Rien n'aurait pu laisser croire qu'une forte pluie tomberait en une aussi belle journée. Étendu au pied d'un arbre en lisant un roman moldu d'un certain Conan Doyle, Charles fut pris au dépourvu par cette averse et se rua sous l'abri le plus proche qu'il pouvait trouvé, c'est-à-dire un grand gazebo désert. La plupart des autres étudiants, eux, se précipitèrent vers le bâtiment principal de l'Université de Magie Avancée. Seul les joueurs de Quidditch, habitués à ce genre de température, bravait la tempête, courageusement montés sur leurs balais en quête du Vif d'Or. Au fait, le Vif d'Or pouvait-il être attrapé par un sortilège d'attraction? Amusé par l'expérience, Charles sortit sa longue baguette de cerisier, qu'il observa pendant un moment. Il y avait si longtemps qu'il ne l'avait pas eu entre les mains, une envie de savourer ses retrouvailles lui esquissa un sourire aux lèvres.

- Accio Vif d'Or! dit-il, appuyant chaques syllabe d'une joie non-cachée.

Un moment se déroula sans qu'il ne se produit quoique ce soit, et soudainement, un scillement brisa la mélodie de la pluie battante et un petit éclat dorée arriva jusqu'à Charles, que celui-ci tâta avec douceur. La petite sphère d'or battit paresseusement des ailes, comme réconforté par la chaleur de la main du sorcier. Celui-ci sourit à nouveau. Durant un moment, il avait totalement oublié sa rupture toute récente avec Mary, baignant dans l'euphorie de son retour dans son monde d'origine. S'asseyant sur une chaise non loin et s'appuyant les jambes sur une autre, Charles revisitait en mémoire ces lieux qu'il avait tant chérit.

Charlie était en train de rêvasser dans le parc de l'UMA. En fait il devait plutôt faire ses devoirs, mais la tentation de juste rien faire était trop grande. C'est pourquoi depuis presque une heure l'étudiant en magico-soin avait les yeux fermer, étendu sur l'herbe fraiche du parc. Quelques minutes auparavant il avait sortit son vif d'or de son sac. Son médicomage lui avait conseillé de faire des exercices de manipulation à l'aide de la petite balle pour aider son muscle. Se muscle qui ne répondait plus toujours présent. Son bras gauche, qui avait été sévèrement touché lors de la bataille de Poudlard. Il faisait donc distraitement ses mouvements, les yeux fermer, profitant du moment présent.

Soudain une trombe d'eau lui tomba dessus ! Il n'avait même pas eu de signe avant coureur ! Pas même quelques petites gouttes pour prévenir ! C'était le déluge ! Charlie se leva d'un bon et ramassa ses affaires à vitesse grand V. Empoignant son sac dans sa main droite, il se mit a courir vers un abri plus proche que l'entrée de l'UMA. Mais alors qu'il courait comme un déchainer, il sentit son vif d'or s'échapper de ses mains. Il était comme attiré loin de lui. Et vu la faiblesse musculaire de sa main gauche... et la perte presque totale de ses réflexes de la dite main... et bien le vif parti dans un dernier éclat doré. Étrangement le vif d'or semblait aller dans la même direction que lui ! Arrivé au gazebo, qu'elle ne fut pas sa surprise de voir son vif d'or dans les mains d'un jeune étudiant oO.

Ainsi donc le jeune homme avait dû faire un accio dessus...volontairement ou pas ? Bonne question. Charlie n'étant pas quelqu'un qui cherche la bagarre ne commença pas les hostilités. Il se contenta de faire un grand sourire et de secouer sa tignasse rousse avant de lancer :

- Et bien... merci d'avoir attrapé mon vif ! Parce que je ne crois pas, que je l'aurais retrouvé avec cette température...Je croyais l'avoir perdu lorsqu'il m'a glissé des mains subitement il y a quelques minutes !

Charlie lui tendit les mains pour se présenter :

- Charles Weasley, étudiant en Magico-soins, mais on m'appelle Charlie.

Les paroles que prononça le nouvel arrivant sortirent Charles de sa douce réflexion, et bien vite il se retrouva patois devant cet étranger aux cheveux roux et au sourire chaleureux. Étant donné qu'il lui donnait la main, Charles l'empoigna d'une franche poignée:

- Je m'appelle Charles Oakvale, étudiant en filière générale. Ravi de te connaître Charlie.

La poignée de main de Charlie fut plus forte que ce à quoi s'attendait Charles, et il sentait cette main couverte de vieilles lésions et brûlures. Apparemment, son interlocuteur avait dû mener une dure vie. Le regard de Charlie se fit plus insistant sur le Vif d'Or que tenait Charles, si bien que ce dernier, qui avait momentanément perdu le cour de l'histoire, se rappela de ce que lui avait dit son camarade:

- Oh oui, le Vif d'Or! Hum... désolé, je ne visais pas le tien. Je me demandais seulement s'il était possible d'attirer un Vif d'Or en plein vol par le sortilège d'attraction, le tien semble avoir été pris comme cible à la place de... enfin, désolé encore une fois!

