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 L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]
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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptySam 15 Jan - 22:30:54

La bague était vraiment magnifique. La future mariée ne se lassait pas de la contempler. Une énorme émeraude de plus de 3 carats entourée de diamants plus petits sur un anneau d'or, paraît divinement son annulaire. Non vraiment, elle n'aurait pu rêver meilleur mariage ou meilleur mari. Klaus serait un époux parfait; respectueux, intègre, attentionné et compréhensif. Pourquoi donc s'attacher au souvenir d'un homme qui n'avait jamais éprouvé le moindre sentiment à son égard et ne l'aimerait à l'évidence jamais ? Le temps faisait son oeuvre, ainsi que l'éloignement, elle avait prit la meilleure décision, ça elle en était certaine. Si une part d'elle même aurait voulu savoir ce qu'il devenait, elle se le refuser, se l'interdisait. Qu'il soit encore avec Baxter ou qu'il l'ait plaqué pour une autre, quelle importance ? Cela ne la concernait pas, elle ne voulait pas savoir. Elle l'oubliait, elle l'oublierait.

Si l'affection qu'elle avait pour le duc n'était pas un véritable amour passionnel comme on n'en voit que dans les romans, elle savait qu'elle ne pouvait espérer mieux. Elle appréciait Klaus. Les futurs époux avaient su tisser dans les derniers mois une certaine complicité et il ne faisait aucun doute qu'avec le temps, on apprenait à aimer. Il semblait d'ailleurs deviner qu'il n'avait pas complètement conquis son coeur, mais il semblait comprendre. Il ne lui posait pas de questions et respectait ses secrets. C'est pour cela entre autre qu'elle l'appréciait. Ella sentait même qu'elle pourrait se confier à lui, mais elle ne s'en sentait pas encore le courage. C'était encore un peu trop tôt. Quoi qu'il en soit, elle n'était pas malheureuse non, loin de là.

Bientôt elle serait une duchesse. Duchesse. Cela sonnait tellement étrange à ses oreilles. La vie publique et politique ne l'avaient jamais vraiment attirée, mais il lui suffirait seulement de tenir son rôle lors de réceptions mondaines avec tout le gratin de la société. Elle en ferait son affaire.

La ténébreuse poussa un long soupir. Elle passait le plus clair de son temps au manoir, dans le grand salon à bouquiner ou rêvasser, la lassitude la rattrapait souvent. Alors elle se sentait nostalgique et déprimée. L'inaction la tuait. Lorsqu'elle était seule comme aujourd'hui, telle une âme errante, égarée dans cette immense demeure, elle avait l'impression de n'être plus que l'ombre d'elle même. Une coquille vide qui menace de se fendre. Elle devrait trouver quelques jours pour se rendre en Colombie afin de s'acquitter d'une nouvelle mission. Sa conscience professionnelle lui interdisait de faire attendre les clients en ne respectant pas un délai. Elle ferait au plus vite, Xenophius McGregor pourrait bientôt dormir en toute tranquillité. Néanmoins, ça l'emmerdait de devoir partir aussi loin, en fait tout l'ennuyait. Elle ferait certainement mieux de faire une pause. Une sorte de congé matrimonial, voilà un concept intéressant. Pff. En continuant à ce rythme, elle finirait en parfaite femme au foyer à élever 15 gosses. Non il valait mieux pas qu'elle arrête tout compte fait. Bon, et si elle revoyait encore une fois le plan de table pour le mariage, histoire de faire un truc utile ? Erf non. Il était bien son plan de table, inutile de le changer encore. Prendre un bain... Se détendre dans un grand bain moussant aux huiles essentielles oui ça c'était une bonne idée.. Cela lui laissait encore un moment à trainer ici le temps que Diener fasse couler l'eau.


« Diener ? »

Où était-il donc passé ? A la réflexion elle ne l'avait pas vu depuis une bonne demi-heure ce qui était étonnant vu qu'en principe il ne manquait jamais de lui apporter son thé à 17 heures. Enfin, ce n'est pas comme si elle était pressée, elle prendrait son bain un peu plus tard.

La sonnerie se déclencha alors, la tirant hors de ses pensées. Etait ce Klaus ? Non il était en Autriche et ne devait pas rentrer avant 2 jours. Il aurait prévenu si le séjour était écourté. Peut être était ce seulement des connaissances de la famille de passage dans le coin, après tout c'était bientôt les fêtes. La ténébreuse quitta le canapé ou elle s'était lové pour aller ouvrir, le temps de traverser le hall.

La silhouette qui se découpait dans l'encadrement de la porte lui sembla un fantôme. Une apparition d'un autre temps. A la fois présente et absente, proche et distante. Ou alors c'était peut être elle le spectre. Quoi qu'il en soit, ce qui les séparait avait la même réalité que le voile qui sépare les morts des vivants. Elle avait tourné la page; elle en avait fait son deuil, pourquoi revenait-il la hanter ? Comment expliquer ce qu'elle ressentait alors, comment mettre des mots sur des émotions quand la pensée elle-même s'est figée ? Cette apparition semblait ramener avec elle une marée de sentiments trop profondément enfouis et confus. Il monta en elle une irrépressible envie de pleurer. Elle voulait fuir, courir aussi loin et aussi vite que possible sans se retourner; refermer cette porte et ignorer, aller se réfugier sous la soie de ses draps, dans sa bulle protégée et tenter d'oublier de nouveau. Elle aurait peut être du. Mais elle était pétrifiée, incapable d'émettre le moindre son, incapable même de respirer; comme si ce n'était plus naturel. Chaque inspiration lui demandait un effort. Sa gorge serrée la brûlait. Elle sentait les larmes monter en dépit de sa volonté, comme dans un récipient trop plein qui ne peut plus que déborder. Et ce n'était pas des larmes de joie. Non pas qu'elle ne soit pas contente de revoir son ancien amant, mais la tristesse et la douleur noyaient le reste.

Au prix d'une incroyable lutte intérieure pour rester impassible, elle parvint au mieux qu'à afficher un visage fermé mais combien de temps tiendrait-elle avait qu'il n'apparaisse tel qu'il devrait être: décomposé et torturé ? Elle resta là, figée dans l'entrée pendant ce qui lui sembla une éternité. Son corps lui paraissait gelé et il ne lui répondait plus un peu comme si une puissance supérieure l'avait soumise à l'impérium pour lui interdire de bouger, à la différence qu'il ne s'agissait pas d'une volonté plus forte annihilant la sienne mais bien que toute sa propre volonté l'avait abandonné. Il lui fallut plusieurs minutes pour faire un pas en arrière afin d'inviter Arsène à l'intérieur. La simple injonction « Entre » restant coincée dans sa gorge.

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  • Arsène Vawdrey
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyVen 21 Jan - 0:26:36

Cela faisait un peu plus de quatre mois que le médicomage avait reprit une vie toute à faire normale. Il avait reprit son poste de médicomage dans le courant du mois de juin. Il n’avait pas voulu précipiter les choses et préférait attendre que les choses soient plus ou moins rentrées dans l’ordre avant de reprendre son activité professionnelle. Son retour c’était plutôt bien déroulé, il avait passé l’été à travailler et à fréquenter Faith de manière un peu plus calme et reposante. Mais les choses avaient dû retrouver leurs normes par la force des choses. Le cauchemar c’était arrêté et les bonnes choses qui avaient fini par arriver s’en étaient allé avec, lui laissant que de l’amertume et une mine déprimée.

Arsène avait changé. Beaucoup changé. En mieux ? Peut importe et il ne savait pas vraiment. Il avait prit conscience de l’importance de certaines choses et notamment des gens qui sont autour de lui. Jamais auparavant il n’aurait eu autant d’amis autour de lui, mais ce n’était pourtant pas ce qui lui rendait son sourire. Il se sentait lasse, envahit par des sentiments qu’il ne maitrisait pas. En moins de 6 mois il s’était rendu compte qu’il venait de perdre les deux femmes qu’il aimait, l’une étant morte, l’autre s’étant lassé de l’attendre. C’était horrible, il avait vraiment passé des semaines de merde, coincé dans le Manoir de Thadeus à ressasser ses emmerdes. Finalement il avait pu passer au dessus, il avait prit la décision de s’engager avec Faith, une fille vraiment bien sous tous rapports et qui le rendait meilleur.

Il avait fini par réaliser qu’à deux on est plus fort et moins seul. Et qu’une vie de couple n’est pas incompatible avec tout le reste et encore moins avec ses valeurs. Faith lui avait apporté tout ce qu’un homme pouvait espérer voir entrer dans sa vie. Mais il y a une fin à tout et Altaïr avait décidé d’y mettre un terme durant l’été. Biensûr Arsène avait eu le choix et quatre mois plus tard il ne le regrettait pas. Sa vie professionnelle et active passait avant tout le reste et même s’il lui arrivait de ressentir de la nostalgie et une forte envie de rappeler Faith, il ne le faisait pas.

Le calme était revenu et ses habitudes avaient réapparue au galop. Ses étudiantes lui souriaient à nouveau de manière aguicheuse lorsqu’il les croisait dans les couloirs et même s’il y faisait moins attention, il appréciait grandement ce retour à la normale. Il n’aurait d’ailleurs surement pas supporté de ne pas pouvoir rester libre de faire ce qui lui plaisait et avec qui ça lui chantait. C’était bien mieux ainsi finalement. Et dans le fond, il ne pouvait s’empêcher de repenser à Ella qui aurait dû également faire sa rentrée il y a quatre mois.

Mais elle n’avait pas réapparut. Elle avait confirmé par son absence que jamais plus il ne la reverrait. Jamais plus il ne verrait son regard provocateur posé sur lui. Jamais plus il ne pourrait l’embrasser fougueusement et lui faire des propositions indécentes. Elle lui manquait et son retour à la réalité ne faisait que le marquer plus. Faith n’avait pas été dans sa vie avant la guerre et Ophélia il ne l’avait pas toute à fait perdu puisqu’elle restait sa meilleure amie. Mais Ella ne serait plus jamais là et ça lui foutait un coup sur le moral.

Noël approchait à grand pas. La neige avait déjà commencé à recouvrir les trottoirs de Londres. Les gens se pressaient pour rentrer chez eux sans être humides. Arsène quant à lui regardait les boutiques du Chemin de Traverse qui avaient toutes rouvertes. La guerre était loin derrière et ça se voyait. La vie avait repris son cours, la sienne aussi. Preuve en était de la paire de seins qui l’accompagnait ce soir-là dans la rue. Il n’était pas très fan de faire les boutiques avec une de ses conquêtes. Susie était une des nouvelles Médicomages engagé durant l’été pour remplacer les gens virés, morts ou partis. Elle travaillait plus particulièrement comme Médicopsychomage. Elle était marrante, attirante, mais surtout elle avait une chevelure blonde très longue. La dernière fille avec qui il avait eu une aventure avait des reflets rouges dans ses cheveux bruns qui avaient fini par le rendre malade. Chaque fois qu’il la voyait de dos elle lui faisait penser à Ella. Biensûr elle n’avait rien de comparable avec son ancienne étudiante, mais elle le rendait nostalgique. Finalement, il n’avait pas eu de mal à jeter son dévolu sur Susie qui avait tous les avantages qu’il fallait et ne lui rappelait aucune de ses anciennes conquêtes.

Je dois encore passer chez l’Apothicaire et ensuite nous pourrons aller manger. Tu m’accompagne ?

Arsène fit simplement un signe de la tête pour lui signifier qu’il patienterait dehors. Il neigeait, mais il ne faisait pas suffisamment froid pour qu’il ait envie de la suivre dans la boutique. L’air frais lui faisait du bien.

Le médicomage s’appuya contre le mur de la boutique et sortie une cigarette de sa poche. Depuis plusieurs mois, il était devenu un fumeur occasionnel. Ça lui calmait les nerfs et limitait sa consommation légèrement excessive de Whisky. Et puis surtout ça remplaçait les consultations auprès de Susie qui ne portèrent pas réellement leurs fruits puisqu’ils avaient très rapidement prit rendez-vous pour faire d’autres choses que des consultations psychanalytique. Quelle idée aussi.

Arsène tira une taffe de sa clope et secoua légèrement la tête en pensant au conseil de son père. C’était bien lui d’avoir écouté son vieux, pour une fois. Enfin après tout il n’avait pas tord, il ne pouvait décemment pas continuer à dessoûler sur le canapé de ses parents trois fois par semaines au minimum.

Ses réflexions furent suspendues par un étrange étranglement au niveau de son estomac. Il tira encore une taffe et chercha des yeux dans la foule, l’elfe de maison qui venait de passer non loin de lui.

Non c’était impossible. Son imagination devait à nouveau lui jouer des tours. Mais il valait mieux vérifier. Jetant le mégot au loin, Arsène se glissa entre les passants pour rejoindre la boutique d’en face.

Il était là, observant l’étalage à travers la vitrine. Il pouvait voir son visage se refléter à travers elle. Il fit encore un pas, puis un autre et s’arrêta environ deux mètres derrière l’elfe de maison, la bouche légèrement entrouverte.


Diener ?

Le médicomage avait employé un ton très hésitant. Il n’était pas réellement sûr que ce ne soit pas un tour de son imagination. Mais la réaction du petit être ne fit que confirmer le gros doute qui s’insinuait en lui. L’elfe de maison se retourna, l’air étonné et le fixa de ses grands yeux.

Oui ? Monsieur m’a appelé ? Monsieur me connait ?*

Arsène était emmitouflé dans son manteau, une écharpe autour du cou. Il n’avait pas compris un mot de ce que l’être lui avait dit, mais visiblement celui-ci ne se souvenait pas de lui. Ou du moins il ne l’avait pas reconnu. Le médicomage s’approcha d’un pas, fixant l’elfe d’un air ahuri.

Tu es Diener n’est-ce pas ? Tu ne me reconnais pas ?

L’effroi se mêlait à la surprise qu’il avait eue en apercevant l’elfe de maison dans la foule. C’était bien lui. Mais qu’est-ce que cela signifiait ? Forcément celui-ci avait dû être replacé dans une autre famille après la mort de… après sa mort. Pourtant il n’en revenait pas. C’était irréel. Comment était-ce possible ? L’elfe de maison plissa les yeux avant de les ouvrir en grand.

Oh ! Monsieur Arsène ! Que puis-je faire pour vous ? C’est un plaisir de vous revoir !*

L’elfe de maison effectua une courbette pour le saluer avant de le fixer. Apparemment dans l’attente d’une réponse. Mais d’une réponse à quoi ? Arsène ne parlait pas l’allemand et n’en avait pratiquement aucune notion. Et puis, qu’avait-il à dire à l’elfe de maison qui avait un jour servit Ella Schwarz ? Il finit par reprendre, de manière polie.

J’ai apprit la mort* de ta maitresse*, Ella, j’en suis très touchée. Tu as retrouvé un travail*…

Arsène tenta de baragouiner quelques mots en allemand afin de se faire comprendre par l’elfe de maison. Il ne savait pas exactement quel était le but de cette discussion, mais il n’avait jusqu’à présent jamais parlé à quiconque du décès d’Ella et de ce que ça représentait pour lui. Son visage se fit triste, alors qu’il faisait un geste en direction de l’elfe pour témoigner sa sympathie.

Celui-ci n’avait apparemment pas trop compris ce qu’Arsène venait de lui débiter. Il le regarda avec un air étonné et suspect. Il lui répondit d’un air surpris.

Mais ma maitresse va très bien Monsieur ! Je ne travaille pour personne d’autre !*

L'elfe fit une pause avant de reprendre.

Je dois vous laisser. Ma maitresse m’attend.*

L’elfe de maison entama un pas de coté. La discussion de son coté était close. Arsène n’était pas sûr d’avoir tout compris, mais l’essentiel lui semblait déjà suffisamment effroyable. Instinctivement et dans un élan de stress, il attrapa l’elfe par la manche pour l’arrêter.

