36

La Grecque sourit finement à la réponse de James, alors qu’il lui disait qu’il allait bien malgré sa fatigue et qu’il n’avait pas voulu laisser son patron seul. Mais ce n’était pas parce que ce qu’il disait l’attendrissait – bien qu’elle trouvait ses intentions très nobles. C’est qu’il n’avait aucune idée qu’une belle paire de lèvres en forme de cœur bien rouge reposait sur sa joue un peu pâlotte. Combien de temps encore allait-elle le laisser comme cela? Elle ne le savait pas, mais pour l’instant, ça lui faisait plutôt bien. Dire qu’il gaspillait son charme sur d’autres hommes, c’était vraiment dommage. La directrice se dit pour elle-même qu’ils étaient drôlement veinards, ceux-là, avant de porter son attention sur l’enveloppe orangée que son ami lui tendait, le prenant entre ses doigts.

La jeune femme leva son regard d’azur vers James alors qu’il lui expliquait de quoi il s’agissait et hocha simplement la tête, bien qu’elle ait remarqué son bref changement d’expression lorsqu’il eut mentionné Mark. Et même si sa réaction était compréhensible, elle sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Réaction typique de femme enceinte trop sensible, mais c’était comme ça. Elle souhaitait tant que les hommes de sa vie arrivent à s’entendre… Entre Mark qui était douteux de James, Arsène qui en voulait encore à Mark d’avoir eu le courage d’admettre ses sentiments pour elle avant lui et James qui restait craintif, il y avait de quoi ébranler les espoirs les plus fermes. Mais elle y travaillait, convaincue qu’ils arriveraient à s’entendre et peut-être même à se sourire le jour du mariage.

Ophelia expira un petit soupir en se tournant vers son sac à main pour y glisser la petite enveloppe, entre les papiers du médicomage qui suivait sa grossesse et le numéro du fleuriste moldu en Grèce qui s’occupait de la décoration au mariage. La demoiselle sursauta légèrement lorsqu’elle aperçut que le serveur était déjà de retour avec leur commande. Elle ne l’avait absolument pas entendu venir. Elle l’observa un instant, ayant du mal à retenir une moue à la fois inquiète et légèrement dégoûtée. Qu’on le nourrisse, pauvre enfant! Il ne devait pas peser plus que la moitié de son poids pré-bébés. Elle lui adressa un fin sourire et se dit, lorsqu’il se tourna, qu’il n’y avait absolument rien d’intéressant à un homme qui n’avait pas de fesse.

Les mots de James lui remontèrent instantanément le moral. C’était gentil de sa part de porter un toast à sa santé et à celle du bébé. D’ailleurs, elle devait le lui dire… La jeune femme éleva la tasse de liquide chaud et en prit un longue gorgée avant de poser les yeux sur la carte de cocktails qui reposait toujours sur la table. Mais qu’est-ce qu’il lui avait pris de prendre un café dans cette température? Après, elle céderait à l’une de ces boissons sans alcool. Celle de James avait l’air délicieuse, d’ailleurs.


« Justement, je voulais te parler de ça… Mais avant… »

La directrice laissa malgré elle un petit rire s’échapper d’entre ses lèvres et se tourna vers son sac à main. Elle le fouilla un instant puis en sorti un petit miroir et un mouchoir qu’elle tendit au ténébreux, affichant un fin sourire.

« Ta joue droite, James… »

La brune pris une autre bonne gorgée de café, un peu pressée de le finir pour pouvoir zyeuter la liste des cocktails, puis enchaîna alors qu’elle regardait le jeune homme essuyer le rouge qu’il avait sur la joue.

« La première nouvelle, c’est qu’il n’y a pas qu’un seul bébé, il y en a deux… C’est un garçon et une fille, des faux jumeaux. Nous avons quelques idées pour des prénoms, mais rien n’est encore certain. »

La future maman marqua une pause. Rien qu’à y penser, elle s’illuminait. Les deux parents ne s’étaient absolument pas attendus à cette magnifique surprise. Et autant ils étaient heureux, autant cela ajoutait un stress sur le couple. Leur appartement au centre-ville ne serait pas assez grand pour la petite famille, ils étaient donc forcés à se trouver une maison en banlieue. Les finances n’étaient pas problématiques, et le déménagement n’était pas compliqué du tout grâce à la magie, mais entre l’organisation du mariage et la grossesse en tant que telle – idéalement, les nouveaux mariés seraient dans leur nouveau logis avant l’accouchement – ça en faisait beaucoup en peu de temps, six mois à peine.

Elle attendit que James eut fini d’essuyer la marque qu’elle avait laissée sur sa peau puis elle le regarda dans les yeux, étirant l’une de ses mains pour venir la poser sur sa sienne en un geste amical et solennel.


« J’aimerais que tu sois le parrain d’un des enfants, James. J’en ai déjà parlé avec Mark, il est d’accord. », annonça-t-elle d’une voix légèrement tremblante de stress et d’émotion.

Elle voulait tellement qu’il accepte…

Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 47
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyVen 19 Aoû - 20:17:57

Était-ce une impression, ou le serveur, en déposant les boissons sur la table, avait-il jeté un regard amusé en direction de James ? Qu'est-ce qui le faisait sourire de cette façon ? Un morceau de salade coincé dans ses dents ? Une fiente d'oiseau sur son épaule ? Son rimmel qui avait coulé ? Aucune de ces explications n'était plausible, mais le jeune homme, légèrement hautain, ne pouvait demander à un larbin ce qui prêtait à sourire dans sa tenue. Il s'efforça donc de ne point tenir compte de cette impertinence domestique, et adressa un sourire à Ophelia qui venait, une fois de plus, de couler un regard vers son verre. Décidément... quoi qu'il choisisse, il la rendait envieuse. Il trempa ses lèvres dans le cocktail, délicieusement rafraîchissant par ce temps étouffant pour un Anglais, un peu inquiet en voyant qu'Ophelia aussi riait en le regardant. Qu'est-ce qui se passait ? Une tache ? Une touche de ridicule dans sa tenue, chose qu'il ne tolèrerait pas ? Il ne tarda pas à le savoir ; la jeune femme lui tendit un petit miroir et un mouchoir, et il se rendit compte, en s'observant aussi virilement que possible dans ce miroir nacré, qu'une superbe trace de lèvres fleurissait sa joue.

-Quelle garce, fit-il en lançant un regard complice à Ophelia.

Elle ne le prendrait pas mal – normalement. Il y avait des choses bien pires entre eux pour qu'il puisse gentiment la traiter de garce... Il se débarrassa rapidement de cette marque, en regrettant au passage que toutes les marques ne s'effacent pas aussi bien, et rendit le mouchoir et le miroir à leur propriétaire en la remerciant à mi-voix :


-Merci... À l'avenir, je saurai qu'il ne faut pas que je te laisse m'embrasser.

Il souriait en parlant, mais redevint sérieux lorsque la jeune femme reprit la parole. Elle évoquait sa grossesse, avec ferveur, et il sentit qu'elle allait lui annoncer quelque chose d'important. Il s'efforça de ne pas montrer trop de curiosité ; tranquillement, il reprit son verre, avala une nouvelle gorgée, les yeux fixés sur la future mère...

Mère de deux bébés ? Il avait bien entendu... des jumeaux ? Garçon et fille ? Il savait, bien entendu, que c'était possible, mais il en resta stupéfait, autant que si elle lui avait annoncé des sextuplés.

-Ça alors, finit-il par dire, pleinement conscient de la faiblesse de sa réplique. Eh bien... toutes mes félicitations...

Mais elle n'en avait pas fini avec les nouvelles, et la suivante semblait particulièrement grave. Elle lui avait pris la main, comme pour partager un coup dur... Que s'apprêtait-elle à lui révéler ? Que Benson, finalement, avait décidé de le faire arrêter ? Il eut peur un instant, et, lorsqu'elle parla enfin, il ne put s'empêcher de rire de soulagement avant d'examiner sa demande. Parrain d'un des enfants ? Parrain d'un petit Benson, d'un des enfants de ce mec qu'il craignait plus que tout ? Et Benson père était d'accord ?

-Tu plaisantes ?

Pas très délicat, comme réponse, mais tout cela lui semblait si inattendu... Parrain d'un enfant, ce n'était pas rien, chez les sorciers. C'était un honneur, un engagement réel. Si Benson voulait de lui comme parrain d'un de ses rejetons, cela signifiait qu'il s'engageait tacitement à ne pas lui nuire... En devenant parrain, James entrait, de loin, dans la famille. Il acceptait une responsabilité, mais prenait des assurances quant à son avenir. En acceptant, il s'engagerait autant vis-à-vis des parents que vis-à-vis de l'enfant, et l'engagement était réciproque. C'était un lien presque aussi inviolable que celui du sang qu'il s'apprêtait à contracter... Un instant, il songea à son propre parrain, Xenophius McGregor. Leurs relations n'avaient pas toujours été excellentes, mais il n'aurait jamais envisagé de le trahir ou de lui nuire ; ç'aurait été un crime aussi repoussant qu'un parricide. Le genre de félonie qui vous mettait à jamais au ban de la bonne société magique... Dans un murmure, le jeune homme reprit :

-Il est d'accord ? Vous vous rendez bien compte de ce que cela signifie ? Je veux dire... Pour moi, ce n'est pas une simple formalité... c'est quelque chose de sacré, il faut que tu le saches. Je ne veux pas m'engager à la légère et donner à Bens... à Mark des raisons de regretter ce choix.

Il posa un regard intense sur Ophelia, sincèrement flatté de l'honneur qu'on lui faisait, mais craignant que ce ne soit qu'une lointaine politesse consentie par Benson. Sans la quitter des yeux, il échangea la position de leurs mains, plaçant la sienne dessus pour serrer celle de la jeune femme, un bref instant d'émotion, avant de détourner le regard sous prétexte de boire une gorgée. Sa gorge était extraordinairement sèche, tout d'un coup.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyDim 21 Aoû - 5:44:28

La main d’Ophelia s’était doucement resserrée sur celle de l’Anglais alors qu’elle expirait les derniers mots de sa requête, son regard d’azur fixé dans le sien. Elle comprit bien vite, d’après son rire, qu’il s’attendait à quelque chose de plus grave – le pauvre doutait encore du pardon que Mark lui avait accordé à la fin du mois dernier – mais son air sérieux lui collait au visage, et la Grecque ne s’attendait à rien de moins. Elle conservait aussi un air détendu mais sévère, malgré ses doigts tremblotants qui trahissaient une anxiété légère. Elle avait peur qu’il refuse. C’était une peur étrange, presque inexplicable. Normalement, si quelqu’un lui refusait cela, elle aurait été déçue mais aurait tenté de trouver quelqu’un d’autre. Mais c’était différent. Ophelia n’imaginait personne d’autre à sa place. Elle ne faisait pas cela par pitié, par obligation ou pour se débarrasser d’une autre formalité. C’était comme une offrande, une opportunité pour eux de passer finalement à autre chose, de clore le chapitre de l’ambiguïté pour avancer vers une amitié plus claire. Elle l’invitait dans sa famille, rien de moins.

