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 Buse de Métamorphose
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  • Le Staff
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MessageSujet: Buse de Métamorphose   Buse de Métamorphose EmptyMer 27 Juil - 18:09:41

METAMORPHOSE
Brevet Universel de Sorcellerie Élémentaire



Consignes :
* Cet examen s'adresse uniquement aux élèves de 5ème année.
* Si vous avez choisi de passer cet examen, envoyez la première partie par MP à l'Administration. La deuxième partie doit en revanche être postée sur le forum à la suite de ce message.
* Les notes seront affichées dans le topic "Résultats".
* Vous avez jusqu'au 31 Août à minuit (IRL) pour répondre à cet examen.


________________________


Barème: 40 points

PARTIE I – Théorie
Durée de l'épreuve: 2 heures
20 points


[Dans l'ensemble du devoir il est demandé une rédaction soignée. Les réponses doivent être précises et complètes. On demande de faire preuve de réflexion et d'imagination, il ne s'agit pas de ressortir simplement ce qui est dit dans ehp. ]

Question 1: Expliquez le fonctionnement des sortilèges de transfert. ( 5 points)
Question 2: Expliquez le fonctionnement du sortilège de disparition. (5 points)
Question 3: Donnez un exemple de métamorphose objectale. (4 points)
Question 4: La lycanthropie peut-elle être considérée comme une forme de métamorphose ? Justifiez votre réponse. (6 points)


PARTIE II - Pratique
20 points


Vous disposez seulement de votre baguette magique.
Vous devez faire apparaître des plumes bleues sur le dos du rat qui vous est remis. [Rp]
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  • Isaac Deniel
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      Statut sanguin: Sang de Bourbe
      Baguette magique: 17,8 cm, bois de prunellier, griffe de salamandre
    Isaac Deniel
MessageSujet: Re: Buse de Métamorphose   Buse de Métamorphose EmptyVen 12 Aoû - 20:57:40

Le stress des examens, cette chose affreuse dont tout le monde parlait depuis le mois de septembre n’était qu’un mythe inventé par les névrosés qui se rongeaient les sangs dès qu’un événement impliquait un questionnaire. Il en avait vu quelques uns craquer ces dernières semaines, des types capables de se demander s’ils avaient bien répondu à un sondage d’opinion… Ils bavaient tous comme des imbéciles autistes sur leurs petites feuilles de révision de toute les couleurs, les mains moites et tremblantes, les yeux rivés sur leurs notes fébriles à la manière d’un lapin devant un chien fou. A la table des Serpentard, il y avait toujours une blondasse (fille ou mec, blond ou pas, Isaac avait fait de ce mot un concept global) pour se lamenter devant la masse de choses à retenir en soufflant sur sa tasse de thé. Et les professeurs en demandaient trop. Et ce chapitre était trop compliqué. Et ce sortilège était trop difficile à réaliser. Isaac avait des envies de meurtres dès le matin et elles avaient tendance à s’accentuer dans la journée, dès qu’un débile levait la main en classe pour réclamer aux enseignants des heures de révisions supplémentaires. Tout le monde spéculait aussi beaucoup sur les sujets. Quelles potions retenir ? Quels sortilèges fallait-il maîtriser sur le bout des doigts ? Plusieurs cas désespérés s’en étaient remis à la divination pour obtenir des révélations avant l’heure. Les rumeurs changeaient chaque jour, les cinquièmes et septième années ne pensaient qu’à bosser et on regardait d’un très mauvais œil les petits camarades qui avaient l’intention manifeste de passer leurs examens à l’arrache. Allez savoir pourquoi, les gens qui bossaient plus que de raison méprisaient ceux qui attendaient que le temps passe en faisant les idiots. Ces derniers finiraient forcément avec des résultats inférieurs, alors pourquoi s’en soucier ? Pour la même raison qui poussait les fainéants à se moquer des bachoteurs compulsif. Les deux camps s’observaient en coin dans les couloirs. Isaac s’amusait quand à lui du côté des modérés qui révisaient une heure par jour pour se donner bonne conscience et n’en branlaient pas une le reste du temps. Il avait déjà fait la liste des matières qu’il était sûr de passer et de celles dont il se fichait à moitié. En théorie, la moyenne générale serait assez correcte pour lui donner de quoi passer sans efforts et avec un minimum d’honneur. La seule chose qui lui importait vraiment était de décrocher un Optimal en métamorphose. Avec tout le travail qu’il avait fourni dans cette discipline au-delà de ce qui était demandé pour un cinquième année – à commencer par le rituel animagus – il était tout bonnement impossible qu’il puisse se rater dans cette épreuve.