Quoi ? Ella n’est pas morte ???

Il lui lança un regard effaré et secoua légèrement Diener pour qu’il lui donne une réponse plus claire. C’était impossible enfin ! Ella était morte durant la bataille de Poudlard, il en était certain. Vraiment ? Subitement le doute le submergea. C’était vrai, il n’en avait jamais eu la confirmation si ce n’est la visite de son appartement laissé à l’abandon. Mais dans ce cas…

Où est-elle ? Où est Ella ? Diener tu dois me le dire.

Monsieur ! Reposez-moi par terre s’il vous plait !*

Arsène reposa l’elfe de maison à terre l’air désolé. Il ne le lâcha cependant pas, tenant à avoir une réponse claire avant que celui-ci ne s’en aille. L’elfe lui lança un regard plein de reproche et reprit d’un ton assez plus agressif.

Si le Duc Von Koenigsberg apprend que vous traitez Diener de cette manière…*

Qui ? Mais de qui est-ce que tu parle ?

Arsène réussissait à capter quelques mots du langage relativement simple de Diener. Mais là, il n’avait pas très bien compris à quoi correspondait le « Duc Von Koenigsberg ». L’elfe lui lança un regard effaré avant de farfouiller dans sa poche pour lui tendre un article de la Gazette du Sorcier.

C’est lui biensûr !*

Le médicomage attrapa le morceau de parchemin d’un air perplexe et le parcouru rapidement. Il fronça les sourcils avant de recommencer une nouvelle fois :

Spoiler:


Là, il en resta bouche-bé et relâcha par la même occasion l’elfe de maison qui recula d’un pas. C’était impossible. Comment ? Non seulement elle était en vie, mais en plus elle se mariait. Arsène ne savait pas exactement ce qui l’énervait le plus entre les deux. Ainsi elle n’était pas morte comme elle le lui avait laissé croire. Elle était repartie en Allemagne pour se marier avec ce vieux chnoque de Duc. Il ne savait plus ce qu’il devait dire à l’elfe, ou même penser de cette situation.

Diener peut-il s’en aller à présent ?*

Noon !

Arsène s’était rapproché de l’être, de peur qu’il ne parte sans crier gare. Il devait la voir pour le croire. C’était irréel.


Où est-elle ? Je dois la voir ! Diener, s’il te plait* ! Dis mois où* elle est !

L’elfe de maison lui répondit par la négative, ce qui n’était guère surprenant finalement. Mais Arsène insista. Longtemps. Et il fini par convaincre il ne savait pas trop comment, l’elfe de l’emmener avec lui. Était-ce la détresse du médicomage qui avait convaincu le petit être ? Sa surprise de ne pas être au courant ? Ou simplement son insistance ? Quoi qu’il en soit, le transplanage dura une éternité et Arsène avait totalement oublié Susie en atterrissant en Allemagne non loin de la propriété d’Ella Schwarz.

Oh non ! Pourquoi Diener a fait ça ! Je n’aurais pas dû !*

L’elfe de maison s’était prit la tête entre les mains pour se punir d’avoir ainsi amené un invité sans avoir prévenu au préalable sa maitresse et surtout sans lui avoir demandé l’autorisation de le faire. Arsène attrapa la créature par le col de l’espèce de morceau de tissus qui lui servait de pull. Il avait subitement les mains moites et se sentait fébrile. Était-ce un rêve ? Une illusion ?

Arrivé sur le porche du Manoir, il ne pu que reconnaitre que la bâtisse était splendide. Il hésita. Pourquoi était-il là ? Était-ce nécessaire ? Arsène se demanda si finalement cela changeait quelque chose pour lui qu’elle soit toujours en vie et s’il ne valait pas mieux qu’elle pense qu’il n’était toujours pas au courant. C’était trop tard, son doigt venait d’appuyer sur la sonnette et déjà une silhouette se dessinait dans l’entrée.

Les deux sorciers se firent fassent durant de longues minutes. Arsène ne pouvait que constater qu’elle était en vie. Saine et sauf. Pourtant elle semblait changée, son regard avait changé. Il exprimait un mélange de sentiments qu’il ne pouvait décrypter mais qui n’avaient rien à voir avec l’étudiante qu’il avait ramené chez lui un soir d’été.


Ella ?

C’est tout ce qu’il réussit à prononcer avant qu’elle ne laisse entrer, le visage fermé, sans un seul mot. Le médicomage pénétra dans l’immense maison et en resta sans voix. C’était magnifique, très riche, rien à voir avec l’appartement londonnien de la rousse.

Il la chercha du regard, encore sous le coup de la surprise. Mais il sentait également monter en lui la colère. Une colère qu’il avait eu du mal à digérer. La colère de l’avoir perdu, de la savoir morte, de ne pas avoir eu l’occasion de lui donner une chance de racheter son appartenance aux Mangemorts. La colère aussi de l’avoir pleurer de longs mois pour découvrir qu’elle allait épouser un abrutit d’allemand.

Arsène déglutit difficilement et fronça les sourcils d’incompréhension. L’elfe de maison se défit de son étreinte et s’en alla dans un léger « pop » sonore. Cela ne le surprit guère, ses yeux noisette restaient braqués sur la rousse. Il en avait presque le souffle coupé.

Pourquoi tu ne m’as rien dit ?

[*toute la phrase en allemand si à la fin, sinon les mots uniquement]

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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyVen 21 Jan - 12:42:24

Sans un mot, la gorge nouée, la ténébreuse referma la massive porte de bois derrière Arsène et quelques flocons chutèrent de son manteau sur le sol de marbre. Même emmitouflé dans les lainage, il restait toujours aussi séduisant. Elle ne prêta aucune attention à Diener qui venait de transplaner à quelques mètres dans son dos. La chétive créature se tordait les mains et se tortillait sur place en craignant la réaction de l'Allemande, mais celle ci était bien trop subjuguée par la présence du médicomage pour avoir conscience du reste. Elle laissa à Diener le soin de récupérer les affaires d'Arsène pour les accrocher au porte manteau et verrouilla l'entrée de quelques sortilèges, car même si c'était absurde, l'intrusion d'Arsène dans ce lieu qui était son refuge depuis maintenant plus de 6 mois venait de lui ôter le sentiment de sécurité et de paix absolue que le manoir lui inspirait. Par ailleurs, cela lui permettait de se donner du temps avant de devoir affronter le regard du sorcier.

La légilimens ne s'était jamais sentie aussi fébrile, elle se retourna vers Arsène mais continuait à fuir son regard, préférant fixer un point vague derrière lui. Elle feignit d'ignorer sa question, cherchant en elle la force de répondre. Pourquoi ne lui avait-elle rien dit ? Mais dit quoi exactement ? Il y aurait eu tellement à dire, mais parfois garder le silence est la meilleure chose à faire. Quand on s'évertue toute sa vie durant à garder toutes ses émotions enfouies au fond de notre être, il n'es jamais simple de les exprimer. Elle en était incapable, ce qui se traduisait par ce silence, ce silence qui en disait long. Alors par où commencer ? Elle inspira, péniblement. La pièce avait beau être immense, elle se sentait comme oppressée par la proximité du médicomage et craignait son contact à la manière d'un félin craignant le feu. L'Allemande lui jeta un regard en biais avant de s'avancer vers l'arcade qui séparait le hall du salon et de la bibliothèque, une manière muette de lui demander de la suivre. L'heure n'était pas à la visite guidée des lieux néanmoins. Elle se contenta de le conduire jusqu'au grand salon où elle retrouva le canapé qu'elle avait quitté précédemment. S'ils devaient mettre à plat tout ce qui devait l'être, mieux valait être bien installé.

La ténébreuse attendit qu'Arsène prenne place à son tour, elle le dévisagea un moment mais son propre regard n'avait plus la même intensité provocante et pénétrante qu'auparavant. Ses yeux de jade semblaient comme recouvert d'un voile de mélancolie. Lui aussi semblait changé, il était à l'évidence loin d'être aussi heureux et épanoui qu'elle l'imaginait. En Juillet pourtant, lorsqu'elle l'avait aperçut au gala du ministère il paraissait si bien.. Elle n'avait pas voulu penser « avec Faith » pourtant l'image de cette dernière s'imposa à son esprit malgré tout, durcissant un peu plus son visage. Elle était la raison pour laquelle elle n'avait rien dit, la raison première pour laquelle, elle avait décidé de disparaître de la vie d'Arsène. Avec beaucoup de peine, se faisant violence pour ne pas céder aux sanglots, elle parvint néanmoins à retrouver l'usage de la parole; il fallait que tout cela sorte.


« Il n'y avait rien à dire, Arsène. »

Elle ferma les yeux un instant, prenant une douloureuse inspiration. Le souvenir des derniers instants de la bataille de Poudlard venait de ressurgir dans son esprit, tout était flou et chaotique sauf les visages de ces deux êtres qui s'embrassaient. Et le fait qu'Arsène soit là aujourd'hui n'y changeait rien. La gorge sèche, elle articula durement.

« Il m'a semblé que tu n'avais plus vraiment besoin de moi dans ta vie. »

C'était un simple constat, celui d'une femme brisée et résignée. Intérioriser ne faisait que la détruire l'être à petit feu de l'intérieur, la peine, la souffrance, tout s'accumulait avant d'être refoulé dans un coin isolé de l'esprit. Mais ça restait là, ça grandissait et se répandait comme un cancer. Elle avait toujours été ainsi, secrète et solitaire. Néanmoins, elle avait changé, quelques mois auparavant, elle n'aurait jamais lâché l'aveux qu'elle venait de faire, même s'il était à peine sous entendu. Peut être avait-elle mûri.. Ou alors, elle était seulement fragilisée.

Arsène avait-il seulement idée de ce qu'il lui infligeait en cet instant par sa seule présence ? N'était-il revenu que pour la torturer ? Quoi, il l'ignorait pendant de long mois, voire l'oubliait complètement pour un an après se souvenir qu'elle existait et venir lui reprocher de ne pas avoir donné de nouvelles en ressurgissant dans sa vie au moment où elle allait enfin tourner définitivement la page ? La colère montait en elle, se mêlant à la tristesse amère de l'abandon qu'elle avait ressenti. Les larmes qu'elle ne pouvait plus refouler se mirent à perler dans ses yeux, coulant sur ses joues creusées. Pourtant, paradoxalement son visage, comme son regard, restait dur; et au delà des larmes, ses yeux verts étincelaient d'une lueur de défi, retrouvant cette expression farouche et provocante qui était la sienne.


« Qu'est ce que tu es venu chercher ici ? »

Lâcha-t-elle sur un ton cassant et plein de reproches alors que sa voix était rendue rauque par les sanglots.
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  • Arsène Vawdrey
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    Arsène Vawdrey
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyMar 25 Jan - 11:52:00

L’allemande ne dit rien. Se contentant de le laisser entrer. Diener récupéra son manteau pour aller le ranger dans un quelconque placard de l’entrée. Lui, il ne pouvait détacher son regard de la silhouette d’Ella, cherchant probablement un indice lui indiquant qu’il s’était trompé, que ça ne pouvait pas être elle. Quelqu’un avait forcément prit son apparence.

Mais sa démarche ne pouvait le tromper. Il ne pu s’empêcher de la regarder avancer dans le salon de sa démarche sensuelle qu’il aimait tant. Un élan de nostalgie l’envahie lorsqu’il repensa aux nombreuses fois où son regard de professeur s’était posé sur elle dans les couloirs de l’UMA. Le regard interdit qui rendait leur situation et unique et si intéressante.

L’endroit était magnifique, à l’image de la maitresse de maison. Arsène laissa ses yeux observer les différentes pièces qu’ils traversèrent et ne pu qu’être admiratif devant l’arcade qui menait au salon. La rousse s’installa sur un canapé aux allures très confortable. Il s’installa à coté d’elle, laissant pourtant un espace entre eux. On ne savait jamais, il valait mieux rester prudent avec Ella Schwarz. Et puis il n’avait pas nécessairement envie de lui montrer qu’il était à ses pieds.

Il ne dit rien, se contentant de rester assis, les yeux rivés sur son ancienne étudiante à l’air passablement déconfit. C’était sa présence qui la rendait si mal à l’aise ou simplement sa situation actuelle qui n’était peut-être pas aussi idéal qu’il l’avait imaginé avant d’arriver ? Il attendit qu’elle prenne la parole, il ne voulait pas la brusquer et surtout pas se montrer insistant. De toute manière, la colère qui commençait à monter en lui, lui interdisait de laisser trop de vapeur s’échapper.

L’air sur lequel Ella lui répondit fit diminuer son sentiment de colère. Elle semblait au bord des larmes, prête à craquer. Que se passait-il ? En était-il responsable ? Sa deuxième phrase le laissa bouche-bé. Il ne savait que dire. Comment pouvait-elle imaginer qu’elle n’avait plus sa place dans sa vie ?

Le médicomage baissa les yeux quelques instants sur ses mains. C’était vrai ne put-il s’empêcher de penser. Il était en fuite, loin de tout, loin du monde extérieur. Elle n’avait alors plus sa place dans sa vie. Mais les choses étaient différentes depuis la chute de Lord Voldemort. Et il l’avait longuement pleuré en silence dans les bras de Faith Baxter. Mais pourquoi n’avait-elle pas donné signe de vie ? Elle si battante, si arrogante. Pourquoi n’était-elle pas revenue ? Mais quelque part, en avait-il eu envie ? Car à bien y penser il lui en voulait partiellement d’avoir été de ceux qui étaient là ce fameux soir de Nouvel An. Il savait qu’elle n’avait pas eu le choix, mais à l’époque c’est ce qui les sépara pour de bon. A présent les choses n’étaient plus les mêmes, tout était redevenu comme avant la réapparition du Mage Noir. Tout pouvait être oublié.

Il releva les yeux lorsqu’elle lui demanda d’un ton cassant ce qu’il était venu chercher ici. Si les larmes n’avaient pas barrées son visage si dur, probablement que le médicomage aurait laissé la colère déborder et qu’il se serait mis à crier. Mais là, c’était au dessus de ses forces. Il regarda les larmes couler sur son si joli visage, les sanglots lui rappelèrent ceux d’Ophélia pratiquement une année auparavant. Faisait-il souffrir à ce point là toutes les femmes qu’il avait un jour aimé ?

Arsène ne répondit pas tout de suite, il était désarçonné et il ne comprenait pas réellement l’ampleur de la situation. C’était pour lui qu’elle pleurait ainsi ? Elle qui avait disparut, qui l’avait laissé croire qu’elle était morte et qui allait bientôt se marier avec un des meilleurs parti d’Allemagne ?

Les mots ne sortirent pas. Il la regarda simplement pleurer quelques instants, sentant une boule se former au niveau de son estomac. La même boule qu’il avait sentit lorsqu’il s’était rendu dans son appartement de Londres. Se souvenant de ce qu’il avait pris ce jour-là, il glissa machinalement sa main dans la petite bourse qu’il portait en permanence sur lui et qui contenait biensûr ses gallions, mais aussi les objets qu’il ne voulait pas quitter. Il en ressortit deux photos qu’il n’avait plus regardé depuis quelques semaines parce qu’elle lui arrachait en général de longues minutes de mélancolie.

Ses yeux quittèrent Ella pour se poser sur les deux photographies de celle qu’il avait crue perdue à jamais. Il soupira.


Je t’ai cru morte durant plus de six mois et tu me demande ce que je suis venue chercher ici ?

Ses paroles ne se voulaient pas dures. C’était simplement la seule chose qui l’avait guidé ici, le besoin de vérifier si c’était vrai. Le besoin de savoir s’il pouvait arrêter de se réveiller la nuit en sursaut et de la chercher à coté de lui pour ne trouver qu’une fille d’un soir depuis que Faith n’était plus là. Mais c’était au dessus de son orgueil de le lui dire. Il releva simplement les yeux des deux photographies, le visage grave et marqué par les souvenirs de la dernière année qu’il venait de vivre.

