Entre Filles [PV Pansy] [Terminé]

[HJ: désolé ça paraît un peu confus, je crois que pour le prochain post je vais faire comme avec Cornelius Fudge... Je posterai seulement sous "elle" et Alice. Ca paraîtra un peu "schizophrénique" mais tant pis^^ ]

Alix avait prit la poudre d'escampette. Une fois de plus il se demandait si tout cela était utile et valable. Le jeune sorcier n'en pouvait plus, pour nourrir son corps meurtri, il en était venu à ingurgiter des bonbons ou des carrés de sucre sous peine de s'effondrer dans la minute. Lui qui était mannequin venait de délaisser la dernière chose qui faisait encore de lui un modèle: le régime. Comment accepter de continuer ainsi de s'affaiblir pour la beauté quand tout n'était que laideur aux environs? Alix avait beau ingurgiter tous ces morceaux de sucre par ailleurs qu'il n'arrivait pas à reprendre du poids. Ça n'était pas encore critique mais presque... Son agence n'aurait pas voulu de lui dans cet état, et encore si ce n'était que le poids. Des blessures sillonnaient les courbes de son corps jadis parfaites. Elles pourraient peut-être retrouver leur jolie ligne si seulement on arrêtait de le punir, de le faire souffrir de cette façon!

Mais aujourd'hui, il ne fallait pas penser à cela. Pour la première fois depuis des mois, le sorcier avait décidé de s'offrir une belle journée dehors, pendant la sortie au Pré-Au-Lard autorisée. Bien sûr, c'était interdit pour lui, mais pas pour Alice que personne n'était encore parvenue à saisir, mystérieuse jeune fille dont le physique changeait peut de celui de son double masculin mais bien assez pour qu'on ne devine rien. Ses si long cheveux servirent encore une fois à cacher sa poitrine inexistante et des vêtements mixtes -un Jean et un pull léger- finissaient de brosser le portrait de la jeune métisse aux yeux d'océan. Ironie du sort, la résistante accrochait le regard de bien des garçons... Blaise, Ciel et d'autres inconnus sur les chemins. Il faut dire qu'une telle aura de mystère se dégageait d'elle! Ses grands yeux déterminés vous cherchaient jusqu'au fond de l'âme derrière ses mèches châtains qui retombaient jusqu'au bas de son dos fin. Le fait qu'Alix soit bien amaigri par les mauvais traitements était un peu atténué par le fait qu'Alice soit une fille. Il paraissait aussi un peu plus vieux, car sa taille moyenne pour un garçon mannequin, tout juste admissible même, soit 1 m75 était assez grand pour une personne de sexe féminin. Bref se persuader que tout allait pour le mieux devrait suffire!

Afin de parachever l'impression de réalisme, Alice aurait pu se maquiller légèrement comme les filles de son âge le faisaient ou porter un sac à main... Mais elle n'avait pas l'habitude, c'était la première fois que son double masculin l'utilisait à une autre fin que guerrière. Elle espérait que son premier souvenir en "liberté" serait un beau souvenir!

Ses pas ne se répercutaient pas sur le trottoir, ou à peine, elle avait l'habitude Alice d'être discrète. Jusqu'au portail de Poudlard, sa chevelure fournie perdue dans la foule pressée d'élèves ravis d'échapper pour un jour à la dictature, elle avait tremblée comme une feuille; peur d'être arrêtée, peur d'être découverte... Et de griller sa couverture pour une envie folle de gosse opprimé. Oui c'était égoïste de prendre autant de risques juste pour se promener dans la rue, mais c'était nécessaire sous peine d'imploser, de brûler, de se consumer intérieurement, ou tout simplement de s'effondrer. Et là même dehors, Alice regardait discrètement partout, sa fine silhouette paraissait soudainement bien fragile, elle qui était plus déterminée encore que son double masculin semblait perdue dans cet environnement presque joyeux!

Alice entra dans le magasin qu'Alix avait côtoyé à l'époque dorée où il râlait de devoir faire tant d'essayages pour le prochain défilé si réputé qui avait lieu à Londres chaque été. Tout lui paraissait si différent sous le regard d'une fille, y comprit l'accueil des commerçantes. Ses yeux se portèrent sur l'affiche placardée sur la porte des vestiaires ou sur le mur... L'une était petite, l'autre assez grande, elle venait de sorcière Hebdo. En dessous il y avait son nom " Alix Ylian". C'était tellement incroyable de se voir comme ça, tel un miroir déformé Alice contemplait son double masculin désormais hors la loi. Il avait été prit en plein saut, les bras écartés comme pour s'envoler, sa chevelure mi longue d'ébène volant en tout sens et un sourire vivant fiché sur ses lèvres pleines. Désormais le moindre geste lui coûtait et elle ne pensait plus pouvoir un jour, plier ses jambes sous son corps comme Alix le faisait sur cette photo, heureux, prêt à s'envoler... Svelte, fragile, rempli d'une délicatesse qui semblait éternelle. Tout cela était brisé maintenant, elle caressa du bout du doigt ce portrait qui lui ressemblait quelque part, mais plus tant que ça maintenant, même sans son don de métamorphagie, aurait-on reconnu l'enfant aux yeux dorés -couleur si particulière, enchanteresse- qui riait dans cet adolescent blessé dont les cicatrices se voyaient dans le cou sans la chevelure d'Alice pour le cacher? Sur cette photo son poignet était déjà abîmé à cause de sa première rencontre avec Carrow, mais il croyait encore pouvoir se remettre de ce premier traumatisme, ayant commencé à reprendre sa vie. Maintenant cela lui paraissait impossible.

Elle rejeta ses long cheveux en arrière puis porta ses yeux sur les vêtements hommes par pur réflexe, tournant finalement la tête vers la porte qui venait de s'ouvrir. Il s'agissait de Pansy Parkinson, honteusement riche, belle fille, reconnue comme folle de Drago, avec lequel Alix avait passé sa soirée, dans le même bain, involontairement d'ailleurs. Automatiquement Alice baissa la tête, faisant mine de contempler une robe... La peur revint au galop. La liberté que l'on vous a retiré est tellement difficile à réapprendre... La Serpentarde allait-elle venir vers Alice? Sachant qu'elle ne pouvait passer que pour une élève de Poudlard car eux seuls s'aventuraient en ces lieux lors de ce wee-kend, et son âge -16 ans d'apparence environ- amplifiait encore la correspondance. Priant pour que Pansy ne s'approche pas, la tête baissée, elle fit mine de contempler le prix de la dite robe. Gêné intérieurement car bien qu'effeminé, à la base, Alice était un garçon, il n'aurait jamais voulu être une femme malgré ce que l'on pouvait penser de lui au premier abord. Quant aux deux affiches de lui encore mannequin, elles lui souriaient insolemment. Comme il détestait ce sourire!

Enfin, Pansy avait attendu ce jour depuis un petit moment, elle avait envie de shopping. Le dernier commençait à dater. Enfin tout était relatif, mais les gens fortunés ne voient pas le temps de la même façon et un mois cela s'avérait être une éternité. Sobrement, elle avait placé sur le sommet de son crâne un serre tête argenté, ses yeux entouré de noir qui donnait une certaine profondeur à son regard, et elle était habillée d'une robe noire ajustée, sa taille fine marquée par une ceinture aux couleurs de sa maison. Quand on était fière d'être à la noble maison de Salazar Serpentard il fallait le montrer, et Pansy Parkinson était très fière. Ses hauts talons claquaient sèchement sur le sol des cachots, derrière elle, sa petite bande. Une belle bande de piailleuse, toutes plus superficielles et méchantes les unes que les autres. Il fallait dire que Pansy ne les avait pas choisis pour leur intelligence. Pour leur position sociale était peut être plus correct, elles faisaient parties de l'élite actuelle, moindre qu'elle tout de même. Mais c'était sa bande, c'était grâce à elles qu'elle était devenue garce en chef, peste première. Une bande de suiveuse, qui s'en prenait aux même victimes qu'elle, et qui s'assurait qu'aucun sang de bourbe ne passe une journée tranquille dans cette école. Arrivée dans le hall, elle refusa de se mêler à la foule des élèves, leurs futilités l'ennuyaient profondément. En passant devant des élèves elle en bouscula volontairement certains, s'excusant mielleusement, elle continua sa progression. Les filles derrière elle se chargeaient de remettre en place ceux qui osaient se rebeller.

Enfin à l'extérieur du château. Passer les grandes grilles, elle se sentie plus légère, presque de bonne humeur, à la place de la moue réprobatrice et écœurée qui flottait constamment sur ses lèvres, régnait un sourire léger, en coin. Mais ses yeux restaient froids, et scrutateurs, personne n'avait le droit à l'erreur, et encore moins devant elle. Mal coiffé, mal habillé, trébucher. Toutes ses erreurs qui permettaient à Pansy de cracher son venin en bonne vipère qu'elle était. Et puis elle avait une réputation à tenir, il ne fallait pas que certains pense qu'elle ait pu se radoucir. Ce n'était de toute façon pas le cas. Plus venimeuse que jamais alors que la fin de l'année arrivait, il fallait laissé un souvenir marquant aux élèves. Pansy Parkinson. Ce nom devait rester graver, et elle y veillerait, que se soit à Poudlard, ou à l'avenir. Elle ne supportait pas être anonyme, que l'attention ne soit pas sur elle, et elle avait bien l'intention d'être remarquée à l'UMA, et dans la carrière qu'elle choisirait.

Un vent léger soufflait et agitait ses cheveux ondulés magiquement, mais pas de quoi la décoiffer, elle ne l'aurait pas permis. Ils étaient enfin à Pré Au Lard, les filles avaient voulu passer acheter de quoi refaire le stock de bonbon. Pansy qui se préoccupait beaucoup de son physique avait des pêchés mignons auxquels elle ne pouvait résister, le chocolat en était un. Elle en acheta quelques uns. Puis elles allèrent prendre un verre, grignotant et échangeant les derniers potins. Pansy s'y intéressait modérément, la plupart des gens dont elles parlaient, elle ne s'en préoccupait pas. Seul quand certains noms sortaient, elle prêtait une oreille attentive au ragot. Or là, il n'y avait rien de croustillants qui sortaient. L'une des filles paraissaient particulièrement choquée du fait qu'un quelconque garçon de serdaigle sorte avec une fille de poufsouffle. D'un ton doucereux Pansy lui rappela qu'elle ferait mieux de se soucier des sangs purs de serpentard qui eux formaient d'excellents partie plutôt que de s'acoquiner avec les autres maisons. La jeune fille prit la mouche et n'osa pas reparler, ses filles n'avaient vraiment aucune dignité. Pansy commençait à s'ennuyer, elle attrapa son sac hors de prix et se redressa, elle annonça qu'elle allait faire un tour et qu'elle donnait quartier libre aux autres. Arrogante, et présomptueuse, elle menait sa bande d'une main de fer, et les filles ne songèrent même pas à s'offusquer d'être congédier ainsi.

