[Second Groupe] Cours n°1

Date RPG du cours : Vendredi 5 septembre 1997 - 8H à 10H
Météo : La tempête rugit dehors, le temps est si épouvantable que l'on se sentirait presque bien en salle d'Histoire de la Magie...
Années 4,5,6 et 7.
Gain de 2 points par post.

Fait suffisamment étrange pour se valoir d'être souligné, ce matin là, le professeur Binns ne serait pas le dernier entrant en salle de cours d'Histoire de la Magie. Le fantôme trônait en effet avec majesté au dessus de son bureau et cela avant même que la porte de son domaine ne fut déverrouillé par le concierge. Une remarque des Carrow avait suffit à bousculer des siècles de routine, " un professeur se doit de montrer l'exemple, être à l'heure ne suffit pas, maître en sa salle il doit être le premier à y entrer ainsi que le dernier à en sortir ". Ce nouveau point de règlement avait été annoncé en salle des professeurs la veille au soir, un moyen facile et supplémentaire de mettre encore un peu plus sous pression les enseignants du château...

Guère épargnés par le couple diabolique qui dirigeait le collège, les élèves avaient subi les foudres et le zèle des nouveaux maîtres des lieux. Fatigue, stress et nervosité se lisaient, en un ou trois exemplaires, sur de nombreux visages. Une année encore Binns pensa que sa plage de cours était ingrate, les premières heures du dernier jour de la semaine : Que diable avait-il fait pour mériter tel châtiment ?

Huit heures approchait et bientôt la cloche retentirait dans les couloirs, sprint final avant la dernière ligne droite annonçant le Week-End. Les premiers élèves arrivaient donc péniblement, surpris ou non par la présence de leur professeur qui, malgré le bouleversement dont il avait été victime, arboré une mimique bienveillante et semblable à un sourire.

Étouffant un bâillement, William se servit une bonne rasade de café, et se réchauffa les mains autour du bol. Un frisson le parcourut lorsqu'il regarda le ciel magique de la Grande Salle ; le temps était vraiment affreux ce jour-là, et le manque de sommeil n'arrangeait rien : le rouquin était frigorifié. Le petit déjeuner généreux ne parvint pas à le réchauffer ; le malaise qui s'était emparé de lui depuis la veille, depuis qu'il avait vu la photo de son père agonisant, ne le quittait pas, et il eut une nausée en repensant au cours de Défense contre les forces du Mal... Reposant son bol, le garçon quitta précipitamment la table des Gryffondor, et se précipita, malgré le mauvais temps, sur le perron du château. Un peu d'air frais, froid même, de la pluie sur son visage, de quoi dissiper l'envie de vomir qui lui nouait l'estomac...

Lorsqu'il rentra dans le bâtiment, sa robe de sorcier dégoulinait de pluie, et ses cheveux s'étaient collés sur son front. Pour le moment, il n'y prenait pas garde ; il venait d'apercevoir, au loin, Amycus Carrow qui quittait la Grande Salle, et l'urgence était de mettre le plus de distance possible entre eux. D'un pas vif, le roux se dirigea vers l'escalier, et monta quatre à quatre jusqu'au premier étage. Pas question de croiser Carrow sans raison, pas question de se mettre à nouveau à sa merci... L'horrible risquait de monter dans sa classe, au premier, et donc de retrouver William sur son chemin, ce qui risquait de lui déplaire... Par chance, la salle d'histoire de la magie était ouverte, et le cinquième année put s'y engouffrer, légèrement essoufflé... Il se dissimula aussitôt derrière le mur pour se soustraire à la vue de Carrow s'il venait à passer dans le couloir, et ne remarqua la présence de Binns qu'à cet instant. D'habitude, le professeur fantôme arrivait le dernier, par le tableau noir, et l'adolescent n'avait même pas regardé vers le bureau... Un peu embarrassé, il lâcha d'une voix blanche :

-Bonjour, professeur...

Il alla s'asseoir au deuxième rang, laissant des gouttes d'eau dans son sillage, et en se demandant avec appréhension si Binns lui tiendrait rigueur de son entrée peu académique. Normalement, le fantôme ne se formalisait pas de ce genre de choses, mais tout avait tellement changé à Poudlard... Si Binns se mettait aussi aux nouvelles méthodes pédagogiques, ce serait invivable ; William avait besoin de se sentir à peu près en sécurité, ne serait-ce que deux heures par semaine... Par prudence, au cas où son entrée aurait offensé l'enseignant, William ajouta avant de s'asseoir :

-Je suis désolé, professeur, je ne vous avais pas vu...

Le froid le gagna à nouveau tandis qu'il sortait ses affaires et se disait que comme excuses, on avait fait mieux. Bon, la semaine avait mal commencé, elle se finirait mal, et voilà... mais l'ennui était que les semaines suivantes n'avaient aucune raison de se passer mieux. Pourvu que Binns soit égal à lui-même....

La nuit avait été mauvaise, agitée. Des cauchemars auxquels Lellia ne s’était pas attendue avaient surgit de nulle part et ne l’avait laissé qu’au petit matin dans un état de fatigue suffisamment important pour que son humeur, déjà mauvaise en temps normal, se transforme en celle d’un géant que l’on aurait privé de repas pendant trois jours de suite. Et tout cela à cause de la lettre qu’elle avait reçu la veille. Il faut dire qu’en 6 ans à Poudlard, la Gryffondor n’avait en tout et pour tout reçue que trois lettres dont une beuglante. La première lui avait annoncé sa répudiation par sa famille, la seconde la mort de sa mère et l’arrestation de son père et la dernière lui demandait expressément d’espionner ses petits camarades. Chose que Lellia avait déjà plus ou moins acceptée de faire mais pour laquelle elle ressentait une répugnance extrêmement vive. Certes la perspective de se voir enfin accepter par les siens était attirante mais elle n’arrivait même pas à imaginer la réaction de ses amis si ils se rendaient compte de sa traitrise. D’autant plus que son père lui demandait des résultats probants dans le mois à venir, elle qui pensait avoir le temps de s’adapter à tout cela devait donc retourner sa veste au plus vite.

Par conséquent, c’était le plus naturellement du monde que la panique l’avait assaillie, l’empêchant de dormir malgré la fatigue que cette semaine de reprise avait pu accumuler chez la demoiselle. Sautant l’étape du petit déjeuner elle décida de se rendre directement en histoire de la magie afin de se changer les idées et de profiter de cette occupation bienfaitrice. En effet, depuis qu’elle avait obtenu une excellente note à sa BUSE dans cette matière, les cours lui paraissaient beaucoup moins insoutenable qu’avant, voir même agréables. Tout du moins c’était ce qu’elle s’était dit durant l’été…en pratique il en serait certainement d’une toute autre manière.

Arrivant devant la salle en question, elle grimaça un peu en se rendant compte qu’elle aurait sans doute dû passer par la grande salle pour prendre un petit quelque chose à grignoter. Cependant, en passant la tête par le cadre de la porte elle se rendit compte que Craig était seul pour l’instant. Et comme la brune avait cru percevoir un certain malaise chez lui depuis le début de la semaine, elle ne voulait pas perdre cette magnifique occasion de lui parler un peu. Faisant taire avec difficulté son estomac affamé, elle remarqua la présence d’un groupe de premières années plus loin dans le couloir et l’un d’entre eux était pourvu d’un magnifique et délicieux pain au chocolat qu’il n’avait même pas encore entamé ! Sautant alors sur l’occasion, elle sortit sa baguette et prononça un « Accio pain au chocolat » sans desserrer les dents, voyant la viennoiserie s’envoler aussitôt la demoiselle lança un regard noir au mioche qui commençait à pleurer après son petit déj’, une protestation que sa comparse de Gryffondor fit bientôt taire grâce à un coup de talon sur son pied.

