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 Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99]
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  • Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99]   Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99] EmptySam 21 Mai - 17:55:49

Il désirait la solitude, le silence, l’absence de tout et de tous, juste lui et le calme. Un endroit où personne ne viendrait le déranger, un lieu où il pourrait tout oublier : les magouilles mafieuses desquelles dépendaient la situation économique de sa famille, l’alcoolisme de son père, le plaisir qu’il croyait percevoir dans le regard d’Alekseï quand ce dernier se défoulait sur lui, la façon qu’avait sa mère de se forcer à ne rien voir, la stupidité joyeuse d’Angélina qui ne savait rien et ne comprenait rien, et par-dessous tout sa propre lâcheté, son incapacité à se rebeller contre l’état des choses, à se confronter à la réalité, à ne serait-ce que se confier à quelqu’un. Il avait essayé pourtant. Il s’était forcé à se sociabiliser et les résultats avaient été plutôt positifs, mais dès qu’il s’agissait d’approcher LE sujet tabou, il se recroquevillait en son for intérieur et commençait à accumuler mensonge sur mensonge. Il se détestait pour cela. Chaque mensonge qu’il prononçait était un pavé de plus de la barricade qu’il construisait autour de lui, mais derrière les murailles infranchissables qu’il érigeait lui-même, il dépérissait lentement. Car quel est l’intérêt de vivre une vie où les personnes qui comptent réellement à vos yeux ne savent rien sur vous, sur ce qui vous constitue profondément ?

Il avait pourtant essayé de se décharger un minimum de son fardeau familial, de ces secrets qu’il était forcé de garder contre son gré. Cependant, après avoir très légèrement effleuré la surface du problème avec Akiko, une fois à nouveau seul, il avait paniqué à l’idée de s’ouvrir plus. Il s’était rejoué leur conversation un million de fois et s’était fustigé pour sa stupidité. Il avait été extrêmement vague concernant le traitement qu’il recevait chez lui, et il fallait que cela reste ainsi. Si jamais quelqu’un venait à en apprendre plus, on viendrait peut-être farfouiller dans les histoires de la famille et avant qu’une quelconque aide ne soit mise en place, son père aurait appris qu’il était la raison de ces inconvénients et autant dire qu’il préférait aller vivre avec une horde de vampires que de subir sa colère. Si Mikhaïl était effrayant quant il était saoul, les rares fois où il était sobre pendant ce qu’il aimait à appeler des « remises à niveau », il était tout simplement terrifiant.

Et dire que la sécurité que les murs du château lui offraient était sur le point de s’achever. S’il était de si déprimante humeur, c’était car cette information l’avait frappé de plein fouet la veille au soir. Il rentrait tranquillement d’une après-midi passée à la Bibliothèque car malgré l’insupportable mégère qui gérait les lieux, il appréciait la tranquillité de l’endroit lorsqu’il était tombé sur Alekseï et sa bande dans les couloirs des cachots. Les septième années sortaient tout juste de la Salle Commune alors que lui s’y rendait. L’un d’entre eux l’avait alors remarqué et avait commenté en rigolant
:

-Tiens v’là ta sœur Dmitriev. Elle est mignonne dis donc ? T’savais qu’elle traînait avec Deprunay, tu sais l’insupportable mioche bouffondor ?

Et un autre de rajouter :

-Ouais et pas qu’elle, moi j’lai vu pas mal traîner avec une gamine de Serdaigle.

Il avait essayé de faire comme s’il n’avait rien entendu, passant à côté d’eux sans même leur jeter un regard, mais apparemment Alekseï ne l’entendait pas de cette oreille. Probablement qu’il ne supportait pas que ses p’tits copains lui volent le privilège d’humilier son cher Kolia. Il l’avait donc attrapé par l’épaule alors qu’il passait et après avoir fait une remarque humiliante quelconque à voix haute, Niko ne l’avait même pas enregistrée tellement il y était habitué, il s’était approché de son oreille et avait murmuré quelques mots qui, eux, avaient glacé le sang du jeune Russe.

-Profite-bien des quelques semaines qu’il te reste ici Kolia, parce que quand on sera de retour au manoir, il n’y aura plus personne pour m’empêcher de jouer avec toi.

Il était ensuite reparti comme si de rien n’était, laissant le pauvre Nikolaï, terrorisé au beau milieu du couloir. Car lorsque Alekseï faisait une promesse, vous pouviez être sûr qu’il allait la tenir. Ainsi, depuis ce moment, le deuxième année n’avait qu’une idée en tête : fuir le plus loin possible. Puisqu’il était impossible d’arrêter le temps pour que l’été n’arrive jamais, il désirait par-dessus tout ne pas être obligé de rentrer chez les Fowl. C’est pourquoi, ce matin-là, profitant du fait qu’il s’agissait d’un samedi, il s’était levé avant le lever du soleil et s’était dirigé en silence vers le coin le plus éloigné du Lac. Il avait besoin de se débarrasser de toutes les émotions qui parasitaient sa pensée, de tous les soucis qui l’empêchaient d’avancer et il ne connaissait pas de meilleur moyen qu’une bonne baignade.

Sortir du dortoir sans éveiller personne n’avait pas été très difficile, il l’avait fait plus d’une fois dans l’année lorsqu’il voulait aller se restaurer aux Cuisines en pleine nuit car il n’avait pas assisté au dîner pour éviter son frère. Sortir du château avait été un peu plus compliqué puisqu’il fallait éviter les rondes de Rusard puis ouvrir les portes donnants sur le Parc sans attirer l’attention de quiconque. Cependant, il n’était pas le premier élève à y arriver et il ne serait sûrement pas le dernier. Il arriva donc sans encombres jusqu’à son spot préféré du Lac. Vérifiant qu’il était seul –lorsqu’on est plus ou moins recouvert de cicatrices et qu'à douze ans on arbore un magnifique tatouage aux armoiries de sa famille sur l'omoplate droite, on évite de se déshabiller en public, sauf si on a une très bonne explication, chose qu’il n’avait absolument pas- il retira sa robe de sorcier pour se retrouver dans un maillot de bain noir tout simple qui contrastait avec la blancheur de sa peau. Puis après s’être étiré, il plongea.

L’eau était fraîche, mais elle lui fit un bien fou. Tandis qu’il nageait, plus rien ne comptait à part la sensation de filer avec légèreté et grâce à travers les flots. Il nagea ainsi une bonne demi-heure, puis il commença à ressentir des signes de fatigue. De plus, le soleil était en train de se lever et l’idée d’assister au phénomène tandis qu’il se séchait sur la plage lui plaisait bien. Il sortit donc de l’eau, mais alors qu’il se dirigeait vers l’endroit où se trouvaient ses affaires, il entendit un bruit derrière lui. Il se retourna à la vitesse de l’éclair et vit une silhouette humaine s’approcher. Cette journée avait pourtant si bien commencé
.


Dernière édition par Nikolaï M. Dmitriev le Dim 4 Sep - 19:18:12, édité 1 fois
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99]   Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99] EmptyDim 22 Mai - 20:23:15

- Z’avez vu les gars, y fait presque plus noir… Eh Apo, passe-moi le saucisson, on fait un échange, si je bois encore une goutte de vodka j’vais gerber…

La bouteille à moitié à moitié vide roula dans l’herbe humide jusqu’aux pieds du Gryffondor qui grommela dans son sommeil éthylique. Quel lâcheur, il ne l’écoutait même plus ! Isaac s’écrasa sur le blond et se traina à quatre pattes jusqu’au bout de saucisson que quelqu’un avait eu la bonne idée d’enfoncer dans la cendre. Pas grave, c’était bon quand même. Il se fit bousculer par Apollon qui s’était redressé d’un bond pour courir dans un coin et épousseta la charcuterie avec des gestes approximatifs avant de mordre dedans. C’était la chose la plus délicieuse qu’il avait jamais mangé de sa vie ! Il en avait presque les larmes aux yeux. Cette soirée clandestine dans la forêt interdite était un véritable carnage. Quelques heures plus tôt, une voix grésillante dans le poste de radio proclamait les Flèches d’Appleby nouveaux champions de quidditch nationaux. Beaucoup d’élèves s’étaient vite trouvés le cœur à la fête, surtout Apollon qui aspirait à devenir joueur professionnel dans l’équipe. L’ambiance de la grande salle était survoltée à l’heure du diner mais, sur le qui-vive, Rusard semblait fermement décidé à envoyer tous les élèves dans les dortoirs pour le couvre-feu. Isaac et quelques autres, une bande d’irréductibles fêtards ne l’entendaient pas de cette oreille. Il faisait beau dehors ! Les célébrations s’organiseraient donc en marge des rondes du concierge. Quand il y songeait, malgré son taux d’alcoolémie élevé, Isaac s’étonnait de ne pas s’être fait chopper. Six élèves s’étaient volatilisés dans la forêt et personne n’avait essayé de les retrouver. Il soupçonnait des soirées aussi chaotiques que la leur dans le château.

Apollon revint et s’affala par terre en déclarant : « je crois que je me sentais mal ». Puis il se la joua mec qui n’avait pas du tout vidé ses tripes contre un arbre en ouvrant la vodka. Isaac serra sa tête entre ses mains. Ses souvenirs étaient très confus, mais il n’était pas au bord du black out. Son état d’euphorie était retombé lorsque la moitié des gars s’étaient mis en tête de dormir dans les feuilles, au milieu des cadavres de bouteille. Rolas ronflait à côté de lui, entre un autre Gryffondor et un poufsouffle qu’il s’était déjà fait lors d’une soirée aussi arrosée. N’avaient-ils pas vaguement remis ça cette nuit d’ailleurs ? Possible, mais il ne savait plus s’il l’avait vraiment sucé ou s’il s’était contenté de le penser avant de se mettre une mine à la vodka fraise. De toute manière, ce gars avait tendance à lui sauter dessus dès que l’ivresse le gagnait, puisqu’il savait qu’il n’avait rien à espérer à jeun. Un gay assumé comme celui-là l’intéressait fort peu. D’ailleurs, il ne le connaissait que dans ce monde parallèle où la mémoire se reconstituait à l’envers.
Le seul mec debout était un Serdaigle énorme du nom de Joris. Un double-gras sympa qui descendait consciencieusement un litre de gin au goulot. Ce type était dingue. Ils l’avaient recruté un peu par hasard en le croisant avec deux bouteilles à la main à la sortie des cuisines. Le bleu et bronze se fichait du quidditch, par contre il avait une grosse culture de comics, ce qui était un raison suffisante pour l’adopter dans leur groupe de hors-la-loi.

- … mais je suis d’accord, c’est pas tellement les supers-pouvoirs qui me font rêver et d’ailleurs, je te suis complètement pour le Punisher, c’est clair que ça serait vraiment…
Gnié ? A quelle conversation ces mots se raccrochaient-ils ? Joris n’était pas humain. Il avait la capacité de tenir droit le fil d’une conversation en dépit de toutes les déviations de sujet. Au moindre silence, il frappait et revenait sur LA seule discussion qui l’intéressait. Son autre pouvoir spécial était de pouvoir parler et débattre sans être écouté. Même la boisson n’arrivait pas à le terrasser ! Isaac se promit de ne pas oublier de se débarrasser de lui à la fin de cette soirée. Il n’avait pas envie de se ramasser un pot-de-colle chaque jour de l'année. Et enfin, il n’y avait vraiment rien à en tirer, il ne couchait pas avec des pachydermes, même pour leur donner une petite idée de ce que pourrait être la vie sexuelle qu’ils n’auraient jamais.
- Oh puis j’en ai marre de vous !
S’exclama-t-il soudain en se redressant. Pour une raison qu’il n’expliquait pas, il était énervé et il avait envie de bouger.