A nouveau à l'extérieur la jeune fille marcha quelques instants dans les rues de Pré au Lard. Se demandant vaguement ce que faisait Draco ces temps-ci, il était particulièrement occupé et Pansy avait quelques doutes mais aucune preuve, s'il voulait lui en parler il le ferait sans doute, elle avait toute confiance. Elle s'arrêta devant quelques vitrines, jugeant d'un air méprisant les tenus qui y étaient parfois affichés. Ils osaient en venter les mérites en plus, en apercevant des élèves en sortir, apparemment ravis de leurs bonnes affaires, elle fut convaincue qu'elle ne s'habillerait jamais ici. Elle poursuivit sa route, et tomba sur un magasin qui lui semblait être plus de son monde. Hors de prix, et dont les publicités vantaient les vêtements qui resteraient pour la plupart totalement inaccessible à la classe moyenne. Elle entra dans la boutique la tête haute, elle était quasiment déserte à l'exception de quelques vendeuses, et d'une élèves apparemment occupé à regarder le prix d'une robe. Une robe de bon goût. Une robe qui lui plaisait déjà. Elle s'avança vers la jeune fille, sans doute une élève de Poudlard mais elle ne parvint à remettre un nom sur ce visage.

« Tu veux vraiment acheter cette robe ? »

Une main posée sur sa hanche, elle surplombait légèrement la jeune fille. Sa question laissait supposé que la réponse devait s'orienter vers le négatif. Pansy glissa ses doigts sur le tissu de la robe, et fit une moue légère,ce n'était pas son tissu préféré mais ça pourrait sans doute faire l'affaire, il faudrait qu'elle l'essaye pour en être sur. Il y aurait peut être quelques retouches à faire. Elle reporta son regard sur l'élève en question, si elle-même ne la reconnaissait pas, il lui semblait qu'elle savait parfaitement qui elle était. C'était d'autant plus plaisant, sa réputation n'était de toute façon plus à faire à Poudlard, elle relâcha le tissu et scruta la jeune fille attendant sa réponse.

Évidemment dans ce genre de magasin où tout était du sur mesure, les modèles de robes et autres vêtements n'étaient pas fait à la chaîne... Il n'y avait qu'une seule tenue du genre, et avec autant d'évidence, la malchance d'Alice faisait que Pansy avait flashé sur cette dernière. Celle-ci porta une main sur sa hanche, c'était une jolie fille arrogante comme on en faisait de plus en plus en cette sombre époque où l'élite s'éloignait encore plus vers les cieux; laissant les autres en bas, dans la boue.

*Un jour, vous tomberez de votre étoile et votre dos se rompra sur les dalles du carrelage. Le sang qui colorera le sol sera de la même couleur que celui des nés-moldus dont vous avez souillé vos mains.*

Alice était surprise de ressentir autant de haine. Sa main fine lâcha le tissu et elle contempla une dernière fois l'image d'Alix Ylian qui sautait sur la plage, portant la tenue légère du couturier Da Silva en avant première. Un sourire doux, rêveur se dessina sur les lèvres d'Alice. Pansy pouvait bien faire sa mijaurée, sa toute belle, il avait été mannequin, et pourrait peut-être un jour l'être de nouveau. Non elle ne valait pas moins que cette fille, alors elle n'allait pas se battre pour cette robe. De toutes manières même si Alix était homosexuel avéré, efféminé, il n'était pas transsexuel et n'était travesti qu'à cause de certaines circonstances indépendantes de sa volonté, alors il n'allait pas s'amuser à mettre une robe quand même. Elle se poussa légèrement... Pourquoi se mettre en colère contre Pansy? La voir comme l'odieuse Serpentarde qu'elle était? Pourquoi ne pas essayer de parler son langage, non pas pour se rapprocher d'elle, mais plutôt de son passé doré d'adolescent modèle.

A travers son double masculin, Alice se souvenait de tout ce qu'elle avait apprit, aussi se recula-t-elle d'un geste léger puis, professionnelle, un peu insolente pour ainsi se permettre certaines choses avec LA Pansy Parkinson... Cependant ça la changeait sûrement des cruches qui l'entouraient. Frôlant le tissu et le posant sur la jeune fille, elle hocha la tête puis attrapa une tunique que personne n'aurait sans doute remarquée... Pas très jolie, plutôt ordinaire mais qui devenait sublime accompagnée de cette veste également perdue dans son coin.

-Tu vois, cette robe te vas bien, c'est vrai, mais cette tunique blanche légère est également faite pour toi. Les coupures sont un peu inégales, tu peux rattraper cet effet froissé la veste noire que je tiens dans mon autre main... La taille trop stricte serait adoucie par la tunique. C'est une tenue originale que personne d'autre ne porte. Quant au pantalon, c'est évidemment du velours qu'il te faut, noir de préférence pour te grandir, s'assembler à tes cheveux, le blanc de la tunique évite de te vieillir.

Alice sourit, elle était discrète, ne parlait jamais d'elle, mais cette fois à travers elle, Alix se faisait plaisir. Bien que n'étant pas mannequin, et qu'il ne pense pas que Pansy puisse l'être-après c'était son avis personnel et il se trompait peut-être.- elle était un beau modèle pour oublier un peu la terreur, se souvenir de la douceur de la soie et la caresser entre ses doigts fins.

-Accompagne cette robe que tu veux prendre d'une ceinture semblable à celle que tu portes. L'émeraude souligne ton teint pâle, et tes yeux.

Ce n'était pas un ordre, et de toutes façons Pansy pouvait bien s'énerver, Alice ne s'en inquiétait pas tellement. Elle ne parlait jamais à tort, et après avoir bien réfléchi, il n'y avait que la vérité qui sortait de ses lèvres. C'est pourquoi elle parlait si peu, tout simplement car elle ne possédait pas la science infuse! Mais cette fois Alice était certaine de ce qu'elle avançait. Si Pansy l'écoutait, en la voyant pendant les cours, la jeune résistante aurait le plaisir de contempler une sang-pur se vanter de sa tenue, laquelle avait été trouvé par un déchet de cette société qu'elle voulait rendre si parfaite. Résistant, ennemi personnel de la soeur Carrow, Né-moldu-enfin sorcier normal mais Alecto avait trafiqué son dossier.- gay, enfin bref... Tous les défauts du monde, ceux qu'elle haïssait surement comme la pro-sang pur qu'elle devait être réunies en une seule personne qui lui donnait la tenue parfaite. Cette idée était encore plus délicieuse que celle de se moquer de Pansy ou de l'insulter.

-Appelle-moi simplement Alice

Finit par dire la jeune fille d'un ton doux, ses yeux d'océan mirant l'ennemie jurée avec un calme étonnant comparé à ce que ressentait son double masculin au début. Mystérieuse, effacée, mais pas servile, elle attendait que la "reine" réponde; prête à l'aider, à l'écouter voir même à parler mais pas à se soumettre.

La jeune serpentard, avait pris l'habitude de voir les autres s'écraser devant elle. Et elle ne s'attendait certainement pas à ce que la jeune fille devant elle se mette à disserter sur de potentielles tenues. Pansy haussa un sourcil, l'observant récupérer des vêtements qu'elle n'aurait jamais songé à mettre ensemble. La petite était surprenante, mais Pansy avait beaucoup de mal à admettre qu'elle se permette tant de familiarité avec elle. C'était bien la première fois que quelqu'un osait lui donner des conseils. Pour les filles ses tenues étaient parfaites, ses choix étaient les meilleurs et voilà qu'une petite impertinente se permettait de lui dire ce qu'elle devait porter. Lorsqu'elle sortie le pantalon Pansy fronça les sourcils. Elle n'avait jamais porté de pantalon, elle n'en avait même pas. Dès ses 11 ans elle avait revêtu la jupe de l'uniforme, par la suite elle n'avait acheter que des robes où des jupes. C'était là la trace de l'éducation de son père, elle en avait pleinement confiance. Sa mère non plus n'avait jamais porté de pantalon. Pansy hésita un instant, que lui coûtait d'écouter les conseils extérieur pour une fois. D'un geste sec elle attrapa les vêtements.

« Viens avec moi.»

Elle se dirigea vers les cabines d'essayages. Par contre là ou se trompait Alice, apparemment, c'est que Pansy adorait les tailles strictes. Elle attrapa donc au passage d'une chemise, blanche très cintrée. Les tissus qui flottaient lui donnait l'impression d'être négligée, et ça s'était hors de question. La jeune fille était toujours tirée à quatre épingles, le contraire n'était pas accepter. Par contre essayer un pantalon, s'était un moyen de s'émanciper. L'enseignement paternel l'avait toujours agacé à ce sujet. Pourquoi une femme devait-elle toujours rester dans l'ombre et faire jolie ? Dans la cabine, elle se changea, replaçant magiquement les mèches qui avaient été décoiffé. La chemise clair rehaussait la veste, le pantalon était taille haute, elle eut un peu de mal à s'habituer à l'effet, mais cela lui plaisait, ça donnait un effet un peu rétro kitsch qui lui plaisait. Elle s'observa sous toutes les coutures, puis sortie de la cabine

« Tu es de Serpentard n'est ce pas ? Est ce que tu veux faire partie de ma petite bande ? »

Pour Pansy c'était un honneur, elle lui offrait une place au soleil à cette gamine. Elle aimait ses conseils, et son insolence. Bien entendu elle se chargerait de la recadrer, parce qu'il était hors de question d'avoir une forte tête. Elle se tourna ensuite vers une vendeuse, la taille, était un peu large, et elle voulait faire resserrer, ainsi qu'un ourlet sur le bas du pantalon. Mais avant même qu'elle n'ouvre la bouche la femme, baguette à la main fit apparaître un tabouret sur lequel monta Pansy. C'était évident qu'elle allait acheter, tout comme c'était évident qu'elle était riche. Il y avait des choses qui devaient se sentir, et en bonne commerçante, la femme avait flairé la bonne cliente. Elle s'affairait déjà à retailler le tissu, à ajuster la coupe. Pansy elle observait le reste du magasin, puis laissa couler son regard sur Alice, la jeune fille avait un certains charme, quelque chose la dérangeait chez elle, mais elle n'aurait pas su dire quoi. En tout cas elle avait bon goûts. La femme arrangea les manches de sa veste. Elle se félicitait d'être l'unique cliente, elle n'aurait pas aimer attendre pour avoir le rendu final.

« Alors, que penses-tu de ton choix ? »

La marchante fit venir un miroir, et une fois encore Pansy s'observa d'un air appréciateur. Ca changeait pas ça n'était pas désagréable. Cela lui donnait un air sévère et elle sourit satsifaite. C'était à ce genre de personne qu'elle voulait ressembler. Une femme sure d'elle, et non pas la poule d'un quelconque homme assez riche pour l'entretenir. Pitié, Merlin fait qu'elle ne ressemble jamais à sa mère. Pansy descendit du tabouret, et refis un tour dans la boutique, elle jeta un regard à Alice pour l'inviter à la suivre, si la jeune fille avait d'autres idées, elle l'écouterait. En quelques minutes, elle avait gagné plus que ses prétendues amies en tant d'année. Elle avait gagné de l'écoute, et un droit à la parole. C'était énorme, Pansy espérait qu'elle en soit consciente, parce qu'elle apprécierait moyennement qu'elle lui fasse regretter son choix. Généralement Pansy ne se trompait pas sur les gens, et cette gamine avait un don pour l'esthétique, elle semblait également cacher quelque chose, mais elle avait tout son temps pour savoir ce que c'était. Et elle espérait sincèrement pour Alice que ça ne lui déplaise pas trop. Parce qu'elle le paierait, et cher. Si Pansy avait un don, c'était pour faire de la vie de ses ennemis un enfer.

