Nom : Tsekhov
Prénom : Nikolaï
Âge : 18 ans

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Notes à l’examen B.U.S.E (l'équivalent en Roumanie)

- Défense contre les Forces du Mal -Optimal (O)
- Potions -Acceptable(A)
- Sortilèges et Enchantements – Optimal (O)
- Histoire de la Magie – Piètre(P)
- Métamorphose - Effort Exceptionnel (EE)
- Astronomie – Acceptable (A)
- Botanique – Troll (T)
- Soins aux créatures magiques - Optimal (O)
- Divination - Piètre (P)
- Etude des Runes – Troll (T)

Notes à l’examen A.S.P.I.C (l'équivalent en Roumanie)

- Défense contre les Forces du Mal - Optimal (O)
- Potions - Acceptable (A)
- Sortilèges et Enchantements - Optimal (O)
- Histoire de la Magie – // ( n'a pas pu continuer à cause de la note aux BUSES)
- Métamorphose - Effort Exceptionnel (EE)
- Botanique - // ( n'a pas pu continuer à cause de la note aux BUSES)
- Soins aux créatures magiques - Optimal (O)
- Etude des Runes - // ( n'a pas pu continuer à cause de la note aux BUSES)

Filière souhaitée : Élite Magique, section active.
Option(s) choisie(s) : Métamorphose avancée, Sortilèges avancés

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Londres courbait l'échine devant sa maîtresse la pluie. Cette dernière éteignait les courbes de la ville qui devenait floue sous l'assaut incessant des gouttelettes d'eau. Les gens-jeunes, vieux, cancres, écoliers sages, riches, pauvres- courraient se mettre à l'abri. Nikolaï continuait son chemin, aussi imperturbable que quelqu'un qui sait que rien ne doit le dévier de sa route. Le jeune Roumain était un enfant de la montagne; la pluie, la terre et surtout l'art de la marche des heures durant, il connaissait. L'art de ne jamais perdre son temps-et surtout pas à cause d'une simple pluie- également. Le sorcier avançait d'un pas vif et décidé; ses yeux d'un bleu incandescent étaient posés sur l'horizon comme s'ils n'avaient pas d'objectif sur lequel s'arrêter; dans la main légèrement bronzée du garçon se trouvait une carte de Londres avec un tracé soigneusement préparé, dessiné à la plume pour désigner la place exacte de l'UMA.

Nikolaï ne se fatiguait jamais à marcher, au contraire, ça le reposait. Beaucoup de pensées assaillaient le jeune Roumain qui venait de quitter sa patrie. Né en 1979 alors que la dictature de Ceausescu s'installait véritablement; il avait connu la privation, la faim et l'injustice propre à tous les enfants d'un pays enchaîné. Plus de Dix ans, le dictateur avait fait trembler la Roumanie. L'étudiant alors enfant vivait dans les montagnes des Carpates, en Transylvannie. Vers ses 6 ans, il avait quitté les montagnes en compagnie de sa mère; une pauvre fille qui se faisait déjà vieille; elle et son unique enfant né de père inconnu-au cours d'une aventure sans nul doute- s'installèrent à Bucarest, la capitale. Comme beaucoup de pauvres gens, Aleksandra pensait que la vie serait meilleure, que les citadins reconnaîtraient son art et lui achèteraient plus de fioles. Les fioles s'était sa vie: c'était une sorcière: étrangement, ses élixirs semblaient fonctionner, enfin pour la plupart en tout cas. La folie prenant le pas sur la mémoire Aleksandra perdait petit à petit les recettes miracles entreposées dans sa tête. En ville, personne ne la connaissait, il n'y avait plus ses fidèles clients qui acceptaient une erreur de sa part. De véritable magicienne, la femme avait désormais le statut de charlatan. Les gens n'avaient plus de patience et plus d'argent non plus pour tenter leurs chances auprès de celle qui prétendait avoir étudié toutes ces potions dans une école spécialisée... Spécialisée en magie!

