A l'endroit le plus incongru de tous... (pv) TERMINE

(J'espère que cela te va ^^)

La cabane Hurlante. On racontait mille et une choses à son sujet, et ce depuis sa première année. Curieusement, en ce tout début de Mai, le jeune étudiant, peu d'humeur à aller vagabonder avec des amis après sa troisième mésaventure sur le chemin de Traverse, était allé seul se prommener dans le charmant petit village de Pré-Au-Lard. On était Lundi Matin, une jolie matinée qui commençait bien, un jour comme les autres qui défilait sous ses yeux noirs vifs et attentifs. Il avait besoin de se vider la tête, et rien de mieux pour cela que d'aller faire un petit détour dans Pré-Au-Lard, en dépit des souvenirs qui hantaient toujours cette contrée. Alan verrait toujours ce village dévasté, les mangemorts qui faisaient leurs rondes, le passage secret dans le Bar des Trois Balais... mais il y avait d'autres souvenirs, beaucoup plus heureux, eux. Ceux de quatrième année, la bataille de boule de neige magique dans Pré-Au-Lard avec des confrères de toutes les maisons confondues, au côté de Patrick, les rires, la douce odeur éternelle de Honeyducks, Zonko la source inépuisable en accessoires de mauvaises farces, les Bièreaubeurres... il sourit légèrement. Pour lui, au final, Pré-Au-Lard, c'était le passé et le présent étroitement liés, sans les moindres connotations négatives, juste un tableau idyllique qui survivait aux affres du monde. Un petit paradis d'ailleurs étrangement fréquenté en cette heure, les vacances n'étaient pourtant pas encore là...

"Puis on raconte d'étranges choses qui seraient survenues ici... je l'ai vu dans les journeaux d'il y a plusieurs mois... la marque des Ténèbres y aurait été appercue ! Comme quoi le mal rôde vraiment partout..."

Il avait revêtu une simple et légère chemise noire avec des manches aux trois-quart, au niveau du coude, portant un pantalon noir en coton très simple et très solide, n'ayant pas eut le courage de garder son uniforme de l'UMA face à la très proche bouffée de chaleur de l'après midi, mais là la température était encore douce et supportable, à cette heure matinale et précoce de la journée. L'étudiant était assez détendu en ce moment, il avait eu son lot d'ennuis récemment et savourait cette douce accalmie alors que sa potion en était vers la fin de sa composition. Bientôt, il tenterait le rituel des animagi. Bientôt, il serait plus fort, plus rapide et plus agile, plus attentif. Son regard se porta alors face au bâtiment qui se dessinait lentement devant ses yeux, esquivant d'extrème justesse des passants pressés des ruelles de Pré-Au-Lard. Ce lieu le fascinait, autant par son aspect morbide et sinistre que par sa réputation digne de la pire des maisons hantées, avant un passage secret liant Poudlard depuis les racines du Saule Cogneur fou à Pré-Au-Lard avec cette cabane dont les hurlements faisaient bondir les aventuriers un peu téméraires pour s'y aventurer. Mais voilà bien des années qu'elle était silencieuse, et Alan dût admettre la tentation qu'elle représentait à explorer. Perdu dans ses passées, il ne fit nullement attention où il mettait ses pieds et percuta de plein fouet quelqu'un qui avait coupé sa route brutalement, se retrouvant rapidement à terre tout en marmonnant, un peu sonné sur le moment :

- "Cela devient de plus en plus dangereux de sortir en ville maintenant... j'suis désolé..."

Une petite foule s'aglutinait déjà autour de sa "victime" involontaire et de lui, avec maints chuchotements et jacassements pareils à ceux des pies ou des corbeaux, et quand Alan redressa son regard pour proposer son aide et s'excuser, il se figea un moment : eh merdum, fallait forcément qu'il bouscule un des grands de la société... une auror et pas des plus banales à première vue ! Mortifié en plus d'avoir bousculée une dame de la gente féminine, il s'excusa platement, jamais vraiment à son aise avec quelque forme d'autorité que ce soit :

- "Oh je suis vraiment confus ! J'aurais dû faire attention... tout va bien madame ?"

Ben faut dire que la dernière fois qu'il avait vu un auror, c'était lors de son agression dans l'Allée des Embrumes, et qu'il l'avait limite engueulée lors de l'interrogatoire tant il était frustré, las et nerveux, amnésique de surcroit. Lavande avait été la chercher en même temps qu'un médico... heureusement ce n'était pas elle, mais bon, on dit bien que les murs ont des oreilles... cette phrase de son prof de magie noire le frit frissoner de l'intérieur, et il priait pour ne pas avoir d'ennuis alors qu'il n'en cherchait même pas cette fois !

Sécuriser le périmètre, finir tout ça le plus rapidement possible, rentrer au Ministère, établir le plan final avec les Aurors, faire signer le plan final par Mark, rentrer à la maison, se préparer, se faire belle et finalement... Finalement, se rendre à Poudlard pour la cérémonie. Mais cela ne s'arrêtait pas là. Il resterait ensuite à s'assurer que tout allait bien, superviser ses troupes, veiller au bon déroulement de la soirée, s'assurer que tout le monde soit parti et que les étudiants soient tous dans leurs dortoirs avant de FINALEMENT pouvoir partir, rentrer chez elle et dormir. Dormir... Cette seule idée était amplement suffisante pour motiver la Directrice du Bureau des Aurors à continuer sa journée qui, malheureusement, venait tout juste de commencer. Elle avait cependant débuter sur une bonne note; son homme l'avait laissée dormir, en lui laissant une note qu'elle n'avait pas besoin de rentrer au bureau ce matin et qu'elle pouvait aller directement s'occuper de Pré-Au-Lard. Ce qui lui laissait une bonne heure de sommeil de plus.

Il était dix-heure trente et Ophelia venait tout juste de finir de faire toutes ses vérifications et d'instaurer quelques sorts de bouclier ici et là. Le son de ses talons hauts rouges résonnait dans la Cabane Hurlante alors qu'elle en faisait sa tournée. Quelques incidents s'étaient déjà produits ici, même récemment, et, étant donné qu'il s'agissait d'un portail vers le terrain de l'école, elle devait s'assurer que le raccourci était bien scellé. La jeune femme avait opté pour une robe plutôt estivale, d'un rouge profond, cintrée juste sous le buste et légèrement volante. On avait prévu de grandes chaleurs pour l'après-midi et elle s'était préparée en conséquent.

