La rentrée de Septembre s'était mal passée au château. Cela faisait à présent quelques jours que les élèves avaient tentés de reprendre leurs places mais les cours étaient désormais différents, car le collège de Magie était à présent au mains de ces foutus Mangemorts... Edwin n'appréciait pas cette ambiance, comme tous ses camarades d'ailleurs... Les Serpentard semblaient apprécier cette nouvelle ère, profitant de leur statut de privilegié pour pourrir la vie des autres élèves, mais Edwin ne comptait pas se laisser faire. Même à moitié moldu, il pouvait venir à bout d'un sang pur en lui jetant un sort bien placé, il n'y avait pas de race privilegiée dans la magie, tout reposait sur l'entrainement et le talent... Dans un sens, c'était plus calme que les vacances qu'il avait lui-même passé. C'était ça d'avoir comme directeur d'école Rogue : son caractère froid et insensible semblait déteindre sur l'ambiance habituellement chaleureuse du chateau... même si faire cours avec Rogue était loin d'être une partie de plaisir vous pouvez le croire.

Se décidant à rentrer au dortoir pour se poser sur son lit et se détendre un peu après cette rude journée, et après ce délicieux repas, il avait alors été surprit de constater qu'il n'était pas seul, bien qu'il mit du temps à remarquer la présence de Turner, un deuxième année qu'il ne connaissait que trop peu.. Alexis, Erwan et Jason étaient encore sûrement dans la grande salle à l'heure qu'il est, et Edwin n'avait jamais eu l'occasion de se retrouver seul avec un autre élève de sa chambre, vu qu'il était en général le dernier à aller se coucher... Et pour cause, il aimait dire bonne nuit à tous ses amis , autant dire tout le chateau, et il ne pouvait trouver le sommeil qu'une fois qu'il avait fait la bise à toutes les jolies frimousses de Serdaigle, de Poufsouffle, et de Gryffondor... (Et quelques exceptions de Serpentard). Il se tourna vers son camarade et lui esquissa un sourire un peu diminué par la fatigue, mais toujours aussi naturel et bienveillant que s'il sortait d'un rencard réussi..

- Ca va, Rupert ? Alors, comment se passe ta rentrée dans ce collège fou fou fou ? Et dire qu'à ton âge, je pensais que ma scolarité ne serait qu'un long fleuve tranquille, mais faut croire que les lieux sont maudits... Sans Potter, j'crois bien que Poudlard serait en cendres... fit-il en s'asseyant en tailleur sur son lit, se remémorant avec une certaine nostalgie -peu évidente, je le condède-, ses six premières années passées dans la maison des sang et or.

- Les autres gamins vont pas tarder à arriver. Si ça te tente, j'crois que y'a des chocogrenouilles sous le lit de Jason... lui dit-il en se grattant la tête et en observant le sol avec cette même décontraction qui faisait de lui un des rares Gryffons encore optimistes dans la Tour, en ces temps sombres.

Loin, très loin même des préoccupations interieures de son jeune camarade de chambre Rupert, Edwin se coucha, la tête la première dans son oreiller pour s'y blottir et écouter sa propre respiration ... Ah, que c'était bon de se détendre ainsi, sans qu'il n'y ait personne pour vous emmerder avec des on dit, des ragots à deux balles, des questions chiantes, des ronchonnements ou des prises de tête sans queue ni tête à propos de fille et de tromperie. Rien qu'un dortoir, un lit, un camarade sympa, cool et gentil comme Rupert, des chocogrenouilles, et la journée se terminait délicieusement bien. Il sortit la tête de son oreiller et écouta le gamin.

"C'est vrai que l'ambiance de l'année dernière me manque ... et pas que ça. Mr Dumbledore est ..."

- ... mort ? termina Edwin avec très peu de tact.

