Où enterre-t-on les rescapés ? [Terminé]

Rupert semblait terriblement souffrir de l'intérieur, pour une raison qu' Akiko saisissait encore bien mal en raison de son jeune âge et de son entrée récente dans le monde de la sorcellerie anglaise, mais plus tard la petite française comprendrait toute la profondeur des propos sombres de celui qu'elle aimait. Les yeux argentés étaient quelque peu perdus, cherchant à savoir, à comprendre, mais tout en sachant dans le fond qu'il valait mieux qu'ils ne sachent rien et ne cherchent pas à comprendre pour le moment. Elle aurait tant aimé l'aider davantage...

"Depuis mes plus anciens souvenirs, je crois que je l'ai toujours connu à la maison, avec nous. Il m'a souvent gardé, quand mes parents ne pouvaient pas, et c'est lui qui m'a le plus apprit de choses jusque là. A marcher, à parler, à lire, entre autres. En tout cas, il a toujours été là pour moi quand j'en avais besoin."

Elle était fascinée, c'était donc cela un grand-parent ? Un grand-père ? Quelqu'un qui enseigne et veille sur ses petits enfants ? Akiko n'avait jamais connu dans son enfance de figure masculine dans la famille, et encore moins de père et de grand-père, ayant toujours vécue seule avec sa mère, loin de ses familles maternelles et paternelles. Elle avait un de ses rares sourires pleins d'innocence et de simple fascination ravie qui montraient qu'il restait encore, en dépit de sa sagesse précoce, sa tristesse et ses désillusions successives des morceaux, des échardes de l'enfant qu'elle a été et qu'elle aurait dû demeurer encore quelques années supplémentaires. Elle resta silencieuse, à écouter sagement et avec attention les paroles de son amoureux, captivée :

"C'est lui qui m'a transmit sa curiosité, sa passion pour la lecture, pour les légendes et les mystères, et qui l'a alimentée jusqu'à aujourd'hui. Parfois, quand je le regarde se chamailler avec ma sœur, je croirais voir un enfant de quatre-vingt ans. Je ne sais pas comment il fait pour être comme ça, après la mort de ma grand-mère, et la deuxième guerre mondiale, où il a participé. Même si c'est différent, et proche à la fois, je n'y arrive pas à propos de l'an dernier. Il s'amuse, chante, lit, regarde le feu depuis son fauteuil avec une joie de vivre alors qu'il a vu et vécu des choses que je ne peux même pas imaginer."

Rupert semblait vraiment l'aimer en tout cas, comme elle l'avait pensé dans sa toute première déduction. Il était plongé dans le récit, bien qu'une tristesse demeure dans son attitude alors que ses yeux étaient rivés sur sa propre chevelure noire. Akiko souffla doucement depuis la première fois de la réponse de son amoureux, avec ces traces de triste sagesse trop précocement obtenue, avec les mots encore de la fin de l'enfance :

- "Il fait ce qu'il peut justement pour... oublier d'une manière ou d'une autre ces choses affreuses que les guerres ! Les gens qui ont souffert font souvent cela ! Ils profitent de la vie tout simplement et vivent tous les petits détails du quotidien pour essayer de retrouver le bonheur et de le faire partager à leurs proches... et non pas la tristesse des faits passés. Ils vivent au jour le jour, intensément..."

"Je ne pense pas que je pourrais oublier ce à quoi j'ai survécu ... et ... et ce que j'ai fait ..."

Akiko resta étonnée un moment, peu habituée à voir son amoureux dans cet état de tristesse intense et de faiblesse. Cela lui rappelait étrangement l'épisode de la forêt Interdite... elle sut alors ce qu'elle pouvait faire à défaut de mots à dire. Sans prendre garde si l'infirmière était là ou pas, elle rendit le geste que lui avait fait Rupert ce jour là. Elle dégagea doucement sa main pour donner une étreinte affectueuse, certes enfantine, mais emplie d'affection sincère et de compassion. Elle souffla doucement de sa voix d'ange, calme et posée, bien qu'ayant encore le délicat carillon d'une enfant :

- "C'est toi qui me disait de pleurer quand j'en ressentais le besoin... tu devrais suivre tes propres conseils, tu sais..."

"Il fait ce qu'il peut justement pour... oublier d'une manière ou d'une autre ces choses affreuses que les guerres ! Les gens qui ont souffert font souvent cela ! Ils profitent de la vie tout simplement et vivent tous les petits détails du quotidien pour essayer de retrouver le bonheur et de le faire partager à leurs proches... et non pas la tristesse des faits passés. Ils vivent au jour le jour, intensément..."

