L’idée de déménager et de vivre seule, ou disons simplement de vivre loin de sa famille n’aurait jamais traversé l’esprit d’Elanor tout simplement car elle ne s’était jamais aussi bien sentie qu’au sein de la sienne. Ses parents étaient morts certes, mais son oncle et sa tante les avaient remplacé de manière toute à fait parfaite aux yeux de l’étudiante, loin d’être exigeante d’ailleurs. Sa relation avec l’oncle Edward avait toujours été assez houleuse et basée sur une éducation de fer sans débordements affectifs. Tante Eilen quand à elle, se contentait d’être aussi attentionnée que sa mère l’aurait été mais était également devenue une amie très proche au fil des années. En soi une vie familiale tout à fait standard, ajouté à cela deux splendides jumelles de 9ans ses cadettes.

Biensûr ça aurait été trop beau que le conte de fée s’arrête là. Le départ d’Elanor pour l’Université de Magie Avancée et le retour du Lord Noir témoignaient tout à fait de se chamboulement plutôt dramatique dans l’univers familial de l’étudiante hélvète. Un retour au pays de l’oncle Edward ne présageait pas aux yeux d’Elanor que leurs vies respectives seraient pareillement mises à mal. Si elle avait su, probablement l’aurait-elle obligé à rester loin de ce pays et de ne surtout pas exposer ses filles sous le nez de son ancien employeur qui avait à présent la main mise sur le ministère et pire, sur Poudlard.

Les filles faisaient à présent parties de la Résistance de Poudlard, mais essayait de garder une certaine couverture grâce à leur sang pur de chez pur. Malheureusement le nom de Williams étant plutôt à bannir sous peine de mort, Eilen hésitait à les retirer de la si prestigieuse école où elles risquaient d’être découverte comme étant les files du traitre ; Edward Williams, ancien Mangemort de son état, actuellement déserteur encore en vie. Mais pour combien de temps ?

L’idée de déménager n’avait pas émergée dans un premier temps dans l’esprit d’Elanor, mais dans celui de sa tante qui voulait à tout pris préserver sa nièce, déjà bien à risque en faisant partie de l’Ordre du Phénix. Mais ce qui déclencha chez l’étudiante l’envie de reprendre sa liberté fut l’annonce de son oncle qui lui avait caché durant tant d’années qu’il était un de ceux contre qui ses parents avaient combattus et à cause de qui, ils n’avaient pas été présents pour elle. Une colère profonde l’avait envahie qui fut suivit par une explosion de cris, des mots très forts de la part des deux partis pour se solder à une bouderie mutuelle et un refus de s’adresser la parole. Elanor ne pouvait pas encaisser un tel secret dissimulé aussi longtemps même si elle reconnaissait que son oncle lui avait sauvé la vie en risquant la sienne. N’empêche, c’était pas aussi simple et l’éloignement devint la solution à leurs problèmes et provoqua les pleurs de tante Eilen.

Rapidement, Elanor se plongea dans une recherche chevronné d’un logement, activité qui l’aida à oublier que Lacey avait disparut depuis des semaines sans laisser d’adresses. Bien sûr elle essayait de ne pas imaginer le pire qui la mettait souvent dans l’inquiétude à cause de son job d’auror. Lacey était obligatoirement partie parce qu’il en avait marre, du moins elle essayait de s’en convaincre plutôt mal. Feuilletant les petites annonces sorcières, la gazette du sorcier, le logement magique et j’en passe, Elanor passa deux semaines consécutives de ses vacances à visiter des appartements peut convaincants. En plus, elle n’était pas motivée, n’avait pas le moral et franchement préférait espérer se réveiller dans les bras de Lacey et réaliser que tout ça, ce n’était qu’une blague pourrie. Mais pourtant l’immeuble était bien réelle et sa camarade à coté d’elle également.

- Je passe devant

Faith poussa la porte d’entrée de l’immeuble et se faufila dans le hall avec un des cartons qui constituait ses affaires. L’autre carton était dans les bras de l’hélvète qui suivit tant bien que mal sa camarade fille de moldue qui entama la montée des escaliers. Faith lui avait expliqué que le logement se trouvait dans un immeuble remplit de moldus, ce qui avait enchanté Elanor bien décidé à s’intégrer dans cet univers si intéressant et si différent du sien. Mais surtout, elle était super heureuse de pouvoir partager un appartement avec son amie de l’UMA. Être deux valait mieux que d’être toute seule, surtout pour le moral et éviter les idées glauques et noires. Même si Faith n’était pas du genre très bavarde, sa seule présence réconfortait Elanor qui n’en demandait pas plus à l’étudiante.

