Un nouveau départ à Poudlard ! [LIBRE, venez nombreux!]

[Arthur, n'ayant pas de réponse de ta part, je lance tout de même le sujet pour ne pas faire attendre tous nos nouveaux condisciples. Si quoi que ce soit ne te convient pas, envoie moi un message pour que j'édite.

A tous : ce topic est un topic de rentrée libre et fortement conseillé à tous les nouveaux, pour faire connaissance et jouer votre arrivée au château ! Les "anciens" sont évidemment aussi les bienvenus !]

La rentrée. Enfin. Même si Prue l'attendait toujours avec un petit pincement au coeur, la séparation d'avec sa famille ne la laissant jamais indifférente. Mais cette fois, c'était différent. Grâce à cette lettre qu'elle avait reçue de l'administration de Poudlard, quelques jours avant la rentrée.
Au début, elle n'y avait pas cru. Elle avait fait relire la lettre à ses grand-parents, et ceux-ci, totalement impartiaux, lui avaient certifié qu'il n'y avait aucun doute possible, que ce n'était pas une erreur, et que leur douce Prue méritait bien cet honneur. Contre toute attente, Prudence avait été nommée préfète. Et cela la gonflait de fierté. Elle était toujours restée discrète, humble, s'occupant de son prochain sans jamais rien demander en retour, et il fallait avouer qu'une telle reconnaissance, c'était tout de même agréable. Elle s'était néanmoins demandée pour quelle raison leur ancienne préfète June Galdwin avait été dégradée, mais tant qu'elle ne serait pas au château, elle ne pourrait pas le savoir. C'était dommage, mais Prudence comptait bien faire honneur au badge qu'on venait de lui confier, et aux responsabilités qui allaient avec.

Ce fut donc avec fierté que la jeune fille avait épinglé le petit P d'argent à sa robe de sorcière pour le départ à King's Cross, et elle avait découvert le reste de ses collègues préfets dans le compartiment qui leur était réservé dans le Poudlard Express. Il y avait eu du changement aussi dans les autres maisons, et Prue félicita les nouveaux promus, ceux qui reconduisaient leur mandat, ou ceux, comme les deux préfets Gryffondors, qui réintégraient leurs fonctions après une année tumultueuse pour tous. Enfin, ses compliments les plus chaleureux allèrent à Arthur Scott, un petit Blaireau de deuxième année, qui avait été nommé préfet à la suite de Tobias en raison de son comportement exemplaire durant sa première année. Il était certes un peu jeune, mais Prue ne doutait pas qu'il ferait du bon travail. Ils avaient fait ensemble leurs premières rondes dans le train, répondant aux nombreuses questions des nouveaux arrivants et remettant un peu d'ordre dans les compartiments trop indisciplinés.

La cérémonie de répartition avait eu lieu comme chaque année, à la fois tellement semblable et tellement différente... Avoir McGonagall comme Directrice et Flitwick qui dirigeait les troupes de nouveaux, cela changeait tout de même. Et nombre de professeurs avaient changé. L'ambiance était bien différente aussi de l'année passée. Moins tendue, c'était certain, on sentait le soulagement d'entamer une nouvelle année non menacée par l'ombre du Seigneur des Ténèbres mais... Il fallait encore que tout le monde trouve ses marques. Nul doute que la chaleur et la convivialité qui faisaient un retour timide cette année seraient pleinement perceptibles l'an prochain. En attendant, il était du devoir des préfets d'accueillir comme il se devait leurs nouveaux condisciples, et Prudence mit un point d'honneur à gratifier chaque nouvel élève réparti à Poufsouffle d'un sourire et d'un petit mot de félicitation lorsque celui-ci passait devant elle pour rejoindre une place libre à la longue table des Bronze et Or.

Bientôt, le petit professeur de Sortilège atteignit les dernières lettres de l'alphabet, et le banquet put enfin commencer. De nombreux nouveaux petits Poufsouffles avaient rejoint les rangs des disciples d'Helga, et Prue paniqua un instant à l'iée qu'il faudrait s'occuper de tout ce petit monde en plus. Mais elle se ravisa bien vite. Nul doute qu'ils seraient efficaces et rapidement autonomes, et elle serait là, avec Arthur, pour leur apporter toute l'aide dont ils pourraient avoir besoin. Le banquet fut aussi l'occasion pour Prudence de comprendre la raison de sa nomination : leur si jolie ancienne préfète n'était tout simplement plus à Poudlard. Quel dommage. Mais la jeune fille n'eut pas le temps de s'appesantir sur la question car déjà les nouveaux lui demandaient pourquoi les assiettes s'étaient remplies toutes seules, pourquoi Flitwick était si petit, pourquoi... Prudence affronta l'avalanche de questions avec philosophie et un sourire désarmant de gentillesse. La soirée allait être longue, mais elle aimait ça.

Lorsque les dernières miettes de dessert furent dégustées, le top départ fut donné par les professeurs : les préfets se levèrent et rassemblèrent les élèves de leur maison, avec une efficacité toute relative.

- Les Poufsouffle, écoutez-moi ! lança Prue en se levant, sans trop forcer sur sa voix - elle n'aimait pas crier. Les anciens, vous pouvez déjà regagner la salle commune, je vous invite à préparer quelques réjouissance pour tous les nouveaux venus. Les premières années, suivez-moi, dans le calme, s'il-vous-plaît.

D'un signe de la tête, Prudence demanda à Arthur de fermer la marche pour ne perdre aucun petit nouveau en route, et la troupe des Bronze et Or se mit en route. Heureusement, les quartiers des Blaireaux étaient moins éloignés de la grande salle que les tours des Aigles ou des Lions, et le trajet fut plus court, limitant ainsi les risques d'évasion des petits curieux.
Enfin ils arrivèrent devant la porte de la salle commune. Prudence murmura le mot de passe et entra, avant de s'effacer pour laisser entrer les première année.

Les "anciens" étaient déjà là, et avaient rapidement mis en place la décoration que Prudence avait fait livrer par hibou avant la rentrée, et réparti les boissons et sucreries un peu partout dans la salle commune (heureusement que les elfes de maison prévoyaient chaque année de quoi passer une bonne soirée de rentrée).

Un nouveau départ à Poudlard ! [LIBRE, venez nombreux!] 100918063934320984

Tous accueillirent les nouveaux arrivants avec le sourire, et chaque première année qui passait la porte se voyait offrir un jus de citrouille dans une petite citrouille évidée, avec une paille, ainsi qu'une boîte de chocogrenouille.

Prue laissa entrer tout le monde. Elle avait le trac, tout de même, il fallait bien l'avouer. La jeune fille fit un signe de la tête à Arthur lorsque celui-ci entra et ferma la porte derrière lui, puis se racla la gorge.

- Bonsoir à tous. Félicitations pour votre arrivée au château, et, surtout, pour votre répartition dans notre maison. La maison d'Helga Poufsouffle, celle des loyaux, des travailleurs et des fidèles amis. Sans aucun doute la maison la plus riche et la plus contrastée de Poudlard... Elle inspira profondément avant de poursuivre. Je m'appelle Prudence Hamilton, et voici Arthur Scott. Nous serons vos préfets cette année, et par là-même, vos référents. Si vous avez des questions, des inquiétudes, n'hésitez surtout pas à venir nous voir. Nous nous engageons à ce que Poufsouffle devienne une seconde famille pour vous, et je vous assure que les sept prochaines années à venir vont être riches en émotions et en découvertes pour tous... Sachez que, toujours, vos camarades de maison seront à vos côtés. Les Bronze et Or sont soudés et s'entraident... Pour autant, cela ne veut pas dire que nous ne savons pas faire la fête... Alors... A vous tous !

En terminant sa phrase, Prue leva son verre de la main gauche et, de la droite, fit un petit geste de la baguette faisant étinceler une pluie Bronze et Or dans la salle, tandis que de la musique se lançait sur un vieux gramophone. Un tube des Bizar Sister's bien entraînant comme il fallait. Rien de tel pour commencer la soirée.

Ravie, la jeune fille porta son verre à ses lèvres et contempla la salle commune peuplée d'élèves qui commençaient déjà à discuter, danser, ou attraper l'une des innombrables friandises dispersées dans la pièce. Ca y était, c'était lancé.

Avec un soupir de soulagement, la jeune fille se laissa tomber dans l'un des canapés de la salle, entre deux élèves.

- Alors, comment vous trouvez le château ?

[HJ : allez-y pour qui veut discuter avec Prue :) Deux places dispos tout de suite, et puis les arrivants peuvent se greffer aussi dans la discussion s'ils le souhaitent, ou aller discuter ailleurs... Amusez-vous, faites connaissance, ce topic est fait pour ça ! Bon jeu à tous !]

Ça y était. La cérémonie de répartition avait bien eu lieu, et avec l'annonce de qu'elle redoutait un peu, tout en le sachant inévitable au fond de son cœur : elle n'était pas à Serpentard, mais se retrouvait à POUFSOUFFLE. Car si elle-même s'en fichait un peu, cela ne serait malheureusement pas le cas de son père, qui risquait de mal prendre la nouvelle. Depuis combien de générations étaient-ils tous dans la maison des verts et argents ? Mais en venant à Poudlard, la jeune fille savait intimement qu'elle n'était pas vraiment faite pour cette maison. Elle n'était pas de ceux qui voulait plus de pouvoir : elle n'en avait simplement pas besoin. Elle était née là où il fallait, dans un endroit où la plupart de ses désirs trouvaient écho favorable, entourée de personnes qui ne demandaient pas mieux que de la voir sourire... et c'était bien suffisant à son bonheur ! Oh, bien sur, par égard pour sa fille chérie, le chef de famille ne lui dirait rien, ni même son frère, qui avait réussi à lui offrir un rictus de sourire, tout à l'heure, pour ne pas la blesser. Mais qui n'en pensait cependant pas moins ! Bah, ils mettraient forcément la faute sur le choixpeau. C'était comme ça !

Mais c'était avec un enthousiasme mitigé que miss Angélina Fowl s'était mise au souper de rentrée, puis qu'elle avait accepté (pas tellement le choix...) de venir avec toutes les premières années jusqu'à la Salle Commune de sa propre maison. Silencieuse tout le long du trajet, elle n'avait plus envie de parler. C'était ainsi à chaque rentrée, parce que c'était toujours un peu dur de quitter le manoir, et son père ; mais c'était pire cette année. Tout d'abord, elle avait pensé se retrouver à la base en compagnie de son frère ainé, Ulrich - et la jeune fille de presque quinze ans se rendait seulement compte de son isolement, dans ce grand château. Ses amies étaient si loin... ce dont elle était seule responsable, de toute façon. Bon. Il fallait respirer. Inspirer. Expirer. Elle se détendait petit à petit, et retrouva enfin le sourire lorsqu'elle entra dans cette fameuse Salle, dans les souterrains de l'établissement.
Dès l'entrée, des élèves leur avaient offert un rafraichissement et une friandise. Voilà un langage qu'elle connaissait ! C'était pour les mettre à l'aise, elle et tous les petits nouveaux ; et il fallait avouer que ça marchait plutôt bien bien. Angélina ne regretta pas d'avoir passé la dernière demi-heure du trajet du Poudlard Express à corriger sa coiffure et à son maquillage : elle escomptait figurer cette année-là comme une des filles les plus jolies de l'école. D'abord, parce que c'était toujours agréable de se sentir belle et que ça lui donnait confiance en elle. Ensuite, pour que son fiancé ne la trouve pas rebutante. C'était une affaire d'importance et il n'était pas question de décevoir sa famille sur ce plan-là. Et enfin, parce que ça ne la gênait pas du tout d'être le point de mire des autres quand il ne s'agissait pas d'examen... mais ceci était une autre histoire.
La jeune fille fit donc quelques pas dans la Salle Commune, cherchant la seule Poufsouffle qu'elle connaisse du regard ; mais la foule était trop dense. Trop de monde qui se souhaitait la bienvenue, trop de monde qui riait, se tapait dans le dos... une onde de fatigue la traversa. Bon, cela faisait beaucoup d'évènements dans la journée... Poussant un soupir de soulagement - ses talons argentés étaient hors de prix et ravissants, mais ses pieds commençaient à râler - elle se laissa aller sur un divan. Et écarquilla ses yeux. Il était si incroyablement moelleux qu'une sensation de bien-être émergeait déjà dans tout son corps un peu noué. Hum... quel délice, après les longues heures passées en train, la séparation, la surprise de la décision du choixpeau, la découverte de Pourdlard proprement dit... Angélina ferma ses yeux, pour sentir bientôt qu'une personne s'installait à côté d'elle.

Un petit effort, si elle voulait s'intégrer.. on dormirait une fois la fête finie, dans quelques heures.

