[HJ: Voilà le premier cours de divination, désolé pour la longue introduction mais je voulais bien jouer l'intégration de Firenze^^. Comme je ne reviens pas avant le 17 août et que je n'ai pas de connexion, j'écris tout sur OpenOffice puis je poste quand je vais dans un bar et que j'ai internet par miracle, autant dire que c'est très peu fréquent... Ainsi ne vous étonnez pas si je ne répond pas avant cette date, ce n'est pas un oubli, loin de là. J'essayerai mais je ne promets rien. Vous pouvez déjà intervenir et dire que vous êtes dans le parc depuis le début! Sauf si vous voulez à tout prix faire que votre personnage est en retard. J'ai directement commencé le cours pour ne pas perdre trop de temps avec les arrivées vu qu'en général après le premier poste ça s'essouffle. Ainsi vous avez de quoi agir. N' hésitez pas cependant à jouer votre arrivée avant. Essayez de faire les groupes assez vite cependant... (au pire arrangez-vous en MP avant). Au début de votre rp, mettez en HJ qui est votre binôme (voir trinôme si le nombre d'élèves est impaire ou que vous le souhaitez vraiment...

5 points par Rp (sauf s'il y a de 2 rp de « blabla » qui ne concerne pas du tout le cours), de 5 à 10 par réponse si je pose des questions (sauf que je ne donne pas de points si vous répétez ce qu'a dit votre camarade d'avant) et 30 points par personne une fois le TP fini s'il est correctement fait. Oui je suis généreux en points je sais, mais c'est pour inviter à venir et à faire vivre ce cours qui peut être particulièrement amusant... Enfin je l'espère. Sans compter que cela convient particulièrement à mon personnage qui n'a pas trop de notions en ce qui concerne les points, le fonctionnement humain etc.

Le TP parlons-en est très libre... Peu de consignes, comme votre personnage, interprétez tout ça à votre façon. Il y aura peu de questions/réponses scolaires, le but étant de vous amuser, de tisser des liens entre vos persos avec le cours en fond de trame seulement. C'est particulier j'en conviens mais je voulais essayer ce genre d'exercice où l'avancée mathématique et fastidieuse avec les posts prof/élèves n'étaient pas nécessaires. Firenze est toujours accessible pour qui le souhaite bien sûr mais un peu effacé désormais En plus cela pallie un peu à ma longue absence.

Enfin pour en finir avec ce long HJ, notez que même si l'on est au milieu de l'année, Firenze vient juste de reprendre les cours car il était auparavant en rémission suite à ses graves blessures dont Morgan et son collègue de Gryffy l'ont sauvé . On va dire que Madame Trelawney est partie vérifier un nouveau phénomène « divinatoire » à l'autre bout du monde, ou qu'elle est à la retraite ]


La poussière glissait le long des flancs immaculés, coulant sur les poils soyeux et fournis et courant les muscles homogènes qui saillaient légèrement. Acheminée par la longue queue d'un blond très clair qui touchait presque terre l'eau tombait au sol, d'abord boueuse puis de plus en plus claire, limpide même après avoir galopé le long de l'échine, des pattes pour finir sa course entre les sabots. Quelques gouttes accrochaient cependant un peu plus longtemps sur le flanc droit, là où luisaient de manière nette trois marques fines et lisses rappelant bien une griffure. La plaie était résorbée désormais et les poils avaient repoussés en partie dessus mais on voyait bien les marques parallèles comme s'il s'agissait d'une simple égratignure toute fraîche. L'eau pure glissa ensuite sur un torse imberbe, déjà bronzé naturellement, rendu encore un peu plus brun par le soleil. Les muscles là aussi étaient présent, fins et légers, la créature qui possédait ce corps n'avait rien d'un acteur d'Hollywood moldu mais se détachait d'elle une grâce indolente et intrigante. Tenant de l'homme qui connait chaque parcelle de soi, qui a testé ses limites et contrôle parfaitement ses mouvements, mais tenant surtout de la mobilité animale. Une légèreté toute équine qui effaçait l'imposante silhouette que le tout représentait en comparaison avec un humain « simple » étant donné que pour un centaure Firenze était plutôt petit et svelte. Le jeune homme piqua ses longs cheveux blonds d'une plume de phénix particulièrement bien conservée et belle, il l'attacha à la manière élégante et efficace d'un indien, sa patte avant droite fut ornée d'une bracelet léger, finement ouvragé par des gobelins, pareillement pour une chainette qui cette fois avait été faite par des centaures. Au bout pendait un petit cheval cabré en bois magiquement préservé des chocs. Le jeune homme passa aussi un autre bracelet à son poignet et il enserra sa queue fournie d'un ruban ocre qui sillonnait tous ses crins, se mêlant à eux en une cavalcade souple.