Alice écouta Pansy, marchant derrière elle, ayant juste un léger blocage devant les cabines d'essayage pour filles. Son double avait beau être très efféminé -plus qu'elle encore étrangement. Sous les traits de la jeune résistante, le mannequin perdait la plupart de ses manières.- Il n'avait pas envie de changer de sexe. Pour l'instant c'était un fait qui lui permettait d'être plus ou moins libre. Lorsque Pansy ressortit habillée de la sorte, comme l'avait prédit Alice, elle était très belle. Un sourire fin illumina les lèvres de la jeune fille. Elle-même avait son charme, un physique androgyne qui rendait son aura plus mystérieuse encore, ses cheveux qui descendaient jusqu'au bas de ses hanches cachaient une silhouette peut-être un peu trop droite, trop maigre avec un manque de chute aux hanches, mais elle restait jolie. Après tout son double masculin était mannequin, ses yeux d'océan étaient déterminés, se posant sur la Serpentarde avec fermeté et tranquillité, contemplant son oeuvre: celle d'une vengeance implicite, un plaisir qu'elle venait de découvrir... Ce n'était pas méchant en soi mais tellement ironique!

Alice était elle-même très discrète, douée comme son double masculin pour l'esthétique mais n'abordant que des vêtements corrects, simples, mixtes surtout, de telle sorte qu'une transformation rapide exigée pouvait être effectuée en toute tranquillité. De même Alice n'était pas faite pour la délicatesse comme son double masculin, les rôles étaient inversés, résistante, elle était presque plus "virile" que Alix. Ce n'était pas de la schizophrénie, juste son don de métamorphagie et le vécu différent de ses deux "personnalités" qui modifiait leurs agissements... Sinon le jeune sorcier avait pleinement conscience de ses actes et le caractère, au fond, était le même.

La question de Pansy la surprit, Alice se retrouva coincée! Elle avait simplement espéré que la fille aux cheveux noirs prenne l'ensemble sans même un merci et s'en aille, se vanter de sa trouvaille à ses copines. Alice ne voulait pas d'une telle confusion, elle n'était pas sensée exister! Pourquoi avait-elle parler? La jeune résistante ne devait pas prendre vie, seulement pour la guerre et cette journée point barre! L'aura translucide de la mystérieuse fille que l'on voyait parfois déambuler à Poudlard prenait des formes, des risques en se forgeant des souvenirs, mauvais ou bons... Alice s'était déjà trop impliquée dans la vie de l'école et mêlée à celle de son propriétaire... Pourtant, elle ne pouvait pas refuser, Pansy risquait de piquer sa crise, de vouloir le lui faire payer! Et puis, une fois au château Alice pourrait redevenir Alix, se protégeant ainsi de la Serpentarde qui ne pourrait sûrement pas la trouver. Au pire il prendrait un autre physique et délaisserait l'identité de la jeune résistante. Même si au fond son double masculin ne croyait pas en cette possibilité, attaché à Alice, capable de prendre son physique sans se fatiguer, à tel point qu'il pourrait presque finir ses jours sous cette allure.

Les secondes passaient et Alice évaluait ses chances de sortie, la seule qu'elle puisse esquisser était une sortie clinquante avec Pansy la star comme chef de meute. Cette idiote prenait donc n'importe qui dans sa bande pour compenser son cerveau? Bon la jeune fille ne la pensait pas si stupide que ça... Après tout son double masculin était mannequin et souffrait de ces lourds préjugés, il en avait joué pour résister sans être inquiété le moins du monde au début, Alice n'allait pas faire l'erreur de sous estimer Pansy.

-Évidemment que je suis à Serpentard, dans quelle autre maison veux-tu que je sois? -répliqua-t-elle finalement, ayant fait comme si elle n'avait pas répondu avant car elle regardait un jean.- Si tu m'en offres l'honneur, pourquoi pas. Qu'est-ce que je devrais faire dans ta bande?

finit par dire Alice d'un ton égal et tranquille, bien qu'intérieurement son coeur battait la chamade. Jamais la chose n'était sensée aller aussi loin! Pourquoi fallait-il que l'adolescente plaise autant à tout le monde? Blaise Zabini-rien que lui!- avait eut le coup de foudre pour elle, ne parlons pas de Ciel qui était totalement accro et maintenant Pansy. Quand on pensait que son double masculin avait eut pendant des années, de graves problèmes sociaux avec les autres, rejeté pour sa différence, sa façon de penser etc. Pendant ses temps, les yeux d'océan de la métisse regardaient avec attention les gestes de Pansy, cette dernière s'y connaissait en mode, normal quand on passe sa vie à s'acheter des vêtements deux fois trop cher! Alix aimait bien les habits simples et bien agencés, aussi bien que ceux de haute qualité, pour lui comptait la personnalité qui s'y reflétait ou les couleurs, voir l'affinité qu'on avait avec ces vêtements.

« Alors, que penses-tu de ton choix ? »

-Je n'ai pas parlé pour ne rien dire. Ce qui aurait été fort désagréable.

Répondit l'adolescente du même ton en acquiesçant pensivement , du côté superficiel Alice était heureuse de ne pas avoir perdu ses capacités, de l'autre, celui qui était bien plus profond, son esprit de gosse blessée martyrisé par la guerre, elle se disait que tout ça ne servait à rien. Les froufrous, les jolies choses, quelle importance? Elle avait tout fait rater pour son petit plaisir... Et même si disparaître de la bande une fois au château était possible-croyait-elle- c'était un énorme risque d'offrir ainsi à Alice, une vie qui se remplissait, elle qui n'était normalement qu'une couverture. Pourquoi mais pourquoi avait-elle parlée???

-Fais remonter l'ourlet, je sais c'est trop court, mais l'effet peut donner quelque chose.

Termina-t-elle tranquillement, sans être toutefois trop à son oeuvre, reprenant simplement les paroles des photographes, cet effet inattendu était connu dans toutes les agences pour mettre encore en valeur les formes longilignes comme celle de Pansy. Les yeux d'Alice étaient posés sur la vitrine, elle avait l'air si posée comparée à la Serpentarde riche, qui virevoltait, son aura était marquée, tandis que celle d'Alice pratiquement effacée, non pas comme quelqu'un de superficiel, au contraire; elle était l'érigie même de la réflexion dans cette position, attendant sur le banc que le monde change tout à coup, que ses yeux se ferment à jamais pour ne plus vivre ce cauchemar ou la moindre de ses aventures tournaient mal. S'amuser? Il n'en était plus question. Alix était résistant, et Alice dans la bande d'une des pro-mangemortes de l'école les plus vindicatives, oh par Merlin! Tout ceci était si dur à porter!

Elle pourrait en profiter pour glaner des informations peut-être? Mais comment faire? Son double masculin n'avait que 14 ans, sa maturité avancée ne lui suffirait plus à se dépêtrer, autant jouer sur le côté tranquille, éloigné de tout d'Alice pour le moment, sans paraître superficielle pour ne pas être traitée comme un chien de la part de Pansy mais pas trop réfléchie non plus pour éviter les soupçons.

-Je pense que je vais bientôt rentrer Pansy-fit-elle avec gentillesse mais fermeté, évoquant là un moyen de sortie élégant qu'elle ne pensait toutefois pas suffisant pour se sauver.- Je te remercie pour ta bonté, tu peux compter sur moi si tu as besoin de quelque chose, mais je ne préfère pas importuner tes amies avec ma présence, tout comme toi. Je suis une fille ennuyeuse à mourir, et je connais de réputation ton talent pour la mode. J'ai eu de la chance en te proposant cet ensemble. La fatigue me gagne et je n'ai rien trouvé ici. Mais avant, souhaites-tu me demander autre chose?

C'était risqué mais obligatoire histoire de ne pas manquer de politesse. Se sous évaluer, dire qu'elle était nulle pour rengorger la fierté de Pansy sans toutefois s'humilier car ne se remettant pas en question-acceptant d'être ennuyeuse sans chercher à changer à tout prix pour ressembler à son aînée.- était le seul moyen qu'Alice avait trouvé pour tenter de disparaître. Après tout, ces quelques minutes n'avaient quand même pas suffit à Pansy pour faire d'elle son inséparable amie? Si? La jeune métisse aux cheveux longs prenait son temps, afin de bien montrer qu'elle n'était pas pressée pour ne pas éveiller les soupçons. En réalité Alice n'était effectivement pas prise par le temps mais elle se sentait mal à l'aise ici, avec Pansy, ce qui pouvait être facilement prit par la gêne de se trouver avec une telle Star et flatter encore l'égo de la princesse. Étant mannequin Alice savait reconnaître les caractères selon les attitudes et celle de Pansy lui semblait être un clair penchant pour le narcissisme et la domination. Aller dans ce sens sans avoir toutefois la force de se mettre à genoux -ce qui pourrait lui jouer des tours mais c'était trop dur, 'fallait pas demander ça à Alice, la résistante.- lui permettait de se protéger plus ou moins.

La colère avait quitté Alice, ne demeurait plus qu'une grande lassitude... La lassitude d'un vieillard qui avait trop vécu et rêvait simplement de s'allonger sur son lit, de fermer les yeux et de s'éteindre enfin. C'était ce que souhaitait Alice en cet instant, son esprit tergiversait dans tous les sens, fonctionnant à 100 à l'heure mais à 0% d'efficacité. Elle voulait vraiment se sortir des ennuis, ne songeant même pas aux possibilités que lui offraient cette entrée facile dans le "club" de Pansy. Quand on pensait qu'Alix avait reçu celle pour entrer dans le fan-club de Drago... Quelle ironie!

Piquante. Alice l'était plus qu'elle ne le laissait présagé. Pansy savait qu'il ne fallait pas se fier aux apparences, surtout à Serpentard où tout le monde ne cessait de berner tout le monde. Leur salle commune c'était un peu le palais des illusions. Les amitiés se nouaient et se dénouaient, chacun cherchant l'alliance idéal. Pansy savait qui fréquenter. Les autres maisons avaient raison de se méfier d'eux, ils étaient des traitres, ils étaient rusés et sournois, ambitieux en plus de cela. Même entre eux ils se trahissaient alors les autres... Elle laissa la femme remonter un peu son ourlet comme l'avait suggérer sa cadette. Décidément, elle était pleine de surprise. Ce qui étonnait le plus Pansy c'est de n'avoir jamais repéré Alice. C'était vraiment curieux, elle ne pouvait se venter d'avoir retenu le nom de chaque élève de serpentard, mais elle connaissait au moins les visages. Or, là, pas un souvenir, une vague impression tout juste. C'était une raison suffisante pour attiser sa curiosité. La jeune Alice avait quelque chose à cacher, et si elle espérait s'esquiver rapidement, elle se trompait lourdement. Pansy pouvait se montrer, très, très collante. En plus de cela elle jouait merveilleusement bien la comédie, donc jouer à la meilleure amie ne lui posait aucun problème, et surtout pas un de conscience. Pansy se composa un sourire conciliant, elle s'approcha de la jeune fille et songea qu'il lui faudrait d'autres chaussures pour aller avec cet ensemble. Elle déposa sa main sur l'épaule de la plus jeune. Elle était fatiguée, oh mais Pansy n'en avait pas encore finit avec elle...