Elle n’avait pas le droit de pleurer, pas elle. Machinalement il essuya les larmes de sa joue, s’attardant pour laisser durer ce contact qui lui confirmait que c’était bien elle, même si elle avait bien changée.


T’as pas le droit de pleurer alors que c’est moi qui t’ai cru morte. Tu sais ce que ça veut dire ? De croire quelqu’un mort ? Tu sais ce que ça fait ?

Arsène la regardait fixement. Aucune colère ne perlait dans sa voix. Juste de l’amertume et un gros sentiment d’injustice.

T’as pas le droit de pleurer alors que moi j’ai dû essayer de t’oublier sans espoir de te revoir un jour.

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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyMar 25 Jan - 13:50:51

Les larmes silencieuses qui coulaient sur ses joues lui donnait un goût salé et amer dans la bouche. Sa vision était troublée, son corps gelé et frissonnant. L'estomac noué, la gorge serrée, elle laissa parler Arsène, le fixant durement des yeux de jades noyés par la douleur. Ses paroles auraient du la réconforter, l'apaiser au moins, pourtant c'était tout le contraire. Quelques mois plus tôt, elle aurait tout donné pour que le médicomage manifeste à son égard les sentiments qu'il exprimait à travers ses propos, mais aujourd'hui rien ne pouvait calmer le déluge d'émotions contradictoire qui l'envahissait. Les mots de cet homme qu'elle chérissait ne lui inspirèrent que de l'amertume, un curieux sentiment d'ironie. L'enseignant caressa alors son visage d'une main pour sécher ses larmes. Ce contact était trop doux, trop tendre, tout son être en réclamait davantage et n'aspirait qu'à se laissait envelopper de l'affection de cet homme, mais c'était plus qu'elle ne pouvait supporter.

Comme si ce contact l'avait brûlé, elle repoussa sa main d'un geste brusque, la maintenant plaquée sur le canapé avec la sienne tout en fixant Arsène avec l'air effarouché et prêt à mordre d'un animal sauvage.


« Tu veux parler du sentiment d'avoir à jamais perdu quelqu'un ? Le vide, l'abandon, la solitude, le déchirement ? Oui, je sais ce que ça fait. Grâce à toi. »

Sa réponse était agressive, lourde de sous entendus et de reproches. Elle lui avait craché les trois derniers mots à la figure comme pour le frapper. Cette provocation désespérée était celle de l'animal blessé qui se sait acculé et qui ne peut pas fuir. Il ne lui restait plus qu'à déverser toute l'amertume et la rancoeur qu'elle avait accumulé en elle. Extérioriser tout ce qu'elle avait sur le coeur était la seule chose pouvant la soulager. Avec une incroyable amertume dans la voix, elle continua, déversant sa bile à la manière d'un volcan en éruption qui crachait la lave bouillante de ses entrailles.

« Tu as choisi Faith, je n'ai fait que respecter cela. Comment pouvais je lutter ? Ancienne Gryffondor, Membre de l'Ordre du phénix, droite, gentille, attentionnée.. »

Chacun des mots vantant les qualités de Faith étaient autant de coups de poignard qu'elle s'infligeait à elle même. Tout ce qu'elle n'était pas. Les gentils finissent avec les les gentils, c'est bien connu. Arsène semblait pourtant bien l'avoir oublié quand il était avec elle. Alors pourquoi serait-elle venu mettre la merde là au milieu ? Non ce n'était franchement pas son genre d'imposer sa présence quand elle n'est pas souhaitée, elle avait bien trop de fierté pour ça.

« C'était bien mieux pour tout le monde que je disparaisse. »

Au fur et à mesure qu'elle parlait, sa détresse gagnait en intensité et ses larmes coulaient de plus en plus abondantes mais elle ne s'arrêta pas pour autant.

« Et tu veux que je te dise Arsène, ça aurait été bien moins douloureux si j'étais vraiment morte pendant cette putain de bataille. »

Elle se sentait comme une petite fille, fragile, exposée, perdue. Elle ne désirait que d'aller se blottir dans les bras forts et rassurants du médicomage et tout oublier, mais la douleur restait trop présente. Ne le supportant plus, elle se leva brutalement, tournant le dos à Arsène, elle s'éloigna à vive allure sans savoir ou elle allait. Elle ne supportait pas qu'il voit ses sanglots, sa détresse, elle avait juste envie de fuir. Elle se dirigea droit vers la cheminée du salon, s'accrochant à la pierre chaude au dessus de l'âtre et resta là immobile et fébrile, contemplant les flammes d'un regard vide.
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  • Arsène Vawdrey
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyMer 9 Fév - 23:47:25

La détresse qu’Ella affichait déstabilisait totalement Arsène. Elle n’avait jamais fait preuve d’aussi peu de retenue émotionnelle devant lui et il ne s’était absolument pas attendu à découvrir une jeune femme vivant un tel drame. Et le piiire dans tout ça, c’est qu’il était juste le sujet principal du désastre qui se jouait devant ses yeux, assis dans le salon du manoir allemand d’Ella Schwartz, étudiante en Élite Magique, fréquentant couramment son cours jusqu’à l’année dernière. S’il avait su lorsqu’il l’avait convoqué dans son bureau après les cours qu’il en arriverait là, n’aurait-il pas été moins pointilleux ? C’est une question qui valait grandement la peine d’être posée, mais n’y a-t-il pas un imbécile qui dit qu’on refait le monde avec des « si » ? Donc quelque soi la réponse à cette question, Arsène se trouvait bel et bien dans le luxueux manoir de feu sa maitresse, installée confortablement dans un fauteuil.

Que faire ? Comment devait-il réagir face aux paroles de son ancienne étudiante ? Les choses auraient été tellement plus faciles si elle s’était mise à lui hurler dessus, les griffes dehors, le regard farouche et arrogant. Il aurait pu alors simplement lui aussi lui hurler dessus, se mettre dans tous ses états tout cela pour que la situation se termine en étreinte passionnée. Ouais enfin là ça devenait vraiment compliqué à imaginer une fin de soirée dans ce style là.

Sans pouvoir émettre un seul son de plus, Arsène laissa sa main se faire broyer sur le canapé par la rousse, écoutant attentivement ce qu’elle lui crachait au visage entre deux sanglots. Il avait choisit Faith, c’était vrai. Et il l’avait aimé, elle avait soigné ses plaies, elle avait refermé partiellement celle concernant Ella pour ainsi dire. Et il aurait fini par l’oublier en ne gardant d’elle qu’un souvenir nostalgique, ressortant occasionnellement les photos de la mangemort. Mais les choses étaient manifestement très différentes qu’il ne l’avait pensé jusqu’à présent.

Le souvenir de Susie sur le Chemin de Traverse était très loin derrière lui, comme s’il s’était s’agit d’une autre journée, d’une autre année, d’une autre vie. Il venait de faire un bon de plusieurs mois en arrière, mais les choses n’étaient pourtant pas identiques, certains détails avaient changés. Lui-même avait changé. Et aussi incroyable que cela puisse paraitre, elle pleurait. Et il ne l’avait jamais vu pleurer avant.

Bien mieux pour tout le monde qu’elle disparaisse ? Arsène secoua la tête tragiquement. C’était impensable. C’était même insupportable à entendre. Le médicomage entreprit un geste en direction de la rousse pour la calmer et tenter de lui faire comprendre le contraire, mais celle-ci se leva pour se propulser jusqu’à la cheminée.

La situation était juste insupportable. Comment pouvait-elle se mettre dans un tel état à cause de lui ? Lentement, il se leva à son tour, le regard remplit d’inquiétudes et de remords. S’il avait su. Qu’aurait-il fait d’ailleurs s’il avait su que les choses se termineraient de cette manière ? S’il avait su qu’elle l’aimait à ce point-là ?

Arsène savait que les choses n’auraient pas réellement pu être si différentes. On ne changeait pas le passé et son subconscient lui avait imposé de l’oublier. Elle ne pouvait alors pas faire partie de sa vie car tout les opposait à l’époque. Elle n’avait pas le droit de tout lui mettre sur le dos, ça c’était une des seules certitudes qu’il avait en cet instant. Mais ce n’était peut être juste pas le moment de lui faire savoir.

Arrivé près d’elle, il s’arrêta à quelques pas. Ne voulant pas briser l’espace qui les séparait de peur que ça ne fasse qu’aggraver la situation.


Mais tu n’es pas morte Ella. Et je n’ai jamais souhaité que tu le sois.

Le médicomage se rapprocha pour se positionner juste derrière elle. Elle n’avait pas besoin de lui faire face pour pleurer, il comprenait cette fierté là. Il posa ses mains sur ses bras et murmura à son oreille.

Tu n’es pas obligée d’être aussi injuste avec moi. Ce n’est pas moi, ni toi qui avons choisis que les choses se passent ainsi.

Délicatement, il déposa un léger baiser sur son épaule. La revoir était si irréel qu’il avait besoin de ce contact pour en être sûr. La colère avait disparut face à la détresse d’Ella et il ne lui restait simplement qu’à encaisser qu’elle soit en vie. C’était loin d’être évident après s’être donné tant de mal pour oublier, pour tout laisser derrière. Il la serra gentiment contre lui, sentant le contact de sa chevelure toujours aussi rousse contre son visage. C’était si inattendu.

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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyJeu 10 Fév - 12:46:57

Les flammes rouges dansaient dans l'âtre, sensuelles, brûlantes et exerçaient sur elle une certaine fascination. C'était un curieux spectacle, brillant et sombre à la fois. Le crépitement léger du feu l'apaisait sensiblement tandis que l''air sec et chaud de la cheminée lui séchait les yeux. Elle sentit Arsène la rejoindre mais perçut son hésitation même sans le voir. Quelque part au fond d'elle, elle aurait voulu qu'il courre vers elle pour la serrer dans ses bras d'une éteinte passionnée et l'embrasser, évidemment il n'en fit rien, conservant une sorte de distance de sécurité entre eux. Avait il peur d'elle ? A cet instant, il prononça la phrase de réconfort la plus débile que l'on puisse imaginer. Il n'avait pas souhaité sa mort ! Voilà qui devrait la faire se sentir beaucoup mieux, c'était évident. On en était donc à ça. Monsieur était soulagé de voir qu'elle était encore en vie comme ça il n'avait plus à porter son deuil, voilà tout. Ne comprenait-il pas comment elle pouvait se sentir ? Ella était encore trop déçue et accablée pour rire de l'amère ironie de la situation. Comment pouvait-elle être aussi stupide ?

D'un geste ferme, elle balaya les dernières larmes de ses yeux. Elle se sentait ridicule de s'être ainsi laissé allé. De toute façon Arsène n'était pas plus capable de comprendre son malaise que ne l'aurait été une gargouille de pierre. La colère et les reproches qui emplissaient désormais son coeur, étaient bien plus facile à maîtriser, un peu comme si elle avait évacué une bonne partie du mal qui la rongeait, elle pouvait désormais reprendre le contrôle d'elle même et de ses émotions. Arsène se rapprocha, il posa ses mains sur ses bras avant de l'enlacer. Elle se laissa faire, elle voulait savourer sa proximité, son contact, elle aurait voulu se retourner et aller nicher son visage dans son cou, mais elle se contenta de fermer les yeux un court instant. Ce moment aurait du être beau, mais le médicomage venait de tout gâcher par ses paroles stupides.

Elle laissa échapper un léger rire sans joie, amer et ironique tout en retournant doucement vers Arsène avec la sensualité venimeuse d'un serpent. Etait-elle injuste de lui reprocher de l'avoir oublié ? Bien sur que c'était eux qui avaient mené les choses où elles en étaient aujourd'hui. Leurs choix respectifs étaient les seuls responsables, naturellement Arsène n'était pas le seul coupable, elle l'était tout autant. Elle avait choisi de servir le Seigneur des ténèbres, puis lui avait choisi de lui tourner le dos parce qu'il n'était pas capable de faire face. Voilà ce qui les avait éloigné. Mais biensur, il ne fallait pas compter sur Arsène pour assumer la moindre culpabilité.


« C'est la faute au destin qui s'acharne sur nous; cruelle fatalité qui se plait à tourmenter les deux pauvres âmes que nous sommes.. »

Se moqua la ténébreuse dans une sorte de parodie des tragédies classiques où les protagonistes semblent toujours les victimes de forces supérieures qui contrôlent leur vie. C'était certainement très bien au théâtre, mais dans la vraie vie, elle n'avait jamais eu que du mépris pour ses prétendus martyrs. Tout en susurrant ses mots, elle s'était approchée, étirant son cou pour que son visage arrive au niveau de celui d'Arsène, leurs lèvres se frôlant.

« Pauvre, pauvre Arsène. » poursuit-elle d'une vois aussi enjôleuse que venimeuse. « Incapable de faire ses propres choix, incapable de savoir ce qu'il veut.. »

Elle lui parlait comme à un enfant capricieux, volontairement sarcastique et provocante. Elle voulait qu'il réagisse, qu'il ouvre les yeux. Comment pouvait il lui dire des imbécilités pareilles après les aveux qu'elle même venait de lui faire ? S'en prendre ainsi à lui lui faisait du bien. Elle se dégagea, remettant un peu plus d'espace entre eux avant de reprendre.

« Tu ne souhaitais pas ma mort ? Comme c'est aimable.. Voilà qui montre indubitablement à quel point je compte pour toi.. ça me va droit au coeur. »

Sa voix avait des accents hystériques et ses ricanements amers ne devaient rien à arranger, mais merde à la fin, il n'avait rien de mieux à dire que « je n'ai jamais souhaité que tu sois morte »,  « c'est pas notre faute » des mots vides !


« Je n'ai donné aucune nouvelle, certes, mais il n'y avait rien non plus qui pouvait laisser entendre que j'étais morte. Le fait de prendre un parchemin et d'envoyer une lettre pour vérifier était certainement un effort insurmontable. » lui cracha-t-elle à la figure.

« La vérité c'est que tu as simplement choisi de croire que je l'étais, parce que c'était plus facile pour toi. »

Elle en avait assez qu'il se cherche des excuses, assez qu'il tente de se justifier. Il ne comprenait rien, rien du tout. Mais à quoi s'attendait-elle ? Qu'espérait-elle de lui ? Il était venu la revoir oui, mais c'était peut être un peu tard. Tant mieux pour lui si la savoir en vie pouvait apaiser sa conscience, mais elle ne voulait plus recommencer comme avant. L'inconstance et l'indécision d'Arsène, elle avait assez donné. La légilimens pouvait oublier les événements passés, car de toute façon il était impossible de les changer, mais elle ne pouvait pas continuer et risquer de revivre la même chose. Elle ne pouvait pas faire dans la demi mesure et se contenter du peu d'attention occasionnelle qu'il daignait lui accordait. Si tout ce qu'il avait à lui dire était qu'il était soulagé qu'elle soit en vie et lui reprocher de n'en avoir rien dit, il valait mieux qu'il retourne tout de suite en Angleterre et qu'il lui foute la paix et tant pis si elle avait l'air d'une furie hystérique.

« Cesse de croire que les autres sont à ta disposition et que tu peux jouer avec eux à ta guise. J'en ai assez de jouer Arsène, assez de me mettre dans un tel état à cause de toi, alors laisse moi ! »

Elle sentait de nouveau les larmes monter, mais elle voulait être seule. Elle voulait qu'il la laisse tranquille, qu'il disparaisse, qu'elle puisse pleurer seule dans son coin et tenter de l'oublier de nouveau.