Les sabots vernis avec du noir étaient impeccablement limés, et sous eux on distinguait des fers qu'un maréchal-férant avait posé. Le centaure quoiqu'encore un peu efflanqué, marqué par quelques griffures dans le cou presque résorbées et une légère boiterie de l'antérieur droit avait une fière allure. On était loin de l'étalon couché sur le sol agonisant qu'un élève de Gyffondor et un autre de Serpentard avaient trouvé. C'était eux, ces deux enfants qui l'avaient sauvé et surtout après coup, convaincu de pardonner aux humains. Enfin en partie tout du moins. Sa seconde famille comme la première l'avait rejeté mais désormais c'était apparemment fini. On lui avait refait un beau laisser-passer tout neuf avec une proposition en or: revenir au château de Poudlard enseigner, et pas l'histoire de la magie cette fois... Mais la divination! L'étalon n'avait pas confiance au début, mais il s'était souvenu de la sincérité de ces deux enfants. Il avait vu dans leurs yeux que ceux-ci étaient touchés par son malheur de la même manière qu'ils l'auraient été pour un autre de leur professeur. Ils l'avaient sauvé et commencé les soins avec une potion anti douleur que le Serpentard, il l'avait bien compris, aurait certainement du prendre pour lui car n'importe quel quidam ne se baladait pas avec ce genre de breuvage sur lui. Bien sûr Firenze ignorait pourquoi il en avait besoin mais savait que le petit bipède s'était bel et bien privé pour lui; inutile d'être un sorcier aguerri pour le deviner.

Ainsi ses cours avaient été apprécié, sa douceur et sa gentillesse également. Cette oeuvre macabre avait été instiguée par une partie des hommes seulement qui avaient rejeté les leurs à cause de leur pureté de sang. Cette affaire lui rappelait clairement la sienne, à plus grande échelle bien entendu. Bane son ancien meilleur ami l'avait rejeté parce qu'il avait pactisé avec l'ennemi... Sauf que Firenze les avait trouvé jusque maintenant et même avec cette affreuse histoire plus tolérants que son peuple. Il avait sauvé Harry Potter et deux enfants de la même race plusieurs années après, sans rien en savoir ni le connaître lui avaient rendu la pareille. N'était-ce pas une preuve de sensibilité et de bonté? Les hommes s'intéressaient également à la divination puisque Firenze avait été appelé pour enseigner là-bas? N'étaient-ils pas ouverts d'esprit eux au moins? Et de toutes façon l'étalon n'avait pas le choix; après avoir été blessé mortellement par des hommes qui détestaient les créatures magiques, Bane l'avait comme toujours retrouvé et avait bien failli l'achever, n'hésitant pas au mépris du code d'honneur des centaures à s'attaquer à un individu déjà très affaibli.

Mais l'heure n'était plus aux sombres pensées. Le jeune homme voulait faire honneur aux humains qui avaient su l'accueillir, voilà pourquoi il s'était ainsi affrété. Le but de se faire « beau » chez les centaures n'était pas d'être le plus élégant ou le plus remarquable mais uniquement de rendre hommage à ses hôtes, de leur montrer son respect, et non de concurrencer les autres. De toutes manières étant centaure chez des bipèdes Firenze avait renoncé à l'amour, il se contentait de l'amour fraternel si tenté qu'un jour on lui l'offre complètement.