La brune fit un simple non de la tête lorsque James lui demandait si elle plaisantait. Elle ne s’en offusqua absolument pas. C’était bien certain qu’il allait être incrédule; leur relation était des plus singulières. Elle avait été fusionnelle, destructrice et finalement, après des mois de travail de la part des deux partis, elle se calmait et retrouvait l’harmonie des relations saines que les gens avaient à leur âge. C’était particulier, étrange, mais la Grecque était convaincue qu’ils s’y ferraient. Elle avait espoir. Après tout, n’étaient-ils pas capables de rire ensemble? Cela aurait été impossible à envisager un an plus tôt, c’était une nette progression.

La Grecque se vit sincèrement touchée par les paroles du ténébreux, sentant ses yeux larmoyer alors qu’il posait sa main sur la sienne, la serrant doucement. Simplement parce qu’il comprenait la valeur de ce qu’elle lui proposait. Cela expliquait entre autre pourquoi elle l’avait choisi. Elle le savait à cheval sur ses principes et sur ses responsabilités. Ils se ressemblaient de cette façon; jamais Ophelia n’aurait confié ses enfants à quelqu’un en qui elle n’avait pas entièrement confiance et malgré tout ce qu’elle avait traversé avec James, elle croyait en lui. Sans se libérer de l’étreinte de James, la Grecque vint déposer sa main libre sur son poignet, le caressant délicatement du bout des doigts pour qu’il la regarde. Elle lui sourit doucement.


« Oui, je comprends, et Mark aussi. Laisse-moi t’assurer que c’est sans doute aussi sérieux pour nous que ce l’est pour toi. Ce n’est pas quelque chose que j’aurais demandé à n’importe qui. Ça m’a pris un bon moment avant de réussir à convaincre Mark mais il sait… »

La jeune femme marqua une pause, lâchant le poignet de James pour venir prendre une gorgée nerveuse de son café. Elle déposa ensuite sa tasse, déjà vide, puis laissa sa main retrouver son chemin jusqu’au bras de son ami, un sourire timide et sincère se dessinant sur ses lèvres.

« Il sait que tu comptes énormément pour moi… Que je veux que mes enfants te connaissent et puissent être inspirés par tout ce que tu as à offrir. »

[HJ: Pardon pour la taille, je ne voulais pas trop devancer les réactions de James I love you ]
Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 47
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyMar 6 Sep - 20:05:01


Du bout du doigt, James s'était mis à dessiner sur la paroi givrée de son verre, plus ému qu'il ne voulait bien l'admettre. Parrain... on le sollicitait pour être parrain. Dans sa famille, et dans quelques autres, il était de tradition que les jeunes gens soient ainsi accueillis dans l'âge adulte ; on n'était véritablement un homme que lorsqu'on avait accepté de prendre la responsabilité d'un enfant. C'était le premier pas vers la maturité, la préparation à la paternité, le passage obligé pour être pleinement reconnu. Rares étaient ceux qui, passé vingt-cinq ans, n'avaient pas encore de filleul... et il s'agissait, en général, d'individus peu recommandables. Choisir un parrain pour son enfant, c'était lui décerner un brevet de bonnes moeurs, cautionner son mode de vie. C'était probablement la raison pour laquelle James, qui était pourtant à l'âge requis, n'avait encore reçu aucune demande ; il était connu pour ses penchants contre-nature, et on s'accordait à penser que son attitude pendant la dernière guerre avait été plus que louche ; où était-il, le soir de la bataille finale ? Personne, dans les milieux conservateurs proches de sa famille, n'aurait voulu de lui pour parrain d'un enfant. Il fallait appartenir aux milieux les plus progressistes pour passer outre ces tares inexpiables – homosexuel, traître à son sang présumé... cela faisait beaucoup. Mark Benson aurait certes eu du mal à prôner les valeurs arriérées des sang-pur, mais de là à désigner son pire ennemi... Il avait officiellement accordé son pardon plein et entier au renégat, mais James ne se serait jamais attendu à cela. Bien entendu, il savait qu'Ophelia avait dû travailler son mari au corps (au sens propre) pour lui arracher son consentement ; mais, à la fin, il avait tout de même consenti à ce qu'elle voulait, non sans répugnance, probablement. Ophelia assurait qu'ils accordaient la même importance que lui à ce lien, et James hocha la tête. En donnant son approbation, Benson lui accordait la plus sûre des protections. On ne traînait pas en justice un homme qu'on avait admis, de son plein gré, dans sa famille...

La gorge de James se serra en entendant Ophelia lui énoncer les raisons de son choix, et il préféra détourner le regard plutôt que de montrer son émotion. Ainsi, il comptait pour elle, malgré tout... après tout ce qui s'était passé entre eux, l'aveu était de taille, et le repenti devait avouer que lui ne l'aurait jamais prononcé aussi nettement. Il s'accorda quelques secondes avant de ramener son regard sur Ophelia et de répondre, la voix un peu tremblante malgré l'effort qu'il faisait :


-Alors... si ça a la même signification pour vous que pour moi... je ne peux qu'accepter l'honneur que vous me faites.

Il eut un sourire, un étrange sourire de soulagement et de joie, comme s'il venait lui-même de devenir père, et leva la main pour appeler le serveur. Parrain, ça se fêtait... Pour un peu, il aurait offert une tournée générale, mais tous ces gens assis à la terrasse n'y comprendraient rien. Le serveur maigrichon se hâta jusqu'à la table, et James commanda sur un ton fébrile :


-Eh bien... Champagne ! Ah, non, d'ailleurs, ajouta-t-il en regardant Ophelia d'un air désolé. Bon, euh... Vous n'avez pas quelque chose qui ressemble à du champagne, mais sans alcool ?

Le serveur parla d'un sort de désalcoolisation, et James le pria donc d'apporter une bouteille de champagne désalcoolisé. Il se sentait terriblement nerveux, et fier, et heureux – un trop-plein de sentiments comme il en avait rarement connu. Ses mains ne cessaient de remuer, de battre la cadence, ses doigts de courir sur la table, ses pieds de changer de position ; il aurait voulu se lever, courir, marcher, au lieu de rester assis là... Le serveur apporta rapidement la bouteille bien fraîche, et deux coupes ; le repenti servit le champagne et leva son verre en direction d'Ophelia :

-Aux enfants, et à leurs parents. Et merci de m'avoir choisi, ajouta-t-il dans un murmure.

Ils trinquèrent, prirent une gorgée du breuvage, et James, un peu calmé d'avoir les mains occupées, demanda un peu plus posément :


-Et... ce sera un filleul, ou une filleule, pour moi ?

Ça n'avait l'air de rien, mais pour acheter les premiers cadeaux, ceux que l'on apporte à la maternité, le détail pouvait avoir son importance.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyJeu 8 Sep - 19:53:55

Le cœur et l’estomac de la belle s’étaient doucement serrés alors qu’elle attendait la réponse de James. Ses yeux d’océan observaient attentivement son visage à la recherche d’une réponse non verbale. Il semblait ému, d’abord, et cela la touchait. À ses yeux, James était de ces hommes qui avaient besoin de se faire dire qu’ils étaient voulus, qu’ils valaient quelque chose et qu’ils étaient importants. Elle voulait qu’il voit à quel point elle avait besoin de lui dans sa vie. La Grecque n’avait pas vraiment cherché à comprendre qu’est-ce qui la poussait à vouloir une relation amicale avec le ténébreux. C’était plus fort qu’elle, tout simplement. Elle voyait tout son potentiel et ne voulait pas se priver de sa personne par simple prétexte qu’ils avaient toutes les raisons du monde de se détester. Car elle devinait que c’était par sa faute que l’Anglais ne portait jamais de manches courtes, et c’était à cause de lui qu’elle restait toujours le plus loin possible d’un feu. Mais ils étaient des adultes, et ils comptaient l’un pour l’autre, à présent. C’est inutile de s’accrocher au passé juste parce que cela semble être la chose logique à faire. Durant les derniers mois, les deux jeunes gens avaient bien travaillés sur leur relation et cela avait porté ses fruits. Elle avait confiance en lui. Et même si l’Anglais s’abstenait de lui dire aussi clairement qu’elle l’avait fait, quelque chose lui disait que c’était réciproque. Sa main posée en un geste tendre et protecteur sur la sienne, peut-être.

Il osa finalement la regarder dans les yeux, et avant même qu’il n’ouvre les yeux, elle le savait. Son visage sérieux s’éclaira soudainement, un sourire immense venant se pendre à ses lèvres alors qu’elle venait serrer ses doigts contre ceux de son ami. Puis il le dit, finalement. Il acceptait. James allait être le parrain de l’un de ses enfants, il allait faire partie de sa famille pour de bon. Et elle savait pertinemment qu’il allait faire honneur à la responsabilité qu’elle lui avait, en quelque sorte, assignée. Il lui rendait son sourire, visiblement très heureux, et appela le serveur pour qu’il leur serve quelque chose pour célébrer. En réalité elle aurait eu envie de lui sauter au cou et de lui faire la plus grosse bise de sa vie, mais elle se doutait bien que ce n’était pas approprié. Puis elle savait que James n’était pas particulièrement à l’aise avec les gestes affectueux en public – bien qu’elle ne lui épargnait jamais sa bise lorsqu’elle le voyait.

La future maman adressa un regard désolé à son ami lorsqu’il réalisa qu’elle ne pouvait pas boire d’alcool. Honnêtement, ce n’était pas l’envie qui manquait et elle croyait qu’une seule petite flute de champagne ne risquait pas de faire de tort à ses petits, mais elle préférait ne pas jouer avec le feu. Une grossesse de jumeaux, c’est bien délicat, lui avait dit son médecin –et Mark s’amusait à le lui répéter à chaque jour. Heureusement pour eux, le serveur avait une solution. On ne sacrifiait pas le goût du liquide, mais Ophelia pourrait en boire autant qu’elle le désirait. Lorsque le serveur quitta pour aller chercher leur champagne désalcoolisé, la demoiselle laissa son regard curieux se poser sur l’Anglais. Il ne cessait de bouger, cet air comblé et serein au visage. Et elle partageait sa joie, sa main venant doucement se nicher une nouvelle fois contre la sienne. C’était un geste qui se voulait annonciateur d’une période de complicité, d’une amitié solide. Ils pouvaient compter l’un sur l’autre.

Le serveur arriva assez rapidement avec le liquide mousseux. La Grecque laissa l’honneur au futur parrain de verser les rafraichissements dans les deux verres puis vint prendre le sien entre ses doigts, l’élevant dans la direction de son confident. La jeune femme prit une longue gorgée du liquide clair, s’étonnant de son goût particulièrement semblable à celui d’un champagne alcoolisé. Elle adressa un petit clin d’œil à James en réponse à son remerciement, déposa son verre sur la table puis réfléchit un peu à la question qu’il lui posait. Mark et elle en avait discuté brièvement et il lui avait exposé son avis…


« Je ne suis pas tout à fait certaine, mais je crois qu’il s’agira de la petite. Mark voudrait bien que Timothy, son frère, soit le parrain du garçon. Pour toutes sortes de raisons inutiles, du genre lui montrer comment jouer au foot. Bien qu’en réalité je crois que cet homme ressent de plus en plus le besoin de devenir lui-même père, même s’il ne le dit pas. Et les hommes ont cette obsession avec la lignée de leur sang, j’imagine que tu peux comprendre. »

La demoiselle sourit finement, venant prendre une autre gorgée de champagne, puis dit, un ton taquin dans la voix.

