Retour aux sources [Terminé]

Le parc du château était parsemé d'élèves, et de quelques rares professeurs, venus profiter d'un dimanche après-midi de fin de mars ensoleillé. Certains travaillaient dans l'herbe, au coin d'un arbre ou sur un banc, luttant parfois contre le vent pour conserver leurs parchemins, d'autres somnolaient ou profitaient de la compagnie de leurs amis. Les derniers flânaient, au bord du lac, le long des sentiers de terre ou dans l'herbe épaisse des lieux.

Pour leur part, un couple marchait, main dans la main, à l'ombre d'un épais feuillage. Personne ne semblait vouloir s'approcher de cette forêt, car un genre de no man's land persistait. La raison la plus simple était que de se promener dans ce bois était formellement interdit, à cause de tous les dangers qu'il abritait.

Mais comme d'un commun accord, les deux enfants avaient marché jusque là, inconsciemment. Le gamin observait avec sérénité et bienveillance la demoiselle, visiblement un peu plus jeune. Évidence était qu'il n'y avait dans son regard pas seulement que de la bienveillance, d'ailleurs.

Cela ne faisait pas encore un jour, et les souvenirs de la veille semblaient oniriques pour le Gryffondor, qui avait, comme par déclic, changé de comportement. Il n'avait pas dormi la nuit dernière. Il n'avait pas réussit, tout simplement, ne tenant pas en place. Aussi s'était-il installé dans le canapé de la salle commune, à regarder le feu, saluant et discutant avec un bonheur non caché avec les Elfes de maison venus remettre un peu d'ordre en ce lieu familial et fort animé dans la journée, tout en les aidant, pour leur plus grand étonnement.

Le troisième année rouge et or était ensuite sortit en douce pour une excursion nocturne, comme au temps de son arrivée à Poudlard, croisant sans s'en rendre compte un Rusard stupéfait, ne sachant que répondre à un "Je vais à l'infirmerie, Argus." dit par pur réflexe, avec une jovialité et une familiarité inattendues. En fin de compte, le garçon était monté en haut de la tour d'astronomie, à contempler des heures durant la tour de la maison du Savoir, perdu dans des pensées optimistes. La promenade s'étant terminée dans le parc, au pied de la tombe blanche de l'ancien directeur, avec qui il eut une conversation des plus passionnantes.

Pas fatigué pour autant, après un lever de soleil apprécié à sa juste valeur, Rupert termina à la grande salle, où il fut le premier à profiter d'un bon petit déjeuner, saluant toute personne passant à portée avec entrain, peut-important l'âge ou la maison. Il sourit même au passage de Mrs McGonagall, envers qui il portait une profonde rancune encore la veille, et ce depuis l'an dernier.

Les souvenirs de la demande pour le bal faite en fin d'automne à la fille marchant à ses côtés, de leur rencontre hasardeuse dans cette même forêt et de la fête remontaient à sa tête, se mêlant à ce qui s'était passé la veille, dans la salle des trophées ...

"Tu te rappelles ? Avant Noël. Dans le couloir, et ici aussi ..."

Rupert avait le regard suave, tout autant que la voix, alors qu'il s'était arrêté de marcher, et qu'il faisait maintenant face à Akiko.

C'était tout nouveau pour Akiko, cette situation, mais ce renouveau était comme une hirondelle annonçant l'arrivée d'un Printemps fort attendu après un long et rude hiver. Elle n'avait pas pu dormir non plus la veille, encore surprise par tous ces évènements, mais tous ceux de sa maison s'étaient étonné de la voir aussi radieuse et avec un sourire aussi franc et épanoui aux lèvres. Elle s'était isolée dans son lit juste après, avec pour seule compagnie un Salem fort étonné, et elle lui avait parlé inlassablement de toutes ces choses nouvelles que jeune enfant elle venait tout juste de découvrir. Elle avait essayé d'écrire aussi, mais tant elle était heureuse elle n'avait plus d'inspiration pour écrire des choses tristes.

"L'un des plus beaux jours de ma courte vie ! Mon rayon de soleil après la pluie !"

Avant, elle était seule et triste, maintenant elle ne l'était plus et heureuse, se promenant main dans la main avec Rupert, longeant les bois prohibés environnant Poudlard, elle fut tirée de sa rêverie par la remarque de la voix suave et l'arrêt de son am... amoureux désormais :

"Tu te rappelles ? Avant Noël. Dans le couloir, et ici aussi ..."

Elle suivit du regard le lieu avec un léger sourire, bien que resserrant instinctivement le foulard bleu et bronze autour de son cou, celui qui masquait les marques d'étranglement infligées par sa mère, et répondit d'un ton rêveur et heureux :

- "Oui je m'en souviens ! Tu es venu m'aider au moment où j'en avais le plus besoin sans vouloir le reconnaitre ! Et là aussi que nous avons rencontré aussi ce... Sombral je crois..."

Elle resplendissait, à moins que l'amour n'étoffasse ce que ses yeux voyait réellement, et à vrai dire, ce n'était pas son problème. Il la voyait, et c'était le principal. Maintenant, il pouvait comprendre le comportement de sa sœur ainée, quand elle parlait de son ex petit ami, Christoffer, et qu'ils restaient isolés dans sa chambre des heures durant tous les jours.

Mais contrairement à eux, il ne voulait pas priver Akiko de sa vie, de ses ami(e)s, de sa liberté. Il savait par trop bien que d'enfermer un oiseau dans une cage était la voie la plus cruelle pour le tuer, à petit feu. Certes, il l'aimait, plus que tout ce qu'il avait plus chérir en ce monde, et dernièrement, toutes ses pensées ou presque étaient tournées vers elle, mais ce n'était une raison.

La Serdaigle semblait nettement moins réservée, moins triste aussi, mais même dans son bonheur, il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond, et cela peinait le blondin. Ce foulard autour de son cou lui allait bien, mais quelque chose dans la manière dont elle le resserrait de temps à autre le frappait.

Il y a des années, un de ses amis moldus avait un grand frère qui avait eu la même manière de s'arnacher un bracelet de cuir autour du poignet, et en fin compte il apprit qu'il avait tenté de mettre fin à ses jours en se coupant les veines. Rien qu'à l'idée qu'une cicatrice court sur son cou lui retournait l'estomac, mais il n'en montrait rien, du moins de son point de vue.

En fin de compte, le bonheur, le plus grand possible et le plus durable, demandait à ce que les malheurs soient partagés. Porter un fardeau tout seul était affligeant. C'était la raison pour laquelle il lui avait conseillé de s'ouvrir à ses amis, et il pensait aussi avoir droit de porter ses problèmes avec elle. Et bien que cela l'effraie, il devrait lui livrer les siens ...

"Oui je m'en souviens ! Tu es venu m'aider à au moment où j'en avais le plus besoin sans vouloir le reconnaitre ! Et là aussi que nous avons rencontré aussi ce... Sombral je crois..."

La discussion, à peine entamée semblait bien partie afin que cela se fasse. Ce n'était pas quelque chose de très agréable, mais il sentait que ça devait se faire. Y compris pour que les stigmates, les blessures qu'ils portaient se résorbent, et qu'ils s'épanouissent, comme des bourgeons au soleil. Il répondit à son ange avec une voix tendre et protectrice, bien que moins joyeuse.

"Oui, le Sombral ... Tu dois savoir ce que ça veut dire, maintenant, si tu connais son nom. Les gens normaux ne les voient pas ... il n'y a que ceux qui voient la Mort ... celle des autres, ou la leur."

Le regard compatissant, il se rapprocha de celle pour qui son cœur battait, caressant du pouce sa main, qu'il tenait toujours.

"La dame, du cours de Défense ... qu'est-ce qui s'est passé ?"

En parlant de cela, il revoyait cette femme, l'air dément dans ses yeux, tous ces bandages rougis, et la blouse de patient de l'hôpital magique de Londres, où il avait eu l'occasion d'aller visiter un camarade. Mais suite à ce flash, c'était l'homme au cheveux long, celui qui hantait ses cauchemars, qui apparaissait. Se concentrant sur Akiko, il chassa de son esprit l'ectoplasme. Il devait l'écouter, elle. Pas rester coincé sur son propre drame.