L'homme-cheval pénétra dans le château doucement, sa longue queue parfaitement démêlée et douce comme de la soie, cheminée par son ruban de satin ocre était plaquée contre ses flancs restés menus après plus d'un an de famine et de souffrances, il avait le pas nerveux mais souple de ces pur sang arabes qui un jour de pluie acceptent de rentrer à l'écurie avec soulagement d'une part, mais de l'autre craignent ce lieu enfermant odeurs et bruits inquiétants. Sa demeure était ici, à Poudlard désormais. Jamais Firenze ne guérirait de son drame personnel, de ce rejet de sa famille si violent, il pourrait soigner un peu sa blessure avec les hommes comme il avait commencé à le faire avant Lord Voldemort mais la plaie rouverte serait plus dure à refermer et cette fois il y aurait clairement des cicatrices. Néanmoins l'étalon ne se plaignait pas, optimiste et habitué à vivre aussi durement que simplement chez les centaures avant l'ascension de Bane il savait penser aux autres qui avaient tous perdus, leur compagne /compagnon, leur famille, leur santé, leurs enfants. Lui qui n'avait aucune attache pouvait se refaire une vie, recommencer à zéro si difficile cela soit-il.

Néanmoins, malgré ces si sages pensées, Firenze restait méfiant, ses oreilles d'elfe se mouvaient légèrement à chaque bruit suspect, même le claquement de ses sabots ferrés pour ne pas glisser semblait l'inquiéter. Il savait néanmoins cacher ses émotions car son peuple n'était point de ceux qui larmoient ou parlent de leurs sentiments. Arrivé en classe, l'étalon blanc respira la bonne odeur de craie. Il se souvenait d'un cours d'histoire particulièrement intéressant où les petits d'homme avaient bien participé, ou chacun avait oublié leur appartenance à une espèce différente. Attendant tranquillement ses élèves, le centaure repoussa bien sûr la chaise de son bureau qui ne lui servait à rien. Il prépara ensuite les lieux en parcourant la salle dans un petit trot retenu, le bruit de ses pas se faisant légèrement irrégulier lorsque son antérieur droit flanchait, mais rien de bien méchant, la douleur avait quasiment disparue à vrai dire. Tournant son visage émacié qui rendait la couleur saphir de son regard encore plus intense vers la porte, il attendit ensuite, debout avec une patte arrière au repos comme les chevaux qui paissent au pré.

Le jeune homme les regarda s'installer avec un sourire bienveillant. La tête un peu dans les étoiles il ne sembla pas vraiment remarquer leurs diverses émotions [HJ: pour ne pas vous jouer] et se mit à arpenter la salle de son pas gracieux et souple, ses pattes et son échine se déroulant largement à chaque avancée, montrant ainsi que sa nervosité s'en allait petit à petit.

-Bonjour et bienvenue en classe de divination. Je sais que beaucoup d'entre vous songent que cet art n'est que mensonges. Je ne ferai rien pour les obliger à croire le contraire, car je ne suis pas ici pour jouer les « prophètes » ou les « colporteurs ». Je leur demande juste un peu d'attention, une partie infime de leur temps et le doute qui peut leur rester. La divination n'est pas un remède aux guerres à venir, aux catastrophes et ne dévoile jamais la mort d'une personne, tout du moins pas de manière explicite.

Il songea alors que Madame Trelawney n'arrêtait pas de prédire le décès de chaque élève. Il se sentit confus de contredire cette dame qu'il respectait, sachant qu'elle possédait un don (quoiqu'émoussé) pour les prophéties mais l'étalon pensait différemment d'elle et pensait que dans ce sens elle se trompait, voulant rendre la divination trop spectaculaire. Or ce cours n'était pas une représentation. La salle sobre quoique chaleureuse était la preuve que Firenze ne cherchait pas à vendre la divination. Quelques posters de ciels étoilés ou de planète trônaient deci delà, les tables étaient disposées en arc de cercle pour plus de convivialité tandis que les tables étaient couvertes de nappes aux couleurs chaudes sans être criardes. Un très léger parfum de vanille flottait, tellement discret qu'il fallait y mettre du sien pour vraiment déterminer la senteur qu'il dégageait. En réalité c'était juste une effluve agréable qui effleurait délicatement les narines. Une légère pénombre enveloppait la salle sans être trop obscure non plus pour ne pas agresser les gens. La lumière douce qui s'infiltrait permettait de voir parfaitement sa copie ou ses voisins, tamisée elle permettait juste de ne pas abîmer les yeux lorsque les enfants regarderaient leurs feuilles.