L’examen écrit avait eu lieu aux premières heures de la matinée et il l’avait passé l’esprit assez tranquille. Les trois premières questions étaient relativement simples et attendues. La dernière relevait en revanche presque de la dissertation puisqu’il fallait prendre position sur la nature de la lycanthropie. N’ayant jamais considéré cette maladie comme une métamorphose, Isaac avait été plutôt surpris par le sujet. Néanmoins, il s’était fait un plaisir de défendre son point de vue en soulevant tous les faits qui excluaient les loups-garous du processus de métamorphose. Sans blague ! Dire le contraire revenait à rapprocher les animagi d’être humains infectés par une malédiction. A la fin d’une composition, il y avait toujours la peur de s’être planté quelque part, évidemment. Il arrivait à un niveau où il ne suffisait pas de répondre juste pour obtenir la meilleure note. L’argumentation, la forme et les observations devaient aussi convaincre le correcteur. Cependant, il ne pensait pas avoir fait du hors sujet et, globalement, il faisait parti de ceux qui avaient écrit le plus. Il adorait théoriser sur la métamorphose. Et, un jour, il deviendrait docteur en métamorphose et écrirait des livres à l’usage des enseignants :fier :.

Isaac entra dans la salle d’examen pratique avec le regard de quelqu’un qui ne doutait pas un seul instant de sa réussite. Après tout ce qu’il avait fait par lui-même, les exercices en cours lui avaient tous parus d’une facilité désopilante. Depuis l’année dernière, il s’entraînait seul à perfectionner sa technique dans le domaine. James lui avait reproché d’être devenu animagus au détriment de ses autres révisions, mais d’autres branches de cette magie s’étaient associées à ce rituel pour le déconcentrer. L’enseignement n’allait pas assez vite à son goût. Il étudiait déjà des métamorphoses du niveau aspic et s’estimait, pour ainsi dire, capable de passer l’examen supérieur de cette matière. Il devait cependant reconnaître que les transformations inter-espèces n’étaient pas celles qu’il affectionnait le plus. Le ministère de l’éducation avait le chic pour évaluer les étudiants sur des compétences parfaitement inutiles dans la vie réelle. Prenons le cas de l’épreuve de Aspic qui avait eu lieu la veille : les élèves devaient changer un lapin en chien. On pouvait se dire, évidemment, que passer d’une petite bête inoffensive à un gros doberman pouvait avoir de l’intérêt mais pourquoi dans ce cas prendre un Lapin lorsqu’on pouvait obtenir le même résultat avec un bloc de pierre ? Ce n’était pas comme si, en plein combat, des petits lapins sautillaient joyeusement autour de vous en attendant de se faire transformer. On n’était pas dans Spyro ! Même si, dans cette situation, les lapins se transformaient en papillons que votre libellule devait manger pour régénérer votre dragon… Oui… Les moldus avaient des idées aussi tordues que les examinateurs sorciers. Ça sentait la drogue sous les bureaux tout ça !