« Je veux que tu lui montres les bonnes manières et comment se comporter comme une vraie lady. »
Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 47
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyDim 11 Sep - 20:27:56

Alors ? Garçon ou fille ? Tout en sirotant son champagne à petites gorgées, James essayait de déterminer ce qui lui plairait le plus. À vrai dire, il ne connaissait strictement rien aux enfants, et ne pouvait s'appuyer que sur les traditions en vigueur dans son milieu... Dans les vieilles familles sorcières comme la sienne, le choix d'un parrain était toute une affaire. Il était communément admis qu'on faisait plus d'honneur à quelqu'un en lui confiant son fils, mais que le choisir pour parrain d'une fille était une manifestation d'amitié plus que de respect. Cela reflétait la vieille inégalité qui perdurait entre garçons et filles... James était certain que s'il avait été une fille, il n'aurait pas eu Xenophius pour parrain. Son grand-père avait voulu faire honneur à son puissant ami ; pour une fille, il ne serait pas allé chercher parmi ses relations les plus prestigieuses. On se serait contenté d'un vague cousin, on aurait fait cette faveur à un ami sans envergure... Mais pour un garçon, on se démenait pour nouer une alliance avantageuse. Les deux frères de James, eux aussi, avaient eu droit à des notables pour parrains ; près de vingt-cinq ans plus tard, c'était le benjamin qui était le mieux servi, paradoxalement...
Et le bébé qu'on allait lui confier, qu'en penserait-il, vingt-cinq ans plus tard ? Saurait-il que son parrain était un Mangemort repenti, un moins que rien qui avait baisé l'ourlet de la robe de Lord Voldemort, puis trouvé son salut dans la trahison ? Penserait-il, comme James se le permettait parfois au sujet de Xenophius, que son parrain était un vieux con, que ses valeurs étaient d'un autre âge, que son autorité sortait de nulle part ? Dans vingt-cinq ans, James aurait presque cinquante ans – si ses anciens compagnons de cagoule n'y mettaient pas bon ordre. Un demi-siècle. Et l'enfant, son filleul, serait un jeune adulte en pleine force de l'âge... un peu comme lui en ce moment, en espérant que sa vie soit plus simple. C'était vertigineux. Le regard de James s'attarda sur le ventre d'Ophelia, et il trouva tout cela légèrement angoissant. Il évitait généralement d'envisager aussi directement l'avenir, mais avec un enfant, il serait bien obligé... Il ne serait jamais père, et il se verrait vieillir en regardant son filleul. Noël après Noël, les cadeaux, les voeux. Les premiers pas, la première rentrée à Poudlard, les BUSE... James se sentit effaré, et il eut envie, un instant, de refuser ce qu'il venait d'accepter.

Mais il était trop tard. Ophelia lui expliquait que Mark avait choisi son frère comme parrain du garçon, et qu'on lui confiait donc la fille. Elle détailla les raisons du choix comme si elle craignait qu'il ne s'en offusque, mais il n'y voyait pas malice. Il lui semblait normal que le frère de l'heureux papa ait la priorité ; lui n'avait pas cet orgueil du mâle qui entend apprendre à chasser à sa progéniture et en faire une terreur des petites culottes. Quant à lui apprendre à jouer au foot, et même au Quidditch, il en aurait été incapable... Il serait largement aussi à l'aise avec une fille, et il se demanda si on l'avait choisi parce qu'il était notoirement homosexuel. Comme pour confirmer cette hypothèse, Ophelia lança une plaisanterie, et James répliqua dans un éclat de rire :


-C'est vrai que je serai plus qualifié pour faire de ta fille une lady que pour faire de ton fils un homme viril... Mais avec une mère comme la sienne, je n'aurai pas grand-chose à faire.

Il pouvait toujours essayer de contribuer à la bonne éducation de sa filleule, mais à vrai dire, il s'y voyait assez mal. Il ne tenait pas à imposer à la petite l'éducation formaliste qu'il avait reçue. Les bonnes manières n'étaient qu'une longue liste d'interdits qui servaient à faire des enfants des chiens savants. Lui, par exemple, savait se comporter à la perfection, mais ce n'était qu'une façade... Ophelia pouvait en témoigner ; ce jeune homme si bien élevé, qui ne négligeait aucune des apparences du savoir-vivre, pouvait être éminemment méprisable et dangereux... Le repenti noya ces réflexions amères dans la fin de son champagne, et entreprit de resservir deux verres en commentant :

-Une filleule, donc... Je ne sais pas si elle aura un bon parrain, mais je ferai tout pour. Vous avez déjà choisi son prénom ?

Il se demanda s'il oserait demander l'ajout d'un deuxième prénom, Alba, celui de sa mère. Cela lui semblait approprié avec Ophelia, mais trop cavalier avec Benson. Ses relations avec le futur papa ne s'étaient pacifiées qu'en apparence ; ils s'étaient mis d'accord, tacitement, pour ménager Ophelia et se supporter. Mais en lui confiant sa fille, Mark faisait un geste en direction du repenti, et non des moindres. Comme à regret, James murmura :

-Tu remercieras ton mari pour moi. J'irais bien le remercier en personne, mais je crois qu'il préfère éviter ma compagnie.


Aucune animosité, pour une fois, dans ses propos. Simplement une légère ametume à la pensée que les choses ne risquaient pas de changer de sitôt entre le père et le parrain de cette petite fille.
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyMer 14 Sep - 0:30:44

Le regard d’océan de la Grecque avait tenté de sonder l’esprit de James lorsqu’elle lui avait annoncé qu’il serait parrain de la petite fille. Elle savait qu’il venait d’une famille dont les valeurs étaient semblables à celles de la sienne. L’homme était privilégié dans tout ce qu’il entreprenait, il avait, plus souvent qu’autrement, tout ce qu’il désirait lorsqu’il le désirait. L’homme était un être en qui il était normal d’avoir confiance, en qui on confiait les plus grandes responsabilités. L’homme était capable de tout s’il le voulait vraiment, mais lorsque ce n’était pas le cas, on l’excusait toujours plus facilement. Bref, c’était le genre de famille où l’homme était placé bien au-dessus de la femme dans la hierarchie. Et Ophelia détestait cela, même si elle arrivait à le comprendre. Ça lui rappelait la moue outrée de son père lorsqu’elle lui avait annoncé qu’elle continuait des études au niveau universitaire. Et pour devenir Auror, comble du malheur! Sa fille, son unique enfant! Au lieu de passer sa journée à faire des spanakopitas, elle botterait des culs de mages noirs! Elle avait passé au moins un an et demi sans lui adresser la parole, après ça. Et tout ce qui l’avait poussée à reprendre contact, c’était qu’il était tombé malade. Mais elle ne lui en voulait plus, aujourd’hui. Elle avait compris que les choses étaient tout simplement ainsi. Et il lui avait dit, juste avant de mourir, qu’il était fier d’elle. Après des années d’incertitude.

Mais James ne sembla pas offusqué, il rit à la petite remarque qu’elle lui fit à propos de montrer à sa fille comment être une vraie demoiselle. Cela rassura la future maman. Elle savait que James était parfait pour ce rôle et qu’il l’assumerait entièrement. Il serait là pour la gâter, pour la superviser, pour lui apprendre les petites choses de la vie qu’un parent peut parfois oublier, par simple soucis de son bébé. Elle voulait qu’il soit le mentor de sa petite, qu’elle puisse se confier à lui lorsqu’elle aurait honte d’un mauvais coup. Un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’elle pensait à tout cela. Elle avait si hâte de les voir, de pouvoir les tenir dans ses bras, et de voir l’expression sur le visage de James lorsqu’il recueillerait pour la première fois sa filleule au creux de ses mains.


« Mais bien sûr que tu vas faire un bon parrain, c’est quoi cette question. Et puis pour répondre à ta question, nous n’avons pas encore choisi de prénoms. Je crois que nous allons attendre de les voir. C’est sûr que nous avons quelques idées, j’aimerais bien un nom grec pour la petite, et Mark voudrait un nom typiquement anglais pour le garçon, mais nous verrons bien. »

Ophelia remarqua que le ton de la voix de son ami avait changé lorsqu’il lui demanda de remercier Mark à sa place. Cela la peina certes un peu. Cependant, elle n’avait pas perdu espoir. Même si la relation entre son promis et son ancien amant ne se bâtissait pas aussi rapidement qu’elle l’aurait espéré, il n’y avait pas de doute dans son esprit qu’un jour, ils seraient capables de passer du temps seuls sans avoir envie de s’arracher la tête. Probablement qu’ils ne seraient jamais complètement à l’aise l’un avec l’autre, mais Ophelia savait les deux hommes de sa vie suffisamment courtois et bien élevés pour bien se tenir. La Grecque pris une gorgée de sa flute de champagne tout récemment remplie et garda le silence un instant, en réfléchissant à ce que James venait tout juste de lui dire. Il leva finalement les yeux vers lui et vint glisser ses doigts fins entre ceux du ténébreux.

« Ne t’en fais pas avec ça. Mark a juste un peu de mal à pardonner tes… égarements par rapport à moi. Car ton passé au sein des Mangemorts n’est plus du tout un problème pour lui. Je crois qu’il n’arrive juste pas à comprendre pourquoi je veux d’un homme qui m’a comblée puis détruite dans ma vie. Personnellement, j’ai arrêté de m’en faire avec ça, même si je ne connais pas plus la réponse que lui. C’est comme ça… Je crois que nous sommes destinés à être unis, d’une façon ou d’une autre. », avait-elle dit plus bas pour qu’on ne les entende pas.

La future mère pris une autre gorgée du champagne puis déposa la coupe, laissant sa main venir affectueusement caresser son ventre déjà bien arrondi. Puis elle se surprit à s’imaginer ses enfants si James avait été leur père. Ils auraient tous les deux eut des yeux bleus, c’était certain. Les cheveux sombres, c’était également presque assuré. Un éclat de rose envahit les joues pâles de la Grecque alors qu’elle se disait que cela aurait fait de bien beaux enfants, puis elle vint reprendre le verre entre ses doigts, buvant pour se distraire, pour penser à autre chose. Ses sentiments confus pour l’Anglais étaient disparus pour laisser place à une amitié solide, mais ce genre de petites idées faisaient surface de temps à autre. Et s’ils ne s’étaient pas vus, ce 31 décembre? Et s’il n’avait pas préféré les hommes aux femmes? Impossible, certes, mais c’est toujours beau de rêver.

Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 47
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyMar 20 Sep - 21:20:58

Pour Ophelia, la cause était entendue : James serait un bon parrain pour sa fille, elle le disait avec confiance. Le jeune homme, lui, en était moins certain ; il savait qu'il s'y efforcerait, mais rien ne lui semblait acquis. À quand remontait la dernière fois où il avait pris un bébé dans ses bras ? Il y réfléchissait en buvant de petites gorgées de champagne. Avait-il déjà tenu un nourrisson, d'ailleurs ? Rien n'était moins sûr ; il n'y avait guère d'enfants dans son entourage. Sa famille était un peu sur le déclin ; ses frères et lui en étaient les plus jeunes représentants, il n'y avait aucun petit cousin... James ignorait donc tout des bébés, et cette frange de l'humanité lui semblait à la fois mystérieuse, inquiétante et incompréhensible. Sa filleule n'était pas encore venue au monde qu'il se posait déjà mille questions. Comment la tenir ? Comment être certain de ne pas lui faire mal ? Comment savoir si elle n'était pas malade, puisqu'elle ne parlait pas ? Il était certain qu'il serait affreusement gauche avec un bébé dans les bras, comme s'il s'agissait d'un bibelot fragile. Et Benson, dans tout ça ? Le futur père revenait régulièrement dans les interrogations du repenti. Quel serait son comportement ? Accepterait-il de recevoir parfois la visite du parrain de sa fille ? Ophelia semblait tenir à une réconciliation, mais les deux hommes avaient du mal à s'accorder. James avait encore trop honte de son passé pour oser regarder Mark en face et se comporter naturellement avec lui, et il ne savait pas s'il dépasserait un jour ce malaise qui le paralysait. Il termina sa deuxième coupe de champagne, et déposa un peu nerveusement le verre sur la table. Ophelia tâchait de le rassurer, répondait à ses questions avec un bonheur qui faisait plaisir à voir. Un nom grec pour la petite fille, donc. Le repenti ne connaissait guère de noms grecs, hormis des prénoms folkoriques empruntés à la mythologie, du genre Héra, ou Artémis... Il espérait secrètement que sa filleule échapperait à ces noms alambiqués, mais il préféra garder son jugement pour lui. C'était l'affaire des parents, pas la sienne. Comment appellerait-il ses enfants, s'il en avait un jour ? Un petit sourire aux lèvres, il essaya de choisir des prénoms. Quelque chose de classique, très certainement, conformément à ses goûts... Mais la question ne se posait pas. Il n'aurait jamais d'enfants, sauf accident majeur. Ses frères pourvoiraient à la descendance familiale, et il faudrait trouver parmi ses neveux celui qui pourrait prendre, après lui, les rênes de la famille, avec la bénédiction de Xenophius.. ou de son propre héritier, puisqu'on avait encore le temps. Tout cela, une fois de plus, était vertigineux. Imaginer sa propre existence entrelacée avec tant d'autres, programmée pour une longue durée, mais si fragile et si fugace à la fois...

James abandonna ses réflexions lorsqu'Ophelia reprit la parole. Elle évoquait Benson, et les raisons de sa rancune. L'appartenance de James aux Mangemorts, disait-elle, n'était plus un problème pour lui.. Avant d'avoir pu se retenir, le repenti marmonna :


-Il a bien de la chance. Pour moi, c'est toujours un problème, et ce le sera toujours.

Et s'il avait été moins idiot ? S'il n'avait pas été influençable au point de croire toutes les sornettes qu'on lui avait racontées au sujet de Lord Voldemort ? Que serait sa vie, actuellement ? Encore un sujet de réflexion qui donnait le tournis. De toute manière, cela ne servait à rien d'y penser ; il était impossible de réécrire le passé, d'effacer le sang répandu. Le jeune homme adressa un sourire faible, mais sincère, à Ophelia, et répondit à voix basse :

-C'est normal qu'il ne comprenne pas. Moi-même, je ne comprends pas.

À nouveau, il emplit les coupes de champagne, pour s'occuper les mains tandis qu'il reprenait, d'une voix mal assurée :

-Au sujet de Mark, je voulais te dire... je sais que c'est important pour toi que les relations entre nous se détendent, mais je ne pense pas que ce sera possible. Je voudrais vraiment, mais je suis vraiment mal à l'aise avec lui. J'ai l'impression... Enfin, je ne vais pas t'embêter avec ça,
fit-il en reprenant son verre, s'efforçant de parler plus gaiement. Sache simplement que... comment dire... que je ne le déteste pas.

Cela sonnait faux, et pourtant... Il ne s'agissait pas entre eux d'hostilité véritable ; simplement, à tort ou à raison, James sentait chez Mark un profond mépris à son égard – parfaitement justifié – et le Directeur de la Justice Magique l'intimidait trop pour qu'il ose faire un pas dans sa direction. Peut-être, en devenant le parrain de sa fille, parviendrait-il à avoir un comportement normal face à Mark Benson. Il l'espérait sincèrement, pour Ophelia, à qui il adressa un sourire désolé pour clore cette confidence.

Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyJeu 22 Sep - 5:19:16

Pourquoi était-ce si compliqué de pardonner quelqu’un? La haine, la rage et l’amertume semblaient être, dans certains cas, les émotions les plus faciles à gérer. Surtout lorsqu’il s’agit de son attitude face à quelqu’un qui nous a blessé ou que nous avons blessé. Ou les deux, dans ce cas spécifique. Un pardon, c’est long, ardu, périlleux, complexe et c’est toujours remis en question; pouvait-on réellement avoir confiance en quelqu’un qui nous a déjà voulu du tort? Car, si quelqu’un lui avait bien fait mal, plus que son père, plus qu’Arsène, c’était bien James. C’eut été sans doute la pire trahison à laquelle elle avait dû faire face dans sa vie, jusqu’à maintenant. Et elle espérait ne jamais devoir en vivre une autre semblable. Cet homme avait fait sortir le pire en elle, et il en avait souffert à son tour. Honnêtement, si elle y pensait rationnellement, Ophelia n’avait absolument aucune raison de vouloir garder l’Anglais dans sa vie. Mais pour une raison qui était étrangère à tous – elle incluse – elle s’était acharnée à vouloir rendre la situation viable, à reprendre contact, à être amis. Elle n’avait jamais perdu espoir, ne se laissant pas décourager par les paroles de certaines personnes dans son entourage, Mark et Arsène principalement. Elle avait cru en l’homme qui se tenait devant elle aujourd’hui et cela avait porté ses fruits. Bien entendu, James avait lui-même beaucoup hésité au début, mais une fois le processus bien enclenché, les choses s’étaient faites d’une façon très naturelle. Et en cet après-midi de Mai, la Grecque pouvait garder sa main dans la sienne sans avoir peur. Elle pouvait lui confier sa fille avec la certitude qu’il saurait, un jour, prendre soin d’elle.

La jeune femme soupira légèrement lorsque le repenti parla de ses impressions face à Mark. Elle non plus ne pouvait pas le nier, il existait entre eux deux – et surtout de la part du Directeur de la Justice Magique – une tension palpable et évidente. La brune hocha simplement la tête et lui sourit doucement lorsqu’il conclut sa confidence. Elle comprenait son malaise face à lui, d’ailleurs à sa place elle l’aurait senti autant, sinon plus. Son fiancé était un homme qui expirait l’autorité, la force et le contrôle autant de par son titre, son attitude, ses façons, et son apparence. Enfin, elle personnellement ne le sentait pas – sauf dans certaines situations que nous ne mentionnerons pas ici – mais elle avait bien vu quel effet il avait sur ses employés et sur les gens qui l’entouraient. Si elle n’avait pas été sa future épouse, elle aussi aurait été intimidée. D’autant plus que James avait particulièrement beaucoup de raisons de s’inquiéter; sa liberté reposait dans les mains du blond.


« Je comprends… », dit-elle sur un ton qui se voulait rassurant. « J’ai tout de même espoir, tu sais. Personne ne me croyait lorsque je disais que nous étions capables de bâtir une relation amicale saine, et regarde où nous en sommes aujourd’hui, aussi incroyable puisse cela être. Donne toi du temps, donne lui du temps. Je ne suis pas sotte non plus, je sais que vous n’allez jamais devenir réellement amis, mais j’ai confiance. Un jour, je te le garantie, vous allez pouvoir rire ensemble. »

La brune conclut sa phrase en prenant une gorgée du champagne désalcoolisé, s’étonnant une nouvelle fois de son goût réellement identique à l’original et se promis de trouver ce sortilège pour pouvoir faire la même chose au mariage. D’ailleurs, le mariage… Elle en avait parlé à James, mais il lui restait encore quelques choses à clarifier. La dernière fois, certaines choses étaient restées dans l’ombre, même qu’elle ne savait pas avec certitude s’il venait ou non. Sa réticence à se pointer à cet évènement était également tout à fait compréhensible, même si aux yeux de l’Ordre, il était un homme repenti et que plus personne ne gardait de mauvais sentiments à son égard de façon inutile. Ophelia déposa sa coupe sur la table après y avoir laissé tremper ses lèvres une autre fois puis demanda, n’arrivant pas à cacher la hâte, la joie et l’espoir profond dans son regard :

« Dis, tu vas venir au mariage? Je veux dire… Si tu ne veux pas, tu n’es pas obligé de rester à l’hôtel ou de participer à la croisière dans les îles grecques ou aux activités, mais… Mais j’aimerais vraiment tu sois là pour la cérémonie. Ça me ferait vraiment plaisir. Et si au contraire tu veux participer à tout ce que nous avons prévu, tu es le bienvenu. Tant qu’à être en Grèce, autant en profiter un peu, non…? »
Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 47
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyVen 7 Oct - 10:17:23


Au-delà d'un certain seuil, l'optimisme devient naïveté béate, et il semblait qu'Ophelia s'aventurait dangereusement sur ce terrain. Pensait-elle réellement ce qu'elle disait, lorsqu'elle affirmait qu'un jour, James et Mark seraient capables de rire ensemble ? Le repenti aurait aimé être d'accord avec elle, mais la simple idée de devoir échanger deux mots ou une poignée de mains avec Benson était une véritable épreuve. Il suffisait que le Directeur de la Justice Magique le regarde pour que James ait l'impression de rapetisser de plusieurs centimètres, et qu'il ait envie de s'excuser d'exister. Comment s'imaginer plaisantant avec cet homme ? Ophelia devrait songer à leur administrer un sortilège d'Amnésie, si elle voulait que ses prédictions se réalisent. Pour le moment, ils se toléraient, sans plus. Par égard pour elle, ils arrondissaient les angles, sans parvenir toujours à dissimuler leurs réserves mutuelles. Cela allait-il changer avec la venue au monde des enfants ? Benson n'allait-il pas se raidir encore plus, dans le souci bien légitime de protéger la fille du type qui avait tant fait souffrir la mère ? S'il le faisait, il serait bien difficile de lui donner tort. James analysait la situation avec une cruelle lucidité, sans illusions sur la façon dont on devait le considérer. Il était un repenti, c'est-à-dire un criminel qui n'avait pas eu les tripes d'aller jusqu'au bout de son engagement. Ces scrupules lui donnaient le droit de vivre, aussi longtemps que les honnêtes gens le lui accorderaient. Rien de plus. L'idée qu'on puisse l'estimer, lui pardonner réellement, vouloir de lui dans la société lui était étrangère. Les attentions d'Ophelia le laissaient désemparé, par leur sincérité. La main de la jeune femme n'avait pas quitté celle de son ancien ennemi tandis qu'elle parlait avec confiance. Il aurait voulu la remercier, mais, comme d'habitude, les mots refusèrent de franchir ses lèvres. Exprimer ses sentiments était trop difficile, et cela n'avait aucun intérêt. De toute façon, Ophelia avait autre chose à dire, et c'était à n'en pas douter beaucoup plus important que les états d'âme du repenti. Il l'écouta, la mine sombre, évoquer son mariage et les festivités auxquelles il devait donner lieu. Jusque-là, il s'était gardé de répondre clairement à l'invitation, espérant qu'on l'oublierait. Les cérémonies ne l'intéressaient guère d'habitude, mais l'idée d'aller assister à un mariage où se trouverait la fine fleur de l'Ordre du Phénix le rebutait franchement. Il tordit nerveusement les doigts de sa main libre, et répondit à mi-voix :

-Oh... à vrai dire...