Enfin, elles arrivèrent à destination, c'est-à-dire au deuxième étage dans un jolie petit trois pièces qui correspondait tout à fait aux attentes d’Elanor qui l’avait visité au moment où Faith avait emménagé.

Faith s’était déjà plus ou moins installée et Elanor emmena son carton dans la pièce qui sera sa chambre. Un lit était déjà installé, acheté quelques jours auparavant dans un magasin de mobilier sorcier qu’elles avaient trouvé sur le Chemin de Travers. Magasin qu’elle n’avait jamais remarqué jusqu’à présent. Heureusement, le plus du magasin était d’empaqueter les meubles dans des minuscules cartons qui ne prenaient pratiquement pas de place et pouvaient être déplacé dans la plus grande discrétion. Autant vous dire que l’étudiante avait bien l’intention d’y retourner assez rapidement une fois qu’elle serait installée et que tante Eilen serait de retour de Suisse.

Ouais ça va pas trop mal ! Je crois qu’on a tout ! Reste à les vider et à tout ranger !

Son amie était installée sur le lit double d’Elanor qu’elles avaient installé en face de l’unique fenêtre de la chambre. Elle ne résista pas à la tentation de s’installer à son tour quelques instants avant d’attaquer le plus dur du déménagement.

Tu as déjà terminé de vider les tiens ? Je me dis qu’on pourrait commencer par installer le salon et la cuisine avant d’attaquer nos cartons. Je t’avoue que j’ai pas envie de faire ça maintenant.

[Pardon pour l'attente...]

L’installation des pièces communes créa chez Elanor un engouement certain pour son nouveau logement et lui rendit le sourire. Faith avait été d’accord sur le fait que leurs cartons respectifs attendraient un peu plus longtemps que le reste qui s’avérait être bien plus intéressant à ranger. Il y avait plusieurs paquets contenant divers meubles qu’elles avaient l’intention de répartir dans le salon. Sa camarade pointa sa baguette sur le carton tordu qui devait contenir leur nouveau canapé, dans des tons assez clairs qui promettait d’illuminer la pièce.

-Tu le veux où ?

Cela méritait réflexion. Où pouvait-on bien placer ce canapé. Elanor se mit un peu en retrait dans l’angle des deux chambres pour avoir une vision d’ensemble du salon où se tenait son amie dans l’attente d’une réponse. Elles commencèrent par tester divers endroits qui ne convenaient pas vraiment pour finalement se décidé à le mettre face à la porte du petit balcon. Faith le déposa à l’endroit voulu et Elanor s’empressa de le déballer. Un « Kraaak » sonore se fit entendre lorsque le paquet fut déballé et que le canapé prit sa forme finale. Il était vraiment grand et le choix n’avait pas été très difficile car c’était le plus confortable qu’elles avaient essayé et surtout le plus beau, cela ne faisait aucun doute. L’helvète sourit à pleine dents après avoir lancé un « tadaaaaaaam » à sa camarade qui découvrait en même temps qu’elle le meuble moelleux.

La suite du déballage s’avéra moins compliqué car le canapé donnait le rythme dans le petit salon. Ainsi la table basse fut installée en face de lui et l’étagère prit place contre le mur à coté de la porte de la chambre de Faith. C’était d’ailleurs le seul morceau de mur assez grand qui pouvait la contenir.

Les quelques petits cartons qui contenaient les bibelots que les filles avaient chacune apportées de leur coté trainaient sur la table basse et seraient déballé un peu plus tard. C’était un peu ce qu’on appelait les derniers cartons, ceux qu’on avait le plus de plaisir à ouvrir car ils contenaient en général plein de choses qu’on avait oubliées ou qu’on ne pensait pas avoir mis là. Elanor sentit l’hésitation se peindre sur le visage de Faith qui fixait d’autres cartons dans un coin qui devaient lui appartenir. Elle ne dit rien, ne sachant pas réellement quel dilemme se dessinait dans l’esprit de son amie. Finalement celle-ci proposa de s’attaquer à la vaisselle ce qui déclencha une moue peu convaincante sur le visage de l’étudiante maladroite.

D’accord, mais tu ne sais pas dans quoi tu te lance en me proposant de m’occuper de la vaisselle…

Les deux filles se dirigèrent de l’autre coté de la pièce dans leur petite cuisine qui était séparée du salon par un plan de travail qui pouvait faire office de petit bar où peut-être installeraient-elles des chaises hautes à l’occasion. Hésitante, Elanor sortit sa baguette et imita Faith qui avait déjà commencé à déballer la vaisselle.