Certes, il était toujours valorisant de pouvoir se dire qu’aucune métamorphose n’était impossible à un sorcier exercée, fût-elle complètement absurde. Changer une table en dindon ne servait strictement à rien, mais c’était le genre d’exercice qu’on pouvait demander à des étudiants de cinquième année. C’était la raison pour laquelle Isaac avait décidé d’apprendre par ses propres moyens. L’école aimait la théorie et la pratique théorique, c'est-à-dire inutile dans une situation réelle. Ils faisaient ainsi un genre de métamorphose artistique qui serait bonne à amuser les gosses à la sortie de Poudlard. Pourtant, cette matière était utile. Quel professeur oserait suggérer de faire disparaître les mains d’un adversaire en duel, de faire sortir des pieux du sol, de créer des portes dans les murs et de remplacer un document important par un autre ? Aucun évidemment. Et tout l’intérêt de cette discipline se trouvait dans ces fabuleux tours de passe-passe, pas vraiment loyaux, mais diablement efficaces. Il n’y avait qu’un imbécile comme Harry Potter pour gagner ses duels contre des mages noirs avec les sorts tous mignons appris en cours. D’ailleurs, Isaac se demandait si le Survivant était aussi bon en duel que la légende le prétendait. La façon dont il avait vaincu Voldemort tenait plus d’un gros coup de pouce du destin (merci Dumbledore !) que du talent. Mais nous ne sommes pas là pour critiquer une énième fois la victoire de la star des Gryffondor. Tout cela était pour dire qu’en entrant fièrement dans la salle d’examen, Isaac avait la conviction qu’on allait lui demander quelque chose de débile.

Il ne s’était pas trompé. QUI, sur cette planète pouvait se dire un jour « oh tient, si je faisais pousser des plumes bleues à un rat ! » mis à part un camé défoncé à l’héro ??? Il leva un sourcil sceptique et posa la pauvre petite bête devant lui. Le rongeur se trouvait dans un bac qu’il lui était impossible d’escalader. Il tournait en rond comme un poisson dans un bocal en attendant que les élèves l’affligent des postiches les plus ridicules possibles. C’était aussi l’une des raisons pour lesquels Isaac n’aimait pas beaucoup ces métamorphoses inter-espèce. Il n’était pas un fervent défenseur des animaux mais il trouvait qu’il y avait une certaine cruauté à lancer des tours de magie plus inutiles les uns que les autres sur des êtres vivants trop faibles pour s’y opposer, surtout lorsque, dans les séances de travaux pratique, le taux de métamorphose réussies du premier coup était de 10%. Mais enfin, il laissa cet état d’âme ridicule de côté pour réaliser la transformation bidon qui lui était demandée. Il s’agissait d’une métamorphose partielle et c’était la seule réelle difficulté de l’exercice. En effet, s’il était aisé de faire d’un pelage un plumage, il devait opérer sur une zone très délimitée. Seule l’échine devait être touchée tandis que la tête, les flancs et le ventre ne devaient pas comporter la moindre trace de duvet. Il s’efforça à retrouver tout son sérieux pour ne pas faillir à l’épreuve en la sous-estimant. On lui laissait vingt bonnes minutes pour agir et il préféra les utiliser plutôt que de lancer le sort en deux minutes avec une parfaite désinvolture. Ses doigts passèrent un instant sur l’ossature bosselée du rat qui s’immobilisa pour le sentir avec une curiosité mêlée de méfiance. Pour la petite créature, une autre odeur se mêlait à celle de l’être humain. Il captait aussi le parfum de l’écureuil, qui n’était au final qu’un cousin éloigné.


- Ok mon pote, ça te dit un look à l’iroquoise ?
demanda-t-il en pointant sa baguette sur le rat.