« Dégage ! » Lui ordonna-t-elle en sortant sa baguette dans un excès de violence avec l'envie de casser tout ce qui se trouvait autour d'elle. Elle était sur le point de s'effondrer, elle n'en pouvait tout simplement plus.
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  • Arsène Vawdrey
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyLun 28 Fév - 18:48:27

Enfin, il la sentit reprendre le dessus. Enfin, il la sentit prête à lui cracher ses quatre vérités à la tête sans qu’il n’éprouve de la pitié pour celle qu’il venait de voir pleurer. Il n’arriverait pas à être à la hauteur de ses répliques tant qu’un flot de larmes s’abattraient sur son visage. Il serait même prêt à se mettre à genoux pour qu’elle cesse cet effluve atroce qui lui brisait le cœur.

Alors elle se retourna, lui faisant face. Des restes de larmes parsemaient son visage, lui donnant un aspect brillant. Ses yeux quant à eux avaient repris ce regard si arrogant et si hautain qui lui plaisait tant. Pour un peu, il se serait mis à sourire simplement pour avoir le plaisir de la laisser continuer à se mettre dans tous ses états. En général, il fallait bien l’admettre, ça le rendait fou furieux lorsqu’ils commençaient à se disputer et qu’elle l’envoyait balader comme un moins que rien. Mais putain qu’est-ce que ça lui avait manqué ! Ce n’était pas la gentille Faith, si mature, si maitresse de ses émotions qui lui avait un jour fait une scène pareille. Si le comportement de sa dernière petite amie l’apaisait, il aurait souhaité que parfois elle sorte de ses gonds pour lui mettre une belle raclée verbale.

Mais enfin il sentait naitre en lui cette sensation au creux de son estomac, enfin il sentait la tension monter dans sa poitrine. Mais il ne fit rien. Il ne dit rien. Il n’en avait pas envie, parce qu’au final ça les mèneraient où de se déchirer une fois encore, de se balancer des vérités qu’ils connaissaient déjà tous les deux ? C’était strictement inutile et il n’avait pas l’intention de s’épuiser à s’expliquer et à s’excuser.

Il était là, aujourd’hui et si ça ne lui suffisait pas alors il s’en irait. Il se sentait tellement soulagé de la savoir en vie que le reste n’avait plus d’importance. Il n’avait pas envie de se battre contre elle, de lui prouver qu’il ne l’avait pas oublié et de se trainer à ses pieds comme un chien pour qu’elle reconnaisse qu’il n’était pas nécessairement le coupable. Mais le coupable de quoi ? Puisque finalement aujourd’hui, c’était elle qui se mariait et il n’allait pas l’empêcher de commettre cet acte.

Elle cria, beaucoup. Elle avait tord, parfois.

Certes, le jeu devait se terminer et effectivement la situation entre eux était allée bien trop loin pour qu’il puisse admettre qu’il n’éprouvait rien pour elle. Il ne serait pas là sinon. Mais elle devait terminer de hurler avant qu’il ne prenne la parole, car il savait très bien qu’elle n’écouterait pas ce qu’il avait à dire autrement.

Enfin elle cessa, au bout du rouleau une nouvelle fois. Qu’elle manie elle avait là de se mettre dans tous ses états pour lui. C’était vraiment gratifiant et il se sentait vraiment beaucoup mieux que lorsqu’il était arrivé. Certes il était en colère, mais apparemment elle souffrait bien plus de son absence que lui. N’y voyez pas là un manque affectif de sa part vis-à-vis de son ancienne maitresse, mais lui, il n’allait pas se marier.

Ils étaient tous les deux à bonne distance, il fallait dire que la cheminée faisait sa taille. La chaleur du feu lui réchauffait les mollets et il s’était appuyé du coude sur le chapeau de la cheminée durant le monologue d’Ella. Il avait faillit réagir lorsqu’elle l’accusa de ne pas avoir prit de ses nouvelles, mais il s’était retenu. Ça allait lui en boucher un coin.

Elle sortie sa baguette. Il attrapa un paquet de clopes dans la poche arrière de son pantalon et d’un geste calme et mesuré en amena une jusqu’à ses lèvres. Il craqua ensuite une allumette contre la cheminée et l’alluma. Le médicomage inhala une bonne bouffé de nicotine avant de prendre la parole.

C’est bon tu as terminé ?

Il fit une légère pause, le temps de cracher la fumer et de fixer son regarde noisette dans celui d’Ella.

Tout d’abord laisse-moi rétablir la vérité. Il sortie de sa poche intérieure un autre petit paquet, contenant plusieurs lettres emballées dans un papier plastifié.

Je veux bien admettre que je n’ai pas parcourue la planète pour te retrouver, mais j’ai quand même fait l’effort de t’envoyer des lettres…

Arsène avait dit cela sur un ton sans reproche, pesant le petit paquet contenant précisément trois lettres. Sa cigarette se consumait lentement au rythme des bouffées qu’il prenait. Ça lui faisait un bien fou. Marrant, il piquait moins la mouche depuis qu’il avait commencé de fumer pratiquement un an auparavant.

Je n’ai rien à ajouter que tu ne sache déjà Ella. Je n’ai pas l’intention de me jeter à tes genoux pour te faire comprendre que je tiens à toi. Je sais que tu aimerais que je te dise que je t’aime mais je n’en ai pas envie. Je n’ai pas envie de répondre à tes caprices.


Le médicomage tira encore une fois sur sa cigarette avant de l’envoyer dans l’âtre qui crépitait. Il reprit.

Je vais m’en aller bien sûr. J’ai eu la réponse à ma question.

Sans crier gare, il jeta les lettres dans le feu de la cheminée.

Je te souhaite plein de bonheur pour ton futur mariage. Je vois que tu n’as pas eu de mal toi non plus pour m’oublier ! Tu passeras mes amitiés à Klaus !

[HJ : Si Ella décide de lire les lettres, je te les envoie par MP pour que tu les mette dans ta prochaine réponse Very Happy ]
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyMar 1 Mar - 11:25:27

Si avec sa crise de colère, elle s'attendait au moins à secouer Arsène pour le faire réagir, cela fut totalement vain. Et à vrai dire, sa baguette magique pointée vers lui n'avait en réalité rien de bien menaçant. Elle s'essuya le visage de l'humidité laissé par les larmes tout en regardant le médicomage s'appuyer sur le rebord de la cheminée et sortir une cigarette avec un détachement inébranlable. Elle renifla; bien malgré elle. Non elle n'était pas du tout remise de ses émois. Il serait superflu de préciser qu'elle n'avait pas l'habitude de faire face à un tel déferlement de sentiments contradictoires. Une seule chose s'imposait à elle, Arsène n'était plus le même homme que celui qu'elle avait connu. Elle se sentait désarçonnée et confuse. L'homme dont elle gardait le souvenir ne fumait pas et ce simple détail lui donnait le sentiment de ne plus le connaître.

Elle resta muette lorsqu'elle vit Arsène sortir de ses poches un tas de lettres lui étant destinées qu'elle n'avait jamais reçues. Il venait de réduire à néant toute son argumentation de femme délaissée en un temps record. En lui mettant sous le nez la preuve qu'elle avait tord, il venait de lui clouer le bec en bonne et due forme. Elle n'en revenait pas, à vrai dire, elle n'y aurait jamais cru.. Un froncement de sourcil dubitatif, voilà la seule réaction dont elle fut capable. La main mal assurée, elle ne maintint pas sa garde plus de quelques secondes au total, abaissant son arme avec défaite car de toute façon elle aurait été incapable de lancer le moindre sortilège. Elle n'était même pas crédible avec sa baguette en main sur ses jambes tremblantes.

Son ancien professeur poursuivit, mais les mots prononcés lui semblaient aussi insaisissables que s'ils avaient été prononcés dans un rêve fuyant. Elle n'en comprit pas directement le sens comme si son esprit faisait barrage. Elle avait tant refusé et écarté tout attachement que son esprit se montrait hermétique à tout amour, comme s'il refusait de laisser l'atteindre la seule chose qui pourrait la rendre heureuse. La ténébreuse avait passé les 6 derniers mois à se complaire de sa situation et essayer de se convaincre que tout était pour le mieux qu'il lui était impossible d'entendre et d'admettre des propos tels que ceux tenus par le médicomage. Ils semblaient résonner en échos dans sa tête vide pour se perdre dans l'inconnu.


« Quoi...? »

Fut la seule chose qu'elle fut capable de répondre. Elle était complètement paumée et savait seulement que le sens des paroles d'Arsène lui échappait totalement. Elle se sentait dépossédée, certaine que quelque chose d'important se jouait ici mais elle n'était pas capable de comprendre et de réagir à temps. La situation lui échappait.. Il allait s'en aller ? Quoi comment ça ? En la laissant dans la confusion la plus totale ? Après lui avoir dit ça sans même l'éclairer ? La réponse à la question.. quelle question ? Elle ne comprenait plus rien. Elle sentait qu'Arsène allait lui échapper, qu'elle allait le perdre encore une fois si elle ne faisait rien. Mais dans le sentiment grandissant de panique qui l'envahissait elle était incapable de remuer le petit doigt, paralysée jusqu'au bout des orteils coincés dans ces escarpins vernis.

Horrifiée, elle vit Arsène jeter les lettres au feu sans même lui laisser la chance de pouvoir les lire. Elle eut tout juste le temps de s'exclamer
« Attends ! » et de s'avancer pour tenter d'arrêter le geste mais trop tard. Elle les regarda tomber dans les flammes comme dans l'un de ces cauchemars où l'on a envie de courir pour échapper à un sort inévitable mais où tous nos efforts sont vains. Sacrilège. Ses mains s'étaient crispées dans une esquisse de mouvement pour rattraper les lettres mais elle était trop loin pour que cela eut une chance de marcher. Son visage abasourdi n'exprimait que le choc et l'incompréhension du geste.

« Tu peux pas... »

Elle laissa sa phrase inachevée, ne sachant pas elle même ce qu'elle allait dire. Qu'avait-il fait ? Pourquoi ? Il était trop tard. Trop tard pour réagir car déjà le plastique avait été dévoré par les flammes. Elle avança sa main vers le feu comme si elle désirait l'y plonger à vif pour récupérer les lettre mais n'alla pas jusqu'au bout. La belle regarda le paquet s'enflammer, éprouvant une sorte de fascination devant ce spectacle à la fois terrible et pourtant si beau. Cela lui remémora un autre endroit à un autre moment, un épisode qui avait marqué un tournant notable dans sa vie. Deux ans auparavant lorsqu'elle s'était retournée pour voir brûler avec une pointe de nostalgie la maison de ses parents dans laquelle elle avait passé toute son enfance. C'était le jour où ses parents étaient morts. L'image de cette maison en flamme avait signifié qu'elle devait définitivement tourner la page sur ce passé et continuer à avancer. C'était la même chose aujourd'hui, ces lettres qu'elle ne lirait jamais appartenaient au passé même si ça l'attristait, alors qu'Arsène lui était bien là, ici avec elle à cet instant. Elle comprit que s'il partait maintenant ce serait véritablement fini mais tant qu'il était là, il n'était pas encore trop tard.

Arsène la ramena à la réalité en mentionnant son mariage prochain avec le duc, mais elle ne s'était jamais aussi peu soucié de son futur époux qu'en cet instant. D'ailleurs cela n'avait absolument rien à voir.


« Tu as eu tord. » Souffla-t-elle avec regret alors que les derniers morceaux de parchemin se consumaient.

Elle tourna alors son visage vers le médicomage, posant ses yeux dans les siens. Contrairement à ce qu'il avait dit, ce n'était pas par caprice qu'elle avait agit comme elle l'avait fait jusqu'ici, elle avait seulement besoin de savoir. Elle aussi voulait une réponse à sa question.

La jeune femme se rapprocha d'Arsène et s'agrippa à son poignet. Elle refusait de le laisser partir comme ça. Ses prunelles plongées dans les yeux noisettes de son ancien amant, elle le dévisageait avec une sorte de supplication dans le regard. Elle désirait pouvoir l'embrasser et se blottir dans ces bras mais quelque chose était brisé en elle et elle peinait à accorder de nouveau sa confiance à celui qui l'avait, peut être malgré lui, tant fait souffrir.


« Je dois seulement être certaine.. Je ne veux plus être blessée. Je ne le supporterais pas. »

Dans certains cas, les mots sont superflus. Elle avait seulement besoin de s'assurer dans le regard d'Arsène s'il était sincère. Il suffisait qu'elle sache. Avec une tendresse infinie, elle laissa ses doigts glisser sur la joue du médicomage, le long de sa fine cicatrice. Puisqu'il avait changé, elle devait réapprendre à le connaître. Il était tellement beau et tellement fier...
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  • Arsène Vawdrey
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyMar 8 Mar - 21:04:07

[HJ : Avec une heure d'avance siouplé  ]

Les lettres se consumèrent assez rapidement. Pourtant les yeux d’Arsène purent suivre en détail le crépitement de chaque lettre, le feu gagnant chaque page de parchemin qu’il avait écrit, effaçant chaque mot, les uns après les autres comme si le temps remontait. Il se sentait comme soulagé de les avoir balancés dans le feu. Comme si tout ce qu’il avait ressentit en les écrivant puis en revoyant le hibou les lui ramener n’avait jamais existé. C’était un véritable soulagement de laisser cela au passé, comme s’il ne les avait jamais écrites. Comme s’il n’avait jamais souffert.

Ella regarda le spectacle avec un air consterné, du moins c’est comme ça qu’Arsène décryptait les expressions du visage de la future duchesse. Il savait qu’elle aurait atrocement voulu les lire. Et c’était bien la raison pour laquelle il les avait jeté au feu sans même les lui donner. Car il était intimement convaincu depuis qu’il y avait repensé, qu’elle ne les méritait pas. Elle ne méritait pas de savoir ce qu’il avait ressentit durant ces longs mois et il n’avait pas l’intention de lui faire part de son chagrin lorsqu’il retourna dans son appartement pour vérifier si elle y était repassé après l’attaque de Poudlard. Non, elle ne saurait rien de tout cela.

Ses pensées n’étaient pas vouées à la vengeance. Simplement il ne voyait pas l’intérêt de lui exprimer ce qu’il en pensait. Elle avait apparemment elle-même bien souffert de son absence et ça lui suffisait pour être satisfait. Il n’avait pas besoin de jouer au martyr et de se plaindre comme un enfant qu’il avait été abandonné et que c’était injuste. Elle le savait, elle venait de le voir bruler dans le feu. Le simple fait de la voir se mettre dans cet état, de pleurer lui laissait penser qu’elle n’avait pas tant que ça réussi à l’oublier. Et puis sa fierté en prendrait un sacré coup si elle les avait lu, mieux valait laisser planer le mystère sur leur contenu, question d’orgueil !

Mais ce mariage ? Ça rimait à quoi ? Quels étaient ses buts voilés derrière cette union ? Car si elle le recevait avec autant d’effluves émotionnels, c’est que son amour pour le Duc de Machinchose était complètement bidon. C’était purement et simplement un mariage blanc et il en était à présent très conscient bien que la jalousie l’avait légèrement tiraillé lorsqu’il avait lut l’annonce que lui avait tendue Diener. Mais à présent, et ça semblait assez logique, il lui semblait évident qu’Ella n’était pas une femme à marier et à qui on faisait des enfants. Ça lui semblait si absurde. Quoi qu’ils’ n’avaient jamais abordé cette question là. Pourquoi faire ? Elle devait bien être consciente que son aversion pour les gosses ne le motivait pas des masses à se marier. Ça serait complètement absurde et se voir avec la même femme jusqu’à la fin de sa vie lui semblait également très improbable.

Sa dernière réplique eu l’effet escompté. Elle ne désirait pas qu’il parte. Mais ça, c’était déjà du vécu et il savait exactement que faire pour qu’elle arrête de s’énerver contre lui et de le traiter comme le dernier des cons. Il resta d’un calme olympien lorsqu’elle lui agrippa le poignet. Arsène était absolument maitre de la situation et ça le rendait très fier.