Ecoute je vais m’occuper de celui-ci…

« Celui-ci » contenait les casseroles et d’autres plats moins importants que la vaisselle du père de Faith à laquelle elle devait surement tenir. Quoiqu’Elanor n’en était pas certaine à la réflexion. Quelques « Djong » plus tard, signe qu’il avait été préférable de ne pas confier plus fragile à l’étudiante, les filles réussirent à caser tout ce qu’elles avaient dans les petits buffets de la cuisine.

Tu crois pas qu’on arriverait à agrandir les buffets à l’occasion ? Ça serait super pratique quand même.

Le manque de place ne se faisait pas encore sentir mais c’était dû au fait qu’elles n’avaient pas encore fait les courses et que le petit espace qu’elles avaient réussi à ne pas remplir ne pourrait pas contenir plus que quelques boites de conserves et un paquet de riz.

Mais je me demande si on a le droit de faire ça dans un immeuble moldu.

Le couvercle d’une casserole dans la main, Elanor s’arrêta pour réfléchir aux cours de droits qu’elles avaient eu. Elle n’avait pas souvenir d’avoir lut où que ce soit que ce n’était pas permis, mais en avaient-ils réellement parlé ?

[HJ : C'est également court, mais bon je vois mal écrire plus là ]

Que le propriétaire vienne inspecter les buffets ou pas, même en étant moldu, Elanor voulait à tout prix éviter d’avoir à faire avec le Ministère de la Magie. Si une enquête était lancée à son sujet, ils remettraient très probablement la main sur Edward Williams et les filles seraient alors en danger.

Bon ! Mieux vaut éviter de se mettre le Ministère à dos. Surtout par les temps qui courent. On se contentera de ce qu’on a.

Elle sourit à Faith tout en essayant d’ajouter le couvercle de la casserole au dessus de la pile des autres et d’en refermer le tiroir sans que ça coince. Finalement, elle décida que la magie s’en chargerait et lança un sort de rangement sur le tiroir qui se referma comme par magie. Se frottant les mains, Elanor se tourna vers sa camarade, l’air un peu surpris.

Heu… ça change quoi que je sois de sang pur ? Elle se mordit légèrement la lèvre inférieure, le temps de faire une pause. Sa camarade ne la soupçonnait tout de même pas d’encourager la sélection naturelle gentiment mise en place par le Ministère ? Tu sais la condition sanguine n’est pas importante à mes yeux. Le seul avantage que j’en tire c’est d’avoir suffisamment de fortune pour que mon oncle n’ait pas à payer l’appartement et être indépendante.

Elanor ne voyait pas très bien où voulait en venir Faith. Elles avaient toujours été amies, savaient toutes les deux l’ascendance de l’autre, mais jamais cela n’avait posé de problèmes ou de questions pour l’une des deux. La brune pouvait cependant comprendre que sa camarade née moldue puisse s’inquiéter pour son avenir. Elanor s’était d’ailleurs demandé ce qu’il adviendrait d’elle dès la rentrée si le Ministère continuait de se comporter de la sorte. D’ailleurs, les nouvelles n’étaient pas très bonnes au sein de l’Ordre du Phénix, ce qui laissait présager du mauvais pour les né-moldus, mais Faith n’avait en aucun cas à s’inquiéter de sa camarade, que son sang soit pur ou non.

Le regard pensif que lui envoya sa colocataire laissa Elanor quelque peu déconcerté une fois son monologue déballé. Elle ne comprenait pas vraiment où voulait en venir sa camarade et sonder son visage ne l’aider absolument pas à découvrir ce qu’elle essayait de lui communiquer, surtout que ses paroles ne semblait pas avoir provoqué de changement dans la manière donc Faith la regardait. Les quelques secondes que la noiraude se laissa pour réfléchir inquiétèrent légèrement l’étudiante qui ne savait décidément plus quoi penser de cette situation un peu particulière. Elle ne se sentait pas vraiment mal à l’aise, mais sentait que sa camarade voulait lui dire quelque chose qui ne voulait pas sortir. Peut-être voulait-elle lui faire part de ses inquiétudes ?