C'était sans doute vrai ... Si Rupert avait acquit quelque chose l'an dernier, c'était de la maturité et du sérieux, mais peut-être qu'il n'avait pas encore vraiment commencé à vivre avec le poids de cette guerre, c'était après tout vraiment récent. Jusque là le Né-Moldu avait lutté contre ce qui le dévorait et le terrifiait.

Mais ça, il ne pourrait pas l'oublier, ni se le pardonner ... Il ne l'avait pas fait intentionnellement bien entendu, mais ça n'empêchait pas que c'était terrible ... Rupert se demanda comment la Serdaigle arrivait à être si impassible à propos de la guerre. Peut-être son habitude à encaisser, son masque qu'ils n'arrivaient pas à enlever, à moins que ce ne soit quelque chose d'autre ? Elle avait vécu en France jusque là, et n'avait pas eu à vivre sous le régime de Voldemort, et quand bien même elle en avait souffert, c'était différent que de survivre la peur au ventre, même si ça n'en était pas moins grave.

La main d'Akiko glissa de la sienne, alors qu'il détournait le visage, pour cacher son mal-être, et Rupert sentit la douce étreinte de ses bras, accompagnant sa voix cristalline.

"C'est toi qui me disait de pleurer quand j'en ressentais le besoin... tu devrais suivre tes propres conseils, tu sais..."

Ne pouvant plus se retenir, à ces mots, il blottit sa tête contre l'épaule de la Française, et la serrant contre lui fondit en larmes, prit de tremblements. Il essaya de parler, mais les sanglots rendirent les premiers mots prononcés incompréhensibles, aussi se tut-il.

Akiko se sentait toute étrange, comme si cette situation avait été vécue auparavant, mais dans l'autre sens, c'est à dire elle qui pleurait, enlacée encore amicalement par Rupert qui lui disait de ne pas retenir ses larmes quand elle sentait le besoin de le pleurer. Elle avait certes moins de force que son aîné de deux ans, mais faisait de son mieux, essayant de trouver les mots justes sans enfoncer encore plus le couteau dans la plaie. Mais elle se sentait quand même impuissante, à aider complètement et à comprendre, comme sous les bois obscurs de la Forêt Interdite. Elle souffla doucement d'un air vraiment délicat et désolé :

- "J'aimerais tellement pouvoir t'aider davantage Rupert... je donnerais tout pour te voir sourire à nouveau. Je ne sais pas complètement ce qu'il s'est passé, sauf ce que l'on dit dans les journaux ou dans les livres, mais je sens que... cela te blesse encore. Tu sais, des fois, il faut accepter les faits du passé, bons ou mauvais, pour pouvoir avancer à nouveau vers l'avenir. Sans les justifier, peut-être, mais sinon on reste braqués sur le passé... moi... aussi, il faut que j'accepte ce qui est advenu à ma mère si je veux pouvoir y faire quelque chose quand je serais plus grande..."

Elle sentit l'étreinte se renforcer et la tête de Rupert posée contre sa fragile épaule, souriant doucement, compatissante, la petite le laissa faire tout en chuchotant comme sa mère le faisait avant avec elle :

- "Laisse toi aller et ne cherche pas à parler. Tu parleras ensuite, quand tu auras pleuré comme tu le veux..."

Pleurer … en dehors de cette fois-ci, dans la salle des trophées, cela restait un étrange souvenir, presque diffus pour le Sorcier, qui était pourtant il y a un an encore le Gryffondor le plus pleurnichard de toute l’histoire de Poudlard, ou du moins le gamin n’était pas loin de détrôner le détenteur du titre …
Rupert, lui qui cette année scolaire donnait l’image d’un élève sérieux et solide, avec peut-être un on-ne-sait quoi de charismatique, semblait aussi fragile et en détresse que l’une des branchettes d’un arbre sous le vent cruel de l’hiver.
Pourtant les larmes arrêtèrent de couler de ses yeux au bout d’une minute, à moins que ce ne soit deux, mais le gamin restait lové contre la petite Française, desserrant quelque peu son étreinte. Il cherchait les mots pour lui dire … Pour lui raconter, sans la terrifier. Mais ce n’était pas possible. Il y aurait forcément un moment où la fillette se pétrifierait, ou bien tenterait de se dégager des bras du garçon.
Il savait pourtant que s’il devait en parler à quelqu’un d’autre qu’à ses parents, qui étaient déjà au courant pour avoir été témoins de tout ce qui tourmentait le jeune Turner, c’était bien à Akiko. Il ne devait pas seulement lui dire … Il se le devait.
"Je dois te dire … pourquoi je peux voir les Sombrals …"

La voix était sombre, lente, mais toutefois calme et avec un peu de l'assurance que la Serdaigle devait être habituée à entendre, venant du troisième année.