« Ne te montre pas si humble, tu es très douée et en gage de ma reconnaissance je veux t'offrir cette robe. Pour marquer notre toute nouvelle amitié ! »

Son regard était amusé, si Alice voulait jouer, alors elles seraient deux. En tout cas la plus jeune ne s'esquiverait pas si facilement, ça n'était même pas concevable. De plus, Pansy n'était pas habituée à ce qu'on refuse ses propositions, encore moins de manière si maladroite. Sa cadette était loin d'être ennuyeuse, et les autres filles de sa bande n'étaient ennuyées que si elle le leur demandait. Aucune de ses potiches ne savaient réfléchir par elle-même, en tout cas elle n'osait pas devant elle. Mais elle doutait que leurs malversations l'atteignent un jour. Ils leur restaient bien peu de temps, et aucune n'était très vive d'esprit, si ce n'était pour se moquer ouvertement des sang de bourbe. Et encore même la Pansy devait parfois les aider. Elle était parfois atterrée par leur stupidité, la leur ne pouvait pas être feinte, certes elles étaient sournoises, mais leurs réflexions n'allaient pas très loin. En tout cas elles étaient de parfaits modèles pour jouer la sotte. Pansy attrapa la robe et la fourra dans les bras d'Alice, elle devait coûter une certaine somme, mais elle n'était pas à ça prêt. Ses parents alimentaient copieusement son compte, et ne lui refusaient rien de toute façon. Cela faisait partie des joies d'être la fille unique de la famille Parkinson. D'être une petite princesse, parfaite aux yeux de sa mère et de son père. Et d'assurer la pérennité de la famille. Son père regrettait de ne pas avoir eut de garçon pour perpétuer leur nom, mais l'un de ses frères en avaient eut un, et il souhaitait pour sa fille un beau mariage. Mais là où il se trompait, c'est sur le fait que Pansy n'avait pas la moindre envie d'être transformé en poule pondeuse, ni en plante décorative.

« Soit pas timide, va l'essayer. »

Elle l'entraîna vers les cabines, et la poussa pratiquement à l'intérieur d'une. Attendant devant avec un sourire en coin, les bras croisés. Alice avait vraiment cru pouvoir s'échapper, c'était mal connaître Pansy Parkinson. Elle la voulait dans sa bande, un pour l'avoir à l'oeil, mais également parce qu'elle aimait son aplomb et bien évident parce que ses conseils vestimentaires étaient excellent, on ne pouvait se priver de ce genre de personne à ses côtés. Pansy se tourna à nouveau face au miroir, décidément elle aimait beaucoup, pendant le temps qu'Alice mettait à se changer, elle farfouilla dans les rayons pour dénicher d'autres choses. Une nouvelle paire de talons vertigineux. Toutes les filles avaient ce genre de lubies, non ? Les sacs à mains, et les talons, Pansy en avait une véritable collection, et ceux là rejoindrait la collection, ils allaient merveilleusement bien avec ce pantalon. La commerçante lui fit tout un tas de compliments auxquels elle acquiesça sans même vraiment les écouter. Cette boutique était définitivement devenue sa préférée, elle reviendrait c'était certains, il faudrait qu'elle se renseigne pour savoir si la maison mère se trouvait sur le chemin de traverse. Ce serait nettement plus pratique si c'était le cas.

Elle en mettait du temps la petite pour sortir. Est ce qu'elle s'était perdue dans la contemplation de son propre reflet ? Pansy leva les yeux au ciel, et s'adossa contre le mur, attendant qu'Alice sorte enfin. Elle scruta ses ongles et se résolut de repasser à la boutique de cosmétique. Que c'était compliqué d'être toujours parfaitement apprêté. C'était gratifiant aussi, et puis ça empêchait les remarques. Et c'était sans doute pour cette raison qu'elle ne pouvait s'empêcher d'attaquer les gens sur leur physique, ça lui prenait tellement de temps tout ça, que voir quelqu'un de négligé lui était intolérable. Ce qu'elle avait appris, elle le devait de sa mère, parce qu'aussi agaçante qu'elle pouvait-être, sa mère était une femme splendide, complètement stupide certes, mais splendide. Sa mère avait voulut la façonner à son image, en apparence elle y était parvenu, mais caractériellement elle avait pris de son père, mais savait le lui cacher. Après tout, pour lui, une jeune fille n'avait pas besoin d'être intelligente, et se devait de le cacher si cela était le cas. C'était une réflexion de phallocrate, mais ce conseil n'en restait pas moins avisé. En jouant la cruche, elle parvenait à obtenir ce qu'elle voulait. C'était tout ce qui importait, et puis d'après la dernière lettre de son père, certaines personnes hautes placées semblaient s'intéresser à elle. Pansy n'avait sut quoi penser de cette lettre, son père était toujours si froid qu'elle ne parvenait à décrypter ses sentiments, était il furieux où fier ? Elle le saurait quand elle le verrait. Techniquement, c'était assez paradoxal qu'il soit fier étant donné son opinion sur le rôle des femmes, mais ça le serait tout autant qu'il soit furieux qu'elle suive ses traces. Le doute restait donc entier sur ce point.

Pansy se pencha dans la contemplation de quelques bijoux. Puisque Alice ne semblait pas décidé à refaire surface, elle s'abîma dans la contemplation de boucle d'oreille en forme de serpent, et d'un pendentif dragon. Le tout en or blanc. La parure était splendide, mais ce n'était pas vraiment raisonnable. Elle fit une légère moue, et s'en éloigna pour résister à la tentation, elle glisserait un mot à son père pour cette parure. Elle la méritait bien, et puis c'était toujours plus agréable de se le faire offrir. S'acheter des bijoux manquait de classe, à son avis bien sur. Elle se tourna à nouveau vers la cabine. Et lança d'une voix légèrement agacée.

« Alice, tu t'en sors ? Tu as besoin d'aide peut être ? »

Mais il lui fallait combien de temps au juste pour enfiler une simple, robe, heureusement qu'elle ne lui en avait pas offert plusieurs, sinon elle allait prendre racine ici. Surtout qu'elle voulait encore faire quelques courses et qu'Alice était toute désignée pour l'accompagner.

[HJ: Tu as OSÉ Shocked

! Monstre !!! Sad

Bon bah... J'annonce solennellement à tous et à toutes que je post le message annonçant la fuite définitive et entière du peu de dignité qui restait à Alix -_-' Sans compter la virilité (très) bien cachée qu'il possédait Razz

Comme il me semble que personne n'avait décrit la robe jusqu'ici, je le fais Razz

si ça avait été fais, je changerai et je m'excuse.]

Compter s'en sortir sans plus de difficultés relevait de l'utopie, et pas de la plus petite folie... Non non, l'utopie internationale tellement cette chose était improbable. L'ironie du sort qu'elle avait voulu créer s'était retournée contre elle. Pansy Parkinson était aussi collante qu'un glue éternel avec lequel on scotchait les tableaux les plus précieux dans Poudlard. Et le pire était que sa nouvelle "meilleure amie pour la vie" était un garçon de 3 ans son cadet obligé de se travestir pour se promener librement (enfin sensément) dans les rues du Pré-Au-Lard. Alice croyait avoir tout vu. Elle réussi à éviter de soupirer, restant neutre, semblant dire "soit" en hochant légèrement la tête et en s'asseyant de nouveau sur son banc. Elle allait rester avec la "princesse" et gâcher son après-midi soit, mais rien de bien grave non plus, l'autre allait sûrement l'oublier, Alice pourrait bien rêver en la suivant partout comme un petit chien et après hasta luego...

Mais NON !!! Sa dignité devait finir de s'éteindre aujourd'hui, tout comme la virilité peu probante qu'il s'efforçait de maintenir en se battant parfois comme une véritable charogne, poings en avant et... Ticket pour l'hôpital assuré, même face à une gamine de deux ans sa cadette en général. UNE ROBE !!! Et bien sûr, celle qu'il avait vu avant. Oh par Merlin, il voulait mourir. Là maintenant! Que l'orage éclate et le foudroie sur place, par pitié... Un tremblement de terre, un séisme, une arrivée de la Milice Pourpre-enfin non peut-être pas ça.- un ouragan ou un tsunami... Mais évidemment, rien ne se passa. Alice qui avait les mains ouvertes à ne rien faire se retrouva avec le vêtement entre les doigts.

-Mais... Mais... Je... Merci mais... Je ne suis pas une fille... -euh....- à robes! Certains sont faits pour ça, moi je n'ai pas de poitrine ni de hanches, ça ne me va pas du tout. Enfin... Je crois?

Trop tard! Poussée dans la cabine Alice ne pouvait rien faire! Elle resta un moment scotchée devant la glace. La porte s'était refermée, et sur l'intérieur de cette dernière, sur sa petite affiche "Alix Ylian" se moquait d'elle, toujours en plein saut, les bras écartés. Pour plus d'aplomb, la photo était moldue et ne bougeait donc pas, cela n'en était que plus agaçant. Se retournant, grondante, menaçante à voix basse elle fixa son propre portrait d'un air torve.

-Oh toi! Ne me regarde pas comme ça! Et redescend un peu sur terre, tu ne vas pas t'envoler!

Elle aimerait tant que ce soit possible pourtant! Arrachant la petite affiche, la jeune fille la jeta a la poubelle. Peu importe si quelqu'un remarquait sa disparition ensuite! D'un geste brusque elle griffa le portrait comme on l'avait déchirée elle, torturant le visage de papier de la même façon que Carrow l'avait fait sur le sien en vrai. Ensuite Alice passa la tête à travers l'embrasure de la cabine d'essayage. Pansy était proche de la sortie, impossible de détaler, en plus sa couverture serait grillée de suite.

*Bon réfléchis! Tu es mannequin... Tu sais comment régler ça! *

Alice se rappela de son mieux comment son agent réglait les menus détails sur ses amies modèles à la limite du maigre -comme lui au final- qui n'avaient donc aucune poitrine. Déjà elle sortit discrètement de la cabine pour attraper un sous vêtement, et rentrer dedans de suite. Erf... C'était quoi cet engin de torture? Dans quel sens ce truc s'enfilait? Alice se rappela que son double masculin avait déjà fermé de ses doigts fins les soutiens-gorges de ses amies qui le sachant déjà gay-avec ses manières elles étaient au courant avant que lui-même ne s'en doute- ne risquait pas de se "rincer l'oeil''. Elle se dévêtit rapidement, ne gardant que son propre sous vêtement-une culotte simple, mixte quoi, le truc basique que n'importe qui mettait et mit la haut de femme, la honte colorant ses joues mates mais le désespoir de la situation la forçant à le faire. Du bout de sa baguette elle fit apparaître deux petits morceaux de tissus et hop dedans...