La Grecque se dirigea d'un pas lent vers la sortie, son regard bleuté se posant sur le village à travers l'une des fenêtres brisées de la Cabane. Il lui restait encore une heure ou deux avant de devoir se rendre au Ministère, autant en profiter. Un fin sourire aux lèvres, la brune ouvrit la porte de la Cabane et, les yeux levés au ciel, se dirigea d'un pas presque dansant vers le village.

Jusqu'à ce qu'elle retrouve sur son divin popotin, sans trop savoir comment cela s'était passé. Une petite foule se resserra autour d'elle alors qu'elle était encore sous le choc de la chute, retenant un juron bien placé. On lui tendait un bras ici et là, mais à vrai dire, sa seule inquiétude était le bien-être de la personne qu'elle avait frappée. Mais qu'est-ce qu'elle avait, à être aussi tête en l'air? La Directrice du Bureau des Aurors se redressa gracieusement, assurant à sa bonne dizaine de sauveurs qu'elle n'était pas blessée, et attendit que les gens reprennent leur chemin avant de s'avancer vers le jeune homme qui lui adressait ses excuses. Elle lui sourit finement et déposa doucement sa main sur son épaule.

« Ne vous en faites pas, monsieur. Je suis plutôt solide. Vous, ça va? J'étais tout aussi distraite que vous, apparemment. »

La Grecque tendit sa main vers celle de son interlocuteur et la serra, son regard balayant malgré elle le corps de celui-ci à la recherche de quelconque trace de sang ou de blessure. Mais tout semblait être à sa place..

« Ophelia Benson, enchantée. Et encore une fois, je suis désolée pour la chute, je suis tellement maladroite... »

Ses yeux noirs décourvrirent lentement une silhouette féminine assurément adulte qui était tombée tout comme lui, voyant encore un peu flou sous le choc, mais il finit par la distinguer plus précisément dans ce maëlstrom désagréable d'agora et de couleurs : jeune, mais un peu plus âgée que lui, une femme de toute beauté, même un grand imbécile comme lui qui restait sctoché sur un amour du passé devant bien l'admettre, elle était brune et portait une robe très classe, très chic et sans aucun doute de bonne gamme, d'un rouge safrané très élégant et très féminin. Son sourire le rassura un peu bien qu'il fut surprit quand elle posa sa main sur son épaule avec douceur pour le rassurer, très peu habitué à ce geste chaleureux et qui n'allait pas vraiment avec l'image qu'il s'était faite des aurors avec comme modèles Mac Carter ou Maugrey Fol Oeil, respectivement cette année et en début de quatrième année chez les noirs et or de Poudlard, la voix était tout aussi rassurante, bien qu'implicitement reflétant la puissance de son interlocutrice :

« Ne vous en faites pas, monsieur. Je suis plutôt solide. Vous, ça va? J'étais tout aussi distraite que vous, apparemment. »

Alan mit quelques temps à répondre, ses vifs yeux noirs acérés essayant de poser un nom sur ce visage qu'il avait très certainement vu quelque part dans les journeaux il y a un certain temps, avant de lancer avec un léger sourire et une grande chaleur rassurée dans sa voix :

- "Pas de casse de mon côté non plus, je vous rassure ! Je suis très souvent dans la lune en ce moment... puis avec tout ce monde, ce n'est guère facile de se frayer un chemin sans risquer un accident !"

Il riait légèrement, bien qu'admettant tout au fond de lui qu'elle était plus forte qu'elle ne semblait l'être au premier coup d'oeil... avant qu'il ne tilta qu'elle était sortie de la Cabane Hurlante comdamnée depuis des années, enfin au moins depuis trois ans, et qu'il se demanda ce qu'elle avait bien pu y faire, sinon elle était de la sécurité, au vu de la Commémoration qui s'annonçait doucement. Alan n'avait eu aucune envie de s'y rendre, mais il avait promit à Lavande d'y aller, donc il s'y rendrait le soir venu, et ainsi rendrait aussi une visite bien attendue à sa démoniaque soeur cadette des sang et or, cela lui changerait l'esprit. Il était encore éreinté de ses ennuis avec le prof de magie noire et Honor, mais de meilleure humeur, écoutant la suite des paroles de l'adulte :

« Ophelia Benson, enchantée. Et encore une fois, je suis désolée pour la chute, je suis tellement maladroite... »

Il se figea l'espace de micro-secondes en entendant le nom, la lumière divine daignant enfin toucher son cerveau quelque peu sonné et sa mémoire capricieuse à ses heures : Ophelia Benson ! Une grande auror, la grande supérieure du service des justiciers de pourpre, qui aurait fait partie de l'Ordre du Phénix. Une auror... était-ce une immense chance ou un profond malheur dans sa situation. Puis il se ressaisit en songeant avec force dans son esprit :

"Reprend toi, mon vieux, t'as rien à te reprocher à ce que je crois, elle n'est pas à ta recherche comme ce mercenaire pourpre... mais elle risque de se demander ce qu'il se passe si continue longtemps à débattre avec moi, ta voix intérieure. Secoue toi bon sang, n'oublie pas le sens des politesses, m'enfin !"

Il finit par se détendre un peu tout en se redressant lentement, sa grande silhouette élancée de jeune étudiant aux cheveux bruns courts toujours en bataille se dressant à nouveau avant de saluer avec un grand respect et toute la chaleur possible dans sa voix :

- "Alan Desoya, de même. Je vous en prie, j'aurais dû moi-même faire attention... mais j'ai été surpris par tout ce monde au petit village, je sais qu'il y a la commémoration, mais quand même c'est impressionnant vous ne trouvez pas ? Je me demande si Poudlard va pouvoir contenir tout le monde..."