-Elle permet un simple effleurement du futur-reprit le centaure de sa voix mesurée et douce aux éclats chauds sans être éthérée comme le son agaçant qui sortait des lèvres de l'ancienne professeur.- on peut aussi voir dans une boule de cristal qu'un événement très important va nous arriver et penser quelques jours après que l'accomplissement n'a pas eu lieu, juste parce que l'on ne mesure pas la grandeur de cet événement. En effet parfois, il peut s'agir du simple fait qu'une personne s'assied à côté de vous en classe ou à table. Cela vous paraît tellement anodin que vous n'y songez même pas comme un événement alors que cette personne peut changer le cours de votre vie plus tard. Ainsi l'interprétation du futur reste floue. La divination ne fait pas de miracles, elle peut prévenir d'un danger parfois il est vrai, et s'allier aussi aux prophéties pour mieux préparer les gens aux épreuves qui les attendent mais comment deviner l'ampleur de ce qui nous attend? Comment imaginer que des feuilles de thé en forme de chien, ou devrais-je dire de sinistros promettent une guerre? Ces présages là sont extrêmement rares, il ne faut donc pas être paranoïaque mais néanmoins être prêt à accepter ce futur s'il vous est révélé. Il faut avoir un juste milieu pour éviter la folie que peut engendrer l'erreur ou au contraire la vérité. Quoiqu'il en soit, sachez le, le destin peut être changé. Tout est inscrit dans les étoiles c'est vrai mais il suffit de savoir l'interpréter...

Firenze sourit doucement, il n'était pas question pour lui de croire que tout était fini d'avance. Certes, il ne contrariait pas les astres autant que possible mais moins borné que les autres centaures il se plaisait à penser que si celles ci le prévenaient d'un danger c'était bien pour essayer d'y remédier. L'étalon avait contre l'avis des siens sauvé Harry Potter, lequel avait fini par sauvé le monde. Comme quoi rien n'était figé, il ne fallait pas être un simple observateur sans émotions et intervenir.

-Devant vous se trouvent des feuilles, faites des groupes de deux. Chacun à votre tour vous allez à l'aide d'une plume, fermer les yeux puis dessiner sur le parchemin en pensant très fort à ce que vous désirez savoir pour le futur. Nous allons commencer par vos « souhaits » personnels. L'art divinatoire est altruiste normalement, et l'on ne peut pas s'en servir pour voir ses propres désirs se réaliser mais comme nous sommes au début de l'étude, nous allons plus travailler l'interprétation que les réelles prémonitions. Vous allez remarquer ainsi que votre inconscient et relié non pas à vos yeux mais à votre âme et que votre corps trouvera toujours un moyen de l'exprimer. La concentration pour entrer en contact avec l'art divinatoire se fera ainsi, de même que l'interprétation. Pour l'instant nous commençons simplement par voir ces fameuses connexions de manière simple et ludique, inutile de vous effrayer ou de vous dégoûter en commençant par le plus difficile.

Le centaure esquissa un sourire, les enjoignant à bien s'amuser avec des désirs un peu farfelus et des interprétations de leurs dessins amusantes. Ils avaient le droit de tout dire du moment que ce n'était pas des insultes ou des insanités bien entendu. Oui vraiment, le centaure les laissaient libres, il fallait qu'ils ne soient pas stressés car l'art divinatoire devait se pratiquer avec concentration mais aussi avec un certain détachement.

La fin de l’année approchait à grands pas et avec elle était arrivée le printemps. Quant à l’été, il n’était plus bien loin non plus. Et qui dit été, dit rhume des foins, tout le monde sait ça. Enfin, tout le monde sauf Nikolaï. Le pauvre russe n’était pas habitué à vivre au beau milieu d’une végétation luxuriante –la toundra n’étant pas des plus fleuries une fois l’été sibérien particulièrement sec arrivé- et par conséquent, il n’avait jamais su qu’il était allergique au pollen. Jusqu’à son arrivée en Angleterre. Et là, c’était une découverte d’ordre cataclysmique qu’il avait faite : il n’était pas juste légèrement enrhumé à cause du pollen présent dans l’air, non il était littéralement pris d’attaques d’éternuements sans fin dès qu’il mettait un pied en dehors du château. Au début, il n’avait pas compris ce qui lui arrivait, mais avait décidé que ça lui passerait tout seul. Seulement lorsque le matin même, en cours de Métamorphose quelqu’un avait ouvert la fenêtre car il faisait trop chaud dans la salle et qu’à la seconde suivant, le deuxième année avait poussé un éternuement monstrueux, cassant la tasse de thé qu’il venait tout juste d'obtenir par métamorphose et s’attirant les regards curieux des élèves autour de lui, il avait bien été obligé d’admettre qu’il était malade et qu’il fallait qu’il prenne les choses en main.