"Oui, le Sombral ... Tu dois savoir ce que ça veut dire, maintenant, si tu connais son nom. Les gens normaux ne les voient pas ... il n'y a que ceux qui voient la Mort ... celle des autres, ou la leur."

Akiko se figea à ce moment, et détourna un moment les yeux, indécise, ne sachant que faire, perdue, ses yeux gris comme hantés par un souvenir fort douloureux, mais encore maitrisé, alors qu'elle reprit doucement, d'une voix basse et encore paisible en apparence, bien que le masque commençait à se fissurer :

- "Je... j'en ai entendu parler dans le livre que tu m'as offert... ils m'intriguaient beaucoup, tu sais. C'est comme si... s'ils compatissaient à nos propres tourments. Comme des anges déchus que l'on ne voit que dans le noir. Mais je m'en doutais... depuis ce jour-là... qu'en dépit de mes efforts, tu... tu avais commencé à le remarquer. Mais je ne pense pas continuer à fuir encore bien longtemps, tu sais..."

Redoutant la suite, elle prit sur elle pour ne pas retomber en crise nerveuse et ne montra rien de sa tourmente interne à celui qu'elle aimait, pour être forte, alors qu'il continuait, se rapprochant d'elle, comme un ange l'invitant à reprendre les sentiers de la lumière et à ne pas s'égarer davantage dans la brume de la souffrance solitaire et des ombres d'un récent passé, sa présence la rassurait un peu autant qu'elle la poussait à quitter son cocon protecteur de déni de sa douleur :

"La dame, du cours de Défense ... qu'est-ce qui s'est passé ?"

Akiko resta muette un moment, gênée. Elle redoutait ce cours sur les épouvantards, depuis qu'elle avait lu leur description dans le livre de cours de Défense Contre les Forces du Mal. Akiko avait craint cette pratique en classe entière, car elle SAVAIT ce qui apparaitrait sous ses yeux. Les yeux argentés commencèrent à paniquer, alors qu'elle tremblait légèrement, se retenant à grand peine de frôler son cou. Si Rupert ne la tenait pas par la main, elle aurait probablement perdu le contrôle et les pédales, perdu la maitrise de sa propre magie bouillonante en elle, bien que son aura était visiblement enragée par la peur d'un souvenir passé. Elle la revoyait depuis ce cours : les cheveux bruns légèrement bouclés et longs, le même visage qu'elle, les yeux fous, l'uniforme de Sainte Mangouste, les bandages...

"Arrête Rupert, je ne suis pas encore prête... mais je ne peux pas fuir non plus... j'ai peur... peur d'elle... peur de lui, de ce sale type, de ces fous... peur d'eux..."

Elle refermait sa prise sur la main de Rupert comme une noyée s'accrocherait désespérement à une bouée de sauvetage : elle avait besoin d'aide sans vouloir l'admettre. Elle avait peur... elle revoyait cette après-midi... la petite chambre d'hôpital... la sonette... le lit de sa mère... les tables de chevet... la chaise... les fleurs et les chocolats qu'elle tenait... la fenêtre...

"Je vais ouvrir la fenêtre, maman ! Heu... maman ? Qu'est-ce qui se passe ? Maman ?"

- "Maman..."

Ce mot universel lui avait échappé en français alors qu'elle revoyait le souvenir et paniquait... appeurée... folle peut-être... terrifiée... douleur... l'ombre menaçante qui s'approche d'elle, sort du lit, les yeux fous... les yeux fous... elle tétanisée... la chaise saisie et jetée sur elle... sonnée... l'ombre grandissante... paralysée, tétanisée... puis ces mains.... fines, puissantes et cruelles... elle renversée au sol avant de pouvoir toucher la fenêtre...

"Maman arrête, tu me fais peur ! Arrête s'il te plait ! C'est moi, Akiko ! ARRETE !!!... Argh.. a..."

- "Ils... lui ont fait du mal à elle... elle... à cause de lui et d'eux... m'a fait du mal... à l'hôpital... beaucoup de mal... cela a fait si mal ! J'ai jamais eu aussi peur et aussi mal ! Aide-moi... s'il te plait, aide-moi, Rupert !"

Au sol, yeux révulsés, peur, peur, panique... la sensation d'étouffement... l'incompréhension... stupéfaction... sans réaction... l'étau des mains maternelles meurtrières... non rassurantes... yeux fous... manque d'oxygène... sentiment d'agonie... longue... perte de connaissance... un sortilège... une voix inconnue... du mouvement... noir... néant.... glacial... solitude... douleur intense...

Elle tenait à peine debout en revivant ce souvenir, avant de se forcer au calme, bien qu'ébranlée de l'intérieur, et murmura doucement d'une voix triste et inquiète :

- "J'ai failli mourir ce jour-là... d'étranglement... à l'hôpital sainte mangouste... une simple visite... ma propre mère... folle... après une attaque des mangemorts inexpliquée... je suis sure de savoir par qui elle a été commanditée... presque sure... j'ai honte... de ma propre impuissance... tu dois me prendre pour une folle, hein ? Maintenant tu sais... et j'en garderais les marques... morales et physiques à vie... j'ai peur..."

Rupert savait qu'il prenait un sentier dangereux à forcer Akiko à dévoiler ses monstres. Il savait tout le mal qu'il pouvait faire à la jeune fille s'il la laissait seule face à son mal, après l'avoir lui-même invoqué. Et elle ne méritait pas que cela lui arrive. Il se battrai à ses côtés pour qu'elle survive à ça, et s'en trouve grandit. Qu'elle vive sans avoir à craindre son passé, quel qu'il soit. Il espérait juste être à la hauteur ...

"Maman."

*What means this word ? Maman ... maman ... mam ... Mum ? Her mother ?*

"Ils... lui ont fait du mal à elle... elle... à cause de lui et d'eux... m'a fait du mal... à l'hôpital... beaucoup de mal... cela a fait si mal ! J'ai jamais eu aussi peur et aussi mal ! Aide-moi... s'il te plait, aide-moi, Rupert !"

Akiko semblait prête à s'effondrer à tout moment, et il était temps qu'il agisse, alors qu'elle implorait son aide. Ne voulant pas la forcer à rester debout, au vu des efforts qu'elle faisait pour ne pas tomber, il l'entraina avec douceur sur le côté. S'appuyant dos à un vieil hêtre, et la serrant avec précaution, étant derrière elle, il se laissa glisser contre l'écorce lisse du végétal, afin qu'ils finissent tout deux au pied de l'arbre, la protégeant de ses bras, sa joue posée sur le sommet de la chevelure de la jeune fille. Il devait devenir une chaude fourrure la préservant du vent mordant de l'hiver.

"J'ai failli mourir ce jour-là... d'étranglement... à l'hôpital sainte mangouste... une simple visite... ma propre mère... folle... après une attaque des mangemorts inexpliquée... je suis sure de savoir par qui elle a été commanditée... presque sure... j'ai honte... de ma propre impuissance... tu dois me prendre pour une folle, hein ? Maintenant tu sais... et j'en garderais les marques... morales et physiques à vie... j'ai peur...
-Non Akiko, tu n'es pas folle, et tu ne dois en rien avoir honte. Tu n'y es pour rien. C'est toi, la victime, et ta mère. Pas ces mages noirs. Toi."

Sa voix avait été douce, mais aussi résolue, ferme. Elle ne devait en aucun cas douter de ce qu'il lui disait. A ses yeux, la culpabilité qu'elle avait développé était son pire ennemi, du moins le premier à éliminer en vue d'un rétablissement rapide.

Alors qu'il la couvait, il sentait une puissante énergie venant de la petite Serdaigle l'irradier, comme s'il enlaçait une boule de feu, qui, à défaut de consumer sa chair, la pénétrait, propageant une douleur sourde. L'Écossais passa outre ; fermant les yeux, et serrant les dents, il fit comme si de rien n'était. Il ne fallait pas qu'il la laisse dans sa souffrance ...

Je suis là maintenant. Il ne peux rien t'arriver."