Elle découvrit une jeune fille un peu plus âgée qu'elle, celle qui venait d'ailleurs d'énoncer ce petit discours très réussi sur la maison d'Helga Poufsouffle, afin d'ouvrir la soirée de rentrée. Voyons, son nom déjà... ah ! Prudence Hamilton, voilà.
Un sourire éclaira alors ses lèvres vermeilles, sincère bien que teinté de fatigue, alors qu'elle tendit sa main vers son interlocutrice. Une seconde d'hésitation, pour lui répondre finalement d'une voix amicale, empreinte d'un accent étranger :

- "C'est un établissement à la hauteur de sa réputation. J'ai hâte de mieux le connaitre, dès demain. Vous... tu... dois bien le connaitre, j'imagine. Oh, pardon, je ne me suis pas présentée. Je m'appelle Angélina Fowl. Mais tu peux m'appeler Angie."

Elle avait oublié.

Elle avait oublié cette effervescence que représentait la rentrée des classes à Poudlard. La petite vieille était limite aussi enthousiaste que les enfants de première année ce jour là. Qu'ils étaient jeunes et plein de vie ses petits ! L'ancienne auror estimait grandement la chance d'avoir eu ce poste, et sentait qu'elle n'allait pas regretter sa nouvelle vie en tant que professeur. Elle avait rapidement fait connaissance avec ses nouveaux collègues lors du repas, et avait passé ce dernier à observer la table des jaunes et noirs. Elle irait les rejoindre juste après le dîner, histoire de se présenter.

Minerva lui avait en effet fait l'immense honneur d'être la nouvelle directrice de Poufsouffle, la maison dans laquelle elle avait elle même fait ses études dans sa jeunesse. Alors qu'elle se rendait dans les sous-sols et qu'elle donna le mot de passe, elle se prostra à l'entrée de l'antre des disciples d'Helga. La fête venait tout juste de commencer. Hilda souria. Les années avaient beau avoir passé, les générations de même, pourtant l'ambiance était demeurée la même au sein des jaunes et noirs. Convivialité et chaleur. Poufsouffle aurait toujours l'avantage d'être la maison finalement sans contrainte. Nul besoin de prouver quoi que ce soit chez nous. Tout du moins, la mémé l'avait toujours ressenti ainsi. Les blaireaux n'avaient rien à prouver, ils étaient libres. Pas besoin d'être les plus braves, les plus cultivés ou les plus rusés, un blaireau était juste ce qu'il voulait être et ce que sa force de travail lui permettait de devenir.

L'ancienne auror quitta l'ombre de l'entrée d'où elle observait la scène pour entrer dans la salle commune. Elle boitait comme à son habitude et quand quelques visages se tournèrent vers elle, figure âgée au milieu des têtes blondes, elle leur adressa un signe amical de la main. Et une fois qu'elle fut assez avancée, elle prit la parole d'une voix forte mais chaleureuse.

"Ne vous inquiétez pas mes enfants, je ne reste pas longtemps."

Oui, elle ne resterait pas longtemps. Elle avait été jeune elle aussi, et elle savait parfaitement en conséquence qu'on n'agissait pas de la même manière lorsqu'on était juste entouré de ses petits camarades qu'en présence d'un adulte, directrice de sa maison de surcroît. Elle ne voulait pas gâcher la soirée tout de même ! Jugeant avoir attirée l'attention de suffisamment de jaunes et noirs, elle reprit la parole avec douceur.

"Tout d'abord, je souhaite, à l'instar de votre préfète, la bienvenue au sein de Poudlard et surtout au sein de Poufsouffle à tous nos nouveaux élèves. Puissent vos années d'études à venir être riches en émotions et en enseignements. Mais il se trouve que je suis moi aussi une nouvelle venue, bien que ce soit du côté professoral. Je viens donc me présenter auprès de vous. Je suis Mme Boudsocq, Hildegarde de mon prénom, et je suis votre nouvelle directrice de maison. Je prends la suite de Mme McGonagall au poste de professeur de métamorphose. Les plus jeunes d'entre vous me verront donc le lundi et les plus grands le vendredi."

La grand-mère croisa les bras dans son dos, et balaya du regard l'assemblée un petit sourire sur ses lèvres ridées par les années.

"N'oubliez pas qu'ici, vous ne serez jamais seul. Si un jour vous avez des soucis, n'hésitez pas à voir vos préfets. Je suis certaine qu'ils seront d'un grand soutien. Et comme l'a si bien dit Prudence, à Poufsouffle !"

Elle attrapa une des petites citrouilles remplie de jus et la vida d'une traite à la santé des blaireaux. Puis elle se dirigea vers les deux préfets. C'était aussi pour eux qu'elle était venue. Être préfet était une tâche lourde, et Hildegarde voulait qu'ils sachent tout deux qu'ils auraient toujours son soutien quelque soit les circonstances.

"Prudence, Arthur, de même si un jour vous veniez à penser que mon recours est nécessaire, sachez que vous pouvez venir me voir n'importe quand."

Puis elle se dirigea vers le buffet de sucreries et prit un dragée de Bertie Crochue. Elle avait de la chance, il était au caramel celui là. Peut être que des élèves viendraient lui parler, ou peut être n'oseraient ils pas. Hilda avait de toute façon l'intention de briser la glace au cours de l'année, elle était patiente. Elle regarda un instant sa montre à gousset. Oui, elle resterait encore une dizaine de minutes puis elle partirait, pour laisser les jeunes festoyer dignement ce premier jour de joie à l'école après une sombre année.

[hj : si quelqu'un souhaite interagir avec Hilda, c'est tout pareillement libre à vous. Néanmoins, considérez qu'elle ne reste pas plus de 15 minutes à la soirée, pour la bonne et simple raison qu'elle considère que la présence d'un adulte risquerait de nuire à l'ambiance festive]

[Bon, eh bien puisque les nouveaux n'arrivent pas, je réponds tout de même... N'hésitez pas à raccrocher à la suite surtout !]

Prue faillit sursauter lorsqu'elle entendit une voix plus âgée que ce à quoi elle s'était attendue lui répondre. Non, ce n'était pas un première année qui venait de lui adresser la parole c'était... cette jolie fille dont le passage sous le Choixpeau l'avait étonnée. Une nouvelle évidemment, sans doute chez un précepteur ou scolarisée à l'étranger les années précédentes. Au vu de l'accent d'ailleurs, la seconde option était la plus plausible.

La jeune fille se fendit d'un sourire et serra avec chaleur la main tendue.

- Ravie de faire ta connaissance Angie... Tu peux m'appeler Prue si tu veux, ce sera un peu moins formel. Contente que le château te plaise. Tu verras, il y a mille merveilles à y découvrir et, malgré son austérité apparente, il t'offrira le réconfort et la chaleur d'une seconde maison...

La préfète allait poursuivre, mais une arrivée un peu étonnante l'interrompit. Une vieille dame, qui leur avait été rapidement présentée durant le banquet de rentrée, venait de prendre la parole, et de se présenter plus correctement cette fois-ci. Tandis qu'elle parlait, la jeune fille la détaillait et, passé l'instant de surprise, un sourire naquit sur les lèvres de la sixième année. La petite mamie irradiait la gentillesse et la malice malgré une respectabilité évidente. Prue l'aimait déjà. Elle se redressa très légèrement lorsque leur Directrice de maison invita les nouveaux à demander conseil aux préfets au besoin, et leva son verre pour honorer le toast de la vieille dame. De toutes les façons, trinquer, cela ne se faisait jamais à contrecœur, n'est-ce pas ? La jeune fille se sentit tout de même assez intimidée lorsque Madame Boudsocq s'approcha d'Arthur et elle pour les assurer de son soutien plein et entier. La préfète sentit le rose monter à ses joues. Elle avait beau être en sixième année, c'était la première fois qu'elle avait le privilège d'assumer la lourde tâche préfectorale, et elle en était un peu intimidée. Jamais au cours de ses cinq années passées au château elle n'avait été ainsi l'attention des différents directeurs de maison qui s'étaient succédés. Evidemment, sa discrétion n'avait pas contribué à la mettre sous le feux des projecteurs, mais aujourd'hui, la donne était changée. Le petit badge scintillant à sa poitrine faisait d'elle un nom à retenir dans les rangs des Bronze et Or à présent. Et elle ressentait cette nouvelle attention envers sa personne comme un honneur incommensurable. Le simple fait que leur Directrice de Maison soit venue ainsi leur offrir son aide la touchait profondément.

- Merci infiniment Madame. Soyez assurée que je suis honorée de votre confiance et saurai faire appel à vous si le besoin s'en faisait sentir.

Hésitant un peu, Prue préféra s'arrêter là. Il ne servait à rien de virer à l'obséquieux. Et puis la petite femme ridée semblait aussi avoir envie de profiter un peu du début de soirée au milieu des petits élèves qu'elle allait chaperonner au moins toute cette année. La sixième année la regarda s'éloigner vers le buffet, le coeur gonflé de fierté et de gratitude. Cette petite bonne femme semblait déjà tenir d'une grande.

Ramenant son attention sur sa discussion interrompue, Prue revint vers Angelina.

- Ma foi, elle a vraiment l'air bien, cette nouvelle Directrice de Poufsouffle, tu ne trouves pas ?

Attrapant une boîte de friandises sur l'accoudoir du canapé, la Bronze et Or la tendit à la cantonade, offrant aux élèves à portée un bonbon et un sourire à qui en voulait.

- Mais dis-moi Angie, comment se fait-il que tu nous rejoignes seulement maintenant ? Tu étais dans quelle école auparavant ?

[Je suis désolée, ce n'est pas formidable, je n'avais pas beaucoup d'inspiration...]

Que de beaux discours aujourd'hui !

Angélina leva son verre avec bonne humeur. Malgré sa fatigue, elle se sentait prise dans la bonne humeur festive du moment. Et secrètement rassurée de voir qu'elle ne serait pas la seule à subir des changements importants dans sa vie. Ce qui était plutôt normal, par ailleurs, après les terribles instants qu'avait du subir l'ensemble de Poudlard l'année précédente : elle arrivait en pleine reconstruction, après tout. Nouvelle directrice de l'établissement, nouveaux professeurs, les élèves et les adultes devraient apprendre à fonctionner tous ensemble, pour que la vie reprenne son cours comme à l'ordinaire.
Gardant un instant de silence pour détailler à son tour Madame Boudsocq, la jeune fille se permit un sourire. Ce type de déclaration avait tendance à lui faire monter les larmes aux yeux - elle croyait aux bonnes intentions, mais savait aussi que de toute façon, elle réglerait ses soucis autrement qu'en parlant à un adulte.

Se tournant à nouveau vers son interlocutrice, son sourire s''accentua. Nulle jalousie n'habitait son cœur comblé envers la préfète. Celle-ci semblait rayonner de fierté à l'idée d'être ainsi distinguée, et notre petite jeune fille trouvait cela assez touchant. De toute façon, elle-même serait probablement préfète à son tour l'année suivante. Autant profiter de l'instant présent, et laisser aux autres la responsabilité de ce qu'elle ne connaissait pas encore.
Elle but une gorgée de son jus de fruit, savourant la saveur aigrelette et sucrée dans sa bouche, avant de l'avaler. Non, c'était un bon début, cette soirée.

-" Elle a l'air gentille. Il y a beaucoup de changements, ici, je vois. Ca va, cela ne te fait pas trop bizarre ? J'ai l'impression d'arriver dans un pays étranger, en tout cas. Enfin, c'est peut-être le cas. J'ai fait toute ma scolarité à BeauxBâtons, mais comme le Lord Noir est mort, Père n'a pas pu me refuser de me mettre dans la même école que mon frère, finalement. Je t'avoue que je pensais aller chez les Serpentards, mais ici aussi, ça à l'air très bien. Plus... détendu, probablement."

Plus détendu, c'était le mot. Plus convivial que chez elle, certainement. Cela faisait aussi du bien, de se détendre. De n'être plus sur la défensive en permanence...
Ah, au fait !

-"Dis, tu connais sûrement pleins de personnes sympa ici ? Père m'a parlé de Pricieuse Mc Lane, il nme semble... Tu connais ?"

[HJ : je confirme que ce topic n'est pas un PV, venez les petiots !
Angie : aucun souci I love you

]

Il était heureux que Prue ne fasse pas partie des sorciers bardés de préjugés qui peuplaient parfois les bancs d'école... Elle n'eut ainsi pas de réaction brusque lorsqu'Angélina lui annonça qu'elle s'était attendue à être répartie chez les Vert et Argent. Elle fut légèrement surprise tout de même, car les disciples d'Helga étaient souvent assez différents des descendants de Salazar, mais la préfète devinait en Angie certaines des qualités que l'on accordait à la maison des Serpents.