*’Tain en moins d’une semaine les premières années sont déjà au courant qu’il faut pas me chercher, c’est la classe ça !.......ou la honte, j’sais pas encore… *

Haussant les épaules, elle attrapa le petit pain et mordit à pleines dents dedans avant de rentrer d’un pas léger dans la salle de classe.

« Monfour pfofeffeur Bvinns ! »

Laissant un bon paquet de miettes sur son passage elle s’assit juste à côté de William et sortit ses affaires dans le même temps avant de se tourner vers lui, un sourire ravis sur les lèvres.

« Salut ! T’en veux un peu ? Hésite pas à en prendre, de toute manière je l’ai piqué à un premier année….Au fait, t’as passé de bonnes vacances ??? »

Et oui, Lellia n’était pas la moitié d’une abrutie, elle savait pertinemment qu’il valait mieux commencer par des questions anodines plutôt que de dire : « Bein alors pourquoi tu tires la tronche comme ça ? T’es pas content que Voldemort soit à nouveau au pouvoir ? »….ouais, ça ça n’aurait vraiment pas été malin…

Le vendredi jour béni. Mon œil ouais ! Le vendredi, en plus d'être le dernier jour de la semaine, ce qui annonçait un long week-end pour Stan et le mettait de mauvaise humeur pour un moment, le vendredi était un jour ponctué de cours tous aussi inintéressants les uns que les autres. Pour rajouter au tableau de la parfaite petite journée, ce matin il faisait un temps exécrable et le jeune renard dut en venir à mettre la cape aux couleurs de la maison Gatween Lupticut, normalement faite pour l'hiver. C'était en effet une belle journée dans laquelle le jeune noble se lança en posant son premier pas dans la salle d'histoire de la magie. Ayant précédemment avalé un déjeuner frugal, car de trop mauvais poil pour se goinfrer, il s'était par la suite dirigé vers son premier cours sans tarder, ne croisant que très peu d'élèves. La classe était quasiment vide de monde En plus du professeur fantomatique, étaient déjà en place deux lions. Le vert et argent les connaissaient de noms, mais comme d'habitude c'était là le seul rapport qu'il avait avec eux. Se tournant vers le bureau il salua le professeur Binns déjà présent dans la salle, fait n'étant pas dans ses habitudes :

- Bonjour Professeur Binns.

Se retournant il se choisit une place au premier rang, veillant à ne pas se placer devant les deux autres élèves, mais pas non plus à l'opposé de la pièce. Il installa ses affaires sur sa table et en attendant que les autres élèves arrivent et que le cours commence, il écrivit une lettre adressée à son père où il lui racontait qu'il avait fait la connaissance de son ancien partenaire de « travail ».

*Il est temps que la famille se préoccupe d'elle-même en premier dorénavant.*

Vendredi matin, Clarisse émergeait d’un sommeil agité. De nouveau, elle avait des envies bizarres, des sensations qui ne lui appartenaient pas et qu’elle était pourtant persuadée d’avoir éprouvées. Tout cela était étrange, à la fois réel et pourtant insaisissable. A chaque fois qu’elle essayait de se rappeler, tout semblait foutre le camp de ses souvenirs et lorsqu’elle pensait tout à fait à autre chose, voilà qu’il lui prenait de drôles d’envies, voilà qu’une autre scène se déroulait devant ses yeux. Elle était occupée à d’autres choses qu’elle ne se souvenait pas avoir faites. Alors ça y était ? Elle se faisait sûrement des films mais elle ne pouvait s’empêcher de penser que ça y était, que son rêve le plus cher (à part récupérer Aïlin) allait enfin se réaliser. Elle était toute excitée et pourtant elle savait qu’il ne servait à rien de se précipiter, au contraire, il fallait laisser le temps au temps, il fallait attendre que ça vienne tout seul. Mais c’était dur. Réellement dur. Enfin elle n’allait quand même pas abandonner si prêt du but ! Au petit déjeuné, elle s’était servie un grand bol de céréales. Ce n’était pas l’idéal et elle avait une folle envie de manger autre chose mais elle ne parvenait pas à savoir quoi et tous les mets disposés sur la table la dégoûtaient vaguement. Elle se servit un petit peu de tout pour voir, pour tester leur effet sur ses papilles mais rien n’y faisait. Rien ne trouvait grâce à ses yeux et les céréales seules parvenaient à remplir son estomac sans que ce dernier ne se montre mécontent.

Les repas depuis le début de la semaine étaient devenus une étape plus que redoutée. A chaque fois c’était pareil en pire. Il faudrait que ça cesse, d’une façon ou d’une autre. Elle ne pouvait pas continuer à se nourrir uniquement de céréales. Non seulement ça paraîtrait suspect mais en plus elle finirait bien vite par perdre des forces et se lasser. Enfin, pour l’heure, ce n’était pas le problème. Elle devait d’abord se rendre en cours d’histoire de la magie et là, une fois installée, elle pourrait à volonté s’occuper de réfléchir à comment résoudre son petit problème. Les couloirs défilèrent sous ses pas sans qu’elle ne s’en aperçoive et elle fut bientôt rendue au premier étage, devant la porte de la classe. Comme à son habitude, la cinquième année remit en place son uniforme, plus par réflexe qu’autre chose. Après tout ce n’était pas comme si le professeur Binns se souciait de l’apparence de ses élèves, étant lui-même un fantôme… d’ailleurs elle se demandait s’il sen était rendu compte, qu’il était fantôme…

_ Bonjour professeur.

Elle avait lâché ça d’un ton monocorde, comme d’habitude. Un bref regard dans la salle lui apprit que trois élèves étaient déjà présents : William, Lellia et un serpentard. Clarisse les ignora et se choisit une place à l’écart, vers le milieu de la classe. Comme ça, elle pourrait entendre les longs discours du vieil enseignant tout en faisant autre chose en même temps sans se faire remarquer. De toute façon la moitié des élèves roupillaient pendant cette heure de cours alors qui la remarquerait elle ?! Personne, la réponse tenait en un seul mot. Tout en attendant que les rangs se remplissent, elle sortit ses affaires puis se perdit dans la contemplation de la fenêtre. Enfin plus exactement de la tempête qui faisait rage au dehors.

La veille au soir, elle avait réglé son réveil magique pour qu’il choisisse de sonner ou à 7h ou à 9h. L’envie de participer à un cours d’Histoire de la Magie n’y était pas vraiment, même si ce n’était pas un cours qu’elle détestait pour autant. Il était certes intéressant mais terriblement ennuyant de la manière dont il était habituellement conté. Suivre un cours comme celui-ci pour commencer la journée signifiait qu’elle allait être magnifiquement fatiguée et qu’elle baillerait tout au long de la journée, mais au moins, ça n’était pas une journée Carrow, c’était l’essentiel.