Il ne voulait vraiment pas se mettre un auror à dos, alors qu'il avait juré de bien se conduire et de tout faire pour être un honnête sorcier, neutre politiquement, civil et responsable, et devait admettre être tout aussi curieux de découvrir la mystérieuse Cabane Hurlante que de discuter un brin avec une Auror... en dehors du contexte professionel, pas comme la dernière fois dans l'Allée des Embrumes après son agression >_< Il lança alors avec une curiosité tangible tout en regardant de nouveau la maison hantée si fameuse dans le petit village :

- "C'est vrai qu'il y a un passage secret dans cette cabane folle ? Du temps que j'étais encore élève à Poudlard, y avait une rumeur comme quoi... mais personne n'était assez fou pour oser s'approcher d'un pouce du Saule Cogneur, ou si peu qui en sont restés entiers..."

La Grecque fut aussitôt rassurée de l'entendre dire qu'il était en bon état. Quelque chose aurait pu échapper au regard perçant de l'Auror. Mais il n'en était rien. Quelques minutes et le choc serait passé. La jeune femme hocha doucement la tête; c'est vrai qu'il y avait beaucoup de gens dans le village aujourd'hui, et c'était bien normal. Ophelia avait reconnu quelques grands de la société magique dans le village, en plus de quelques centaines de touristes et d'étudiants à la fois de Poudlard et de l'Université Magique. Cela promettait. Et en voyant tout ces visages, elle n'eut plus besoin de remettre en doute la nature de sa mission; elle devait s'assurer que tout ce beau monde pouvait profiter de la soirée sans aucun accrochage.

Ophelia remarqua la surprise dans les yeux du jeune homme lorsqu'elle lui dit son nom. Visiblement, il venait tout juste de la replacer. Ces situations la mettaient toujours un peu mal à l'aise. Son statut de célébrité était encore tout récent, à ses yeux. Un peu plus d'un an plus tôt, elle était traquée par le Ministère et vue comme une hors-la-loi. Aujourd'hui, elle faisait elle-même partie dudit Ministère et dirigeait même les opérations qui lui auraient valu Azkaban dans le passé. C'était donc toujours avec surprise qu'elle se retrouvait à être reconnue dans la rue, félicitée, et même d'entendre des rumeurs qu'on avait instauré un fanclub pour elle. Cette dernière pensée la faisait toujours sourire. À vrai dire, elle ne savait pas trop de ce qu'elle avait de si spécial. Elle était jolie, certes, et pratiquait un métier tout à fait non conventionnel pour une femme. Mais il n'y avait pas de quoi en faire tout un plat!

La Directrice sourit sincèrement à Alan en le voyant se détendre un peu et l'observa un peu plus en détail. Il était mignon, le genre qu'elle aurait zyeuté innocemment du temps de ses études à l'UMA. Pas de ceux qui lui arrachait l'âme tant ils étaient à croquer, mais qui captivaient son attention, qui la faisaient sourire. En plus, il lui semblait bien gentil.

« Oui, tu as bien raison, Alan. Mais ne t'inquiète pas, tout devrait bien se dérouler, j'y veille depuis déjà quelques semaines. »

Ophelia rit doucement à la question qu'il lui posa par la suite. Elle voyait dans ses yeux cet éclair de curiosité, ce désir de tout savoir. C'était attachant. La Directrice repassa rapidement son horaire de la journée dans sa tête et se retourna un peu vers la Cabane qu'elle avait barricadée d'un sort de protection.

« Oui, c'est bien vrai. Si tu veux, je peux te montrer. Mais tu ne dois dire à personne que je t'ai emmené là, je n'ai techniquement même pas le droit de te laisser t'en approcher. Malheureusement, le chemin sera bloqué dès que j'aurais quitté, la Cabane est sous un enchantement que je viens tout juste d'incanter. Alors... Ça te dis? »

La Grecque fit quelques pas en direction de la porte de la Cabane et se retourna à nouveau vers Alan, lui adressant un clin d'oeil joueur et malin. Il n'y avait rien de mal à montrer le mythique passage secret à un étudiant, surtout s'il serait scellé tout de suite après.

« Oui, tu as bien raison, Alan. Mais ne t'inquiète pas, tout devrait bien se dérouler, j'y veille depuis déjà quelques semaines. »

Alan appréciait ce calme qui irradiait de l'auror, en même temps que cette vague de sympathie réciproque. Il sentait bien qu'elle l'observait aussi attentivement qu'il l'avait fait réciproquement à son égard un peu plus tôt, quand il s'était redressé du point de chute. Maintenant, toute l'agitation était passée et la foule, certes encore très présente, était relativement diffuse près de la Cabane Hurlante et se glissait lentement vers la sortie en direction de Poudlard du village, ou continuaient leurs comissions sans le moindre égard pour ceux qui voulaient simplement profiter du paysage ou du calme habituel du petit village presque champêtre. Il fixa ses yeux noirs dans ceux de son interlocutrice sans la moindre animosité, juste de la chaleur et de la sympathie bien évidente, surprise, devant le fait de se trouver devant une auror aussi célèbre, élégante, digne et surtout plus chaleureuse que prévu, et il répondit en toute franchise de sa voix naturellement chaleureuse et agréable :

- "Je l'espère, c'est un grand évènement quand même, Poudlard a très rarement ouvert ses portes ainsi, surtout après les Années Noires... les élèves seront contents de voir du monde extérieur je pense. Je compte m'y rendre aussi, j'ai promis à une amie de l'UMA d'y aller avec elle, en dépit des quelques mauvais souvenirs qui hantent l'endroit... au fond, c'est pas une mauvaise idée ! Il faut que les gens voient une Poudlard rayonnante comme le haut lieu d'éducation, de savoir et d'honneur qu'elle représente ! Mais vos propos me rassurent, surtout avec les récents ennuis, mineurs certes, qu'il y a eut dans la région..."