Ou comment pourrir l'ambiance en quelques mots... Mais si c'était difficile pour Rupert, ça l'était encore plus pour Edwin. L'Ecossais avait en effet été particulièrement touché par la mort de cet homme incroyable qui avait été, six années durant, comme un père pour lui et tous ses camarades. La perte d'un être si précieux ne pouvait que l'attrister, même s'il tentait de masquer sa peine en plaisantant la plupart du temps sur le sujet... Dumbledore, ou l'histoire d'un homme bon qui avait passé sa vie à aider les gens. Qu'ils en prennent de la graine, personne n'était plus à l'abri nul part. Edwin se secoua la tête pour chasser ses pensées et écouta Rupert.

"Les cours, ça va, en dehors du cours avec Mr Carrow lundi matin. Sinon j'ai retrouvé les professeurs habituels et puis mes amis."

- M'en parle pas ! Quelle plaie, ce Carrow... Les amis, c'est tout ce qui nous reste dans ce chateau.

"Et toi ? Tu as déjà des informations sur tes examens de fin d'année ?"

- Hum, pas trop... Mais bon quoi qu'il arrive, je suis prêt pour les ASPIC, c'est pas demain la veille que tu me verras reculer devant une épreuve comme celle la ! lacha t-il en se saisissant d'une chocogrenouille qui tentait de se débattre pour mordre dedans avec un plaisir non dissimulé.

Ce qu'il craignait arriva, son camarade terminant sa phrase à propos du meurtre de Dumbledore. Cela lui jeta un sacré froid l'espace d'un instant. La situation actuelle angoissait tellement Rupert qu'il ne se sentait plus vraiment en sécurité à Poudlard, pas même dans la tour des Gryffondor, et était source d'insomnies anormaux chez lui depuis la rentrée.

Ne voulant pas broyer du noir en pleine conversation avec un camarade, il continua de parler comme si de rien n'était, bien que le trouble chez lui avait été plus que flagrant.

Apparemment, les examens ne faisaient pas froid aux yeux d'Edwin, ce que pouvait bien comprendre Rupert, vu qu'il était mu d'une curiosité énorme et d'une soif d'apprendre qui aurait pu l'envoyer chez les Serdaigle, s'il n'avait pas eu d'autres qualités.

Le gamin mordit lui aussi la friandise animée en pensant aux prochaines années qui l'attendaient au sein de l'école, quand des coups furent donnés à la fenêtre la plus proche de son lit.

Il se leva et ouvrit la vitre, laissant entrer un grand corbeau au plumage un peu abimé. Dans son bec, une enveloppe épaisse sur laquelle était marqué, sûrement par humour : 4ème fenêtre du 3ème dortoir des garçons de la tour de Gryffondor, Poudlard.

Il rangea ce courrier dans sa malle, pendant que l'oiseau se glissait sous le lit du garçon. Si on regardait bien, il y avait une boite en carton avec de la paille dedans et à côté une gamelle de graines et une gamelle d'eau. Il picorait avec plaisir, ayant parcouru un certain chemin pour venir jusqu'ici.

"Ah, je ne t'ai pas présenté Korax. C'est un vieux corbeau que mon père m'a acheté, son ancien propriétaire, un Sorcier grec, ayant décédé cet été. Il est très gentil, mais un peu farceur."

A ces mots, l'animal grimpa sur le lit, hors de la vue de son nouveau maitre et vola discrètement la boite de chocogrenouille, ne contenant plus que la carte de sorcier, et retourna se cacher l'air content de lui.

"Il a apparemment une dent envers les sorciers peu recommandables. Je l'ai déjà vu faire exprès d'attendre le passage de plusieurs Serpentard pour leur fienter dessus. Ça a l'air de beaucoup l'amuser."

A vrai dire, ça avait aussi le don de remettre un peu de chaleur dans le cœur du petit blond. Et puis l'oiseau, de plus de 35cm de haut était vraiment d'une agréable compagnie, d'une oreille attentive et aussi un postier fiable.