"Je ne sais pas vraiment ce que tu sais de la guerre. Personne ne sait la même chose que les autres, qu'ils l'aient vécu ou non. Chacun a ses souvenirs, ses regrets et ses réconforts. Si je peux être fier d'une chose, ou du moins, si je peux me consoler de ce qui s'est passé, c'est d'avoir gardé ma famille en vie."

La légère pause qui suivit marqua comme un seuil dans le récit qui s'annonçait, un peu comme si plus rien ne serait peut-être comme avant après ces mots. Rupert ne savait pas ce qui allait advenir, mais quoi qu'il en soit, il continua.

"A Poudlard, la vie pour moi était devenue insupportable, entre les cours des Mages Noirs et leurs mauvais traitements, et j'étais loin d'être aussi fort que j'en ai peut-être l'air d'habitude cette année. Je ne me sentais plus en sécurité ici, j'avais du mal à dormir, et en dehors des élèves de Poufsouffle, de Serdaigle et surtout de Gryffondor, je ne pouvais plus faire confiance à personne, pas même à ma directrice de maison, Mrs McGonagall, qui jouait le jeu des Mangemorts, comme presque tous les autres professeurs."

Une pensée fut tournée vers Mr Flitwick, qui avait refusé la ségrégation lors de ses cours, et à Mr Binns, qui s'il n'avait rien fait pour soutenir les élèves, avait continué son travail comme si rien n'avait changé à Poudlard.

"Du coup, en rentrant chez moi pour les vacances de Noël, j'étais décidé à ne plus revenir ici, et mes parents me comprenaient. Qu'est-ce qu'un Né-Moldu aurait pu devenir dans un monde où il était traité comme un voleur de Magie, comme un être contre nature, et même pas humain ? Je n'avais pas la force de Page, ou de ceux qui sont restés jusqu'au bout pour délivrer Poudlard."

Un soupir … Il ne faisait que de faire reculer le moment douloureux, par des couches de détails dont il aurait pu se passer. D'un autre côté, cette page de l'Histoire n'était pas à jeter dans l'oubli, et quitte à lui raconter, autant ne rien oublier.

"Mais le 24 décembre, un peu après midi, la porte d'entrée de la maison a volé en éclats, et trois rafleurs du ministère ont tenté de nous arrêter. Heureusement, mon grand-père était parti en voyage chez un de ses vieux amis, en Islande, qui était gravement malade. Il n'y avait que ma sœur, mes parents et moi."

Se redressant, autant pour regarder Akiko dans les yeux que pour anticiper sa prochaine réaction, le Gryffondor resta assis sur le lit, à cogiter, quelques secondes, avant de se rendre compte qu'il faisait attendre la gamine.

"J'avais commencé à apprendre la Magie Blanche à Poudlard, grâce à un grimoire de la bibliothèque qui n'avait pas été interdit, peut-être parce qu'il avait été oublié par erreur, et ce jour là, elle nous a bien servie. Si je ne l'avais pas fait, on serait tous morts à l'heure qu'il est … Je ne sais plus trop comment on a réussit à s'échapper de notre maison, ça s'est passé si vite, et on était si terrifiés … enfin, on s'est retrouvés dans la nature, à courir le plus loin qu'on pouvait, sans trop réfléchir. Après avoir mit le feu à la maison, volontairement ou pas, je ne sais pas, les rafleurs nous ont pourchassés à travers champs. Les sorts fusaient, et tout ce que je pouvais faire c'était de tenter de les neutraliser ou de les encaisser avec mon sort de protection, mais arrivé dans des bois, ma mère a été touchée par un Incarcerem, et elle s'est effondrée, ligotée."

A mesure qu'il parlait, Rupert avait le regard et la voix de plus en plus désemparés, à la fois parce que ça le torturait de revivre cette journée, mais aussi parce qu'il allait venir à ce qui s'était passé, et que le visage du Mage Noir revenait hanter son esprit.

"J'ai réussit à pétrifier l'un de nos poursuivants, et à ligoter le deuxième, mais il n'y avait plus la moindre trace du dernier, dans les bois. Je …"

La voix s'était enrayée dans la gorge du môme, et malgré lui, les larmes ressurgissaient.

"J'ai pas voulu … Mais quand j'ai entendu ma sœur hurler … J'ai … j'ai …"

S'essuyant les yeux du revers de la manche, l'Ecossais se ressaisit ; il devait terminer, coûte que coûte.