L’esprit très vaseux, il trébucha sur les canettes de bière et se dirigea vers la sortie de la forêt d’un pas vif. Le ciel était blanc et mauve parfois. Le jour allait se lever, il ne dormait toujours pas. Ses cheveux étaient poisseux et il avait l’étrange impression d’avoir la tête prise dans un bocal. Les images flottaient, les sons lui arrivaient en sourdine. La fatigue et l’alcool imbibaient ses vêtements d’une sueur glacée. C’était insupportable. Il arracha sa chemise moite d’un geste brutal et la balança au loin. Resté en pantalon, il s’approcha de la berge du lac, glissa sur la vase, se rattrapa de justesse en pestant contre l’imbécile qui s’était amusé à rendre les bords glissants. Or, sur ce bord même, il y avait quelqu’un d’autre, un gosse en slip. C’était quoi ce délire ? Il n’avait presque pas fumé pourtant.


- Qu’est’ce tu fous là toi ?
demanda-t-il sans comprendre d’un air à moitié halluciné. T’es bizarre toi… mais c’est cool. Sympa le tatoo.

Les mots devançaient ses pensées, il lui avait lancé pèle-mêle les phrases qu’il avait réussi à former avant de se pencher vers l’eau pour se rafraîchir le visage. Son torse nu n’exhibait pas une peau moins curieuse que celle du gamin. Elle avait aussi reçu son lot de cicatrices, des piercings, sur le ventre et au téton ainsi qu’une chaîne tatouée qui descendait le long de sa hanche droite et une étoile à six branches au bas du dos. Isaac était trop à la ramasse pour s’étonner des marques du nabot. Il essaya à la place de boire l’eau du lac et la recracha aussitôt avec une grimace dégoutée.


- C’est dégueulasse ! t’aurais pas de l’eau ?


L’eau, c’est pour les tapettes, avaient déclarés Joris et Apollon lorsqu’il leur avait suggéré d’en prendre pour la soirée. Seulement, lorsqu’on ne buvait pas assez pou s’effondrer dans un coin, l’alcool remontait et la gorge devenait terriblement sèche… Et ce n’était même pas la peine de songer à rentrer à Poudlard maintenant, c’était le meilleur moyen de se faire caller. Il devrait attendre le petit-déjeuner, hélas…

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  • Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99]   Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99] EmptyJeu 26 Mai - 16:45:33

La silhouette se définit progressivement tandis que la personne s’approchait d’une démarche chancelante. Il s’agissait d’un garçon visiblement plus âgé que Nikolaï, il était torse nu et clairement saoul. Si sa façon de se déplacer était déjà un indice flagrant, ce fut lorsqu’il ouvrit la bouche pour s’adresser à lui que le jeune Russe eut la certitude que l’autre était si ce n’est bourré, tout du moins bien éméché. Parce que tout comme sa première question était légitime (quand on rencontre quelqu’un en short de bain à l’aube, on a tendance à se poser des questions Rolling Eyes), les remarques qui suivirent étaient nettement plus atypiques. D’ailleurs Niko fut tellement surpris que quelqu’un découvrant son torse et son dos parsemés de fines cicatrices commente uniquement le fait que le tatouage adorant son omoplate était « cool » qu’il ne réagit pas tout de suite. Il resta interdit tandis que l’adolescent que, dans sa surprise, il n’avait pas encore reconnu se dirigeait vers le lac pour ... boire ? Suspect OK alors là c’était officiel, le mec était totalement pompette. Soi-dit en passant si la situation n’avait pas été aussi surréaliste, le deuxième année aurait sûrement sourit, amusé par la grimace que son aîné venait de faire.

Cependant, à un moment donné, il fallut bien que notre jeune héros sorte de sa torpeur pour la simple et bonne raison que l’autre saoulard lui adressa de nouveau la parole, mais cette fois-ci ses paroles n’étaient pas à sens unique, elles exigeaient une réponse. Est-ce qu’il avait de l’eau ? Euh non, pas vraiment : en se levant, il n’avait pas pensé à sortir avec une bouteille d’eau. En même temps, pour sa défense, il ne pensait pas tomber sur qui que ce soit et encore moins sur un élève totalement torché. Par contre, il avait une pomme. jsuibet Bah oui l’est prévoyant mon choupinou, il savait qu’après avoir nagé il aurait sûrement faim et il était venu préparé. Cool Par conséquent, il répondit, toujours encore un peu sous le choc de la rencontre, sans être vraiment certain que l’autre capte réellement ce qu’il lui disait
:

-Euh non désolé. Mais j’ai une pomme s’tu veux. Le jus pourra peut-être te rafraîchir un peu.

Il lui fit signe d’attendre une seconde et se dirigea vers ses affaires. Il sortit alors ladite pomme d’une des poches de son pantalon puis retourna vers le garçon et la lui tendit. En attendant que l’autre la prenne ou non, il se mit à l’observer un peu plus en détail. Après tout, il ne risquait pas de paraître impoli : de un, le type ne semblait pas vraiment en état de se rendre compte qu’il l’observait fixement et de deux, lui-même n’était pas franchement couvert donc il pouvait bien se permettre d’observer un peu le nouvel arrivant, non ? na

Son regard tomba tout d’abord sur le torse dénudé du garçon et si le jeune Serpentard n’avait pas été entraîné toute sa vie à cacher au maximum ses émotions, il aurait sûrement juré devant la vision des nombreuses cicatrices qui parsemaient la peau du mec ! Shocked Il n’était finalement pas le seul à avoir une vie pourrie semblait-il. Mais le plus étonnant était sans doute le nombre de tatouages et de piercings que le garçon arborait. Si Nikolaï avait en horreur le blason familial qui adornait son dos, son nouveau compagnon semblait lui un fan du body art. Le gamin était particulièrement fasciné par la chaîne qui disparaissait sous le pantalon de son aîné, mais comme la suivre des yeux impliquait finir au niveau du cul de l’autre type, il s’arrêta net. Pas envie que l’autre se fasse des idées, déjà que les filles ne l’intéressaient pas encore, les mecs encore moins. Il revint donc au visage du garçon et soudain il découvrit avec horreur l’identité de celui-ci ! Deniel ! pale L’espèce de taré gay de cinquième année ! Oh là là lui qui rêvait de calme, c’était mal bourré barré.

Attention non pas que Nikolaï s’inquiète d’être en petite tenue devant Isaac, à vrai dire vu l’étrangeté de la situation, il ne s’était même pas vraiment rendu compte qu’il était encore en short de bain. Il ne s’inquiétait même pas que ses cicatrices soient visibles et encore moins d’être une potentielle proie pour le cinquième année, il était assez lucide pour savoir que son âge et la gueule de bois d’Isaac devait plus ou moins le protéger de l’appétit sexuel de ce dernier niarkhéhé. Non ce qui l’inquiétait c’était tout simplement les réactions absolument imprévisibles du cinquième année. Deniel était connu pour être une espèce de fou qui vivait au gré de ses impulsions et pouvait sans prévenir vous sauter au coup et vous embrasser pour vous attaquer par-derrière la seconde d’après, or Nikolaï trouvait qu’il y avait déjà assez de tarés dans sa vie comme ça, pas la peine d’en rajouter un autre. non! Il tenta donc d’engager prudemment la conversation, sans se mouiller, voulant s’assurer que l’autre n’ait pas un soudain accès de folie. Après tout, si ses souvenirs étaient bons Deniel dormait dans le même dortoir qu’Alekseï, donc autant ne pas faire de conneries qui risquaient d’arriver aux oreilles de son frère.


-Tu vas bien ? T’veux pas t’asseoir ?

Ah bah je vous avais prévenu qu’il avait choisi de pas se mouiller et de rester dans les banalités, pas de ma faute si vous m’aviez pas cru !
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99]   Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99] EmptyJeu 2 Juin - 14:29:45

Il gérait, il n’était pas bourré. Enfin, si, un peu, mais il gardait le contrôle, il savait ce qu’il faisait et le gosse n’y verrait que du feu. A côté des autres, il avait forcément l’air clair. Malgré l’impression d’avoir un cerveau qui avait doublé de volume à l’intérieur de son crâne, Isaac se croyait encore maître de ses actions. Certes, il avait essayé de boire l’eau du lac, mais c’était pour se rafraîchir ! Il se serait complètement immergé s’il n’avait pas craint de se noyer. Sa maîtrise avait des limites, et il n’était pas inconscient au point d’ignorer l’engourdissement de ses membres. Il rêvait d’un verre d’eau claire et d’un matelas sur lequel s’effondrer. Ses potes n’avaient pas fait leurs difficiles, ils gisaient comme des cadavres dans la forêt. Or, même ivre, Isaac gardait quelques goûts de luxe. Trouver le sommeil à même la terre, sur un tapis de mousse et d’insectes était impensable. De plus, c’était une situation dangereuse. N’importe quel prédateur aurait pu le dévorer s’il restait là. Il se serait bien transformé pour se réfugier dans un arbre mais, écureuil ou pas, il restait imbibé l’alcool et, sous son regard halluciné, les troncs lui semblaient gigantesques. Peu attentif à ce qui se passait à côté de lui, il recula prudemment et entendit avec déception le nabot dire qu’il n’avait rien pour le désaltérer. L’inverse aurait été surprenant hélas. Il ne voyait pas très bien pourquoi quelqu’un se baladerait avec une gourde à cinq heures du matin. En même temps, pourquoi trainer en slip au bord du lac à l’aube ? Ce type avait de drôles d’idées, il lui expliqua d’ailleurs qu’il avait une pomme… Isaac haussa un sourcil un peu perplexe et l’observa tandis qu’il fouillait dans ses affaires. Toutes ces marques étaient quand même curieuses, se faisait-il battre ? Mais il n’eut pas le temps de pousser plus loin la réflexion puisqu’il revint et lui tendit aimablement le fruit.

- Merci, j’irai pas jusqu’à dire que tu me sauves la vie mais c’est sympa man !


Il fixa ensuite intensément la pomme pendant que son cadet le regardait. Bon, alors, il à avait deux possibilité, une complexe, et une simple : soit il transformait la pomme en jus, soit il la mangeait. Il préférait boire. Mais s’il se foirait, il risquait de tout gaspiller et de se retrouver au même point. Allons, un bon sorcier ne se laissait pas décourager par l’alcool ! Certains réflexes ne s’oubliaient pas. Comme un bon tireur ne rate jamais sa cible même avec un litre de whisky dans le sang, il ne pouvait pas rater une métamorphose aussi basique. Avec des gestes trop minutieux pour être sobres, il planta le bout de sa baguette dans le fruit et leva un peu bêtement les yeux lorsque le mioche lui demanda s’il allait bien.

- Bah ouais, pourquoi j’irais pas bien ?
Demanda-t-il en cherchant néanmoins un endroit sec pour s’installer en tailleur et poursuivre son ouvrage. Maintenant chuuut, je vais faire un truc cool, normalement.

Son front se plissa en signe de concentration et il ferma un instant les yeux. La pomme se ramollit doucement sous ses doigts et le jus commença à couler autour de la baguette. Yeaah ! En temps normal il aurait pu faire une double transformation afin d’obtenir un verre mais il n’avait pas le temps de faire dans le détail. Il eut un air satisfait et s’empressa de porter le fruit à sa bouche pour en aspirer goulument tout le jus. Quelques filets sucrés glissèrent le long de son cou. C’était exquis. Il ne resta bientôt qu’une pomme vide, soutenue par la peau et une légère paroi de chair. Il récupéra les dernières gouttes avec sa langue, et soupira en tendant le fruit creusé à son compagnon :


- ça fait un bien fou ! Tu peux la terminer si tu veux, j’suppose que c’est mieux que rien en attendant le petit-dej’… T’as fait la fête toi aussi ?


Isaac n’osait supposer que le garçon venait de se lever. Ce serait inhumain, surtout un samedi ! Veillée ou non, le cinquième année appartenait au clan des lèves tard. Il était rare de le voir dans la grande salle avant onze heures les jours de congé, et il avait même tendance à se montrer très désagréable tant qu’il ne s’estimait pas réveillé – ce qui lui demandait approximativement deux heures. Tout en attendant la réponse, il étudia le gamin. Il avait une bonne bouille. Son visage lui disait quelque chose mais il n’arrivait plus à le situer. Il était certain de l’avoir déjà croisé – sans doute un Serpentard donc – mais pas de lui avoir parlé. Par contre, on lui avait déjà raconté quelque chose à propos de lui… Megan lui semblait-il. Puis il avait un peu un accent chelou… Mouais bon, il s’en fichait en fait. Il lui poserait la question plus tard si ça l’intéressait toujours.