Lorsque le réveil sonna, Ema esquissa un petit sourire en regardant le plafond et tourna lentement la tête vers l’objet.. 7h. « Mais c’pas possible, tu l’fais exprès avoue ! » s’était-elle écriée en remuant de partout dans son lit. Ainsi, elle avait pris l’habitude de tutoyer son réveil. Après tout, c’était avec lui qu’elle passait la majeure partie de son temps (si l’on compte environ 8h de sommeil ), c’était auprès de lui qu’elle s’endormait tous les soirs, c’était lui qui la réveillait délicieusement tous les matins.. son réveil quoi ! Un vrai couple..

Après avoir préparé ses affaires et s’être préparée elle-même par la même occasion, Ema remonta machinalement les couloirs du sous-sol et rejoignit plutôt rapidement la grande salle. Elle s’enfila un bon p’tit déjeuner bien calorique en ne lésinant pas sur les brioches et autres pâtisseries qui jonchaient désespérément sur la table, attendant d’être englouties. Elle prit un croissant au beurre qu’elle fourra dans son sac, après avoir prit la peine de le recouvrir de serviettes – non mais oh, j’vais pas pourrir mon sac et tout c’qui s’trouve à l’intérieur avec de la graisse et des miettes hin - Ema sortit de la grande salle et monta les marches de l’escalier pour parvenir au premier étage. Avec tout ce qu’elle avait mangé, cet effort ridicule lui donna légèrement envie de vomir.

S’étant calmée, elle se dirigea vers la salle et y entra naturellement. Il n’y avait pas beaucoup d’élèves : deux Gryffondors, un Serpentard et une Serdaigle. Il ne manquait plus qu’elle pour que la classe représente au complet les quatres maisons de Poudlard. Voyant que certains regardaient en direction du tableau, elle regarda à son tour et vit le petit corps translucide du prof qui flottait au-dessus de son bureau. Arrivé à l’heure ? C’était inhabituel, mais avec le changement de régime à Poudlard, il n’y avait plus grand-chose d’habituel, ils devaient s’y faire désormais. L’enseignait avait un petit sourire aux coins des lèvres et Ema le lui rendit amplement.

- Bonjour Professeur Binns

La blonde salua quelques élèves et s’installa seule à une table au 3e rang proche de la fenêtre, pas tout devant, mais pas au fond non plus. Ca n’était que la rentrée, elle voulait tout de même essayer de suivre : tout devant, elle s’endormirait les yeux ouverts, tout derrière, elle ne suivrait pas. En déballant ses affaires, elle regarda par la fenêtre. C’était un vrai temps de merde, au moins elle ne perdait pas son temps ici.

Pour la plus grande joie de la fille des Galdwin, les cours avaient repris. Même s'ils n'avaient vraiment pas tous été agréables, la Bronze et Or aimait l'école, et elle avait encaissé, stoïque, les changements parfois drastiques de politique éducative. Elle avait décidé de rester l'élève sérieuse qu'elle était, sans faire trop de vagues, et en protégeant au maximum les membres de sa maison. Les autres aussi évidemment, mais sa charge de préfète lui donnait immanquablement une préférence pour les jeunes disciples d'Helga. Peu étaient les Poufsouffles qui étaient foncièrement méchants, mais il y avait une paire de gentils agitateurs, et à la lueur de la semaine qui venait de s'écouler, certains allaient sûrement faire les frais du durcissement disciplinaire à Poudlard. June s'était donc promis d'essayer de parler aux trublions, de les calmer, de les conseiller. Et au besoin, de les couvrir. La jeune fille n'était pas une menteuse, loin de là, mais... Elle ferait le nécessaire pour que tous s'en tirent avec le moins de dommages possible cette année. Elle y compris.Elle n'était pas une héroïne, et n'avait aucune envie de se glorifier si jamais elle parvenait à aider cette année... Mais une fois encore, son badge lui donnait un petit plus que n'auraient pas les autres, l'assurance d'être écoutée, et que sa parole pourrait peut-être faire poids en cas de nécessité.

Chassant ces vilaines pensées, la jolie blonde finit son thé d'une traite et referma le livre qu'elle était en train de lire tout en petit déjeunant. Du coin de l'oeil, elle avait aperçu Ema, une camarade poussine, se lever de table, et lui indiquant par la même occasion qu'il devait être l'heure de se rendre en cours.

Un fin sourire vint flotter sur les lèvres de la préfète. Ils avaient Histoire de la Magie. Son cours préféré. Plusieurs élèves la dévisagèrent lorsqu'elle quitta la grande salle avec un air ravi. Sa passion pour l'Histoire était un fait connu à Poudlard, et nombreux étaient ceux qui la prenaient pour une douce allumée au mieux, et une sombre folle au pire. Mais June n'en avait que faire.

Ce fut donc avec enthousiasme que la jeune fille pénétra dans la salle de cours. Un regard machinal vers le tableau noir l'informa que le fantôme n'était pas encore présent, comme à son habitude et... Mais ! Que faisait-il déjà là, à flotter au dessus de son bureau ? Lui aussi avait-il complètement changé avec cette fichue rentrée ? Une ombre passa dans le regard inquiet de la jolie blonde. Il ne fallait pas que Binns changeât. L'enseignant était juste brillant, il ne fallait pas qu'il tombe dans les mêmes travers que certains de ses collègues ! Un peu déstabilisée par cette présence impromptue, la préfète fit quelques pas pour passer devant le bureau et salua son professeur d'une voix un peu embarrassée.

- Bonjour professeur... Excusez-moi, je ne... vous avais pas vu en entrant.

"Je ne m'attendais pas à vous voir déjà en classe" n'aurait pas été très poli, et la Blairelle s'était reprise in extremis. Allongeant le pas pour aller rapidement s'asseoir et masquer son embarras, la Bronze et Or salua ses camarades en passant. Un petit signe de tête à l'attention des Rouges et de vert, un salut de la main à Clarisse qui semblait aussi perdue dans ses pensées, puis elle s'installa aux côtés d'Ema, tout naturellement.

- Je peux ?

Lou détestait l’histoire de la magie. En fait, ça n’était pas que la matière était inintéressante en soi –après tout, étudier le passé, ça peut présenter certains avantages- c’était juste que globalement, le passé du troll Henri le Grognon et de son copain l’elfe auvergnais, elle le confondait avec celui de Mad le troll viking complètement sanguinaire qui avait décimé l’Angleterre de ses moutons au XII siècle après Jésus Christ. Vous l’aurez compris : après avoir passé 5 ans à Poudlard, Lou était partie étudier à Beauxbatons l’année passée, et dans sa tête, les histoires entre français se mélangeaient avec les histoires anglo-saxonnes dans une mêlée indescriptible. Déjà qu’en temps normal, Lou n’avait pas une mémoire qu’on pourrait qualifier d’excellente (plusieurs camarades mesquins l’avaient surnommé Bubulle, c’est dire) mais à force de traverser la Manche dans un sens puis dans l’autre, sa situation mémorial s’était nettement empirée.