"Je l'ai désarmé pour la libérer du Endoloris, mais lui … il était perché dans un arbre et … la chute … ça l'a … je l'ai tué."

Les yeux du gamin étaient désespérés, fuyants, et il avait du mal à tenir en place, comme si de rester sur ce lit, au chaud, était un crime. Mais il ne pleurait plus …

"J'aurais dû … Je m'en veux tellement …"

"Je dois te dire … pourquoi je peux voir les Sombrals …"

Akiko ne s'en était jamais étonnée, elle avait entendu mille récits tous plus horribles les uns que les autres sur cette étrange Guerre du monde sorcier qui a embrasé l'Angleterre et a sévit telle une épidémie de peste noire emportant toujours un peu plus de victimes et de morts, de traumatisés et de pleurs, de colère et de déçus... Akiko resta silencieuse, approuvant seulement de la tête tout en écoutant la suite du pénible récit de son amoureux :

"Je ne sais pas vraiment ce que tu sais de la guerre. Personne ne sait la même chose que les autres, qu'ils l'aient vécu ou non. Chacun a ses souvenirs, ses regrets et ses réconforts. Si je peux être fier d'une chose, ou du moins, si je peux me consoler de ce qui s'est passé, c'est d'avoir gardé ma famille en vie."

Elle y réfléchit quelques instants avant de répondre d'une voix humble et modeste, mais douce et rassurante comme celle d'un tout jeune ange à peine descendu du paradis :

- "Je n'en sais que peu de choses, sinon par les racontars en salle commune, ce qui en est dit dans les vieux journaux et dans les livres, et quelques rumeurs... mais je sais que cela a été terrible, donc par respect des autres je n'ai jamais insisté pour en savoir plus... mais si tu as besoin d'en parler, parle en, parle moi...

Elle écouta ainsi son dur récit, restant tout à fait calme et maitrisée tout en essayant de le consoler par sa seule présence et chaleur, de l'écouter comme il l'avait écouté dans les bois sombres de la Forêt Interdite. Elle imaginait la pénible décision de quitter l'école devenue dangereuse, elle imaginait celle de se faire agresser ainsi que sa famille. D'avoir le sentiment, le désir, l'envie de les protéger plus que tout du monde noir et de l'horreur. Elle resserra légèrement son étreinte, horrifiée par les faits qu'il lui racontait, par ce qu'il avait dû affronter, ce qu'il avait subit moralement. Puis le récit fini, elle souffla doucement à son oreille, innocente et rassurante en même temps :

- "Ce n'est pas de ta faute, tu sais, tu as fais seulement quelque chose pour protéger les tiens et sauver ta soeur ! C'est juste un malheureux accident, tu n'y es pour rien ! Et si tu t'en veux, c'est parce que toi, tu as du coeur et une conscience, et tes ennemis non ! L'endoloris est le pire crime que l'on puisse faire à quelqu'un !"

L'étreinte d'Akiko faisait du bien au Gryffondor ; non seulement elle le réconfortait, mais elle lui assurait que la jeune fille compatissait, alors même qu'il avait avoué son crime.

"Ce n'est pas de ta faute, tu sais, tu as fais seulement quelque chose pour protéger les tiens et sauver ta soeur ! C'est juste un malheureux accident, tu n'y es pour rien ! Et si tu t'en veux, c'est parce que toi, tu as du coeur et une conscience, et tes ennemis non ! L'endoloris est le pire crime que l'on puisse faire à quelqu'un !"

C'était ce que lui avaient dit ses parents et sa sœur, en quelques sortes, mais même s'il savait pertinemment qu'il n'avait pas fait exprès, que jamais il n'avait souhaité la mort de quiconque, les faits étaient là, et il se sentait ... comme sale. Il avait eu plus d'un an pour y réfléchir, et quel que soit le sens dans lequel Rupert tournait le problème, le résultat était le même.

Tuer était quelque chose d'impardonnable, et le Né-Moldu n'avait qu'une peur : de terminer à Azkaban pour ce qui c'était passé dans ces bois. Le Ministère devait savoir qu'il avait utilisé la Magie avant d'en avoir le droit, l'an dernier, étant donné qu'il avait toujours la Marque, mais aucun courrier n'était venu jusque chez lui. De par les évènements, on lui avait sûrement excusé l'usage de la Magie. Mais s'ils savaient qu'il avait tué, en serait-il de même ?