Elle ne s'était évidemment pas faite une poitrine à la "lolo ferrarrie", plutôt le genre smarties mais c'était déjà plus réaliste. Comme la robe descendait un peu, Alice se concentra sur son don de Métamorphagie comme elle le put, changer d'organe lui était impossible. Mais pousser la transformation un peu plus loin peut-être. La jeune sorcière eut énormément de mal à faire que sa poitrine s'incline légèrement afin de créer le semblant de scission entre ses deux prétendus seins. Lesquels avaient été imités à la perfection, car le secret n'était pas d'avoir la plus grosse poitrine possible mais celle qui correspondait le plus au corps, c'était comme la chirurgie esthétique... Elle abima presque le miroir des yeux-ainsi que ces derniers- à force de se concentrer pour accentuer un peu ses hanches. C'était horriblement difficile mais possible, car son double masculin avait le parfait contrôle du physique d'Alice qui lui était naturel et ne lui demandait donc aucun effort pour être maintenu. Et puis avec l'entraînement son ADN instable devenait un peu plus malléable. A part un noyau dur de cellules impossibles à changer -son sexe par exemple ou son physique mince. les caractéristiques les plus profondément ancrées de son visage.- elle pouvait jouer sur tout, dans la limite du raisonnable bien sûr.

Quand la courbe voulue fut enfin adoptée, elle n'avait pas la chute de reins de Pansy évidemment, puisque Alice n'était pas une vraie fille mais c'était réaliste et ça correspondait à son physique frêle. Avec une énorme soupir elle enfila la robe, s'emmêlant parfois dans le coton long et blanc. La voilà travestie pour de bon, c'était horrible! La sensation, pas le résultat. Ce dernier était saisissant, et en rouvrant les yeux, la jeune fille mit du temps à apprivoiser son reflet. Étrangement, derrière ces traits d'enfant blessée, l'ancienne "gloire" réapparaissait. Il n'avait pas été un mannequin très reconnu non plus et avoir été la lubie d'un grand couturier le temps d'un défilé célèbre avait été son sommet atteint, mais c'était tout, à part ce coup d'éclat et un ou deux autres du genre-comme la campagne mondiale organisée par la gazette du sorcier pour des vêtements sorciers d'une haute marque (Voir la correspondance d'Alix dans le bureau de post et la gazette du sorcier.) il n'avait rien eu d'une star... Mais bon Alice avait quand même été, sous ses traits masculins, un modèle de délicatesse et de beauté. Laquelle exotique de part ses origines amérindiennes ressortaient encore plus sur la jeune résistante.

Elle n'était pas sublime non plus, n'exagérons pas! Mais... On voyait des traces indéniables de ce que son double masculin avait été, ses cheveux châtains si long cavalaient sur ses épaules et jusque dans le bas de son dos, contrastant avec la robe blanche et sa peau mate, ainsi que ses yeux étirés-le double féminin d'Alix jouait plus sur de lointaines origines vietnamiennes qu'il avait et qui faisaient que même garçon, il était imberbe (OUF! xd ). - se réconciliant avec ses yeux d'océan et donnant à celle qui avait pourtant fait la guerre, enfin la sienne... Un air angélique. Alice vérifia une dernière fois que sa petite poitrine était correctement "installée" ainsi que ses hanches, qui elles étaient vraies puis elle sortit timidement, poussée par Pansy.

-Je suis désolée, je ne mets jamais de robe, alors je n'avais pas l'habitude.

Là au moins, ce n'était pas un mensonge XD. Vaguement Alice se souvint d'Ange qui traitait son double masculin de tapette, dans le magasin du chemin de Traverse nommé Tissard et Brodette, Alix avait fermement démenti... Là ce n'était plus vraiment possible vu son état présent. C'était même pire que la tapette, c'était l'artillerie lourde là! Le piège à rats carrément! ( oui parce que tapette c'est pour les souris et... Bon bref je sors). La honte -_-"

Et que dire de plus? Qu'elle rêvait de dégager ce tissu de ses épaules? Car même en étant charmante là-dedans, même belle, Alice voulait retrouver ses vêtements mixtes, car si Alix avait besoin de réapparaître, autant dire que ça ne ferait pas sérieux -encore moins que d'habitude en fait. XD- dans une robe! En plus son double masculin n'avait rien d'un transsexuel! Allons bon! Qu'on lui permette de retirer cette chose blanche et délicate comme un nuage, Alice était déterminée, fonceuse, une résistante, ce n'était pas elle le mannequin. Sans compter qu'au final, elle avait honte de ce corps abîmé-dont elle avait heureusement pu cacher les cicatrices avec ses cheveux, ou dans son dos car si la robe laissait apparaître ses omoplates, les blessures commençaient un peu plus bas. Le plus dur c'était pour les jambes mais par chance, la robe descendait jusque ses mollets, volant avec élégance autour d'elle. - pourquoi jouer avec lui encore? Cette silhouette souillée par Carrow, puis par son propre travestissement... Son poignet handicapé était protégé d'un bracelet argenté mixte comme souvent, afin de cacher la cicatrice, elle tentait de le bouger sans trop de difficultés pour ne pas que Pansy lui pose des questions. Un mensonge serait facile à inventer, mais Alice existait déjà trop, l'oeil experte de son aînée détaillait déjà ses traits qui ne devaient qu'être de l'emprunt et devenaient désormais réels aux yeux de sa nouvelle "amie."

-C'est gentil à toi, je ne sais comment te remercier! Je vais de suite l'enlever et la ranger précieusement pour ne pas l'abîmer. Où veux-tu aller désormais?

Finit-elle par dire, ayant perdu bien de sa superbe dans ce tissu qui pourtant, l'enlaçait à merveille. ( en même temps quand on s'appelle Alice ==> Sort). Sur le coup elle ne savait plus quoi dire, ni quoi faire... Rêvant juste d'arrêter ce mauvais rêve.

-Très chouette ton sac et tes chaussures...

* Oh la ferme! Ça t'as pas suffit de finir en robe déjà? Tu veux aussi les talons qui vont avec ou quoi?*

Oui mais voilà Pansy aurait été vexée très certainement que sa nouvelle amie ne commente pas ses trouvailles. Surtout qu'objectivement, d'un point de vue esthétique ça avait vraiment de l'allure! Comme quoi Pansy était vraiment très douée pour choisir les vêtements et autre aussi, elle aurait très bien pu être une magnifique styliste, à défaut d'être mannequin. Enfin qui sait, Alice se trompait peut-être. Toujours est-il qu'elle priait pour que la chipie veuille retrouver ses copines. Même parler d'amourettes-ce qui la gênerait bien sûr- serait préférable à porter cette robe.

Enfin, Alice sortie. C'était une jeune fille vraiment jolie, un peu maigre, mais incontestablement jolie. Elle portait plutôt bien le blanc et ça n'était pas donné à tout le monde. Pour quelqu'un qui n'avait pas l'habitude cela la mettait bien en valeur, si elle n'avait pas cette attitude un peu maladroite Pansy éprouvait l'envie de lui dire de se redresser, de se tenir mieux, de garder la tête droite mais elle s'abstint. Ce n'était pas à elle de faire l'éducation de cette jeune fille, elle se demanda vaguement ce que ses parents faisaient. En tout cas elle voulait bien la croire sur parole lorsqu'elle disait qu'elle n'avait jamais porté de robe. Pansy paya la commerçante pour ses achats et la robe. Elle se tourna vers Alice lorsque celle ci reprit la parole. Elle avait l'air sacrément pressé de l'ôter cette robe, Pansy n'allait pas la contredire, elle appréciait peu qu'on lui fasse de l'ombre, et dans cette petite robe estival, Alice resplendissait. De toute façon c'était bien trop habillé. Pansy aurait pu insister pour qu'elle la laisse pour la simple raison que la jeune fille paraissait mal à l'aise. Mais après tout, elle n'avait rien fait d'autre que de lui donner quelques bons conseils, donc c'était inutile de la torturer. Habituellement, elle n'avait pas ce genre de scrupule, mais Alice était pour le moins intrigante. Alice comment d'ailleurs ? Elle fut sortie de ses pensées par le compliment de sa cadette, elle se contenta d'acquiescer, c'était évident. Elle savait choisir. Bien qu'habituellement, elle préférait aller à l'efficace sans faire de recherches particulières, et c'était en ça qu'elle appréciait Alice.

Pansy récupéra les vêtements qu'elle portait jusque là et les rangea dans le sac frappé au logo de la boutique. Elle attendit qu'Alice ressorte pour lui, en espérant qu'elle mette moins de temps à ôter la robe qu'à la mettre. Parce qu'elle allait finir par sérieusement perdre patience. Elle échangea quelques banalités avec la commerçante, sans intérêts, ne répondant qu'à demi mot à ses compliments, tous trop mielleux. Elle connaissait bien ce genre de technique pour les utiliser elle-même, ça ne prenait donc pas sur elle. Si elle retournait dans la boutique ce n'était que pour les vêtements, pas pour le service. Le personnel l'intéressait peu, elle n'avait même aucune considération pour ce genre de personne. En tout cas, la commerçante avait flairer la bonne cliente, et elle était tout aux soins avec la jeune Parkinson et son amie. Une fois qu'Alice fut ressortie, Pansy lui tendis un sac dans lequel elle pourrait mettre sa toute nouvelle acquisition. La gérante de la boutique leur tint la porte à leur sortie, les remerçiants de leur venue, et leur demandant de faire de la publicité pour la boutique auprès de leurs amies. Pansy y songerait, si elle avait le temps. De toute façon les filles se débrouilleraient pour avoir un style semblable dans peu de temps. En moins bien forcément, de pâles copies. De retour dans la rue principale de Pré Au Lard, elle se tourna vers Alice.

« Allons voir les nouveaux cosmétiques. »

Quelque chose lui disait, que cette nouvelle perspective ne réjouissait pas Alice. Cela l'amusait d'autant plus, à bien y songer, la jeune fille ne semblait pas utiliser de maquillage. Pansy ne croyait pas spécialement au naturel, pas qu'elle soit un pot de peinture, mais elle ne mettait jamais le nez dehors sans être préalablement maquillé. Superficielle ? Sans aucun doute. Tout était une question d'apparence de toute façon. Pansy savait parfaitement où elle voulait aller, et arrivé devant le magasin, sa bouche se tordit en un léger rictus, il y avait pas mal d'élève de Poudlard, ce n'était pas étonnant, mais le calme de l'autre boutique lui manquait déjà. Lorsqu'elle entra, les élèves des autres maisons lui lancèrent des regards désapprobateurs. Le mépris se lisait clairement sur son visage. Elle appréciait peu de se mêler à la foule des autres maisons, les autres n'appréciaient de toute façon pas sa présence, bien entendu Pansy n'a jamais rien fait pour se faire aimer. Son but premier n'était pas là, elle était trop profondément égoïste pour cela, elle ne cherchait pas l'amitié, elle préférait se concentrer sur son avenir. C'était en ça que résidait toutes ses préoccupations, assurer son avenir, se garder une place au soleil, conserver son train de vis actuelle, mais s'émanciper autant que possible de son très cher père. Les retours chez elle, était de plus en plus dur, jouer à la petite fille modèle avait finis de l'amuser. Elle se perdit dans la contemplation d'un rouge à lèvre clair et observa Alice dans le miroir.