L'entrée en matière embrouillée devait suffire à faire comprendre à Ophelia que James envisageait de refuser tout net l'invitation. Il ne savait pas comment le faire poliment, et il hésita avant de poursuivre :


-Je préfèrerais ne pas venir. Je ne serai pas à l'aise dans cette fête, tu comprends... De toute façon, je n'aime pas beaucoup les fêtes, et en plus,
ajouta-t-il comme si c'était un élément de première importance, je ne sais pas danser.

Et même s'il avait un jour su danser, son genou meurtri lui aurait désormais interdit de pratiquer, mais ce sont des choses qui ne se disent pas. Il ne donnait pas la principale raison de son refus, la présence de nombreuses personnes qui l'auraient mis mal à l'aise, à commencer par le marié lui-même. Il devrait déjà assister au baptême des enfants, puisqu'il avait accepté d'être parrain, et cette perspective le glaçait d'avance... Ophelia devinerait sans peine que ce n'était pas qu'une question de ne pas savoir danser. Il espéra qu'elle comprendrait ses réticences, et murmura :


-Je suis désolé... C'est vraiment très gentil à toi de m'avoir invité, j'espère que tu ne m'en veux pas... Ce sera mieux sans moi, j'en suis certain.

Il adressa un sourire à Ophelia pour la dissuader d'insister, en sachant très bien qu'elle insisterait malgré tout. Les femmes pouvaient être incroyablement têtues, et celle-ci était sur ce point, James en était sûr, pire que toutes les autres réunies.


Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyMar 11 Oct - 4:29:37

La belle attendait impatiemment la réponse de son ancien amant, ses grands yeux bleus plongés dans les siens, des étoiles d’espoir brillant doucement au creux de ses prunelles. Un doux sourire éclairait ses lèvres alors qu’elle s’imaginait déjà sa réponse. Positive, bien entendue. Oui, dans sa tête, c’était quelque chose d’absolument certain, il allait venir au mariage. Il allait même apprécier son temps parmi tous les autres invités, il allait participer aux activités, même qu’ils danseraient ensemble, peut-être. C’était clair, net et précis. L’Anglais allait être là, avec elle, partager ce moment unique et sublime avec elle et cela n’allait que renouer d’autant plus fermement les liens d’amitié qui les unissait. La Grecque pris une gorgée de champagne, ce même air satisfait et heureux collé aux traits de son visage. La bouteille était presque terminée, d’ailleurs. Le serveur rachitique faisait habilement son chemin entre les tables, passant pour un instant tout près de la leur, et la Directrice du Bureau des Aurors l’arrêta d’un bref mouvement de la main. Lorsqu’il se pencha vers elle, la future mère lui demanda poliment un Rowena, en l’honneur de la fondatrice de son ancienne maison. Un cocktail non alcoolisé bleu au petit fond argenté, à saveur de framboise bleue et de pamplemousse. Il avait l’air drôlement appétissant, sur la carte…

Son attention se reporta sur James lorsqu’il commença son discours. Son ton n’était pas celui qu’elle attendait. Il avait l’air perplexe, embarrassé, presque honteux de quelque chose. Les sourcils de la brune se froncèrent doucement alors qu’elle l’écoutait attentivement, tentant de trouver dans son non-verbal d’autres indices d’une réponse à venir. Son cœur se serrait doucement alors qu’elle comprenait peu à peu ce qui se passait. Mais elle ne voulait pas l’entendre. Elle voulait qu’il dise oui, tout simplement. Qu’il accepte avec un sourire.

Ses doigts vinrent se serrer entre eux lorsqu’il refusait cordialement l’invitation à son mariage. Il refusait. Même s’il s’agissait probablement de l’une des journées les plus importantes de sa vie, il lui disait non. Un élan d’émotions s’empara soudainement de sa poitrine, quelques larmes perlant contre ses joues avant qu’elle n’aille le temps de les essuyer d’un mouvement du pouce. Elle avait bien essayé, peut-être quelques secondes, de se retenir, mais cela avait lamentablement échoué. Pourquoi refusait-il? N’étaient-ils pas devenus des amis? N’avait-elle pas tout donné d’elle-même pour que cela fonctionne? Et on lui refusait cette simple demande, que l’un de ses amis se présente à son mariage. Quelle déception… Peut-être avait-elle vraiment été trop optimiste? Oui, c’était probablement ça. Trop optimiste, trop utopiste, trop idéaliste.

Et alors que ces pensées déferlaient dans son esprit, ses larmes ne cessaient de couler contre la peau de ses joues alors qu’elle contenait poliment ses sanglots. Il lui fallut un instant pour qu’elle réussisse à se calmer et à reprendre ses esprits. D’un geste gracieux, Ophelia essuya ses larmes à l’aide d’un mouchoir qui gisait sur la table puis planta son regard de saphir dans celui de James. Il était libre de tout reproche. Juste curieux, perplexe.


« Non, je ne t’en veux pas… Mais… Mais je suis déçue, tout de même, je dois te l’avouer. Je pensais que nous étions passés par-dessus cela. J’ai échoué, je n’ai pas réussi à te faire comprendre, pardonne moi. Je n’ai pas réussi à te faire comprendre à quel point je tiens à toi et à quel point je veux que tu partages ce moment-là avec moi. »

On vint poser son cocktail devant elle et, presque aussitôt, la Méditerranéenne vint en prendre une gorgée. Elle était nerveuse, sans trop savoir pourquoi.

« Permets-moi d’insister une dernière fois... Je tiens vraiment à ce que tu sois là avec moi. Ne serais-ce que pour la cérémonie, juste… Juste pour que je vois ton visage. »

La main de la Directrice vint s’accrocher à celle de son ami. Elle en était à sa dernière demande.

« Je t’en prie, James… », souffla-t-elle en retenant un sanglot, son regard toujours ancré dans celui du jeune homme.
Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 47
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptySam 29 Oct - 21:14:09

Bien entendu, Ophelia allait être déçue. Peut-être même allait-elle essayer de fléchir James, discuter, ou bouder, ou l'insulter, ou n'importe quoi d'autre – mais sa décision était irrévocable. Il avait eu tout loisir de fréquenter les gens de l'Ordre du Phénix lorsqu'il était leur hôte, et il estimait qu'il avait assez vu certaines têtes pour le restant de ces jours. Mark Benson, pour commencer, et quelques autres qui ne lui étaient pas particulièrement sympathiques. Ophelia pourrait bien dire ce qu'elle voudrait, trouver n'importe quels arguments, il était hors de question qu'il assiste à ce mariage. Et en plus, la cérémonie aurait lieu en Grèce... un pays chaud, où les manches courtes seraient de rigueur. S'il y allait, il serait le seul idiot à garder des manches longues – le problème se posait déjà en Grande-Bretagne, mais il serait bien plus crucial en Grèce, d'autant qu'une croisière était prévue... Il serait ridicule, tout habillé, les bras couverts jusqu'aux poignets, au milieu d'invités en tenue de plage. Elle ne pouvait pas lui imposer ça – tout ça, voir ces gens, rester à l'hôtel avec eux, partager l'espace exigu d'un bateau où tout le monde serait en maillot de bain... Elle était trop compréhensive pour lui imposer cela, au nom de leur amitié. Elle avait d'ordinaire assez d'empathie pour ne pas être trop exigeante... Mais cette fois, c'était différent. Elle n'avait entendu que les premiers mots de sa réponse, de son refus poli et dûment argumenté, mais déjà son visage changeait rapidement. Son expression confiante devint infiniment triste, ses doigts se tordirent en un mouvement douloureux, et... misère... quelques larmes coulèrent sur ses joues, avant qu'elle ne les essuie d'un geste nerveux.

James se sentit soudain terriblement mal à l'aise. Il n'avait pas prévu cette éventualité, et il se trouvait démuni face à ces quelques larmes. Fébrile, il passa une main tremblante dans ses cheveux, en évitant soigneusement de croiser le regard d'Ophelia. Il ne pouvait tout simplement pas aller à ce mariage, ce n'était pourtant pas compliqué... il ne pouvait pas assister à une cérémonie en compagnie de tout l'Ordre du Phénix, des Aurors, de Benson, de tous ceux qui avaient recueilli ses aveux... non, ce n'était pas possible. Il allait le lui dire, le lui faire comprendre, sans crise, sans larmes. Il prit une ultime gorgée de champagne pour se donner le temps de trouver l'argument décisif, mais elle mit ce temps à profit pour prendre sa main, la serrer, et insister une dernière fois, la voix brisée. Comment continuer à refuser, dans ces conditions ? La mort dans l'âme, James s'entendit murmurer, au lieu du refus qu'il comptait réitérer :


-Ne pleure pas... arrête... c'est d'accord.

Tout en prononçant ces paroles, il se demanda avec angoisse comment cela allait se passer, comment il allait bien pouvoir se comporter dans cette noce... Il ne serait pas à sa place là-dedans, et il allait certainement passer un très mauvais moment, mais il aurait dit n'importe quoi pour qu'elle arrête de pleurer. Il venait de s'engager à contrecoeur à assister à la cérémonie, mais il tenait à préciser sa réponse :

-Je viendrai à la cérémonie, je te le promets. Mais je ne suis pas certain de vouloir rester à l'hôtel, et je ne compte pas participer à la croisière. Je ne peux pas... enfin... je n'ai pas très envie de... Tu comprends ?

Pour la croisière, il ne cèderait pas, il en était certain. Pour l'hôtel... le moins possible, et il regagnerait l'Angleterre, la conscience en paix. Il imaginait déjà un mariage interminable, les regards des autres invités sur lui, l'obligation de faire bonne figure parmi tout ce joli monde... Il en faisait déjà bien assez en acceptant d'assister à la cérémonie. Après tout, c'était bien cela qui était important, dans un mariage, non ? Soucieux de changer de sujet de conversation, James prit le verre d'Ophelia, observa un instant le liquide bleu et fit :

-Dis, ça a l'air plutôt bon, ça... un Rowena, c'est ça ? Je crois que je vais m'en payer un aussi... même si je n'ai jamais été un fervent disciple de Serdaigle...