Par conséquent, après le déjeuner, il s’était rendu à l’Infirmerie et avait exposé, confus, son problème à Mme Pomfresh. L’infirmière, patiente comme toujours, lui avait souri et expliqué gentiment que c’était tout à fait normal, que bon nombre d’élèves étaient en proie au même problème à cette époque de l’année. Puis, elle lui avait fourni une potion dont il devait boire une gorgée toutes les six heures pour contrôler les éternuements. Par contre, en ce qui concernait le nez qui coule, il allait devoir gérer ça comme avec un rhume normal, à savoir avec de la patience et un nombre conséquent de mouchoirs. C’est donc en train de se moucher, avec le nez et les yeux rougis et encore plus pâle que d’habitude, qu’il entra en salle de Divination en début d’après-midi.

Il avait entendu l’autre jour des filles plus âgées discuter lors du petit déjeuner du centaure « à croquer » qui avait repris le poste du professeur Trelawney et savait donc qu’il y avait un changement de prof. A vrai dire, il n’avait jamais vu de centaure de sa vie et sa curiosité s’était réveillée à ce moment-là, mais avec ce fichu rhume de foins, tout avait un peu perdu de son importance. S’il avait pu, il serait allé se recoucher, mais bon avoir cours avec un centaure n’arrive pas tous les quatre matins donc il s’était forcé à prendre la direction de la salle de cours. Et il ne fut pas déçu du voyage ! Le centaure qui se tenait à l’entrée était impressionnant ! Une espèce de grâce sauvage se dégageait de lui et le Vert-et-Argent dut se forcer à détacher le regard de peur de paraître malpoli. Il le salua d’une inclination de la tête et d’un léger sourire puis alla s’asseoir sur une chaise.

Les paroles du centaure lui plurent, lui qui faisait partie des nombreux sceptiques concernant l’«art » de la divination. Déjà, en début d’année, lorsqu’il avait vu le mot « divination » dans son emploi du temps, il avait cru à une mauvaise blague pour bien commencer l’année, mais il avait vite compris que non, il s’agissait d’un cours obligatoire. Dont l’utilité lui avait échappé dès le premier cours de Trelawney passé. Mais ce nouveau prof avait une approche moins « agressive » de la matière, alors il décida de lui accorder le bénéfice du doute étant donné qu’il l’avait demandé si poliment. N’empêche que lorsqu’il entendit ce qu’ils étaient sensés faire, il eut une moue dubitative. Un dessin les yeux fermés allait lui révéler son futur, vraiment ? Peu crédible tout ça, mais bon il avait dit qu’il allait faire un effort alors il tourna la tête pour voir si quelqu’un semblait à la recherche d’un binôme pour l’exercice.

[Hj : Je suis absente de lundi 1er jusqu’au 15 août mais si quelqu’un veut quand même se mettre avec moi, je répondrais en priorité avant de partir en vacances lundi. ]

Quand vous avez besoin d’un partenaire de TP, ayez toujours une Akiko sous le bras, c’est extrêmement utile. Ce petit animal au long pelage d’un noir de jais, au regard gris perlé et à l’intelligence extrêmement développée est –en plus d’être choupi- le partenaire idéal pour un exercice réussi. Réfléchi, débrouillard et pas envahissant pour un sou, le mélange parfait. Faites seulement attention à un léger détail qui peut s’avérer dérangeant, évitez de trop vous l’approprier si son légitime propriétaire petit ami est dans les parages, il a tendance à être jaloux. A part ça, je ne peux que vivement vous conseiller de vous en acheter un vous aussi, c’est un achat utile et qui dure longtemps, même sans garantie. Le cadet Dmitriev avait lui compris ce principe depuis fort longtemps et c’est donc avec un sourire qu’il accepta la proposition de faire équipe de son amie. Car de toute façon, qu’ils arrivent à quelque chose ou pas, s’ils se mettaient ensemble, essayer de déchiffrer des traits sans aucun sens pouvait s’avérer une activité comique.