« Tu ne te maquilles jamais ? »

Avec le teint qu'avait la métisse ce n'était peut être pas vitale. En raison de son teint de porcelaine, si elle ne trichait pas un tant soit peu, elle risquait de ressembler à un cadavre. Pansy se tourna vers la jeune fille et lui tendit un rouge à lèvre. Alice paraissait gêné par sa féminité, n'en voyant pas la raison, Pansy était bien décidée à ne pas la lâcher. Après les vêtements, le maquillage. Pansy avait beaucoup de mal à comprendre les garçons manqués, être une fille était une fierté à assumer pleinement. Or il semblait qu'Alice n'était pas de cette avis. Curieuse gamine à la forte tête. En tout cas c'était plus relaxant de se balader avec elle, plutôt qu'avec sa bande. Pas de piaillement, et puis bien qu'Alice puisse se montrer mordante, elle conservait une certaine réserve et n'était pas totalement honnête. Pansy ne l'en blâmerait pas, il fallait être droit et franc pour pouvoir accuser quelqu'un de ne pas l'être, et elle était loin d'être un modèle.

La boutique était entièrement de tons clairs, certains produits proposaient de remodeler magiquement le visage, des lentilles qui pouvaient hypnotiser n'importe qui, du mascara qui allongeait réellement les cils, il y avait même des crèmes qui supprimait l'acné, les cernes. Tout pour être parfaite, tout pour vider un compte en banque. En voyant une jeune serdaigle attraper un flacon d'une crème anti acné elle ne put empêcher une réflexion de fuser.

« Prends tout ce qu'il y a... tu risques d'en avoir besoin. »

C'était mesquin, parfaitement. Elle lui lança un regard ironique et reparti vers le rayon dédier au yeux, hésitant encore deux eye liner sensiblement identiques. Un tube dans chaque main, elle se tourna vers Alice et la détailla. Elle ne connaissait toujours pas son nom de famille, et Pansy se devait de savoir avec la progéniture de quelle genre de famille elle trainait. Elle connaissait la plupart des familles de sang pur, ils étaient une communauté très fermé, encore plus en Angleterre. Une fois encore elle la détailla, cherchant à retrouver des traits communs à de vagues connaissances, mais Alice lui laissait toujours cette impression étrange. Comme fixer quelqu'un de masquer, il y a quelque chose de familier, dans la silhouette, le maintient, mais impossible de remettre un visage, encore moins un nom, même son prénom ne lui évoquait rien.

« Au fait, je ne t'ai pas encore demandé, mais tu t'appelles Alice comment ? »

Elle reposa un des eye liner, et croisa les bras, la réponse qui allait suivre allait surement déterminer de leur futur grande et belle amitié. Du moins le temps que Pansy comprenne ce qui clochait avec cette jeune fille. [/jusitfy]

Alix avait beau être très efféminé, il n'aurait jamais été jusqu'à mettre du rouge à lèvres. Quant à son double, elle était une résistante, pas une mijaurée qui ne pensait qu'à son physique. Elle n'était qu'une couverture, pas une personne à part entière, dès lors pourquoi prendre soin d'elle? Alice n'avait pas d'autre passé que celui de la dictature des Carrow. Torturée, habituée à sentir la douleur physique subit par son double masculin, enterrant les maux de l'esprit qu'il avait subit, avançant lorsqu'Alix était bloqué car reconnu par la milice ou les Carrow, elle était celle qui permettait au jeune sorcier de vivre par procuration et à la résistance d'exister encore un peu par extension quand le mannequin ne pouvait plus faire grand chose.

Cette journée était une mauvaise idée, il n'aurait pas dû mêler Alice à cette histoire. Elle n'était pas faite pour s'amuser, ses mini griffes et dents de jeune lionne connaissaient le sang, la peur, la rage mais pas ce que l'on sait habituellement de la vie: les bons côtés, tout était si déséquilibré! Lorsque la Serpentarde entraîna Alice jusqu'à une boutique de comestiques, ce qui fit soupirer intérieurement l'adolescente. Même si dans le passé, son double masculin avait aimé cet univers, juste pour sentir l'odeur des crèmes et rouge à lèvres, désormais il en était autrement, elle aurait mieux fait de se reposer dans son lit, essayer de récupérer un peu au lieu de cavaler partout.

-Non jamais. Cela forcerait mon visage à emprunter une nature pour laquelle il n'est pas fait. Je fais trop spontanée, il vaut mieux rester dans ce sens. Et puis mon teint m'empêche de bien faire ressortir les couleurs.

Répliqua Alice en essayant de s'en sortir vis-à-vis du maquillage. Un ennui profond l'habitait, et la jeune fille haïssait tous ces gens qui s'achetaient des cosmétiques sans se préoccuper de ce qui se passait dehors, ou alors qui faisaient semblants! Pourtant elle avait essayé elle aussi aujourd'hui mais n'y était pas parvenu. Quelque part la métisse jalousait ces élèves de Poudlard qui oubliaient, alors qu'en elle, les images de tortures demeuraient ancrées comme jamais. Cette Serdaigle par exemple qui se servait largement en crèmes de beauté en tout genre! C'était incroyable comme cette fille arrivait à faire fi de tout, un sourire béat sur ses lèvres, heureuse de trouver le produit miracle contre son acné.

-Non laisse, ne prend rien. Ça te seras inutile... Certains cas sont irrémédiablement désespérés.

Gronda Alice avant de se reprendre. Lorsque Pansy fit demi-tour, se dirigeant vers les soins pour les yeux, la métisse prit un air désolé. C'était sorti tout seul! Jamais Alice ne s'était montré méchante, indifférente, combattive mais pas destructrice de cette manière. Ce n'était certes qu'une petite remarque en l'air; mais n'empêche que la Serdaigle passa devant Pansy, la bousculant et pleurant en cachant son visage ingrat. Au fond cette gosse pourrie gâtée ne méritait que ça, mais d'un autre côté, de quel droit Alice l'avait-elle jugé? En fait ce n'était pas pour son indifférence à la souffrance qu'elle avait attaqué la Bleue et Bronze mais surtout par envie, car la vie, lui semblait-il, ne serait plus jamais insouciante pour elle, ni pour lui. Tout semblait fini à 14 ans.

Mais même si c'était le cas, son instinct poussait Alice à se défendre encore, au moins conserver un semblant de dignité. Elle répondit donc du tac au tac à Pansy... Se souvenant que son beau-père était sang-pur. Ce dernier n'accordait aucune espère d'importance au facteur de "supériorité" du sang, étant fou amoureux d'une cracmole: la mère d'Alix. Cependant lui qui n'aimait pas son fils adoptif considéré comme une tapette-pour lui la virilité avait de l'importance à défaut du sang.- avait fini par changer d'avis en apprenant que ce dernier résistait. Désormais il le suivait de prêt et l'aidait de son mieux. Déjà Eline la mère d'Alix était sur le point de partir à l'étranger pour être protégée, tandis que le jeune mannequin avait le droit de se servir de son nom. Jamais jusque là le sorcier n'en avait eut besoin mais maintenant, c'était le moment où jamais! La première femme de Jonathan Crower était morte de maladie, mais elle avait été sang pur, et avait eut deux enfants... Décédée-de maladie.- après s'être réfugiée en France pour mourir dans la plus belle des villes selon elle, la sang-pure avait laissé son ex-époux -ils s'étaient séparés dans de bons termes- seul avec deux enfants, il avait finit par tomber amoureux de la cracmole Eline Ylian, heureusement ils ne s'étaient pas mariés, décision qui avait probablement sauvé la jeune femme... Ainsi que son père adoptif qui pouvait être vu comme un traître sans cela.

Donc sans hésitations, Alice répondit sur le coup, ravie d'avoir ce nom à la bouche, sans même s'en souvenir avant, par automatisme, acceptant ainsi implicitement de faire la paix avec son beau-père et de conclure le pacte que ce dernier avait préparé pour l'aider, tandis qu'il participait à des soirées mondaines comme célibataire galant, pour recueillir quelques infos [HJ: allez voir la fiche d'Alix Ylian dans les familles^^ c'était moins détaillé là-bas car c'est du vieux, mais l'histoire correspond :) ]

-Alice Crower si tu veux tout savoir. Ma mère est morte en France, pays qu'elle chérissait pour son art et mon père affligé par le chagrin ne sortait plus beaucoup. Il a recommencé à accepter diverses invitations.

Évidemment, il n'avait recommencé que pour aider son fils adoptif mais, ça Alice n'allait pas s'en vanter. L'idée d'avoir cet homme imposant, charismatique qui la soutenait dans ses actions, l'encourageant alors qu'il l'avait insulter lui remit un peu de baume au coeur et l'aida à continuer. L'histoire était vraiment très crédible au final ! D'ailleurs il avait même dû aller à une fête des Parkinson dernièrement ou peut-être un autre membre des pro-sang pur, allez savoir ils se retrouvaient tous là-dedans. Si Jonathan n'était pas dans le besoin Alix n'avait jamais voulu de son argent, mais pour une fois sa fortune allait appuyer sa crédibilité en tant que fille de sang-pur. L'histoire était vraie après tout, mise à part qu'Eline était oubliée, inexistante, qu'Alice n'était pas la vraie fille de Jonathan Crower et qu'elle n'était même pas une fille mais bon...

Elle oublia la Serdaigle, se disant qu'après tout cette dernière s'en remettrait. Bon ce n'était pas une raison pour recommencer mais bref... Elle allait servir une bonne cause, permettant à Alice de se couler un peu plus dans le moule avec sa précédente remarque. Il fallait se reprendre et se sortir de ce pétrin! Mieux encore... Peut-être se servir de Pansy? Non trop risqué, à 14 ans, Alice ne faisait pas le poids, autant finir cette après midi puis disparaître de la vue de la Serpentarde de son mieux... Bon bref, elle verrait! Mais cette histoire l'avait rendu un peu plus sûre d'elle. Si cette fouine de Pansy rencontrait sa soeur adoptive Amy Crower qu'Alix adorait, celle ci confirmerait -étonnée quand même car ne connaissant pas l'existence d'Alice mais devinant les choses.- que la métisse était sa soeur, elles ne se ressemblaient pas mais personne n'avait connu la mère d'Amy alors on pouvait bien l'imaginer métisse non? Quant à Garen l'abominable frère jumeau d'Amy, voyant son père admirer désormais celui qu'il avait détesté, adorateur du Lord quand son géniteur aimait une cracmole, il avait juste renié sa famille et avait disparu avec un gang. Lui qui aurait pu tous les faire tomber en les désignant comme traitre avait renoncé à tout sur un coup de tête, laissant la famille recomposée soulagée, sans témoin pour leur mettre des bâtons dans les roues. Amy était Serdaigle, Pansy ne l'aborderait sûrement pas, quant aux registres, elle n'y avait pas accès! Et Alice pouvait toujours prétendre que son dossier de naissance était resté à l'étranger, ou que Amy était une demi soeur.