Stop, rien à voir. Sa camarade s’inquiétait seulement de la monnaie. Elanor sourit, un petit air gêné se dessinant sur son visage. Evidemment, n’empêche que Faith s’en préoccupait pour rien car il existait un système à Gringott’s qui permettait de verser directement de l’argent dans le monde Moldu en remplissant un simple formulaire. Donc pas besoin tous les mois d’aller changer de l’argent et d’aller payer l’appartement dans un endroit inconnu aux yeux de l’helvète. Mais sa camarade semblait tout de même sur le point de s’exprimer librement sur le régime qui se mettait gentiment en place dans le monde de la sorcellerie. Que faire ? Elanor ne voyait qu’une solution s’imposer à son esprit. Solution qui l’a fit légèrement frissonner.

Faith venait de lui dire tout ce que bon membre de l’Ordre du Phénix pensait. La brune lui envoya un sourire rassurant.

T’en fais pas pour l’argent Modlu. Puis elle ajouta sur un ton encore plus détendu. Au pire je peux toujours te demander

Puis, elle tira une des chaises de la table de la cuisine pour s’installer. Après tout, il n’y avait aucune raison de rester debout et Elanor se disait qu’il était peut-être temps de révéler quelques trucs à Faith sur ses origines et sur la raison de sa présence en Angleterre.

Je t’ai déjà dis pourquoi mes parents étaient mort et pourquoi je n’avais pas grandis ici malgré mes origines anglaises ?

La question ne se posait pas vraiment, mais Elanor voulait poser le cadre progressivement. Ce n’était pas évident d’en parler et en règle général elle évitait de le faire, préférant prendre les choses à la rigolade ou sans se poser de questions. Mais aujourd’hui, elle se devait d’être sincère avec son amie d’origine Moldu et lui montrer pourquoi elle pouvait lui faire confiance à elle plus qu’à d’autres, malgré ses airs un peu légers et décalés. Des airs qu’elle avait construits pour se protéger des autres si on réfléchissait bien.

Tu en as probablement entendu parler, mais lors de la première guerre contre tu-sais-qui, les gens ont commencé à être contrôlé comme le ministère est en train de le faire depuis quelques semaines. Les sorciers ont commencé à se méfier de tout le monde, à ne pas vouloir se voir mêler à cette guerre, à s’isoler sans faire confiance à personne. Mais tu te doute bien que ça ne pouvait pas suffire pour contrer les Mangemorts qui devenaient de plus en plus nombreux et qui commençaient à faire de plus en plus de crimes. Des voisins, des gens qu’on connaissait vaguement, tout le monde était au final touché par ces agissements. Surtout les né-Moldus.

Elanor dirigea son regard hors de la cuisine, par la petite fenêtre donnant plein Sud. Elle se rappelait exactement les paroles de son oncle à ce sujet, se rappelait même les intonations qu’il avait prises à l’époque lorsqu’il lui en avait parlé, encouragé par Ellen. Ses yeux se reposèrent sur Faith alors qu’elle reprenait la parole pour poursuivre son récit et arriver au point fatidique.

Mais des sorciers ont commencé à se regrouper, à parler de leurs désaccords avec le Ministère et leur envie de combattre ce régime injuste et sanglant. Ils s’appelaient l’Ordre du Phénix. La jeune fille fit une légère pause avant d’annoncer. Et mes parents en ont fait partis… jusqu’à leur mort. Comme tant d’autres malheureusement.

L’étudiante ne voulait pas lui révéler que son oncle avait été un Mangemort et qu’il était activement recherché, elle préférait laisser Faith imaginer ce qu’elle souhaitait à son sujet, préférant lui laisser le bénéfice du doute. Une manière de lui rester fidèle, elle lui devait bien ça après ce qu’il avait fait pour elle.

La guerre n’était pas encore finie lorsque mon oncle m’a emmené à l’étranger, comme beaucoup d’autres sorciers en fait.

A nouveau son regard se perdit quelques instants dehors, légèrement perdue dans des pensées très lointaines et refoulées au fond d’elle-même comme une maladie qu’on rejette. Ses doigts jouaient depuis un petit moment avec des couverts qui n’avaient pas encore été rangés.

[HJ : Je viens de remarquer que je t’ai piqué ta couleur d’écriture. Je récupère la mienne xD Sorry, je valse entre les deux selon les posts ]

Une drôle d’impression flottait entre les deux jeunes femmes. Les confidences d’Elanor pouvaient s’avérer être très lourdes de conséquences, pourtant elle savait au fond d’elle-même que Faith n’était pas le genre de personnes à en avoir peur et à flipper quant à la suite des révélations.

