[On peut me jeter des cailloux pour la qualité du post...]

Angélina Fowl, tout juste quinze ans, avait reçu deux nouvelles d'importance au petit-déjeuner, ce qui lui avait nettement coupé l'appétit.

Le premier était une lettre de son père, suivi de son habituel colis de friandises en tout genre ainsi que de quelques nouvelles affaires. Tranquillement installée à la table des Poufsouffle, la jeune fille mangeait un toast recouvert de confiture lorsqu'elle manqua de s'étouffer. Sans accorder un regard à ses camarades qui la fixaient d'un œil étonné, elle lâcha la lettre, s'agitant un instant sur sa chaise pour quêter du regard la table des Serpentards.
Car tel était l'objet de la missive de son géniteur : les fiançailles prévues avec la famille Craft venaient d'être définitivement rompues, tandis qu'une autre alliance s'était profilée à l'horizon, visiblement déjà conclue et qui ne réclamait que son consentement - pur détail qui était probablement déjà tenu pour acquis par Andréas Fowl. S'il était profondément attaché au bonheur de sa fille, il demeurait le chef de la famille Fowl, et tenait par-dessus tout à l'honneur de sa lignée. Honneur qui passait bien sur par des mariages entre sorciers de même qualité de sang. Ainsi il avait toujours été entendu qu'il mettrait sa fille avec un jeune homme d'une famille digne de ce nom... par exemple, son cousin éloigné, celui qu'elle n'avait fait qu'entrevoir à la Cérémonie de Répartition.
Angélina l'avait complètement oublié jusqu'à présent ; mais maintenant... "Il serait temps de faire connaissance avec lui", comme écrit par son père.

Quelques minutes à peine après sa décision, elle avait reçu un petit mot de la part dudit Aleksei (Quel nom barbare...) qui lui demandait de se retrouver quelque part dans Poudlard pour parler tranquillement. Ainsi, lui avait du être mis au courant à la dernière minute.
Que répondre ? Elle ne ressentait que du dégoût, actuellement. Même s'il était impensable qu'elle refuse de se fiancer, la méthode était des plus cavalières. Ce n'était pas du tout romantique. Pas du tout comme dans les romans... La seule solution était de le faire patienter un peu. Disons, pendant toute la journée. Désastreuse au demeurant, mais il fallait avouer qu'elle était bien trop accaparée par ses pensées pour s'en préoccuper. Qui pouvait donc être son fiancé ? Serait-il gentil, beau, fort, bon, intelligent, enfin, aussi parfait que le Prince Charmant ? Elle arrivait à peine à se souvenir de son visage, et ce fut en tremblant légèrement d'anxiété qu'elle finit par écrire au septième année de la retrouver au bord du lac - c'était l'endroit rêvé pour un peu d'intimité, loin du regard inquisiteur de ses camarades de classe. Tant qu'elle ne saurait qui il était ... il valait mieux que personne ne la voit pleurer, le cas échéant. Une humiliation de plus, non merci !

Elle avait pris le temps de se changer avant d'aller au rendez-vous, et arrivait un peu en retard, à dessein. Trop de choses tournaient dans la tête de la gamine pour qu'on puisse lui reprocher quoi que ce soit. Elle avait un peu peur de découvrir son futur. C'était bien ce qu'il incarnait, non ? Son avenir, puisqu'elle lui donnerait - théoriquement - toutes ses années de vie adulte. Bien qu'elle n'ait pas l'intention de se soustraire à ce mariage, en peinant son cher papa par la même occasion, il fallait avouer que la donner comme ça à un garçon était une singulière façon de la traiter. Elle n'était pas un objet, pour autant qu'elle le sache ! Être une fille ne suffisait quand même pas à vous faire régresser dans le néant.

Déjà, Angélina voyait une haute silhouette en uniforme se profiler dans le lointain, et elle n'avait pas encore pensé à sa première phrase. Comment demeurer naturel dans une situation aussi embarrassante ? Une seconde, elle songea à Alix, qu'elle avait gratifié d'un baiser, plusieurs semaines auparavant. A ses paroles qui coulait comme du fiel désormais dans son cœur, à la limite de la terreur. Non. Elle ne pouvait parler à cet étranger et lui dire : nous serons liés l'un à l'autre toute notre vie alors que je ne te connaissais pas dix minutes avant ! Cette situation était malsaine. Ou illogique. Ou normale, et dans ce cas-là, elle paniquait juste un tout petit peu.

Plus que trente mètres... vingt... dix... il lui souriait... elle grimaça, puis leva sa main maladroitement pour le saluer. Et resta plantée là, un peu sotte... figée par l'émotion.

Ah, cet Aleksei aurait beaucoup de peine pour la séduire, elle y veillerait. Na.

Le jeune Alekseï n'avait pas pris la peine de regarder quelle était la réaction de sa douce promise lors du petit déjeuner. Il faut bien avouer, pour sa défense, qu'il pensait sa zhena déjà au courant et que cette rencontre n'était qu'une simple formalité. Bon, il s'agissait qu'en même d'une jeune fille, il fallait donc y mettre un peu les formes, mais il n'aurait pas à s'immerger dans les circonvolution du cerveau féminin pour arriver à devenir leur prince charmant ... enfin, c'est se qu'il croyait jusqu'au moment ou il vit son visage, qui fit légèrement flétrir son sourire.