Dernière édition par Isaac Deniel le Mer 8 Juin - 15:43:32, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99]   Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99] EmptyLun 6 Juin - 18:09:17

Deniel se montrait étonnement facile à vivre. Lui qui s’attendait à ce que le cinquième année refuse son offre de façon méprisante, voire même à ce qu’il se moque de son idée stupide, il dut bien admettre qu’il s’était lourdement trompé. Au contraire, l’adolescent le remercia même chaleureusement, et même si le deuxième année était peu habitué à ce qu’on l’appelle « man », il n’eut aucun mal à comprendre qu’il s’agissait d’une marque de sympathie. Pour une raison qu’il ne s’expliquait pas totalement, Deniel semblait ne pas l’avoir à la mauvaise. Non pas que cela soit désagréable, bien au contraire, mais des années de cohabitation avec son frère avaient fini par lui inculquer au fer rouge qu’il était un être méprisable et inintéressant, en tout cas pour toute personne digne de ce nom, cette catégorie incluant, bien évidemment, toute personne plus âgée que lui. Ainsi, en entendant les paroles d’Isaac, il se sentit, à sa grande surprise, plus léger : il ne s’était pas rendu compte à quel point il avait besoin d’être apprécié par les autres. Il s’était convaincu qu’avec les années de brimade il avait appris à se passer d’amour et de reconnaissance, mais il venait d’avoir la preuve du contraire.

Il choisit cependant de ne pas s’attarder sur cette découverte, il n’avait aucune envie de se lancer dans une introspection alors qu’il était venu oublier ses soucis. Il se contenta donc d’observer les faits et gestes d’Isaac et il dut faire appel à toute sa discipline mentale pour se retenir de pousser un sifflement d’admiration devant la métamorphose du garçon. Pour quelqu’un qui avait clairement plus d’une bouteille d’alcool dans le corps, le cinquième année avait non seulement les idées encore bien claires, mais surtout une maîtrise magique franchement impressionnante. A croire que les rumeurs que les gens colportaient sur le garçon étaient très loin de dresser un portrait réaliste de lui. Personne ne précisait jamais que Deniel était doué en cours ni qu’il avait le remerciement facile. En même temps, c’était nettement moins croustillant que le fait qu’il était sensé avoir couché avec un mec de chaque maison, voire même avec des adultes. Nikolaï se promit alors à lui-même de ne plus écouter ce genre de rumeurs, lui qui se plaignait d’être victime des préjugés des gens, il aurait dû savoir qu’avant de juger quelqu’un, encore fallait-il l’avoir rencontré. Mais bon, à douze ans, on ne pouvait pas tout savoir non plus et, même s’il allait essayer de faire des efforts à partir de maintenant, il considérait normal d’avoir encore des comportements gamins à son âge
.

- Ça fait un bien fou ! Tu peux la terminer si tu veux, j’suppose que c’est mieux que rien en attendant le petit-dej’… T’as fait la fête toi aussi ?

Il sourit et accepta ce qu’il restait de la pomme, après tout il l’avait ramené en prévision d’une petite fringale post nage et ladite fringale commençait à se faire sentir. En effet, observer Isaac boire le jus sucré lui avait mis l’eau à la bouche. Il croqua donc à pleine dents dans la chair restante et en retira une bonne bouchée. Il finit de mâcher et avala, avant de préciser :

-C’est vrai qu’elle est franchement bonne.

Il envisagea ensuite précautionneusement la façon la plus indiquée de répondre à la question concernant sa présence sur les lieux. Il n’allait tout de même pas déballer l’intégralité de sa vie au premier inconnu qu’il rencontrait, et encore moins à Deniel ! Il avait beau s’être apparemment trompé sur le mec, il était tout de même une commère de catégorie internationale, c’était prouvé. Il se contenta donc d’en dire le moins possible :

-Euh non pas vraiment. J’tais v’nu faire un petit plongeon. J’aime bien v’nir quand ya personne

**’stoire de pas exhiber ma belle collection de cicatrices .... Oh merde ! Mes cicatrices !**


Il jeta soudain un regard désespéré à son torse nu et, sans y réfléchir à deux fois, sprinta vers sa serviette, laissant Isaac planté là. Il jeta la pomme sur son uniforme et s’enroula dans sa serviette, cherchant à cacher la moindre parcelle de son corps au reste du monde.

**Oh putain de **** de ***** il a dû tout voir ! Mais qu’est-ce qu’y ma pris d’pas réagir plus tôt ? Et en plus c’est Deniel ! A tous les coups, tout le château va être au courant d’ici ce soir ! Et le pire c’est que si j’me casse ce s’ra encore pire, y pourra inventer n’importe quoi ! Vraiment, mais quel crétin je fais !!!!!!!!!!!!!!**
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99]   Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99] EmptyMer 8 Juin - 21:20:12

Isaac regarda l’enfant manger les restes de sa pomme avec un vague sentiment de culpabilité. Il se sentait un peu radin pour le coup, dans le genre connard qui débarque, prend tout ce qu’on lui donne et rend les pelures et les miettes avec des airs de grand prince. Si le cinquième année n’était pas toujours très tendre avec ses semblables, il ne profitait jamais de la gentillesse d’un innocent. Quelqu’un qui cédait ses biens sans discuter était forcément un type bien… Ou un gros niais facile à entuber, mais il ne songeait pas encore à ranger le gamin dans cette catégorie. L’alcool retardait la connexion de ses neurones. Il faisait de son mieux pour garder un regard éveillé, attentif au monde. Mais, à chaque fois que son compagnon se taisait, il lui semblait que ses pupilles faisaient des rondes autour de la rétine. En plus, le nabot disait des choses étranges. Il était venu se baigner, comme ça, au beau milieu de la nuit – car selon Isaac, la matinée ne commençait pas avant neuf heures. Quel traumatisme avait-il pu vivre pour faire des choses aussi insensées ? Pour sûr, personne n’était assez débile pour piquer une tête à l’aube. Néanmoins, il ne pensait pas trouver beaucoup plus d’élèves dans le parc à huit heures. Il avait peut-être à faire à un somnambule ou à un insomniaque, à un irréductible du sommeil qui résistait à la douce ataraxie de la fatigue… Ces pensées le firent bailler à s’en décrocher la mâchoire. Cependant le regard curieux qu’il lançait au gamin s’élargit lorsque celui-ci se rua soudain sur sa serviette pour s’enrouler dedans comme une vierge effarouchée. Bon ok, définitivement, il était tombé sur un dingue…

- Wooh calme, j’vais pas te sauter dessus hein… jamais dans cet état !
Ajouta-t-il en essayant de plaisanter.

Si le gamin était potentiellement trop jeune pour saisir le sous-entendu de son trait, il espérait néanmoins se tromper en supposant qu’il fuyait à cause de ce que les bruits de couloir disaient de lui. La masse était d’une infinie connerie. Il suffisait d’être gay et de l’affirmer pour devenir aux yeux des hétéros une sorte de créature affamée qui désirait tous les hommes qu’elle croisait. Ce n’était pourtant pas sa ligne de conduite. S’il s’amusait beaucoup avec ses charmes, il n’était presque jamais sérieux. Une rougeur, un tremblement, une hésitation dans la voix de sa victime suffisait à son bonheur. Il aimait mettre les adolescents mal à l’aise mais voyait peu d’intérêt à conclure. Rares étaient les garçons véritablement affolants et un lutin de treize ans n’avait franchement rien à craindre de lui. Mais le petit était peut-être gêné par autre chose, comme les cicatrices trop nombreuses qui marquaient sa peau et ce tatouage, qui, malgré son côté cool, était incongru sur l’épaule d’un enfant.
Il étendit ses mains en arrière et s’appuya sur ses paumes, exposant son torse aux doux rayons de l’aurore.


- M’enfin, si t’as peur que les autres te voient, c’est pas la peine de flipper, je te regarderai pas bizarrement parce que t’as pas une peau toute lisse de poupon, je suis encore pire que toi, puis c’est pas mes affaires de toute façon.

Il fouilla dans ses poches et tira avec un sourire réjoui un sachet d’herbes. Il lui en restait juste assez et ça tombait bien, il avait justement envie de fumer, chose qui n’arrivait que lorsque la tête lui tournait.
- Tu t’appelles comment en fait ?
Se redressant sur ses genoux, il étala une feuille sur sa cuisse, roula l’herbe dedans et enflamma le bout avec un briquet car, autant il pouvait maîtriser des métamorphoses complexes avec un taux d’alcoolémie élevée, autant il se méfiait de sortilèges aussi basiques que l’incendio. La dernière fois qu’il s’était amusé à l’utiliser au milieu d’une fête, pour allumer une bougie, il avait mis le feu à la table. Sa puissance magique était à peu près aussi indisciplinée que lui. Il aspira une taffe en se félicitant d’avoir volé la précieuse provision d’un gryffondor trop ivre pour réagir dans la forêt et, après un instant de réflexion, il tendit le joint à son camarade pour l’inciter à se rapprocher :

- ça te dit ?


Ouiiii bon, pousser un gamin à la consommation de drogue, c’était mal, complètement irresponsable, absolument scandaleux, digne de se faire passer un savon pendant une heure complète dans le bureau de la vieille McGo, mais c’était drôle. Après le première année ivre mort le soir du réveillon, il pouvait bien tenter le deuxième année shooté… nfin, façon de parler, ce truc n'était pas très chargé. Si ce petit était un garçon comme les autres - mais il commençait à en douter - il ne pourrait pas refuser.



Dernière édition par Isaac Deniel le Ven 1 Juil - 21:20:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99]   Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99] EmptyLun 13 Juin - 14:58:43

**Je suis un idiot fini ... Je suis un idiot fini ... Ma vie est foutue ... Tout le monde va savoir que j’suis qu’une pauvre victime incapable de faire face à son frère ... J’ferais mieux de me casser de suite ... Je ...**

-Wooh calme, j’vais pas te sauter dessus hein… jamais dans cet état !

Hein ? Mais de quoi Deniel pouvait-il bien parler ? Comment ça il n’allait pas lui sauter dessus ? Evidemment qu’il n’avait aucune raison de lui sauter dessus ! Qu’est-ce que le cinquième année voulait dire par-là ? Et pourquoi changeait-il comme ça de sujet ? Logiquement il aurait dû parler de la peau scarifiée de Nikolaï et pas faire cette remarque bizarre.

-M’enfin, si t’as peur que les autres te voient, c’est pas la peine de flipper, je te regarderai pas bizarrement parce que t’as pas une peau toute lisse de poupon, je suis encore pire que toi, puis c’est pas mes affaires de toute façon.

Voilà, là on revenait à la normale. Il parlait des cicatrices de Nikolaï et il se moquait de lui ... quoique, attendez ... en fait non pas du tout. Ça alors ! Non seulement Deniel ne se foutait pas de sa gueule, mais, en plus, il lui faisait remarquer qu’outre se contreficher assez royalement de la tronche que Nikolaï pouvait bien avoir, lui aussi avait son lot de souvenirs de guerre. La jeune Russe ne put donc s’empêcher de jeter un nouveau coup d’œil au torse de son camarade de maison. Son attention se fixa alors sur les marques que l’on ne distinguait pas bien au premier abord sous les tatouages et piercings multiples. Il reconnut bien vite les traces laissées par des sorts et coups reçus contre sa volonté et, pour la troisième fois en l’espace de quelques instants, sa vision du cinquième année changea de nouveau.