Le ton avait perdu un peu de son impact, mais pas de sa douceur. En partie la douleur, mais aussi car il se disait que dit trop durement, cela n'aurait aucun sens. Glissant sa tête vers le bas, il rapprocha son nez du cou d'Akiko, sans tenter de rentrer en contact avec.

"I won't let yu suffer anymore ..."

La solitude avait été jusque là son seul nid, avec des plumes glacées qui lui lacéraient le coeur et le corps. Mais maintenant... elle fut assez surprise mais se laissa faire passivement quand Rupert se laissa glisser contre un arbre et l'enlacait d'un air rassurant et protecteur qu'elle n'avait jamais connu auparavant, pas même dans son enfance de la chaleur d'un père. Mais elle s'y sentait curieusement bien, et les tremblements se réduisaient petit à petit, alors qu'elle refusait de pleurer par dignité. Sa tête posée contre la poitrine du griffon, elle essaya d'inspirer et d'expirer calmement pour reprendre la main de ses nerfs et de sa tristesse :

"Il fallait bien que l'abscès crève un jour... que quelqu'un le fasse creuver... et je suis soulagée que cela soit avec toi, Rupert... bien que je n'aime pas me sentir faible face à des choses que je ne peux pas résoudre seule..."

- "Non Akiko, tu n'es pas folle, et tu ne dois en rien avoir honte. Tu n'y es pour rien. C'est toi, la victime, et ta mère. Pas ces mages noirs. Toi."

Ces mots... l'énergie grandissante en elle, presque sur le point d'éclater, se figea alors et commenca à reculer, à s'adoucir, à perdre de sa sauvagerie et de sa violence. Elle aimerait tant des fois savoir toujours préserver son self control, comme elle l'avait si bien fait face ai professeur Mac Carter ou quand elle avait aidé James à se tirer d'un mauvais pas dans les couloirs pourchassés par un Rusard furieux dqns les environs de Décembre.

- "Je suis là maintenant. Il ne peux rien t'arriver."

Vrai ? Pour vrai ? Elle aimait vouloir le croire, lui faire confiance. Elle resta lovée contre celui qu'elle aimait, cela l'apaisait étrangement, comme un arôme apaisant totalement cette nervosité interne. Rupert... Akiko osa enfin ouvrir ses yeux d'argent, complètement perdus mais aussi reconnaissants. La présence du griffon apaisait sa douleur interne, dégageant une espèce de chaleur très douce qui la réconfortait. Elle murmura doucement :

- "Je n'ai rien pu faire ce jour-là... et je ne peux toujours pas la revoir... je ne sais même pas si j'en ai envie après cela... c'est égoiste de ma part... mais je ne la reverrais jamais comme avant. Pas après cela..."

Porter ce foulard la rassurait, comme une barrière pour s'empêcher de se souvenir de son impuissance, elle murmura doucement à nouveau :

- "Plus jamais je ne serais faible comme cela... non, je serais forte. Pour les souvenirs que j'ai d'elle. Pour l'école et ma maison. Et pour toi aussi..."

Et elle était convaincue qu'avec l'aide de Rupert, elle y arriverait, à dépasser ce stade du traumatisme pour se diriger vers une guérison partielle avec le temps. Elle l'écouta tout en gardant ses yeux d'argent ouverts :

- "I won't let yu suffer anymore ..."

Elle sourit légèrement après le passage de cette tempête qu'était son tourment interne, avant de répondre d'une voix basse, douce et paisible :

- "I will overcome this suffer for you... with you... and my few friends... i will be stronger enought !"

Mc Carter le lui avait bien dit : seule, elle n'arriverait pas à dépasser ce problème et à faire son deuil de son heureux passé. Entourée de son amour et de ses amis, elle y parviendrait au fur et à mesure, avec sa volonté...

La force aussi inquiétante que dévorante qui émanait d'Akiko s'était progressivement atténuée, et le couple pu se détendre pleinement, au pied de l'immense feuillu. En plus de la soulager, cette intimité, cette proximité charnelle entre eux rassurait le môme protecteur, lui aussi. Il n'y avait qu'avec sa sœur qu'il avait eu tel privilège, et avoir quelqu'un sur qui veiller et en qui il pouvait faire aveuglément confiance était d'une félicité inégalable.

"Je n'ai rien pu faire ce jour-là... et je ne peux toujours pas la revoir... je ne sais même pas si j'en ai envie après cela... c'est égoïste de ma part... mais je ne la reverrais jamais comme avant. Pas après cela..."

Serrant un peu plus contre lui la fillette, pensif, Rupert essayait un tant soit peu de se mettre à sa place. Il ne le pouvait pas, mais à savoir si c'était une chance ou un désavantage ... Sa famille, la veille encore, était l'une des seules choses qu'il avait encore vraiment, et il était indisposé rien qu'en pensant que ses parents, sa sœur ou bien son grand-père puissent un jour lui faire du mal. Mais au fond de lui, il pensait cela si improbable, que de se projeter à la place d'Akiko ...

Qu'est-ce qu'il pouvait bien dire, sinon de donner de faux espoirs à sa bien aimée, ou de déballer des absurdités ? Pour une première fois, le gamin se trouvait en panne sèche, et il ne pu la réconforter que de sa présence.

"Plus jamais je ne serais faible comme cela... non, je serais forte. Pour les souvenirs que j'ai d'elle. Pour l'école et ma maison. Et pour toi aussi..."

Rupert souhaitait plus que tout qu'Akiko surmonte ses démons, et vive enfin, mais l'inquiétude le prenait quand il l'entendait ainsi parler. Il craignait qu'elle ne s'endurcisse, à défaut de se relever. Elle semblait s'en vouloir, de ne pas pouvoir porter tout ce poids sur ses épaules, et se rapprochait du masque de sérénité qu'elle portait, malgré ses souffrances

Ce masque le répugnait, à mesure qu'il écorchait l'âme de la petite brune, et il n'avait qu'une envie : qu'il vole en éclat à jamais. Il voulait voir Akiko sourire spontanément, rire naturellement, mais aussi pouvoir avoir droit à ses larmes, quand elle n'irait pas bien. Sinon, comment savoir ... comment protéger son amour, si elle restait impassible, indifférente en apparence, à ses malheurs.

"I won't let yu suffer anymore ...
-I will overcome this suffer for you... with you... and my few friends... i will be stronger enough !"

Gardant une bonne minute le silence, le garçon finit par embrasser la première année, posant l'une de ses mains sur sa joue, délicatement . La veille, malgré ce qu'il s'était passé, il n'avait pas osé le faire, bien que l'envie ne lui avait nullement manquée. Mais après une nuit sous la plénitude de cette passion pure, ayant eu le temps d'y penser, il en avait finalement réunit assez de courage pour se lancer.

Le cœur prêt à exploser, le blondinet avait fermé les yeux, tout en glissant ses doigts jusqu'à la nuque d'Akiko, le pouce s'arrêtant sur sa pommette. L'étreinte de ce tendre baiser n'était pour autant pas inflexible, laissant une issue de secours à la française, si jamais elle ne se sentait pas prête à cela. Ils étaient encore jeunes, et avaient tout leur temps.

Mais à vrai dire, il espérât que la fille oublie ses idées noires, et que le masque n'y résiste pas. Savourant ce moment, le Gryffondor accueillit de l'oreille un claquement de sabot. Peut-être le Sombral était-il venu à leur rencontre, aujourd'hui ...

Akiko ne pouvait renier en un jour des dizaines d'années de l'éducation ferme qu'elle avait reçu de sa mère et que son père si détesté continuerait probablement de lui enseigner. Il lui faudrait du temps, de la patience, de la douceur, et un peu de cette volonté qu'elle récupérait peu à peu. De cette joie de vivre qui frappait doucement à sa porte mais qu'elle hésitait encore à faire entrer chez elle en lui ouvrant la porte. Mais elle se fit une promesse en silence, celle d'essayer de changer pour faire plaisir à Rupert, et profiter tout simplement du moment présent lui apparaissait comme la meilleure des solutions d'actualité.