Nikolaï avait bien été forcé de croire sa mère un jour! Après l'école, l'enfant tressait des paniers pour les vendre, parfois, on lui donnait un petit travail comme livreur de journaux aussi. Le gamin n'était pas trop malheureux, travailler avait toujours fait parti de la normalité pour lui, et livrer les journaux lui permettait de s'aérer les neurones. Un matin, très tôt, sans doute le dimanche-le jeune homme ne se souvenait plus vraiment-il avait prit du retard dans sa livraison. Forçant dès lors sur son vieux vélo, le petit garçon avait achevé le pauvre engin qui avait dérapé dans le fossé alors qu'une voiture l'avait frôlé de trop près. Nikolaï aurait du mourir, ou tout du moins être sérieusement blessé en tombant brutalement dans le creux rempli de ronces qui recouvraient sournoisement des pierres pointues. Pourtant, lorsqu'il atterrit sur ce mêli-mêlo de roches et de plantes sournoises, ce fut comme un matelas de mousse. En douceur, sans avoir une seule égratignure, l'enfant se releva, surprit de ne pas s'être piqué où déchiré sur les cailloux. Il en oublia son vélo et alla annoncer la nouvelle à sa mère. Cette dernière était si heureuse qu'elle ne le gronda pas pour le vélo cassé et délaissé là-bas.

Aleksandra était une femme étrange. Elle ne montrait jamais d'affection à son fils unique qu'elle avait eu très tard; son seul enfant quand beaucoup de femmes Roumaines avaient une ribambelle de mômes à 25 ans- la contraception était prohibée du temps de la dictature- dure, sévère et râlant toujours c'était quelqu'un avec qui il était difficile de vivre. Aleksandra était toujours dans son monde, plongée dans son rôle de magicienne jusqu'au bout de ses ongles peinturlurés de noirs et jusqu'aux pointes de ses cheveux grisonnants remontés en un chignon sale... Pourtant c'était sa mère et Nikolaï s'accommodait de cette extravagante compagnie. Palliant au caractère envahissant d'Aleksandra, le jeune garçon devint discret, efficace et terre-à-terre. Rêver lui plaisait, de temps en temps en marchant; mais quand on travaillait, on travaillait, chaque chose en son temps!

Aleksandra mena son fils dans le village de Brasov, une pierre cachée sur laquelle on tapotait trois fois ouvrait l'entrée à une espèce d'allée parallèle. Une sorte de petit marché magique. Ça ne payait pas de mine mais Nikolaï comprenait désormais où sa mère achetait ses produits étranges pour faire des potions toutes aussi étranges.

-En Angleterre; paraît q'y s'en ont un, d'marché magique. Paraîtrait même qu-y z'ont une école... Mais les sorcières d'là bas mon p'tit, c'est pas des vraies. La magie elles l'ont dans le sang; mais c'qu'elles ont pas, c'est ça

Mâchant sa chique noirâtre, la vieille femme montra du doigt les hautes montagnes des Carpates. Nikolaï les avait quitté alors qu'il n'avait que six ans et pourtant, il s'en souvenait très bien. De ce temps là, les choses allaient encore à peu près.

-Pi toi mon p'tit, t'as toute une tradition derrière toi. R'garde ta peau brune, t'es un gitan mon p'tit gars. Ouep, un vrai de vrai, comme ta mère... Le seul truc qui cloche c'est tes yeux bleus. J'crois bien qu'ton père c'était un "gadjo" ( un homme blanc, enfin non gitan). Mais en Angleterre au moins... y z'ont pas de Ceausescu.

Et elle riait, riait en l'emmenant sur la montagne, de nouveau comme avant. Aleksandra riait de la liberté des Anglais, Aleksandra pleurait la dictature des Roumains. Elle menait son fils au fameux château de Dracula.

-pour les non sorciers, c'est l'château de Dracula... T'sais bien, le type avec deux dents trop grandes là sur le devant... Mais en fait, s'pas vrai, c'est même pas une ruine ce château. C'est une école pour sorciers, comme moi. Comme toi mon p'tit.

Sa mère ne l'appelait jamais par son prénom; elle le refusait catégoriquement. Ce n'était pas spécialement un signe de rejet, c'était juste Aleksandra. Lui non plus ne devait pas l'appeler maman mais Aleksandra. Avec le peu d'argent qu'elle avait conservé-Je savais que tu serais comme moi mon mignon- la Roumaine avait de quoi payer ses études à son fils,-dans la même école spécialisée en magie où elle avait étudié l'art des potions et autres élixirs- preuve implicite d'un amour bien réel. Nikolaï ne changea pas ses habitudes. Il allait à l'école des sorciers puis revenait tisser ses paniers.- ce n'était pas un internat comme à Poudlard, collège si fameux que les sorciers en Roumanie la connaissaient au moins de nom-En notant bien ses cours de potions, le gamin put permettre à sa mère de retrouver le "don des élixirs"; Aleksandra regagna sa réputation de magicienne en faisant à nouveau des potions qui fonctionnaient.

