Collectif « Jutice Magique »

Les professeurs le savent depuis bien longtemps, depuis toujours en fait. Un adolescent n’est pas un enfant de cœur. Certains peuvent être insolents, se montrer irrespectueux de l’autorité en vigueur, à savoir nous, chers collègues, le corps professoral de cette école, négliger d’accorder au règlement toute l’attention qu’il mérite, sans oublier les multiples délits quotidiens qui trouvent leur place dans nos salles de cours, ou ailleurs. La dégradation du matériel de classe reste un grand classique très prisé par nos jeunes disciples qui semblent éprouver un malin plaisir à user leurs plumes sur nos bancs, plutôt que sur leurs parchemins de devoirs. Nous ne parlerons pas des inévitables artefacts de farces et attrapes qui viennent se glisser le plus innocemment du monde sous la chaise professorale, ou des vagabondages nocturnes dont la surveillance des élèves déambulatoires revient à notre cher Argus Rusard. Si la sévérité dont nous faisons preuve suffit habituellement à maintenir un ordre et un certain calme qui, s’il n’est pas olympien, est suffisamment satisfaisant, il apparaît que cela n’est plus le cas.

Cependant, il semblerait que des changements s’opèrent dans le comportement de nos étudiants. A en croire notre concierge, les infractions au règlement deviennent de plus en plus nombreuses, et le caractère impertinent des élèves serait en phase d’intensification. Nous ne savons s’il faut incriminer la disparition de Voldemort, qui a sans doute donné l’apparence que notre monde était libéré de tout souci et de toute menace, libérant ainsi les sorciers d’un poids toujours présent ou s’il faut mettre en cause les récentes propagandes d’idées en faveur d’une ouverture au monde moldu dont la décadence semble marquée de manière quasiment irréversible.

Toujours est-il que notre concierge et notre bibliothécaire nous ont récemment apporté la preuve que des mesures sévères et implacable doivent être prises, et que les largesses d’esprit dont certains peuvent faire preuve à l’égard de nos élèves doivent également être évitées, si nous ne voulons risquer de voir Poudlard sombrer dans le désordre et voir l’autorité dont nous, gardiens du savoir et de l’avenir de la population sorcière, disposons se réduire grandement. Voici donc les faits odieux qui ont eu lieu, il y a seulement quelques jours.

Argus Rusard, en patrouille, a clairement entendu la présence de plusieurs élèves dans la Réserve de la bibliothèque, ce qui constitue en soi une violation du règlement, car l’accès et l’emprunt de livres dans la Réserve est un acte qui ne peut s’accomplir que sous couvert d’une autorisation professorale. Comme si cela ne suffisait pas, les odieux voyous, qui sont d’ailleurs à l’heure actuelle inconnus, ont également malmené Monsieur Rusard, à l’aide d’un sortilège. Nous nous accordons tous pour affirmer que porter atteinte à l’intégrité physique d’un des membres représentatifs de l’équipe de maintien de l’école est un crime qui mérite la plus dure des sanctions : si pas un renvoi définitif, de nombreuses retenues majorées d’un retrait de points important.

Qui plus est, et cela dépasse l’entendement, nous avons affaire à des délinquants qui, non contents de violenter le personnel, pillent sans respect la précieuse Réserve du château. Madame Pince nous a confirmé que plusieurs livres, dont certains d’une grande richesse en matière de Savoir, ont été dérobés par ces mêmes individus. Par mesure préventive, il apparaît que des mesures de sécurité supplémentaires seront de mise, si nous souhaitons éviter le renouvellement de tels actes. Il est envisageable que des sortilèges pouvant pallier ce genre d’incident hautement nuisibles à la réputation de l’école, et surtout de ses élèves, soient mis en place dans les lieux comme la Réserve ou, par exemple, les cuisines – la direction fera ce qui lui semble nécessaire.

Nous appelons donc toute personne, élève, professeur ou fantôme, à, si elle est en détention d’informations pouvant permettre de connaître les coupables, venir trouver au plus vite un professeur ou la directrice de l’établissement. Etre en connaissance des noms des coupables, et ne pas venir nous en informer, revient à être complice, et à encourir les sanctions qui correspondent à cet état. Si les coupables viennent d’eux-mêmes se dénoncer, il est fort possible que le corps enseignant accepte de faire preuve d’une certaine clémence, même si une sanction mesurée sera bien évidemment prise. Par ailleurs, la restitution des ouvrages est également exigée, dans un état plus qu’acceptable.