Il y avait plusieurs types de personnes à qui on ne pouvait pas faire confiance. Ça ne se résumait pas au mal et aux Mangemorts. Il y avait aussi les gens qui n’en avaient absolument rien à secouer de ce qui pouvait bien se passer dans le monde du moment qu’on leur foutait la paix. Souvent il s’agissait de sorciers passifs qui finalement approuvent les idées sombres de Voldemort et ne demandent qu’une chose : qu’on défende les sorciers, tant pis pour les autres du moment qu’on est dans le bon groupe et que c’est sans conséquences.

Il y a aussi ceux qui ont peur. Qui parfois expriment des idées dans un moment de lucidité ou un accès de témérité de leur part. Ceux-là sont ceux qui ne rejoindront jamais le bien par peur des répercutions de la part de l’autre coté, et qui n’admettront jamais être contre les idées du gouvernement. C’était souvent de ces personnes là dont il fallait se douter car c’était ceux-ci qui, par lâcheté, finissaient pas vous dénoncer.

Ce n’était pas évident d’arriver à déterminer si quelqu’un avait des tendances d’un coté ou de l’autre. C’était comme si on portait un jugement intime sur cette personne, comme si on se permettait d’aller regarder au plus profond d’elle-même si elle est raciste ou non, si elle est pleine de bonnes intentions ou non. C’est s’infiltrer suffisamment loin pour voir des choses considérées comme tabou par le 80% des personnes. Des choses dont il ne faut pas parler ou dire.

Mais Faith avait toujours plus ou moins donné à Elanor cette impression de courage profond et de détermination. Il était temps de vérifier si ses soupçons étaient fondés ou non. Une fois son histoire débitée, la brunette se sentie soulagée. Elle avait enfin lâché le paquet. Rares étaient les personnes qui connaissaient une partie de son histoire et rares étaient ces personnes qui faisaient parties de ses amis.

La jeune fille fut soulagée lorsque Faith approuva son discours en parlant d’Harry Potter et de la version qu’il donnait au ministère. Un sourire sincère apparut sur son visage alors que son amie reprenait tout en déposant devant elle un carton remplit d’article de journaux divers citant de loin ou de près, les événements liés avec la montée en puissance du Lord Noir. Quelle organisation vraiment ! Elanor était impressionnée par tant de persévérance et de précision dans ce qu’entreprenait Faith Baxter. Apparemment, elle n’avait pas frappé à la mauvaise porte, la preuve s’étalait sous ses yeux. Ses doigts passaient en revus quelques articles, lisant les dates, les titres. Impressionnant vraiment. Et ça se passait de commentaires.

Enfin la question tomba. D’une manière très fine. Tout à fait le genre de Faith. Elle avait se don pour être précise et franche sans pour autant dire les choses de but en blanc. Encore que pour le coup de la monnaie elles ne s’étaient pas trop comprises. Laissant les articles glisser de ses mains pour retourner dans le carton, Elanor fixa son regard dans celui de sa camarade, inspira silencieusement et avoua.

Je ne suis pas en Angleterre par hasard. Je n’avais aucune raison d’y revenir si ce n’est celle-ci.

Elanor négligea de dire à son amie qu’elle était également là pour en savoir plus sur ses parents, mais elle estimait que cette information n’avait pas de raison d’être au milieu de cette révélation. De plus elle n’était pas sure de vouloir partager la totalité de son fardeau avec sa camarade, de peur d’en avoir trop révélé sur elle. C’était une manière de garder certaines choses pour elle et ainsi de ne pas avoir à porter le regard des autres selon le fil des événements. Une sorte de jardin secret qu’elle laissait fleurir pour elle.

Les yeux d’Elanor étaient restés fixé dans ceux de sa camarade, attendant une quelconque réaction. Une question, bien évidemment, lui effleurait les lèvres, mais elle ne savait pas s’il était approprié de la poser de but en blanc à Faith ou s’il fallait lui laisser le temps de la réflexion. Ce n’était pas le genre de décision que l’on pouvait prendre à la légère et qu’on pouvait renier le lendemain matin. C’était définitif. Tellement définitif que s’en était dangereux. Néanmoins, Elanor lui glissa une petite phrase subtile avant de se lever pour attraper un de ses cartons.

Tu sais à qui t’adresser si tu veux en savoir plus. Mais si ça s'arrête-là, j'espère pouvoir compter sur ta discrétion...

Puis, elle retourna dans sa chambre, posa le carton sur le lit et s’y assit. C'était finalement assez tripant d'avoir une discussion pareille.