En effet, il avait déjà remarqué ces cicatrices au début de leur rencontre mais il n’avait pas encore reconnu Deniel à ce moment et donc il n’avait pas fait le lien. Et puis lorsqu’il avait reconnu son aîné, il en avait oublié les cicatrices, tout à ses fantasmes liés aux multiples rumeurs colportées sur le garçon. Mais maintenant, il pouvait ajouter les données les unes aux autres et il commençait à comprendre qu’Isaac avait un côté bien plus sombre derrière sa façade de transgression et de bravade permanentes. Il fut d’autant plus impressionné que le garçon, non seulement cachait très bien cette facette de sa personnalité, mais savait aussi jouer avec l’image que les autres lui collaient. En effet, il venait enfin de comprendre la première phrase prononcée par Isaac. Quand il avait parlé de lui « sauter dessus », il ne parlait pas au sens littéral mais au figuré : en gros, il sous-entendait que Nikolaï n’avait rien à craindre pour sa virginité. Si Niko n’avait pas été aussi tendu, il en aurait presque éclaté de rire. Comme si, dans la situation actuelle, il s’inquiétait de ce que Deniel pouvait bien lui faire ! Ça c’était la meilleure : non seulement, il osait espérer que le cinquième année n’allait pas chercher ses partenaires à la maternelle (non parce que lui, déjà que l’idée d’embrasser quelqu’un ne l’intéressait pas, il avait d’autres choses plus graves en tête, la simple évocation de l’acte sexuel lui donnait la nausée), mais en plus, il était assez lucide pour savoir que, même si Deniel avait eu un faible pour les mecs plus jeunes que lui, il était loin d’être un modèle de sex-appeal. Quoiqu’il en soit, il laissa de côté ces images perturbantes et répondit à la question sur son identité :


-Nikolaï.

Oui, désormais depuis sa drôle de rencontre avec Lucy Duncan quelques semaines auparavant, également au Lac soi-dit en passant (il allait finir par se méfier de cet endroit, tous les élèves bizarres du château semblaient s’y donner rendez-vous), il ne donnait plus que son prénom, comme tout gamin de son âge, ce qui rendait les discussions nettement plus faciles. Non parce que se présenter avec un nom à rallonge et un accent, ça ne facilite pas la discussion, les gens ont tendance à vous regarder bizarrement. Mais là, dans tous les cas, Isaac l’avait déjà vu agir bizarrement donc au pire, ça n’aurait fait que le conforter dans l’idée que le deuxième année était un peu, si ce n’est très, particulier. Et puis, le cinquième année avait sa dose de bizarrerie aussi : quelle personne normale proposerait de l’herbe à un gosse de douze ans, hein ? Et bien Isaac n’avait aucun problème à le faire lui.

Nikolaï avait reconnu la drogue au premier coup d’œil. Son père gérant un des plus gros trafics de drogue de Russie avant de s’exiler de force, il avait enseigné à ses fils à reconnaître toute drogue, naturelle, de synthèse ou magique, qui existait sur le marché. Evidemment, le deuxième année était plus familier avec les drogues dures qui rapportaient plus qu’avec de la simple beuh, mais il se doutait aussi qu’un simple étudiant ne se baladerait pas avec de l’extasy ou du speed sur lui, ça risquait de faire mauvais genre, comme dirait l’autre. Il connaissait aussi exactement les effets produits par la drogue sans en avoir jamais goûté car Mikhaïl voulait que ses fils sachent comment rendre leurs futurs clients accrocs mais il refusait que sa progéniture se bousille les neurones. D’après lui, quand on voulait s’envoyer en l’air, on prenait une bonne bouteille de vodka et hasta la vista baby ! Et croyez-moi, il était spécialiste en la matière, sauf que lui avait plutôt tendance à se siffler trois ou quatre bouteilles qu’une seule.

Bref, Nikolaï était sceptique quant à l’offre de son camarade de maison. Il savait parfaitement que ce n’était pas un simple joint qui allait le rendre accroc, loin de là, mais il savait aussi qu’il était encore jeune et donc que la drogue risquait de lui faire plus d’effet qu’à un adulte. Cependant, il était venu se changer les idées, alors il finit par accepter l’offre d’Isaac, en se disant qu’ainsi il était sûr de ne plus penser à rien.


-Ouais vas-y, passe.

Il prit le joint des mains d’Isaac et le porta à ses lèvres. Il en tira une longue bouffée, se força à ne pas tousser malgré la fumée qui lui piquait la gorge et le rendit à son légitime propriétaire. Tout d’abord, il fut étonné de voir que rien ne se passait, mais brusquement, sa vision commença à s’étioler légèrement. Les contours avaient tendance à s’effacer et les formes dansaient un peu la gigue. Il tourna son regard vers Isaac et, sa perception étant déjà altérée par la drogue qui bien que légère restait sa première expérience, se retrouva à fixer une nouvelle fois la chaîne qui ornait la hanche de son aîné. Il la pointa alors du doigt et se surprit lui-même à demander :

-Elle vient d’où ?

C’était une drôle de question mais en même temps, ils étaient un drôle de couple, dans une drôle d’endroit à un drôle de moment et surtout après le début bien étonnant de conversation qu’ils venaient d’avoir, cette question ou une autre aurait de toute façon parut hors de contexte.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99]   Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99] EmptyVen 1 Juil - 23:14:06

[Pour le style en vrac... c'est volontaire hein ^^]

Après une série de regards perplexes, bizarres et concentrés, le gamin retrouva un calme apparent. Il avait l’air bien compliqué pour un nabot de douze ans. Ça avait l’air de surchauffer jusqu’à la vapeur dans sa petite cervelle de vipère… ou de couleuvre… Il ne savait pas encore. Ce qui était certain, c’était que ces bêtes là avaient un cerveau minuscule… Et des trous à la place des oreilles. Mais bon, à la limite, on se fichait du dernier point. Il ne savait même pas pourquoi il venait de l’évoquer, mais ses pensées aussi étaient très volatiles. Elles défilaient comme des voitures sur une voie rapide. Alors, entre ses idées cohérentes, beaucoup de n’importe quoi s’amoncelait jusqu’au carambolage qui l’éjectait à nouveau dans la réalité. D’ailleurs, bébé vert et argent venait de lui donner une information importante tandis qu’il aggravait son état en crapotant sur son joint, il avait un prénom, du genre Nicolas mais en différent… Nikolaï, ouais, sans doute un russe, ça expliquait l’accent, comme l’autre débile de son dortoir là, Alexandrovitch. Enfin, ce n’était pas nom prénom, mais à force de subir son amabilité sibérienne, Isaac avait trouvé ce sobriquet plus approprié. Il n’appelait jamais par leurs noms les gens qui l’énervaient et à force, il en finissait par se tromper le jour où il fallait être sérieux. En tout cas, le débile était fiancé à une pimbêche de Poufsouffle et dans le genre couple de l’horreur, ils faisaient la paire. Lorsqu’il fallait médire, imaginer le quotidien de ces deux là après le mariage était l’une de ses distractions favorites. Le russe avait aussi un frère plus jeune, c’était peut-être Nikolaï… Il ne s’en souvenait plus. Megan lui en avait parlé pourtant. Ouais, ça devait être ça, des russes sang pur de la noble et respectable famille Machinchouette… Encore une belle famille de dingue. S’il en croyait les cicatrices du gamin, les méthodes d’éducation des géniteurs étaient particulièrement… comment dire… débiles ? Il ne trouvait pas d’autres mots. Ces gens là étaient écœurants au point d’en devenir ridicules. Au début, il avait quand même essayé de se montrer sympa avec Alexandrovitch. Il était même prêt à lui faire découvrir la vie avant qu’il ne se morfonde dans le mariage mais ce type était désespérément… vide. Son silence aurait pu passer pour du mépris cependant, Isaac estimait qu’il appliquait littéralement l’axiome : si tu n’as rien à dire, tais toi. Au moins, son cadet avait l’air plus intéressant. Et puis il venait d’accepter son joint ce qui lui faisait gagner quelques degrés supplémentaires sur l’échelle du « mec bien », dont Isaac connaissait les mesures par cœur dès qu’il avait trop bu.

Il reprit la weed et l’aspira encore sans pouvoir dire – sans son état – si elle lui faisait véritablement de l’effet. Au bout d’une certaine dose, il avait l’impression de divaguer tellement dans sa tête qu’il n’arrivait plus à parler pour dire autre chose que des trucs qui n’avaient aucun sens mais qui, sur le moment, lui semblaient profonds. On lui avait aussi refilé de la coke à des soirées l’été dernier mais il ne se souvenait plus très bien des effets parce qu’il était déjà complètement décalqué au moment où on lui en avait mis sous le nez… Enfin, c’étaient pas ses plus heureux souvenirs. Pour en revenir à la weed, il planait à cause de la fatigue et de l’alcool avant d’en prendre, alors un nuage de plus ou de moins dans son esprit ne pouvait que passer inaperçu… Sauf quand Nikolaï lui posait des questions bizarres. Il venait de lui montrer sa hanche en lui demandant d’où elle venait oO. Ah mais il fréquentait pas les trafiques d’organes russes ! Il avait carrément rien volé, c’était quoi cette suspicion soudaine là ?


- Bah c’est mon corps quoi !
Dit-il en plaquant une main sur la hanche qui portait son dernier tatouage… Tout bien réfléchi, c’était peut-être sur ce motif que reposait la question. Ah, la chaîne… bah… Je me la suis faite cet hiver, chez un tatoueur moldu de Londres en fait. J’avais envie de me faire tatouer un truc là parce que je trouvais ça joli et pour le dessin comme pour les autres, c’était un peu à l’instinct. Puis quand on y réfléchit, il y a toujours des trucs qui nous enchaînent non ? Je crois que c’était ça l’idée. Il y a des marques physiques et mentales qui ne s’effacent jamais et même si on croit être sauvé, on est que des victimes en sursis au final. Alors, pour survivre, faut compter avec l’idée qu’aucune liberté n’est jamais acquise.

Yooo, c’est qu’il pouvait être super profond quand il le voulait. D’habitude, il expliquait peu ses choix, mais son esprit était relâché, donc, il n’avait plus vraiment de contrôle à garder sur son image. Il avait aussi le sentiment que le gamin pourrait comprendre où il voulait en venir, même si ses mots avaient quelque chose de désespéré. Leur peau était meurtrie et la vie était un combat sans fin - sauf mort subite. Nikolaï avait essayé de le lui cacher sans succès, probablement parce qu’il ne s’était pas approprié la sienne comme il l’avait fait un an plus tôt afin d’effacer l’empreinte des Carrow. Mais pouvait-il se laisser aller à une telle explication ? Il ne perdait rien en tout cas à la lui souffler…


- On m’a laissé des traces que je déteste, alors maintenant, j’en fais d’autres de mon propre gré, c’est quand même plus beau non ?
– Il lui envoya un clin d’œil et tira encore un peu sur le joint. - Et dis, t’as pas un frère en fait ? Y’a un russe pas très loquace dans mon dortoir, Alexandrovitch, ou un truc comme ça, c’est un mec de ta famille non ? Tu veux la fin ?

Il lui tendit ce qui restait du joint d’un geste vague. Les questions allaient vite tout à coup mais celle sur son frère le travaillait depuis un moment, et, pour détourner un sujet sensible, il n’avait pu résister à l’envie de la lui poser enfin.

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MessageSujet: Re: Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99]   Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99] EmptyLun 4 Juil - 12:01:37

- Bah c’est mon corps quoi !

Hein ? Mais qu’est-ce qui lui prenait tout d’un coup à Deniel ? Nikolaï n’aurait jamais pensé que sa question puisse vexer Isaac. Il n’était nullement en train de critiquer le fait que le cinquième année se soit fait tatouer -au contraire, à la limite, il trouvait la chaîne drôlement classe- il voulait juste savoir où est-ce que le garçon s’était fait le tatouage. Parce que quelque chose lui disait que ce n’était sûrement pas un tatoueur engagé spécialement par son père pour l’occasion qui l’avait fait, non ça c’était une spécialité de sa famille à lui.

- Ah, la chaîne… bah… Je me la suis faite cet hiver, chez un tatoueur moldu de Londres en fait.