D'un claquement de doigts, il héla le serveur, et ajouta sur un ton plus paisible qu'auparavant :

-Qui sait, peut-être que ma filleule sera à Serdaigle elle aussi... Tiens, dans quelle maison était ton fiancé ?

Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptySam 5 Nov - 4:55:56

Saleté d’hormones. La future maman en était au point où elle n’endurait même plus ses propres humeurs changeantes. C’était atroce. Elle pouvait être heureuse et rieuse une seconde, et en larmes la suivant sans donner d’avertissement. Son entourage était plus patient qu’elle-même par rapport à ces comportements chaotiques et imprévisibles. Mark se contentait de la prendre dans ses bras lorsque cela arrivait, et c’était généralement suffisant. Parfois, elle appelait sa mère ou écrivait à sa cousine. Il était même arrivé une fois, lors de l’une de ses visites hebdomadaires au Bureau, qu’elle se mette à pleurer dans les bras de l’un de ses employés, l’un de ses anciens, Julian Collins de son nom. Le pauvre, il ne s’attendait pas à ce que sa patronne lui tombe ainsi dans les bras. Heureusement, lui-même étant père de trois enfants, il avait su commencer gérer la situation « Femme enceinte en crise » avec brio jusqu’à ce que le Directeur du Département de Justice Magique revienne de sa réunion. Elle avait beau se répéter encore et encore que c’était normal, que toutes les mères à en devenir vivaient la même situation, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de s’en vouloir et d’avoir honte d’avoir de telles réactions, surtout devant James.

Il ne méritait pas cela, il avait de bonnes raisons de ne pas vouloir venir. Et surtout, il n’avait pas à subir les émotions de la Grecque plus qu’il ne l’avait déjà fait dans le passé. À chaque fois qu’ils se voyaient, Ophelia se présentait sous son meilleur jour, toujours de bonne humeur, souriante, heureuse. Car c’est ce qu’elle était, tout allait si merveilleusement bien. Pourquoi se permettait-elle de perdre le contrôle de cette façon, pourquoi gaspiller des larmes pour quelque chose d’aussi idiot qu’un refus tout à fait justifié? La demoiselle avait déjà pleuré pour cet homme dans des occasions bien plus dramatiques. Mais c’était vrai qu’elle voulait qu’il soit présent à son mariage. Cela symbolisait pour elle un passage à une nouvelle vie, une vie dans laquelle James serait non pas en tant que personne à craindre mais à aimer et supporter. Qu’il refuse lui donnait l’impression qu’il n’était pas au même stade qu’elle, ce qui était peut-être le cas.

La belle s’apprêta à revenir sur ses mots lorsque l’Anglais céda à sa supplication. Et elle ne put tout simplement pas réprimer un sourire de réconfort et de reconnaissance à l’entendre lui dire qu’il serait là. Un vague remord lui serra un instant la poitrine mais elle était prête à faire un compromis, elle ne s’attendait absolument pas à ce qu’il soit là pour la durée totale des célébrations, qui s’étendraient sur deux jours. Ophelia serra doucement la main de James dans la sienne et hocha la tête lorsqu’il dit qu’il ne voulait pas rester plus longtemps que nécessaire.


« Oui, ne t’en fais pas, je comprends tout à fait… Je suis désolée d’avoir insisté comme ça, mais, à vrai dire, je n’imaginais tout simplement pas cette cérémonie sans toi. Tout ce que je veux, c’est pouvoir te serrer dans mes bras cette journée-là. Tu pourras partir dès que tu l’entends convenable. Je… »

Elle hésita un instant, en fixant le verre qu’on venait tout juste de lui apporter où dansait l’essence argentée dans le liquide bleu, puis posa son regard d’azur contre celui de son ami en esquissant un sourire sincère.

« Merci James, tu ne sais pas à quel point cela compte pour moi. »

La directrice du bureau des Aurors resta ainsi quelques secondes, comme pour scellé ses mots et ses remerciements, puis libéra la main de James de l’étreinte de la sienne. Elle le savait peu à l’aise avec les démonstrations d’affection en public et, autant elle aimait le taquiner un peu en le saluant toujours d’un gros bisou sur la joue, elle n’insistait pas trop dans d’autres contextes. Il lui semblait que l’Anglais était un homme pudique, qui n’osait peut-être pas affirmer ce qu’il pensait vraiment, ou dire ce qu’il désirait, dans un contexte social ou neutre. Après tout, elle ne voulait pas le brusquer inutilement, après l’avoir chamboulé avec sa demande. La Grecque fut heureuse de voir qu’il changea habilement de sujet pour porter son attention vers le cocktail qu’elle avait commandé. Elle lui sourit sincèrement en prenant le verre dans sa main pour porter la paille à ses lèvres. Elle en prit une gorgée, agréablement surprise par le goût à la fois sucré de la framboise bleue et celui très légèrement amer du pamplemousse puis le déposa sur la table.

« Il est absolument délicieux… Et pourquoi pas un fervent de Serdaigle?... Je t’imagine bien avec l’uniforme, la cravate bleue devait t’aller à merveille [ titeuple ] », dit-elle en ponctuant sa phrase d’un clin d’œil.

La jeune femme leva les yeux vers le ciel dégagé lorsqu’il parla de la maison potentielle de la petite. Elle n’espérait rien de spécifique, en fait, sauf peut-être….


« Je ne sais pas, nous verrons bien. Plus que quelques mois et nous en aurons des indices, c’est plutôt facile de prévoir la personnalité d’un individu dès son enfance. N’importe quoi, en fait, ça me satisferait. Sauf Poufsouffle, pas question que ma fille soit une feignasse un peu naïve, c’est très improbable… » Elle rit doucement. « Non mais tu m’entends…? Presque dix ans plus tard et j’ai encore d’affreux préjugés à propos des différentes maisons. Ah, et pour répondre à ta question, Mark était à Gryffondor. Ça lui va toujours, je trouve. »

La Grecque pris une autre gorgée du liquide bleu puis posa ses deux mains sur son ventre arrondi, le caressant un peu machinalement. À chaque fois qu’elle avait les mains libres, maintenant, c’est ce qu’elle faisait, ça devenait un réflexe.

« J’ai un peu peur, tu sais… Ce n’était pas exactement prévu, et je vais t’avouer que parfois ça m’empêche de dormir. J’ai peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas savoir comment m’y prendre. Tenir l’avenir d’un petit être entre ses mains, c’est… angoissant. Et je vais en avoir deux à élever en même temps, si je fais quelque chose de mal, ce sont deux personnes qui en subiront les conséquences »

Elle ne savait pas pourquoi elle se confiait ainsi à James. Mais cela faisait longtemps qu’elle ressentait le besoin de partager ses angoisses avec quelqu’un d’autre que Mark. Elle ne s’attendait pas à ce que James ai une réponse à ses questionnements. Ophelia voulait seulement qu’on lui dise que ça allait bien se passer, qu’elle était capable d’être une bonne mère.
Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 47
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyDim 27 Nov - 10:52:02

-Monsieur ? demanda le serveur, en s'immobilisant à deux mètres de la table.
-Un Rowena, s'il vous plaît.

Le mince garçon s'éloigna vivement, sans se douter, probablement, qu'un client sans-gêne laissait son regard s'attarder sur ses fesses. Un client à qui on venait d'assurer qu'il serait un parrain parfait, un excellent exemple pour une demoiselle... Il y avait de quoi rire, tiens. Pourvu que la marraine tienne la route, et la gamine n'aurait pas tout perdu. Tiens, qui avait-on bien pu choisir pour devenir la commère d'un Mangemort repenti ? James eut envie de le demander, puis il se ravisa, songeant qu'il ne connaissait peut-être pas l'heureuse élue. De toute façon, on le lui dirait certainement en temps utile ; après tout, il était d'usage que le parrain et la marraine achètent ensemble les cadeaux pour le nouveau-né... Que pouvait-on offrir à une petite fille ? Des poupées ? Des robes ? Une chaîne en or avec sa médaille ? Un boursouflet ? La marraine, heureusement, le saurait beaucoup mieux que James. Ces choses-là n'ont aucun secret pour les femmes, en général. Cette pensée était assez réconfortante ; le rôle de parrain était déjà bien assez important, sans qu'on y ajoute ce genre de préoccupations. Le jeune homme se demandait déjà si le savoir-vivre imposait d'offrir aussi quelque chose au frère jumeau de sa filleule, auquel cas le choix lui reviendrait sans doute ; mais il devait bien avouer qu'il était aussi désemparé pour choisir un cadeau pour un petit garçon. Une robe de sorcier en taille trois mois ? Des jouets ? Oui, mais lesquels ? Comme James s'interrogeait ainsi, le serveur se fraya un chemin jusqu'à leur table, et déposa devant lui le cocktail bleu. Le jeune homme prit son verre, dans un toast silencieux à Ophelia, et répondit :

-Oh, tu sais... Je n'étais pas tellement content d'être à Serdaigle. J'aurais voulu aller à Serpentard. Dans ma famille, Serpentard était considérée comme la meilleure maison.


Il ne s'attarda pas sur les sept années interminables passées à Serdaigle, sur le peu d'amis qu'il avait réussi à avoir dans cette maison, sur son désarroi lorsqu'il avait entendu le Choixpeau crier le nom de sa maison. Il trempa ses lèvres dans le breuvage dont il apprécia la fraîcheur, et reprit :

-Mais tu as raison, je portais bien la tenue de Serdaigle. La cravate bleue m'allait plutôt bien, paraît-il. C'était l'un des seuls points positifs, à mes yeux.

Il prit une autre gorgée, tandis qu'Ophelia expliquait qu'elle ne voudrait pas que sa fille aille à Poufsouffle. Il ne put que secouer la tête en souriant ; elle poursuivait, évoquait ses appréhensions, sa crainte de ne pas y arriver. Une fois n'est pas coutume, James posa sa main sur celle de la jeune femme, et murmura, très sérieux :

-C'est vrai que c'est une sacrée responsabilité. Mais tu n'es pas seule, et je pense que Benson... enfin, Mark... sera un père très attentif.

Il n'aimait guère faire des compliments sur Mark, mais c'était la vérité ; ce type saurait être un bon père, Ophelia n'avait pas à s'inquiéter. James retira sa main, et poursuivit :

-Et puis tu oublies les parrains et marraines... des personnes de choix, affirma-t-il en bombant le torse, avant d'éclater de rire.

Il adressa à Ophelia un sourire rassurant, et prit une nouvelle gorgée de son cocktail. Il était excellent, acidulé sans excès, et délicieusement rafraîchissant. En reposant son verre, James reprit :


-Et puis Poufsouffle, ça peut être très bien. Leurs valeurs, c'est le travail et la loyauté, ça vaut largement le courage ou l'érudition. D'autant que tout ça, à mon avis, c'est du vent. Mais ne va pas mettre ce genre de préjugés dans la tête de tes petits.