"Pardon, Rupert... j'essaye vraiment de le briser ce masque, mais une habitude est vraiment dure à perdre..."

Ses pensées furent interrompues quand ledit griffondor l'embrassa délicatement sur la joue, elle ne s'y attendait pas mais la sensation de bien-être et d'apaisement qui vinrent ensuite la détendirent totalement, elle se laissa donc faire avec un léger sourire. Arh, elle n'était pas encore habituée à tant d'attentions, mais qu'est ce que c'était agréable ! Heureusement, Rupert était un peu moins timide qu'elle pour ces choses là...

Et là elle se retrouva à une croisée des chemins quand Rupert prit légèrement sa nuque, ferma les yeux et s'apprêtait à l'embrasser... comme des amoureux s'embrassent vraiment. Il n'y avait qu'un pas à franchir pour la jeune demoiselle des aiglons. Elle se tendait légèrement, un petit peu nerveuse quand même, mais finit par fermer les yeux à son tour, prête à se laisser embrasser... s'il n'y avait pas eu un bruit étranger qui gagna ses oreilles. Légèrement inquiète par ce bruit, elle se redressa sans trop bousculer Rupert, main posée sur sa baguette, avant de tourner son regard d'argent vers les buissons, demandant doucement :

- "Tu penses que c'est lui, Rupert ?"

Elle préférait en être sûre avant de pouvoir répondre de manière calme et détendue à l'amour que lui offrait le troisième année de griffondor...

Ils allaient le faire ... pour de vrai. Le cœur du garçon s'emballait, alors que leurs lèvres se rapprochèrent, et ... elle se ravisa quand elle entendit elle aussi le bruit, signe qu'ils n'étaient plus seul. Encore un peu chamboulé, Rupert se leva, aidant la Serdaigle à faire de même. Ce n'était pas parce qu'un bruit lui faisait penser à quelque chose que c'était celle-là même qui se trouvait à proximité.

*Sabots ... Sombral, Centaure, ... ou quoi ? Qu'est-ce qui vit dans cette forêt, déjà ?*

Il n'eut pas à se poser la question bien longtemps qu'il eut une désagréable sensation, comme si quelque chose clochait. Redressant la tête, il attrapa vivement la main de la jeune fille avant de la tirer en arrière avec énergie. Un instant après, là où ils se trouvaient atterrit une énorme araignée, de plus de deux pieds d'envergure, alors que le bruit inquiétant de craquements chitineux se fit de plus en plus fort. Il y avait au moins une dizaine de ces sales bêtes qui les chargeaient.

La première à avoir fait son apparition était prête à bondir, et le Gryffondor ne lui en laissa pas le temps, pointant sa longue baguette droit entre ses innombrables yeux, après un mouvement circulaire précis et rapide.

"Conjuctiva !"

L'intention très nette de mettre hors d'état de nuire la créature suffit à décupler le sort, et l'arachnide se mit à pousser des hurlements suraiguës de douleur, alors qu'elle se recroquevillait sur elle même. Ce sort assez simple était venu à l'esprit du troisième année instinctivement. Son effet notoire était de brûler les yeux de sa victime. Alors plus elle en avait, plus cela devrait la faire souffrir, selon lui. En tout cas, ça en avait l'air.

Ne restant pas planté sur place, le garçon, le regard foudroyant envers leurs agresseurs, entraina derrière lui la demoiselle, avant qu'ils ne soient encerclés, éjectant l'une de ces bêtes tentant de leur barrer la route, d'un Expelliarmus bien envoyé. Mais à l'évidence, ces créatures étaient solides, et gagnaient du terrain sur leurs proies.

Rupert le voyait bien, et décidé, il lâcha la main de celle qu'il aimait, faisant volte-face.

"Reducto !"

Visant la masse grouillante, il réussit à atteindre une des tarentules, qui disparut sur le champs, du moins en apparence. Le gamin ne laissa pas le temps à la gamine de réfléchir, et sans se retourner, il s'adressa à elle sur un ton péremptoire, bien que peu agressif.

"Cours ! Va au château !"

Sentant, ou anticipant, l'hésitation de la première année, il répliqua.

"Elles sont trop rapides pour nous, mais si je les retiens ... Incendio ! ... tu auras le temps de prévenir un professeur ! Immobulus ! Va !"

Elle en était sûre que quelque chose clochait, son instinct le lui avait soufflé dans l'oreille. C'est alors qu'elle sentit Rupert la pousser sèchement en arrière et qu'une énorme araignée occupait la place qu'ils occupaient quelques secondes auparavant... elle n'en avait jamais vu d'aussi grosses ! Tétanisée sur la surprise, n'arrivant pas à en croire les yeux, la jeune première année fut bien heureuse que Rupert ait plus de réflexes qu'elle et ne lança un sortilège pour les défendre :

- "Conjuctiva !"

"Une... une... une araignée géante ! Non, DES araignées géantes ! C'est quoi ces monstres ???"

Les yeux argentés analysaient rapidement le nombre de ses monstruosités à une dizaine, petite dizaine mais c'était déjà bien trop aux yeux de la jeune première année, car à son niveau elle ne connaissait pas encore beaucoup de sorts offensifs et défensifs. Que pouvait-elle faire pour ne pas être une simple présence inutile que l'on protège à cause de son manque d'armes magiques efficaces ? Akiko maudissait son inexpérience sur le moment, alors que Rupert la repoussait derrière lui une fois de plus tout en lançant un nouveau sort :

- "Reducto !"

Zut enfin, elle devait faire quelque chose quand même ! C'est alors qu'elle vit une des araignées géantes bondir dans l'angle mort de celui qu'elle aimait, et par réflexe, sa baguette de bois d'olivier et au crin de licorne se tendit vers elle alors qu'elle lanca d'une voix sèche et assurée l'un des rares sorts qu'elle connaisse à ce stade de son instruction :

- "Wingardium Leviosa !"

Les traits concentrés par l'intense effort, la petite Serdaigle, armée de l'un des sortilèges qu'elle maitrisait le mieux, maintint en l'air de quelques maitres l'agressive bestiole, avant de la propulser d'un geste de la baguette vers un arbre proche, histoire de l'assomer. Mais la bestiole n'en semblait que plus agacée, bien que légèrement sonnée et blessée. Alors qu'Akiko elle subissait le contre-coup du coût magique du sortilège utilisé, alors que Rupert lui lançait sur un ton étrangement agressif :

- "Cours ! Va au château !"

Akiko resta interdite, un air contradictoire, têtu sur son visage d'ange, resserrant sa baguette magique alors qu'elle détournait l'attention d'une autre araignée avec un "avis" bien placé de sa nuée d'oiseaux multicolores, sa voix douce mais nerveuse retentissant entre les éclats de sortilèges rouges et bleus :

- "Mais, Rupert, je ne peux pas te..."

- "Elles sont trop rapides pour nous, mais si je les retiens ... Incendio ! ... tu auras le temps de prévenir un professeur ! Immobulus ! Va !"

Elle resta plantée là un bon moment, ne sachant quoi faire, avant de se décider à contrecoeur de s'éloigner en courrant le plus vite possible de ses petites jambes, ne connaissant pas encore le sort d'attraction pour faire appel à son balai, mais très rapidement elle sentit quelque chose la plaquer violamment à terre un peu plus loin, des quelques mètres qu'elle avait réussi à parcourir. Etonnée et angoissée, elle vit qu'une sorte de toile d'araignée gluante et suintante bloquait ses pieds au sol, la monstruosité à quelque pas seulement d'elle. Son masque de calme était presque ébranlé par la peur la plus totale.

"Réfléchis Akiko... réfléchis.... réfléchis et décide toi rapidement, question de vie ou de mort... décide toi bon sang !"

Puis elle prit son courage à deux mains alors que la bestiole approchait, s'écriant de toutes ses forces :

- "Locomotor Mortis !!!"

L'araignée monstrueuse tomba alors à terre, impuissante, mais du coin de l'oeil Akiko en vit deux autres approcher au loin, invisibles pour Rupert. La petite fille avait peur, mais s'efforcait de faire le vide dans sa tête. Se concentrer... se concentrer... se décidant d'un seul coup, elle pointa la toile la dérangeant tout en glissant :

- "Flammes bleues..."