Ouh là ça devenait encore plus compliqué cette histoire ! Evidemment qu’il parlait de la chaîne, de quoi d’autre aurait-il bien pu parler ? Il jeta un nouveau regard aux alentours de la chaîne mais ne vit rien d’autre à quoi Isaac aurait bien pu faire allusion. La seule explication possible –et encore elle ne tenait pas vraiment debout- c’était que le cinquième année soit déjà sous l’influence des hallucinations dues à la drogue et qu’il ait vu autre chose que Nikolaï ne pouvait pas discerner. Mouais, explication peu convaincante mais lui non plus n’était pas vraiment en état de réfléchir longuement à la question, alors il laissa tomber le sujet et écouta la suite des explications de son aîné. Aîné qui avait apparemment une tonne de choses à dire ! Niko fut obligé de se concentrer un maximum pour réussir à suivre tout ce que l’autre lui disait alors que son esprit était distrait par le moindre détail : une goutte d’eau qui tombait de ses cheveux, un grain de sable sur le pantalon d’Isaac, le scintillement du soleil levant sur la surface du Lac, ...

Il finit néanmoins par suivre l’intégralité du discours d’Isaac et trouva que mine de rien, il n’avait pas tort du tout. Tout d’abord, pour ce qui concernait le fait d’être systématiquement enchaîné par quelque chose. Peut-être pas physiquement, mais psychologiquement toute relation était une attache. La différence était que certaines attaches vous empêchaient de tomber dans des abysses, alors que d’autres vous empêchaient de vous mouvoir librement. En ce qui le concernait le carcan familial l'handicapait bien plus que n’importe quel boulet qu’on ne pourrait jamais lui attacher au pied. La présence de son frère et de son père lui pesait atrocement, au point de lui donner parfois l’impression d’étouffer. Mais, heureusement, depuis son arrivée à Poudlard, les quelques relations amicales qu’il s’était forgées lui donnaient un sentiment, si ce n’est de sécurité au moins de légèreté, comme si le sourire si rare d’Akiko ou encore les mimes de taré de Pernelle avaient le don de supprimer une partie du poids qui l’opprimait en permanence. Il se permit donc un sourire sincère et acquiesça d’un hochement de tête lorsqu’Isaac lui demanda s’il ne trouvait pas ses tatouages plus esthétiques que ses blessures. D'ailleurs, qui sait, peut-être qu’un jour lui aussi pourrait remplacer les marques laissées par son frère ou son père par des formes de son choix. Ce ne serait sûrement pas demain la veille qu’il aurait le courage de le faire, mais il espérait qu’un jour viendrait où il en aurait la force. Après tout, s’il y réfléchissait bien, les tatouages dans la mafia ce n’était pas inhabituel, alors son père ne trouverait sûrement rien à redire. Peut-être même qu’il serait fier de lui ? Ouais bon là, il ne fallait peut-être pas trop rêver non plus, jamais il ne pourrait surpasser le merveilleux Alekseï qui faisait toujours tout comme Mikhaïl voulait.


- Et dis, t’as pas un frère en fait ? Y’a un russe pas très loquace dans mon dortoir, Alexandrovitch, ou un truc comme ça, c’est un mec de ta famille non ? Tu veux la fin ?

Il fut surpris par la question, car son esprit divaguant à cause du joint, il avait quitté la réalité quelques instants pour se perdre dans ses propres pensées, comme il le faisait si souvent. Encore pas totalement revenu au présent, il s’empara du joint –ou plutôt de ce qu’il en restait- automatiquement et le porta à ses lèvres. Seulement cette fois-ci, il ne s’était pas préparé à l’effet et il commença à tousser de manière incontrôlée. Il sentit une main lui tapoter le dos –et étonnement, que ce soit à cause de la drogue, de la violence de sa toux ou tout simplement du fait qu’Isaac avait déjà vu ses cicatrices, il ne se recula pas instinctivement au contact physique d’une autre personne- et la quinte de toux se calma. Il lança alors un sourire mi-honteux mi-cynique à Isaac et lui rendit le joint.

-J’crois que c’est mieux comme ça.

Puis son visage se fit à nouveau plus sérieux alors qu’il s’apprêtait à parler de son frère. Même lorsqu’Alekseï n’était pas dans les parages, l’idée de simplement évoquer son nom lui semblait toujours un mauvais présage, comme s’il risquait de provoquer inconsciemment le septième année et sa manie de se défouler sur lui et que ce dernier allait soudain se matérialiser devant lui pour lui faire payer Merlin seul savait quoi.

-Et ouais, j’ai un frère. Y s’appelle pas Alexandrovitch mais presque, c’est Alekseï. Je crois qu’il est effectivement dans ton dortoir, il est en septième année. Et puis, je suppose qu’ya pas vingt-cinq russes à Serpentard non plus, donc si c’est pas moi c’est forcément lui.

Il eut un sourire ironique et continua, amer.

-Il est effectivement pas très loquace, l’organe de discussion chez lui c’est plutôt ses poings. ‘Fin en tout cas avec moi, j’sais pas trop c’qu’il en est avec les autres. J’suppose qu’il a sûrement assez de cervelle pour éviter de trop s’faire remarquer. Le crétin magistral dans son groupe c’est Willson, une espèce de grosse brute qui adore s’en prendre à plus petit que soi et f’rait sûrement dans son froc si quelqu’un de sa taille le provoquait, j’sais pas si tu vois. Normalement il est pas dans votre dortoir.

Et bah dis donc fallait croire que la drogue ouvrait tout grand les vannes de la rancœur que le deuxième année gardait enfermée depuis si longtemps. Il venait d’être plus honnête avec Isaac concernant ses véritables sentiments envers Alekseï qu’il ne l’avait jamais été avec qui que ce soit, Akiko y compris. Apparemment le cannabis supprimait certaines barrières qu’il avait installées pour se protéger à tout moment car même après avoir dit tout cela, il ne se sentait pas effrayé, au contraire, s’il fallait mettre des mots sur ce qu’il ressentait, il dirait même qu’il se sentait mieux que jamais. Il décida donc de continuer la conversation, puisqu’elle semblait lui faire du bien.

-Et toi t’as des frères et sœurs aussi ou bien on t’a épargné ce calvaire ?
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99]   Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99] EmptyLun 11 Juil - 0:39:44

Son discours spirituel le faisait légèrement bader finalement. Lorsqu’il se revoyait un an plus tôt, il n’était qu’un être en morceaux, un né-moldu cassé qui fuyait en Israël la mort au cœur. Il n’imaginait pas se relever un jour. Et pourtant, la lumière était revenue. Mais il sentait bien que le bonheur, le vrai, celui qu’il avait pu connaître avant, n’existerait jamais plus. Sa peau le lui rappelait chaque jour. Et ses réactions, elles aussi, avaient gagné en violence. L’amour le tenait toujours. Il avait retrouvé un semblant d’équilibre mental dans une relation aussi délicieuse que malsaine. Ce tatouage était la conclusion d’une sinistre révélation. En décembre, Isaac avait bien malheureusement levé un voile sur les mensonges de James. Le jeune homme continuait à fréquenter des criminels, à risquer toujours un peu plus sa vie, pendant que, coincé à Poudlard, il attendait fébrilement ses nouvelles. La raison voulait qu’il s’en aille. Hélas, savoir ne sauvait pas. Son destin semblait trop profondément intriqué dans celui de son compagnon. James avait quand à lui échoué, il n’était pas libre. Pourquoi ne pas briser ses chaînes ? Ce n’était pas aussi simple qu’on voulait bien le faire croire. Parfois, se rebeller équivalait à monter sur l’échafaud. Et que dire du sort de Megan ? Sa meilleure amie était condamnée à suivre son connard de grand-père. Il n’y avait rien à faire pour elle. Rien à faire contre les puissants qui tenaient les ficelles, contre les démons qui nous enserraient à l’intérieur de nous-mêmes… Il caressa tristement l’encre noire qui sillonnait sa peau. L’avenir ne serait pas heureux. Il voyait dans chaque maille les drames promis. La tranquillité dans laquelle il vivait depuis plusieurs mois ne pouvait tout simplement pas durer. C’était pour cette raison qu’il faisait la fête le plus souvent possible. Il voulait en profiter au maximum tant que tout allait bien. L’important était de ne rien regretter le jour où tout serait à nouveau terminé et que la chaîne, discrètement roulée sur sa hanche s’allongerait.

M’enfin, pendant ce temps, son nouveau copain était en train de crever. Il avait avalé de la fumée de travers le gros malin ! Isaac tendit le bras pour lui tapoter le dos avec une douceur presque bienveillante et Nikolaï lui rendit le joint. Mais, à quelques centimètres de la fin, ce n’était plus vraiment consommable. Il n’aimait pas quand le goût de la cendre recouvrait celui de l’herbe. Il écrasa le bedo agonisant sur la terre humide tandis que Nokilaï rectifiait le prénom de son frère… Alekseï… Mouais, pareil. Il préférait Alexandrovitch. Son attention se réveilla lorsque le gamin lui expliqua que le septième année était du genre grosse brute. Isaac releva la tête en écarquillant les yeux. C’était fou ça, il n’avait même pas noté cette particularité chez son compagnon de dortoir. Le russe n’était pour lui qu’un compagnon ennuyeux qui avait besoin d’un bon coup de queue pour… ouais non. C’était le genre de réflexion qu’il devait éviter de prononcer, c’était mieux, à ce qu’on disait. Sa concentration flanchait à nouveau et il secoua la tête pour situer ce Wilson… C’était quoi son prénom déjà ? Un truc naze… Patrick non ? En tout cas ce mec était un abruti fini. Le genre de Serpentard qui transformait les premières années en punching-ball tant que personne ne pouvait s’opposer à ses méthodes. Il s’en était donné à cœur joie l’année passée, mais, sous prétexte de pardonner à ces pauvres élèves perturbés et manipulés par les Carrow, il n’avait pas eu droit au renvoi. La bonne blague ! Isaac ne croyait pas un seul instant au repentir de ces gens là. Ils étaient trop pourris de l’intérieur pour regretter le moindre de leur gestes.


- Je vois très bien de qui tu veux parler oui…
, dit-il d’une voix sombre. Ce mec… j’ai failli l’étaler l’année dernière, mais il a fait profil bas quand j’ai croisé son regard… et c’est presque dommage au final.

Il sera les poings. Ce souvenir n’était qu’une frustration parmi tant d’autres. Comme beaucoup de Serpentard, Wilson avait voulu faire son chaud avec lui en découvrant qu’il n’était plus préfet et du côté des élèves brimés. Il l’avait verbalement provoqué dans un couloir alors qu’il sortait, à moitié brisé, d’une séance de torture made in Carrow. Le regard qu’il lui avait assené en retour l’avait littéralement décomposé sur place. Dans sa rage, un sort s’était échappé de sa baguette aussi, mais son cher condisciple l’avait évité de justesse. Depuis, comme beaucoup d’autres verts et argent, il ne s’approchait plus de lui. Il faisait parti du groupe qui racontait dans tout Poudlard qu’il était un psychopathe pour justifier la crainte qu’ils avaient de se confronter à lui… Et ils avaient raison de l’éviter. Parce que le premier pro sang-pur qui la ramenait, pourrait bien payer pour tous les sévices qu’il avait subis, et cela de la façon la plus barbare possible, de préférence.