-Avec plaisir. Et franchement, je crois pas qu’il y ait grand-chose à comprendre. Si j’ai bien suivi, faut fermer les yeux, faire un gribouillage et l’autre doit y déchiffrer quelque chose. D’ailleurs, je vais commencer tiens, j’espère que t’as de l’imagination parce que mes talents de dessinateur laissent plus qu’à désirer.

Le deuxième année sortit donc un parchemin vierge de son sac, puis il ferma les yeux. Il réfléchit quelques secondes à ce qu’il voulait savoir pour le futur et la réponse s’imposa d’elle-même. Une seule chose lui paraissait réellement digne d’intérêt, le reste il verrait venir. Il voulait savoir s’il était destiné à suivre les traces de son père et de son frère et à se retrouver à une place quelconque dans l’empire familial ou bien s’il réussirait à se tirer pour faire dieu seul savait quoi, mais pas dans le giron mafieux. Il doutait cependant grandement que trois traits répondent à ce questionnement si vital. Mais bon, de toute façon, il fallait faire le TP donc autant essayer de faire au moins semblant d’y croire au cas où il trouverait ne serait-ce que le commencement du début d’une vague approximation. Il se concentra donc au maximum et laissa sa plume vaguer au fil du parchemin, sans vraiment la guider. Sauf qu’à un moment, il fut pris d’une forte envie d’éternuer et lorsqu’il le fit sa plume lui échappa des mains étalant plusieurs tâches d’encre sur le parchemin déjà bien cryptique.

Il rouvrit les yeux et dut se retenir d’exploser de rire devant l’œuvre d’art contemporain qu’il venait de pondre. Si on lui demandait ce qu’il y voyait, il dirait au choix « l’œuvre d’un psychotique » ou bien « un essaim de poissons volants s’attaquant à un groupe de lucioles ». Autant vous dire que pour lui, ça avait autant de sens que ses dessins d’enfant que sa mère s’évertuait à trouver « adoorables » alors que, par exemple, le portrait qu’il avait fait d’elle était en réalité un gros rond avec quatre traits dedans. Il eut donc un sourire des plus ironiques et tendit le parchemin à Akiko en lui disant :

-Vas-y fais toi plaisir et prédis moi ce que me réserve l’avenir. Ah et comme je ne suis pas complètement sadique, je vais te dire ce que j’avais demandé : il s'agissait de savoir si oui ou non, j’étais prédestiné à bosser pour l’entreprise familiale.

Il avait utilisé le terme d’« entreprise » qui était neutre, car Akiko ne savait pas quelle était la véritable nature des affaires du patriarche Dmitriev. A vrai, le Serpentard ne croyait pas avoir jamais évoqué le travail de ses parents en quelque façon que ce soit avec l’aiglonne.

Blue sortit de la Grande Salle d'un pas chancelant, suivie de près par Megan. Elle qui pensait qu'un bon déjeuner l'aurait ragaillardie, elle s'était mis le doigt dans l'œil : sa fatigue ne fit que redoubler alors qu'elle commençait à peine à digérer son repas gargantuesque. La Vert et Argent ne savait plus comment récupérer son sommeil, car elle passait des nuits entière les yeux grands ouverts, incapable de dormir. Et cette insomnie, elle la ressentait puissance mille dans les divers cours auxquels elle devait survivre tout au long de la journée. Ce matin-là, les deux heures de Métamorphose ne furent pas si mal, dans l'ensemble, et Bluenn crut un instant voir ressurgir son énergie du début de l'année. Mais non. Haha.

Heureusement que le jeudi était une journée tranquille, et que son prochain cours était la divination. La blondinette se voyait bien piquer un petit somme sur un joli bureau recouvert de velours, dans cette salle de cours tamisée. Une chose qui la rebuta fut le trajet qu'elle devait effectuer pour s'y rendre : en effet, la classe étant situé au 7ème étage, soit le plus haut, elle dû partir 20 minutes avant le début du cours pour être sûre de ne pas arriver en retard. Les escaliers mouvant s'y mêlant, elle arriva juste à l'heure.

- Bonjour Professeur assura-t-elle avant d'aller s'asseoir à une table où elle fut rejointe par Megan.

