Lettre à Alan Desoya, début du mois de Juin. L'enfant est encore à l'hôpital et remercie Alan pour le cadeau et la lettre qu'il lui a envoyé.

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"Octobre 2000

A Alan Desoya


A la réception de la gazette du sorcier ce matin, je suis tombée sur une photo de toi et sur l’article concernant ta potion de régénération mémorielle. Je voulais d’abord te féliciter pour cette prouesse ! Bon, je t’avoue que j’ai pas tout saisis… Mais j’ai compris à quoi servait cette potion et surtout, j’ai appris que tu avais perdu la mémoire. Ca t’est arrivé pendant ton accident de moto ? Tu avais oublié quoi ? Tu dois t’en souvenir maintenant, grâce à ta potion, non ? En tout cas, toutes mes félicitations, tu es vraiment grandiose ! (Et très beau en plus !)

J’en profite pour t’envoyer de mes nouvelles, ce que j’aurais dû faire il y a bien longtemps… Mes vacances d’été n’étaient pas aussi mouvementées que je l’espérais. Au contraire, elles étaient longues et moroses, rythmées par des contrôles à Ste Mangouste. Pour passer le temps, ma maman m’a apprit à tricoter comme les moldus. J’ai essayé de faire une écharpe noire et or, mais je ne suis pas très douée. Mais je me suis découvert une autre passion. Enfin, je ne sais pas si on peut appeler ça comme ça, mais en tout cas, ça m’a fait passer le temps : la lecture. Tu n’imagines pas le nombre de livres que j’ai lu en deux mois ! Au début, je lisais des livres d’aventure, enfin, je les commençais sans jamais les finir… Puis j’ai piqué en secret les livres de mon frère (même s’il s’en fiche sûrement, puisqu’il n’est plus à Poudlard), et j’en ai feuilleté quelques uns, surtout ceux de potions et de métamorphoses. Je ne pensais pas qu’il existait autant de potions ! Et tu en ajoutes encore à la liste ! Du coup, en cours avec Miss Byrne, je me débrouille bien mieux que les deux dernières années. C’est plutôt cool !

Le point noir, c’est que je n’ai pas touché à un seul balai depuis bien longtemps… Je regarde les autres voler, et je reste clouée au sol… C’est triste, mais c’est la vie.

Oh, il faut que je te raconte un truc ! L’autre jour avec Caleb (un ami de chez Poufsouffle, mon nouveau camarade préfet ! Je l’aime bien, il est très gentil et il me fait bien rire !), on a été dans la salle de bain des préfets tous les deux. Mais pas genre « amoureux » à se faire des bisous tout nu hein ! Nous, on a fait comme si on allait à la piscine. Enfin bref, il m’a parlé des animagus. Tu connais ? Je pense que oui. Et depuis, je n’arrête pas d’y penser ! J’aimerais tellement me transformer en animal… Un oiseau serait le top ! Un colibri par exemple ! C’est petit et rapide, comme moi ! Mais je n’y crois pas vraiment. Il parait que seuls les plus grands sorciers y arrivent. J’ai fouillé un peu à la bibliothèque, et il parait qu’il n’y a qu’une poignée d’animagus déclarés au ministère de la magie. Je me demande combien il y en a en tout, et surtout, ce qu’on risque quand on ne se déclare pas. En tout cas, cette idée est devenue un rêve. Peut-être qu’un jour, je serais assez douée pour me transformer. Et puis, avec ce qu’il se passe en ce moment à Poudlard, ça passerait inaperçu !

Car ici, il se passe des choses étranges… Je le sens. A commencer par Nikolaï. C’est un ami chez les Serpentard qui, entre autre, m’a sauvé la vie lors de la commémoration. Mais depuis, il agit bizarrement. Je ne sais pas si ce n’est qu’avec moi ou si c’est avec tout le monde, mais en tout cas, c’est étrange. Chaque fois que je parle de la commémoration, il se renferme sur lui. Comme si… Enfin, je ne sais pas, j’ai commencé à m’imaginer toute sorte de chose. Comme je n’étais pas consciente de ce qu’il se passait autour de moi lors de l’attaque et qu’il est resté à mes côtés tout du long, je me dis qu’il s’est peut-être passé quelque chose à ce moment là. Ca me fait un peu flipper.