L'adrénaline évitait l'échec des sorts simples, mais le temps qu'elle dirige les petites flammes bleues sur la toile la dérangeant, une des araignées géantes fonçait déjà vers elle. Horrifiée, elle resta tétanisée un moment avant qu'une ombre ne s'interpose entre le danger et elle, avec une sorte de henissement strident, se cabrant et faisant reculer l'araignée gigantesque. Akiko leva donc les yeux et décourvrit le Sombral de la dernière fois. Soulagée, elle se redressa et flatta la créature à l'encolure :

- "Je t'en dois une toi... merci... mais nous ne sommes pas encore tirés d'affaire ! Tu veux bien m'aider, s'il te plait ?"

Etrangement, la créature cadavérique semblait la comprendre et s'agenouilla tandis qu'Akiko dans un réflexe de survie grimpa sur son dos, sans penser au danger du geste, et lança en voyant la silhouette d'un adulte au loin (HJ : je te laisse décider de qui ou si tu fais appel à un prof) tandis que le Sombral se cabrait :

- "LANCETINCELLES !!!"

Elle savait qu'elle n'aurait pas le temps de fuir pour avertir un professeur, les araignées seraient sur elle en un instant, et comme leur ami sombral leur donnait volontairement un coup de main, tandis que les étincelles colorées fonçaient dans l'air. Fatiguée, mais déterminée, la première année fit face au danger, préparant un expelliarmus explosif désespéré, songeant :

"Quand tu ne peux plus fuir, le mieux qu'il te reste est de défendre chèrement ta peau en attendant des secours !"

(ca te va ? ^^)

[Qui veut peut intervenir, mais pas soixante à la fois ^^]

Akiko semblait avoir du mal à partir. Le Gryffondor pouvait comprendre qu'elle ne veuille pas le laisser derrière, mais elle n'avait pas le choix. Il avait beau être de deux ans son ainé, il n'était pas encore capable de se débarrasser de toutes ces bêtes, et ne pourrait pas la protéger autant qu'il le voudrait. Mais malgré le peu de puissance des sorts qu'elle lança, elle lui évita une attaque en traitre.

Quand elle finit par prendre ses jambes à son cou, Rupert redoubla d'efforts pour contenir la vague d'araignées, rejoint par d'autres membres de leur espèce, en renfort. Malgré l'efficacité des sorts lancés, il ne faisait que d'entraver ou de mettre en déroute une seule créature à la fois, et bientôt le gamin fut débordé, au point où, non seulement quelques araignées purent le contourner pour poursuivre la française, mais que lorsqu'il tenta de les arrêter, les autres réussissent à le mettre à terre, à coups de chélicères, mais aussi en lui sautant dessus et en s'agrippant à ses vêtements.

La sensation des pattes fines et velues sur son corps était vraiment effrayante, et venait s'ajouter à la courte douleur des morsures, qui l'engourdissait. S'il n'arrivait pas à s'extraire de leur emprise, il allait finir en gueuleton pour ces sales bêtes. Pour avoir échappé à des mages noires, c'était révoltant de se sentir impuissant face à ces bêtes.

Se débattant difficilement, le gamin cru perdre les pédales quand il entendit les sorts lancés par la petite Sorcière. Elle était en danger, et ironie du sort, il ne pouvait rien faire, alors qu'il lui avait juré que plus rien ne lui arriverait. Ne pas pouvoir tenir sa promesse enragea à un tel point le blondin qu'il brisa à main nue les pattes d'une des arachnides en train de dépecer son uniforme, avant de lancer un Expelliarmus de tous les diables, envoyant valdinguer ses assaillantes en tous sens, avec une extrême violence.

La vue troublée par le venin, le quart du corps ne répondant plus aux messages nerveux, le Gryffondor se redressa avec difficulté, cherchant du regard son amoureuse, terrifié à l'idée qu'une de ces horreurs ne lui ai fait le moindre mal. Ce fut soulagé qu'il la vit sur le dos du Sombral, en train de lancer un sort sur les quelques araignées qui lui avaient couru après.

Et bientôt, les bêtes rescapées retournèrent dans la forêt, toute proche, sans demander leur reste. Quand il y pensait, il n'avait parcouru qu'une vingtaine de pieds depuis le hêtre où ils s'étaient installés. Akiko, elle, avait au moins fait le triple de distance, fort heureusement. Mais le plus troublant, c'était qu'ils se soient fait agressés sans être vraiment entrés dans la forêt interdite, alors que l'hiver dernier, ils s'étaient bien plus profondément aventurés.

Qu'est-ce qui avait bien pu pousser ces animaux à les attaquer avec autant de violence ? Rupert avait déjà lu des choses sur elles, et en avait retenu qu'elles s'en prenaient à ce qui entrait dans leur territoire, et que le courage n'était pas leur attribut le plus développé, ayant tendance à attaquer par cinquantaines. Il fallait vraiment qu'elles soient affamées pour agir ainsi ...

Se relevant maladroitement, tenant avec peu d'évidence debout, alors qu'il ne sentait plus une de ses jambes, et à peine plus l'autre, il remarqua que les coupures sur ses bras ne saignaient que très peu. En parlant de ça, il devait vraiment être dans un sale état, mais n'en avait cure, et se dirigeait au plus vite vers la première année et l'animal visible à ses yeux.

Peu de monde avait vraiment vu ce qui s'était passé, alors que tout s'était déroulé en partie à l'ombre étirée des arbres, si ce n'était que des étincelles lumineuses au sol, et dans le ciel.

Akiko en même temps s'agrippait aux crins du Sombral alors que les antérieurs de ce dernier touchaient à nouveau le sol, se concentrant sur ses dernières ressources magiques limitées par la peur et l'émotion avant de lancer avec un geste vif de sa baguette magique, inquiète pour celui qu'elle aimait :

- "Ex... Expelliarmus !"

Ce dernier sort vint se cumuler à celui intense de Rupert un peu plus loin, et les deux sorts mêlés envoyèrent balader le restant des bestioles. Il y eu un terrible silence aux yeux de la petite première année, secouée par les violentes émotions de l'attaque surprise des araignées alors qu'ils n'étaient qu'en lisière de la forêt interdite. Leur ami Sombral sembla lui aussi moins nerveux et se détendit visiblement, les oreilles cadavériques passant de l'arrière à un sage milieu, bien qu'il redressa sa tête squelettique et hennit d'un air inquiet à la vue de la silhouette de Rupert se trainant vers eux, et trotta de lui-même vers le griffon, la jeune serdaigle se laissant emmener, encore choquée sur le moment.

"Des monstres... monstruosités... mais plus important... Rupert... va-t'il bien ?"

Elle n'était pas très loin de son sort de Lancétincelles jeté quelques minutes auparavant, et s'empressa de sauter à terre, inquiète, pour soutenir de son mieux un Rupert vacillant et en piteux état, s'écriant vivement d'inquiétude :

- "Seigneur... Rupert !"

Mais elle-même blessée aux jambes et aux bras, elle ne pût le soutenir efficacement et glissa avec lui au sol, épuisée et sentant les effets secondaires du poison des bestioles... pas esquivé assez vite... sa tête tournait, mais elle murmurait pour stimuler son aimé pour ne pas qu'il perde conscience :

- "Rupert... écoute-moi... ne te laisse pas gagner par l'inconscience... je pense... qu'un professeur va venir... j'ai lancé le signal magique tout à l'heure... on doit... rester là... avec le Sombral..."

Akiko était bien contente de l'intervention de leur macabre ami équidé, sans lequel elle n'aurait pas pu se défendre contre ses agresseurs. La première année avait déjà son regard gris terni, luttant contre les vagues de l'inconscience, la vue légèrement floue, mais sa volonté la poussait à rester consciente jusqu'à l'arrivée des secours. Curieusement, le Sombral ne les laissa pas là, il se coucha auprès d'eux, et le contact de la peau chaude aidait Akiko à rester éveillée et garder courage :

- "Je... vais surveiller en attendant... je suis en meilleure condition pour cela... mais je pense pas... qu'il y aura d'autres ennuis... de ces bestioles..."