La jeune Serdaigle avait donc eu une idée des plus serdaiglesques pour remettre un peu d’ordre dans ses notions d’histoire de la magie. C’est avec tous ses cours (depuis la première année jusqu’à ce jour) et tous ses livres d’histoire entassés dans ses bras, formant une pile si haute que la blondinette avançait à l’aveuglette dans les couloirs et si large qu’elle du se mettre de côté pour entrer dans la salle de classe de Binns, que Lou se pointa en cours en cette matinée orageuse. Avançant comme un crabe funambule qui aurait une entorse à la cheville, la demoiselle se faufila, non sans grâce, jusqu’à une table libre au milieu de la classe – du moins une table qui lui semblait libre puisque la rousse qui l’occupait s’était tenue immobile depuis 8 bonnes minutes (le temps que Lou parcoure les 3 mètres qui séparaient l’endroit où elle se trouvait de la porte de la salle).

Et hop ! La Serdaigle balança son lourd fardeau sur la table : les parchemins glissèrent à droite, à gauche, par terre, un livre lui tomba sur les pieds tandis qu’avec un autre bouquin elle assonait un coup sur la tête de Clarisse. Folle de douleur (un livre de plusieurs kilos qui vous broie les orteils, ça fait mal ! Lou n’était pas une chochotte, c’est tout à fait normal et même conseillé de réagir comme elle fit) la blonde se mit à sautiller sur place en se massant la plante du pied tout en beuglant, de façon très distinguée :

« OUILL’OUILL’OUILL’OUILL’OUILLE !!! »

La 7ème année finit par se calmer. Elle posa délicatement son pied meurtri au sol, avec une grimace de pré-douleur du genre les yeux à moitié fermés pour se préparer à l’impact avec le carrelage, puis elle reprit une posture normale, et enfin, constata l’ampleur des dégâts qu’elle avait causés. La rousse, c’était Clarisse McBrien, Lou se souvenait d’elle, et elle s’enquit bien vite de savoir si elle allait bien.

« Ca va j’t’ai pas fait mal ? Désolée, je suis venue un peu chargée, mais je préfère avoir toutes mes notes sur moi au cas où Binns parle d’un vieux truc, parce que, on sait jamais, ça pourrait être utile non ? Non ? »

Et tout en parlant, la blonde s’assit à côté de Clarisse, effectua un petit mouvement du poignet avec sa baguette en murmurant une incantation de maîtresse de maison, et laissa ses livres s’empiler sur sa table, alignés au centimètre près.

Clarisse, immobile fixait toujours et encore les carreaux transparents et au-delà le ciel qui se déchaînait et déversait sur la terre toute sa colère et sa haine. Pourquoi ? Pourquoi les cieux se fendaient-ils d’éclairs sauvages et dévastateurs, pourquoi les nuages sombres menaçaient-ils de là-haut les fragiles humains ? La question n’était pas dénuée d’intérêt et pour tout dire, la rousse pensait avoir un début de réponse. Les Hommes sont de bien bêtes créatures. Des animaux qui se croient intelligents mais qui ne sont rien de plus que des imbéciles heureux. Ils croient tout maîtriser mais ne fond que dégrader et abîmer d’abord leur environnement, puis tout le reste et jusqu’à s’étriper entre eux. Oui ils étaient incapables de vivre en paix, à croire que le monde n’était pas assez vaste pour eux tous. Il n’y avait qu’à prendre l’exemple des sorciers, en ce moment même que faisaient-ils ? Tout simple : un mage puissant et un tantinet cinglé tentait de prendre le pouvoir et d’exterminé tous les « impurs ». Le pire, c’est qu’il n’était pas le premier, l’Histoire regorgeait d’exemples en tous genres. Mais .. il n’était peut être pas non plus le dernier, malheureusement. Alors le ciel avait de quoi être mécontent, oui il y avait suffisamment de matière pour ça. Elle comprenait et partageait un peu cet état d’esprit. Normal. Et pourtant, elle ne ferait rien. Rien du tout, elle ne lèverait pas le moindre petit doigt parce qu’elle avait envie de vivre, parce que même si c’était sous un régime strict et difficile, la vie valait d’être vécue, son prix était inestimable.

Perdue dans ses pensées, la cinquième année n’avait toujours pas bougé. Elle avait perdu la notion du lieu et des personnes qui l’entouraient. Elle n’avait donc pas vu la jeune fille chargée faire son entrée en classe, elle n’avait pas vu la grosse et lourde pile de livres qu’elle portait à bout de bras, elle n’avait pas non plus vu que la blonde se dirigeait vers elle, par contre, elle sentit très bien une chose lourde s’abattre sur son crâne et l’assommer à moitié, lui faisant taper le menton sur le bois du bureau. Abasourdie, elle mit quelques secondes à sortir de son songe et comprendre ce qui lui arrivait. Elle venait de se prendre un livre sur la tête et c’était loin d’être agréable. Elle grimaça en portant la main à son crâne. Bah comme ça elle était sûre d’avoir une grosse bosse sous peu. Enervée, elle se tourna vers la personne en cause, celle qui avait essayé de l’assassiner et qui avait échoué. Le regard furieux, elle s’apprêtait à lui lancer une remarque bien sentie lorsqu’elle reconnut la maladroite en question : Lou Belacqua, une Serdaigle de septième année qu’elle connaissait un peu. Trop étonnée, elle resta sans voix juste assez de temps pour que son aînée parle avant elle.

« Ca va j’t’ai pas fait mal ? Désolée, je suis venue un peu chargée, mais je préfère avoir toutes mes notes sur moi au cas où Binns parle d’un vieux truc, parce que, on sait jamais, ça pourrait être utile non ? Non ? »

_Lou ? fut tout ce qu’elle parvint à articuler dans un premier temps.

Qu’est-ce qu’elle foutait là ? Si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, ce qui aurait vraiment été bête, la jeune fille avait disparu de la circulation l’année précédente. A croire que c’était un peu une mode. D’abord Lynn, puis Zélie, puis la capitaine des rouges et Lou. Ces absences étaient plus que douteuses bien que n’ayant rien à voir les unes avec les autres. Enfin… à priori. Elle se ressaisit néanmoins et invita sa camarade à prendre place à côté d’elle d’un geste de la main.

_Ça fait un peu mal mais ça va. Ça passera. Tu aurais du utiliser le sortilège de lévitation, ça aurait été plus simple et si tu penses amener tout ça à chaque fois, ça sera plus simple je pense.

Après tout, comme les Carrow se plaisaient tant à le dire, ils étaient des sorciers au nom de Merlin et devaient se comporter en tant que tels. Bon elle n’était pas tout à fait d’accord avec leur conception du « sorcier » mais un petit coup de baguette leur aurait épargné à toutes deux de se faire mal et surtout pour Clarisse d’être le centre d’attention général, chose qu’elle détestait par-dessus tout. Elle n’en voulait pas à Lou, elle avait été la première à se montrer maladroite avec les livres et à heurter la blonde dans la bibliothèque quelques années plus tôt. Comme ça, elles étaient quittes en quelque sorte. Amusant. La vie se chargeait du scénario à votre place et une journée qui s’annonçait banale pouvait devenir intéressante. L’Ecossaise oublia le mauvais temps et ses causes et se concentra sur la nouvelle venue. Lou avait changé un peu, comme tout le monde, elle avait grandit et était devenue vraiment jolie. Mais la curiosité la tenait.

_Je suis contente de te revoir. Ça fait longtemps. Tu n’étais pas là l’année dernière n’est-ce pas ?