- Oh, chez les Serpentards, vraiment ? C'est une maison renommée, c'est certain, mais je suis persuadée que si le Choixpeau t'a fait rejoindre nos rangs, ce n'est pas par hasard... et je pense que tu ne le regretteras pas, ponctua-t-elle d'un sourire. En tous cas, Beauxbâtons, c'est... très glamour, je crois. Enfin, il faudra que tu me racontes !

La jeune fille avait beau ne pas être très "potins et ragots", l'école de magie française jouissait d'un prestige et d'une réputation qui la rendaient impressionnante pour tous, même pour ceux qui étaient loin des considérations de la mode ou tout ce qui s'y assimilait. Sans compter que la venue de la délégation de Beauxbâtons pour le Tournoi des Trois Sorciers avait fortement impressionné la toute jeune sorcière qu'elle était alors. Il était donc certain qu'elle n'allait pas laisser partir Angélina sans lui avoir fait raconter des tas de choses sur sa scolarité dans la mythique école.

Mais pour le moment, sa compagne semblait en manque de repères, et c'était tout naturellement auprès de Prue qu'elle se renseignait.

- Précieuse ? Oh bien sûr, qui ne la connait pas... C'est une fille très en vue ici, à Poudlard. Son père est très influent, et elle-même a longtemps eu beaucoup de pouvoir au château. J'ai cru comprendre que les récents évènements avaient un peu chamboulé tout cela, puisqu'elle a laissé sa place de préfète à Ange Dawster, mais elle n'en reste pas moins influente.

La Bronze et Or hésita un peu avant de poursuivre.

- Je dois tout de même t'avouer que je la connais peu... Enfin, je veux dire... Les filles comme elle ne traînent pas vraiment avec les filles comme moi.

Prue rougit légèrement. Il était vrai que les astres (même si souvent il s'agissait de pestes) tels que Précieuse McLane ou Pénombre Craft, qui jouissait d'une bonne notoriété, n'auraient pour rien au monde souhaité se rabaisser à parler à la discrète et ronde Poufsouffle qu'était Prudence. Et à l'inverse, la jeune fille se sentait assez peu attirée par ces beautés froides et un peu artificielles. Prue préférait la chaleur d'une relation non calculée... Peut-être était-ce pour cela qu'elle avait si peu d'amis.

- Enfin dans tous les cas, des gens sympas, tu en trouveras plein notre maison. J'espère que tu pourras faire la connaissance de Rolas par exemple, ou de Lucrétia... Et puis chez les plus jeunes, il y a aussi de quoi faire. Quant aux autres maisons, n'étant pas très... exwtravertie, je les connais peu, mais je sais qu'il y a beaucoup de monde très ouvert et sympathique. Je ne doute pas que tu arriveras à te faire plein d'amis pour peu que tu prennes la peine d'aller discuter un peu avec les gens. Enfin, promis, j'essayerai de t'aider et de tépauler, dans la mesure du possible !

Prue s'interrompit, un peu confuse... Elle n'était pas habituée à parler autant d'une seule traite, et cela lui faisait bizarre. Etait-ce sa nouvelle charge qui la sociabilisait plus ? En tous cas, elle avait bien décidé à faire des efforts cette année.

La rentrée. Un tout petit mot pour un flot considérable d'agitation. La blondinette touilla l'espèce de purée compacte de son assiette. Il s'en était passé des choses, entre cette année et la précédente. Isolée du monde sorcier pendant deux longs mois, la blondinette avait pourtant clairement ressenti les changements, très nets, qui différaient sa deuxième de sa troisième année. Elle était parti à Paris, où Corine Davis avait de la famille et avait appris quelques brides de français. Depuis son retour, elle assommait l'ensemble de ses retrouvailles d'un savant mélange de français et d'anglais qui n'avait strictement aucun sens, ou juste celui qu'elle voulait bien lui donner. A la table des jaunes et noirs, les conversations tournaient pour la plupart autours de toutes les modifications apportées à l'école. Chez les Poufsouffles, de multiples information savaient été apporté : une nouvelle directrice, dont la fillette ne se souvenait plus vraiment du nom alambiqué, et deux nouveaux préfets. Arthur Scott, Brooke le connaissait un peu. Ils suivaient des cours identiques, et avaient du s'adresser la parole quelques fois au cours de l'année. La préfète, elle, portait son voile plus lourd de mystère. Prudence Hamilton. La blaireaute se souvenait vaguement de cette brunes aux formes rondes, plutôt réservée, qui s'attardait parfois dans la salle commune pour étudier. Si ses souvenirs étaient bons, elle devait être en cinquième ou sixième année. Il y avait encore quelques réflexions un peu timides et des réserves sur ces informations jetées d'un bloc, et des regards envoyés à la dérobée jaugeaient les nouveaux préfets. L'année passée avait été trop lourde de conséquence pour un retour immédiat à la franchise et à l'humeur bon enfant, malgré les traits plus détendus des élèves.

- COOPER HALLEY !

La fillette hésita sur la réaction à adopter. On en était seulement au début de la lettre H. Oh God.. Elle abandonna définitivement le contenu de son assiette et sa purée à l'étrange consistance granuleuse. Prudence Hamilton devait bel et bien être la brune à laquelle elle s'attendait. Un peu loin, au coin de la table à proximité du Choixpeau, elle gratifiait les nouveaux arrivants de sourires amicaux et de phrases que la petite blonde ne pouvait pas distinguer. Enfin, comme Broot' à un sens inné bien connu de la déduction, ça devait être des mots gentils, présuma t-elle. Elle ne pouvait s'empêcher de dévisager la brune qui, maintenant que la répartition s'achevait et que les desserts apparaissaient miraculeusement sur les tables, répondait aux questions empressées des premières années. Egoïstement, elle ne pouvait réprimer ce petit pincement au coeur en pensant à celle qui remplaçait June. Elle l'aimait beaucoup, leur ancienne préfète. Et même si Prudence n'était pour rien dans son départ, elle ne pouvait empêcher une moue peu convaincue. C'était bien égoïste, c'était totalement injuste, mais bon, Brooke était humaine et si elle devait faire le deuil de son ancienne préfète et camarade de dortoir, c'était comme ça, point. Et si elle devait bouder à chaque fois qu'elle s'adressait à la nouvelle préfète, et bien c'était très triste et elle ferait de gros efforts, mais c'était là le maximum. La préfète se relevait d'ailleurs avec un sourire plein de gentilles attentions et invita l'ensemble des jaunes et noirs à se regrouper autours d'elle, pour les mener jusqu'à la salle commune. Précédant le petit groupe, un troisième année de Poufsouffle dénommé Blaise marchant à ses côtés, la fillette descendit les escaliers menant aux cachots. Deux sixièmes années, qui étaient descendus un peu avant la fin du repas, avaient mis en place la décoration. De larges banderoles noires et jaunes drapaient les murs, et le feu ronronnant de la salle commune éclairait la pièce d'une étonnante convivialité. Des verres remplis jonchaient les tables prédisposées, et les canapés moelleux n'avaient pas perdu leur surprenante attraction depuis l'année passée. Déjà des petits groupes s'y étaient installés, guettant l'arrivée des nouveaux. Ses deux préfets ne tardèrent d'ailleurs pas à rentrer, suivis de prêt par la petite foule enthousiaste et émerveillée des premières années. Et de leur nouvelle directrice.

Après le traditionnel discours d'entrée, les élèves se dispersèrent en clubs fermés de connaissances anciennes, ou récentes. Un verre de jus de citrouille à la main, la petite blonde déambula un instant d'un groupe à l'autre. Prudence s'était assise entre deux filles lorsque la fillette surpris un morceau de conversation qui l'arrêta net. Hamilton parlait de la so Precious McLane. Les filles comme elles. Eh oh ! Incapable de retenir sa langue, la blaireaute avait lancé, avec une simplicité vraiment déroutante, dénudée de toute méchanceté et dont le ton tenait plus du constat :

- Precious, c'est juste une garce qui se la pète.

Il était maintenant trop tard pour se défiler et la petite blonde regretta son geste. Elle allait devoir parler à sa nouvelle préfète en faisant abstraction de toutes ses réticences, nourrie par le manque de June, la précédente. Des fois, Brooke se trouvait vraiment bête. Au pire, elle partait comme ça, laissant les deux filles sur cette remarque brillante de philosophie. Non. En société, ça ne se faisait pas. Et comme son papa et sa maman avaient bataillé pour qu'elle ne mette pas ses coudes sur les tables et qu'elle enlève ses chaussures avant d'entrer chez quelqu'un, elle allait être un modèle de politesse et de courtoisie. Se retournant vers la deuxième élève dont le visage ne lui revenait absolument pas, même de vue, elle ajouta.

- Sinon on est gentils, forts, beaux, et intelligents. Et on ne mord pas. Tu es nouvelle non ? Je t'ai jamais vu.

Beauxbâtons. Rien que d'y penser, la jeune fille ressentit une onde de nostalgie. Poudlard était un endroit rempli de mystère, et nimbé encore tout entier de l'aura de la récente bataille qui y avait eu lieu entre le Lord Noir et ses acolytes, et les habitants de l'école - élèves comme professeurs s'étaient montré héroïques. Mais c'était bien pour son frère et son fiancé qu'elle avait insisté pour venir en Angleterre ; et elle se sentait vraiment perdue, ce soir, loin de sa maison qu'était son établissement scolaire. Un grand sourire illumina sa figure enfantine, tandis que ses yeux se mettaient à briller de larmes transparentes, qui ne coulèrent pas, restant figées dans ses yeux gris aux nuances d'azur. Comment décrire un lieu aussi magique que strict, aussi chic et .... où son cœur était toujours, malgré ses caprices d'enfant ?
Angélina se tortilla une seconde sur sa place, tordant son pied dans ses talons argentés. Puis se remit à parler, après un soupir pour se contenir. Poudlard valait largement Beauxbâtons ! Espérons qu'elle ne se trompe pas...

-"C'est une école qui n'est pas mixte. C'est juste pour les filles, et on fait beaucoup d'activités pour nous. On montait des spectacles de danse, et j'allais être capitaine de l'équipe des majorettes cette année ! C'est.. un peu moins grand qu'ici, mais il y a tellement de grâce dans l'architecture de BeauxBâtons... A le voir, on dirait un immense château blanc et gai, avec des tours qui scintillent au soleil. Un château Renaissance Moldue, si tu vois ce que je vois dire. Un peu comme la maison, mais en beaucoup plus ... symétrique. Il y a une équipe de bavboules, et aussi de Quidditch. C'est un peu comme partout, il y a des petits clans. On a eu une année des plus mouvementées, mais... je pense que ce n'était rien par rapport à vous... Disons... il y avait le clan des Sang-Pur et des Sang-Mêlés, on ne s'est presque pas mélangé comme d'ordinaire. Les deuxièmes qui accusaient les premiers, et puis on le leur rendait bien. C'était une sale ambiance. Enfin, c'est fini ! Je préfère, j'aime pas quand ça se passe comme ça. Comme il n'y avait pas de dangers, Père ne m'a pas retiré de l'école. C'est déjà ça, c'est d'un mortel chez moi !"

Bref. Décidément, la cadette des Fol parlait toujours trop. Elle essuya ses larmes, d'un rapide geste de la main, puis secoua la tête. C'était vraiment égoïste de parler de ses anciens soucis à une personne qui avait dû passer une année close par un véritable drame.
Elle se remit à écouter avec attention son interlocutrice, qui lui parlait de Précieuse Mc Lane - décidément, cela aurait fait mauvaise mine si elle s'était présentée à Précieuse en déformant son prénom. Elle comprenait mieux pourquoi son père avait parlé avec tant d'enthousiasme de ce genre de fille. C'était son monde, après tout, et elle suivait la droite ligne de ce genre de filles superficielles et capricieuses, qui possédaient tout ce que les autres pouvaient rêver. Et il fallait dire qu'elle s'entendait bien aussi avec les gamines comme ça, à condition qu'elles ne soient pas trop agressives. Mais elle savait aussi s'entendre avec les autres - même si elle n'avait pas vraiment conscience de ce qui pouvait les blesser.

-"Oui, je comprend qu'elle ne vienne pas trop. Non que tu sois pas sympa, hein !"

Zut, elle avait frôlée la gaffe.

-"Mais je veux dire, parfois, ce genre de filles, ça n'imagine pas qu'on puisse passer à côté d'elle sans les voir. Du coup, si tu lui parle pas, elle ne viendra pas."

Une autre gamine vint les voir, ajoutant son petit grain de sel à la conversation. Visiblement, elle n'avait pas l'air de l'apprécier. Bah... le plus sage, c'était peut-être de continuer la conversation sur d'autres rails, et justement, la nouvelle venue lui en offrait l'occasion sur un plateau.
La jeune fille se leva de son canapé, puis tendit sa main.