-Hey P'tit! J'en suis sûre!!! C'est ma potion d'chance!!! Il a plus d'tête, ils l'ont zigouillé le Ceausescu. Maintenant, nous aussi on l'a... Comme l'Angleterre, nous aussi on l'a mon gars... La liberté!

La mère de Nikolaï chantait et dansait sur place; elle ne paraissait plus folle dans les rues car tout le monde réagissait ainsi. Pourtant, le pays était loin d'être tiré d'affaires. Au début des années 90 la Roumanie se remettait lentement; les frontières s'ouvraient doucement... L'argent gagné grâce aux élixirs désormais corrects d'Aleksandra leur avait permis de rejoindre cette montagne qu'elle chérissait tant. Ils rejoignirent un groupe de gitans. Nikolaï découvrit la vie en roulotte; c'était assez dur à allier avec son école de magie à laquelle il devait se rendre chaque jour; alors bien sûr, malgré ses efforts, il avait raté complètement quelques matières: Botanique, potions et Histoire de la magie. Sa mère était très fâchée pour les potions, pourtant elle estimait être un bon professeur! En fait l'étudiant faisait un blocage car malgré le fait qu'il aime sa mère, le garçon refusait de terminer comme elle... Les fumées de ses préparations lui avaient un peu-même beaucoup- fait perdre la tête.

Lorsque le jeune homme eut ses 17 ans, Aleksandra voulu faire une potion magique nouvelle, l'inventer!-pour une nouvelle liberté scandait-elle dans toute la maison; une liberté aussi enchanteresse que celle des années 90 quand Ceausescu était mort- Nikolaï eut beau la supplier de ne pas le faire; d'une gifle la femme le fit taire. Ses mains tremblantes, ridées avant l'âge se mirent à s'agiter tels des vers; ses dents pourries grinçaient quelques intonations que ses lèvres gercées crachaient; ses yeux ternes mais au regard intense étaient exorbités. Elle jeta une dernière poignée d'écailles de dragon réduite en poudre dans la mixture... Juste un peu trop mal dosée... L'explosion retentit, la happant soudainement en une gigantesque flamme. Nikolaï eut le temps de se blottir dans un coin, le visage tourné vers le mur pour se protéger...

" En Angleterre y'z'ont la liberté"...

*La Roumanie aussi a la liberté, mais moi, je ne t'ai plus... Aleksandra*

Nikolaï pressa le pas. Tant qu'à recommencer une vie sans celle qu'il n'avait même pas eu la force de pleurer encore ou d'appeler mère, autant s'éloigner de la Roumanie. La faim et la pauvreté grondaient encore en ces Terres et le garçon n'avait plus aucun avenir là-bas. Armé de son courage, de son anglais un peu défaillant aux accents chantants ainsi que de son dossier, il se dirigea vers une ruelle faisant office de raccourci pour arriver droit à l'UMA. Gagné! Le bâtiment était là... La magie avait tué Aleksandra, mais soyons pragmatiques, tout abandonner serait stupide. Sa mère avait aidé la magie à l'achever, la magie n'était pas dangereuse en elle-même, tout dépendait de son utilisation; et de toutes manières Nikolaï ne connaissait que cela, ses études se résumaient à la magie, s'il voulait gagner sa vie, recommencer une filière nouvelle chez les non-sorciers serait stupide! En tout cas l'adolescent espérait vraiment pouvoir étudier dans un climat correct pour un étudiant là-bas... A l'UMA d'Angleterre.

-Bonjour Madame. Je voudrais m'inscrire pour le école

-Vous êtes?

La femme avait l'air de très mauvaise humeur et Nikolaï n'avait pas envie de la vexer plus, ce serait une perte de temps. De toutes manières le garçon avait l'habitude des gens secs, sa mère était quelqu'un de très dur, d'invivable même; alors cette secrétaire n'allait certainement pas l'effrayer. D'un ton doux où se mêlaient charmantes fautes et accent Roumain, il se présenta patiemment.