S’il fallait lui faire pousser les plumes, autant que ce soit un truc marrant… Il se concentra sur la zone qu’il venait de caresser avec son doigts en visualisant les poils ras du rongeur. Pour obtenir des plumes, il devait attirer d’autres molécules sur la créature car, vu la longueur du pelage, il fallait créer sur un base presque inexistante. Les plumes étaient plus épaisses donc, pour, tenir, la racine sous la chair devait être plus solide. Il lança le sortilège à l’issue d’une profonde concentration et les poils sur le dos du rat se rassemblèrent pour former des tiges transparentes plus espacées. Le plumage apparut un quart de seconde suivante. Il avait pris le temps avant de se rappeler la douceur d’un oiseau. Les doigts glissaient plus vite sur une plume. Une seule tige était composée d’une centaine de poils de soie légers et espacés. Pour la couleur, il avait imaginé un bleu turquoise lustré, aussi vif que celui d’un oiseau tropical. Une crête de plumes de sept centimètre se dressa sur l’échine du rat. Mais Isaac ne s’était pas arrêté là. A la base des plumes, on pouvait remarquer une touche de bleu plus foncé, et, à la pointe, la teinte, plus claire, tirait presque sur le vert de jade. Chaque plume offrait un subtile dégradé qui, de loin, accentuait l’intensité de leur couleur. D’autres plumes s’étaient formées autour de la colonne du rongeur. Elles étaient plaquées comme des écailles à la place des poils. Le dégradé se poursuivait jusqu’aux flancs de la créature dans un bleu plus profond. Vous vouliez du bleu ? En voici toute une palette ! Avec son amour pour la mode et la métamorphose, Isaac connaissait la gamme des tons du bout des doigts. Cela irait-il à ces chers examinateurs ? Il en avait peut-être fait un peu plus que ce qui était attendu mais les conditions de la consigne étaient remplies, du bleu, des plumes sur le dos. Le rat ressemblait à présent à une sorte d’hybride bizarre sorti d’un imaginaire démonique moyenâgeux. C’est qu’il faisait presque peur avec sa crête de chef indien !
Isaac eut un petit sourire satisfait. Cette métamorphose était comme il l’avait imaginée, sans la moindre fausse note possible. Il salua le jury d’un signe de tête et se retira en songeant à regret que la suite des épreuves risquait de le faire déchanter, les potions en particulier. On disait qu’il fallait se souvenir des recettes par cœur… Et pour le coup, il rejoignait les Serpentard relouds qui se plaignaient chaque jour au petit-déjeuner, il était proprement impossible - et stupide - de connaître chaque étape sur le bout des doigts comme une récitation.
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MessageSujet: Re: Buse de Métamorphose   Buse de Métamorphose EmptyMer 31 Aoû - 14:35:08

Tout finit par arriver un jour. Depuis la quatrième année, on leur rabattait les oreilles avec ces fichues BUSEs, on leur mettait la pression. Et voilà que le moment était venu d'en finir une bonne fois pour toutes. Ils en avaient eu du temps pour réviser. Mais qui avait pris la menace du temps qui court au sérieux ? Oh, eh ! Doucement, te presse pas... Mora mora comme on aurait dit à Mada. Le problème étant que, le monde ne s'arrête pas de tourner pour vous attendre dans les pays occidentaux. Aussi la plupart des élèves avaient-ils attendu le tout dernier moment pour se mettre à leurs révisions. Et c'est aussi lorsque tout est plus lointain qu'il est difficile de relire ses notes, gribouillées façon pattes de mouches pour terminer le paragraphe sans avoir à changer de parchemin. Tout comme il est plus difficile, de ne pas regretter ce petit dessin, dans la marge, réalisé au détriment de l'attention requise pour l'explication de l'importance d'un geste quelconque à effectuer au cours d'un sortilège. A ce moment là seulement, le temps semble vous échapper. Vous passez nuit et jour enfermé, dans votre salle commune, ou dans votre bibliothèque. De toutes les maisons, celle de Serdaigle était sûrement, et de loin, celle qui devenait la plus effrayante. Si, contrairement à leur réputation, les Bleus et Bronzes n'étaient pas plus des messieurs et mesdames je sais tout que des acharnés du travail durant l'année, ils se déchaînaient en revanche en période d'exam. Pourquoi ? La réponse est bien simple. Eux aussi avaient leur fierté. Ils protestaient corps et âmes contre l'étiquette d'intellos que leur refourguaient leurs camarades des autres maisons, mais en revanche, ils tenaient à entretenir cette mythique réputation en les écrasant à plates coutures aux examens. Cherchez l'erreur. Pour sa part, Lucy avait préféré se concentrer sur les matières dans lesquelles elle se savait exceller, comme la métamorphose pu les potions, ou dans lesquelles elle se débrouillait au moins plutôt pas mal, comme la DCFM. Elle avait eu droit aux cours de soutien de Flitwick en sortilèges, et avait fait de son mieux, elle avait progressé, mais en revanche, elle savait que la botanique avait été un désastre. Elle ne se faisait pas plus de souci que cela. Les écrits avaient été, comme toujours, l'occasion pour chacun de s'emballer: "Qui a la plus grosse ?" "Ma fiche sur les guerres gobelines ? Elle fait trois mètres sur quinze, et la tienne ?".