Évidemment, il n’allait pas partir. Il ne comptait pas la laisser s’en tirer aussi facilement. Il n’était pas venu jusque là uniquement pour discuter avec elle. Il avait au début eu un besoin très pressant de la voir. Si pressant qu’il en avait totalement oublié la femme qui l’accompagnait sur le chemin de Traverse. C’était quoi d’ailleurs son prénom ? Merde elle allait lui faire une de ces crises lorsqu’il la reverrait. Cette situation lui semblait être à des années lumières de cette journée si surprenante.

Maintenant qu’il était là, qu’il la voyait, qu’il avait eu l’occasion de sentir son parfait pénétrer dans ses narines, il avait plus que simplement envie de la voir. Il avait envie de se jeter sur elle comme un fauve. Elle lui avait horriblement manqué et son corps la réclamait assez fortement.

Elle avait juste besoin d’être rassurée ? Mais rassuré à quel sujet ? Car il voulait bien lui montrer qu’elle était toujours aussi désirable et qu’elle n’avait qu’un geste à faire pour qu’il redevienne son amant. Arsène soupira légèrement. Les femmes étaient si compliquées. Il fallait pourtant élucider ce mystère avant d’aller plus loin. En quoi l’avait-il blessé si ce n’est qu’il ne l’avait pas retrouvé ? C’était assez ridicule quand même !

Ella... En quoi t’ai-je blessé ?

Le médicomage la laissa lui caresser le visage sans broncher. Il n’allait pas l’en empêcher, lui-même avait très franchement envie que d’une chose : qu’elle arrête de parler, de lui en vouloir, de pleurer… et qu’elle le laisser l’embrasser.

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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyMer 9 Mar - 22:07:09

Comment avait-elle fait pour en arriver là ? Pour s'être laisser à ce point séduire par cet homme ? Elle pouvait bien le connaître par coeur lui et tous ses défauts, elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver des sentiments à son égard. Difficile de nier l'évidence, et ce n'était pas faute d'avoir essayé. Elle pourrait bien passer des siècles à contempler comme en ce moment ses intrigants yeux noisettes. Son regard exprimait tant de choses à la fois pourtant la légilimens aurait été aussi incapable de formuler ce qu'il ressentait que d'expliquer ce qu'elle même éprouvait. La seule chose tangible était l'attachement réciproque et l'attraction qui les liait l'un à l'autre. Si seulement il pouvait mettre sa fierté de côté ne serait-ce qu'un instant et prononcer les paroles rassurantes qu'elle aurait voulu entendre, mais naturellement, elle savait qu'il n'en ferait rien. Elle aurait tord de vouloir qu'Arsène soit un autre qu'Arsène. Il était ce qu'il était avec son fichu orgueil et son arrogance.

Après un moment, son ancien amant finit par demander en quoi il l'avait blessée. Ne le savait-il donc pas ? Tout en continuant à le couver d'un regard intense, la future mariée esquissa un sourire désolée, presque déçu. Elle n'allait pas lui répondre, ce serait bien trop facile. Il devrait être capable de comprendre par lui même. Il était temps qu'il prenne conscience que certaines choses qu'il faisait sans forcément y accorder d'importance pouvaient blesser. C'était à lui de mûrir. La jeune femme laissa échapper un léger soupir désappointé avant de lâcher dans un murmure deux simples mots qui coupaient court au débat.


« Peu importe. »

Etrangement pourtant, elle se sentait apaisée désormais. Elle avait dit tout ce qu'elle avait sur le coeur et le reste n'importait guère. Elle était désolée qu'il ne comprenne pas pleinement tout ce qu'elle voulait lui faire comprendre mais cela ne dépendait plus d'elle. L'héritière des Schwarz relâcha doucement la pression qu'elle exerçait sur le poignet du médicomage et se recula légèrement tout en lui prenant la main. La maîtresse de maison invita ainsi son hôte à revenir vers la table basse du salon et reprendre place sur l'un des fauteuils. Avant, leur dispute se serait sans doute soldé par des ébats passionnés et sauvages mais là, tout de suite, elle n'avait pas envie de ça. Il lui fallait davantage de la douceur et de la tendresse car ce qu'elle ne voulait en aucune façon était que tout recommence comme avant et que leur relation soit purement charnelle. Elle voulait qu'il y ait plus que ça. Pour cette raison, elle se devait de retrouver une pleine maîtrise de ses émotions et se comporter comme une femme de son rang. Sa crise précédente n'était pas digne d'elle et elle se détestait pour ne pas avoir su se contenir. Pour son excuse, rien n'aurait pu la préparer à la réapparition soudaine d'Arsène dans sa vie.

« Tu veux boire quelque chose ? Diener doit préparer du thé.. »

Sa voix était douce et très calme, tout comme ses manières. On aurait eu peine à croire que c'était la même femme qui s'était emportée un peu plus tôt dans un excès de furie, si peu maîtresse d'elle même. La belle ténébreuse se laissa retomber gracieusement sur le canapé en cuir sombre et resta tranquille un moment alors qu'un silence prolongé s'était immiscé dans la conversation. En fait il y avait tant de choses qui s'étaient passés au cours des 6 derniers mois qu'il était difficile de savoir par où commencer maintenant que les reproches étaient passés. Seulement la présence d'Arsène et toute cette situation semblait si irréelle qu'il lui était difficile d'entamer une conversation ordinaire comme si tout était normal. Néanmoins, ils ne pouvaient pas rester assis côte à côte en silence comme cela..

« Et sinon... Qu'est ce que tu deviens ? Tu as repris l'enseignement à l'UMA et ton boulot de médicomage ? »

L'elfe arriva juste au bon moment en portant un grand plateau d'argent massif pour mettre fin à son embarras. Diener déposa sur la table basse un assortiment de biscuits et de pâtisseries ainsi que le service à thé. L'avantage était qu'on avait rien à lui demander et qu'il décidait tout seul de ce qu'il allait apporter pour contenter ses hôtes. Pas commun comme elfe. Ella tendit le bras pour rendre sa tasse qu'elle rapprocha de ses lèvres avec des gestes hésitants tout en tournant régulièrement le regard vers Arsène dans l'attente d'une réponse de sa part. L'interrogation 'qu'est ce que tu deviens' portant en réalité bien plus sur les états d'âme d'Arsène et comment il se sentait ces temps ci que sur son travail, car il lui apparaissait désormais clairement qu'il n'était pas aussi bien et épanoui que ce qu'il lui avait semblé à la réception du mois d'Août...
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  • Arsène Vawdrey
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyLun 21 Mar - 19:46:11

Ella n’insista pas. Elle n’était pas de ce genre de filles qui tiennent absolument à maitriser chaque partie de leur existence en s’appuyant sur des détails comme ceux-là. Probablement que ce détail devait être important pour elle, mais elle n’en ferait probablement pas état. Elle en avait déjà beaucoup fait pour ce soir. Et ce n’était pas digne de la rousse que de s’évertuer à démontrer par x ou y qu’il avait tord et elle raison. C’était d’ailleurs bien quelque chose qu’il appréciait chez elle. Il ne fallait pas forcément qu’elle sache tout sur tout à son sujet et que chaque question obtienne une réponse. Mais ça le turlupinait quand même. Arsène n’aimait pas qu’on lui fasse des reproches et dans le style « tu m’as blessé ! », on ne peut pas faire pire à ce sujet. En tant normal ça l’aurait probablement très énervé et il aurait tourné les talons en faisant bien comprendre à la fille en question que s’ils en étaient arrivés là, c’est qu’il était temps de passer à autre chose. Mais pas avec Ella, c’était inenvisageable. Fallait croire qu’il avait bien changé.

Pour l’instant la situation était bien désamorcée et il était très content que le débat ne se poursuive pas. Il n’était pas sûr d’avoir le courage de rester si c’était le cas. Pour l’instant il n’avait qu’une envie : la serrer contre lui, l’embrasser. Mais il n’en fit rien. C’était compliqué de reprendre une relation inachevée qui datait de six mois (et même plus !) en arrière. Avait-il réellement envie d’ailleurs que leur relation reprenne ? Et là était tout le cœur du débat. Que voulait-il vraiment au fond de lui ?

Ses yeux n’avaient pas quitté Ella une seule seconde. Elle était si belle, elle n’avait presque pas changé si ce n’est que son visage semblait encore plus féminin que la dernière fois qu’il l’avait vu. Elle n’était plus sa très jeune étudiante qu’il dévergondait (ou qui le dévergondait xD), elle était à présent une femme. Les larmes séchées qui parsemaient son beau visage, la rendait encore plus réelle qu’elle ne l’avait été jusqu’à présent.

De la main, elle le guida jusqu’au canapé où ils allaient semble-t-il simplement boire le thé. Une année auparavant elle l’aurait très certainement chevauché pour un baiser endiablé. Mais la future duchesse s’installa avec manières à ses cotés. Elle tenait déjà le rôle qui serait le sien d’ici quelques semaines, toute trace de leur dispute avait à présent disparut. Il acquiesça de la tête lorsqu’elle lui proposa du thé. Peut importait. Un silence de plombs s’abattit sur eux. Arsène était incapable d’ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit. Il craignait de renvenimer la situation et il ne voyait pas tellement quoi dire pour entamer la discussion. Ils n’avaient jamais été très bavards par le passé, ne vivant que de leurs ébats amoureux.

Le médicomage observa l’endroit d’un œil intéressé. C’était vraiment très beau, ça ressemblait beaucoup à Ella et pourtant le manoir était surprenant. C’était immense, et il n’en avait vu qu’une infime partie. C’était étrange, elle ne l’avait jamais emmené ici, comme si leur vie s’était résumée à Londres et à quelques endroits très sélectifs. Qu’elle raison aurait-elle eu à l’emmener ici, c’était bien la preuve que leur relation n’avait rien eu de sentimental à la base. Être ici aujourd’hui le rendait un peu mal à l’aise, comme s’il avait pénétré dans un endroit qui lui était défendu.

La question d’Ella le surprit légèrement et le fit redescendre sur terre.


Hum… oui…

Qu’aurait-il bien pu faire d’autre ? N’était-ce pas ce qu’il était à la base ? Un simple médicomage qui donnait des cours de Soins Magiques à l’Université de Magie Avancée ? C’était assez rabaissant dit comme ça. Et il avait franchement eu du mal à s’y remettre, à reprendre une vie normale et banale. Comment pouvait-on redevenir ce qu’on était avant alors qu’on avait un jour été considéré par la société comme un paria ? Il n’en dormait pas d’ailleurs. Leur victoire sur le Seigneur des Ténèbres ne rendait pas la vie plus belle. On n’oubliait pas ce qu’il s’était passé. Pas aussi facilement malgré ce que le monde voulait bien leur faire croire.

Les mots lui manquèrent et Arsène entreprit simplement de boire son thé en grignotant un des biscuits que Diener avait amené avec la théière.

Et toi ? Tu ne compte pas reprendre tes études ?


Et qu’elles études ! Elle qui s’était inscrite en filière Élite Magique… Le médicomage ne savait pas s’il devait à présent en rire ou en pleurer. Peut-être devrait-il lui demander si elle avait trouvé un nouveau maitre à servir ? Mais ça risquait de créer de légères tensions entre eux. Et puis le Duc semblait être un homme respectable, du moins d’après le peu d’informations qu’Arsène avait. Peut-être avait-elle envie d’en parler ? En tout cas c’était hors de question de parler de lui.

Alors ? Comment tu as fait sa connaissance ?
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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyMar 22 Mar - 15:41:34

Arsène lui paru fuyant; visiblement peu enclin à parler de lui même. Après tout ce qui s'était passé l'an dernier, cela pouvait se comprendre. La guerre laisse toujours des traces et reprendre une vie normale après semble impossible. On oublie jamais complètement. Pourtant l'Allemande savait par expérience qu'il n'est pas bon de tout garder pour soi et de souffrir en silence. C'est destructeur. Elle n'insista pas cependant. Ce n'était pas à elle de lui forcer la main, il se confirait de lui même lorsqu'il serait prêt à le faire.

Ella avala un peu de liquide, le thé lui brûlant légèrement la gorge. Elle ne voulait rien précipiter, ils avaient le temps après tout. Son regard se posa un instant sur ses propres photos qu'Arsène avait rapportées avec lui et posées sur la table basse. Il s'était en fait bien plus attachée à elle, qu'elle ne l'avait cru et cette idée lui apportait plus de chaleur que la boisson dont elle s'abreuvait. Comme on pouvait s'y attendre, le médicomage ne tarda pas à lui retourner l'interrogation sur ce qu'elle même avait l'intention de faire. Elle savait que la question concernant ses anciennes activités avait traversé l'esprit de son ex-professeur et elle lui fut reconnaissante de ne pas l'avoir posé. Pour toute réponse, elle secoua négativement la tête. Sa réponse était prévisible et évidente. Ses études d'Elite magique, sa présence au sein même de l'UMA, tout cela n'était au fond qu'un choix stratégique. Tout comme l'était aujourd'hui sa décision de se marier. Il ne s'agissait nullement de ce qu'elle désirait, ce n'était qu'une décision rationnelle, murement réfléchie toutes considérations prises en compte.


« Ce n'est pas vraiment comme si j'avais besoin de travailler.. » se justifia-t-elle, prenant en témoin le luxe qui les entourait.

Comme s'il avait suivi le fil de ses réflexions concernant son mariage, Arsène aborda le sujet, lui demandant comment elle avait connu le duc. C'était tellement bizarre d'avoir cette conversation avec lui, pourtant, Arsène était sans doute la personne qui la connaissait le mieux, Diener mis à part, et lui mieux que quiconque pouvait entendre ses confidences.


« Tu sais, il ne reste qu'une poignée de Familles sang pur en Allemagne; je connaissais déjà les Von Koenigsberg de réputation... j'ai eu l'occasion de faire davantage connaissance avec Klaus lors d'un Gala organisé par le Ministère Allemand ou tout le gratin de la société était réuni. »

La future Duchesse marqua une pause, les yeux rivés sur sa tasse de thé d'un air songeur, avant de reprendre son discours d'un air détaché et rationnel qui ne reflétait que trop bien ce que ces fiançailles étaient pour elle.

« Dans ce milieu, il n'y a pratiquement que des mariages arrangés. Tu sais au fond, ce n'est rien de plus qu'un contrat comme un autre dans lequel les deux partis trouvent leurs intérêts, il n'a jamais été question d'autre chose. Du moins pour ma part en tout cas.
Il aurait été difficile de trouver un meilleur parti_ mari_ que Klaus... Il est charmant, prévenant, généreux et comme il voyage beaucoup pour affaire, cela me laisse énormément de liberté. »


Ella risqua un coup d'oeil en biais en direction d'Arsène, guettant sa réaction. C'était agréable de pouvoir se confier loin des faux semblant où elle devait jouer le rôle de la fiancée modèle qui s'apprête à faire un mariage parfait. Naturellement l'union de deux familles parmi les plus influentes et les plus riches du pays ne pouvait passer inaperçu et pour être honnête la future épouse commençait à être lasse de toute cette médiatisation. Vivement que ce soit terminé. L'ancienne Serpentard fit tourner pensivement sa bague de fiançailles sur son doigt et eu un sourire. Il était certain que ce n'aurait pas été Arsène qui aurait pu lui offrir un bijou semblable. On ne pouvait niée qu'elle était gâtée à l'outrage par le duc, entre les parures, les bijoux et les robes toutes plus somptueuses les unes que les autres qu'il lui offrait. Arborant alors sous le nez du médicomage la lourde émeraude qui ornait l'annulaire de sa main gauche, elle ajouta d'un air complice.

« Et puis, être une Duchesse a tout de même ses avantages... »

Rattrapée par ses réflexions, Ella resta silencieuse un instant, pensive. « Madame Von Koenigsberg.... Je crois que je ne m'habituerais jamais à ce nom.. » murmura-t-elle finalement pour elle même avant de laisser retomber le silence.