-"Je suis bien contente de savoir que les Poufsouffle ne mordent pas, sinon, Père va vraiment piquer une crise. Moi, c'est Angélina Fowl, et oui, je suis nouvelle. Mais j'ai de la famille ici... Et toi ? Tu t'appelle comment ? Vous êtes en quelles années, vous deux ?"

La grande cérémonie avait toucher à sa fin et tout le monde avait pu manger. Paul n'avait presque touché à rien, du moins apèrs. Au début, il avait très faim, il avait commencer par gouter un maximum de choses, mais il se rassassia très vite. Il voulut alors savoir tout pleins de choses et comme tout les nouveaux, il posa pleins de questions. Les plus vieux, surtout les Quatrième et Cinquième années répondaient à toutes les questions, même les plus loufoque. Paul voulait savoir tellement de chose, qui était la Directrice de Poufsouffle ? Comment se nommaient les préfets de la Maison ? Il les posait tellement vite que les autres avaient du mal a répondre, mais arriva le moment ou la Directrice annonça la fin de ce banquet. Il se créa alors un mouvement de foule qui emporta tout le monde vers la sortie, mais les Préfets de Poufsouffle : Arthur Scott et Prudence Hamilton tentait de calmer tout sa en regroupant leur Maison. Quand ils furent à peu de chose prêt autour des deux Poufsouffle, ces-derniers autorisa les Deuxième, Troisième, Quatrième, Cinquième, Sixième et Septième années a aller à la Salle Commune mais ils leurs demandèrent en même temps de préparer la fête pour les petits nouveaux qui allaient eux aussi bientôt arriver, mais les Préfets voulaient les surveiller pour éviter d'en perdre un ou plusieurs durant le trajet, celui-ci était certes très court, mais les Premières années étaient tellement suréxiter que certains courraient presque.
Prudence Hamilton se mit devant la colonne et Arthur Scott derrière. Paul se retrouva dans les premiers, il suivait en essayant un maximum de garder son calme. Quand ils arrivèrent à la Salle Commune de Poufsouffle situer dans les Sous-sols, la Préfète donna le mot de passe et ils entrèrent tous. A peine avaient-ils passer la porte qu'on leurs donnaient des jus de citrouille, Paul reçut lui aussi sa petite citrouille évidée et remplie de jus. Il la vida rapidement pour étancher sa soif et suivit le groupe.

La salle était remplie de Poufsouffle qui faisaient la fête, partout, des décorations avaient été accrochées et tout le monde parlait avec tout le monde, Paul s'approcha d'un buffet et mangea un dragée, il ne put trouver ce qu'était la saveur, mais ce n'était pas désagréable à manger, il suivit alors une conversation avec deux autres garçons, ils parlaient tous les trois du Quidditch, l'un d'eux voulait y participer et se vantait de voler comme un "as" sur son balais, le second se moquait de lui en lui assurant qu'il devait être meilleurs. Paul lui, n'était pas mauvais sur un balais et il adorait regarder les matchs de Quidditch, peut être pourrait-il y participer un jour ?! Mais tous le monde se tut progressivement pour écouter Prudence faire un discours à tout le monde, quand elle eut terminée, ils portèrent tous un toast à cette nouvelle année qui débutait si bien. Puis une vieille dame entra, Paul qui était prêt de l'entrée fut l'un des premiers à la voir, elle boitait légèrement elle se mit au centre de la pièce et réclama l'attention, quand le silence se fit progressivement, elle leur parla. Elle se présenta comme étant leur nouvelle directrice de Maison, Madame Boudsocq, un nom compliqué à dire et à retenir. Quand elle eut terminée, elle se tourna vers l'un des buffet pour se servir. Personne ne semblait plus faire attention à elle. Paul hésita à aller la voir mais il se ravisa, elle aussi était âgé et elle émanait elle aussi le respect, Paul devrait décidément faire des recherches là-dessus, c'était un mystère inconnue pour lui, et cela l'énervait. Il se tourna plutôt vers le buffet et les vit, il y avait Prudence, la préfète et une autre fille de Poufsouffle que Bowen ne connaissait pas. Elles discutaient mais il ne pouvait pas entendre de quoi.

Il fit mine d'aller adimirer un tableau au mur avant de se tourner vers un buffet, il se retrouva ainsi juste à côté des deux filles, qui, entre temps, avaient été rejoint par une troisième. Paul aurait bien aimer aller discuter car il ne connaissait pas grand monde, il voulait au moins parler avec ses Préfets, mais il ne voyait pas Arthur. C'est pour cela qu'il s'avança vers elles. Il s'assit sur l'un des fauteils à côté du canapé et prit la parole :

-Excusez moi, je suis nouveau, je me prénomme Paul, Paul Bowen, j'aurait aimé savoir une chose, on m'a dit que le fantôme de notre Maison était un dénommé Moine Gras, j'aurais aimé lui parler de son époque car je suis un féru d'histoire, mais je ne sais pas ou le trouver, auriez vous une idée ? Je ne tiens pas évidemment à lui parler en cette belle soirée, mais cela pourrait m'aider pour occuper mes prochains jours...

Il rougit tout d'un coup car elles s'étaient tous tourner vers lui pour le regarder, il trouva alors ces paroles dénuer d'intérêt et stupide mais il ne savait pas comment entrer dans la conversation. En tout cas, s'il voulait le faire d'une manière discrètement c'était rater, maintenant qu'il s'était jeter à l'eau, il ne pouvait plus se défiler, tant pis, à lui de s'en sortir maintenant...

Avec attention, Prue avait écouté Angie raconter brièvement son année à Beauxbâtons, mais s'était abstenue de tout commentaire. Tout avait effectivement été très mouvementé à Poudlard, et la jeune fille n'avait pas très envie de revenir dessus. Surtout pas ce soir. La conversation se poursuivit tranquillement sur Précieuse (allez comprendre la transition ), et Angie appuya les dires de Prudence : elle n'appartenait pas au même monde que ces filles. La jeune fiche savait bien qu'il était idiot de se dévaloriser ainsi, mais c'était la réalité. Cela ne manquait pas vraiment à Prudence mais...

- Precious, c'est juste une garce qui se la pète.

Wahou. C'était franc, direct, et cela résumait en quelques mots ce que Prue n'osait pas formuler même en esprit, bien trop aimable pour former de telles attaques. Un peu étonnée, la préfète releva les yeux vers la nouvelle venue, en qui elle reconnut une jeune Bronze et Or du dortoir de June et Pily. Les filles de ce dortoir s'étaient montrées soudées durant l'année passée, et avaient marqué l'esprit de la douce Prue.

- Eh bien... C'est une façon de voir les choses...

Passé le moment de surprise, la ronde jeune fille offrit un franc sourire à Brooke - son prénom lui était revenu entre temps. Cela était plaisant que certains aient le courage de formuler tout haut ce que d'autres n'osaient penser tout bas. Prue était vraiment trop gentille. Elle aurait des cours à prendre auprès de ses condisciples, même bien plus jeunes, Brooke venait de le lui montrer une fois de plus. Néanmoins, malgré les manières de garce de McLane, Prudence n'avait rien contre elle, et préférait se borner à de l'indifférence. D'autant plus qu'Angélina semblait jouir d'un certain standing, et aurait sans doute affaire à des filles de ce calibre assez rapidement. Autant donc ne froisser personne, et continuer sur un ton plus léger, comme l'avaient fait ses deux condisciples. La préfète laissa Brooke se présenter, et répondit à son tour qu'elle était en sixième année. Elle allait poursuivre, mais un petit nouveau les rejoignit, et se présenta avant de se lancer dans une longue tirade, qui illumina le visage de la jeune fille d'un sourire amusé mais bienveillant.

- Bonsoir Paul, bienvenue chez Poufsouffle... Pour répondre à ta question, le fantôme qui chapeaute notre maison est effectivement le Moine Gras, et je pense qu'il devrait passer vous saluer dans la soirée... Ce sera sans doute l'occasion de discuter avec lui... Mais ne t'inquiète pas, un autre fantôme pourra te dispenser des cours... magistraux, si l'histoire te passionne !

Et ce n'était pas peu dire. Les cours de Binns n'étaient pas magistraux. En réalité, ils étaient légendaires. Et son premier cours, la passion du jeune Bowen serait mise à rude épreuve. Ce serait l'épreuve du feu : on jugerait s'il était un vrai passionné ou s'il jeterait les armes, terrassé par le ton lancinant de l'ectoplasme professoral. A la connaissance de Prudence, la seule Bronze et Or qui ait jamais adoré cette matière était Galdwin, justement. Eux tous étaient restés indifférents à la beauté et à la profondeur des propos de Binns, devant lutter pour rester éveillés. Mais Bowen aurait le temps de voir. Mieux valait ne pas l'inquiéter, et plutôt le mettre à l'aise.

- En tous cas, tu me sembles bien sérieux, pour te préoccuper de cours d'histoire dès ce soir. Le Choixpeau aurait-il failli t'envoyer à Serdaigle ? taquina la jeune fille en souriant et tendant une dragée de Bertie Crochue au nouveau venu.

Paul écouta sa Préfète avec attention, elle souriait, cela devait donc dire...qu'elle souriait. Elle le rassura en lui apprenant que le Moine Gras passerait dans la soirée pour les rencontre, Paul fut très content, il voulait en effet parler au fantôme rattacher aux Poufsouffles mais n'avait pas l'intention de fouiller tout l'immense château pour le trouver. Un fantôme, qui aurait pu imaginer meilleurs instructeur de l'histoire ! Il devait savoir tout un tas de chose, venant du moment ou il était encore en vie, mais aussi depuis qu'il était mort, autant de connaissance ne devait pas se perdre c'était certain. Mais Prudence lui apprit que n'importe quel fantôme pourrait renseigner Paul. Bowen se retrouva donc dans une impasse, il avait eu dans l'idée d'interroger le Moine Gras, quoi de plus normal vu qu'il était le fantôme de Poufsouffle. Mais si n'importe quel fantôme pouvait l'aider, cela voulait dire qu'il devait interroger....tous les fantômes ! Il en apprendrait ainsi plus. C'était une tâche immense, et les sept années qu'il devait passer à Poudlard ne serait surement pas de trop, mais pour l'heure, il réattérit sur son fauteuil en face de Prudence et des autres filles qui n'avait pas encore parler. La préfète de leurs Maison à tous et toutes lui posa alors une question pour le taquiner :

- En tous cas, tu me sembles bien sérieux, pour te préoccuper de cours d'histoire dès ce soir. Le Choixpeau aurait-il failli t'envoyer à Serdaigle ?

Le cadet des Bowen ne savait pas quoi répondre, il connaissait les quatre Maisons de Poudlard et savait certes par qui elles avaient été crée et dans quelles circonstances. Mais il ne s'était jamais poser la question de savoir dans quelle Maison il serait répartit, lui, étant petit, il avait plutôt rêver à tous les endroits qu'il découvrirait au château, toutes les choses qu'il apprendrait. Paul ne prit donc pas cela comme une blague et tenta de répondre à cette question comme si elle était cruciale pour lui durant cette soirée. Le Choixpeau avait certes marmonner quand il l'avait eu sur la tête, mais cela voulait t-il dire qu'il avait échapper de justesse à Serdaigle ? Mais pourquoi dire "échapper"...Et comment savoir quelle Maison lui correspondait le plus, on avait certes attibuer des qualités à toutes les Maisons mais Paul n'avait pas eu le temps de découvrir si c'était vrai ou seulement des histoires raconter par les élèves. C'est donc avec un grand sérieux, et après avoir mangé le Dragée qu'elle lui avait proposer qu'il lui répondit :

-A vrai dire, je n'en est aucune idée. Je crois bien que le Choixpeau à hésiter, mais je ne me suis pas demander s'il avait raison...Je ne crois pas qu'il puisse se tromper tout de même... C'est vrai que je m'intéresse à l'histoire, mais je ne me préoccupe pas des cours, j'étais juste curieux... Mais je vous est déranger pendant que vous étiez en train de parler, non ?

Il s'installa au fond de son siège ne sachant s'il devait rester ou partir, il reprit donc un Dragé et attendit tranquillement que l'on lui réponde. Il fit un grand sourire pour paraître polie et gentil, tout en machant son Dragé...

A bien y réfléchir, Brooke n'avait jamais eu d'altercations particulières avec les Serpentards. Contrairement aux présupposés trop présents à Poudlard, sa véritable, et seule finalement véritable ennemi avait été Calypso Teasdale. A cause de cette histoire de tricherie lors d'un Tp de Sortilège que la rouquine n'avait jamais pardonné. Précieuse McLane était un cas à part. Brooke ne l'aimait pas, même si l'élégante blonde ne l'avait probablement jamais calculé, pour de multiples raisons : la rivalité accrue entre sang purs et nés moldus, des années conséquentes de différence. Dawster, c'était différent. Il lui arrivait d'être prétentieuse, arrogante au possible mais elle ne s'arrêtait pas aussi facilement sur les préjugés entre maisons et avait eu l'intelligence d'esprit de ne pas rejoindre les rangs obscurs de la Milice. Il n'y avait pas ce dégoût instinctivement ancré que la blondinette pouvait ressentir à l'égard de l'ex préfète des verts et argents.