Il eut un sourire chaleureux et rassurant, bien qu'il repensait à son agression sur l'Allée des Embrumes, celle du mercenaire pourpre comme celle des brigands du gang détenant son ancienne amie Honor, miraculée déchue de la Boucherie de Poudlard qui à présent était engluée à la vie dans les rues, sans qu'il ne puisse faire quoi que ce soit pour l'aider, et réduite à faire des tâches plus déshonnorantes les unes que les autres, un peu surprit quand Ophélia changea de sujet et lui proposa, après un éclat de rire surprenant mais très agréable dans le fond :

« Oui, c'est bien vrai. Si tu veux, je peux te montrer. Mais tu ne dois dire à personne que je t'ai emmené là, je n'ai techniquement même pas le droit de te laisser t'en approcher. Malheureusement, le chemin sera bloqué dès que j'aurais quitté, la Cabane est sous un enchantement que je viens tout juste d'incanter. Alors... Ça te dis? »

L'éclat malin et joueur qui brillait dans les yeux de l'auror féminine très atypique plut immédiatement à l'étudiant, la jeune femme remontant tout de suite dans son estime pourtant difficile des autorités et des figures des adultes endurçis. Elle se tenait juste devant l'élément qui avait tant représenté de sa curiosité et de son avidité de découvertes inconnues dépassant l'ordinaire simple et terne des choses, tentatrice au possible, et Alan, surprit mais enthousiasmé au possible, répliqua avec un ton joyeux et ne masquant rien de son joyeux étonnement :

- "Vraiment ? Vous feriez cela ? Wahou ! Là je ne peux pas refuser une telle proposition, et comment que cela me dit ! Vous pouvez compter sur mon silence le plus complet sans la moindre hésitation, je vous en donne ma parole !"

Il était étudiant, certes, mais encore dans sa dix-neuvième année, avec ses moments sombres et trop matures et ses moments plus joyeux, joueurs et plus gamins, mais Alan aimait s'amuser par moment, se dégourdir l'esprit et les jambes, alors une virée dans l'obscure et mystérieuse Cabane Hurlante, vous croyez bien qu'il était très motivé de découvrir l'intérieur, ce qu'il en était vraiment entre la rumeur et le fait, surtout avec l'autorisation et en compagnie d'une très sympathique auror, et délicieusement atypique et ouverte qui résorbait un tout petit peu sa méfiance naturelle envers les autorités, il était étrangement à son aise à discuter avec elle, son ton familier et son tutoiement le rassuraient, bien qu'il gardait le vouvoiement justement présentement en marque d'estime et de respect, avec le ton chaleureux qui va avec. Il s'approcha donc un peu d'elle et de l'entrée, un sourire enchanté aux lèvres, ravi de l'opportunité qui lui était offerte ainsi que par l'idée de faire un peu plus connaissance avec cette si gentille auror, si ouverte et si différente aussi !

Les étoiles qu’elle avait trouvées si attendrissantes dans les yeux de son interlocuteur se firent encore plus brillantes lorsqu’elle lui proposa de visiter la Cabane Hurlante en sa compagnie. Cela fit sourire l’Auror. Elle connaissait très bien le mythe et le mystère qui entourait cet endroit aussi lugubre qu’attirant par sa réputation et les mille et une histoires qui circulaient à son sujet. Elle avait déjà était adolescente, elle s’était déjà surprise à regarder la Cabane d’un air rêveur lors de visites à Pré-Au-Lard. Et elle avait déjà entendu des cris et des voix s’échapper de ses murs de bois moisi. C’était donc avec un grand plaisir qu’elle avait accepté sa première mission dans cet endroit il y avait un peu plus de deux ans, alors qu’elle venait tout juste de commencer au Ministère Anglais après avoir été Grèce. Elle se souvenait très bien de la moiteur de ses mains alors qu’elle avait poussé la porte grinçante la première fois. Elle se souvenait de la petite voix qui lui chuchotait que quelqu’un était là avec elle. Du frisson le long de son dos. De l’illusion d’un souffle froid donc sa nuque.

La jeune femme hocha simplement la tête lorsqu’il lui promit qu’il ne dirait rien. Elle avait confiance en lui. Il avait l’air beaucoup trop heureux pour refuser et il semblait assez intelligent pour comprendre que si l’endroit était sous verrou, c’était pour une bonne raison. La Grecque s’avança en direction de la grande porte de bois et y pointa sa baguette avant de murmurer une courte phrase en grec. Un grand dôme bleuté apparu devant leurs yeux pour un instant avant de complètement disparaitre. Elle posa sa main sur la poignée de la porte et la tourna avant de pousser le lourd bois, le métal qui la soutenait au mur grinçant bruyamment. L’Auror laissa l’étudiant entrer d’abord puis, après avoir jeté un dernier coup d’œil derrière elle – simplement par précaution – elle referma la porte et protégea l’endroit du même sort qu’un peu plus tôt. Ainsi, personne ne pourrait entrer pendant qu’ils étaient là pour se glisser dans le passage secret une fois qu’elle serait partie.

Ophelia resta silencieuse, son regard d’azur balayant l’endroit une énième fois. Elle était si sombre malgré la lumière du soleil qui perçait le tissu rance de vieux rideaux déchirés des fenêtres brisées. Chaque pas faisait craquer le bois du sol. On pouvait voir d’un côté un grand escalier qui montait jusqu’au deuxième étage. Celui-ci n’était plus vraiment sécuritaire, on pouvait voir quelques trous au plafond. Tout prêt d’un foyer condamné, on voyait un siège renversé sur son dossier et un très vieux tapis. On pouvait aussi remarquer quelques bouteilles d’alcool vides et quelques mégots de cigarette, qui semblaient dater d’au moins un an ou deux.

L’Auror laissa Alan profiter du moment et marcha le plus silencieusement possible vers les escaliers, s’asseyant à leur base. Ce n’était pas à tous les jours que l’on pouvait visiter la Cabane Hurlante.

« Si tu as des questions, n’hésite pas, je suis là. » , ajouta-t-elle d’une voix cristalline.

Pour vous représenter la joie d'Alan quand il pénétra dans ce sanctuaire interdit durant tant d'année, imaginez le comme un fidèle croyant qui retrouverait la Tour de Babylone des légendes moldues perdues, intacte et grimpant vers des cieux encore méconnus, effrayants mais attirants aussi... bon, dans l'image inversée bien entendu, puisque préciséments ils DESCENDAIENT vers des profondeurs totalement inconnues pour lui. Observant aussi l'attitude de l'auror, il lui fit remarquer avec chaleur et amusement :

- "On dirait presque que vous connaissez la maison... vous y êtes venue souvent ? La seule fois de ma scolarité que j'ai relevé le défi du Saule, j'ai fini à l'infirmerie, alors forcément cela décourage immédiatement..."