(Mr Mac Carter, si vous voulez intervenir comme vu dans le mp, je vous laisse la place ^^)

Le professeur de duel était en train de regagner son bureau après avoir été consulter quelques ouvrages dans la bibliothèque lorsque, en passant devant une des fenêtres du couloir des enchantements, il vit des étincelles tournoyantes à la lisière de la forêt interdite. A cette heure-ci, il ne restait presque plus personne dans le parc, bien qu’il soit encore raisonnablement peuplé il y avait de cela une quinzaine de minutes. Les personnes se trouvant là étaient vraisemblablement les dernières dans le parc du château.

Le sang du professeur ne fit qu’un tour et il sentit aussitôt poindre dans son esprit le mental du combattant et ex-auror qu’il était. Il posa son livre sur le rebord d'une fenêtre et il partit à grandes enjambées. Les portes du couloir se succédèrent rapidement et déjà, il dévalait l’escalier de marbre. Sautant les marches quatre à quatre, il bouscula sans ménagements deux jeunes élèves et poursuivi sa course. Arrivé au rez-de-chaussée, il sortit sa baguette et la pointa vers la grand porte qui s’ouvrit à la volée. Ne s’accordant pas de répit, il s’élança dans le parc sur lequel l’obscurité tombait lentement. Il sentait les battements de son cœur s’intensifier et gagner en vitesse. Heureusement, son entraînement physique lui permettait de tenir ce rythme sans problèmes, bien qu’ayant cinquante-six ans accomplis. Il ralentit légèrement à l’approche de la forêt, provoquant ainsi de gros remous d’air dans sa cape voltigeant allègrement derrière lui et braqua sa baguette droit devant lui.

Reprenant un pas normal bien qu’alerte, il avança parmi les arbres encore fort écartés de la lisière, cherchant des yeux et des oreilles l’origine des étincelles. Habitué à la traque, il n’eut aucun mal à repérer la source. Marchant quelques mètres, il arriva sur une scène de combat visiblement fini depuis peu. Analysant la scène scrupuleusement, il vit une araignée retournée un peu à l’écart, de toute évidence assommée et remarqua seulement après les deux élèves, ainsi qu’un sombral. Il les reconnut très vite et se rendit très vite compte que l’un d’eux, monsieur Turner, était blessé.

- Vous faites une belle brochette de rescapés… soyez tranquilles, si vous mourez de vos blessures, vous aurez deux belles pierres tombales.

Comme d’habitude, le risque et les situations dangereuses faisaient revenir son cynisme naturel qui dérangeait tant les gens. Il s’approcha des deux élèves et, analysant la situation, jugea qu’il valait mieux de commencer par Rupert Turner. C’était là que les gens, d’habitude si méprisants vis-à-vis de la magie noire, se rendaient compte qu’en la fréquentant, on pouvait connaître des sorts très utiles. Balançant le garçon sur le dos au sol de la clairière, il pointa sa baguette sur les blessures des bras et des jambes et se mit à murmurer des sortilèges qui ressemblaient presque à une contine ou une berceuse, tandis que les coupures se refermaient d’elles-mêmes. Il appliqua ensuite la même chose à miss Velon. Ensuite, posant sa baguette sur la couverture d’humus, il se mit à chercher dans les poches de sa cape à la recherche de quelque chose. Il finit par en sortir trois fioles différentes avec des indications runiques dessus. Il en remit une prestement dans sa poche. Il n’était pas question que quelqu’un ne touche à celle-là. C’était celle qui était sa faiblesse, celle qui lui permettait de lutter lorsque le mal qui était lové au fond de lui se réveillait. Il leva une des deux à hauteur de ses yeux pour mieux lire l’inscription à la lumière qui filtrait à travers le feuillage des arbres. Il fit sauter le bouchon et fit boire successivement à chacun des deux élèves un peu de la potion puis la rebouchonna. Il agita négligemment sa baguette en direction d’un rocher pour en faire disparaître la mousse puis s’assit dessus et commença à parler tandis que les deux élèves émergeaient péniblement.

- C’est un antidote fait d’essence de bézoard. Vous irez à l’infirmerie par après pour que madame Pomfresh vous donne un antidote au venin d’acromentule. Les coupures ne garderont pas de cicatrices, elles n’étaient que très superficielles. Vous direz à l’infirmière que vous venez de ma part, sinon elle risque de se demander comment cela se fait que vous avez été attaqués par un groupe d’araignées géantes en restant à la lisière de la forêt. D’ailleurs c’est assez inhabituel quand on sait que les survivantes au combat de juin dernier vivent dans une fosse dans les profondeurs de la forêt. Enfin, je suppose que, sans être un expert, depuis cet événement, elles sont plus agressives. Mais j’espère au moins que vous ne vous apprêtiez pas à vous aventurer plus loin que les premiers arbres dans la forêt. Et d’abord, que diable faisiez-vous ici ?

Akiko ... Elle aussi était blessée ... Il n'avait pas su la protéger, et s'en voulait terriblement. S'il survivait au venin qui coulait dans ses veines, il devrait s'entrainer dur pour palier à ce manque d'aptitudes, en commençant par apprendre un sortilège efficace contre ces bêtes. Ça devait bien exister ... et sinon il l'inventerait.

"Seigneur... Rupert !"

Arrivant au niveau de la Serdaigle, il sentit son corps flancher, et elle le maintint quelques secondes debout, avec pénibilité, avant de se retrouver avec lui au sol. Le venin, qui avait engourdit presque tout le corps du troisième année commençait à faire sérieusement son effet sur la petite brunette.

"Rupert... écoute-moi... ne te laisse pas gagner par l'inconscience... je pense... qu'un professeur va venir... j'ai lancé le signal magique tout à l'heure... on doit... rester là... avec le Sombral..."

Elle était si proche, et pourtant, il arrivait à peine à maintenir ses yeux ouverts pour la regarder. Il n'était pas à la hauteur de ses responsabilités, et c'était elle qui était obligée de veiller sur lui. Non pas qu'il se sente humilié, mais il aurait préféré pouvoir tenir un peu plus, pouvoir la protéger si jamais les araignées revenaient.

"D-Désolé ... J'ai été pitoyable ..."

Rupert l'avait dit si bas, qu'il ne su pas s'il l'avait vraiment prononcé, avant de perdre conscience. En ressortant de torpeur, il n'était plus allongé sur le ventre, mais face au ciel. Peut-être était-ce ça la mort ... Du ciel à perte de vue ... Il n'y avait jamais réfléchi. Une minute se passa avant qu'il ne puisse bouger les doigts, puis la main, et avant qu'intervienne une voix familière.

"C’est un antidote fait d’essence de bézoard. Vous irez à l’infirmerie par après pour que madame Pomfresh vous donne un antidote au venin d’acromentule. Les coupures ne garderont pas de cicatrices, elles n’étaient que très superficielles. Vous direz à l’infirmière que vous venez de ma part, sinon elle risque de se demander comment cela se fait que vous avez été attaqués par un groupe d’araignées géantes en restant à la lisière de la forêt. D’ailleurs c’est assez inhabituel quand on sait que les survivantes au combat de juin dernier vivent dans une fosse dans les profondeurs de la forêt. Enfin, je suppose que, sans être un expert, depuis cet événement, elles sont plus agressives. Mais j’espère au moins que vous ne vous apprêtiez pas à vous aventurer plus loin que les premiers arbres dans la forêt. Et d’abord, que diable faisiez-vous ici ?"

Tournant avec effort la tête, il réussit à identifier Akiko, aux côtés du Sombral qui se montrait impassible, l'herbe sous leurs corps, et une ombre floue, assise non loin d'eux.

"Non, on ... on était en lisière. On ne comptait pas aller plus loin ... aujourd'hui."

Émergeant avec difficulté, le corps parcouru de désagréables sensations de fourmillements et de tremblements incontrôlables, le Gryffondor avait un minimum d'humour en réserve, signe qu'il était visiblement heureux d'être encore sur terre, bien qu'il s'inquiéta immédiatement après du silence de la Serdaigle. Se redressant à grande peine, il se rapprocha d'elle, et lui prit la main, n'arrivant pas vraiment à la serrer.