Il préféra ne pas développer davantage, pour ne pas avoir à parler de son cas personnel. Élevé par une famille où les idées toutes faites tenaient lieu de raisonnement, il estimait avoir assez pâti de ces sottises pour essayer de les éviter à sa filleule.

Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyLun 28 Nov - 7:19:47

La jeune femme hocha silencieusement la tête lorsque son ami lui dit que Serpentard était la maison privilégiée dans sa famille. Ce n’était, quelque part, pas étonnant. Bien qu’elle n’en connaisse que peu sur la famille de James, elle en savait suffisamment pour savoir qu’il s’agissait de l’une de ces familles élitistes et conservatrices, favorables aux idées du Lord Noir. Ces informations lui étaient venues à la fois par la bouche de l’Anglais et durant ses recherches du temps qu’elle le traquait. Un fin sourire, très discret, vint ourler ses lèvres alors qu’elle se remémorait ces quelques mois de pure haine. C’était tout de même incroyable de penser qu’elle était là, à parler tranquillement, à toucher, à apprécier, à rire avec l’homme qu’elle avait sans doute le plus détesté de toute sa vie. Car même si on pouvait dire qu’elle avait détesté tous les Mangemorts, ainsi que Voldemort, sa haine était devenue particulièrement profonde et personnelle avec James. La Grecque ferma les yeux un instant et pris une inspiration avant de prendre une gorgée du cocktail sans alcool. Non, elle n’avait franchement pas envie d’y penser plus que cela. Elle savait exactement dans quel état cela la mettait et ce n’est pas ce qu’elle voulait. Elle était finalement arrivée à passer à autre chose, il ne lui restait plus qu’à entretenir ses pensées positives et rejeter celles qui, pour un instant, ravivaient la fureur qui s’était presque éteinte au creux de sa poitrine.

Elle ouvrit les yeux doucement pour venir croiser le regard d’azur de son ancien amant. Se concentrer sur le beau, le bon, le gentil, le positif. Elle hocha simplement la tête, comme pour dire à son ami qu’elle allait bien – valait mieux feindre un malaise que de lui laisser savoir qu’elle avait eu un élan d’émotions négatives à son égard – et se l’imagina un instant portant son uniforme. L’image qu’elle en avait était particulière; elle le revoyait plus jeune. Après tout, son seul souvenir de lui de Poudlard, c’était un gamin de douze ans, timide comme tout, alors qu’elle-même en avait dix-sept. C’était presque… attendrissant. Elle retint un petit rire, hochant la tête à ce qu’il dit par rapport à sa cravate. Le bleu lui allait très bien, en effet. Ça mettait en valeur son regard, celui qui l’avait toujours captivé, qui lui avait donné envie de se donner à lui, qui lui avait permis d’être peut-être un peu plus indulgente quand était arrivé le temps du pardon. Elle surprit encore, pour l’espace d’une seconde, ses si beaux yeux être attirés vers le derrière du serveur. À son tour, la jeune femme se tourna et regarda le pauvre garçon. Elle ne voyait pas du tout ce qu’il avait d’intéressant. Ophelia reporta son attention vers son ami et haussa un sourcil dans sa direction en prenant une gorgée du liquide bleu et déposa le verre sur la table.


« Vraiment, James?... Il est beaucoup trop maigre pour toi. Tu peux trouver cent fois mieux. Et plus bâti. », commenta-t-elle en ponctuant sa phrase d’un clin d’œil.

La belle brune sourit sincèrement lorsque l’Anglais la rassura de quelques mots. Elle aussi, pensait que Mark avait le potentiel d’être un excellent père, et ça se faisait déjà sentir. Lorsqu’il mentionnait les parrains et marraines, la jeune femme rit avec lui. Mais en fait, il avait totalement raison. Elle avait une confiance presque aveugle en lui et savait qu’il prendrait son rôle au sérieux. La Grecque ne s’en faisait pas non plus pour Timothy. Bon, elle ne lui confierait pas ses enfants pendant plusieurs jours, surtout pas très jeunes, mais elle l’avait déjà vu avec Wilfried, le fils du plus vieux des frères Benson. La lueur paternelle brillait déjà un peu dans ses yeux. Cependant, pour les marraines, c’était moins évident.


« Tu as bien raison, je suis certaine que Timothy et toi allez être d’excellents parrains. Mais je dois t’avouer que je n’ai toujours pas trouvé de marraines. J’ai quelques idées… Une cousine, entre autre, et peut-être l’une des anciennes de l’Ordre, mais rien n’est certain. Nous ne sommes pas pressés de toute façon, n’est-ce pas? », conclut-elle avec un sourire.

Avait-elle bien entendu un croisé Bleu et Vert prendre la défense des blaireaux? C’était presque impossible! Mais il disait vrai. Avec les années, avec ses expériences avec des gens venant de tous les milieux, de tous les types de sang, de toutes les maisons, elle avait appris que cela ne faisait presque aucune différence, en bout de ligne. Il restait toutefois une petite partie d’elle-même qui s’indignait, qui trouvait quelque chose à reprocher aux autres maison.


« C’est sans doute vrai, ce que tu dis. Et c’est certain que je ne veux pas être de ces mères trop exigeantes, qui a trop d’attentes envers ses enfants. Mais j’ai déjà été très… Serdaigle, quoi. Typique. Perfectionniste, dédaigneuse des moins travaillants, avide de connaissance. Ça reste un peu, j’imagine. Je te promets que mes enfants ne sauront rien de mes préjugés. », termina-t-elle en riant.

La Grecque vint presque aussitôt se mordre la lèvre du bas alors que ses deux mains se posaient sur son ventre rond et ferme. C’était l’heure. Immanquablement, à chaque jour, les petits lui rappelaient l’heure qu’il était en commençant à bouger, à pousser, à donner des coups. Pour un instant, la demoiselle se cala à son siège et se mis à caresser calmement son ventre, suivant les mouvements des bébés. Elle resta silencieuse un instant, attentive à ce qui se passait sous sa peau, puis leva son regard de saphir vers celui de James. Dans un geste tendre, elle prit sa main dans la sienne et vint la poser sur son ventre, à gauche. Elle guida un peu sa paume jusqu’à ce qu’elle arrive plutôt vers le bas, sur le côté. Au même moment, l’Anglais put sentir une pression contre sa main. Ophelia sourit, son regard toujours encré dans celui de son ami, et souffla doucement :


« C’est elle. »
Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 47
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyMer 4 Jan - 20:17:01

Une seconde encore, le regard de James s'attarda sur la démarche souple du serveur. Le garçon était bien trop maigre à son goût, mais il y avait dans sa façon de se mouvoir quelque chose d'aérien qui attirait le regard. En se faufilant entre les tables trop serrées, il semblait danser, aussi affairé qu'une abeille. Les clients s'installaient, repartaient, le hélaient, sans qu'il perde jamais son sourire et son dynamisme. Il répondait ici à une boutade, là à un râleur, et ne s'arrêtait pas ; tout en discutant avec un client, il débarrassait une table, donnait un rapide coup de chiffon, repartait vivement... Prodigieusement intéressé par le léger roulement de hanches du serveur, James ne s'était pas aperçu qu'Ophelia avait surpris ses regards indiscrets ; à vrai dire, il lui arrivait parfois de s'absorber dans ce genre de contemplation au point d'en perdre, pour quelques instants, le fil d'une conversation. Il tourna enfin la tête, en rougissant un peu, lorsque la directrice du Bureau des Aurors le ramena à la réalité :

-Oh... non, ce n'est pas du tout ça... Il est agréable à regarder, c'est tout. Mais sinon...

James rougit encore plus en se rendant compte qu'il allait confier à Ophelia ses préférences en matière d'hommes, et se hâta de prendre une gorgée de son cocktail. Comme il faisait chaud, tout d'un coup ! La température avait monté d'au moins dix degrés avec la réflexion d'Ophelia. Le repenti sentait ses joues brûler, et il songea qu'il devait être écarlate. Il était gêné qu'Ophelia ait évoqué aussi naturellement son homosexualité ; avec n'importe qui d'autre, il n'aurait rien trouvé à redire, mais elle... Il avait couché avec elle une fois, mais elle savait qu'il préférait les hommes... et elle venait de le choisir pour veiller sur sa fille. Comment pouvait-elle, l'air de rien, quelque chose d'aussi honteux ? Par chance, les verres ensorcelés gardaient la fraîcheur des boissons, et le Rowena était délicieusement glacé. Le jeune homme y trempa les lèvres, tout en écoutant la future mère. Ainsi, les marraines n'étaient pas encore trouvées ? Il ne l'interrogea pas sur l'identité de l'ancienne de l'Ordre ; cela pouvait correspondre à pas mal de monde, et il n'était pas certain de la connaître. On verrait sur le moment. Ophelia embraya en parlant des maisons de Poudlard, de son propre comportement, et James répondit à mi-voix :


-C'est drôle, je ne me souviens absolument pas de toi à Poudlard. Pourtant, nous avons dû nous y croiser... nous avons moins de sept ans de différence, je crois. Enfin, c'est normal. Je n'étais pas tellement intégré, et je n'ai jamais été un Serdaigle ... euh... typique.

Bien au contraire ; il était de ceux que l'on n'aimait guère dans la tour de Serdaigle – trop peu intéressé par la course aux points, trop ouvertement dédaigneux, trop érudit en matière de magie noire. En bonne disciple de Rowena, Ophelia avait dû exécrer ce gamin qui, dès son entrée à Poudlard, avait plusieurs fois fait perdre des points à sa maison en raison de ses intérêts trop louches. Vers la fin de sa première année, il s'était laissé embobiner par des amis de son frère Edward et avait tenté de s'introduire dans la réserve de Rogue, pour y dérober un ingrédient particulièrement difficile à trouver... Le redoutable directeur de Serpentard l'avait pris sur le fait, et Serdaigle avait perdu cent points d'un coup. James n'avait pas été renvoyé – Rogue l'avait à la bonne, malgré tout – mais il gardait un souvenir amer des heures de retenue que le maître des potions lui avait infligées, et plus encore de la punition qui l'avait attendu à son retour chez lui. Depuis ce malheureux épisode, il n'avait plus fait beaucoup de vagues, n'avait plus fait perdre beaucoup de points à sa maison – cinq par-ci, par-là, comme tout le monde – mais sa réputation était faite dans sa maison... Et si Ophelia était, comme elle le disait, une fervente Serdaigle, elle avait dû le détester pour ce mémorable forfait. Il lui en reparlerait, un jour, s'il en avait l'occasion... Ils étaient adultes, à présent, et avaient réussi à passer par-dessus des désaccords bien plus violents. Pour l'heure, il resta silencieux, son verre de cocktail tout près de ses lèvres, sans boire, tandis qu'il réfléchissait à tout cela, l'air distrait. Il fut tiré de sa rêverie par le mouvement soudain que fit Ophelia pour placer ses mains sur son ventre. Aussitôt, il se redressa, inquiet. Un souci ? Un problème ? Elle n'avait pas l'air de s'affoler, cependant... Très doucement, elle vint prendre la main de l'ancien Mangemort, et la posa sur son ventre rebondi. James était trop stupéfait pour réagir ; il laissa sa paume bien à plat, un peu effrayé par ce qu'il sentait palpiter en dessous... Jamais il n'avait touché le ventre d'une femme enceinte, et, à vrai dire, il ne trouvait pas cela très agréable. C'était grouillant de vie et de mystère, il ne savait comment dire, mais ce contact lui causait une sorte d'angoisse assez vertigineuse. Il maintenait sa main uniquement pour faire plaisir à Ophelia, mais avait hâte de pouvoir la retirer. Elle lui assura qu'il s'agissait de sa filleule, mais, en sentant les coups de pied, il songea qu'il la préfèrerait lorsqu'il pourrait la voir – et plus encore lorsqu'elle parlerait, raisonnerait, lorsqu'elle serait une véritable personne, car pour lui, un enfant n'en était pas une.