Son regard s'attarda sur Angélina. Fowl, oui, c'était un nom qui lui était vaguement familier. Celui d'une serdaigle, si ses souvenirs n'étaient pas si flous. De jolis boucles clairs, un sourire doux, une certaine assurance et un soin évident aux détails de sa tenue, de sa coiffure et des plis de son uniforme en disait long sur l'éducation qu'avait reçu la cinquième année, sans compter le " Père ", gage de bonne famille. Dans un milieu comme celui de Brooke, qui tirait plus du foutoir familial que de la table bourgeoise bien dressée, on disait " maman " ou " papa " et on trouvait des surnoms peu élogieux à ses aînés. Brooke contrastait autant que possible avec la nouvelle blaireaute : elle était jolie mais extravagante, soucieuse de la manière dont elle s'habillait mais dans un registre atypique bien différent de la mode classieuse des hauts rangs, avec sa franchise un peu brutale, et son énergie. Angelina Fowl avait l'air d'être quelqu'un de très gentil, quoique du genre à rechercher un peu trop à son goût les affections des filles populaires du château. Broot' pouvait comprendre ce genre de motivations. C'était une assurance. Mais comme la majorité des gens qui suivaient McLane, elle resterait dans l'ombre de la popularité grandissante de ce genre de personnalité. La petite blonde n'avait rien contre. Elle même s'entendait relativement bien avec Dawster, dans le sens où elles ne s'étaient jamais insultées, mordues et tirées les cheveux dans une salle bondée. Elle avait même appris à apprécier la blonde, malgré ses manières. Ange était salement susceptible, mais elle avait du caractère, du culot et dans le fond, n'était pas méchante. Angelina était de cette catégorie qui cherchait la promiscuité, la popularité peut être. Mais elle avait l'air douce et aimable, même si la fillette avait un peu tiqué lors de sa réflexion à Prudence. Sa nouvelle préfète avait répondu avec prudence, mais on lisait bien dans ses yeux que le fond de son opinion sur McLane tirait ses racines dans celle de Brooke. Trop gentille pour le formuler, peut être même pour admettre qu'elle pouvait avoir un avis aussi tranché sur quelqu'un, la blaireaute jugea de nouveau sa condisciple. Un peu ronde, des formes, un sourire très doux, elle avait beaucoup de charme, même si elle n'avait pas les beautés représentatives des McLane.

Devant des préfets comme Ange, la pauvre jaune et noire risquait de se faire bouffer. Ou alors, sa gentillesse incarnée lui éviterait tous les ennuis du monde. Et la blondinette du bien admettre que la grande fille était l'amabilité personnifiée, qu'elle ne ferait pas de mal à une mouche, et que sa condescendance était à tout épreuve. Comment ne pas oublier ses réticences face à quelqu'un d'aussi mignon ? Même si le souvenir de June était encore cuisant, la petite blonde oublia ses préjugés et décocha à sa préfète un sourire, dents blanches en avant, encourageante. Angelina retourna ensuite sa question, et Brooke répondit avec simplicité.

- " Brooke Davis, je suis en troisième année. Ouais, ça ne m'étonne pas que tu ais de la famille, une serdaigle, non ? Vous vous ressemblez un peu, les mêmes traits, j'veux dire, y a un air de famille.. "

La petite blonde n'avait pas grande mémoire des noms, mais elle avait une intuition certaine pour rapprocher les gens. Elle mémorisait bien les visages, et celui de la cinquième année lui rappelait assurément quelque chose. Soudain, un Poufsouffle de première année, dont Broot' se souvenait vaguement pour l'avoir vu sur le tabouret lors de la répartition, couvrant le grognement de son estomac par quelques applaudissements, intervint.

- " Mais non, t'es très bien chez les jaunes "

Lança la fillette, qui gardait un très mauvais souvenir de Calypso Tealsdale, bleue de son état, et de leur haine mutuelle depuis le cours de sortilège de Failamalle, deux ans plus tôt.

" Nous parlions des popularités Poudlardiennes "

Reprit la fillette.

" Personne a soif ? "

Interrogea t-elle enfin en lorgnant du coin de l'oeil les boissons posées sur la table. D'un coup de baguette, elle fit léviter le plateau jusqu'au petit groupe et attrapa négligemment un verre de jus de citrouille qu'elle sirota (ou plutôt avala goulûment d'une traite).

Un large sourire se dessina sur ses lèvres lorsque le petit garçon se présenta. Légèrement en retrait, elle laissa les deux habituées de Poudlard se présenter d'abord et bavarder un peu avec le nouveau venu. Il paraissait timide et un peu perdu : un point commun avec elle, il fallait bien l'avouer. Elle aimait bien parfois s'abstenir de tout commentaire, pour mieux jauger la personne avec lequel elle aurait à s'entretenir. Choisir le ton juste, pour ne pas trop déparer. "Si le roi te reçoit et que tu te sens mal à l'aise, c'est que le roi est mal élevé" : après tout, le célèbre proverbe moldu n'était pas été édicté en vain, et elle était bien décidé à le suivre pour ne pas se faire d'ennemis dès le premier jour. Ah, si son père avait été là, il aurait fier d'elle ! Il avait l'air attachant, d'ailleurs, ce jeune garçon, avec son enthousiasme sur les fantômes et sur ses prochains cours. C'est vrai que c'était quelque chose qui intriguait la jeune fille. Si les anciens portraits présents dans sa maison pouvaient être un peu sinistres parfois, beaucoup ressemblaient à des fantômes par leur propos racistes et surannés, mais jamais elle n'avait vu de véritable fantôme. Son cœur battait à l'idée d'en voir un vrai !
Intérieurement, elle se fit une petite note : parler à cet ectoplasme en dehors des cours. Il devait avoir beaucoup de choses à dire, notamment sur les élèves et les évènements de l'année passée. Elle aurait les renseignements et ne blesserait personne. Quel plan parfait... tout à fait digne d'elle.

Sortant de sa rêverie, Angélina réalisa brusquement que Brooke avait répondu à sa question et lui posait une autre question. Quoi déjà ? Ah, oui. Forcément, la poufsouffle de quatrième année connaissait Malicia Fowl, sa demi-sœur. Sujet un peu délicat, qui requérait du tact. La meilleure manière était de ne pas trop en dire, juste le strict nécessaire. Même si la rencontre avec cette dernière s'était merveilleusement passée, la jeune fille avait une certaine appréhension à en parler. Elle aurait tant voulu que son père assume sa faute (et sa paternité), la libérant ainsi d'une situation horriblement fausse qui voulait qu'au vu de tous, elle n'ait que mépris pour la bâtarde de celui-ci. Peut-être la vérité était-elle la seule solution, en espérant que sa gêne ne soit pas trop visible. Presque renier sa demi-sœur... quelle tristesse, elle qui était si charmante !

-"Oui, Malicia est ma demi-sœur, mais je ne l'ai vu qu'une seule fois. Je ne pense pas la revoir... C'est une inconnue, pour tout te dire... par contre, mon frère est en sixième année à Serpentard.

La soif, oui. Un verre de n'importe quoi, pourvu qu'elle puisse oublier une aussi vile trahison. Elle ferait pression sur son père pour qu'il accepte Malicia dans les rangs de la famille, malgré sa résistance, qu'elle ne comprenait pas bien. Les Sang-Mêlés n'étaient pas des monstres. Moins puissants et forcément en-dessous sur l'échelle sociale, mais des gens biens pour la plupart. Surtout que Malicia lui avait beaucoup plu. Mais la jeune fille se devait bien de rester fidèle à la ligne de conduite de son père... c'était le premier devoir des filles comme elle. Quel bonheur de n'avoir pas eu à prendre parti durant tous ces évènements affreux de l'année dernière ! Elle but rapidement un verre de jus de citrouille, avant de se détendre un peu, puis Angélina se décida à orienter rapidement la conversation sur autre chose, en s'adressant cette fois au petit Paul, d'un air un peu maternel, avant de fixer les deux autres personnes.

-"Tu ne nous dérange pas du tout. D'ailleurs, je suis Angélina, ravie de te rencontrer. Vous avez de la famille ici, vous aussi ? C'est vrai que Poudlard a eu un très grand retentissement en matière de célébrités... Père m'a parlé de quelques filles qui sont très sympathiques, parait-il. Enfin, j'espère qu'elles le sont ! Vous avez vu le nouveau cours sur la Magie sans Baguette ? Je trouve que c'est un enseignement très original. Je n'aurai pas cru qu'un établissement comme Poudlard enseigne ce genre de choses !"

La répartition et le banquet de début d’année venaient de se terminer et Sammy se demandait vraiment ce qu’il allait lui arriver lorsqu’une jeune fille, apparemment préfète, appela les Poufsouffles de première année à la rejoindre puis à la suivre. Sammy ne réagit pas tout de suite à l’annonce, pas encore conscient qu’il avait été réparti dans la maison représentée par un blaireau. C’était un peu la première fois qu’il faisait parti d’un groupe donc c’était vraiment tout nouveau pour lui. En plus, ce groupe, cette maison, il allait en faire partie pendant sept années. Ce n’était pas rien. Il avait beau ne pas trop s’intéresser à la maison dans laquelle il serait envoyé avant la répartition, maintenant que c’était fait, il commençait sincèrement à se demander comment seraient les autres membres de la maison. Déjà, la préfète qui leur faisait parcourir des couloirs dans tout le château semblait plutôt enthousiaste. C’était un point à ne pas négliger. Si tous les autres Poufsouffles étaient ainsi, la vie serait certainement plus facile.

Enfin, ils s’arrêtèrent devant un mur et la préfète murmura quelques mots à une porte dans le mur et celle-ci s’ouvrit grâce à ceux-ci. Elle s’écarta pour laisser entrer les premières années alors Sammy suivit la marche de ses camarades et entra dans la salle commune qui était déjà remplie d’élèves plus âgés. A peine avait-il passé le seuil de la porte qu’une jeune fille souriante lui donnait une petite citrouille remplie de jus et un paquet de chocogrenouille.

*Eh ben…On peut dire que les Poufsouffles savent recevoir. C’est une belle pièce, ici.*

C’était bien vrai que c’était une belle pièce. Sammy n’avait pas vraiment imaginé cela, même quand son père lui parlait de Poudlard. Mais après tout, c’était très certainement normal étant donné que son père avait été élève à Gryffondor et non à Poufsouffle et que les salles communes des maisons pouvaient être différentes.
Il s’assit sur l’accoudoir d’un fauteuil qui était déjà occupé. Cela l’embêtait un peu de déranger un autre élève mais il n’y avait vraiment pas d’autres places de libres. Il s’installa confortablement quand la préfète prit la parole. En gros, elle les accueillait dans la maison et leur expliquait deux trois-trucs par rapport aux préfets, donc, elle, Prudence, s’il avait bien entendu, et le jeune homme qui l’accompagnait, Arthur. D’ailleurs, la différence d’âge entre les deux préfets était évidente. La jeune fille semblait avoir au moins quinze ou seize ans tandis que le garçon paraissait plus jeune. Deuxième ou troisième année, peut-être.

A un moment, Prudence leva sa baguette et des étincelles des couleurs de la maison en jaillirent. C’était beau et la musique démarra à ce moment là. Sammy avait déjà entendu ce morceau mais ne savait pas qui le jouait. A vrai dire, ce n’était pas son problème car il n’aimait pas spécialement la musique.

Le garçon qui était assis dans le fauteuil se leva pour aller danser avec les autres alors Sammy en profita pour prendre sa place et aspirer un peu du jus de citrouille à l’aide la paille. C’était rafraichissant, tout ce qu’il lui fallait. Il regardait les autres danser et discuter mais restait tranquillement assis. Il croqua dans une chocogrenouille mais quand il l’eut fini, il se rendit compte qu’il n’avait plus faim. Quelle idée de manger des sucreries après un banquet aussi appétissant.

Sammy observa la salle. Peut-être qu’ici se trouvait des personnes avec lesquelles il pourrait devenir ami. Des personnes comme Amy et Joy, restées à Glasgow. Elles étaient ses confidentes, il était le leur. Retrouver cela avec une personne de Poudlard lui plaisait mais il avait un peu d’être rejeté par tout le monde et donc d’être seul contre tous. A Glasgow tout allait bien car il avait ses deux amies, mais ici, à Poudlard, il ne connaissait personne.

Il savait que ce n’était pas en restant crispé dans un fauteuil qu’il allait se faire de nouvelles connaissances mais débuter les conversations n’avaient jamais été son fort et ne le serait certainement jamais.