Toutefois, Lucette n’aurait jamais cru que la situation aurait pu empirer d’avantage. Elle se trompait. En sortant de l’écrit de métamorphose, elle avait eu la sensation que la suite serait une pure blague. Après tout, les exercices qu’ils pratiquaient en cours lui paraissaient nettement plus simples, voire désuets, maintenant qu’elle était devenue animagus. Peut-être était-ce parce qu’elle avait désormais une vision, une intuition plus viscérale de la métamorphose. Qui sait. Elle-même ne se l’expliquait pas, mais la pratique lui était devenue infiniment plus simple que la théorie. Et pourtant, l’écrit lui avait paru enfantin. Les deux premières questions en particulier, l’avaient enchantée, et elle s’était déchaînée sur les fonctionnements des sortilèges de transfert et de disparition, soulignant toutes les problématiques qu’ils soulevaient. L’exemple en métamorphose objectale l’avait moins inspirée, mais elle était parvenue à donner des preuves concrètes de ce qu’elle avançait, et c’était l’essentiel. Quant à la dissertation sur la lycanthropie… Elle était tout simplement tombée des nues. Comment pouvait-on simplement oser aborder un sujet aussi peu conventionnel avec des élèves âgés de seulement quinze ans, lorsque les adultes se crêpaient toujours le chignon à ce sujet ? Pour elle, la lycanthropie n’était absolument pas une forme de métamorphose, et elle n’avait eu aucun mal à expliquer pourquoi, de façon qu’elle espérait aussi claire que succincte.
Mais ses camarades, moins doués dans cette matière, et parfois ayant moins confiance en eux, s’écroulaient à l’idée de passer les oraux, et peut-être, de les foirer comme ils avaient foiré les écrits. L’attention des préfets s’était accrue avec les pronostics. Il n’était pas rare de voir certains élèves – souvent les mêmes – s’effondrer en larmes sur leur bureau, ou piquer une crise d’hystérie au moindre bruit. En plus de devoir veiller au silence, et à ce que les plus stressés se rendent chez Mrs Pomfresh au lieu de rester attablés devant leurs cours, ils devaient également veiller au trafic d’excitants cérébraux qui se vendaient sous la cape. Ces stimulants, loin d’être toujours fiables, faisaient prospérer les élèves les plus doués en potion, leur prix ayant connu une nette inflation depuis quelques semaines. Le souci était que lorsque les élèves moins doués tentaient de faire de même pour ajouter quelques pièces sonnantes et trébuchantes au fond de leurs poches, les accidents se multipliaient. Saignements de nez, évanouissements, migraines…

A présent, ils étaient tous là, à se dandiner plus ou moins nerveusement en attendant que leur nom soit appelé. Pour sa part, Lucy avait confiance en elle. Peut-être même un peu trop. Mais c’était comme ça, elle était comme un poisson dans l’eau lorsqu’il s’agissait de métamorphose, alors pourquoi aurait-elle du mimer l’angoisse, alors qu’elle était parfaitement sûre d’elle ? Au contraire, il valait mieux qu’elle en profite, parce qu’elle savait pertinemment que ses autres épreuves pratiques ne se passeraient pas aussi bien, peu importe ce qu’on lui demanderait. Jetant un regard à ses camarades qui répétaient en silence, tels de grossiers mimes, lents et hésitants, elle leva les yeux au ciel. Il était trop tard, mieux valait se détendre à présent, pour être réellement capable de mobiliser toutes ses capacités le moment venu. Elle s’était assise par terre contre l’un des murs de la salle, sa convocation gisant par terre à son côté. Elle se mit à jouer pensivement avec sa baguette. Ces examinateurs, professeurs ou agrégés en métamorphose sorti d’elle ne savait où, y avait-il des animagus parmi eux ? Ou tout du moins, l’un d’entre eux risquait-il de l’identifier instinctivement ? Après tout, elle n’était plus tout à fait la même. L’ouvrage disait vrai.


- Duncan, Lucy.