Il eut un léger rire avant de se crisper un peu, toujours endoloris par ses tout récents ennuis sur le Chemin, mais il n'en avait parlé à personne, trop effrayé, il devait l'avouer par le meutrier qui avait faillit écourter ses jours après avoir tué quelqu'un sous ses yeux, Alan ayant vu la scène involontairement à cause du comportement intriguant du type, et il devait reconnaitre qu'il avait eu les chocottes, surtout quand ses délires dûs à la troisième étape du rituel récemment amorcés. Il n'avait bu sa potion que très récemment et déjà il était envahi, c'est dire. Mais très vite il reprit de sa bonne humeur joviale en descendant avec abilité l'escalier branlant.

« Si tu as des questions, n’hésite pas, je suis là. »

Il la regarda avec un air gentil et amusé, avant de commenter tout en prenant appuit sur l'un des dossiers des vieux fauteuil, pointant du regard les éléments qu'il relevait :

- "Pour ce qui concerne ce lieu, il a été visité récemment, pas vrai ? Au vu de l'état des bouteilles et des restes de cigarettes... puis quand j'ai touché ce meuble, le niveau de poussière dégagé n'est pas assez épais pour dépasser les deux trois ans d'âge avant un récent, mais imparfait nettoyage... puis ces restes de journeaux, ils datent d'il ya trois ans d'après ce bout calciné de la Gazette jeté dans les fagots éteints..."

Il voulait aussi un peu mieux connaître l'auror, la juger, la "tester" pour savoir si, comme il en avait l'agréable impression, elle méritait sa sympathie chaleureuse ou sa méfiance. Voir s'il pourrait poser un zeste de sa confiance en elle ou pas vis à vis de certaines choses et demander son avis sur des points préoccupants... mais pour l'heure il resta dans le sujet de sa fascination, la maison hurlante en elle-même :

- "Cela fait combien d'années qu'elle est restée aussi silencieuse ? Je me le demande... ainsi que ce qui pouvait crier ces affreux hurlements... car moi j'ne crois pas à la thèse du fantôme frappeur ou du poltergeist, je spécule peut-être un peu, mais je pense que quelqu'un criait ces hurlements, pour une raison que j'ignore encore... et qu'il vaut mieux sans doute que j'ignore je pense."

En fait, rien qu’à le voir, l’Auror aurait pu deviner qu’il allait lui poser tout plein de questions, elle n’aurait même pas eu à le lui proposer. À peine eut-elle fini de lui dire qu’elle accepterait de lui répondre qu’il commença son interrogatoire. Mais cela lui faisait bien plaisir de lui répondre. Après tout, elle s’était posé ces mêmes questions si souvent, maintenant qu’elle en connaissait les réponses, il était presque égoïste de tout garder pour soi. Malheureusement pour lui, certaines informations étaient jugées confidentielles par le gouvernement. Elle pouvait au moins l’éclairer un minimum. C’était déjà mieux que rien. Puis, après tout, la Grecque trouvait sincèrement magnifique de garder un regard curieux sur la vie et ses mystères. C’était donc presque avec fierté qu’elle se dit que, au moins, lorsque son regard viendrait qu’à se poser sur la Cabane Hurlante, il serait tout aussi curieux et avide de la redécouvrir.

« Oui, en effet, cet endroit a été fréquenté récemment. En fait, dans les derniers mois, nous avons eu à intervenir ici quelques fois et, au fil des années, certains étudiants de Poudlard réussirent à atteindre l’intérieur de la Cabane. Cela explique les traces de présence humaine. Il semble cependant, et assez curieusement, que les étudiants qui auraient pu fréquenter l’endroit n’en parlent pas du tout, nous n’avons réussi qu’à en identifier deux ou trois depuis que je suis en poste en Angleterre. »

C’était une tradition qui s’était perpétuée à travers les années. Cela prenait surtout la forme d’initiation pour entrer dans un groupe ou dans un autre. Même les premières années y passaient. Le défi du Saule Cogneur. Les rares qui réussissaient à s’en approcher assez pour entrer dans son tronc n’osaient que rarement suivre le chemin sombre qui si trouvaient. Et la poignée de gens qui se rendaient à la Cabane semblaient vouloir complètement éviter le sujet lorsqu’on les questionnait. De quoi alimenter les rumeurs encore plus.

« Malheureusement, je ne peux pas te dire ce qui hurlait. Je peux seulement t’assurer que tu as raison et que la Cabane n’a jamais été hantée par une entité non vivante. Le reste doit rester un secret, cependant. » ajouta-t-elle en lui adressant un regard désolé.

Quelque chose en elle aurait voulu lui donner plus d’information que cela mais elle n’en avait tout simplement pas le droit. Histoire de changer un peu de sujet, la jeune femme se leva, défroissant le bas de sa robe d’un mouvement du revers de la main, puis s’avança vers une autre pièce de la Cabane. Celle-ci était presque méconnaissable, sauf pour une grande table en son centre qui dessinait l’esquisse d’une salle à manger. On pouvait également voir dans cette pièce une maigre porte, visiblement abîmée par le temps et l’usure. La Grecque s’en approcha d’un pas lent et calculé.

Ophelia se tourna vers lui et lui adressa un fin sourire avant de dire simplement :

« Tu veux voir le passage? »

Sans attendre de réponse, l’Auror ouvrit la porte devant laquelle elle se trouvait et céda sa place à Alan, dévoilant devant ses yeux un passage sous-terrain, noir comme l’abysse.