- Ton frère fréquente de sacrés connards
, dit-il pour conclure. Il a bien raison de se tenir droit dans notre dortoir, parce que s’il est taillé dans le même moule que Wilson… tu m’excuseras mais je crois qu’il assimilera très vite la notion de tête de turc d’un dortoir de mecs. J’ai déjà fait déménager trois débiles, alors un de plus…

Isaac était un camarade adorable tant qu’on l’avait à la bonne. Cependant, l’art du lynchage n’avait aucun secret pour lui. Tout avait commencé avec Stanislas à la fin de sa première année, un petit noble ridicule dont le plus grand défaut était d’avoir reçu une éducation arriérée (et, accessoirement, d’avoir été le petit ami de Lucy (haha la honte)). Dans le dortoir, on avait commencé à l’appeler Michel, parce que c’était plus drôle, puis il en avait tellement bavé qu’après avoir changé de chambre, il avait finalement déserté Poudlard en cours de troisième année. Ensuite, Alix avait quelque peu dégusté mais, finalement, l’histoire s’était bien terminée puisqu’ils s’étaient mis en couple quelques semaines. A la rentrée, on avait essayé de mettre des premières années dans son dortoir, des gamins débiles. Il avait gardé Tyler, parce qu’il était cool, et tellement humilié les deux autres qu’ils avaient supplié le directeur de changer, ces nazes… En plus, à cause du troisième plaignant, il avait eu droit à une convocation dans le bureau de Slughorn. Le gros voulait qu’il se montre plus tolérant avec ses petits camarades… Mais, comme il ne lui faisait pas vraiment confiance, il lui avait envoyé un septième année. Ça aurait pu être intéressant avec un mec comme Jason, mais Alexandrovitch n’était qu’un casseur d’ambiance. Bon… s’il employait ses talents de brute à un sport de son choix il ne disait pas mais… mais il s’éloignait encore pas mal du sujet et Nikolaï le ramena à la conversation en lui posant une question moins sexy, à savoir, avait-il l’immense chance de grandir avec un frère ou une sœur…


- Non, tu vois bien que mes parents ont réussi le fils parfait du premier coup,
dit-il pour plaisanter. Enfin, ça ne m’a jamais manqué. On dit qu’avoir un frère ou une sœur apprend à être moins égoïste et tout ça, mais je suis sûr que l’entente aurait été difficile avec moi. J’étais souvent avec mes cousins quand j’étais petit, on passait notre temps à nous chamailler et ça ne s’est pas vraiment arrangé d’ailleurs…

En même temps, sa cousine était une greluche et son cousin un crétin. Avec des avis aussi arrêtés, Isaac pouvait difficilement se montrer agréable. Lorsque les trois enfants étaient réunis, les fêtes familiales tournaient à la catastrophe, surtout pour Marie-Charlotte, qui devenait systématiquement la cible de ses mauvaises blagues… Mais elle le cherchait. C’était le genre à faire sa maligne, à se montrer désagréable, puis à pleurer dès qu’on lui rendait la pareille. Le jeu s’était un peu calmé depuis leur adolescence. Ils se disputaient toujours, mais moins violemment. Leurs conversations se ponctuaient de piques plus ou moins mauvaises qui rappelaient à toute la tablée à quel point ils se méprisaient. Que du bonheur !


- Visiblement, c’est pas non plus la super entente avec ton frère… Mais s’il est comme tu dis, c’est peut-être pas plus mal pour toi
, fit-il remarquer en réprimant un bâillement.

On disait que les cadets cherchaient souvent à imiter l’aîné. Ceci dit, il ne voyait pas très bien en quoi il aurait pu prendre l’exemple sur Aleksei. Ce gars n’avait juste aucune personnalité, comme beaucoup de sang pur élevés à la baguette pour suivre l’idéologie de leur famille sans jamais poser de question.

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MessageSujet: Re: Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99]   Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99] EmptyJeu 14 Juil - 17:27:16

Entendre quelqu’un d’autre que lui traiter Alekseï de débile fréquentant des gros connards juste bons à balancer des coups à droite/à gauche amena un sourire malsain mais sincère sur le visage de Nikolaï. Ça faisait un tel bien de se rendre compte qu’il n’était pas le seul à voir la vraie personnalité de son frère, parce qu’à force de discuter avec Angélina, il finissait par se déprimer. Elle était d’une telle naïveté que ç’en était presque criminel. Pour elle, tout était toujours rose et, bien évidemment, selon sa vision édulcorée du monde, les rapports « conflictuels » entre les frangins Dmitriev étaient forcément amenés à s’arranger, à condition que chacun « accepte la différence » de l’autre et autres stupidités du style. Quand elle commençait ainsi, le jeune Serpentard se contentait de hocher la tête en silence pour qu’elle n’ait pas l’idée d’essayer de le convaincre du bien-fondé de ses paroles si jamais elle se rendait compte que la seule chose qu’il pensait réellement était : le jour où Alekseï arrête de me prendre pour une fillette incapable de faire quoique ce soit, si ce n’est recevoir des coups, j’accepte de « passer outre nos divergences d’intérêts ».

Cependant lorsque Isaac parla de virer Alekseï de son dortoir toutes ses alertes se remirent en marche et à plein régime. Ah non, il ne fallait surtout pas qu’Alekseï change à nouveau de dortoir ! Sinon, il était foutu de tomber dans le dortoir de Willson -ce qui ne serait une réussite pour personne- ou mille fois pire, ils pourraient se retrouver à partager un dortoir ! Tout mais pas ça, par pitié ! Il avait déjà du mal supporter les humeurs de son frère au manoir alors qu’ils dormaient dans des chambres séparées, mais s’ils venaient à vivre dans le même dortoir, ç’en était fini des rares moments de tranquillité qu’il avait au château. Il n’appréciait déjà pas de partager la salle commune avec Alekseï mais si, même la nuit, il devait faire attention à ses arrières, au cas où son aîné se sentirait d’humeur à une petite « visite » nocturne, là il ne le supporterait tout simplement pas. Il s’empressa donc de terminer ce sujet de conversation sur une touche qu’il voulait rassurante.


-Bah tu sais pour le temps qu’il reste d'ici la fin de sa scolarité, je doute qu’il se fasse remarquer. Il est trop intelligent pour se faire volontairement des ennemis puissants. Il se contente de mépriser les gens et d’envoyer ses sous-fifres à la Willson encaisser les coups à sa place.

**Un peu comme père dans le fond. « Tape quand il faut, mais le reste du temps garde les mains propres » Faut croire qu’il a été bien formaté le petit Kolia à son papa**
,pensa-t-il amèrement.

Cette réflexion l’amena donc à demander à Isaac s’il avait ou non le plaisir d’avoir des frères et sœurs, et, en entendant la réponse du cinquième année, il eut un éclat de rire authentique et franc, totalement en contradiction avec son comportement habituel. Mais, que ce soit la présence d’Isaac ou bien l’effet du cannabis qui le détendît, il n’y fit même pas attention, se contentant de rire avec plaisir. Il répondit donc amusé :

-C’est clair qu’après avoir créé un phénomène tel que toi, le suivant ou la suivante serait un peu passé pour une pâle copie.

Puis, inspiré par le fait d’avoir ri pour la première fois depuis des semaines, il rajouta.

-Moi, c’est l’inverse. Etant donné qu’ils ont raté le premier, ils ont été obligés de recommencer pour arriver à la petite perfection qui te fait face. Résultat mon frère est jaloux et c’est ce qui ne facilite pas nos rapports. Mais, comme tu dis, de la même façon que tu n’as pas l’air de perdre grand-chose à ne pas traîner avec tes cousins, il en va de même avec Alekseï et moi. M’enfin que veux-tu, faut les comprendre un peu, face à des gens aussi géniaux c’est normal qu’ils soient jaloux, on peut pas tellement leur en vouloir, dans le fond, non ?

Il haussa les épaules et un eut un sourire amusé qui se transforma rapidement en moue ironique puis il rajouta :

-... ou si. Après tout, il faut aussi savoir accepter qu’on est médiocre dans la vie. Pas de notre faute, si ce n’est pas notre cas.

Il eut alors une moue supérieure qui se termina en nouveau fou rire. Jamais il n’avait ne serait-ce qu’imaginé sa relation avec son frangin en termes de jalousie. Lui était très loin de jalouser l’héritier Dmitriev. Certes quand il était plus jeune, il avait voulu recevoir le même type d’attentions que son frère, les mêmes regards fiers de la part de leur père mais, en grandissant, il s’était rendu compte qu’Alekseï n’avait pas vraiment de volonté propre. Il se contentait d’être celui que Mikhaïl voulait qu’il soit. Il se ne se préparait pas réellement à hériter la tête de l’empire Dmitriev, non, il se préparait à devenir Mikhaïl bis ou Mikhaïl junior si vous préférez. Or, Nikolaï avait beau détester sa position dans la famille – le cadet qui gêne partout où on l’emmène, incapable de réussir quoique ce soit, et qui, en plus, a le malheur de vouloir avoir ses propres opinions, même si elles sont en désaccord avec les intérêts de la famille- mais il préférait encore être le punching-ball de son frère que d’être une espèce de robot aux ordres de Mikhaïl comme l’était Alekseï. En effet, il ne savait pas ce qu’il désirait faire plus tard dans sa vie, mais une chose était sûre, il ne tremperait pas dans les magouilles familiales. Se faire du fric sur le dos des autres, très peu pour lui. Il ne savait que trop bien ce que l’on sentait quand on était du côté des victimes pour décider de passer du côté des bourreaux. Si jamais, il en arrivait là, il perdrait tout ce qui le constituait, il espérait donc ne jamais voir ce jour arriver.

Cependant, le problème qu’il avait, c’était que malgré toutes ses bonnes résolutions, il continuait de craindre de manière viscérale son frère et son père. Certes cette année à Poudlard lui avait permis de forger quelque peu le caractère et il en était même arrivé à dire ses quatre vérités à Alekseï à la Volière, et il s’était senti mieux juste après, mais, le problème c’était que ça lui avait valu un mois de douleurs un peu partout alors il n’était franchement pas sûr d’être prêt à recommencer. S’il n’avait pas été envoyé à Gryffondor, il y avait une raison : il n’était PAS masochiste, or il considérait que confronter « courageusement » Alekseï et Mikhaïl revenait nettement à l’être. Non, son truc à lui c’était l’ironie mordante et les sous-entendus qui tuent sans que l’autre sache réellement s’il a été insulté ou pas : on était une vipère ou on ne l’était pas. D’ailleurs, tant qu’il n’avait pas les moyens magiques de s’attaquer à ses tourmenteurs, il considérait que c’était la seule option viable qui s’offrait à lui. Surtout qu’objectivement, il était clairement le Dmitriev ayant hérité le plus d’intellect de la famille car Mikhaïl et Alekseï étaient certes des génies des affaires, mais, question neurones, ils n’étaient pas super dotés. Par exemple, sans son bras droit Lev, Mikhaïl se serait fait couillonner en beauté plus d’une fois lors des négociations avec d’autres mafieux plus intelligents que lui. Soi-dit en passant, Nikolaï ne comprenait pas vraiment pourquoi le géant était si fidèle à son père, s’il voulait il pourrait monter son propre empire, Mikhaïl ne serait rien sans lui. Enfin, Lev étant le seul homme à ne pas le mépriser, il n’était pas mécontent non plus qu’il reste avec eux.

Toutes ces méditations ne lui firent cependant pas perdre le fil de la conversation et, voyant que les effets de la nuit blanche qu’Isaac venait très certainement de passer commençaient à se faire sentir, il relança la discussion.


-D’ailleurs je me demandais –mais tu as tout à fait le droit de m’envoyer chier si tu considères que ce ne sont pas mes affaires, après tout ce n’est pas non plus comme si je n’étais pas habitué-, déclara-t-il en haussant les épaules comme s’il s’agissait d’une banalité quelconque, au-delà des rumeurs extravagantes qui courent à ton sujet, qu’en est-il réellement ? Une personne aussi extraordinaire que toi a-t-elle trouvé chaussure à son pied pour utiliser cette si étrange expression que les Anglais semblent tant apprécier ?