D’un bond, la miss se releva, sa convocation dans sa main gauche. De la droite, elle serrait le pendentif qu’elle s’était fabriqué après sa transformation : une bille de verre aplatie, dans laquelle elle avait versé du sable du lac, lieu où tout avait basculé pour elle. Il était devenu une sorte de grigri. Non pas un porte-bonheur, car elle croyait durement à l’adage « Souris à la Merlin, et Merlin te sourira », mais plutôt une façon de toujours avoir confiance en elle, de se souvenir de quoi elle était capable lorsqu’elle y mettait toute sa volonté, et ce, malgré les impasses, les doutes et autres difficultés rencontrées en chemin. Car devenir animagus n’avait pas été facile, malgré ses prédispositions. En un éclair, elle fut près de l’examinateur qui l’avait appelée, lui tendant machinalement sa convocation assortie de sa carte d’identité et le saluant poliment. D’un signe de la main, il l’invita à entrer dans la salle où elle aurait à exécuter l’exercice. Tu parles d’un bavard… Elle le dévisagea d’un coup d’œil, cherchant à analyser les moindres détails de l’homme qui se trouvait devant elle. Vêtu et coiffé impeccablement, aucun épi sur sa tête ne brisait l’impression de propreté nette qui se dégageait de lui. Il avait adopté un air qui se voulait, sinon sévère, parfaitement austère. Pourtant, sous ses traits inexpressifs, presque blasés, ses joues respiraient la jeunesse et la fraîcheur. Ses yeux semblaient lutter contre sa volonté, refusant de s’éteindre totalement. Il n’avait pas l’habitude de faire passer des examens, c’était même peut-être sa première fois, Lucy en aurait mis sa main à couper. En tout cas, ce n’était guère rassurant. Elle ne serait pas saquée à sa tête, c’était certain. Mais il était suffisamment professionnel et inexpérimenté pour mettre un point d’honneur à pinailler sur le moindre détail, justement dans un souci d’équité parfaite. Bref, on était loin du vieux professeur approchant de la retraite, un peu empâté et au sourire bienveillant – même s’il fallait se garder de se fier aux apparences.
Lorsqu’elle entra dans la salle d’examen, elle fut surprise par la masse bleue et grise qui se mouvait à sa droite. Jetant un regard perplexe à la chose, elle s’aperçut qu’il s’agissait en fait d’une multitude de rats gris et bleus – à l’exception de quelques ratés, comme ce petit vert qui surgissait parfois dans son champs de vision -, enfermés dans un grand bocal cubique en verre. Pauvres petites bêtes, réduites au rang de cobaye, tout juste bonnes pour la dissection. Son examinateur lui remit un petit papier, qu’elle déplia, lisant la consigne. Des fois qu’il tente un petit coup de théâtre et qu’elle ait un énoncé un peu moins bidon que les camarades qui l’avaient précédée… Eh non. Il fallait bel et bien toujours qu’elle fasse pousser un plumage bleu sur le dos d’un rat.

Une horloge suspendue dans la salle, au tic tac lent et régulier, lui permettait de savoir où elle en était dans le temps imparti. Tout ça pour un sortilège. Il ne s’agissait pas de faire une tourte au rat, tout en mettant l’ambiance, pendant qu’un examinateur lui crachait dessus berdol ! Elle en était largement capable, elle le savait. Notre blonde internationale s’approcha donc de la table où elle devait opérer. Elle ne boitait pas, point de Dr Mamour à l’horizon, et elle ne s’était pas non plus elle-même chargée de faire illégalement la peau à un criminel animagus sous sa forme animale – depuis l’affaire Pettigrow, les égouts n’étaient plus une bonne planque pour les meurtriers – après avoir analysé en toute légalité les cadavres de ses victimes. En bref, elle n’était pas dans une série américaine. C’était la réalité là. Un rat s’y trouvait, étrangement calme. Il fallait croire qu’ils les shootaient à la morphine un bon coup avant de les faire passer sur le billard, histoire d’être sûr qu’ils ne sentent rien au cours du TP et que l’éducation nationale n’ait pas affaire aux récriminations indignées des associations protectrices des droits des animaux. Pourtant, elle aurait bien eu du mal à immobiliser la bête si elle avait été en mesure de sentir le prédateur qu’une part d’elle-même représentait pour lui.
Elle avait beau ne pas être là pour recoudre le rongeur, mais pour le relooker, elle prit tout de même connaissance de son anatomie. Vie fragile entre ses doigts, au cœur qui battait au ralenti, assoupi. Ses doigts se prêtaient à un examen minutieux, parcourant agilement les flancs de la bête, tâtant doucement sa mince colonne vertébrale, afin d’en avoir un schéma le plus précis possible en tête. Lorsqu’elle fut mentalement capable de reproduire le schéma de la petite bête dans sa tête, avec une conscience aigüe de ses dimensions réelles, de la douceur dont il fallait faire preuve pour ne pas risquer de tuer l’animal sur le champ, alors seulement, elle réfléchit à la façon dont elle devait procéder.
La peau du dos avait beau être plus épaisse chez les mammifères, celle d’un rongeur n’en paraissait pas moins très fine, donc elle n’était pas assez résistante pour supporter la déchirure que pouvaient causer à la chair les hampes inhérentes à un plumage quel qu’il soit. Il lui faudrait donc adapter les plumes qu’elle comptait greffer au rat. Alors elle en fixa clairement dans sa tête l’image. Une multitude de petites plumes bleues, d’une délicate finesse, qui formeraient une espèce de duvet, plus lisse cependant. D’une couleur bleue lagon, elle ne comptait toutefois pas terminer l’exercice sans apposer sa marque sur la réalisation, elle devait se démarquer des autres. Lucy imagina alors un reflet sombre sur ces plumes, visible en fonction de la lumière. Avec un léger sourire, parfaitement détendue mais les pieds solidement campés sur le sol, elle se concentra alors en levant sa baguette.