Oui ça devenait très compliqué dans sa tête, mais quelque soit les propos, Alice trouvait un moyen de s'en sortir. Cette question redoutée était en fait un bonheur, une bénédiction qui lui permettait de justifier! Jonathan était finalement un homme bien malgré son homophobie... Il avait eut raison de proposer à Alice ce "pacte", laquelle comme toute adolescente têtue avait d'abord refuser, c'était maintenant ce qui pouvait lui sauver la mise, voir la vie! Bon Jonathan ne savait pas qu'il avait une fille, mais comme Alice ressemblait à Alix, il ne se ferait sûrement pas avoir, surtout pour l'avoir traité de fillette pendant deux ans.

-Quelles sont tes passions Pansy? Je veux dire... Tes vraies envies profondes, pas celles que tu sers à tes "copines".

Sur le coup, Alice était tellement en forme qu'elle reprenait du poil de la bête et cherchait à cerner la Serpentarde de façon plus précise. En la regardant hésiter entre deux eyes-liner avec attention, Alice ne réussit pas à éprouver de la haine pour elle. Certes, elle dépensait son argent comme la Serdaigle alors que l'horreur était là, la déclenchant même mais... Mais son regard posé sagement sur les rayons ne donnait pas envie de la détester. Pansy paraissait si délicate en cet instant, perdue même. Un sourire doux illumina les traits d'Alice.

-Celui-là. L'autre s'effrite et se perd, il est plus brillant, mais ce qu'il te faut à toi, c'est du sobre, quelque chose de mat et doux pour contraster avec l'effet "kitsh" de tes vêtements. Tu feras stricte, soignée mais pas trop vieille. C'est un mélange entre les deux.

A continuer ainsi elle allait se retrouver maquillée -_-" mais qu'importe... Après la robe hein, le peu de virilité dont son double était affublé s'était définitivement éteint alors... Ce dernier avait passé du temps avec les maquilleuses, plusieurs étaient ses amies, pareil pour les filles mannequins qui lui demandaient toutes de les maquiller... En général un garçon gay avec des manières efféminés attirait toutes les filles, sans même savoir qu'il était efféminé d'ailleurs... C'était comme un aimant, elles le voulaient toutes comme copain parce que "c'est tropppp chouuuuu comment il parle et comment il met sa main sur la hanche et touuuut."... -_-" au final du coup, même s'il était moins doué en maquillage, Alix connaissait quand même les bases. Bah, on est mannequin ou on ne l'est pas! Dans ce milieu même les hommes, -même les modèles virils type gros muscles-étaient un peu maquillés pour améliorer les photos ou leur teint etc.

-Qu'aimerais-tu vraiment faire lorsque tu seras grande?

La dégager de son influence familiale méprisable... Rêver un peu pour s'en sortir, même si pour ça il fallait songer avec une ennemie. Au final, dans ce magasin, au frais, dans cet endroit où les couleurs claires prédominaient, Alice et son aînée pouvaient elles vraiment être ennemies?

Agréable surprise. Alice n'avait décidément pas sa langue dans sa poche, et voir la serdaigle se précipitée vers la sortie la fit doucement sourire. Décidément, les élèves n'avaient vraiment aucun répondant, ce n'était presque plus amusant de les insulter. C'était trop facile, ils filaient tous pleurer à la moindre réflexion, aucune dignité. Comment voulaient-ils se faire respecter, s'ils n'étaient pas capable de se rebeller. Pansy leva les yeux au ciel, étouffant un léger rire en voyant ses amies lui courir après pour tenter de la consoler. Elle reprit son sérieux lorsque sa cadette lui répondit. Les Crower, le nom lui était vaguement familier, il lui semblait en avoir croisé lors des mondanités de l'été dernier. Pansy aimait assez les mondanités, sortir ses plus belles robes pour paraître plus riche les uns que les autres, manger des mets rares et hors de prix, et surtout ce climat d'hypocrisie constante. Connaître les derniers ragots sur les uns et les autres, les derniers divorces, les derniers mariages. Mais elle ne se souvenait pas de cette fille. Enfin, on ne pouvait pas mémoriser chaque visage. C'était quand même curieux.

La question qui suivit, fit se crisper un peu Pansy. De quoi se mêlait-elle ? Son regard se glaça. Elle n'aimait pas spécialement les questions personnels. Personne ne lui en posait jamais, sous peine de s'attirer ses foudres. Pansy n'avait de passion, ni de patience pour rien. Elle ne servait rien à ses amies, puisqu'elle ne parlait que très rarement d'elle. Se dévoiler, c'était révéler ses faiblesses, et pour le commun des mortels, elle ne voulait pas en avoir. Elle jeta le tube que lui déconseillait sa cadette, gardant l'autre en main. Mais apparemment, Alice était vraiment curieuse et elle posa une nouvelle question. Ce qu'elle voulait faire plus tard ? Actuellement l'avenir était sombre, une marque sur le bras, et devenir un soldat pour une cause en laquelle elle croyait. Mais dans un monde en paix, qu'elle était son avenir ? L'UMA, oui, mais après. Elle savait qu'elle ne voulait pas devenir comme sa mère, une décoration dans un salon chic, quelqu'un que l'on exhibe lors des soirées. Être une femme intellectuelle, capable de subvenir à ses propres besoins sans dictature machisme. Si, elle travaillait, elle voulait un métier prestigieux.

« Travailler dans la politique, ou dans le droit. »

Son ton avait été pédant, orgueilleux. Elle voulait clore cette conversation. Réfléchir à son avenir en ces périodes troublées n'est clairement pas agréable. Rien n'était moins sur que l'avenir. Pansy n'avait délibérément pas répondu à sa première question, mais avait décidé de retourner la dernière. Après tout, elle était curieuse de savoir ce que cette jeune fille pouvait bien avoir envie de faire. Les Serpentards se devaient d'être ambitieux. Et malheureusement pour un certains nombre de fille, l'ambition se résumait à trouver le meilleurs parti. Lorsque Salazar Serpentard avait crée sa maison, il ne se serait certainement pas imaginé que c'était ce genre d'ambition qu'aurait ses élèves. Pansy soupira, puis se dirigea vers la caisse régler son achat. Discuter de son avenir, rien de mieux pour la mettre à cran. D'autant plus qu'elle avait reçut une lettre de son père récemment, si rien n'était clairement dit, elle avait parfaitement compris qu'elle avait été repéré pour devenir une recrue du Lord noir.

Le tube rangé dans son sac. Elle se tourna vers la sortie, s'assurant qu'Alice la suive. L'après midi, avait défilé, et ils ne devraient pas tarder à rentrer. En tant que représentante de la milice pourpre, elle n'avait pas intérêt à arriver en retard. Et recadrer les retardataires l'amusait beaucoup. Rentrer dans la milice avait fait la fierté de cher père, et Pansy qui aimait beaucoup faire preuve d'autorité était dans son élément. Elles étaient un peu éloigné du point de rendez-vous, mais partie maintenant elles ne devraient pas avoir de retard. Contrairement à ce que l'on pouvait penser, Pansy n'était pas fondamentalement attaché au règlement, c'était juste un moyen de rendre la vie infernale à ceux qu'elle ne pouvait encadrer. Jamais d'élèves de sa maison. Pourtant ce n'était parfois pas l'envie qui lui manquait lorsqu'on voyait les imbéciles qui erraient parfois chez les Serpentard. Crabbe et Goyle en tête, des primates paraissaient plus vif qu'eux, il fallait la supporter leur compagnie, et Pansy avait bien du mal à ne pas se montrer franchement moqueuse, heureusement pour elle, ils ignoraient jusqu'au sens du mot ironie. Le long du trajet elle baissa les yeux vers Alice, et demanda :

« Et toi ? Que veux tu faire plus tard ? »

Pas qu'elle ne s'en inquiète, ni même ne s'y intéresse; c'était simplement de la curiosité. Elle si discrète, presque effacée, que pouvait-elle bien souhaiter faire.

Alice avait beau être douée pour connaitre le langage du corps, elle ne lisait pas non plus dans les pensées... Sans compter que Pansy cachait bien son jeu, alors elle peinait à décrypter les messages. Comment deviner le temps qu'elle avait prit pour répondre, mais aussi son absence de paroles sur ses passions profondes? Étrange! Le Métamorphomage croyait pourtant que cela aurait fait plaisir à son aîné, s'intéresser à sa petite personne, lui donner une chance de sortir de l'image de fille superficielle mais bon si cette dernière préférait le rester, tant pis pour elle. Cependant Pansy daigna répondre à l'une de ces questions et le moins que l'on puisse dire c'est que c'était une ambition tout à fait louable... Enfin bon, femme de loi, elle en avait sûrement la capacité, l'intelligence, pas de doute... Mais l'honnêteté? La bonté d'âme? Pas vraiment, à moins qu'au fond la Serpentarde agisse par obligation? Était-ce possible d'avoir l'air si heureux du malheur des autres sans réellement l'être? D'être aussi peste parce que ses parents l'y forçaient?

Le désir d'extrapoler était grand, Alice avait envie au fond de son âme d'adoucir la manière de penser de cette fille. Elle voulait croire qu'une adolescente ne pouvait pas décemment être méchante de façon gratuite à un tel degré. Pourtant Drago Malefoy était une véritable saleté, déjà forgé par ses mangemorts de parents. L'Imperius? Non pas possible, elle ne serait pas en train de faire les boutiques mais en train de tuer pour celui qui la maniait comme un pantin. Pouvait-on vraiment être une ordure finie à 17 ans?

Alice ne savait pas elle, ce qu'elle voudrait être, déjà que la fin de la guerre ne s'annonçait pas... Elle ne connaissait que l'enfer, seul son double masculin avait eut le droit à une vie normale, très pauvre certes mais pleine d'amour! Son beau-père s'était réconcilié avec lui et malgré la haine de cette époque troublé, Alix arrivait à retrouver une famille, un soutien inestimable de la part de celui qui l'avait méprisé, mais tous ces petits réconforts étaient pour son double, elle, elle n'était qu'une résistante de Poudlard, une couverture sans opinion, une protection qui, présentement ne faisait pas son devoir, dévoilant les désirs inavoués de son double masculin.

Auror? Pourquoi pas? mais certainement pas devant Pansy... Alors quoi? Mannequin? Tout cela lui semblait si futile désormais! Déjà avant, le garçon aimait bien poser mais ne voulait pas en faire son métier, trouvant ce travail trop superficiel et il n'était pas assez passionné de toutes manières; se livrant au jeu du régime absolu par pure provocation envers sa fragile nature plus qu'autre chose. Alors que faire?

-Avocate.

Voilà c'était dit! Qu'on cesse enfin de prendre les victimes pour des numéros! C'était là le songe utopique d'un gosse blessé qui n'avait jamais eu le droit à la justice. Premièrement on avait tout fait mais pas retrouvé la coupable, celle qui lui avait brisé le poignet et mis sa vie en danger, le torturant tout une nuit... Ensuite il l'avait retrouvé mais personne n'avait voulu y toucher et Percy Weasley avait prétendu l'aider mais l'avait envoyé en hôpital psychiatrique, endroit duquel le sorcier avait pu sortir car l'on avait prouvé qu'il n'était pas l'auteur de ses blessures contrairement à ce que présumait le rouquin menteur... Enfin Cornelius Fudge assit dans son fauteuil de riche, les mains croisées qui lui disait que tout allait bien à Poudlard. Enfin bref, pourquoi pas?