- Je plaisantais, Paul... Comme l'a dit Brooke, tu es très bien chez les Jaunes. Le Choixpeau ne se trompe jamais !

Elle gratifia le jeune garçon d'un nouveau sourire pour le mettre à l'aise. C'était son arme, ça, à Prudence : le sourire. Aucun n'était calculé, ils étaient toujours sincères, et cela se ressentait. Cela lui permettait souvent de mettre les gens tout de suite à l'aise en sa présence. Même si elle n'était pas très expansive, elle avait cette faculté de faire bonne impression au premier regard... Sans doute ses rondeurs y aidaient-elles aussi en partie.
Angélina et Brooke avaient poursuivi la discussion, et le visage de la préfète s'illumina lorsque la française parla de son frère et de sa soeur. Voilà donc d'où elle connaissait ce nom. Malicia et Ulrick, avec lesquels elle avait déjà suivi quelques cours. Pour autant, elle ne fit pas de commentaire supplémentaire : elle ne les connaissait quasiment pas, alors inutile d'étaler des banalités pour combler ses lacunes. Elle laissa Angélina se présenter au petit nouveau et profita de l'intermède pour prendre l'un des jus de citrouille offert par Brooke, qu'elle remercia d'un signe de la tête.

- Le cours de magie sans baguette ? C'est vrai que ça semble très... novateur. Mais je crois que Poudlard est en renouveau cette année, et que les enseignements s'ouvrent un peu par rapport aux traditionnels cours.

Il était vrai que même les quelques cours optionnels les années passées n'étaient pas bien originaux : du duel, du transplanage... C'était très bien, mais ne sortait pas vraiment des sentiers battus. Cette nouvelle matière était intrigante, presqu'iconoclaste.

- Pour ma part, j'ai bien assez de travail avec les cours classiques. J'ai bien peur de ne pas avoir le temps de m'investir dans une nouvelle matière qui, je dois l'avouer, me parait bien obscure. Je ne suis pas du genre à finir mes devoirs en deux coups de baguette, alors je préfère me concentrer sur ce que je dois maîtriser parfaitement pour mes ASPICS...

Et ce n'était pas peu dire. Prue était plutôt lente pour assimiler les cours, et peinait déjà l'an passé à bien intégrer tous les savoirs inculqués. Alors cette année, étant donné qu'elle devrait y ajouter sa charge de préfète, il était impensable de s'inscrire à des matières optionnelles : les nuits ne seraient plus assez longues pour lui permettre de relire ses cours, recopier ses notes et faire des recherches complémentaires pour s'assurer qu'elle avait bien tout compris. Prue était loin d'être bête. Elle n'apprenait juste pas au même rythme que les autres et devait fournir deux fois plus de travail pour arriver aux mêmes résultats qu'au petits veinards doués par naissance. Elle ne s'en plaignait pas, mais avait simplement appris à gérer son emploi du temps pour tenir compte de ce rythme. Elle soupira et poursuivit :

- Tu me raconteras, ça a l'air très mystérieux...

Avisant un autre première année qui regardait en direction de leur petit groupe, Prudence l'invita à les rejoindre d'un geste de la main. Elle attrapa une nouvelle petite citrouille du plateau amené par Brooke.

- Tenté par un autre jus de citrouille ? Joints-toi donc à nous ! Comment tu t'appelles ?

Le cerveau de Sammy tournait à vive allure. Si vite que c’était un miracle qu’il n’ais pas mal à la tête ou le mal de mer. Son premier contact avec les élèves de Poudlard et les plus particulièrement avec les Poufsouffles ne se passait pas aussi mal qu’il l’avait imaginé. Ils paraissaient tous plutôt sympathiques et ceux qui se connaissaient des années précédentes semblaient plutôt bien s’entendre. La préfète devait avoir raison. Cette ambiance ressemblait vraiment à une grande famille. Mais était-il là pour se chercher une famille de substituons ? Il ne le pensait pas mais avoir des amis était toujours un avantage non négligeable, surtout dans une école où il y avait tant d’élèves. Et puis, si Sammy avait appris une chose à Glasgow, c’était bien que dans un groupe, il y a des bons, des moins bons et des mauvais. La première vision qu’il avait de ses camarades de Poufsouffles était qu’ils faisaient tous partie des Bons. Mais où étaient les mauvais, alors ? Il devait y en avoir. Pas forcément dans cette maison mais dans une des trois autres maisons, c’était indéniable et logique. Fichue logique.

Les mauvais, Sammy les connaissait que trop bien. A l’école, il était celui qu’on choisissait le dernier en sport, celui qu’on embêtait à la récré, celui qu’on enfermait dans les toilettes ou dans le placard à balais. Heureusement qu’il avait l’écriture pour s’échapper de tous ses problèmes. Cette école là était tellement grande qu’il était assuré de ne pas rencontrer tous les élèves qu’il comprenait et il pensait même qu’il n’arriverait pas à le visiter entièrement, même en sept ans. Le problème était que, même s’il essayait de toutes ses forces, il ne passait pas vraiment inaperçu avec ses cheveux roux flamboyants. Il était un peu trop repérable.

Il laissa son regard vagabonder dans toute la salle commune, s’arrêtant parfois sur les différents groupes mais une chose occupait son esprit. Ce château serait un décor extraordinaire pour ses films. Et puis même s’il ajoutait une touche ou même une grosse tache de magie, les moldus ne verraient là dedans qu’une bonne maitrise des effets spéciaux. Rien de plus. Sammy imaginait toutes les merveilleuses scènes qu’il pourrait écrire et peut-être tourner.

Mais ce fut à ce moment, alors perdu dans ses pensées et qu’il continuait de regarder les différents groupes, qu’il eut la confirmation de ce qu’il pensait. Il était repérable. La préfète l’avait remarqué. Et plus encore, elle lui faisait carrément signe de la rejoindre, elle et son groupe. A moins qu’il interprète mal ses signes et qu’il comprenne très mal le message qu’elle avait voulu lui faire passer. Mais il eut la confirmation de ce qu’il avait cru comprendre quand elle lui demanda son nom.

Sammy se demandait ce qu’il devait faire. Il était rare qu’il aborde les gens mais que les gens l’abordent l’était encore plus alors il ne savait vraiment pas bien comment réagir. C’était en quelque sorte sa première expérience de vie sociale en dehors de Glasgow. Il fallait toujours une première fois, disait son père. Sammy n’en n’était pas convaincu mais décida de faire un effort pour la préfète qui avait au moins prit la peine de lui parler.
Il se leva donc du fauteuil et approcha à pas timide de leur groupe et accorda à Prudence un sourire, également timide. Il se souvint qu’elle lui avait aussi proposé du jus de citrouille.

Non merci. Le banquet était bien suffisant pour moi…Euh…Prudence, c’est ça ?...Moi, c’est Sammy. Sammy Torrey…Tu es en quelle année ?

Puis il se tut. Il regarda les autres personnes qui étaient dans le groupe et à part l’autre garçon, elles semblaient toutes bien plus âgées que lui et cela l’intimidait. Il n’était vraiment pas habitué à cela et cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Il se sentait vraiment très jeune au milieu d’elles.

Le banquet terminé, Phileas avait pensé que les élèves devraient aller se coucher pour se remettre de leurs émotions de la journée pour pouvoir être en forme le lendemain, aussi s’était-il contenté de suivre le groupe des Poufsouffles rassemblés par une préfète beaucoup plus grande que les élèves de premières années.
Ils avaient traversés le grand hall et divers corridors ornés de tapisseries et de portraits avant de parvenir devant une porte qui s’était ouverte sur un mot de « Madame la préfète » pour laisser place a une grande salle ou tous les élèves de la maison Bronze et Or semblaient avoir été rassemblés, apparemment peu disposés à jouir du repos si tôt dans la soirée.

Ravi par tout ce qu’il voyait et tandis que Prudence et ensuite une vielle femme faisaient un discours, le jeune élève entrepris de faire le tour de la salle, fasciné par le plus petit élément, de la grande âtre de cheminée aux motifs parant les murs de la salle, en passant par l’infinie variété (à 11 ans l’infini se limite a peu de choses) d’élèves qui semblaient tous chaleureux et ravis de voir de nouvelles têtes, ainsi que de prolonger la veillée.
Tandis qu’il déambulait, il remarqua qu’un groupe se formait sur l’un des canapés rebondis qui ornait la salle, groupe dont Mlle Hamilton formait vraisemblablement le centre.
Il vit également un garçon de son âge aux cheveux roux qui ne semblait attiré ni par les décorations, ni par les groupes d’élèves qui discutaient un peu partout dans la salle, à moins qu’il ne sut pas comment aborder la conversation, fait qui suffit à allumer dans le cœur toujours prêt à s’ouvrir de Phileas Nigrain la lueur ardente de la sympathie, selon lui personne ne devait passer sa première soirée seul et surtout sa première soirée dans un endroit tel que Poudlard.

Convaincu que s’ils étaient dans la même maison, il y avait une bonne raison, Phileas envisageait de l’aborder après s’être resservi un verre de l’excellent jus de citrouille qui circulait à profusion parmi les étudiants, mais fut surpris une fois sa citrouille à nouveau pleine de constater que le fauteuil était maintenant vide.
Il ne tarda pas repérer l’étudiant première année auprès du groupe de la préfète, ce qui une fois la légère déception de s’être fait devancer passée le fit se sentir heureux pour ce camarade encore inconnu.
Discrètement, il se glissa jusqu'à proximité du divan et s’assit sur un pouf.
Il avait bien manœuvré et l’attention étant centrée sur ce petit nouveau, il aurait pu attendre encore quelques minutes avant d’être remarqué, mais comme disaient unanimement ses deux grands-mères : « L’impulsion est la composante majeure de tous les actes de Phileas Henry William, il serrait surprenant qu’un être avec une telle sensibilité ne finisse pas artiste … » (chose qui n’avait jamais vraiment tenté le petit Nigrain mais qu’il s’était bien gardé de révéler aux vielles femmes chères a son cœur).
Aussi lorsqu’il fut sûr que Sammy eut fini de répondre a Mlle la préfète Hamilton, il enchaîna joyeusement à la cantonade et la surprise plus ou moins générale:

« Et moi c’est Phileas Henry William Nigrain !
Enfin, Henry William c’est pas obligé hein, c’est juste une histoire un peu compliquée avec mes deux grand-mères… Mais c’est pas important hein, on pourra en parler plus tard vu qu’on devrait avoir les mêmes cours»

Puis pour renouer avec la fin de phrase de son camarade et mettre fin à la parenthèse qu’avait suscité son « apparition » il reprit la question du jeune Torrey :

« Et toi, Mlle la préfète, tu es en quelle année dis? »

Il ne semblait vraiment pas à l'aise, le petit nouveau... Prue essaya de l'encourager avec un sourire engageant, mais il semblait vraiment très, très timide. Infiniment plus qu'elle. Et c'était dire. Comme si le petit groupe de filles allait le dévorer, le roux s'approcha à pas lents, et finit par se présenter d'une voix hésitante.

- Eh bien tu...

La préfète n'eut pas le temps d'aller plus loin dans sa phrase qu'un autre première année qu'elle n'avait pas encore remarqué, tel un diable bondissant hors de sa boîte, enchaînait après la présentation de son camarade sur la sienne. La jeune fille avait même sursauté, tant elle avait été surprise par l'intervention du nouveau venu. Elle se retourna vers la voix et offrit un regard étonné à Phileas.

- Ma foi, bienvenue à toi également Phileas... Que d'énergie !

La surprise s'était transformée en amusement, et la préfète tendit la petite citrouille refusée par Sammy au jeune Nigrain.

- Pour vous répondre à tous les deux, je suis en sixième année... Une vieille, pour ainsi dire, poursuivit-elle avec un clin d'oeil.

Elle se souvenait de l'impression que lui avaient laissé les "grands" le jour de son arrivée : ils lui étaient apparus si âgés, si impressionnants... Aujourd'hui, c'était elle qui tenait cette place, et les première année lui paraissaient minuscules ! Ce qu'on pouvait grandir, en quelques années.

- Vous connaissiez Poudlard avant de venir, tous les deux ?

Après tout, les Carrow ayant débarrassé le plancher Poudlardien de leur malodorante présence, les nés-moldus étaient à nouveau les bienvenus au château, et c'étaient sans doute eux qui avaient besoin du plus de soutien pour faire face à tous les changements qu'ils étaient en train de vivre...

- Et si oui, vous pensiez être répartis chez Poufsouffle ?