- Blumagio !

Elle voyait le rat dans son ensemble. Puis, comme elle l’avait indiqué dans sa copie pour les sortilèges de transfert, elle ne se focalisa plus que sur le dos du rongeur, dans lequel elle « fondit » l’image du plumage qu’elle avait imaginé, les poils se solidifiant d’abord à la racine, solidement cramponnés sous la peau, puis s’épanouissant à l’extrémité extérieure, tels des bourgeons florissants. Les plumes, l’une après l’autre, émergeaient du simple pelage gris originel de l’animal, se teintant du même coup de la couleur voulue, puis venaient se coller contre sa peau, afin de laisser place aux suivantes. Lucy exécutait le tour sans précipitation, préférant le perfectionnisme à la rapidité enchanteresse, soignant les détails, attentive à ne pas blesser la bestiole. Quand elle eût fini, elle expira un bon coup, satisfaite devant le résultat escompté. Le dos de son compagnon était bel et bien recouvert de petites plumes adaptées à sa taille, et lorsqu’on l’observait de haut, on pouvait apercevoir un smiley souriant, formé par des mu, petites tâches bleues nuit surplombant un océan de douceur.
Prétentieux ? Son tour l’était, elle aurait pu se contenter de faire simple, comme ses camarades. Mais elle n’avait pas agi pour épater la galerie. Elle avait ajouté de la difficulté à un exercice qui lui paraissait insipide, sans attrait, et qu’elle aurait alors bâclé. Peut-être même manqué, à cause de son trop plein d’assurance. En se posant des défis supplémentaires, elle avait pris garde à chaque instant de ne pas faire un seul faux pas.

Elle laissa alors son examinateur prendre connaissance du résultat de son travail. Il ne dit pas un mot, se contentant de prendre des notes pendant quelques minutes. Puis il la salua brièvement, lui indiquant par là-même que l’épreuve était terminée. Pinpin dit donc au revoir à BHL – Blue Happy Lagoon -, le petit rat bleu complètement shooté, et se dirigea vers la sortie, plutôt sereine.

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  • Apollon Oaken
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MessageSujet: Re: Buse de Métamorphose   Buse de Métamorphose EmptySam 3 Sep - 13:38:13

« Pour la BUSE de métamorphose, c'est par ici ! »

Apollon suivit la masse d'élèves, le visage morne. La partie théorie de cette fichue matière l'avait saoulé et il n'osait pas imaginer ce que lui coûterait l'épreuve pratique. La métamorphose et lui, ce n'était pas le grand amour. De toute façon, il n'avait jamais compris l'intérêt de transformer un cube en triangle ou une peluche en véritable ourson. Dans la vie, ça servait à quoi, franchement ? Se transformer en oiseau ou autres bestioles allaient offrir une nouvelle dimension à son existence ? Pour Oaken, tout ça, c'était des délires zoophiles voir juste une idée comme une autre pour faire chier les autres. Quand on était un oiseau, c'était facile de fienter sur ceux qu'on aimait pas en toute impunité. Après, le reste n'avait aucun intérêt.
Mais puisqu'il fallait réussir ses examens, Apollon avait tout de même travaillé. Juste ce qu'il fallait, parce qu'il était feignant. Il savait que l'épreuve pratique comptait certainement plus que la partie écrite. Après tout, on demandait à un sorcier de savoir pratiquer la magie, pas de savoir en parler parfaitement.