[Précision, il peut entrer dans le passage mais à un certain point, il ne pourra plus avancer, le chemin est bloqué par le sort de protection]

« Oui, en effet, cet endroit a été fréquenté récemment. En fait, dans les derniers mois, nous avons eu à intervenir ici quelques fois et, au fil des années, certains étudiants de Poudlard réussirent à atteindre l’intérieur de la Cabane. Cela explique les traces de présence humaine. Il semble cependant, et assez curieusement, que les étudiants qui auraient pu fréquenter l’endroit n’en parlent pas du tout, nous n’avons réussi qu’à en identifier deux ou trois depuis que je suis en poste en Angleterre. »

Alan eut un sourire amusé, soulagé de constater qu'en dépit des récents échecs, son sens de la déduction ne l'avait pas complètement quitté, ainsi que sa capacité d'observation très fine et souvent tombant droit dans le mille dans ce qu'elle déduisait intuitivement. Il commenta en riant légèrement, redressant le fauteuil ainsi avachi dans le même mouvement, une évidente bonne humeur sur son visage joyeux :

- "C'est une cache géniale en même temps... enfin c'était ! Tout le monde la redoute pour sa rumeur ou son terrible gardien sylvestre, mais devait y avoir de bonnes soirées qui s'y faisaient. Franchement, respect pour ceux qui ont réalisé l'exploit. Après tout, cette cabane, c'est comme un rêve de jeunesse inaccessible si l'on veut réussir ses études à peu près sereinement ! Et maintenant, grâce à vous, je peux enfin réaliser ce rêve et le toucher réellement... mais ca ne ressemble pas tout à l'idée que je m'en étais fais je voyais cela plus sombre et plus... comment dire... glauque, inquiétant, morbide. Mais quand on est p'tit on est prêt à croire à toutes les bêtises des ainés !

« Malheureusement, je ne peux pas te dire ce qui hurlait. Je peux seulement t’assurer que tu as raison et que la Cabane n’a jamais été hantée par une entité non vivante. Le reste doit rester un secret, cependant. »

Alan était un peu plus conciliant avec les aurors depuis sa mésaventure, tant qu'ils ne le cherchaient pas, il restait poli et même plaisantin à certains moment. Il apprécia l'envie visible de son intercolutrice de lui en dire plus si son métier ne l'en empêchait, et il sourit doucement tout en lançant avec gaîté et bonhomie :

- "Pas grave, j'allais pas vous demander cela non plus ! Puis ce serait tuer le mythe sinon, vous ne trouvez pas ? Un mythe démythifié n'a guère d'importance et c'est justement dans le mystère que son prestige se maintient. Mais je suis content de voir que mes déductions se soient avérées exactes concernant ce lieu, et je le regarderais toujours avec la même fascination..."

Il approuva quand elle lui proposa de visiter le passage, en partie du moins, il voulait juste le voir pour le croire. Et ses yeux ne furent pas décus, alors qu'il fit quelques pas avant de ressentir une puissante magie à l'oeuvre à quelques mètres seulement. Une magie de défense... mais il n'insista pas, n'étant pas un criminel de nature, et se tourna plutôt vers Ophélia, très curieux envers elle, ses yeux noirs vifs et joyeux étincellaient d'une rare lueur amicale en compagnie d'adultes :

- "Je mettrais ma main au feu que vous avez été à Poudlard dans votre scolarité et que vous avez des origines étrangères ! C'est vrai ? Vous avez prononcé des mots assez proches du latin ou de racines françaises, mais qui n'en étaient pas... désolé si je suis trop curieux mais... c'est plus fort que moi !"

Ophelia fit quelques pas à l’intérieur du passage humide et sale, le talon de ses escarpins creusant dans le sol de terre battue grossièrement. Il faisait noir; quelques mètres à peine à l’intérieur du raccourci vers le terrain de Poudlard et la lumière du jour ne les atteignaient presque plus, même si la Directrice du Bureau des Aurors avait pris soin de laisser la porte ouverte derrière eux. L’air était lourd, froid, il sentait le moisi. Tout ce qu’on pouvait s’attendre d’un passage secret entre le terrain d’une prestigieuse école de magie et le petit village qui reposait à côtés. Discrètement, alors qu’Alan observait toujours les environs, la jeune femme tira sa baguette de pommier de son fourreau et, d’un sort informulé, inonda le chemin terreux d’une douce lumière dorée. Ayant retrouvé le visage de son compagnon des yeux, elle lui adressa un sourire. Malgré son âge, malgré sa force, elle avait toujours un peu peur du noir.

La question que lui posa ensuite l’étudiant la fit rire doucement. Décidément, le sens d’observation de ce jeune homme était impressionnant. Elle n’avait pratiquement aucun accent lorsqu’elle parlait ou l’anglais, ou le grec. Mais il avait réussi à capter que le mot de passe qu’elle avait prononcé un peu plus tôt était dans une langue étrangère. C’était tout de même impressionnant. Et puis toujours ce regard étincelant, curieux.

« Bien vu, encore une fois! Je suis à moitié Grecque et à moitié Anglaise. En réalité, mon nom est Ophelia Xantopoulos. Mais… »

La demoiselle cessa de parler un instant, un sourire radieux se dessinant sur ses lèvres rosées.

« Mais je suis fiancée et j’ai choisi de changer mon nom, même si le mariage n’a pas encore eu lieu. C’est dans un peu moins de deux mois. Je me suis dit que je pourrais prendre ce temps pour m’habituer à ce nouveau nom de famille. »

Cela ne faisait que quelques semaines qu’elle vivait maintenant officiellement sous le nom de Benson, et partout, il y avait eu des réactions. Les gens avaient fait le lien. Oui, c’était bien cette nouvelle directrice du Bureau des Aurors qui était fiancée au Directeur du Département de la Justice Magique. Mais pour un instant, elle voulut qu’Alan ne sache pas qui était Mark Benson, elle voulut qu’on ne reconnaisse pas le caractère presque célèbre de leur relation, mais plutôt l’amour sincère et inébranlable qui la définissait. La belle brun adressa un fin sourire à Alan puis se tourna vers la porte par laquelle ils étaient entrés. Elle entra dans la maison, laissa à l’étudiant le temps d’apprécier les derniers moments de sa visite dans le passage secret, puis ferma la porte derrière lui lorsqu’il fut entré dans la salle à manger de la Cabane.

« C’était à la hauteur de tes attentes, Alan? »dit-elle en marchant lentement vers la pièce principale de la Cabane, pas pressée d’en sortir.