Il fit un sourire timide au garçon, car même s’il avait tenté d’introduire le sujet avec humour, il savait bien que sa curiosité pouvait très bien mettre un terme au début de relation qui s’était établie entre eux. Mais franchement, savoir ce qu’il en était vraiment de la vie sentimentale de Deniel, c’était trop tentant comme pour ne pas demander !
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MessageSujet: Re: Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99]   Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99] EmptyJeu 28 Juil - 0:16:05

Deux courants très opposés partageaient la maison de Serpentard. D'un côté, les élèves bêtes et méchants qui n'avaient que l'ambition pour argument, ceux qu'on retenait le mieux, malheureusement, de l'autre, les malins, plus posés et souvent plus tempérés. Isaac ne se voyait dans aucune catégorie. Cependant, il situait sans difficulté les frères Dmitriev de chaque côté de la frontière. Aleksei incarnait tout ce qu'il méprisait chez les verts, la copie conforme d'une famille sous-évoluée. Mais, allez savoir pourquoi, le petit Nikolaï avait quelque chose en plus. Malgré son jeune âge, ce garçon était très intelligent. Une sagesse presque adulte brillait au fond de son regard et Isaac songea qu'il devait s'ennuyer avec les gamins de deuxième année. Mais il semblait encore trop timoré pour valoriser les qualités qui faisaient de lui un garçon différent, tout à fait apte à gagner une belle respectabilité sous l'étendard de Salazar. Et Isaac se fit la réflexion que, le jour où cet enfant prendrait confiance en lui, il ferait un adversaire redoutable, ou un complice de qualité. Il savait reconnaître la ruse, la vraie, lorsqu'il la rencontrait puisque, sous ses airs d'adolescent complètement destroy, il avait lui-même assez de réflexion pour tenir tête à ses aînés. La description qu'il fit de son frère était tristement juste. La psychologie du personnage ne semblait pas très difficile à cerner. Aleksei s'était entouré de quelques gros bras pour avoir la paix et s'adonner à des distractions violentes de mec frustré. En bon Serpentard, il ne se faisait pas remarquer bêtement. Des complices encore plus stupides que lui faisaient le sale travail à sa place. Quelle fine équipe, vraiment. Il croyait percevoir une certaine condescendance dans les propos de Nikolaï. Il y avait de la lassitude aussi. Qu'aurait-il fait à sa place ? Les rapports auraient certainement été très conflictuels mais Nikolaï était d'une nature plus résignée. Il ne connaissait pas suffisamment son histoire pour juger cette apathie cependant. La sienne, en comparaison, était sans doute beaucoup plus lisse. Ses parents l'avaient toujours laissé faire tout ce qu'il voulait – même si ce laxisme n'était pas sans conséquences sur sa personnalité –, son milieu était plutôt ouvert et, en bon fils unique, il n'avait jamais manqué de rien.

- Si tu veux mon avis, ces types ont besoin d'une bonne paire de claques pour leur remettre les idées en place
, siffla-t-il amèrement. Le genre de claque qui te sonne au point de montrer à quel point tu ne vaux rien. On dit que le temps finit toujours par nous rendre le mal qu'on sème mais je n'y crois pas trop. Cette vérité, tu vois, elle marche seulement parce qu'il y a d'autres gens, comme moi, qui refusent d'attendre l'intervention divine. - Il lui fit un clin d'œil complice. - Mais enfin, tu as raison pour cette fois, c'est pas vraiment la peine de chercher l'embrouille maintenant... Tant qu'il se tient à carreaux devant moi du moins.

Et surtout, ce n'était pas la peine d'attirer des problèmes à Nikolaï pour le seul plaisir de casser du Sang-pur débile. Tant que le deuxième année avait conscience de la bêtise de son aîné, il serait sauvé. Et, si ses parents préféraient valoriser le plus grand, au final, ils perdaient simplement le fils le plus réussi... Cette réflexion fut la cause d'une conversation plus légère où chacun se voyait dans le rôle du meilleur des fils possibles. Isaac bomba fièrement le torse lorsque son compagnon affirma qu'on ne pouvait pas obtenir un phénomène pire que lui dans une même famille. Enfin, on pouvait toujours essayer bien sûr. Mais c'était voué à l'échec, ou potentiellement suicidaire dans le cas improbable d'une réussite. L'explication que donna Nikolaï sur son cas le fit rire en retour. Ça lui faisait peut-être du bien au final de parler de son frère de cette façon. Et bien sûr que les idiots étaient jaloux de leur grande supériorité intellectuelle ! Avec un sourire il ajouta :


- J'pense qu'ils n'ont même pas conscience de leur jalousie en fait. Mais au fond, instinctivement, ils sentent bien qu'ils on quelques trucs en moins dans leur tête. S'ils sont violents, c'est parce qu'ils sont contrariés de ne pas pouvoir s'exprimer autrement. Paraît même qu'il y en a qui tapent quand on leur parle en bon anglais, comme Shakespeare comme ils disent. Un peu comme ma cousine en fait, mais elle elle insulte. Faut pas qu'elle utilise ses mains, ça abimerait sa french !


Oh il pouvait s'emporter longtemps sur le sujet. Isaac adorait dire du mal des débiles... soit des 90% de la population selon ses critères hautement élitistes. Son côté superficiel n'était qu'une façade, un jeu, un style qu'il se donnait pour paraître encore plus extravagant. Mais, en réalité, il était très sérieux quand il le voulait, bien loin des pimbêches auxquelles on l'assimilait parfois. En tout cas, la répartie de Nikolaï lui plaisait de plus en plus. Il était cool lorsqu'il se lâchait un peu et s'il persévérait sur cette voie, nul doute qu'il pourrait s'en faire un ami. Il lui manquait encore un peu d'audaces et un côté canaille nécessaire pour traîner avec lui, mais ça viendrait peut-être. Au pire, il l'aiguillerait sur la bonne voie. Un gamin qui acceptait un joint et s'estimait plus intelligent que la moyenne avait forcément un bon terrain favorable à ce genre de comportement.

Après une activité mentale aussi intense, Isaac retomba dans un semi-sommeil. Des larmes de fatigue perlaient au coin de ses yeux rougis. Il rêvait de plus en plus à un lit bien moelleux dans lequel se glisser jusqu'en début d'après-midi. Mais, au lieu de le laisser sombrer en paix, Nikolaï relança la discussion sur un sujet complètement inattendu. Tout d'abord, il annonça son envie de lui poser une question en s'embrouillant ce qui ne pouvait qu'éveiller son intérêt. Le suspens était tout de suite à son comble et l'air détachait qu'il essayait de se donner sonnait complètement faux pour le coup. Puis, vint la première interrogation : « Au-delà des rumeurs extravagants qui courent à ton sujet, qu'en est-il réellement ? ». Isaac le considéra d'un regard perplexe. Ok, il avait un peu trop bu, un peu trop fumé, mais cette tournure était tordue. On pouvait difficilement faire plus vague. Un tas de rumeurs circulaient sur lui depuis sa deuxième année et il n'en connaissait pas la moitié car, comme tout le monde le sait, ce genre d'informations étaient connues de tous sauf du concerné. Il y avait des histoires sur son comportement violent, sur ses activités durant la guerre, sur les tortures qu'il avait reçu, sur sa disparition en cours d'année, ainsi que sur sa vie débridée évidemment. Aux dernières nouvelles, des élèves lui avaient même trouvé des origines sorcières bien cachées. Alors quoi ? Il aurait besoin du week-end entier pour tout démêler ! Puis, toujours aussi flou, son comparse lui demanda s'il avait trouvé une chaussure à son pied. Il baissa machinalement ses yeux vers ses chaussures sans comprendre avant de faire un lien approximatif entre une chaussure et James. Attendez... Il lui posait des questions sur sa vie sentimentale ? Il ne savait pas les garçons de douze ans passionnés par les aventures d'un gay comme lui. Ou alors les fameuses rumeurs dont il parlait étaient sacrément croustillantes... Ce qui était fort probable.


- Pourquoi, cette question ?
Lui demanda-t-il sur un ton soupçonneux. Je sais que je suis merveilleux mais, même si j'étais célibataire, je ne me fournis pas chez les pré-ado tu sais..., poursuivit-il en plaisantant à moitié.

Non parce qu'on ne savait jamais hein. Certains gamins l'avaient déjà fait flipper en le regardant comme s'il était une sorte d'incarnation onirique. Il se méfiait des gars qui essayaient de le sonder l'air de rien, c'était assez rarement innocent. Ceci dit, il ne pensait pas vraiment que Nikolaï fut sur le point de lui avouer sa flamme donc il fut assez aimable pour satisfaire sa curiosité sur un sujet qu'il abordait peu mais qu'il adorait développer lorsqu'on l'y engageait :


- Si tu veux que je réponde aux rumeurs, va falloir être un peu plus précis parce qu'il paraît que les élèves se sont déchaînés sur moi, à croire que je les occupe... mais enfin, il y en a au moins une qui est vraie, c'est celle qui dit que je suis avec... je cite : « l'apprenti troooop cuuute d'Ollivander »
. - Il ponctua cette imitation très convaincante par un gloussement de greluche. On nous a déjà vu à Pré-au-Lard donc bon, à force ça devient difficile à nier. Puis c'est vrai qu'il est canon, alors forcément, personne ne l'a oublié. On a pas vraiment de pacte de fidélité mais on s'aime vraiment, quoiqu'on puisse en dire à Poudlard ou ailleurs. Ça va bientôt faire un an qu'on est ensemble... enfin... officiellement mais bon... c'est compliqué... - Sentant qu'il se relâchait un peu trop et s'emmêlait sur sur un sujet glissant qui finissait par le rendre sentimental il embraya rapidement : - Et de ton côté, ça donne quoi alors ? J'ai eu ma dernière copine en deuxième année moi ! Mais enfin, je ne voudrais pas t'inquiéter !

Il lui lança un regard espiègle en songeant que, finalement, sa relation avec James était la seule véritable histoire de sa vie. Les autres n'avaient été vécues que par curiosité ou pour entretenir son image auprès des autres.
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MessageSujet: Re: Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99]   Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99] EmptyMar 23 Aoû - 20:44:55

[Hj : C’est franchement pas top, mais depuis le temps je voulais répondre d’une fois pour toutes. D’ailleurs, tu me diras ce que t’en penses, mais sauf si t’as une idée pour relancer la discussion je conclurais bien le topic au prochain post et on pourra toujours s’en refaire un plus tard, t’en penses quoi ?]

En entendant le ton suspicieux d’Isaac, Nikolaï se dit qu’il avait probablement foutu en l’air le début de relation qui semblait s’être installé entre eux. Mais qu’est-ce qu’il lui avait pris de l’interroger sur sa vie sentimentale ? C’est pas non plus comme s’il avait élevé les dragons ensemble ! Il se maudit intérieurement de ne pas avoir su mieux contrôler sa curiosité et s’apprêtait à s’excuser de son impertinence lorsque le cinquième année reprit sur le ton de la plaisanterie. Ou du moins, il l’espérait parce qu’il était hors de question qu’Isaac s’imagine ne serait-ce qu’une seconde qu’il en pinçait pour lui ! Une fille passe encore, mais un mec, ça jamais ! L’idée même le révulsait. Non pas qu’il ait quoique ce soit contre le fait en lui-même, mais ça ne le concernait pas, un point c’est tout. Il avait déjà assez à faire à gérer son début d’intérêt pour les filles. Non mais c’est vrai quoi, quel garçon de son âge rougissait jusqu’aux oreilles lorsqu’une gamine de onze ans, muette et albinos par-dessus le marché lui collait un baiser baveux sur la joue ? Pourtant c’était bien ce qui lui était arrivé quelques semaines auparavant avec Pernelle. Sans compter que la gamine en question était une Gryffondor, de quoi faire jaser l’intégralité du château ! Bon peut-être pas autant de monde que ça, mais une bonne partie en tout cas si.

Quoiqu’il en soit, le moment n’était pas aux réflexions sur sa vie sentimentale (ou en l’occurrence son absence) mais à l’écoute de celle de Deniel et c’est donc ce qu’il fit. Il fut surpris et avouons le impressionné aussi d’apprendre que le cinquième année sortait officiellement avec un adulte. Par contre, il ne savait pas de quel adulte il s’agissait. En effet, sa baguette était de fabrication russe et par conséquent il n’avait jamais mis les pieds dans la boutique d’Ollivander d’où sa non-rencontre avec l’apprenti de celui-ci. Cependant il crut sur parole Isaac lorsque celui-ci lui dit que son homme était beau. Le garçon avait un charme certain alors le jeune Russe n’avait aucun mal à l’imaginer au bras des plus beaux hommes.

Il sourit d’ailleurs en voyant qu’Isaac se mettait à devenir sentimental en parlant de son petit copain, c’était une nouvelle facette du garçon à laquelle il n’était pas vraiment habitué. Mais il fallait bien avouer qu’il était mignon comme ça le Serpy. Enfin mignon comme peut l’être un chaton, hein, n’allez pas imaginez autre chose bande de pervers ! Mais toutes les bonnes choses ont une fin et Isaac changea bien vite de sujet en l’interrogeant sur le thème fatidique, à savoir sa susmentionnée absence de vie sentimentale. Il se retint de pousser un soupir devant l’étendue de la tâche qui se présentait à lui : expliquer à un des mecs avec le tableau de chasse le plus fourni de l’école que tout le monde n’était pas comme lui et que certaines personnes n’avaient pas son sex-appeal.