La masse compacte de cinquième année s'arrêta devant les portes de la grande salle et une liste de nom fut récitée comme une condamnation à mort. Au fur et à mesure que les élèves étaient appelés, l'angoisse semblait monter, et, lorsqu'elle semblait avoir atteint son paroxysme, deux ou trois filles devenaient hystériques à l'approche de leur nom et finissait d'énerver l'assemblée. Apollon, vautré par terre contre un mur, attendait sans regarder quiconque tout en faisant tourner sa baguette magique entre ses doigts. Ne pas être contaminé par la nervosité générale, même lorsqu'on était un brin je m'enfoutiste était une rude épreuve lorsqu'il s'agissait d'une matière aussi importante.


« ...Et Apollon Oaken ! »

Entendit-il soudain après une série de nom plus ou moins connus. L'adolescent se leva et pris une inspiration. Bon, restait plus qu'à avoir de la chance et ne pas tomber sur un exercice qu'il n'avait pas eu le temps de travailler (ou pas envie, au choix). Il s'immergea dans le flux d'élèves appelés, adressa un sourire encourageant à une jeune fille qui se triturait les doigts en essayant de garder un air digne et entra.

Son examinateur avait un air revêche qui lui déplut dès le premier instant. Tentant de passer outre, il écouta d'un air affable la consigne, puis essaya de ne pas se démonter lorsqu'il remarqua qu'il avait la formule nécessaire sur le bout de la langue, mais qu'elle ne venait pas.


« Un rat à plumes bleues... Okay... »

Franchement, à quoi cela servait-il ? Quelqu'un pouvait le lui expliquer ? À part emmerder un rongeur avec des expérimentations stupides, Apollon ne voyait pas la finalité de cet exercice. Il fronça les sourcils et tendit sa baguette magique au-dessus du rat, évinçant par la même occasion ces pensées négatives. Il devait visualiser. Le reste lui reviendrait sûrement après. La formule avait moins d'importance que la vision qu'on avait du sortilège. Des plumes bleues... Apollon imagina d'abord le bleu. Il était vif, turquoise. Les plumes, ainsi parées de cette couleur, brilleraient au moindre reflet de lumière, sembleraient tâchées de blanc. Il imagina les fibres douces au toucher, à l'aspect soyeux que seul un coup de pinceau velouté parvenait à retranscrire avec une certaine exactitude. Il imagina la plume ancrée dans la peau de l'animal, puis la multiplia dans sa tête jusqu'à ce qu'elle recouvre tout le dos du rat. Il ferma les yeux, afin d'être sûr de ne pas être trahit au dernier moment pas un défaut dans sa visualisation, ajouta à ce plumage des nuances de bleus virant à l'indigo ou au noir et le petit miracle se fit. Le sort lui était revenu et il put le prononcer avec conviction.

Les plumes n'étaient pas aussi délicatement nuancées que dans son esprit. Elles étaient peut-être aussi un peu éparses, moins compactes qu'un véritable plumage d'oiseau. Sûrement avait-il oublié de penser une couche de petites plumes en-dessous des plus grandes. Tant pis, le résultat restait tout de même respectable, il ne s'était pas lamentablement foiré. Deux ou trois plumes tombèrent, mal accrochées à la peau de l'animal et redevinrent des poils. Apollon grimaça d'un air d'excuse tout en se retenant de hausser les épaules. Ce ne serait peut-être pas assez convaincant pour son juge acariâtre, mais il était content de lui !
Bien qu'il se fit renvoyer d'un au revoir sec, il sortit de la salle avec le sourire et le cœur léger.
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