« Bien vu, encore une fois! Je suis à moitié Grecque et à moitié Anglaise. En réalité, mon nom est Ophelia Xantopoulos. Mais… Mais je suis fiancée et j’ai choisi de changer mon nom, même si le mariage n’a pas encore eu lieu. C’est dans un peu moins de deux mois. Je me suis dit que je pourrais prendre ce temps pour m’habituer à ce nouveau nom de famille. »

Il était content, finalement, le père Alan, de cette rencontre totalement imprévue avec une figure de la plus haute Autorité du pays ! Elle était douce, chaleureuse, captivante et pleine d'énergie, ouverte, ce qui l'impressionnait grandement et attisait sa plus haute sympathie envers elle. Etrangère donc, mais sacrément bien intégrée, s'il n'avait pas entendu les mots il n'aurait rien pu deviner sur ses origines ou presque ! Tout en continuant son exploration de la mystérieuse cabane soit disant maudite, il reprit d'un ton joyeux et chaleureux :

- "Xantopoulos, en effet, cela fait vraiment grec cela ! Mes félicitations en tout cas pour vos fiançailles, je vous souhaite bien du bonheur pour l'avenir ! Il est vrai que souvent ceux étrangers dans le monde ou la communauté sorcière ont des fois pas mal de soucis à s'y intégrer, mais vous vous glissez parfaitement dedans, pas une trace d'accent, ce qui est pas du commun des mortels ! Je basais ma déduction sur votre sort en me souvenant des formules de certaines potions ou même des remèdes moldus qui portent des noms latins, donc certains sons m'étaient familiers et différents... je suis un grand passionné des potions, même Rogue n'a pas réussi à m'en dégoûter..."

Alan se souvint avec délice de certaines scènes d'un comique majeur avec pour témoin Patrick, avant de reprendre toujours avec cette voix franche, heureuse et chaleureuse, qui avait oublié le temps d'une rencontre ses récents ennuis :

- "Et concernant Poudlard, j'ai raison ?Si oui, vous étiez à quelle maison ? juste pour savoir ! Et là je partais du principe que vous connaissiez très bien le passage de la cabane hurlante, ce que les personnes en dehors de l'école sont rares à connaitre, et plus encore j'imagine... j'adore faire des déductions, enfin plutôt de manière intuitive ! J'ai souvent raison, au moins en partie, mais parfois cela me noie dans des ennuis à rallonge... mais on ne peut pas tout avoir je présume !"

Puis l'étudiant, ayant vu le plus important de l'intérieur, approuva de la tête à la prochaine question de sa charmante accompagnatrice et revint vers elle, éclairé par l'étrange sortilège au sol de cette dernière, de manière franche et honnête :

- "Plus ou moins, en un sens oui, c'est aussi sombre et mystérieux que je le pensais, mais d'un côté c'est moins impressionnant que ce que l'on en disait dans la Salle Commune ou les dortoirs. Mais dans l'ensemble, oui, c'était aussi génial que je le pensais ! Il n'y a plus rien, mais l'atmosphère reste assez sombre et oppressante par moment, c'est grisant quand on sait qu'elle n'est pas hantée !"

« C’est bien pour cela que j’ai hésité à te montrer. Ce sont le genre de mythes qui sont toujours plus beaux lorsqu’on n’en connait rien. Mais je n’ai tout simplement pas pu résister, tu me semblais si curieux. Maintenant, ce sera à toi de sourire discrètement en entendant des étudiants se poser des questions sur la Cabane Hurlante. »

La jeune femme avait conclu sa phrase d’un petit clin d’œil. Pas de ceux qui se voulaient charmeurs et qui incitaient au flirt, loin de là! Après toute son histoire avec Kirkby, Ophelia évitait comme la peste de draguer ou de se faire draguer pas des étudiants de l’Université. Même si elle savait cela presque impossible. Les regards en coin et les sifflements étaient inévitables et la brune avait appris à s’y faire. Seulement maintenant, elle n’y répondait plus du tout. Si elle n’avait jamais succombé aux charmes du ténébreux ce soir-là dans ce bar, elle aurait sans doute été à l’aise de rendre les clins d’œil et les sourires. Aujourd’hui, elle se contentait de leur adresser un regard reconnaissant. Cette réaction était également bien simplement motivée par le fait qu’elle était sur le point de se marier à l’homme qu’elle aimait de tout son cœur. Mais cela n’empêchait pas que tous les deux remarquaient les attentions qu’on leur offrait; après tout, ils étaient tous les deux jeunes, beaux et célèbres. C’était devenu assez coutumier pour qu’ils puissent en rire sincèrement et se taquiner ainsi.

Non, le clin d’œil qu’elle avait adressé à Alan juste à cet instant était plutôt complice et taquin. Elle aimait bien ce garçon. Il l’avait attendrie. Elle qui avait toujours su garder une distance confortable avec des gens qu’elle rencontrait pour la première fois, depuis James.

La directrice du Bureau des Aurors s’avança dans la maison et s’approcha de la porte d’entrée. La petite visite était terminée. Il était grand temps qu’elle finisse ce qu’elle avait à faire aujourd’hui pour passer à autres choses. Pas qu’elle n’appréciait pas la compagnie d’Alan, au contraire. Mais cette semaine était déjà beaucoup trop longue, il était temps qu’elle se termine. Pour cela, la Grecque devait finir ce qu’elle avait à faire. La brune pointa sa baguette vers la porte et murmura la même incantation en grec qui brisa pour un instant le sort de protection qu’elle avait mis sur la Cabane. Elle invita Alan à sortir en ouvrant d’abord la porte. Elle le laissa ensuite sortir avant de le suivre, refermant la porte derrière elle et l’enchantant à nouveau. S’il était attentif, l’étudiant aurait certainement pu remarquer qu’Ophelia avait légèrement changé sa formulation et son choix de mot. Pas question qu’il s’en souvienne…

L’Auror fit alors face à Alan et entreprit de répondre à une question qu’il lui avait posé un peu plus tôt.