Jusqu'à présent, l'héritière des Schwarz avait toujours veillé à ne pas faire entrer Arsène dans son monde; dans cet univers très restreint de la haute société sorcière composés de quelques riches familles sang pur avec ses excès, son luxe, ses règles, ses intrigues, ses manigances et son hypocrisie, mais il y avait pénétré de lui même à l'instant même ou il avait franchi les portes du manoir. S'il souhaitait faire parti de son univers, il fallait qu'il sache dans quoi il mettait les pieds.
Elle réalisa qu'il n'y avait bien qu'avec Arsène qu'elle pouvait être elle même sans fioritures, sans masque, vraiment elle.

La légilimens reposa simplement sa tasse vide sur le plateau, et s'enferma de nouveau dans le silence. Elle se mordit la lèvre, prise d'un certain malaise, du au fait qu'elle ne savait plus vraiment comment agir avec son ancien amant. Conserver ses manières dignes et respectables ou se laisser aller à ses émotions ? La ténébreuse resta un moment à contempler les yeux sombres du médicomage un peu comme s'ils n'avaient pas besoin de mots pour se comprendre.


« Tu m'as manqué. » Avoua-t-elle simplement.
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  • Arsène Vawdrey
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyLun 11 Avr - 19:57:27

Arsène ne fut pas mécontent de dévier la discussion sur Ella. Il était impatient d’en savoir un peu plus. De connaitre les enjeux et les aboutissants de sa vie actuelle. Et puis surtout il n’avait aucune envie de parler de lui, ce qui ne le changeait guère de l’ordinaire. Sauf qu’en ce moment il en aurait plutôt vomit de penser à tout ce qu’il avait traversé. Ella donnait l’impression de bien s’en être sortie, d’émerger, d’avancer vers un avenir plutôt agréable comme elle le lui faisait remarquer. Alors que lui avait reprit la même vie, comme si une année s’était écoulée sans avancer.

Il sourit lorsqu’elle lui annonça qu’elle n’avait pas vraiment besoin de travailler. Cette fille savait être au bon endroit, au bon moment pour tirer avantage d’un maximum de choses. C’était une opportuniste. Aucune occasion n’était manquée, aucun acte n’était fait sans réflexion.

C’était là leur plus grand point commun. Mais Arsène se sentait à des années lumières de cet état d’esprit. Comme si la guerre avait emportée avec elle la meilleure partie de sa personnalité ; son ambition personnelle. Il en était à un stade où se lever le matin était devenu difficile alors qu’il n’avait jamais aimé trainer dans son lit bien longtemps après l’aube.

Ella Schwartz lui expliqua plus en détail ce qui l’avait poussé à se marier. Effectivement les familles de sang purs allemandes n’étaient plus très nombreuses, celles de Grande-Bretagne non plus d’ailleurs. Il n’était pas de sang pur, mais lorsqu’on prétend l’être durant plus de tente ans, il fallait bien se renseigner un minimum pour rester crédible. Et crédible il avait réussi à l’être jusqu’à ce que le ministère découvre que son arbre généalogique avait été falsifié il y a un peu plus d’une année par Edward Mole.

Son univers s’était écroulé en l’espace d’une nuit. Par sa faute d’ailleurs et il faisait son possible pour oublier le nombre de vies qu’il avait mis en danger cette nuit là, dont la sienne. Mais c’était du passé, à présent il était décoré de l’Ordre du Merlin mais ça ne le rendait pas assez fier pour racheter son orgueil blessé par tous les autres affronts dont il avait été victime.

Arsène sirotait son thé tout en écoutant attentivement son ancienne étudiante. C’était un instant magique, le temps semblait avoir repris le cours des choses. Un peu moins d’une heure auparavant il était sous la pluie, coincé sur le Chemin de Traverse avec une blonde pulpeuse qu’il aurait dû mettre dans son lit le soir même. Au lieu de ça, il était à des centaines de kilomètres, assis sur le canapé de la future Duchesse de Koenigsberg. C’était… franchement cool. Mais une question lui brulait les lèvres et il profita qu’Ella lui montre l’énorme bijou qui lui faisait office de bague de fiançailles pour la lui poser. Il attrapa sa main et la serra dans la sienne.


Ta vie n’est-elle qu’un contrat ? Ne t’arrêteras-tu donc jamais ?

Sa question n’était pas agressive, il ne comprenait que trop bien son désir de réussir sa vie coute que coute, quelqu’en soi les enjeux. Mais il avait peur qu’un jour elle ne se réveille au milieu de la nuit et réalise que peut être elle avait fait une grosse connerie. C’était bien d’avoir de l’ambition. Mais un mariage ? Fallait-il encore être sûr que celui à qui on s’unissait n’allait pas faire obstacle à ses projets. Sinon que se passerait-il ? Et puis, depuis quelques temps il ne savait plus tellement où il en était. Un millier de questions se bousculaient dans sa tête. Devait-il poursuivre sa vie telle qu’il la voyait ?

A l’instant pourtant autre chose l’inquiétait plus que sa petite vie personnelle. Si Ella avait été capable de s’en aller, de le laisser derrière elle pour refaire sa vie ailleurs, pourrait-elle lui trouver une place dans son univers ? Bien sûr il lui en voulait de ne pas avoir manifesté le moindre petit signe de vie, mais il n’était pas sûr de trouver une place pour lui dans tout ce luxe. Après tout, la seule chose qui les unissait physiquement allait bientôt passer définitivement entre les mains d’un autre par un contrat. Encore un contrat.

A lui aussi elle lui avait manqué, mais Arsène se contenta simplement de garder la main baguée d’Ella dans la sienne alors que son regard s’enfuyait vers la cheminée qui continuait de crépiter. Il ne l'avouerait pas et elle le savait. Et puis sa simple présence le confirmait.

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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyMar 12 Avr - 10:15:49

Tandis que la future Duchesse poursuivait ses explications, le regard du médicomage restait vague, préoccupé par ses pensées. Elle le sentait réticent. La sulfureuse allemande ne broncha pas lorsqu'Arsène lui saisit la main dans la sienne. Elle se contenta elle aussi de resserrer ses doigts sur ceux du sorcier alors que la théière remplissait de nouveau sa tasse. Son ancien professeur n'avait nul besoin de parler pour qu'elle pour qu'elle sache qu'il tenait à elle. Néanmoins, la réplique de son amant la prit un peu de court.

« Et bien... »

Sa voix s'évanouit, telle une fragile flamme qu'un courant d'air froid venait balayer. La question était dérangeante, étrange à ses oreilles. Ella n'était pas certaine de bien la saisir. Contrats, arrangements, machinations, chantages.. c'était bien cela qui régissait sa vie. Une vie d'opportunités et de manipulations, des risques calculés et murement réfléchis. Elle avait toujours été ce serpent insaisissable et rusé qui se faufile par les brèches les plus étroites, s'adapte et parvient à tirer n'importe quelle situation à son avantage. Elle avait toujours vécu ainsi, et ne connaissait que ça.

« Je ne vois pas comment je pourrais faire autrement... »

Arrêter, elle ne voyait pas comment se serait possible. Par ailleurs ce mariage, elle le voulait, vraiment. Il ne s'agissait pas seulement de faire ce que la société attendait d'elle ou d'une couverture quelconque, le besoin qu'elle éprouvait était plus profond que ça. Elle avait besoin de cette stabilité, de cette assurance. Sa solitude l'angoissait. Durant ces derniers mois, en l'absence d'Arsène, elle avait réalisé à quel point cela pouvait être étouffant. Lorsqu'elle était à Poudlard ou encore à l'UMA, il y avait toujours des gens autour d'elle, des gens dont la présence pouvait l'agacer mais des gens tout de même, des gens avec qui elle échangeait, des gens qui avaient conscience de son existence, des gens susceptibles de remarquer s'il lui arrivait quelque chose. Durant ces mois d'exil, elle aurait pu se faire tuer que personne n'en aurait rien su. Elle aurait simplement disparu exactement comme son oncle.. Ce qui lui fallait, ce qui lui manquait_ elle l'avait réalisé_ c'était une famille. Parfois, elle en venait presque à regretter ses défunts parents. Il lui fallait quelqu'un sur qui elle pouvait compter, qui serait toujours là pour prendre soin d'elle si le besoin se montrait et c'était l'un des termes allant avec un contrat du mariage. Bien sur, elle pouvait compter sur Arsène, mais cela durerait il toujours ? Après les événements de l'été dernier et connaissant le caractère volage du sorcier, c'était un risque bien trop grand de tout miser sur lui.

«  Je tiens à ce mariage. J'ai besoin de remettre un peu d'ordre dans ma vie.. J'ai besoin de stabilité.. Je ne veux pas que ma vie soit régie par un hasard capricieux et imprévisible. »

La ténébreuse s'interrompit un instant. Il était important pour elle qu'Arsène comprenne sa décision. Qu'il comprenne ce qu'elle attendait de ce contrat, qu'il comprenne aussi à quel point elle avait changé. Elle n'était plus cette étudiante frivole, joueuse et provocante qui allait allumer son prof simplement par jeu.

« Peut être que toi, tu te satisfais de cette vie sans attache et sans contrainte.. Mais moi non. Plus maintenant.. »

La belle marqua une pause avant de poursuivre sa pensée qui n'avait rien de très réjouissant, mais qui était nécessaire pour que le médicomage comprenne.

« Comment est ce que tu te vois dans 30 ans, Arsène ? Un vieil homme solitaire et alcoolique passant son temps dans les bars à draguer des filles qui n'ont pas la moitié de son âge ? »

Il serait bien triste de finir ainsi. Vieillir était en soit une des choses qui rebutait le plus la jeune femme, mais vieillir seul était bien pire encore. On pourrait dire qu'elle était bien jeune pour songer à ce genre de chose, mais pourtant la question l'avait travaillée et elle avait pris conscience que le temps passe bien trop vite. Cette interrogation en suggérait bien d'autres, implicites et sans réponses. Qu'est ce qui garantissait qu'elle voudrait encore d'Arsène dans 10 ans ou inversement ? Et si ce n'était pas le cas, qu'est ce qui garantissait de trouver quelqu'un d'autre ? Elle réfléchissait trop sans doute, cependant, si l'on anticiper pas, si l'on attendait trop, après il était trop tard. La seule leçon à retenir était qu'il fallait profiter à fond du présent mais sans oublier de ménager des assurances pour le futur.
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  • Arsène Vawdrey
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyMer 4 Mai - 13:41:32

Il comprenait. Même s’il n’en donnait pas l’air, il savait parfaitement de quoi parlait Ella lorsqu’elle considérait important de ne pas laisser le hasard mener sa vie. C’était bien par choix qu’il en était arrivé là, à aucun moment de sa vie il n’avait laissé ce fameux hasard le guider. Mais parfois il intervient sans crier gare et fiche tout en l’air. C’était ce qui lui était arrivé lorsque son statut de sang-de-bourbe avait été annoncé officiellement et qu’il avait commencé à être traqué par le monde de la sorcellerie. Depuis sa plus tendre enfance il avait tout programmé pour devenir médecin. Sa scolarité à Poudlard n’y a rien changé puisqu’il est devenu l’équivalent d’un médecin, mais dans le monde de la sorcellerie. Biensûr cette fameuse lettre pouvait être interprétée comme un hasard ou le destin, Arsène ne l’avait pas choisit. Mais il avait toujours su faire avec ces petites modifications de son univers qui n’émanent pas de lui. Jusqu’à la dernière intervention de ce foutu hasard qu’il maudissait plus que tout.

Néanmoins il ne comprenait toujours pas comment elle avait pu arriver au stade de tuer ses parents. Influencer sur son destin c’est bien, mais le provoquer de cette manière-là lui semblait toujours aussi atroce que la fameuse nuit où il avait tout appris au sujet d’Ella. Il ne savait pas ce qu’il préférait, être au courant de tout ou rester dans l’ignorance. Il y a des jours où ne rien savoir lui semblait être la meilleure solution.

Arsène tenait toujours la main d’Ella dans la sienne et l’espace d’un instant il hésita à lui faire promettre de ne plus rien lui cacher. Mais il n’osa pas. Il ne savait pas s’il pourrait supporter d’en apprendre encore plus aujourd’hui. Il pourrait toujours lui poser cette question ultérieurement. Et ça lui trottait franchement dans la tête, mais l’hésitation le rendait incertain dans ses choix. Le médicomage se contenta de caresser légèrement la main de la future duchesse, le regard fuyant.

« Peut être que toi, tu te satisfais de cette vie sans attache et sans contrainte.. Mais moi non. Plus maintenant.. »

Un sourire apparut sur le visage d’Arsène qui lâcha la main d’Ella pour prendre sa tasse qu’il porta à ses lèvres. Biensûr qu’il se satisfaisait de sa vie sans attache, c’était précisément ce qu’il voulait. Ne surtout pas finir la bague au doigt avec une flopée de marmots qu’il faut conduire à Poudlard. Ça le faisait rire qu’Ella prenne la décision de se marier, ça lui semblait si contraignant. C’était exactement le genre d’événements qui pourrait provoquer le destin. Car mine de rien, Ella ne serait plus seule à prendre des décisions à présent, le Duc pèserait lourd dans la balance. Mais elle ne semblait pas s’en rendre compte. Il ne dit rien, continuant de l’écouter, un sourire toujours planant sur le coin de sa bouche.

Il éclata franchement de rire et recracha la moitié de sa gorgée de thé dans sa tasse. Il attrapa une serviette qui trainait près de la théière et s’essuya la bouche. C’était bien Ella ça, le traiter de vieux. Franchement il avait à peine trente ans et les rides n’apparaissaient même pas encore dans son miroir. Et puis dans trente ans, il espérait bien avoir poursuivit son ascension sociale.

J’aurais de la chance si je restais aussi attirant dans trente ans, mais je pense que je n’aurai pas besoin de rôder dans les bars pour qu’elles soient toujours autant après moi. Je ne compte pas rester simplement médicomage et professeur. Des postes bien plus élevés m’attendent. Je suis sur la liste du congrès. Je ne m’inquiète pas pour ma nomination, ni pour mon avenir

Arsène fit une pause avant de poursuivre. C’était tout ce à quoi il arrivait s’accrocher pour le moment ; son avenir précieux !


Mais tu sais Ella. Un mariage ne pourra que t’enfermer socialement si tu veux mon avis. Tu es une femme ne l’oublie jamais. En général un mariage ne profite jamais aux femmes ambitieuses. Tu vas te retrouver avec bientôt trois enfants à élever, femme au foyer avec des vergetures pendant que ton mari continuera ses courses d’Abraxans.

Sa tête s’inclina alors que son regard passait sur les courbes parfaites de la rousse. Ça serait diablement dommage de gâcher ce joli corps pour satisfaire l’envie d’héritiers de son Duc. Mais c’était très précisément ce qui l’attendait. Il ne fallait pas qu’elle s’attende à autre chose. Que le Duc soit un mec bien ou non n’y changerait rien. Un mariage arrangé ne signifiait que cela ; héritage et perduration du sang pur. Quel merveilleux destin pour une femme libre.

Je n’arrive pas t’imaginer avec des enfants Ella. Tu ferais peut-être une très bonne mère, mais je t’imagine mal dans ce rôle là…
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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyMer 4 Mai - 18:28:59

La réaction d'Arsène ne fut pas exactement celle à laquelle elle se serait attendu. Le sujet abordé n'avait à ses yeux franchement rien de comique, elle trouvait l'avenir plutôt désespérant à y songer, mais son ancien professeur éclata de rire. Comment pouvait il tout dénigrer et ignorer de la sorte ? Se moquait-il de tout ? Son coeur pouvait-il être aussi rigide au point de n'attacher d'importance à rien ? Ella n'aimait pas qu'on lui ri au nez, mais elle aimait encore moins cela lorsqu'elle même se sentait aussi accablée. Le médicomage montrait une telle assurance arrogante dans sa capacité à séduire. Il se savait attirant et il ne manquait jamais d'en profiter bien sur. Elle aurait probablement du ressentir de la jalousie, mais elle ne pouvait que se moquer de sa propre stupidité. Elle savait depuis longtemps qu'un homme aussi volage ne pourrait que la faire souffrir. Si elle pouvait être plus forte, elle couperait court à tout ceci. La future Duchesse parvint à répliquer avec une voix blanche, son visage fermé dénué de toute expression.