Sammy avait demandé à Prudence en quelle année elle était mais il n’avait pas encore obtenu de réponse car presque à la seconde où il eut fini de poser sa question, un autre première année très enjoué vint se présenter à son tour. Il n’y avait rien à dire, il était vraiment plein d’énergie. Aux premiers abords, Sammy ne se sentit pas très à l’aise face à cette boule d’énergie mais finalement, cela devait être appréciable de connaitre une personne de ce genre, qui devait certainement avoir des tas d’idées passionnantes pour occuper ses journées. Mais d’un autre côté, ce genre de personnes était les plus aptes à s’attirer des ennuis. Mais bon, ils étaient dans la réalité et pas dans un film. Quoique…avec la magie, il pouvait arriver tant de choses surprenantes.

Même Prudence avait eut l’air étonnée en voyant Phileas se présenter aussi spontanément. Sammy, lui, ne pensait pas qu’il aurait été capable de faire ça. Non, en fait, il en était même sûr. La préfète souhaita la bienvenue au nouveau venu dans le petit groupe qu’ils formaient tous.

-Salut…Ajouta Sammy, presque inconsciemment. Pourtant, cela paraissait plutôt naturel à l’oreille.

Phileas avait posé la même question que lui par rapport à l’année de la préfète et cette fois-ci, elle pu leur répondre. Sixième année. Elle avait déjà passé cinq années au château et pour Sammy, cela devait être quand même sacrément long, même si Poudlard était un chouette lieu pour étudier. Elle tenta de les amuser en se considérant comme une vieille. C’était vrai qu’elle l’était par rapport aux deux premières années mais bon, en réalité, elle ne l’était nullement. Sammy avait déjà du mal à considérer que sa mère, déjà âgée de quarante ans, l’était, alors il ne pouvait pas non plus le penser pour une jeune fille de seize ans.

Sammy voulu lui répondre quelque chose mais il n’en eut pas le temps car Prudence avait déjà commencé à les questionner. Il avait cru pouvoir y échapper mais maintenant qu’il y était, il ne pouvait pas se défiler. Et puis surtout, il n’aurait pas été poli de le faire et il trouvait Prudence plutôt sympa.

-Mon père est un sorcier et il a fait toutes ses études à Poudlard. Chez les Gryffondors. Il m’a un peu parlé du château…mais pas trop car il voulait conserver le mystère pour que je découvre tout par moi-même…J’aime bien cette idée. Il avait réussit à dire cela sans bafouiller. On sentait qu'ilétait encore timide mais tout de même un peu plus à l'aise.

Il laissa Phileas répondre à son tour et il chercha quoi répondre à la préfète à son autre question. Il ne voulait pas lui dire exactement la vérité car avant d’entrer au château, il se fichait un peu de la maison dans laquelle il allait être envoyé et Prudence avait l’air de beaucoup aimer cette maison là. Il ne voulait pas trop la décevoir.

-Non, pas vraiment. Mon père ne m’a pas trop parlé de chaque maison et j’ai réellement appris à mieux les connaitre tout à l’heure, quand le choixpeau a chanté. Mais ça a l’air d’être une chouette maison et je suis bien content d’y être.

Finalement, il avait réussi à dire la vérité car il était vrai que son père ne lui avait pas trop parlé des maisons et qu’il disait à son fils qu’il serait très fier de lui dans n’importe laquelle des maisons. Même s’il lui arrivait parfois d’insister fortement sur le fait que lui, était chez les Gryffondors.

Poufsouffle … Poufsouffle … qu’est-ce que c’était ça ? Le pauvre petit Ades en avait même sursauté. Pas tant parce que le nom n’était pas celui auquel il s’attendait que parce que le Choixpeau l’avait crié comme pour tous les autres enfants. Alors on pourrait dire qu’il aurait dû s’y attendre puisque tous ses condisciples y avaient eu droit et en effet il s’y attendait. Mais cela n’empêchait pas d’avoir peur de ce cri soudain et sans raison apparente qui lui avait écorché ses pauvres tympans. Le pauvre enfant n’était pas au bout de ses peines puisque, aussitôt après, des applaudissements et des cris suivirent. Particulièrement du coté d’une table et le jeune homme comprit que c’était cette table là qu’il devait rejoindre. Il attendit qu’on retire le chapeau avant d’oser bouger.

De sa démarche hésitante et timide, il était allé s’asseoir en bout de table pour être certain de n’avoir personne à coté de lui. Malheureusement, au fur et à mesure que les noms s’égrenaient, d’autres élèves étaient venus se joindre à la table et il y a avait à peine le bon nombre de place. Par chance, les autres premières années étaient bien trop occupées à poser des questions aux anciens pour se soucier de lui et il put rester aussi discret que possible durant toute la durée du banquet. Cela lui permit d’ailleurs de réfléchir à cette fameuse maison dans laquelle on venait de l’intégrer. Il ne la connaissait pas. En fait, on ne lui avait jamais parlé que de trois maisons : Serdaigle parce que c’était celle de ses parents ; Serpentard parce que c’était celle où on ne voulait surtout pas aller parce que c’était celle des « Méchants » et enfin Griffondor parce que c’était celle de l’élu et donc celle du Bien. Il avait fallu du temps au jeune homme pour intégrer les notions de Bien/Mal, d’ailleurs il n’était pas encore sûr de bien les avoir comprises, mais cela lui suffisait. Alors Poufsouffle ? Finalement, cela avait tout l’air d’être une bonne nouvelle. Il n’était pas à Serdaigle comme ses vrais parents mais il ne les avait pas déshonoré en étant à Serpentard comme le croyait son frère … enfin son frère non pas vraiment. Il devait perdre l’habitude de parler de lui ainsi.

Perdu dans ses pensées, le gamin fut rappelé à l’ordre par un grand qui lui dit de suivre le convoi de première année qui était conduit par la Préfète de la maison. Sans prononcer un seul mot, Ades s’exécuta, restant le dernier de la file et avançant à tout petit pas, les yeux baissés vers le sol. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes qu’il se dit qu’il serait peut-être utile de regarder un peu plus autour de lui histoire de mémoriser un peu le chemin qui menait jusqu’à la salle commune. Ce n’est qu’à partir de là qu’il releva les yeux vairons pour regarder un peu partout autour de lui d’un air curieux, il prit cependant bien garde à ne pas croiser un seul de ses camarades du regard.

Il réussit à atteindre la salle sans aucun incident, c’était déjà un exploit en soi. A l’entrée, il se fit une petite frayeur quand quelqu’un lui fourra dans les mains un paquet bizarre ainsi qu’une citrouille évidée dans laquelle on avait mis une paille. Par chance, c’était tout ce qu’on voulait de lui, il murmura un très bref merci que personne ne put entendre et se mit aussitôt à slalomer parmi la foule pour se trouver un coin un peu à l’écart.

Cela ne prit pas trop de temps et une fois cela fait, il décida de voir ce qu’on lui avait donné. Il sirota brièvement le jus de citrouille et, le trouvant bon, décida d’en garder pour plus tard même s’il avala tout de même quelques gorgées. Il ouvrit ensuite le paquet un peu bizarre qu’on lui avait offert, à voir les couleurs chatoyantes, il devina qu’il s’agissait là de friandises et sûrement de friandises magiques. Il avait souvent désiré en avoir mais son père avait toujours refusé de lui en offrir. Ce serait une vengeance de plus. Sans attendre, le petit bonhomme ouvrit le paquet avec empressement. La première chocogrenouille bondit et disparut rapidement parmi la foule. Le jeune homme la suivit des yeux avec le petit air curieux de celui qui se demandait si cela était bien normal. Il comprit rapidement et attrapa la deuxième au vol, la dévorant goulûment sur le champ.

Il enchaîna de la même façon pour toutes les friandises, le goût était délicieux et il eu très vite vidé sa boite. Il en voulait plus mais il prit d’abord le temps de finir son jus de citrouille. Une fois cela fait, il se rendit compte qu’il était toujours dans une salle pleine de monde et qu’il ne savait pas vraiment quoi faire. Il aurait bien aimé aller se coucher mais il ne savait pas comment le faire ni même s’il en avait le droit. Au final, il prit la décision d’aller chercher un peu plus de jus de citrouille pour étancher sa soif, il lui avait semblé voir une table qui supportait plusieurs de ces étranges récipients en forme de citrouille.

Mais pour cela, il devait affronter toute cette foule qui faisait barrage devant lui. Courageusement, le petit bonhomme s’avança lentement vers son objectif, les yeux braqués sur le sol, vérifiant avec attention qu’aucune paire de pieds ne venait troublés son chemin. Il aurait bientôt à nouveau du jus de citrouille, plus que quelques mètres à parcourir.

Une fois que le Choixpeau fut retiré de sa tête, Pénélope se leva, sans sourire, sans même une quelconque satisfaction affichée sur son joli visage. Elle sut immédiatement vers quelle table se diriger, c’était celle où plusieurs élèves l’avaient acclamée et applaudie lorsque le Choixpeau l’avait placée : la table des Poufsouffles. C’était avec eux qu’elle allait maintenant commencer sa vie d’élève à Poudlard. Eux qui allaient l’accompagner dans les sept années à venir.

Elle ne savait pas trop quoi penser de cette répartition, il faut dire qu’elle ne connaissait pas grand-chose à cette école. Ayant grandi sans sa mère qui était la seule sorcière de sa famille avant elle, elle avait seulement prit conscience de la magie l’année de ses sept ans, lorsqu’elle avait fait changer le pelage rayé de son chat, en une épaisse fourrure rose seulement parce qu’elle trouvait qu’il serait plus mignon comme ça. A partir de cet instant, son frère lui avait révélé l’existence du monde des sorciers, lui avait confié que sa mère avait elle aussi eu des pouvoirs, et que dans quelques années, elle étudierait à Poudlard pour devenir une sorcière accomplie.

Bien que très fière de ce qu’elle était, et très impatiente de devenir une élève de Poudlard, elle ne n’avait guère montré d’intérêt pour sa future école, pour ne pas perturber son frère qui lui n’était pas sorcier. Cependant, elle avait tout de même acheté et feuilleté « L’Histoire de Poudlard ». Elle savait donc que le Choixpeau ne se trompait jamais et que par conséquent, elle était dans la bonne maison.

Elle s’assit à la table, et resta muette. Quelques élèves essayèrent de lui parler, mais sans succès. Sa timidité maladive l’obligeait à se taire et à regarder de haut les autres. Elle ne voulait pas paraître méchante, ni désagréable, elle voulait juste qu’on la respecte, mais de toute évidence elle s’y prenait mal.

Elle fut émerveillée devant les montagnes de mets qui apparaissaient sur la table, et commença à remplir son assiette généreusement ce qui étonna un peu les autres élèves. L’appétit de Pénélope était complètement paradoxal avec son physique et l’image qu’elle laissait paraître. Une fois le repas fini, Pénélope n’avait toujours pas décroché un mot, et suivi la Préféte qui les conduit à leur salle commune dans les sous-sols de l’école.

Tout le monde, ou presque, commença à discuter entre eux, les anciens se mêlant aux nouveaux, les nouveaux parlant entre eux, ou encore les anciens regardant avec attendrissement les nouveaux. Pénélope restait dans son coin. Elle n’avait aucune envie de se mêler à cette foule. Elle repensait à son frère qui lui avait conseillé de se faire des amis à l’école, mais elle ne savait pas comment si prendre. La jeune fille aurait voulu s’avancer vers les autres, se présenter, partager ses impressions ou encore poser un tas de questions, mais elle se sentit comme bloquée. Elle s’assit dans un des fauteuils moelleux qui se trouvaient au fond de la salle et regarda les autres avec envie et méfiance.

Elle sentit alors quelque chose se frotter à sa jambe, la jeune fille se pencha, et trouva son fidèle compagnon ronronnant. Il avait dû quitter le dortoir où avaient été emmenées ses affaires. Elle prit la boule de poils dans ses bras, et commença à le caresser avec douceur. Charlie avait insisté pour que Pénélope emmène Caramel à Poudlard. C’était un vieux chat qu’elle avait presque toujours connu. Il avait hérité de ce nom par rapport à sa couleur d’origine, mais désormais il ne voulait plus dire grand-chose, vu que le chat était resté rose.

Peter descendait vers les cachots et se dirigeait vers la salle commune des Poutsouffles. Quelques temps auparavant, il avait assisté à la répartition de début d’année. Il avait pu admirer tous ces nouveaux s’extasier tandis que le choixpeau les répartissait un à un.
Cette grande joie qu’il avait vue dans leurs yeux, le jeune blondinet pouvait presque la sentir. Lui aussi l’avait ressentie, une année auparavant. Malheureusement, cette première année ne c’était pas vraiment déroulée comme il l’avait imaginée. Il s’était fait discret, pour ne pas s’attirer des ennuis, mais maintenant, c’était fini. Il n’y avait plus rien à craindre. Les Carrow n’étaient plus là et Peter était bien décidé à profiter pleinement de sa nouvelle année.