Plus une constatation qu’une réelle question. Et puis une idée germa dans son esprit. Et si la bleue et bronze avait profité de son année hors Poudlard pour mener à bien son projet d’animagus ? C’était tout à fait probable, même si ça n’expliquait pas son absence. Les deux filles n’avaient jamais été particulièrement proches mais Clarisse avait un peu admiré Lou au début et elles avaient fait connaissance grâce au Quidditch puis grâce à une étourderie dans la bibliothèque. Un souvenir assez mémorable. Elle sourit. Assez comique aussi. Elle brida néanmoins sa curiosité et se contenta d’attendre une réponse à sa constatation, qui bien que claire était une invitation à raconter…

Ne rien faire, il n’y avait rien de mieux pour que la blonde se mette à avoir envie de manger. Elle avait la chance de ne pas prendre un gramme lorsqu’elle s’empiffrait de gâteaux, bonbons, chocolats, et autres gourmandises de ce genre, mais son problème avait toujours été d’être trop gourmande. Plus jeune, Ema se sentait frustrée de ne pas grossir un minimum lorsqu’elle mangeait autant puisque pas mal de monde la surnommait crevette à cause de sa petite taille et de sa minceur démesurée. En grandissant, elle avait pour son plus grand bonheur gagné en hauteur et affichait désormais une silhouette normale, toujours fine, mais beaucoup moins qu’avant.

Bien heureusement, elle était désormais ravie de ne pas grossir puisqu’elle pouvait s’empiffrer autant qu’elle le pouvait de ces délicieuses gâteries.. Elle déplia soigneusement la serviette contenant le croissant au beurre dans son sac et en arracha un morceau avant de porter discrètement à sa bouche un bout de la petite pâtisserie qu’elle avait ramené du petit-déjeuner.

En attendant le début du cours, Ema avait sorti le bouquin d’histoire de la magie et avait commencé à le feuilleter. Parfois elle tombait sur des passages intéressants, parfois sur des photos attrayantes, c’était bien mieux que de continuer à observer les déplacements des nuages et d’écouter les grondements qui se faisaient au-dehors, au moins elle faisait quelque chose, et s’était arrêtée de manger. Septembre.. et pourtant le temps annonçait un dur mois d’octobre, c’était à n’y plus rien comprendre.

De temps en temps, elle relevait la tête, à chaque entrée d’un nouvel élève, et ce fut avec un sourire qu’elle vit arriver sa camarade de maison. Comme Ema, et sûrement les trois quarts des élèves déjà présents, June avait l’air d’avoir été étonnée de la présence si inattendue soit elle de l’enseignant. La blonde, amusée, et voyant qu'elle aussi n'avait pas remarqué le fantôme, s’esclaffa discrètement en la voyant s’excuser ainsi. La bronze et or s’avança alors vers Ema :

- Je peux ?

Ema la regarda d’un air hautain, leva un sourcil, puis les yeux au plafond et soupira d’un air exaspéré..

- Comme si j’avais besoin de te donner la permission.. Bien sûr que tu peux, j’t’aime bien, j’vois pas où est le mal, ajouta-t-elle sur un ton critique en direction de l’autre blonde, en refaisant tourner ses yeux dans une moue comme si elle n’avait jamais entendu quelque chose d’aussi aberrant. Viens-là préfète, dit-elle en tirant la chaise d’à côté pour qu’elle puisse s’asseoir.

Mais avant que June ne comprenne rien à son manège, Ema rit en laissant s’afficher de jolies dents. Elle aimait bien faire ce genre de truc, toujours dans un but comique, et à force, ses camarades devaient y être habitués, mais ça ne l’empêchait pas de recommencer souvent, rien que pour voir la tête des personnes en question avant qu’ils ne se rendent compte qu’Ema plaisantait. Elle lui adressa un grand sourire tandis qu’elle s’asseyait et reporta son attention sur une petite tache d’encre en plein milieu de sa table tandis qu’elle laissait June s’installer. Elle prit délicatement son sac, le posa par terre entre elle et sa voisine, en laissant bien apparaître le reste de croissant au beurre et chuchota à June en souriant :

- T’en veux un morceau ?

Ce matin, et comme souvent d'ailleurs ces temps-ci, Edwin était d'humeur massacrante. Le Lion au teint mat semblait ne pas se faire à l'idée qu'ils soient dominés par les pions de Voldemort, et que la liberté s'efface au profit de la terreur et des chatiments. Le dragueur fou des Gryffons n'était décidément pas dans son assiette en ce début d'année et même le petit-déjeuner, ce moment unique qu'il adorait tout particulièrement, ne faisait plus naitre en lui qu'un bref plaisir éphemère et très vite dissout par l'idée de devoir endurer une nouvelle journée de torture. A la table des Gryffondors, un de ses camarades, dans un geste presque désesperé, tenta quelques blagues assez recherchées, qui ne lui arrachèrent hélas pas le moindre sourire. Edwin voulut lui demander s'il avait d'autres blagues pourries comme celle-la mais il n'en eut pas la force. Il se contenta d'engloutir son chocolat et de partir vers le premier étage sans plus de cérémonie, et sans son habituel ronde de bisous.

Le jeune homme franchit la porte de la classe. Il aperçut une petite rousse au milieu de la salle et l'ignora délibérément. Pour lui aussi, elle n'existait pas, il n'avait plus aucun lien avec cette stupide gamine qui, à défaut de lui demander des explications après le cours de Carrow, avait réagit de façon immature en le zappant complètement de sa vie... Tu parles d'une cousine ! C'était comme s'il avait tué lui-même le père de Clarisse avec ses propos. Mais ignorait-elle que la propre mère de Edwin était morte aussi, et qu'il l'avait perdu si tôt qu'il n'avait plus que des brefs souvenirs d'elle ? N'était-ce pas dur pour lui aussi ? Et après tout, ce n'était que des mots, qu'il ne pensait pas qui plus est, ne le connaissait-elle pas assez pour s'en rendre compte ? Tant de questions laissées en suspens et qui le faisaient terriblement chier.

Choisissant une place loin, très loin même de Clarisse, il s'écroula dans la chaise sans même retirer son sac de son dos, atteint d'une grosse flemmardise probablement... Non, en fait, il ne s'en était pas rendu compte... C'est seulement après une quinzaine de secondes qu'il tilta et qu'il ôta son sac de ses épaules pour le poser sur la chaise voisine, vide. Puis son regard balaya la salle de classe fade et poussiéreuse à l'image de son locataire. En parlant du loup...

- Oh, Binns est déjà là, remarqua t-il finalement, en parlant à voix haute au cas ou les autres ne soient pas encore au courant.

- Bonjour, professeur ! dit-il sur un ton enjoué alors qu'un sourire amusé s'insinuait sur ses lèvres fines. Visiblement, cette découverte semblait lui donner un regain d'énergie.

Au fond, il aimait bien Binns. C'était un prof sans histoires. Un prof d'Histoire sans histoires, c'était le comble nan ? Mais c'était bien, au moins personne ne se sentait en danger ici, à part si on considérait le sommeil et l'ennui comme un danger. Dans ce cas-là, c'était juste pas la bonne porte ! Car à vrai dire, les paroles lentes de Binns agissaient comme un somnifère sur les élèves, et même avec la meilleure volonté du monde, on ne pouvait rester concentré pendant une heure entière. Le fantôme était fidèle à son poste depuis quoi... dix siècles ? Edwin n'en savait rien et n'en avait pas grand chose à carrer, à vrai dire, mais il est vrai qu'un peu de renouveau de ce côté là ne ferait pas de mal à l'école. Mais soit, c'était un fantôme bien sympathique et habitué qui leur faisait cours ce matin, ils n'allaient pas s'en plaindre...