« On ne peut qu'admirer un aplomb aussi sincère. Mais puisque ta vie est si parfaite et ton avenir aussi brillant, Arsène, pourquoi avais-tu l'air aussi abattu ? Et d'ailleurs, depuis quand est ce que tu fumes ? »

C'était un réflexe très humain de vouloir blesser en retour ce qui nous blesse. Sans doute ses efforts inavoués pour voir enfin sur le visage du sorcier quelque chose de semblable à un sentiment étaient-il parfaitement vains. Bien sur, c'était elle qui avait orienté la conversation dans ce sens, donc elle ne pouvait pas blâmer Arsène de lui avoir fournit sa réponse même si ce n'était pas celle attendue. Pourquoi s'acharner et poursuivre quand la suite risque de ne pas nous plaire d'avantage ? Il n'y a probablement rien de pire que d'espérer en vain. Ainsi c'était après cela qu'il courrait ? La réussite professionnelle, tout comme elle visait l'ascension sociale grâce à son mariage. Il faut bien se raccrocher à quelque chose, pourtant, elle avait beau avoir la jeunesse, la beauté, l'argent et d'une certaine manière le pouvoir, rien de tout cela ne la rendait heureuse. Il restait toujours un manque affectif au plus profond de son être.

Le médicomage poursuivit sur sa lancée et comme c'était à prévoir, la suite ne fit que la blesser davantage. Elle manqua de s'étrangler en entendant parler d'enfants et ne put plus avaler une seule gorgée de thé. D'ailleurs, il lui semblait avoir un goût amer lui aussi. Elle eut un rictus en secouant la tête, comme si cela ne pouvait se produire que si elle croisait un épouvantard. Cependant, elle n'était absolument pas capable d'en rire de la façon dont l'avait fait Arsène un peu plus tôt. Elle n'aurait pas réussi un simple « Riddikulus » là tout de suite.

Un mariage arrangé n'est jamais le premier choix que l'on fait, ce n'est au fond qu'une consolation. Si l'on ne peut avoir ce que l'on veut vraiment, on finit par accepter un compromis. Comment Arsène pouvait il lui se moquait de cette décision alors que c'était sa faute si elle avait définitivement renoncé à l'idée d'aimer et d'être aimée en retour ? Tout ce qu'elle pouvait espérer était que Klaus saurait s'occuper d'elle comme un époux aimant et attentionné. Elle n'avait que trop bien conscience de son statut de « femme » et tout ce que cela impliquait. Une femme, et avec ça, une faiblesse dont elle se serait bien passé: le poids des sentiments. Le pire était que Klaus désirait effectivement un héritier elle le savait. Naturellement cela pouvait attendre et jamais, jamais, elle ne se laisserait devenir cette mère au foyer qui élève ses gosses qu'Arsène décrivait. Il y avait des nourrisses pour ça. Pourquoi tout cela semblait aussi terrible venant de sa bouche à lui ? Elle aurait pu lui répliquer que ça tombait bien, elle non plus ne se voyait pas avec des gosses; elle aurait pu lui répliquer qu'il se trompait sur toute la ligne concernant son mariage mais toute envie de lutter l'avait quittée en cet instant. Il l'avait brisée. Pourquoi s'efforcer de prouver que l'on est parfaitement heureux quand ce n'est pas le cas ? La fierté aussi l'avait lâchée.

Elle n'avait pas bougé une paupière depuis ces dernières paroles. Elle gardait la tête baissée, le visage fermé. Ses yeux étaient rivés sur le contenu de sa tasse de thé qui reposait entre ses mains. La splendide bague qui ornait son doigt était la dernière chose qui l'empêchait de pleurer encore. Elle souhaitait presque le retour de Klaus pour qu'il fiche Arsène à la porte et pour se consoler dans ses bras. Lui avait au moins le mérite de ne pas la faire pleurer.


« Je ne suis sans doute pas aussi forte que j'ai bien voulu le laisser croire. Et si je ne peux échapper à ma triste condition de femme et bien tant pis pour moi. »

Sa voix était à la fois résignée et amère, presque dégoutée. Depuis le début elle savait qu'elle n'avait pas la force d'affronter Arsène et son insensibilité évidente. Elle reposa sur la table la tasse de thé qu'elle n'avait plus pu toucher mais son regard restait irrémédiablement fixé sur ses mains. N'existait-il donc pas un sortilège qui pourrait simplement effacer toutes les émotions ? Peut être que l'amnésie lui serait bénéfique en fin de compte ? L'allemande ne put s'empêcher de renifler malgré elle alors qu'une ultime larme se cristallisa sur sa joue.

« Si ton but était d'enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie, je te félicite c'est très réussi.  Tu trouves l'idée de s'engager ridicule, je crois que j'ai saisi. D'ailleurs, c'est précisément pour ça que je n'attends rien de toi. Mais tu n'es pas venu ici pour essayer de me convaincre de changer d'avis n'est ce pas ? Alors pourquoi tu ne va pas t'occuper de ta super carrière politique au lieu de venir dénigrer la seule chose à laquelle je puisse me raccrocher ? »

Elle avait articulé cela d'une voix sans timbre, faute de pouvoir faire mieux. Elle voulait seulement que cela cesse, qu'il arrête de la torturer.
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  • Arsène Vawdrey
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptySam 21 Mai - 23:07:13

Les paroles cassantes d’Ella le ramenèrent sur terre. Ces rêves-là, c’était ceux qu’il entretenait avant la guerre et c’était ce qui lui permettait d’avancer tout en voyant lentement, très lentement, le voile noir de la guerre se lever de son esprit. Il ne dit rien, détournant le regard et porta sa main jusqu’à ce fameux paquet de cigarettes qui lui calmait les nerfs. Il en glissa une entre ses lèvres et l’alluma. Puis, tirant une bouffée, la retira de sa bouche pour l’observer de près, cherchant une réponse à donner à la rousse.

Il n’avait pas de réponse à fournir à Ella, mais elle avait tapé juste. Pourquoi semblait-il si abattu si son avenir semblait si prometteur ? Il savait très bien que c’était simplement parce qu’il n’était pas aussi insensible qu’il le prétendait et que chaque instant de sa vie le faisait souffrir lorsqu’il repensait à tous ces compatriotes perdus, à toutes ces batailles vaines. Probablement que s’il avait connu le prix à payer pour sauver le monde de la sorcellerie de l’emprise de Lord Voldemort, il aurait fuit, préférant même se rallier au mage noir pour sauver sa peau et ne pas risquer de vivre tout ce qu’il avait dû vivre. Finalement peut-être bien qu’il enviait Ella. Mais pourquoi, elle, se sentait-elle si abattue ? Il n’arrivait pas à croire que c’était à cause de lui qu’elle était dans un état comme celui-ci.

Arsène sentit bien au ton qu’elle employa qu’il l’avait blessée. Et cette fois-ci il n’en était pas surpris. Elle n’avait jamais aimé qu’on remette en question ses choix. Malgré tout elle n’avait pas beaucoup changé et ça lui donnait presque envie de sourire, repensant à la femme qu’il avait tant aimé tenir dans ses bras. Non bien sûr il n’était pas venu jusqu’ici pour lui dire de ne pas se marier ou au contraire pour l’encourager à le faire. Elle n’avait jamais eu besoin de son soutien pour poursuivre sa vie. Il n’était ici que par pur égoïsme, simplement pour la revoir.

Je ne suis effectivement pas là pour te faire changer d’avis. Mais je ne suis pas non plus là pour dénigrer tes choix ou te juger.

Sa cigarette faisait des volutes de fumées autour de lui, montant jusqu’au plafond du salon. Il ne se sentait pas plus serein de l’avoir allumée cela dit en passant, mais c’était devenu un geste machinal dont il avait parfois de la peine à se détacher. Et puis dans le cas présent ça lui occupait les mains, lui permettant par la même occasion de ne pas avoir à regarder Ella dans les yeux. Il ne voulait pas la revoir pleurer, probablement qu’il avait peur de l’effet que ça aurait sur lui maintenant que la satisfaction de l’avoir revu était passée. La peine qu’elle éprouvait commençait à l’envahir et le fait que c’était lui, en partie, le responsable faisait gentiment son chemin dans son esprit, même s’il ne comprenait pas réellement pourquoi. Elle ne pouvait pas lui en vouloir d’avoir tenté de survivre.

Je m’inquiète pour toi. Je ne pensais pas te trouver dans cet état lorsque j’ai lut l’article de tes fiançailles.

Il n’avait aucune idée de la portée de ses paroles et craignait qu’elle ne se remette encore une fois en colère ou pire… à pleurer. Pourtant il ne pouvait pas être plus clair, il ne voulait surtout pas qu’elle remette en question ses choix à cause de lui. Elle en souffrait apparemment déjà bien assez comme ça sans qu’il ne commence à se mêler de ce qui ne le regarde pas. S’excuser était ce qui, en règle générale, adoucissait toujours les filles. Du moins celles qu’il avait connu jusqu’à présent. Ça limitait les dégâts et c’était souvent une tactique qu’il utilisait lorsqu’il larguait une demoiselle trop attachée. En l’occurrence il le fit, mais c’était plutôt pour l’effet inverse, c'est-à-dire garder ce lien avec la jeune femme. Lien bien effrité.

Excuse-moi Ella si j’ai été maladroit avec toi. Je crois que je ne savais pas trop à quoi m’attendre lorsque je suis venu ici.

Il tira une dernière fois sur la cigarette avant de la faire disparaitre d’un coup de baguette. Il n’y avait pas de cendrier à disposition et il ne lui serait même pas venu à l’esprit de laisser la moindre trace de son passage ici. Excès de prudence, mais il connaissait que trop bien les femmes mariées et leurs problèmes. Il ne voulait en aucun cas compromettre l’avenir d’Ella d’une manière aussi ridicule.

Le médicomage tourna enfin son regard vers la rousse. Sa beauté le frappa une nouvelle fois comme une vague de chaleur qui l’envahissait tel un tsunami. Son air le peinait et il se serait frappé pour avoir oublié qu’il ne voulait pas voir ça. Mais il ne pouvait pas éternellement détourner le regard de la future duchesse.

Arsène pinça les lèvres et tendit la main vers la joue de la jeune femme pour la caresser un instant. Il ne savait que dire, mais il ne voulait plus la voir contrariée. Il avait déjà assez à faire avec son propre mal-être pour avoir à lire des souffrances similaires sur le visage de la femme qui lui avait tant manqué.

Excuse-moi…
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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyDim 22 Mai - 15:49:59

La tête baissée, elle regardait ses mains posées sur ses cuisses. Son regard était vide, blessé. Elle se sentait si lasse, comme si toute sa combativité l'avait quittée. La jeune femme aurait aimé pouvoir se mettre en colère, riposter et brandir sa fierté comme une arme et un bouclier. Tout aurait été beaucoup mieux que cet accablement pitoyable qui l'engourdissait. Elle aurait eu envie de se gifler pour être aussi faible et sans volonté. La douleur physique, elle pouvait comprendre et supporter. Elle cacha son visage dans ses mains pâles et ferma les yeux, inspirant profondément. Il fallait qu'elle se reprenne.

Captant un mouvement d'Arsène, elle releva lentement la tête vers lui, juste à temps pour le regarder allumer une autre cigarette. Là encore, elle se sentait impuissante. Elle le regarda faire avec une expression figée et indéchiffrable. C'était comme si elle avait regardé quelqu'un porter à ses lèvres une fiole de poison mortel sans qu'elle puisse intervenir. Elle aurait voulu l'arrêter, le forcer à guérir de ce réflexe, mais elle ne se sentait pas le droit de lui dire ce qu'il pouvait ou ne pas faire. Il était libre de faire ce qu'il voulait de sa vie que ça lui plaise ou non. Après tout qui était elle pour vouloir exiger de lui qu'il se préserve et qu'il abandonne cette mauvaise habitude, alors qu'elle allait tuer des gros bonnets au risque de se faire buter au passage. A ses yeux il valait mieux se faire assassiner au cours d'un duel que d'être rongé et consumé à petit feu par la maladie. Enfin, de toute façon tout le monde meurt un jour, même le Seigneur des Ténèbres n'avait pu y échapper et c'était certainement bien mieux ainsi.

Evitant de fixer le visage d'Arsène, elle ne lâchait pas des yeux la cigarette. Elle craignait de croiser son regard, sans doute par peur de ce qu'elle pourrait y lire. La ténébreuse suivait les gestes du médicomage, le détaillant comme s'il s'agissait d'un tableau qu'elle avait devant les yeux et dont elle était incapable de détourner le regard. Elle n'avait que trop conscience de sa proximité, de sa chaleur et du parfum enivrant qu'il dégageait. Elle le désirait et cette attirance contre laquelle elle ne pouvait lutter la paralysait. A vrai dire, elle ne savait pas si elle voulait raviver leur relation ou y mettre un terme une bonne fois pour toute. Difficile de décider laquelle des deux options risquaient le plus de la faire souffrir.

Lorsqu'Arsène reprit la parole, ses propos, comme sa voix, furent étonnamment apaisants et conciliants. Elle ne put s'empêcher de se demander dans quel état il pensait la trouver, mais se garda bien de poser la question. En fait elle n'était pas du tout sure de vouloir connaître la réponse. Il s'excusa. A bien y réfléchir c'était la première fois depuis qu'elle le connaissait qu'elle entendait le médicomage présentait des excuses pour quoi que ce soit. Une preuve de plus qu'il avait changé. Ella ne savait pas quoi dire. Il aurait été plus facile de pouvoir l'engueuler et se défiler mais il est impossible de se mettre en colère contre quelqu'un qui présente des excuses. D'ailleurs, elle n'en avait pas vraiment envie.

Il tendit une main vers son visage, comme une main qu'on approche d'un animal sauvage dans l'espoir de parvenir à le calmer. Elle déglutit, une part d'elle même redoutant ce contact. Toutefois, elle ne chercha ni à se dégager ni à le repousser, mais ne l'encouragea pas non plus. Sa main effleura sa joue avec douceur et, elle aurait cru, une certaine forme d'appréhension à moins que cela ne provienne d'elle. Sa main était chaude, grande et solide. Le contact lui picota la peau et ramena à la surface des émotions enfouies. Il était plus facile de se laisser aller que de résister et, hélas, elle avait toujours été faible. La duchesse referma sa main droite sur celle de son ancien professeur, scellant ainsi le contact de sa paume sur son visage. Elle ne put s'empêcher de frotter doucement sa joue sur cette main, les yeux presque clos, à la manière d'un chat réclamant des caresses. Cela ne dura que quelques secondes avant qu'elle n'abaisse doucement la main d'Arsène le long de son cou jusqu'à la serrer un peu au dessus de son coeur. Elle avait fait ce geste spontanément, sans réfléchir. Elle avait juste besoin que quelqu'un la prenne la prenne dans ses bras pour s'y réfugier et surtout ne plus penser à rien. Elle désirait se blottir contre son torse et nicher son visage dans le creux de son cou sans plus se soucier de rien d'autre. La belle ferma une nouvelle fois les yeux avant de quémander dans un murmure étranglé:


« Prends moi dans tes bras. »
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  • Arsène Vawdrey
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyMer 8 Juin - 21:55:15

Sans s’en rendre compte, le médicomage avait retenu sa respiration alors que sa main se promenait sur la joue de la rousse. Ce contact lui rappelait tellement de souvenirs et faisait remonter tellement d’émotions que ses poumons en étaient complètement bloqués. Mêlé à cela l’angoisse de la réaction d’Ella face à son geste, certes déplacé au vue de la situation civile de son ancienne maitresse.