Lorsqu’il arriva dans la salle commune, il y avait déjà beaucoup d’élèves. Des septièmes, des sixièmes, des cinquièmes...En fait toutes les années étaient présentes sauf la première. La préfète devait tarder à arriver pour laisser le temps aux autres pour préparer la fête d’accueil aux nouveaux. Peter aida un peu en accrochant quelques décorations ici et là. Puis estimant qu’il en avait fait assez, le jeune poutsouffle se laissa tomber dans un fauteuil.
Lorsque les premières années entrèrent dans la salle commune, ils furent accueillis avec beaucoup d’enthousiasme. La préfète fit un petit discours, suivit de la directrice de la maison mais Peter ne fut pas très attentifs à leurs paroles. Il avait commencé à légèrement somnolé dans son fauteuil. Il était une des ces personnes qui s’endorment facilement. Heureusement les bruits de la fête le tinrent réveiller.
Après avoir bu une dizaine de jus de citrouille et manger quelques bonnes friandises qui se trouvaient sur la table juste à côté de lui, Peter décida de se lever de son fauteuil, ne voulant pas rester seul pour profiter de cette agréable soirée. Néanmoins, des groupes s’étaient déjà formé et Peter ne se voyait pas taper l’incruste. Il erra alors encore pendant quelques temps, observant les autres élèves qui semblait bien s’amuser, jusqu’au moment où il aperçut une fille, une première à première vue, toute seule à une table et qui semblait un peu perdue. Le blondinet ‘approcha alors et tira une chaise.

-Salut, Tu semble être un peu perdue, toi ?

Puis il ajouta avant qu’elle ait eu le temps de répondre :

-T’es nouvelles, non ?

Pénélope était perdue dans ses pensées, et continuait de caresser inlassablement son gros chat qui s’était doucement endormi dans les bras de la jeune fille. Elle ne regardait même pas les autres élèves, elle laissait juste la fête se faire sans elle. Elle savait qu’à Poudlard le plus dur pour elle ne serait pas de bien suivre les cours puisqu’elle ne doutait aucunement de ses capacités intellectuelles, mais plutôt d’aller vers les gens et de vraiment se faire des amis.

Peu avant qu’elle n’entre à Poudlard son frère lui avait raconté tout ce que leur mère lui avait confié sur les sept années qu’elle avait passées à Poudlard. Elle lui avait raconté combien elle était impliquée dans la vie commune des Gryffondors (le Choixpeau l’y avait envoyé pour son courage), lui avait affirmé que là-bas c’étaient des amis pour la vie qu’on se faisait. Pénélope n’avait pas trop compris sur le coup pourquoi Charlie semblait si enthousiaste en lui parlant des souvenirs de leur mère, maintenant qu’elle était lovée dans ce fauteuil, loin de la foule, elle comprenait que son frère voulait qu’elle connaisse ce que leur mère avait connu.
En regardant son chat, elle savait bien que c’était mal parti. Elle allait certainement grandir ici sans se faire d’amis, elle travaillerait dans son coin, suivrait les cours seule, et se réconforterait le soir en compagnie de son chat, et pendant les vacances avec son frère. Elle avait toujours vécu comme ça sans problème, et pourtant en planifiant les sept prochaines années de cette manière, elle se sentit triste. Elle ne voulait pas l’avouer mais à Poudlard, elle redoutait la solitude qui l’avait pourtant accompagnée pendant ses onze dernières années.

Elle eut un petit regard triste et entendit soudain la voix d’un garçon qui la tira de ses pensées négatives.

« Salut. Tu sembles un peu perdue, toi ? »

Un jeune garçon blond était assis sur une chaise juste à côté d'elle. Elle ne l'avait ni vu ni entendu venir. Elle le regarda interloquée. Perdue ? Non, elle était bien là. Et puis qu’est-ce que ça pouvait lui faire qu’elle soit perdue ou non ? Pénélope n’avait pas besoin de sa pitié… Bien qu'elle eut conscience que c'étaient des aprioris comme ceux là qui l'avait rendu solitaire, par habitude elle ouvrit la bouche pour le rembarrer mais avant qu’elle ne puisse dire un mot, le garçon ajouta :

« T’es nouvelle non ? »

Heureusement qu’il avait enchaînée cette seconde question sinon elle l’aurait fait fuir comme tous ceux qui avaient essayé de faire ami-ami avec elle. La jeune fille le regarda droit dans les yeux. Elle avait toujours été désagréable avec les autres par peur qu’on la juge, ou qu’on la blesse. Elle ne voulait pas vraiment s’attacher aux gens car elle avait peur qu’on l’abandonne à un moment ou à un autre.
Il fallait que ça change. Elle ne pouvait pas rester éternellement la fille solitaire. Elle continua à regarder fixement le garçon, prit une inspiration comme pour se donner du courage et se lança :

« Euh oui… C’est ma première année ici… Je… Je m’appelle Pénélope White. »

Elle lui tendit la main.

« Mais les gens m’appellent « Penny » en général. »

Elle se risqua à sourire. Pénélope ne souriait pas vraiment aux inconnus, ce qui lui avait donné la réputation d’être une fillette désagréable, et froide dans sa ville natale, pourtant il était évident qu’elle était très jolie et que sa beauté n’avait rien de froide surtout lorsqu’elle souriait.

Le petit Sammy ne tarda pas à répondre aux questions de la préfète. Cette fois-ci, l'énergique Philéas semblait plus enclin à lui laisser son temps de parole, et Sammy eut le temps de terminer un peu plus tranquillement ses explications.

- C'est une bonne idée qu'a eue ton père, de te laisser découvrir par toi-même... Je ne sais pas si j'aurais su tenir ma langue, à sa place. C'est qu'il y a tellement de choses merveilleuses à découvrir ici !

En fait, elle en était même certaine, elle n'aurait pu s'empêcher de donner des conseils, des lieux à voir, des anecdotes... Elle avait beau être timide, lorsqu'elle était en présence de personnes qu'elle connaissait, elle était bien plus en confiance et pouvait presque devenir pipelette.
Sammy expliqua qu'il ne savait pas trop à quoi s'attendre en arrivant à la répartition. Prue essaya de le tranquilliser un peu :

- Oh tu sais, chaque maison a ses qualités et défauts. Evidemment, je chéris la nôtre tout particulièrement, mais je n'ai pas d'idées reçues sur les autres. Je laisse cela à mes petits camarades. Il y a suffisamment de Serpentards qui haïssent les Gryffondors par principe et inversement, de Gryffondors qui nous méprisent bêtement ou de Serdaigles qui considèrent que notre force de travail est preuve de faiblesse. Ce ne sont que des clichés, et il serait stupide de se laisser convaincre par de telles images... L'une des qualités de notre maison, et qui pour le coup n'est pas un cliché, c'est que nous sommes plutôt ouverts d'esprit, et je pense que c'est un bel atout pour ne pas se complaire directement dans l'erreur...

Prudence se rendit compte que plusieurs première année la regardaient avec des yeux ronds. Oups. Elle s'était peut-être lancée dans une tirade un peu trop hermétique.

- De toutes façons, vous aurez tous le temps de vous faire vos propres opinions en fonction de vos expériences, ajouta-t-elle pour dissiper le léger blanc qui semblait s'installer. Mais une chose est sûre, le Choixpeau ne se trompe jamais, et vous pouvez être fiers d'être des nôtres...

Elle sentit qu'il valait mieux essayer de partir sur un sujet plus léger... Après tout, ils étaient là pour faire la fête, non ?

- Certains d'entre vous connaissent-ils déjà quelques sortilèges simples ? Vos parents vous en ont peut-être déjà appris quelques uns ?

C'était aussi une manière pour la jeune fille de redonner la parole aux autres : elle avait l'impression de parler tellement !

Poufsouffle.

Oui, ce serait sans doute une bonne année. Ambrine, soulagée par l’annonce du choixpeau qu’elle n’avait, de toute façon, que très peu redouté, suivi le mouvement et alla rejoindre la fameuse table des Bronze et Or, qui l’accueillirent dans les applaudissements. Le rouge aux joues et un fin sourire aux lèvres, elle marcha jusqu’à une chaise près des autres premières années arrivés à la table juste avant elle, et s’y installa pour enfin regarder la scène de la distribution sans stress et confortablement assise.

Quand tout le monde trouva chaussure à son pied et que tous avaient rejoint leur maison, le professeur McGonagall, nouvelle directrice de la prestigieuse école de Poudlard, se leva, souhaita la bienvenue aux nouveaux, salua également les anciens, et rappela les règles strictes à ne pas enfreindre dans l’enceinte de l’établissement. Puis, et non sans surprise, le festin apparut sur les tables, avec une présentation parfaite et exceptionnelle, tout comme le goût. Ambrine écouta les questions que les autres posaient à propos de ce repas, entendit parler d’elfes de maisons, les remercia intérieurement, et, imitant le reste de la salle, commença à manger, discutant par ci par là avec les nouveaux.

Une fois le dessert passé, non sans mal vu le nombre de plats différents qui étaient déjà passé dans l’estomac d’Ambrine, assiettes, couverts et verres disparurent et la jeune fille eut tout le loisir de découvrir la loi de l’apesanteur, qui semblait avoir plus d’emprise sur elle après un tel repas quand celle-ci se leva pour rejoindre, d’après la préfète de sa maison, la salle commune de Poufsouffle. Elle visitait pour la première fois le château, et ses connaissances sur celui-ci était minime. Elle n’avait pas vraiment eu l’occasion de poser des questions à Logan, ni à ses parents d’ailleurs. Bien sûr, elle avait longuement écouté son grand frère en parler pendant les 7 années où il y était scolarisé. Mais cela remonte à bientôt 5 ans en arrière. Les souvenirs qu’elle en gardait étaient très flous. C’est donc avec admiration et plaisir qu’elle suivi le groupe des Bronze et Or, vérifiant régulièrement que la préfète était bien toujours devant elle. La salle commune fut bientôt en vue, non loin de la grande salle. Pratique pour les jours où le réveil sera difficile. Le retard ne sera pas aussi conséquent que si on était à l’autre bout du château. Une fois passé la porte, anciens et nouveaux se mélangèrent dans une ambiance festive et agréable. Du jus de citrouille dans une main, la boite de chocogrenouille dans l’autre, Ambrine remercia ceux qui lui avaient offert son cadeau de bienvenu et écouta ensuite attentivement la préfète - Prudence donc -, et souri soudain en l’entendant confirmer que cette maison sera bel et bien sa famille. Soudée et joyeuse. Personne mit à l’écart. Enfin.

A la fin du discours, la jeune sorcière applaudit tant bien que mal, étant donné que ses deux mains étaient prises, puis goûta au jus qui se révéla délicieux. Quant aux chocogrenouilles, elle ne les ouvrit pas, faute de place dans son ventre, bien que l’intention fût des plus agréables.

Après quelques minutes à observer sa nouvelle famille, Ambrine aperçu une chocogrenouille courir entre les jambes des élèves, suivi de près par une boule de poil noir qui se révéla être Cliodna, dont les moustaches frémissait déjà à l’idée de manger cette drôle de chose qui rebondissait et dont l’odeur était succulente. Avec habileté, la petite sorcière l’attrapa et le gratta derrière les oreilles, le tenant fermement contre elle. Et en s’avançant entre les élèves à la recherche d’un nouveau jus de citrouille, Ambrine s’approcha de Prudence, qui était, à vrai dire, la seule personne dont elle connaissait le nom ici, ainsi que Arthur, le deuxième préfet.

Après s’être resservi une boisson fraîche, elle se rapprocha de la préfète, et l’écouta parler avec amour des Poufsouffles. Fière, oui, Ambrine l’était, et elle était bien décidée à ce que sa maison soit fière d’elle. Quand la discution vira vers les sortilèges déjà appris, la jeune fille eu la gorge serrée. Elle avait vu ses parents faire tant de sorts… Mais jamais elle n’aurait penser à s’y mettre, à essayer d’elle-même. Est-ce là une contrainte sévère pour son avenir en tant que sorcière ? Était-ce grave de ne savoir que ce qu’on apprenait en cours ? Oui, sûrement. Elle aurait sans aucun doute beaucoup de mal à rattraper le niveau des autres. Et ses premiers essais risquent de la ridiculiser devant tous. C’est hésitante qu’elle prit la parole, la voix légèrement tremblante, s’adressant à tous, mais plus particulièrement à la préfète :

- C’est grave si ce n’est pas le cas ? Enfin, je veux dire… Mes parents se servent de la magie tous les jours, mais moi… Mon premier essai se fera en classe, et… J‘ai un peu peur.

Elle avait un peu honte d’avoir avoué cela devant tout le monde, mais après tout, peut-être n’était-elle pas la seule ? Et puis, en parler avec une personne qui avait de l’expérience était sûrement le meilleur moyen d’avoir des conseils.