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 Une charogne infame... {Pv Lacey} [Abandonné]
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MessageSujet: Une charogne infame... {Pv Lacey} [Abandonné]   Une charogne infame... {Pv Lacey} [Abandonné] EmptyMar 11 Mai - 12:42:38

Les premières lignes de chaque paragraphe sont toutes de l'écrivain Baudelaire, qui a donc écrit, ce texte, intitulé "une charogne". J'ai voulu rendre hommage à cet écrivain en écrivant sur ses sublimes vers. Voilà pour l'explication du début de texte.

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Rappelez vous l’objet que nous vîmes, mon âme. Ce beau matin d’été si doux. Au détour d’un sentier, une charogne infâme, seul sur un lit bordé de cailloux. Sa tête reposait sur la berge du lac, inerte comme un arbre mort, alors que ses cheveux se mêlant à l’eau putride, vacillait comme un amas déraciné de roseaux. Sur ses membres froids et sans vie, venait frapper des vaguelettes, amené par le lac agité. Ses vêtements déchirés dévoilaient un corps mutilé aux plaies rougeoyantes. De longues coulées sanguines s’en échappaient, cheminant le long de sa peau blême. Sa poitrine en repos, sans agitation de sa part, ni soubresaut, faisait même planer le doute sur son sort…

Ses jambes flottantes, écartés dans l’eau, comme une femme lubrique, brûlante et suant les poisons, ouvrait d'une façon nonchalante et cynique, son ventre plein d'exhalaisons. Ses tourments s’étaient dessinés sur son visage en une contorsion étrange, déformant ses lèvres, alors que ses muscles raidit par la souffrance demeuraient impassibles. De même pour ses mains inertes, et ses battements de cœur semblable a des coups étouffés sur une porte massive. Que personne ne pouvait entendre…

Le soleil rayonnait sur cette pourriture, comme afin de la cuire à point et de rendre au centuple à la grande nature, tout ce qu'ensemble elle avait joint. Son corps brûlait lentement, alors que l’astre d’or le léchait de ses flammes. Lui le corps délaissé, sous les flammes perverses. Et alors qu’un souffle de sa part, exhibait ses lèvres entrouvertes au ciel bleuté, même si c’était un signe d’espoir, l’eau continuait de porter jusqu'à l’autre rive, le liquide rouge de ses veines. Désespoir pour celui qui restait à terre, alors que le soleil l’éclairait jusqu’à l’assécher.

Et le ciel regardait sa carcasse superbe, comme une fleur s'épanouir, la puanteur était si forte, que sur l'herbe
il eut pu s’évanouir. Mais son odorat l’avait délaissé, de même que le toucher. Si bien qu’il ne parvenait pas à sentir ce qu’il y avait en dessous de lui. Et lorsque son œil s’ouvrit, se fut pour n’apercevoir qu’un champ de fleur, grise… Puis blanche et jaune. Les couleurs revenaient, et en l’air le grand arbre qui trônait devant son corps, retrouvait son feuillage sinople alors que la brise donnait à ses feuilles un équilibre instable. Le vent tannait ses joues par un air semblant glacé, alors qu’il retrouvait le contrôle de ses doigts, sa paume, ses bras.

Et ce monde rendait une étrange musique, comme l'eau courante et le vent, ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique, agite et tourne dans son van. Et la lumière reprenait son cours, alors que peu de temps auparavant, tout n’était que pénombre dans ses yeux à demi éclos. Et maintenant ses cheveux toujours dans l’eau, il observait tout ce qu’il se passait autour de lui, sans pour autant reconnaître l’endroit où il se trouvait. Et alors qu’une mouche noire et sale, se posait sur son visage, faisant frémir son corps, il se démenait pour chasser l’animal, et le faire s’enfuir… Il se leva lentement, se tenant les côtes, pressant par mégarde l’endroit d’où le sang s’échappait encore. Mais la blessure était propre, et il se tenait debout. Comment une statue de cire que le soleil n’avait pas encore fait fondre.

Derrière les rochers une chienne inquiète, le regardait d'un oeil fâché, épiant le moment de reprendre au squelette, le morceau qu'elle avait lâché. Mais c’était sans compter sur l’instinct de survie improbable de cet homme blessé, qui se redressait et regardait cette chienne, pour le moins affamé… Car lui vivant, il ne se laisserait pas faire. De sa main droite, sa baguette il allait chercher, mais sans succès. Elle reniflait et cherchait un possible allié pour sa proie. Mais il était seul et bien fatigué… Elle bavait et montrait les crocs, mais elle ne daignait pas sortir de ces arbres qui la cachait. Alors que pour lui, la douleur revenait… lancinante, comme si des crocs invisibles lui mordaient la chair et les poignets. Sans défense et sans effets, la peur sur le visage, il semblait condamné…

Alors, ô ma beauté! Dites à la vermine qui vous mangera de baisers, que j'ai gardé la forme et l'essence divine de mes amours décomposés! Et il se mit à hurler, malgré la gorge qui le tiraillait, malgré son ventre qu’il tenait d’une main. Et le chien enragé, se mit à fuir, sans essayer la moindre attaque. Il tomba à genoux, et observa les alentours… Une cabane en bois, semblable à une vieille ruine était en flamme. Des livres sur le sol, qui pourrissaient en particule de cendres venaient se mêler à la fumée du paysage. Sa mémoire ne voulait plus revenir, sa baguette disparut, et les bruits de pas au loin, c’était tout un empire… Destiné à son corps perdu.
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