-Bah je veux pas te décevoir mais c’est très loin d’être croustillant. Déjà, on peut pas dire que j’ai le contact facile avec les gens : les conversations de la haute réglées comme du papier millimétré OK j’ai appris et je sais faire, mais le blabla quotidien j’ai encore beaucoup de mal. J’ai toujours l’impression d’être décalé par rapport aux autres, de pas avoir les mêmes références qu’eux, soit parce que je viens d’une grande famille, soit parce que je suis étranger. Et quand tu ajoutes à ça les deux handicaps majeurs que sont le fait d’avoir un accent et surtout, surtout le joli serpent sur mon blason, bah on va dire que les filles se précipitent pas vraiment pour se pendre à mon bras.

Enfin une fois de plus, à condition de mettre Pernelle de côté. Parce que la Gryffy avait tendance à considérer comme tout à fait normal de lui sauter dessus pour lui montrer son affection. Or, ce n’était pas désagréable mais bon c’était perturbant tout de même. Il était à un âge où un mec ne s’attend pas forcément à ce qu’une fille lui saute dessus pour le remercier d’avoir partagé un repas avec elle. Seulement ces réflexions, il se les garda pour lui, pas la peine d’aiguiser la curiosité de Deniel sur un sujet qui le turlupinait autant. Ne jamais donner à l’adversaire les armes pour te battre, leçon numéro 3 du manuel du parfait petit Dmitriev. Après ne laisse jamais qui que ce soit te prendre de haut et bien entendu la première de toutes : en cas de pépin ou même si tout va bien, une bonne vodka c’est toujours sain !
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MessageSujet: Re: Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99]   Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99] EmptyMer 14 Sep - 0:11:58

Sa petite relation secrète était suivie par plus de monde qu’il ne voulait bien l’admettre. Les filles surtout raffolaient de ce genre de détails à son sujet. Après avoir déploré sa tendance à séduire les plus beaux sorciers masculins, elles avaient trouvé son couple particulièrement adorable. « Vous êtes tellement mignons tous les deux ! » lui disaient-elles à chaque occasion et Isaac ne voulait pas savoir ce que « mignons » impliquait dans leurs esprits tordus… C’en était fini des retrouvailles tranquilles à Pré-au-Lard. Il y avait toujours un regard avide pour le suivre, et quelqu’un pour lui dire le lendemain, avec un large sourire, « Je vous ai vu hier ! ». Il avait parfois l’impression de tourner dans une série pour pucelles frustrées. Pourquoi n’employaient-elles pas toute cette énergie à des fins plus utiles ? Elles n’étaient pas assez repoussantes pour disparaître dans un couvent, elles pouvaient se trouver un mec, une fille, un chien, … N’importe quoi qui pût détourner leur tension sexuelle de SA relation. Il ne comprenait pas cette manie de se masturber sur la vie fantasmée des autres. Il n’était visiblement pas utile d’être hétéro pour mettre le feu aux petites culottes des jeunes filles mentalement pré-pubère. Et sans les mains ! Isaac espérait que Nikolaï ne rejoindrait pas le gang de ces affreuses groupies. Il en avait déjà suffisamment à gérer et les garçons étaient les pires. Tous ceux qui doutaient de leur orientation essayaient d’attirer son attention. Mais il les repérait à des kilomètres. Quand un type à l’air gay se mettait à le fixer dans le but manifeste de lui adresser la parole, il se sauvait en courant… ou les renvoyait vers Alix. Cependant, le petit russe ne le dérangeait pas. Plus il l’écoutait et l’observait, plus il avait envie de lui apprendre la vie. Il était trognon avec sa bouille d’ange et son accent de l’Est.

Nikolaï ne connaissait encore rien au grand jeu de l’amour. Pas même un flirt, ni un bisou ? Vraiment ? Son long discours voulait tout dire, il ne Savait rien. Isaac entendant toujours ces histoires avec un certain amusement. Dans ce registre, il avait toujours fait ce qu’il voulait et avait beaucoup de mal à comprendre les réserves de ses semblables. A l’école primaire, il était du genre à collectionner les petites amies. C’était un jeu, évidemment. Ils se contentaient d’imiter les grands quelques jours en se donnant la main et en s’embrassant, puis ils se séparaient, et se remettaient ensemble au premier coup de tête. A Poudlard, il s’était néanmoins tenu tranquille la première année. Il comprenait ce que Nikolaï voulait dire avec cette histoire de décalage. Etre jeté chez les sorciers lorsqu’on venait d’un milieu moldu aisé était difficile à vivre. Il ne s’était pas fait beaucoup d’amis les premiers mois. En revanche, il ne le suivait pas sur cette histoire de blason, c’était méconnaitre les filles qu’affirmer qu’elles évitaient les garçons vert et argent.

- Tu plaisantes j’espère ?
dit-il en éclatant de rire. Ou tu dois être sacrément aveugle. Ce que tu appelles des handicaps, ce sont des atouts que pas mal de mecs t’envieraient si tu en prenais seulement conscience ! Les Serpentard ne sont méprisés qu’en apparence, mais le côté méchant perfide et tout ça, ça a son charme dans l’esprit des autres maisons. Je connais peu de filles qui reculeraient à l’idée de séduire un Serpentard crois moi. Joue la mystérieux et un peu mesquin, et tu verras que le jour où tu décideras de témoigner de l’intérêt à une fille, elle te sera déjà à moitié acquise. Puis enfin, tu as un accent craquant, t’as de quoi devenir un futur beau gosse, tu parles bien, tu es riche… , fit-il en énumérant chaque atout sur ses doigts. J’ai oublié un défaut ? Je comprends les difficultés que tu peux avoir à t’adapter. Ça n’a pas été simple pour moi non plus quand je suis arrivé ici, avec mes références moldues. Je viens aussi d’un milieu assez huppé, alors quand je me suis retrouvé au milieu de la masse, dans un univers complètement inconnu, j’ai bien galéré. Mais finalement, on s’en sort. Alors tu n’auras bientôt plus d’excuses pour échappe à ton destin de tombeur !

Il lui tira la langue. La tête lui faisait affreusement mal et il entendait à peine ce qu’il disait. Les mots se formaient plus vite que ses pensées, comme s’il devait en dire le plus possible avant de saturer. Sa bouche se tordit en un bâillement et, n’en pouvant plus, il se redressa péniblement.

- Sur ce, je vais te laisser méditer tout ça et retrouver mon lit. Je crois qu’à l’intérieur de ma tête ça ressemble de plus en plus à un trou noir intersidéral. On en rediscute quand tu veux !


L’esprit déjà à moitié ailleurs il attrapa sa chemise sale et se retourna sans regarder Nikolaï. Son lit… L’objet qu’il désirait le plus au monde était encore loin et il bavait rien qu’à l’idée de s’effondrer dedans. La fatigue l’emportait. Il ne voulait plus parler. La perspective de s’endormir pour ne plus jamais se réveiller était presque réconfortante. Continuer à penser dans ces conditions relevait du supplice. Il espérait néanmoins garder cette conversation en mémoire au réveil. Son nouveau pote de fin de soirée était cool. Il comptait bien le revoir dans un meilleur état pour un entretien un peu plus développé que celui-là.

[Voilà, c'est bouclé pour moi. A toi de voir si tu veux ajouter un commentaire à la fin ou pas. En tout cas je suis à toi pour de prochaines retrouvailles Yeux]
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MessageSujet: Re: Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99]   Et si l'été pouvait ne jamais arriver (PV Zazack) [98/99] EmptyDim 18 Sep - 20:27:46

La réaction d’Isaac à son petit discours ne fut aucune de celles auxquelles Niko s’était préparé. Il ne se moqua pas de lui et n’eut pas l’air surpris non plus. Non, le cinquième année explosa soudain de rire. Mais attention, pas un rire méprisant ou méchant, non un rire sincère et chaleureux, ce qui décontenança profondément le jeune Russe. Qu’avait-il dit qui puisse ainsi provoquer l’hilarité de son aîné ? Le fait de rencontrer quelqu’un d’aussi pas doué en amour l’amusait-il à ce point ? Parce que lui, il était loin de trouvait ça marrant. Mais, il n’eut pas l’occasion de se vexer car Isaac commença alors à expliquer la raison de son fou rire.

Apparemment, Isaac était hautement amusé par la naïveté de son confrère de maison sur la question des relations filles-garçons. Et il entreprit alors d’expliquer au deuxième année en quoi il se trompait sur toute la ligne concernant les goûts des jeunes femmes du château. D’après lui, le côté bad boy mystérieux faisait complètement craquer les filles qui adoraient se faire des films sur le pauvre garçon sensible et maltraité qui survivait à toutes les épreuves avec courage et détermination. Personnellement, l’adolescent se voyait plutôt comme une victime incapable de s’en sortir par ses propres moyens mais il faisait confiance à Isaac concernant la sphère sentimentale. S’il lui disait que les filles pensaient cela, il le croirait sans poser de questions. Ce dernier lui précisa également que contrairement à ce que Niko pensait, son accent était tout à fait « craquant » et qu’il pourrait devenir un gros atout lorsqu’il se déciderait à rentrer sur le marché de l’amour. Sans oublier bien évidemment que, toujours d’après Isaac, sa situation familiale en faisait le parti idéal puisqu’il était riche, bien élevé, galant et qu’il avait de la conversation. Bref, à entendre Isaac, Nikolaï était peu ou prou le garçon idéal auquel toutes les filles devaient rêver.

Le jeune Russe était loin d’être convaincu, néanmoins le fait d’être ainsi complimenté par un des garçons les plus en vue du château ne lui était pas indifférent. Il eut donc un sourire amusé en entendant la phrase par laquelle Isaac termina sa tirade et tandis que le cinquième année baillait à s’en décrocher la mâchoire, il lui répondit.


-Entendu, je me rends devant tes arguments et accepte mon futur de beau gosse persécuté par des jeunes femmes en mal d’amour, mais je te préviens il va falloir que tu prennes tes responsabilités. C’est toi qui m’a fait découvrir ma vocation, ce sera donc à toi de me guider dans cette voie semée d’embûches qu’est le monde des relations amoureuses.

Sa pique sembla passer au-dessus de la tête du cinquième année qui avait l’air déjà bien endormi –ce qui pouvait se comprendre puisqu’il avait fait une nuit blanche, bien arrosée qui plus est- mais Nikolaï ne lui en tint pas rigueur, car malgré son état de fatigue avancé, Isaac lui promit de rediscuter du sujet quand il le désirerait. Le deuxième année le regarda donc partir tandis qu’il se rhabillait -car à force de rester en maillot et en serviette, il allait finir par s’enrhumer- avec un sourire aux lèvres. C’était agréable de rencontrer des garçons plus âgés, de sa maison qui plus est avec qui il pouvait discuter sans complexes. Certes son préfet Alix avait l’air très sympathique mais, outre la barrière du badge, vu comment il avait joué les rebelles la dernière fois qu’ils s’étaient croisés, il ne se sentait pas totalement à l’aise en présence du métisse. Alors qu’avec Isaac, une fois les préjugés dépassés, il venait de passer un début de matinée des plus agréables qui lui avait, qui plus est, hautement remonté le moral et l’estime de soi. Bref, il espérait recroiser son aîné dans la salle commune ou ailleurs, car il ne rigolait qu’à moitié lorsqu’il lui avait proposé de lui enseigner la vie et plus précisément l’amour. Il ne savait à peu près rien sur le sujet et le cinquième année avait l’air d’en savoir un rayon donc avoir une espèce de « mentor » en la matière lui convenait parfaitement. Pas qu’il envisage de tourner gay comme Isaac, mais il était convaincu que malgré des orientations sexuelles différentes, il avait énormément à apprendre du garçon.
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