"On ... est arrivés ici un peu par hasard ... et ..."

Bien qu'il n'avait aucune envie de cacher leur amour mutuel, n'y avant pas vraiment réfléchi à la base, ce n'était pas évident d'en parler à un adulte, quand bien même celui-ci était si spécial, et ouvert à des sujets posant généralement problème. Il essaya pourtant de l'expliquer, malgré la gêne.

"... on s'est ... installés au pied d'un arbre."

Sans entrer dans les détails, Rupert espérait que cela suffise à Mr McCarter pour comprendre ce que s'installer au pied d'un arbre signifiait, mais son comportement envers la jeune fille devait l'avoir déjà trahi ... D'un autre côté, ça rendrait les choses plus faciles, et le professeur de duel trouverait peut-être même la scène à ses goûts humoristiques. Se faire béqueter par des araignées géantes, comme rendez-vous amoureux, on pouvait difficilement faire pire. Et à vrai dire, ce n'était pas trop dans les intentions du gamin d'y parvenir.

^{"D-Désolé ... J'ai été pitoyable ..."}

La petite Serdaigle aurait voulu le contredire, le rassurer, mais elle était doublement engourdie par le venin des bestioles et aussi par la fatigue émotionelle et spirituelle, commençant à se demander sérieusement si quelqu'un avait au moins vu son signal de détresse magique lors de l'attaque. Elle allait fermer les yeux et céder à l'inconscience quand des bruits de pas lui parvinrent, une démarche qui lui était assez familière... puis la voix vint confirmer la première analyse :

"Vous faites une belle brochette de rescapés… soyez tranquilles, si vous mourez de vos blessures, vous aurez deux belles pierres tombales."

Elle eut un très léger rire un peu nerveux qui ne dura que quelques secondes à peine avant qu'elle ne reprenne un masque calme, cachant sa peur et ses soucis, bien qu'encore livide de visage. Au pire elle aurait échappé à son père pour l'été et aurait rejoint l'esprit de sa mère dans des cieux bien lointains... mais elle aurait laissé à regret Rupert, donc non, elle tiendrait le coup. Elle ouvrit alors les yeux et découvrit le professeur de duel, Mc Carter. Et ben, dans quelle pénible situation se retrouvaient-ils...

"C’est un antidote fait d’essence de bézoard. Vous irez à l’infirmerie par après pour que madame Pomfresh vous donne un antidote au venin d’acromentule. Les coupures ne garderont pas de cicatrices, elles n’étaient que très superficielles. Vous direz à l’infirmière que vous venez de ma part, sinon elle risque de se demander comment cela se fait que vous avez été attaqués par un groupe d’araignées géantes en restant à la lisière de la forêt. D’ailleurs c’est assez inhabituel quand on sait que les survivantes au combat de juin dernier vivent dans une fosse dans les profondeurs de la forêt. Enfin, je suppose que, sans être un expert, depuis cet événement, elles sont plus agressives. Mais j’espère au moins que vous ne vous apprêtiez pas à vous aventurer plus loin que les premiers arbres dans la forêt. Et d’abord, que diable faisiez-vous ici ?"

Trop de questions, de données à retenir... le cerveau en mode paresseux de la jeune Serdaigle protestait sous cette masse d'informations, la gardant sous le silence tandis que Rupert répondait péniblement, frôlant sa propre main :

"Non, on ... on était en lisière. On ne comptait pas aller plus loin ... aujourd'hui. On ... est arrivés ici un peu par hasard ... et ... on s'est ... installés au pied d'un arbre."

Quelle poisse franchement, alors que pour une fois ils n'étaient pas en situation délicate au vu du règlement... Akiko se redressa sur ses coudes avant de plonger ses yeux gris encore un peu ternes et effrayés dans le fond, et sa voix douce émergea de ses lèvres, assez basse et délicate :

- "On ne faisait rien de mal, professeur, on se promenait simplement avant de se pauser. Puis on a entendu un bruit suspect et... elles nous ont sauté dessus ! Rupert... a essayé de me défendre pour que je puisse m'éloigner, mais avant... avant que je ne puisse... avertir qui que ce soit, certaines m'ont barré la route. Mais... le Sombral m'a défendue et j'ai pu... envoyer les étincelles de détresse... et me défendre de mon mieux, mais elles étaient rapides et terrifiantes... puis je ne sais plus très bien ce qu'il s'est passé ensuite..."

Quoique certains frustrés puissent le dire, Mc Carter était loin d’être un imbécile et il avait bien deviné ce que les deux étudiants faisaient là. Il en venait à se demander quelle stupidité l’avait pris de poser cette question. Professeur ne signifiait pas, heureusement, vie monastique.

"... on s'est ... installés au pied d'un arbre."

"On ne faisait rien de mal, professeur, on se promenait simplement avant de se pauser. Puis on a entendu un bruit suspect et... elles nous ont sauté dessus ! Rupert... a essayé de me défendre pour que je puisse m'éloigner, mais avant... avant que je ne puisse... avertir qui que ce soit, certaines m'ont barré la route. Mais... le Sombral m'a défendue et j'ai pu... envoyer les étincelles de détresse... et me défendre de mon mieux, mais elles étaient rapides et terrifiantes... puis je ne sais plus très bien ce qu'il s'est passé ensuite..."

On remarquait dans les paroles des élèves les deux caractères opposés qu'ils avaient. Celui plus intrépide et moins soucieux du garçon et celui plus prudent et fort respectueux du règlement de la serdaigle.

- Et pas besoin d’aller plus loin, j’ai compris…

Il fit in clin d’œil aux élèves et jugeant qu’il fallait mieux éviter de parasiter l’univers des gens, il estima que sa mission était terminée. En outre, il avait abandonné, ô quel sacrilège, un livre sur un rebord de fenêtre et il pensait que les remèdes qu’il leur avait donnés étaient suffisants.

- Bien, je pense que vous avez récupéré… Évitez d’attendre trop longtemps avant d’aller à l’infirmerie. Je tiens à vous féliciter pour le courage et les réactions bien pensées que vous avez eues. Si vous n’avez pas de questions ou autres, je pense que je vais vous laisser pour… profiter du magnifique coucher de soleil sur le lac. Bonsoir.

Mc Carter attendit quelques secondes avant de se retourner et de s’éloigner des lieux mais, après avoir fait quelques pas, il fit volte-face, pointa sa baguette sur l’araignée évanouie plus loin et en fit sortir un éclair violet qui frappa la créature.

- Je pense que vous serez tranquilles maintenant, amusez-vous bien…

Il n’était pas dans son habitude d’agacer les gens qui pouvaient avoir une raison de souhait son départ alors il s’éloigna, s’appuyant sur une branche de hêtre qu’il avait ramassée un peu plus loin pour mieux récupérer après la course folle que les deux élèves l’avaient forcé à maintenir durant trois étages et sur toute la longueur du parc.

HJ : Bien, je vous laisse terminer ce topic comme vous le sentez, moi je pars.

Décidément, cet homme était bien surprenant. Leur faisant un clin d'œil complice, il signifia qu'il comprenait et qu'il allait voir ailleurs. C'était assez stupéfiant qu'un prof préserve ainsi l'intimité d'un couple d'amoureux d'à peine plus de dix ans. De plus, il n'avait pas réagit à la mention du Sombral, qu'il avait de toute évidence vu par lui-même.

"Merci, Professeur."

De moins en moins engourdit, bien que sentant encore des picotements dans tout le corps, le Gryffondor ne fit pas beaucoup plus d'efforts, et alla juste rejoindre Akiko et le Sombral, en se trainant. Il était épuisé, et se sentait encore coupable, même s'il savait qu'il avait fait de son mieux. Tentant de déculpabiliser, il chercha une phrase légère à sortir, mais ne trouva rien de ce genre.

"Tu vas bien ?"