Un petit rire nerveux secoua Charles, si bien que celui-ci se qualifia lui-même d'imbécile. Il y avait si longtemps qu'il n'avait pas été en contact avec des sorciers qu'il ne savait plus forcément comment s'y prendre. Il faut dire que la balafre lui couvrant toute la partie gauche de son faciès avait plus pour habitude d'éloigner les gens que de lui donner une image socialement acceptable. La pluie ne semblait cesser, donc autant en profiter pour une bonne et franche discussion.

- Oh, eh... commença maladroitement Charles, la pluie semble avoir pris beaucoup d'étudiants par surprise!

Mais quelle idée de discussion pathétique! Charles se détourna un bref instant avant de reprendre:

- Ça fait longtemps que tu étudies ici toi? Moi, je viens juste d'arriver, et je dois dire que je me sens un peu bousculé dans tout cela.

- Je m'appelle Charles Oakvale, étudiant en filière générale. Ravi de te connaître Charlie.

Ainsi donc, ce jeune homme portait le même nom que lui. Et bien c'était tout un adon ! Il n'y avait pas beaucoup de gens qui portaient ce nom chez les sorciers. Ce n'était pas un nom très à la mode, mais que voulez-vous, Molly Weasley avait toujours été un peu excentrique et Arthur adorait tout ce qui était moldu... les noms avec ! Les yeux de Charlie accrochèrent un instant le visage déformé de son homonyme. Quelle blessure atroce ! Mais comprenant parfaitement qu'être dévisagé n'était pas la joie, le jeune Weasley détourna son regard pour le plonger dans les yeux du jeune étudiant. Ceci avait duré un cours instant, tellement cours que le propriétaire de cette blessure ne le remarqua même pas. Mais, elle lui resta gravée dans la mémoire. Elle lui rappelait sa propre blessure. Pas qu'elles étaient semblables physiquement, mais Charlie était resté susceptible après que ses rêves furent volé en éclat par son bras. Et dès qu'il en voyait une, il se rappelait la sienne avec un petit pincement au coeur. Il était tout de même heureux de son nouveau choix de carrière, mais les dragons resteraient éternellement sa grande passion. Le silence qui s'était installé fut coupé par le jeune Oakvale.

Oh oui, le Vif d’Or ! Hum... désolé, je ne visais pas le tien. Je me demandais seulement s'il était possible d'attirer un Vif d'Or en plein vol par le sortilège d'attraction, le tien semble avoir été pris comme cible à la place de... enfin, désolé encore une fois !

Oui, bien sûr, le vif d'or ! Charlie était sur le point de l'oublier ! Il reprit son bien, mais le rangea aussitôt dans son sac... les dernières pensées sur la raison de sa présence ne lui donnait pas vraiment le gout de l'utiliser... Le roux décida de continuer ses entraînements plus tard. Tout de même en entendant les excuses de son compagnon, il eu, un petit rire. Charlie fit un sourire encouragent, avant de prendre la parole.

- Ne tant fait pas, ce n'est pas grave du tout ! Mais je peux toutes fois répondre à ta question ! On ne peut pas attirer un Vif d'Or en vol, pour éviter toute forme de tricherie durant les matches. Mais un vif au « repos » peut très bien être attiré, comme le mien.

- Oh, eh... la pluie semble avoir pris beaucoup d'étudiants par surprise !

Visiblement, Charles avait quelque difficulté à être en contact avec d'autres gens. Pour lui faciliter la tâche, Charlie allait répondre au sujet aussi commode que barbant de la température afin de le rendre plus à l'aise...mais il n'en nu pas le temps, le jeune homme sembla avoir pris le dessus sur lui-même. Après s'être détourné un peu.

- Ça fait longtemps que tu étudies ici toi? Moi, je viens juste d'arriver, et je dois dire que je me sens un peu bousculé dans tout cela.

Charlie avait l'impression d'avoir cent ans ! Parce que oui ça paraissait que le jeune Charles Oakvale était jeune, mais tout de même... À chaque fois que Charlie ce faisait dire que son interlocuteur venait d'arriver à L'UMA, ça lui rappelait, ses trente ans, son deuxième cursus scolaire et surtout la raison de se deuxième cursus scolaire ! Il avait l'impression de ne pas être à sa place. Il avait l'âge de certains profs par merlin ! La plupart des étudiants avait l'âge de Ron, auquel il avait changé les couches ! Franchement c'était désespérant... Lui qui n'avait plus vraiment d'amis, comme allait-il se refaire un réseau social si les seuls élèves qu'il y avait étaient presque des enfants comparer à lui ? Ses yeux se firent tristes en repensant à ses amis laissés en Roumanie avec son rêve. Mais comme le garçon à ses côtés attendait une réponse, Charlie lui en donna une. Avec un sourire un peu triste, il lui répondit :

- Je viens juste de commencer. Cette année est ma première en Médico-soins section Médicomagie. Mais je suis en troisième année. J'ai déjà fait, il y a longtemps, le cursus de la section Magibiologie. Je suis dresseur de Dragons en fait.

On voyait briller dans les yeux de Charlie la tristesse d'un rêve mort et l'espérance d'une vie qui reprend à zéro.

- Enfin bref, je suis un vieux crouton ! Mais je dois te dire que moi aussi je me sens un peu bousculé ! Je n'étais plus habitué à tout ça !

Charlie essayait de mettre un peu de vitalité dans ses propos, la joie de vivre légendaire des Weasley, celle qui dit, rien n'arrive pour rien...même si on ne le comprend pas sur le coup.