Pour tromper l'ennui qu'il ressentait déjà en ce début d'heure, Edwin observa les élèves entrer, en les épiant presque, comme s'il mémorisait leur tête pour en faire un portrait robot. Une Serdaigle en particulier attira son attention en foutant un bordel pas possible qui sembla figer Binns encore plus qu'il ne l'était... C'était Lou, une grosse tête -comme tous les Aigles, d'ailleurs- qui prenait souvent la parole avant lui, à son grand désarroi. Elle avait fait tomber toute sa pile de livres et son bric-a-brac, d'une façon si soudaine qu'il pensa dans un premier temps que c'était volontaire, un geste de colère par exemple... Mais vu son air désolé, il se trompait. Le Gryffondor éclata de rire en remarquant que l'élève qui s'en était pris plein la gueule à côté, c'était Clarisse.

- Et paf, dans tes dents... murmura t-il pour lui-même en sortant son manuel d'Histoire de la Magie, avant de reporter son attention sur une autre élève.

Plutôt mignonne, d'ailleurs. Mais un peu timbrée, selon lui. C'était June Galdwin, une préfète de Poufsouffle qui lui fit d'ailleurs un petit signe de la main auquel Edwin répondit par un sourire charmeur. Il aimait bien les folles, aussi, il les trouvait originales. L'autre élève à ses côtés, une Poufsouffle encore, c'était Ema, une fille plutôt charmante qu'il n'avait pas encore accoster, mais ça ne saurait tarder. En plus de ça, elle avait l'air joueuse... et gourmande apparamment, vu comment elle s'empiffrait en cachette. C'était parfait. Il pourrait peut-être l'embrigader dans la Tour des Gryffons pour lui faire voir ses chocogrenouilles, un de ces quatre.

Edwin remarquait que chaque élève qui entrait était surpris par la présence de Binns, flottant au-dessus de son bureau, lui qui habituellement arrivait en dernier, pour clore le flot d'élèves en quelque sorte. Etait-ce le système Rogue qui le rendait speed comme ça ? Décidément, cette dernière année était l'année des surprises, pour le métis. Celui-ci s'étira dans un rugissement de plaisir tel un lion avant de poser sa tête sur son coude dans une position qui lui permettait de faire la sieste et de mater en même temps. Il ne lui manquait plus qu'un petit croissant dans la bouche, et c'était le paradis. Ema allait devoir surveiller son sac...

La réponse d'Ema ne se fit pas attendre, et, il faut bien l'avouer, surprit légèrement la Bronze et Or. Elle avait beau connaître un peu la quatrième année, elle ne s'attendait jamais à ses plaisanteries, et se faisait toujours avoir. Le "viens là préfète" mit un terme à la blague, et June rit de bon coeur avant de mettre la main sur la bouche en se rendant compte qu'elle était en cours. Un peu rougissante de sa maladresse, la jeune fille s'assit précipitamment aux côtés de sa consoeur, sans regarder du côté du professeur, qui devait la fusiller du regard pour se montrer si légère à son arrivée en cours. Certes, la cloche n'avait pas encore retenti, mais il n'était pas dans les habitudes de June de se faire remarquer avant même d'être installée à sa place.

Un léger sourire flottant toujours sur le visage, elle sortit ses affaires et prépara les quelques livres qu'elle amenait toujours en plus pour le cours. Elle ne savait pas sur quoi porterait le cours aujourd'hui, mais elle savait l'orientation de l'enseignement sur les années supérieures, et avait donc prévu des ouvrages généraux traitant des périodes post Code International du Secret Magique. L'Ancien Régime était censé n'avoir plus de secret pour les élèves aguerris qu'ils étaient, et cela lui permettait de ne plus trimballer une paire d'ouvrages.

Sa voisine lui proposa un morceau de croissant, et June accepta avec plaisir, essayant tout de même de se faire discrète par rapport à Binns. Tant que le cours n'avait pas commencé, ce ne devait pas être gênant, mais bon... Ema était vraiment gentille, et la préfète n'avait rien pour la remercier en retour. Excepté ses livres, mais la quatrième année ne devait pas forcément en avoir grand chose à faire. Enfin tant pis, ce serait toujours mieux que rien.

- Merci miss... J'ai pas grand chose à te proposer, mais je mets mes livres au milieu de la table, n'hésite pas si tu as besoin... Je prévoirai pour le prochain cours !

C'était du June tout craché ça. Supposer que mettre à disposition la connaissance historique valait bien un bon croissant. Mais le sourire désarmant de sincérité qu'elle offrit à sa voisine devait prévenir tout malentendu : elle ne se moquait pas d'elle.

Si les élèves semblaient surpris par sa présence Binns l'était tout autant des habitudes que ces derniers semblaient avoir pris au cours de leurs années d'étude, le fantôme allait de surprise en surprise. Les Gryffondors à l'image de leur ancien préfet William J.Craig et de Mademoiselle Windfall affichait une déconcertante décontraction, les Serdaigles des ambitions très studieuses, peut-être même trop à en juger la mésaventure de l'une de leur représentante. Le premier cours de la dernière journée de cette semaine de rentrée débuterait donc dans un climat quelque peu dissipé, peut-être encore imprégné du doux parfum des vacances. Le professeur descendit de son estrade favori pour venir à proximité du premier rang et conquérir l'attention du plus grand nombre.

- Bonjour à tous, lança-t-il en guise d'introduction et dans le but de faire régner le silence. Nulles présentations cette année, nuls discours, le travail est comme toujours au rendez-vous et il serait bien mal venu de notre part de le faire attendre, mais... Vous me connaissez toutefois bien et savez donc pertinemment que je ne pourrai, que je ne peux, m'empêcher de vous toucher quelques mots quant à cette nouvelle année scolaire. Cuthbert poursuivit sur un le ton monocorde que tous lui connaissait, une certaine amertume perlait parfois au crépuscule de ses phrases. Je ne serai me faire que l'écho du choixpeau, garder son discours à l'esprit aussi longtemps que possible, il se veut plus que toute autre année riche d'enseignements. Je vous recommande aussi la plus grande prudence, l'administration sera intransigeante cette année. Concentrez sur ce qui est essentiel, nous sommes ici dans une école et votre mission est d'apprendre. Enfin, comme il est d'usage de le faire, je vous inviterai à une grande solidarité, vous êtes les plus âgés, à vous de prendre les plus fragiles sous vos ailes et de leur montrer l'exemple. Le visage du fantôme se décrispa enfin, grave tout au long du discours, figé, un sourire ridé finit par s'y former. N'oubliez cependant pas de parfois vous amusez...

D'un vol énergique il regagna la surface de son bureau et, haut perché, rappela alors :

Mais pour l'heure, c'est bien de travail dont il est question. Et si vous, vous n'en avez aucune, de question, je vous demanderai pour ma part ce que vous inspire le nom de Gondoline Oliphant et donc deviner quel sera le sujet du cours d'aujourd'hui.