Contre toute attente, celle-ci ne le repoussa pas et le médicomage sentit enfin son souffle s’échapper par ses lèvres serrées. Il se retenait de respirer trop normalement car probablement qu’il se serait mis à haleter. L’étudiante guida lentement sa main juste au dessus de sa poitrine. Du bout des doigts il sentait son cœur battre. C’était un sentiment si agréable qu’il se retint à grande peine de pousser le vice plus loin. Le battement régulier du cœur de la rousse s’accordait à son propre rythme qu’il sentait au fond de lui-même.

C’était compliqué. Un million de sentiments contradictoires l’envahissaient alors qu’il faisait tout son possible pour ne pas croiser le regard de son étudiante, fixant désespérément sa main. Il ne savait pas que faire, la laissant le guider. Il n’avait pas l’intention d’aller plus loin, ni de retirer sa main. Il était comme paralysé, si proche d’elle et pourtant si loin.

Il avait envie de fuir, loin, ne plus sentir cette tentation qui le submergeait et l’empêchait de respirer normalement. Mais il ne le fit pas. Au moment où il s’apprêtait à retirer sa main délibérément, la future duchesse lui demanda de la prendre dans ses bras. Il s’exécuta, passant délicatement son bras derrière son dos, la rapprochant de lui. Le médicomage inspira lentement, laissant l’odeur agréable et enivrante de la chevelure d’Ella, entrer dans ses narines. D’autres souvenirs remontèrent à la surface et il sentit une larme couler sur sa joue. Une seule. Car les autres, il les retint avec force, contenant toujours sa respiration à son strict minimum.

Une de ses mains se mit à caresser la chevelure rousse et si douce de celle qui partagea tant de fois son lit. Il se souvenait de chaque instant passé à ses cotés, de leur rencontre, de leurs disputes, de la première fois où il l’avait ramené dans son appartement alors qu’ils étaient tous les deux très souls. C’était si soulageant de se rappeler de choses si simples, si éloignées de cette fichu guerre qui avait tout foutu en l’air.

Arsène ne savait pas exactement ce qu’il était en train de faire là. Devait-il rester ? Devaient-ils reprendre là où ils en étaient restés des mois auparavant ? Ou les choses avaient-elles tellement changées qu’il était inenvisageable d’imaginer que l’aventure reprendrait ? D’un baiser, il effleura la chevelure de son ancienne maitresse, impuissant. Jamais auparavant il avait douté de quoi que ce soit au sujet de son comportement vis-à-vis d’Ella. Même lorsqu’il l’avait retrouvé chez lui et avait découvert la marque des ténèbres sur son avant-bras gauche. Même à ce moment là il savait exactement ce qu’il allait faire.

Aujourd’hui les choses étaient tellement différentes. Il se sentait si peu sûr du pouvoir qu’il avait encore et de la manière dont il pouvait se permettre de mener chaque parcelle de son existence. Était-il encore l’irrésistible Arsène Vawdrey ? Il n’en était plus tellement sûr et autant d’instabilité le rendait vraiment mal et déprimé.


Qu’est-ce que tu veux Ella ?

Ces paroles avaient eu de la peine à franchir ses lèvres. Sa respiration avait repris un cours normal, mais il sentait que sa gorge était encore bien serrée. Il ne savait pas ce qu’elle attendait de lui et ce que lui-même attendait de cette rencontre. Il se sentait si perdu. Pourtant ne disait-on pas que ce qui ne tue pas nous rend plus fort ? Mais à cet instant précis, Arsène ne se sentait pas du tout fort et n’avait pas l’impression qu’un jour ça serait à nouveau le cas. Rien de positif ne pouvait sortir de cette guerre. Rien.
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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptySam 11 Juin - 9:59:01

Cela ne lui ressemblait pas et pourtant. En cet instant elle avait besoin de réconfort. Elle avait besoin de se sentir protégée dans les bras d'un homme, peut être même plus particulièrement dans ses bras à lui. Le contact tant désiré et tout autant redouté ne se fit pas prier plus longtemps. Arsène l'attira contre son torse à sa demande et l'allemande se laissa aller dans la sécurité protectrice de cet étreinte. On aurait pas pu parler d'une étreinte passionnée, ni même vraiment romantique, mais il y avait davantage dans ce geste qu'une démonstration purement amicale. Elle était comme une âme perdue qui tente de se réchauffer dans la chaleur bienfaitrice d'une flamme.

La ténébreuse se pressa contre le buste de son ancien amant, humant l'odeur de sa peau qui imprégnait ses vêtements. Les mains crispées sur la chemise du médicomage, elle enfouit son visage contre lui, dans son cou, comme si elle cherchait à se nourrir de sa chaleur. Ella prit une profonde inspiration comme pour reprendre son souffle et ravaler ses sanglots. Sa gorge restait nouée mais dans cette posture, elle se sentait apaisée. Plus rien de comptait que les bras musclés qui l'entourait, la berçait. Elle ne désirait rien d'autre que rester ainsi.

Le trouble d'Arsène qui se trahissait à travers sa voix l'arracha à son bien être éphémère pour la ramener à la réalité. Elle se figea dans les bras du sorcier, retardant le moment où ils devraient rompre cette étreinte. Sa réponse fut spontanée mais elle s'étrangla dans sa gorge comme un aveu pénible.


« Toi. »

C'est seulement lorsque ce mot franchit ses lèvres qu'elle réalisa à quel point c'était vrai. La chose qu'elle voulait et ne pouvait pas avoir c'était lui. C'était égoïste et possessif. On ne peut pas posséder une personne comme on possède par exemple un elfe de maison ou un chien. ça n'est pas possible. Et c'était bien dommage.

«  C'est toi que je veux. » répéta-t-elle de manière plus audible, achevant mentalement la phrase pour elle même « et je sais que ne peux pas t'avoir ». Et d'un côté, c'était peut être parce qu'elle ne pourrait jamais vraiment l'avoir qu'elle éprouvait ce qu'elle éprouvait. La jeune femme se força alors à se détacher de son amant juste assez pour pouvoir plonger son regard dans le sien sans choper un torticolis. Elle se laissa envahir par ce qu'elle voyait dans ses yeux d'un brun chaud et onctueux. Elle n'aurait probablement pas du, mais elle ne pouvait souffrir de voir Arsène aussi tourmenté, aussi peu sur de lui. Le Arsène qu'elle connaissait ne doutait pas, il était sur de lui, trop fier, à la limite de l'arrogance, il savait ce qu'il voulait et il était loin d'être faible.

Avec une assurance due à l'habitude que seule une maîtresse aurait pu avoir, ses mains glissèrent sur le tissu de sa chemise, lissant les plis qui s'étaient formés avant de venir ajuster le col. Un geste machinal et étonnamment naturel. Elle laissa ses mains là, nonchalamment posées sur le torse du médicomage et contempla son visage inquiet et tourmenté. Les coins de ses lèvres s'étirèrent en un sourire fragile et hésitant. Un vrai sourire, sans une ombre d'arrogance, de provocation ou de défi. Un sourire sincère et véritable. Réconforter les gens n'avait jamais vraiment été dans ses compétences, pourtant, en cet instant, elle aurait vraiment souhaiter pouvoir effacer ce doute qui rongeait le sorcier. Elle aurait voulu pourquoi l'aider à faire face, trouver les mots justes pour le réconforter mais elle ne les connaissait pas. Aussi, elle se contenta de prendre le visage de son ancien amant entre ses mains délicates, cherchant à lui redonner confiance et lui faire comprendre ce qu'elle ne parvenait pas à exprimer avec des mots. Elle déposa un baiser chaste sur ses lèvres.


« Je regrette.. » Laissa-t-elle échapper finalement avec un regard lointain qui indiquait clairement qu'elle ne parlait pas du baiser. « Je n'ai pas le pouvoir de revenir en arrière et de faire les choses différemment.. D'ailleurs, je ne sais même pas si j'en serais capable.. Mais l'essentiel est que nous soyons encore en vie tu ne crois pas ? »

Elle se sentait détachée, ses propres mots lui paraissaient étrangers comme s'ils avaient été prononcé par quelqu'un d'autre.

« Il ne sert à rien de ressasser le passé, on ne peut que continuer à avancer. C'est une bonne chose que tu te présentes au congrès.. Le gouvernement a besoin de personnes comme toi.. Et on a tous besoin d'une chose à laquelle se raccrocher.. »
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  • Arsène Vawdrey
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyJeu 7 Juil - 21:57:01

[HJ: C'est pas très long... mais c'est là Cool ]

Le contact avec Ella se faisait douloureux. La tenir dans ses bras alors qu’il ne pouvait pas étendre son geste l’emmêlait dans un dilemme insupportable. Arsène savait pertinemment qu’il n’aurait probablement qu’un seul mot à dire pour répondre à la demande si mal dissimulée d’Ella. Il savait depuis longtemps qu’elle voulait qu’il lui appartienne, et c’était en partie ce qui rendait ce contact difficile. Il aurait si facilement pu tomber dans ce piège, se laisser aller à la facilité, pour finalement la blesser définitivement. Il n’était plus comme ça, depuis longtemps. Si le médicomage avait un tableau de chasse aussi étoffé c’était non sans avoir fait souffrir un nombre bien trop grand de jeunes femmes pleines d’espoirs. Mais il n’avait jamais été fait pour ça, Faith le démontrait une fois de plus. Il avait préféré la quitter plutôt que de poursuivre leur relation. La demande d’Altaïr était tombée comme une bouée de sauvetage pour le professeur qui voyait déjà la routine pointer le bout de son nez.

Tout en reculant pour le regarder droit dans les yeux, la rousse reformula sa requête. Arsène eu un moment de doute où l’idée qu’elle puisse être aussi sérieuse rendrait ce qu’il répondrait encore plus douloureux. Néanmoins elle ne semblait pas attendre de réelle réponse de sa part. Elle avait simplement répondu à sa question et semblait savoir que sa demande n’était pas exauçable. Un voile de mélancolie passa sur le visage du médicomage alors qu’il regardait la belle demoiselle qu’il tenait entre ses mains. Il faudrait être fou pour refuser une telle demande. Pourtant son visage ne trahit rien de sa détermination. Si un instant il avait pu éprouver de la jalousie à l’idée qu’elle se marie avec cet allemand sans charme et qui ne comprendrait probablement jamais Ella, ce sentiment avait à présent disparu. Ainsi, elle se mariait mais avait toujours autant envie de lui.

Sans un mot, il la laissa lisser sa chemise et réajuster son col d’un geste maniaque. Il ne fit que la contempler, la laissant faire. Leur regard se croisa et un sourire effleura les lèvres de la rousse. Un sourire hésitant et sans une trace de l’arrogance qu’il avait l’habitude d’y voir. A son tour, il sourit, lui répondant muettement. Un baiser les unis l’espace de quelques instants. Le médicomage laissa faire son ancienne étudiante, lui offrant ses lèvres simplement, sans en demander plus, ni moins. Il ne voulait pas lui laisser croire qu’elle devait tout lâcher pour partir avec lui, mais il ne la repoussa pas non plus, savourant ce baiser volé sans un mot.


Les regrets ne servent à rien. Je suis content de t’avoir retrouvé et de savoir que tu es en vie.

Ella poursuivit, affirmant qu’il fallait aller de l’avant. Des paroles qui ne sonnaient pas très vraies dans sa bouche. Ils n’avaient jamais été très doués pour se parler du temps qu’il fait et de l’avenir. L’ancien hors-la-loi passa à nouveau sa main sur la joue d’Ella avant de rapprocher son visage du sien. Il se tint à une distance très minime des lèvres de la rousse. Il ne lui fallait qu’un seul petit geste de la tête pour l’embrasser, mais il ne le fit pas, se contentant de murmurer.

Je ne peux rien t’offrir de plus et tu le sais. Arsène laissa ses paroles en suspend quelques secondes avant de reprendre. Je peux m’en aller maintenant si tu le souhaite.
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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: Re: L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé]   L'absence fait souffrir, mais la présence est pire [Terminé] EmptyMer 13 Juil - 15:56:37

Abandonnée dans les bras d'Arsène, la jeune femme demeura immobile, grisée, comme si tout son univers se résumait à ça. Le reste n'avait aucune importance et tout ce qu'elle savait c'est qu'elle pourrait se satisfaire de rester ainsi éternellement. Que Merlin lui vienne en aide. Elle avait fini par succomber pour de bon, comme bien d'autres femmes naïves avant elle, aux charmes du médicomage et bien qu'elle en avait conscience, à cet instant elle s'en fichait. Que Merlin la garde, elle s'en fichait. La proximité aiguë du sorcier avait achevé de faire voler en éclat les derniers remparts de résistance de sa volonté. Pauvre fille perdue.

Il se pencha vers elle comme pour l'embrasser mais interrompit le mouvement juste avant que leur lèvres ne se touchent. Son visage éperdu levé vers celui du professeur, elle ne désirait que le voir combler cette distance qui les séparait. Qu'il mette un terme à ce supplice et se saisisse de ses lèvres offertes. Elle ressentait comme le besoin impérieux de le boire, de le respirer, sans quoi, elle suffoquait. Elle était comme un noyé luttant pour une bouffé d'oxygène alors qu'il est en train de sombrer. Arsène était cet oxygène dont elle avait besoin. Il lui indiqua ce qu'elle savait déjà, il ne pouvait pas lui offrir ce qu'elle lui demandait, il ne pourrait jamais être totalement à elle. Comme hypnotisée, Ella reprit ses derniers mots dans un murmure, pesant ce que cela lui coûtait.


« Je le sais... »

Alors, Arsène lui proposa une dernière échappatoire, une dernière chance pour décider de tout arrêter. Elle pouvait clore ce chapitre de sa vie et son histoire avec lui. Elle allait se marier et cela était sans l'ombre d'un doute ce qu'il aurait fallu faire. Mais le médicomage la connaissait, elle ne prenait jamais les bonnes décisions, elle ne faisait jamais ce qu'elle aurait du faire et à cet instant, elle avait déjà pris la décision de tromper son futur époux. Son âme n'était plus à ce petit écart près à la moralité et quand bien même Arsène eut été le diable, elle la lui aurait offerte. Pendant un instant elle ne sut quoi répondre, puis les mots suivant franchirent le seuil de ses lèvres:

« Je crois que je suis déjà perdue de toute façon.. »

La pleine signification de cette obscure réponse ne saurait sans doute jamais comprise que par elle même, néanmoins cela indiquait de manière assez explicite sa décision. La ténébreuse s'empara avec une ardeur avide des lèvres de son amant dont il l'avait trop longtemps privée. N'avait-elle rajusté la chemise du sorcier que pour mieux le déshabiller ensuite ? L'idée avait de quoi séduire. La seule chose dont elle soit sure à cet instant c'est qu'elle ne porterait pas de perdre Arsène une deuxième fois, surtout pas maintenant qu'elle venait à peine de le retrouver. La sulfureuse jeune femme se pressa contre son ancien professeur, dévorant ses lèvres et en désirant toujours plus.. Au moins, son corps, elle pouvait l'avoir tout entier et il répondrait à ses caprices. Ella glissa ses bras autour des épaules du médicomage, se pendant à son cou comme elle aimait tant le faire. Enjôleuse et tentatrice, l'allemande se pencha pour murmurer d'une voix suave à l'oreille du sorcier des mots lourds de sous-entendus.

« Tu sais qu'il y a une demi douzaine de chambres dans le manoir ..? »
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