Il fallait dire quelque chose, il le sentait, mais rien ne venait. Il laissa passer quelques secondes de plus, puis ôta lentement sa main et murmura, assez mal à l'aise :

-Eh bien, c'est une agitée...

Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptyLun 16 Jan - 7:17:50

Ses grands yeux bleus levés vers le visage de son ami, la Grecque attendait une réaction de sa part. Un sourire, une grimace, une expression quelconque de joie, de dégoût ou de peur. Mais il n’en était rien. Il restait complètement stoïque, figé alors que sa main était posée, immobile, sur son ventre rond. Pas de caresse ni de réflexe de vouloir l’enlever, c’était totalement étrange. Elle se serait attendu à quelque chose, n’importe quoi. Mais rien du tout, c’était insupportable. Elle n’arrivait pas à s’y faire, et cela se voyait. Les traits de son visage auparavant complètement détendus se raffermissaient pour former une moue à la fois inquiète et déçue. Oui, bon. C’était James, elle devait s’attendre à de la maladresse, à de l’incompréhension, à un malaise. Ça faisait partie du plan et de toute façon, c’est comme cela qu’elle le connaissait. C’est comme ça qu’elle l’aimait, qu’elle l’avait connu et il serait toujours comme ça. Autant le rôle d’un parrain était important durant l’enfance, elle croyait qu’il gagnait en importance avec l’âge. C’est durant son adolescence que la petite aurait le plus besoin de l’Anglais et c’est en prévision de ces moments - où elle n’oserait peut-être pas se confier à ses parents qu’elle aurait besoin de l’oreille, de l’épaule et des maux du ténébreux – qu’Ophelia avait choisi son ami et ancien amant.

Mais tout de même… Il aurait pu au moins faire semblant. Et ne pas se contenter de dire qu’elle était agitée. C’était moche et cliché. Elle aurait préféré qu’il ne dise rien de tout, tant qu’à faire dans le cliché. Ce n’était pas nécessaire et ça la faisait surtout sentir comme une idiote. La brune baissa le regard sur la table un instant et relâcha son étreinte sur la main de James pour la libérer. Ça semblait si désagréable, être là. Enfin, il n’avait probablement pas l’habitude et elle ne pouvait pas lui en vouloir pour ça. La mine un peu basse, Ophelia laissa son ami se replacer convenablement à sa place et combla le vide en prenant une gorgée du liquide bleu. Elle hésita un instant puis se lança, après avoir doucement soupiré :


« Eh bien… On repassera pour la nomination aux Oscars pour le meilleur acteur… »

Ooooh, on se calme, Ophelia. Cette situation ne valait tout simplement pas la peine qu’elle s’en retrouve aigre et frustrée. Ça n’était rien du tout, et ça ne remettait pas du tout en question sa décision d’avoir choisi James pour parrain; elle savait qu’il honorerait cette responsabilité. Saleté d’hormones qui décuplaient ses réactions et sa sensibilité aux trucs complètements idiots. Car elle comprenait totalement son point de vue, mais une partie d’elle aurait vouloir qu’il démontre un peu plus de fierté et de joie. On aurait pu lui dire la température qu’il aurait eu la même réaction. Les joues rosies de honte, la directrice du Bureau des Aurors pris une gorgée de son cocktail et le termina, reposant le verre vide sur la table. La belle se passa nerveusement une main dans le visage et ferma les yeux un instant. Elle avait hâte de retrouver son humeur d’avant, celle où elle pouvait vivre la déception et la désillusion avec un sourire aux lèvres.

« Pardon, James… J’aurais pas dû dire quelque chose du genre, ne… ne t’en offusque pas, je t’en prie. », demanda-t-elle en levant un regard presque suppliant à son ami.

Réflexe oblige, la future maman glissa ses deux mains sur son ventre ferme et le caressa un instant. Il était peut-être temps de rentrer. Elle ne voulait pas être aigre et surtout, elle ne voulait pas que James lui en veuille pour cet échappement. Par expérience, elle savait que lorsque ses sautes d’humeur se pointaient le bout du nez, cela ne devenait que pire. Elle aurait besoin de faire une sieste ou d’aller marcher. Mais elle avait envie de rester avec James… Tiraillée entre ces deux envies, elle marqua une pause et trouva un compromis après une minute de réflexion. Elle leva les yeux vers l’Anglais et tendit sa main dans sa direction pour qu’il vienne la prendre. Elle ne voulait qu'il soit fâché...


« J’ai besoin de changer d’air, pardon… Tu veux bien venir faire un petit tour avec moi? Dans un parc, je ne sais pas trop… On ne se voit pas assez souvent, je veux rester avec toi encore un moment...»

* Si tu n'as pas trop honte de déambuler avec une femme enceinte à tes côtés... *



[Pardon pour les possibles fautes et la syntaxe de merde, il est tard et mes yeux piquent]
Revenir en haut Aller en bas
  • James Kirkby
    • Nombre de messages : 845
    • Age : 47
    • Date d'inscription : 01/01/2008

    • Pensine
      Statut sanguin: Réputé pur
      Baguette magique: Bois de noyer, crin de licorne, 26,5 cm
    James Kirkby
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] EmptySam 17 Mar - 22:26:10

Cela grouillait sous sa main, et cette vie invisible le déstabilisait. Par Merlin... comme il était étrange de sentir vibrer, à travers la peau et le tissu, toute une vie en devenir... James n'osait pas relever les yeux. Il savait que sa réaction avait déçu Ophelia – mais elle aurait dû s'y attendre, elle connaissait sa maladresse presque maladive dans ce genre de moments. Il ne parviendrait jamais à prononcer la bonne parole au bon moment, et devait se contenter de décevants lieux communs... Il s'en voulait de ne pas avoir trouvé de phrase plus gentille, plus personnelle, mieux choisie, mais il avait beau chercher, rien ne venait. C'était la première fois qu'on le mettait ainsi en contact avec la vie, dans tout ce qu'elle avait de plus mystérieux – le mot à lui seul avait de quoi impressionner – et il devait avouer qu'il en était plus déstabilisé que charmé. Bien sûr, cela avait quelque chose de fascinant ; jamais, auparavant, il n'avait réellement eu conscience que les bébés étaient vivants avant de naître, et il s'en rendait compte à cet instant ; cela suscitait en lui toute une série de questions qu'il n'oserait jamais poser à personne. Comment pouvait-on être vivant sans même en être conscient ? Conservait-on quelque part la trace de ces neuf mois ? Les foetus retiraient-ils quelque plaisir des caresses qu'Ophelia leur donnait en passant sa main sur son ventre ?

Et puis non, il n'y avait rien à faire : c'était trop étrange. Depuis toujours, l'étrange le déconcertait, et cela expliquait sa médiocre réaction. Par égard pour Ophelia, il ne s'empressa pas de retirer sa main lorsqu'elle lâcha son poignet, mais il s'efforçait de ne pas prêter attention aux soubresauts qu'il sentait. Après quelques secondes, il ôta enfin sa main, en s'efforçant de sourire – mais la jeune femme n'était pas dupe, et, s'il ne comprit pas à quoi elle faisait allusion en parlant d'un certain Oscar, le ton déçu ne pouvait lui échapper. L'air confus, il reprit son verre, et termina d'une gorgée le peu de liquide qui s'y trouvait encore avec le glaçon devenu minuscule. Les excuses d'Ophelia suivirent de près sa remarque, et le jeune homme assura, en souriant, que ce n'était rien. Il hésita quelques instants, puis, sans regarder la future mère, murmura :


-C'est la première fois que ça m'arrive. Je n'imaginais pas...

Il n'acheva pas, la gorge nouée. Avec une espèce d'angoisse, il venait d'imaginer sa propre mère enceinte – de lui ? – et de se demander si son père avait jamais pris la peine de passer sa main sur le ventre rond pour une caresse à sa progéniture. Thomas n'avait probablement jamais accompli ce geste de tendresse ; il n'avait jamais fait preuve de beaucoup d'affection pour ses trois fils, même s'il en avait évidemment éprouvé. Lorsqu'il s'essayait aux démonstrations ordinaires de l'amour paternel, elles sonnaient faux et gênaient tout le monde. Au moins, James savait d'où lui venait son incapacité à exprimer ses sentiments... C'était une affaire de famille. Cela ne signifiait pas que l'on ne ressentait rien, il espérait qu'Ophelia le comprenait...

Comme il cherchait quelque chose à dire pour relancer la conversation, la jeune femme le devança, en proposant de faire une petite promenade. Un peu inquiet, il jeta un regard machinal vers son ventre : comment pouvait-on marcher dans cet état ? N'allait-elle pas tomber de faiblesse s'ils se promenaient – et laisser à un James démuni le soin de la secourir ? Le repenti tâcha de faire fi de ces questions, songeant qu'elle devait tout de même savoir ce qu'elle disait – après tout, c'était elle qui était enceinte, pas lui... Avec un sourire plus naturel cette fois, il répondit :

-Volontiers... Si tu veux, nous pouvons transplaner jusqu'à Hyde Park, il y fera plus frais que dans la rue...

Pouvait-on transplaner lorsqu'on était enceinte ? Il ne se souvenait pas d'en avoir entendu parler lors de ses leçons de transplanage, mais avait-il correctement écouté ? Encore ces maudites questions... Jamais il n'aurait cru que la grossesse puisse susciter tant d'interrogations chez lui. Il devait avoir l'air d'un sacré idiot. Un peu contrarié par cette idée, il se leva, déposa quelques pièces de monnaie sur la table – de quoi payer largement l'addition, plus un pourboire pour le petit serveur – et offrit son bras à Ophelia. Après quelques pas, poussé par une envie soudaine, il planta soudain un baiser sur sa joue. Pour rien, pour la remercier, pour se faire pardonner. Lui aussi, la grossesse le rendait sentimental.

Revenir en haut Aller en bas
  • Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé]   Éclaircies à l'horizon [98/99][PV James][Terminé] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Miroir du Riséd :: Hors-Jeu :: Archives :: Années passées-