Clarisse n’entendit heureusement pas la remarque désobligeante de son cousin, ce cher Edwin à qui elle n’avait plus adressé la parole depuis le fameux cours du crapaud Carrow. Ignoble bonne femme va ! Et c’était d’ailleurs préférable pour le bien de tous et particulièrement pour celui de l’impertinent qui sinon aurait très probablement fini la journée à l’infirmerie. Lou quant à elle acheva de s’installer dans le clame cette fois. Tant mieux, la rousse n’avait pas spécialement envie de se récolter d’autres bleus ou bosses à cause de la jolie mais pas très adroite blonde. Les deux jeunes filles n’eurent cependant pas tellement l’occasion de discuter ensemble et les questions de l’Ecossaise restèrent en suspend. Dommage, elle aurait bien aimé savoir ce qui était arrivé à la bleue et bronze l’année précédente ainsi que les raisons de son absence. Mais bon, ce serait pour une autre fois ou ce ne serait pas. Au fond, ce n’était pas si important que ça. La jeune fille avait demandé pour passer le temps et éviter de sembler aussi asociale qu’avant. Elle faisait des efforts mine de rien.

Enfin bref, tout ça pour dire qu’elles avaient été interrompues par le fantôme lui-même. Le début du cours avait sonné et heureusement, Binns ne les assomma pas d’un long discours. C’était déjà ça de gagné. La Serdaigle n’aimait pas les longs préambules surtout que la voix du vieux professeur était déjà suffisamment triste comme ça. Leur épargner un quart d’heure de blabla inutile était un beau cadeau de rentrée. Elle nota néanmoins que Binns comme Trelawney n’appartenait pas au gang Carrow ce qui lui fit bien plaisir. En même temps on pouvait difficilement corrompre un fantôme…
Il posa quelques secondes plus tard sa première question, concernant Gondoline Oliphant. La Serdaigle réfléchit un court instant avant de lever la main.

« Gondoline Oliphant a vécu au 18ème siècle. Elle étudiait les trolls et est d’ailleurs célèbre pour avoir été tuée par son sujet d’étude. Je suppose donc que nous allons tout comme elle autrefois parler des Trolls aujourd’hui. »

Bah oui pour changer. Nan c’est vrai, d’habitude ils parlaient des gobelins. Là vraiment elle applaudit le changement de sujet d’étude. Passer des gobelins aux trolls… en tous cas, ça promettait d’être vraiment assommant comme cours, comme toujours en fait. Ça, ça ne changeait pas. Jamais. Et c’était bien dommage. Il y avait pourtant tellement d’autres sujet s intéressants…
La bleue et bronze n’y connaissait pas grand chose en Troll, pas plus qu’en gobelins en vérité, et c’était déjà une chance qu’elle sache qui était Gondoline. D’ou l’avantage d’avoir un frère qu laisse traîner ses affaires un peu partout à la maison et entre autres objets répugnants comme des chaussettes sales ses cartes de chocogrenouilles…

HJ : naaaaan Clarisse, tu m'as grillée à une minute, faut que j'édite tout XD

Les deux jeunes filles n'eurent pas le temps de poursuivre leur insouciant bavardage : Binns donnait le coup d'envoi du cours, et instantanément, June reprit tout son sérieux. Après tout, elle n'allait pas être dissipé dans son cours préféré, non ? Ce serait un comble. Le fantôme, à la surprise de June prit position, tout comme l'avait fait certains autres professeurs, par rapport à la nouvelle administration. June trouvait ses paroles empreintes de sagesse. Après tout, il avait dû en traverser, des crises de cette sorte, et devait savoir comment y faire face. Aussi la jeune fille hocha-t-elle la tête gravement aux recommandations de son enseignant. De toutes façons, elles cadraient parfaitement avec la ligne de conduite qu'elle s'était fixée pour l'année.
La jolie blonde se demanda si les Carrow avaient des moyens de pression sur le fantôme... Après tout, leur truc, à eux, semblait être les sévices physiques. Et question immatérialité, Binns se posait là. June ne voyait pas dans quelle mesure les deux affreux pouvaient l'inquiéter. C'était peut-être la raison qui le poussait à prendre si franchement parti.

D'un vol plus énergique qu'à l'accoutumée, le professeur rejoignit son bureau et ouvrit le bal des questions. Pour la préfète, tout était limpide, aussi leva-t-elle prestement la main pour donner la réponse demandée par l'ectoplasme. Après tout, même si c'était la rentrée, elle n'avait pas perdu ses bonnes habitudes durant les vacances.

Malheureusement, son amie Clarisse fut encore plus rapide qu'elle, et donna une réponse parfaite à l'enseignant. De toutes façons, Clarisse ne pouvait que donner une bonne réponse. Elle était une serdaigle pure et dure, et sur des connaissances aussi académiques, il était quasiment impossible qu'elle échoue. Bonne joueuse, June félicita son amie d'un clin d'oeil. Elle aurait voulu compléter sa réponse avec les dates de cette chère Gondoline, mais ne s'en souvenait malheureusement pas (parce qu'il ne fat pas déconner non plus). Elle était persuadée que c'était plutôt vers la fin du siècle, mais n'en était pas certaine, aussi préféra-t-elle s'abstenir de toute participation.

Le temps. Horrible. Zélie qui aurait voulu se lever tôt pour voler un peu, se retrouvait enfermée dans la grande salle devant des toasts qui lui donnaient légèrement la nausée. Malgré tout, l’adolescente affichait un parfait sourire sur les lèvres, en fait, elle relativisait. Après tout, il y avait du monde dans cette école et si June voulait pas d’elle ben, elle demanderait à Clarisse :niarniark: A cette idée Zézette secoua la tête, elle voulait pas sortir avec une suicidaire.
Finalement, la cloche sonna. Il était grand temps, fallait qu’elle parle au cousin de Clarisse, sinon ça allait pas aller. Il fallait qu’elle mette certaines choses au clair. La Serdaigle jeta son sac sur son épaule de droite et fonça vers le premier étage. Durant un instant elle regretta que ce cours d’histoire de la magie ne se déroulait pas dans la plus haute salle du château, au moins elle aurait pu se dégourdir les jambes.

Avant d’entrer dans la salle de classe, l’Aiglonne prit un regard noir. Ben oui, il fallait faire la super jalouse en colère, sinon ça marcherait jamais. Elle fit un pas en avant, et hop, elle se retrouva dans la classe. Il était là, regardant les filles de la classe, Zézette serra les dents.

« Bonjour monsieur. »

Elle n’avait pas vu le professeur, mais elle devinait sa présence. Elle s’approchait d’Edwin quand elle remarqua un visage familier.
Une blonde. Lou. Zélie cligna des yeux et ouvrit grand la bouche. Elle se dirigea rapidement sur son amie.

« Loouu !

»

Elle lui ébouriffa les cheveux et fit un signe de tête à Clarisse.

« Désolée les filles, j’ai une histoire à régler niarkhéhé

»

Ni une, ni deux, elle fonça une nouvelle fois vers le Gryffondor et jeta son sac sur la table. Elle s’assit à ses côtés. Zélie sortit ses affaires pour enfin se retourner vers Edwin. Le cours venait tout juste de commencer. Mais elle n’écouta rien, trop occupée par ses histoires de cœur. La blondinette était une battante, une vraie, et elle n’allait pas se faire marcher sur les pieds, loin de là.
L’Aiglonne plongea alors son regard bleu/vert dans les yeux du Lion. Elle prit enfin la parole en chuchotant.