Oui, ce n'était pas très recherché, ni très inspiré, mais cette question traduisait ses angoisses et ses remords mieux que n'importe quelle autre. Dès qu'il le pu, il la prit dans ses bras, le regard soucieux. Malgré la disparition de ses blessures, et les bons traitements de Mr McCarter, il n'était pas plus rassuré.

"Avant aujourd'hui, je ne pensais pas détester autant une créature magique ..."

Blottis contre l'une d'entre elles, le garçon se rattrapa envers leur bienfaiteur. Jamais il n'aurait pensé que de passer quelques minutes avec un Sombral, et ce il y avait des mois, suffise au pégase funèbre pour se décider à les secourir. Il en était vraiment très reconnaissant, car il avait su protéger Akiko, et veillé sur eux le temps que le professuer de duels ne vienne à leur rescousse.

"Merci, mon beau. Toi, tu as été génial."

Il ne l'avait pas dit, mais pensé très fort ... contrairement à lui. Il ferait vraiment plus attention à l'endroit où il embarquait sa petite française dorénavant ... En parlant de ça ...

"Je ... je me demandais ... j'aimerais bien savoir parler français. Tu crois que tu pourrais m'apprendre ?"

"Et pas besoin d’aller plus loin, j’ai compris… bien, je pense que vous avez récupéré… évitez d’attendre trop longtemps avant d’aller à l’infirmerie. Je tiens à vous féliciter pour le courage et les réactions bien pensées que vous avez eues. Si vous n’avez pas de questions ou autres, je pense que je vais vous laisser pour… profiter du magnifique coucher de soleil sur le lac. Bonsoir. Je pense que vous serez tranquilles maintenant, amusez-vous bien…"

Akiko était très surprise qu'ils ne soient pas punis, un autre professeur aurait été bien moins indulgent... décidément le professeur Mac Carter n'était pas un professeur comme les autres ! Il était encore plus étrange et insaisissable en dépit de l'esprit vif et observateur de la jeune aiglonne. Elle en resta muette d'étonnement, et ce fut la question de Rupert qui la rammena à la réalité :

"Tu vas bien ?"

Elle se tourna alors vers lui, qui venait de les rejoindre, et le sentit particulièrement inquiet. Elle le rassura en le gratifiant d'un léger sourire et des paroles élevées et apaisantes :

- "Oui, ne t'en fais pas ! Ce serait plutôt à moi de te poser la question... après tout tu avais bien plus d'araignées à tes trousses que moi ! Mais ce que nous a dit le professeur m'inquiète... tu sais, à propos des araignées..."

Puis Rupert signala qu'il n'avait jamais autant détesté une créature magique avant ce jour, puis se reprit en flattant le Sombral. Akiko était vraiment heureuse que l'équidé cadavérique soit venu à son secours, et murmura doucement tout en frôlant les naseaux de l'animal fabuleux :

- "Je te dois la vie, mon beau... j'ai vraiment été étonnée qu'il vienne à ma rescousse, il a surgi au meilleur des moments !"

""Je ... je me demandais ... j'aimerais bien savoir parler français. Tu crois que tu pourrais m'apprendre ?"

Elle le regarda avec des yeux d'argent étonnés, puis songeurs, méditant sur les mots à choisir pour sa réponse avant de répliquer avec douceur et calme :

- "J'en serais ravie, mais je te préviens, ce n'est pas une langue facile ! Elle est beaucoup plus abstraite que l'anglais ou l'espagnol..."

Akiko semblait inquiète à propos des araignées, et il y avait de quoi. Resteraient-elles calmes maintenant, à l'intérieur de la forêt, ou bien tenteraient-elles à nouveau de s'en prendre aux élèves passant trop près de la lisière ? Viendraient-elles jusque dans le parc chasser ? Rupert se demanda le sort réservé aux habitants des bois, s'ils devaient survivre avec difficulté ou bien si les problèmes des arachnides leur était exclusif. Les Sombrals, il s'en doutait, ne risquaient pas grand chose, car pour de nombreux êtres, ils devaient rester invisibles, mais il n'y avait pas qu'eux dans cette réserve magique naturelle.

"C'est vrai que ce qui nous est arrivé est sans précédent, à ce que j'en sais. Enfin, pas qu'elles n'attaquent des humains, mais comme ça. J'espère qu'elles retiendront la leçon, sinon il sera dangereux de se promener dehors ...
-Je te dois la vie, mon beau... j'ai vraiment été étonnée qu'il vienne à ma rescousse, il a surgi au meilleur des moments !
-Oui ... Les Sombrals sont d'une espèce très intelligente, et peut-être qu'il nous a déjà adopté."

Puis, à sa requête linguistique, la Serdaigle le dévisagea de ses beaux yeux argentés, avant d'accepter, tout en le mettant en garde. L'Ecossais lui sourit, à la fois parce qu'il allait bientôt partager quelque chose de cher à Akiko, et aussi par malice.

"Oh, je m'accrocherais. Et puis, si c'est moins abstrait que les guerres gobelines racontée par Mr Binns, je devrais m'en sortir !"

Sentant disparaitre les fourmillements dans presque tout son corps, le Né-Moldu réussit à se mettre sur ses deux jambes, et tendit la main vers sa "petite-amie". C'était encore bizarre pour lui, ce mot, pas encore bien entré, et il ne l'aimait pas vraiment -trop vulgaire à ses yeux- bien qu'il n'aie pas encore trouvé d'autre terme comme alternative pour signifier leur amour, qui ne sonne pas faux à ses oreilles.

"Viens, on devrait suivre les conseils de Mr McCarter, pendant qu'on peut encore bouger."

Le ton était plus espiègle que réellement inquiet, mais il voulait éviter à Akiko de devoir le trainer comme un boulet à travers le parc si jamais ils tardaient trop à aller se faire soigner. Et puis, si le dragon équin avait bien voulu les sauver et les protéger, il ne fallait pas non plus lui demander de porter deux morceaux de viandes dans le château. Caressant l'animal dans le cou, les yeux emplis de remerciements, le gamin récupéra sa baguette en espérant ne plus avoir à s'en servir de la journée.

"C'est vrai que ce qui nous est arrivé est sans précédent, à ce que j'en sais. Enfin, pas qu'elles n'attaquent des humains, mais comme ça. J'espère qu'elles retiendront la leçon, sinon il sera dangereux de se promener dehors ...

Akiko ne put qu'approuver ces paroles d'un hochement de la tête, sursautant légèrement à l'affreuse idée que cela pourrait être si les cruelles créatures insectes s'amusaient à refaire la même chose à d'autres innocents prommeneurs

"Oui ... Les Sombrals sont d'une espèce très intelligente, et peut-être qu'il nous a déjà adopté."

La petite première année tourna son regard d'argent vers l'équidé cadavérique, avant de le flatter doucement et de murmurer gentiment à leur sauveur équin :

- "Tu as été génial... je pense que nous n'allons pas retenir trop longtemps, nous devons nous faire soigner et... mais je suis sûre que l'on reviendra te voir de temps à autres..."

Quand Rupert évoqua son désir d'apprendre le français, Akiko avait été surprise et enchantée à la fois, et sa remarque suivante ne fit que de redoubler son rire léger et délicat :

"Oh, je m'accrocherais. Et puis, si c'est moins abstrait que les guerres gobelines racontées par Mr Binns, je devrais m'en sortir !"

Elle riait ainsi un bon moment, avant de sécher les quelques larmes de rire de ses yeux perlés, et répliqua avec un grand sourire et quelques mots en français à la fin :

- "Ca ne peut pas être plus abstrait que ses cours, c'est vrai ! Mais bon, c'est un fantôme, n'est ce pas ? Ca n'aide pas à rendre le cours vivant..."

Puis Rupert se redressa sur ses deux jambes et lui tendit sa main tout en lui lançant :

"Viens, on devrait suivre les conseils de Mr McCarter, pendant qu'on peut encore bouger."

Akiko attrapa sa main avec bonne volonté et se redressa à son tour, tremblante comme tout, lui emboitant le chemin tout en soufflant doucement tout en marchant d'un pas hésitant :

- "Je redoute la réaction de madame Pomfresh... ma dernière visite à l'infirmerie date d'il n'y a pas si longtemps que cela..."