Et il n’y a pas que Nikolaï ! Akiko aussi est bizarre. A bien y réfléchir, ça fait un bout de temps qu’elle est comme ça. Je ne sais pas comment la décrire. Renfermée serait peut-être le mot le plus juste. Et elle a l’air souvent triste. Quand on parle toutes les deux, ça a l’air d’aller. Mais parfois, quand je la croise dans les couloirs, elle semble psychologiquement absente. Vide… Même Aely (une autre serpentarde, plus jeune que moi) semble différente ! A croire que tous les gens que je côtoie deviennent étranges. Je porte peut-être malheur.

Mais le pire dans tout ça, c’est que je n’ose pas leur demander ce qu’il y a. Ce sont sans doute des problèmes personnels ou inavouables, et je ne sais pas vraiment comment m’y prendre. Je ne veux pas passer pour la curieuse de service qui a besoin de connaître tous les ragots de l’école pour vivre. C’est vraiment pas mon genre… je me dis que si ces personnes voulaient se confier à moi, elles le feraient. Donc je me contente d’être là, au cas où. Et, dans le cas d’Akiko, de la faire sourire quand j’en ai l’occasion. Je ne suis pas terrible, dans le rôle d’amie.

Olà, j’ai beaucoup parlé de moi ! Stop maintenant, à toi ! Je veux tout savoir ! Parles-moi de tes examens de début d’année. Tu les as réussis ? Je n’en doute pas, mais je demande quand même, au cas où ! Tes vacances aux Etats-Unis étaient bonnes ? Tu as une petite amie ? Tu penses que tu vas inventer d’autres potions prochainement ? Tu me parlais de « choses de conséquences » dans ta dernière lettre. Quelles sont ces choses ? Tu as entendu parler de Rusard et de sa potion Vitmagic ? La rumeur comme quoi il est encore plus désagréable et mauvais qu’avant est vraie, je peux te l’assurer (oui, ça sent l’expérience !). Comment s’est passé ta rentrée ? Tu as retrouvé tes amis ? Tu n’as pas fait d’autres séjours à Sainte Mangouste en tant que patient, j’espère !

En bref, donnes-moi de tes nouvelles.

J’espère qu’on se verra vite. Cette année, j’ai l’autorisation de me rendre à Pré-au-Lard, je tiendrais informé des jours de sorties, au cas où tu serais libre à ce moment-là pour une bierraubeurre ou un chocolat chaud, selon le temps.

En attendant, je compte sur toi pour prendre soin de toi et pour réussir tes études. Tu seras un grand médicomage, je n’en doute pas. Et je serais fière de dire « Je connais personnellement Alan Desoya, c’était un Poufsouffle, comme moi ! » quand tu seras célèbre ! C’est tout le mal que je te souhaite !

Je finirais cette lettre par un grand merci, pour ton magnifique dessin, que j’ai décroché du mur de ma chambre où il a passé l’été pour le remettre dans mon dortoir, au dessus de mon lit, mais aussi et surtout pour ton soutien et pour ta présence. Je t’envoi pleins de bisous et te joins un petit quelque chose. Je ne sais pas dessiner aussi bien que toi, mais j’ai d’autres talents !

A très bientôt j’espère !




[La lettre est accompagnée d'une boite jaune rayée noire (ou noire rayée jaune, au choix) , faisant penser directement aux Poufsouffles. A l'intérieur, une boite à bijoux (et dans la boite, une boite) est soigneusement entreposée. Elle renferme un bracelet fait mains composé de plusieurs petites perles et d'une pierre plate noire. Sur celle-ci est gravé "Pouffy Power" entre deux petits coeurs. Un mot l'accompagne : "Pour te porter chance".]