Quoiqu'il en soit, Alix songeait qu'il pourrait bientôt quitter la peau de la jeune fille, enfin! Jamais ce déguisement ne l'avait autant collé; il avait réussi à pousser la transformation un peu plus loin, une fois de plus. Au fil de ses aventures, Alice prenait de plus en plus de place, l'autre fois ça avait été un grain de beauté, cette fois-ci les hanches un peu moins droites, la poitrine légèrement inclinée, transformations qui seraient sans doute prises en compte pour la prochaine, tout comme l'après-midi vécu par le métamorphomage s'intègrerait dans l'histoire courte mais riche de la résistante.

Ils rentraient au château et Alice reprenait du poil de la bête! Elle songeait qu'enfin elle allait être débarrassée de Pansy et ne plus jamais avoir affaire à la Serpentarde.

-Et bien, nous arrivons bientôt! C'était une belle après-midi-si on mettait de côté les divergences de pensées, le mensonge d'Alice et l'essayage de la robe, ce n'était pas faux.- je ne mangerai pas dans la grande salle, je suis fatiguée comme je te l'ai dis tout à l'heure et je me suis gavée de sucreries avant que tu n'arrives, je monte directement, inutile de me chercher.

La jeune sorcière préparait ses arrières même si ce n'était sûrement pas suffisant pour que Pansy l'oublie en une soirée... Serait-elle obligée de réapparaître ainsi pour satisfaire une fille qui croyait Alice réelle? Ce serait s'engager dans un jeu bien dangereux, un dédoublement de personnalité qu'Alix avait jusque là pu éviter en obligeant Alice à ne regarder personne, à ne pas converser... mais il y avait eut des fuites, avec Ciel, Blaise-même si c'était sans conséquences pour ce dernier, elle avait réussi à lui faire croire qu'elle était juste de passage, une touriste quoi.- et désormais avec Pansy qui, hélas avait bien plus de poids que ses précédentes rencontres.

Sans savoir pourquoi, compliquant son cas, Alice reprit la parole, comme si c'était d'elle-même, sans l'avis de son double masculin, souhaitant avoir une vie à elle, prendre le risque de se faire démasquer pour pousser encore plus loin la résistante. Alice était parfois folle!!! Ce dont elle s'était persuadée pendant toute l'après-midi, se haranguant pour résister à la tentation de s'infiltrer, se disant qu'elle ne ferait pas le poids venait de voler en éclats, se reprenant, presque confiante elle dit...

-Au fait mon père sera sûrement à la prochaine soirée que tes parents donneront s'ils sont invités... Et puis tout à l'heure tu ne m'as pas répondu, qu'est-ce que je devrai faire dans ta bande?

Encore pour la première affirmation elle ne prenait pas trop de risques, enfin si mais pas plus que ce que son beau-père ne le faisait, il serait là et Alix allait le prévenir de l'existence d'une "fille". Parler d'Alice allait être difficile, seule Calypso savait qu'elle existait, pourtant le sorcier faisait équipe avec Jonathan, donc inutile de lui mentir plus et en profiter pour créditer son existence... Enfin tant qu'on n'allait pas fouiner trop loin bien sûr. En revanche pour la seconde, donner une chance à Pansy de l'intégrer plus dans sa bande et donc de la revoir... C'était s'attaquer à plus gros que soit, les choses se corsaient! Alice et son maudit zèle pour la résistance! grr.

Apparemment Alice n'avait aucune envie de s'attarder. C'était même carrément une fuite. Pansy n'avait pas l'intention de la retenir, elle aurait l'occasion de la revoir et de découvrir quel secret pouvait bien cacher sa cadette. Enfin, elle devait sans doute avoir ses raisons, mais cela avait tendance à rendre suspicieuse. Peut-être à tord, mais elle se trompait rarement. Elle appréciait à moitié sa dernière phrase, qui sonnait presque comme un ordre. Ne me cherche pas. Décidément, elle était vraiment curieuse, enfin ce soir, elle avait de toute façon d'autres chats à fouetter. Au loin elle aperçut la foule des élèves attroupées, elle fit signe aux filles de l'attendre alors qu'elles esquissaient un geste pour la rejoindre. Pas encore. En outre il semblait que la jeune fille ait encore quelque chose à lui dire. Pourtant elle paraissait bien presser de la quitter quelques secondes avant.

Pansy acquieça silencieusement, elle ne s'occupait pas elle même des listes d'invités, c'était le rôle maternel ça. C'était elle qui s'occupait des mondanités, elle ne s'occupait même que de ça. On a le rôle qu'on mérite... En tout cas, le nom de son père serait surement sur la liste, c'était donc fort probable qu'elles se recroisent. Quand à la suite, ce qu'elle aurait à faire, aucune des autres filles n'avaient jamais poser la question. A part dénigrer et médire elles ne faisaient pas grand chose. Rentrer dans sa bande n'était qu'une sécurité quand à sa popularité. Si cela n'intéressait pas Alice, elle risquait d'être servis.

« Ce que tu auras à faire ? Mais rien, se seront les autres qui le feront. »

Donner des ordres. Ça s'était une spécialité. Sa bande n'avait aucun intérêt, une bande de fille superficiels. Alice posait trop de question pour s'intégrer réellement, elle n'était pas stupide, et Pansy doutait même vaguement de son éducation, les filles de très bonne famille ne posaient que peu de question. Ou les gardaient pour elles. C'était des détails, mais c'est les détails qui comptaient pour cerner quelqu'un. Mais elle n'en montra rien, elle préférait rentrer dans son jeu. Pansy lui sourit, elle préférait pour l'instant couper court à leur conversation.

« Bien. Je vais te laisser te reposer. Nous nous verrons chez mes parents. Encore merci pour tes conseils. »

Elle lui lança un dernier regard, légèrement amusé, puis se détourna pour rejoindre les filles. Lorsqu'elle arriva, elle fut inondée de question, d'abord sur ses vêtements. Elle y répondit en se joignant à leur enthousiasme, en apparence en tout cas. Intérieurement, elle n'avait qu'une hâte rentrer au château, et manger. Pansy avait une faim de loup. Puis elles embrayèrent sur Alice, aucune ne la connaissait, aucune même ne semblait l'avoir vu. Voilà qui confortait les suspicions de Pansy. Sur le trajet du retour, les filles continuèrent de lui poser tout un tas de questions, auquel elle répondit du mieux qu'elle pouvait. Au cœur du débat, il y avait la sang pur party. Ce thème semblait décidément très récurant, elles parlaient de leur achats, de ce qu'elles attendaient de la soirée. C'était l'évènement de la saison, Pansy n'espérait pas grand chose de cette soirée. Elle possédait déjà un bon carnet d'adresse, un des meilleurs sans doute. Ce n'était qu'un simple divertissement, et sans doute un moyen de se jauger, observer les toilettes de l'une ou l'autre. Et chacune crachant son venin sur l'un ou l'autre, tandis qu'ils se salueraient tous mielleusement. Cela aurait le mérite de l'amuser.

Les autres le feront? Mais quoi? Alors un après-midi suffisait pour monter au sommet de la gloire? Une seconde était également fatale, pouvant vous faire dégringoler de votre pied d'estale... Ainsi était le grand monde, celui qu'Alice préférait refuser, tant dans le milieu du mannequinat, ces hautes sphère où elle, petite débutante avait évolué, par pur caprice de l'un des couturiers les plus célèbres s'étant épris du physique exotique ainsi que du caractère entier, spontané de son double masculin. Hochant la tête en voulant avoir l'air sûre d'elle, Alice signifia son accord. D'un côté elle était fière de recevoir tant d'attentions, jeune adolescente brimée par son propre double masculin qui se servait d'elle comme simple couverture, elle sa féminité exacerbée, et sa virilité bien cachée à la fois... Résistante sans pitié pour son propre corps si faible en jupons, sans concessions pour le monde de la dictature... Enfin un peu de douceur retrouvée, ce monde de délicatesse-et non spécialement de luxe entendons-nous bien- la voilà traitée comme une égale par l'une des plus hautes représentantes du monde sorcier, l'une des descendantes les plus prometteuses...

D'un autre côté, comment ne pas s'en affliger? Cette nomination la rendait précieuse aux yeux de Pansy qui ne voudrait sûrement pas perdre la face, reconnaître qu'elle s'était trompée dans se choix hâtif, prenant une traîtresse comme "meilleure" amie... Elle serait souvent demandée, recherchée... Pour Alice casse-cou, résistante ne ratant pas une occasion de faire trébucher l'adversaire à défaut de le faire tomber ou plier, comme pour Alix qui rêvait d'amitié, c'était une aubaine... Mais saisissez-vous l'incohérence? L'ironie de telles pensées? Songer à se lier à son ennemie? Sous une fausse identité encore en plus? D'un côté oui, sa bonne conscience lui disait que c'était pour la résistance, pour apprendre des choses, trouver des informations à décortiquer, à décrypter, mais de l'autre le jeu était vraiment dangereux... Très très dangereux pour un débutant comme Alix dans l'art de la guerre.

-Oui on se reverra. Bonne journée!

Finit-elle par signifier, quittant Pansy sur une révérence élégante aussi bien applicable par des hommes que par des femmes qu'on lui avait apprit à esquisser dans son agence de mannequinat. Alice se posait énormément de questions, mais la réponse principale semblait scellée... Malgré les risques, malgré sa peur voir sa colère envers la Serpentarde, comment la haïr pour cette après-midi assez agréable au final? Alice n'avait pas jeté la belle robe blanche, retournant à Poudlard avec, est-ce que cela ne voulait-il pas tout dire???

Bien sûr que si... La jeune résistante rentrait au château plus affirmée qu'avant, avec un souvenir à ajouter dans sa propre histoire; elle n'était plus si translucide, on commençait à la connaître, à lui parler... Malgré sa fausse identité, la métisse rencontrait de véritables personnes et avait de vraies conversations. C'était risqué mais tellement excitant aussi... Car si son double masculin n'avait jamais su vraiment comment aborder les gens, étrangement, Alice, transformation involontaire à la base puis couverture de survie plaisait énormément... Blaise Zabini, Ciel et maintenant Pansy Parkinson... Serait-ce l'unique moyen pour Alix de vivre un jour l'amitié? Dans ce monde de guerre et de bataille, pouvait-il grâce au mensonge, côtoyer des gens qui, s'il avaient été Alix ne lui auraient jamais parlé. Penser à la résistance, c'était bien beau mais elle n'avait que 14 ans alors oui... Son esprit semblait prêt à accepter une fausse amitié comme celle de Pansy, juste pour qu'on l'appelle par son prénom, même si ce n'était pas son vrai patronyme... Il la reverrait sans doute et jouerait encore à ce jeu dangereux mais grisant.