Ne répondant rien, car il pensait que rien d'autre n'était à rajouter, le Gryffondor serra tendrement la petite française dans ses bras, l'espace d'une minute, avant que Mrs Pomfresh ne vienne sortir son nez de son bureau, et qu'elle ne les dispute.

Elle-même se sentait plus en paix comme cela, dans ses bras, à le réconforter autant qu'il la réconfortait. Akiko était si heureuse et comblée d'avoir fait sa connaissance au pied de la Tour de Serdaigle, d'avoir accepté son invitation au bal de Noël ainsi que d'avoir dansé avec lui et continué son année avec Lui. La chance qu'elle avait, c'est qu'elle n'était jamais seule et avait un appui sur qui elle pouvait compter et aimer sans craindre que cela ne soit pas réciproque. Rupert était certes un peu plus âgé qu'elle, plus mature, mais elle le comprenait et elle l'aimait, il comprenait ses peines et ses douleurs, elle essayait de comprendre ses épreuves passées et de lui retourner le plus d'aide possible.

Finalement l'infirmière vint comme une furie pour les séparer, et Akiko ne se souvenait pas très bien de ce qu'elle avait dit, mais elle était furieuse et dans sa mauvaise humeur leur donna un dernier médicament réellement amer et écœurant avant de leur annoncer qu'ils devaient filer au plus vite se laver, se changer puis filer au déjeuner s'ils ne voulaient pas être en retard à leur prochain cours, ils n'avaient aucune excuse valable pour les sécher, na mais oh ! Akiko s'habilla de nouveau derrière le paravent, et une fois prête attendit que son amoureux le fut aussi, avant de lui glisser juste à la porte de l'infirmerie tout en l'embrassant sur la joue :

- "Merci de m'avoir protégée et de me soutenir, Rupert... on se retrouve après le petit déj en cours ? Il faut que je me rafraichisse un peu dans le dortoir avant et que je nourrisse Salem aussi... je t'aime..."

Ceci fait elle souriait légèrement avant de se presser vers les escaliers capricieux pour monter jusqu'à la Tour de Serdaigle et la Salle Commune des aiglons de l'école, reposée et de bonne humeur...

Fichue Mrs Pomfresh et ses remèdes infects ! Elle était très en colère d'avoir retrouvé enlacés les deux élèves, et avait dû imaginer un scénario catastrophe, ou on-ne-sait quoi de terrible, car elle en bougonnait encore alors que les deux jeunes Sorciers sortaient de l'infirmerie.

"Merci de m'avoir protégée et de me soutenir, Rupert... on se retrouve après le petit déj en cours ? Il faut que je me rafraichisse un peu dans le dortoir avant et que je nourrisse Salem aussi... je t'aime..."

Retournant le baiser sur la joue à Akiko, alors qu'elle repartait en toute hâte vers le bout du couloir, le Gryffondor resta un moment au pas de la porte, immobile, ressentant à nouveau une légère fatigue. Le venin devait encore faire effet, tout au moins il ne se sentait pas à la meilleur de ses formes physiques.

Trop loin pour que la fillette n'entende, il répondit tout de même à voix basse, plus pour lui que pour elle.

"Moi aussi je t'aime, Akiko. Et tu n'as pas à me remercier ..."

Le sourire bienveillant, en voyant la fine silhouette disparaitre au coin de la galerie de pierre, le Sorcier fit mine de mettre les mains dans ses poches, et déchirant un peu plus son uniforme, sortit sa baguette, curieux de voir si ce qu'il allait essayer allait marcher.

"Reparo."

Pas le moindre effet ... Qu'avait dit Mr Flitwick au sujet de ce sort, déjà ? Hum ... Se dirigeant lui-même vers les escaliers, il chercha dans sa mémoire les détails théoriques du sortilège de réparation, et ce fut quand il croisa un gamin en route pour l'infirmerie avec des boutons sur le visage aussi larges que des mornilles qu'il se rappela.

"Uniforme reparo !"

Le tissu bougea légèrement, faisant mine de se reformer, mais de nombreux trous restaient encore. Il devait y avoir un mot latin pour uniforme ou vêtements, qui rendrait le sort plus efficace, mais le Gryffounet n'avait jamais fait de cette langue morte. Tout ce qu'il savait, ce n'était que des formules magiques, et encore, il ne faisait que de deviner le sens des termes employés ... Rupert était bon pour escalader le château, afin d'enfiler son uniforme de rechange. Tout ce qu'il espérait, c'est que les autres ne lui demandent pas pourquoi ses vêtements étaient en charpie ... Non, il rêvait, jamais il ne pourrait traverser la salle commune sans qu'on ne lui demande.