Elle sortit ses affaires avec une flemme mesurée et bailla à s'en décrocher la mâchoire. Elle jeta un coup d'œil blasé à sa camarade en entendant le professeur Firenze débuter son long monologue. Même si Blue éprouvait un profond respect pour les centaures, elle ne pouvait s'empêcher d'être mal à l'aise devant lui et d'imaginer toutes sortes de choses embarrassantes. C'est comme ci un géant ou une sirène venait soudainement leur faire la classe... C'était perturbant.

A la fin des explications du centaure, la blondinette soupira bruyamment. Aucune chance qu'elle ne fasse un sieston durant ce TP. De plus, celui-ci demandait la mobilisation de qualités qu'elle ne possédait pas : l'art du dessin.

- Eh binh, tu vas galérer avec moi, lança-t-elle à l'adresse de Megan, autant que je commence directement pour éliminer la difficulté en premier.

Elle se racla la gorge puis ferma les yeux, tentant de connecter ses neurones déjà faiblissants. La question du TP ne demandait pourtant pas des capacités intellectuelles sur développées, mais elle éprouvait une étrange difficulté à matérialiser ce qu'elle désirait pour son futur. C'était une question à laquelle elle avait apparemment trop peu songé. La jeune fille était pourtant pleine d'ambition. Elle réfléchit un instant, puis commença à dessiner. Les yeux toujours clos, l'esprit plongé dans ses souhaits d'avenir, elle pensait à un futur où elle serait une grande sorcière respectée de tous, ayant accompli de fabuleux voyages dont tous seraient jaloux. A son bras se tiendrait un magnifique jeune homme roux. Elle grimaça soudainement à cette pensée. Raturant mentalement cette image, le joli garçon devint brun. Satisfaite par son imagination, elle ouvrit alors les yeux et contempla son dessin. Ses sourcils se froncèrent en découvrant le pur gribouillage qu'elle venait de faire. Elle haussa les épaules et jeta le parchemin vers Megan :

- Bon courage pour arriver à déchiffrer quelques choses là dedans, dit-elle en riant à moitié, l'invitant à dessiner à son tour et regarder les résultats ensemble.

En voyant Akiko se torturer l’esprit à la recherche d’un sens quelconque aux graffitis qui ornaient la feuille qu’il venait de lui tendre, Nikolaï hésitait entre deux attitudes. Eclater de rire ou bien lui mettre la main sur l’épaule en signe de compassion, car la situation pouvait tout aussi bien être tragique que comique selon la façon de l’envisager. Soit on voyait seulement une fillette en train d’observer avec un air dépité quatre traits sur un bout de papier et on trouvait cela hilarant, soit on voyait une pauvre Serdaigle tentant désespérément de faire son TP correctement en cherchant à donner sens à quelque chose qui, de toute évidence, n’en avait aucun. Il choisit finalement de rester silencieux et de ne pas bouger pour ne pas perturber la concentration de son amie. Et au bout de quelques minutes de ce silence pesant, la sentence tomba sous la forme d’un discours fort peu assuré de la Bleue-et-Bronze.

-Et bien... les astres ne sont pas avec moi on dirait aujourd'hui... ta question est relativement complexe. Je ne vois qu'une suite de points, de traits et de ronds à deux formes différentes. En clair, ta situation est pas encore bien fixée et c'est encore très brumeux. Tu as l'air d'être entre les deux camps de ronds bizarres que tu as dessiné, qui pourraient représenter les deux possibilités, entre que tu bosses dans l'entreprise et l'autre pas. Tu es prédestiné par contre de faire un choix pour mettre fin à ce chaos totale de figurés totalement incompréhensibles !

La fin du discours le fit sourire car on sentait réellement l’exaspération de la jeune fille devant la complexité de son dessin. Enfin, ça ne l’avançait pas à grand-chose tout ça. Il soupira donc et adressa un sourire compatissant à son amie.

-Bon, j’suis pas beaucoup plus avancé mais en même temps je n’en attendais pas grand-chose de toute façon de cette histoire. Mais bon, faut avouer qu’avec le matériau que je t’ai fourni, tu t’en aies drôlement bien tirée ! Maintenant, ma grande, c’est à ton tour de me pondre le prochain Picasso et à moi de jouer à Mme Irma., finit-il avec un clin d’œil en lui tendant un parchemin vierge.