« Et pour te répondre, si, j’ai été à Poudlard. J’étais de Serdaigle et j’ai également été préfète-en-chef lors de ma dernière année de scolarité… Et toi… je devine du Gryffondor ou du Poufsouffle, j’en suis presque certaine. »

Ophelia attendit sa réponse puis, poliment, jeta un regard au village au loin. Il était vraiment temps qu’elle parte. Elle soupira doucement et adressa un regard désolé à Alan, venant prendre sa main dans la sienne. Elle la serra puis enchaîna calmement :

« Je suis désolée, mais je vais devoir partir… Merci beaucoup pour ta compagnie. C’était imprévu mais tellement apprécié! »

Puis la jeune femme se permit un égarement, un tout petit, une familiarité qui n’avait pas lieu d’être mais qui, à cet instant, lui sembla tout à fait appropriée. Elle s’approcha de lui et tendit les lèvres, déposant un baiser sur chacune de ses joues. Il n’y avait réellement aucun mal à faire une bise, mais elle oubliait parfois qu’elle était la directrice du Bureau des Aurors. Ce genre de choses était à doser. Mais lui était spécial. Quelque chose lui disait qu’elle le reverrait, dans un futur plus ou moins proche. Qu’il allait être important.

La Grecque fit quelques pas un peu plus loin et dit simplement, un tendre sourire pendu aux lèvres :

« À la prochaine »

Le bruit distinct du transplanage se fit entendre

[HJ: C’est fini pour moi I love you

]

« C’est bien pour cela que j’ai hésité à te montrer. Ce sont le genre de mythes qui sont toujours plus beaux lorsqu’on n’en connait rien. Mais je n’ai tout simplement pas pu résister, tu me semblais si curieux. Maintenant, ce sera à toi de sourire discrètement en entendant des étudiants se poser des questions sur la Cabane Hurlante. »

ALan était sacrément satisfait pour une fois dans sa vie d'avoir été aussi maladroit et fait une aussi charmante rencontre inopinée avec un Auror. Il rit légèrement devant le clin d'oeil malicieux de la jeune femme, pas vraiment à jour question séduction et tout ce barda de ce genre, il avait eu sa période Honor Sénior et ne s'en remettait toujours pas, alors limite il ferait pas la différence entre la malice et le un peu plus sérieux ! Il répliqua alors avec la même dose de malice tandis qu'ils ressortaient de la mystérieuse et célébrissime cabane hurlante :

- "Pas d'soucis à vous faire, je n'y manquerais pas ! Ce sera marrant de faire tourner ma soeur en bourrique avec ce mythe... des fois ca m'a servit à la calmer, j'ai pas envie de perdre un aussi bon atout !"

Il la laissa remettre la sécurité tout en n'écoutant pas cette fois, bon joueur quand même, puis quel intérêt franchement sinon... perdu dans ses pensées, il se perdit dans de profondes et complexes réflexions mêlant les éléments assez noirs qu'il se passait dans l'Allée des Embrumes ces derniers temps : traffics renforçés, drogue, magie noire... hum... cela sent les oeufs pourris cette affaire là ! Les autres paroles de son interlocutrice le rammenèrent à la réalité :

« Et pour te répondre, si, j’ai été à Poudlard. J’étais de Serdaigle et j’ai également été préfète-en-chef lors de ma dernière année de scolarité… Et toi… je devine du Gryffondor ou du Poufsouffle, j’en suis presque certaine. »

Il ne put retenir un léger sifflement admiratif, ce n'était pas un rang que l'on donnait à tout le monde ! Bon, il n'avait jamais été un grand copain des préfets en chef et autres préfets pour des raisons qui se comprennent de la première à la sixième année, après ce serait comme dire que Moriarty ou Lupin le Voleur français et Sherlock Holmes ou Rouletabille étaient de grands amis pour chercher un peu de littérature anglo-française policière ! Lui, un fraudeur invétéré et presque jamais attrapé ? Nooooon ! Il répondit alors avec entrain, très amusé et agréablement surpris :

- "La dernière proposition était la bonne, chez les noirs et or, et fier d'avoir été parmi les blaireaux de l'école ! J'aurais pu être parmi les sang et or, mais le choixpeau a tranché et j'approuve avec le recul des années totalement sa décision !"

Puis avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, dont reculer par méfiance naturelle, elle prit sa main et la serra dans la sienne tout en enchaînant :

« Je suis désolée, mais je vais devoir partir… Merci beaucoup pour ta compagnie. C’était imprévu mais tellement apprécié! »

Alan resta figé quelque secondes par la profonde stupéfaction en constatant l'étrange chaleur et familiarité entre l'auror qu'il venait, disons le au passage, tout juste de rencontrer, alors que lui avait toujours fuit et contesté toute forme d'autorité... son lui avec quatre ans de moins l'aurait accusé de pactiser avec l'ennemi XD ! Mais Alan avait mûrit (un peu) avec les années et les évènements obscurs, donc ce fut plus une agréable et surprenante surprise qu'autre chose. Il répondit avec une humble gêne toute anti-naturelle à son caractère, engendrée par la rencontre incongrue et la bonne entente absolument pas prévue et très appréciable :

- "Je vous en prie, j'imagine que vous devez être surchargée avec cette Commémoration approchante ! Merci d'avoir prit sur votre temps pour me faire découvrir ce lieu mystérieux et... de faire connaissance avec vous. Je vous retourne le compliment avec un réel plaisir !"

"Vous ne pouvez pas imaginer combien c'est un réel plaisir ! Je constate ENFIN qu'il y a des aurors normaux et sympathiques à souhait, trois ans en arrière je me serais dis que je suis en train de me faire des idées et de délirer... je réalise maintenant qu'ils ne sont pas tous complètement noirs..."

Et là... c'est le drame ! Avant qu'il ne puisse marquer la moindre tonalité d'étonnement, la directrice du bureau des aurors s'approcha de lui, complètement surprit, et lui fit la bise non sur une joue, ce qui déjà était un fait complètement inconnu et stupéfiant pour lui, mais sur les deux joues, s'il ne se contrôlait pas un peu il serait devenu totalement pivoine, anglais de culture bien que connaissant quelques brides des cultures étrangères, et ce tendre sourire... cela donnait limite l'impression qu'en à peine quelques heures une sorte d'amitié, ou du moins de proche complicité chaleureuse s'était formé entre eux, ce qui le laissait un peu abasourdi.

« À la prochaine »

- "A... A la prochaine, bonne... bonne journée à vous !"

Un peu confus par toute cette sympathique rencontre inattendue, le jeune étudiant préféra reprendre sa route pour aller visiter HoneyDucks et rammener quelques petites douceurs à sa frangine pour lui rappeler qu'il n'était pas toujours le grand frère monstre qu'il semblait être au quotidient...