-Je m'appelle Nikolaï Tsekhov. Et je voudrais continuer mes études dans votre bel pays.

-Apprenez déjà à parler correctement la langue Monsieur Tse... Tche... Bref! Reculez donc! Vous allez mettre de l'eau partout sur mes documents... Quelle idée stupide que de se promener sous la pluie... Quelle filière?

-Je ne sais pas madame.

-Vous vous fichez de moi?

-Non, mais mon dossier, il est un petite peu différente d'ici. Je voudrais savoir ce qui me correspondrait le mieux selon mes notes...

-Pas brillantes en matières théoriques-Elle lista rapidement les notes, son oncle soigneusement vernis faisant ressortir l'équivalent des O, des EE ou encore, malheureusement, des P voir des T.-Les matières théoriques ne sont pas votre fort jeune homme. Vous n'être pas bien brillant.

-Je travaillerai mieux la théorie Madame. Je ne pouvais pas très bien travailler dans mon maison dans mon pays... Je n'allais pas toujours à l'école à cause du travail pour vivre. Mais ici, je ferai bien attention à mes études, je n'aurai pas besoin de travailler dehors pour gagner l'argent, avec la bourse d'étudiant, ce sera bien pour se concentrer sur les cours.

Nikolaï pensa qu'elle exagérait. Il parlait quand même couramment l'anglais et avait apprit l'espagnol en regardant la télé- en effet, en Roumanie, les émissions sont souvent en langue étrangère, y comprit les dessins animés pour enfants-Cependant, le futur étudiant attendait toujours. Ses yeux d'un bleu profond ombragés par de long cils noirs-sans qu'ils soient féminins pour autant- fixés sur la fiche qu'il essayait de lire à l'envers bien qu'il la connaisse déjà par coeur. Nikolaï avait vraiment peur que son niveau ne soit pas suffisant, une bourse d'études lui permettrait de vivre, de voir venir en attendant de trouver un travail. S'il n'était pas prit, le jeune garçon craignait le pire. L'étudiant replaça une mèche de ses cheveux mi-long ayant l'habitude fâcheuse de tomber sur son visage brun. Ces derniers étaient noirs comme la nuit, intensifiant le hâle de sa peau qui prouvaient bien ses origines gitanes, ou tout du moins méditerranéennes. Les traits de son visage fins et réguliers-toujours sans être féminins- étaient tendus tout comme les muscles homogènes et légers qui parcouraient son corps-fruit d'une vie courte fait de travail, de marches, et forgés par le grand air-Nikolaï lissa aussi sa belle robe de sorcier, laquelle il avait acheté en grinçant des dents à cause du prix. C'était son seul achat de "luxe", tout cela dans le but de bien présenter en tant que nouvel étudiant sérieux de l'UMA.

-Bon. Vous avez de bonnes notes pour aller en Elite Magique, la filière la plus recherchée d'ailleurs. Pour les potions, un Acceptable, ça passera... Je vous y inscris ou pas?

Elle était toujours d'aussi mauvaise humeur mais au moins, elle avait répondu aux questions du Roumain, et surtout, accéder à son désir. Désormais Nikolaï avait le temps de voir venir. Pour une fois, il allait pouvoir se consacrer à une seule chose dans sa vie: les études...

-Oui Madame. Je vous remercie beaucoup. Au revoir.

Un sourire doux vint habiller les lèvres pleines de l'adolescent qui semblait si calme, impossible à énerver. Sans être amorphe pour autant-d'ailleurs c'était quelqu'un de très énergique- Nikolaï savait laisser passer les choses par-dessus sa tête lorsque ça ne l'intéressait pas. Que cette secrétaire s'énerve donc sur son ignorance, son imbécilité, Aleksandra lui avait jeté des insultes bien pires à la figure sans pour autant le détester en réalité. Le Roumain avait ce qu'il voulait désormais. Sa mère qui ne l'aurait pas félicité, se contentant de lui ordonner de lui passer l'ingrédient près de lui manquait à Nikolaï. Aleksandra aurait été fière sans le montrer, sèche, sévère, injuste, grognon, repoussante même... mais elle aurait été fière quand même.