Par la barbe de Merlin, se n'est pas son fiancé qu'elle semble attendre, mais un infâme Oupyr !


Il regretta de ne pas avoir gardé son uniforme complet, s'étant débarrassé de la robe, du gilet et d'avoir desserré sa cravate rayée de vert. Certes, sa chemise d'un blanc uniforme ornée d'un délicat filigrane au col est à poche gauche représentant le symbole de sa maison était d'un très bon goût ... mais cela aurait fait plus sérieux avec le reste de l'uniforme de cette école. Heureusement qu'il n'avait pas omis d'apporter un petit présent.


Se rendant compte qu'il devait, entièrement, repenser sa stratégie, il profita de son salut, claquage de talon et buste penchée, pour baisser la tête au lieu de la garder levée vers la jeune fille, afin de laisser tomber le sourire pour une mine d'intense réflexion. En premier lieu, ne pas la faire fuir ... si il y arrivait, le reste se passerait bien mieux car il n'aurait pas à l'immobiliser pour lui parler, se qui donne une meilleur impression à l'interlocuteur. Il est ainsi plus concentré sur l'écoute que sur le meilleur sortilège pour s'enfuir.


- Ochen priyatno Anguelika, je me prrrrrrésente, Alekseï Mikhaïlovitch Dmitriev.


L'accent d'Alekseï faisait rouler les "r" et apportait un ton un peu dur à cette langue anglaise, ou peut être était-ce dû à son ton un peu solennel ? Allez savoir.


Après sa présentation, le jeune russe se releva et tendit à la jeune sorcière une rose blanche à longue tige, classique certes, mais toujours d'un bon goût, d'après sa mère. Il espérait que cela suffirait et qu'il ne se prendrait pas un "crache-limace" en pleine tête, car après il ne pourrait même pas le lui rendre afin d'apaiser sa colère, se qui le mettrait encore plus en rogne et il se retrouverait obligé de parcourir le château pour mettre la main sur son petit frère pour se passer les nerfs.


Bon, que faire ensuite ? Lui demander si elle compte s'évanouir ? Non, il valait mieux pas. Autant changer de sujet afin de leur donner le temps de se ressaisir. Et oui, tout les deux, pas facile de passer d'un plan à un autre en quelques secondes.


- Kel magnifike endrrrroit vous avez choisis, bolshoe spasibo.


Il alla ensuite se placer à ces côtés et lui présenta son bras, afin qu'elle puisse y glisser le sien et commence une petite promenade de découverte, plus qu'à espérer qu'elle se finisse mieux qu'elle n'avait commencé. Il ne tenait pas à décevoir Otets, cela l'aurait fait reculer dans le classement.

Il aurait peut être dû attendre avant d'en parler tout compte fait ... heureusement qu'elle n'avait pas sa baguette à la main car il se serait retrouvé soumis à un quelconque maléfice avant même d'avoir eu le temps de dire quidditch. Il n'y a pas à dire, Monsieur Fowl ne l'aidait vraiment pas. Ne prévenir sa fille que le matin même, de plus, il était sûr qu'il n'avait pas dû parler beaucoup de sa famille.


Et voilà qu'elle se mettait à lui hurler dessus, se que personne n'apprécie surtout lorsque se n'est pas de votre faute. Enfin au moins elle s'était arrêté vite ... pour lui annoncer un ultimatum qui le fit presque asseoir, mais à la place, il trouva son paquet de clope russe et s'en alluma rapidement une, la main quelque peu tremblante. Elle voulait qu'il lui dise tout, mais elle était bonne pour Ste Mangouste ma parole ! Lui, lui dire tout, mais jamais il ne pourrait, il serait bon pour la prison à vie ... si il ne se faisait pas tué par son Otets avant.


Quelques gouttes de transpiration due autant à la nervosité qu'à la chaleur se mit à couler de son front.


Da, je comprrrends, ça ne doit pas êtrrre facile pourrrr vous Anguie.


Autant en profiter, vu qu'elle lui avait donné son surnom.


Mais comprrrrenez, je ne vous connais pas encorrre, comment êtrrrre sûrrrr que vous n'irrrrez pas ....


Non, il ne pouvait continuer ainsi, elle allait sûrement se vexer, il lui fallait se reprendre, et au plus vite.


Izvinite, je ne sais si vous le savez, mais je seconde Otets dans les affairrrres familiales. Je ne peux en parrrrler en détail.


Quelle chance avait d'ailleurs Otets, sa mère n'ayant jamais eu l'idée de vouloir tout savoir de son mari. Milles balais, mais comment se sortir de se traquenard .... mais oui, il y avait peut être un moyen. Son regard se fit plus perçant alors qu'il fixait sa zehvna, puis un fin sourire vint ourler ces lèvres, puis il inspira une nouvelle bouffée de sa cigarette avant de prendre parole.


D'aborrrrd il faut ke je sache ... Dois-je tout vous dirrrre à mon sujet, absolument tout, ou puis-je garrrrder cerrrrtaines choses pourrrr moi ?


Suivant la réponse, il saurait si il devrait sortir son idée, ou s'il pourrait agir avec elle comme son Otets, lui offrant tout se qu'elle désirs en la tenant loin, très loin de tout tracas autre que sa tenue et l'organisation du prochain dîné.