« June elle est à moi. T’avise pas à la toucher. Regarde ! Lellia elle est super jolie. Lou aussi. Alors pourquoi June ? T_T J’te la filerai quand j’en aurais fini avec ok ? niarkhéhé

»

Une histoire d’affaires en fait. De la marchandise. Oui, Zélie avait en face d’elle le Don Juan de Poudlard, mais lui avait en face la coureuse de jupon de Poudlard. En fait, elle piquait les filles aux mecs. C’était génial ça.
Elle sourit doucement sans détacher son regard de celui d’Edwin. S’ils pouvaient arriver sur un terrain d’entente, tant mieux.

« J’veux bien t’arranger un coup avec n’importe qui. J’connais toutes les filles de cette classe. Sauf Ema, mais ça peut s’arranger. I love you

»

Un simple regard interrogateur, et Zézette attendit doucement la réponse du Gryffondor tout en guettant du regard le professeur d’histoire de la magie.

Mais pour l'heure, c'est bien de travail dont il est question. Et si vous, vous n'en avez aucune, de question, je vous demanderai pour ma part ce que vous inspire le nom de Gondoline Oliphant et donc deviner quel sera le sujet du cours d'aujourd'hui.

- Je la pensais hétéro mais bon, pas grave...

- Ho, t'sais, je me débrouille très bien tous seul à ce niveau-là, même si j'avoue que ta proposition est des plus croustillantes... Mais j'ignorais que dans les rangs de mes compères intellectuels pouvait se cacher pareille beautée...

- Je n'ai d'ailleurs jamais eu l'immense plaisir de connaitre ton nom... Même si ta jolie voix me suffit amplement...

June partagea sa bonne humeur en riant de plus bel, et s’interrompit aussitôt. C’est vrai ils étaient en cours, et même s’il n’avait pas encore commencé, l’autre blonde en tant que préfète se devait de "montrer l’exemple" quoi qu’il arrive. Ema esquissa un nouveau sourire et vit sa camarade sortir un lot de bouquins d’histoire. C’est vrai, June appréciait énormément ce cours, et ça n’étonnait pas Ema qu’elle soit autant sérieuse pour cette matière, même si elle aurait bien préféré rigoler un peu avec elle en ce début de matinée.

Sa consoeur de Poufsouffle accepta la proposition d’Ema et s’empara d’un bon morceau de croissant, encore un peu chaud. La blonde lui fit un large sourire, elle ne trouvait rien de mieux pour se faire plaisir que faire plaisir aux autres. En échange, June lui proposa de partager ses nombreux livres, à défaut d’autre chose.

- Oh c’pas grave, j’attends rien en retour tu sais, mais c’est gentil, dit-elle avec un léger sourire.

Même si la franco-anglaise n’était pas une adepte de l’Histoire de la Magie, elle pourrait toujours feuilleter les livres que lui proposait sa voisine, et puis, c’était le geste qui compte hin. Alors qu’elle n’avait pas encore effacé son sourire de son visage, Ema releva la tête pour voir arriver un septième année de Gryffondor qu’elle ne connaissait que de vue. Elle lui adressa un sourire et détourna la tête pour regarder Clarisse, car d’après ce qu’elle avait compris, le Lion était son cousin.

C’est là qu’elle vit la somptueuse chute du livre, pour s’abattre sur la tête de la Serdaigle et lui faire taper le menton contre le bord de la table. Clarisse avait beau se foutre d’Ema implicitement, à chaque fois qu’il lui arrivait une bourde, mais là, la blonde pouvait bien retourner la situation. Elle était belle l’action. Sauf qu’Ema n’était pas du genre à se moquer, à moins qu’on ne la remarque pas, et elle ne voulait pas imiter la Serdaigle avec ses expressions méprisantes qui montraient bien qu’elle dédaignait la Poufsouffle. Elle la regarda simplement et tourna la tête. Si ça avait été quelqu’un d’autre, elle n’aurait pas pu s’empêcher de rigoler, l’action était vraiment hilarante, mais là elle essayait de se contenir. Elle ne savait pas comment avait commencé la petite tension entre les deux élèves, sans doute depuis le cours de DCFM.. Il n’empêche que c’était regrettable, June était quelqu’un de super gentil et elle appréciait bien Clarisse, ce qui signifiait qu’elle devait également être appréciable, bien que pour l’instant, Ema ne lui trouvait presque que de mauvais côtés.

Elle entendit alors son soit disant cousin éclater de rire, et esquissa un petit sourire dans sa direction. Bon l’action était à mourir de rire si l’on était pas à la place de Clarisse, mais voir son propre cousin se foutre d’elle ainsi étonnait un peu Ema.. Il plaisantait peut-être après tout, et n’avait pas pu s’empêcher de rigoler, comme bon nombre d’élèves présents dans la salle, et comme Ema si elle ne s’était pas mordue la lèvre au dernier moment.

Le professeur Binns commença alors son cours d’abord par un supra léger discours, puis par le sujet principal du cours. Gondoline Oliphant.. Ema n’avait aucune idée de qui il s’agissait. Elle n’avait même pas eu le temps d’avoir l’idée d’ouvrir son livre pour regarder, que Ema vit sa voisine lever la main, mais elle avait été devancée par Clarisse qui répondit. Un robot, voilà ce qu’elle était. Elle était brillante, il n’y avait rien à dire, mais comment faisait-elle pour tout retenir ?

Il allait être sympa ce cours, surtout avec les connaissances d’Ema en matière d’histoire, elle allait fichtrement faire gagner des points à sa maison, dis donc..

[HJ: Lellia je m'excuse, c'est en lisant le post de Will que j'ai remarqué que je t'avais imité involontairement pour l'histoire du partage de la bouffe aha

~~Bande de grosses qu'on est..~~]

Apparement, le professeur Binne ne tenait pas rigueur à William de son entrée en fanfare. Il s'était contenté de poser un regarrd indéchiffrable sur le jeune homme, avant de reporter son attention sur les autres élèves qui arrivaient. Il n'était pas facile d'interpréter exactement les expressions d'un fantôme, mais le rouquin avait été soulagé que Binns ne lui fasse aucune remarque ; cela signifiait probablement qu'il ne comptait pas le réprimander... En ce moment, William avait son compte de réprimandes, et de punitions en tout genre ; il ne tenait pas à allonger encore la liste de ses ennuis, et résolut de ne pas se faire remarquer davantage par le professeur fantôme. En silence, il sortit ses affaires, sans trop prêter attention aux élèves qui entraient ; lorsqu'il eut disposé tout le nécessaire sur sa table, il prit sa baguette magique, objet qu'on n'utilisait jamais en cours d'histoire de la magie, et, la pointant sur ses vêtements, murmura la formule du sortilège de Séchage. Il n'avait jamais beaucoup servi de ce sort, qu'il maîtrisait donc de façon très approximative, mais il sentit néanmoins sa robe s'alléger ; il aurait fallu plus d'entraînement pour parvenir à sécher totalement ses vêtements, mais il réussit à diminuer très fortement la quantité d'eau qu'ils contenaient ; lorsqu'il rangea sa baguette, sentant qu'il ne pourrait faire mieux, il ne demeurait plus qu'une légère humidité, qui se dissiperait en moins d'une heure.

Toujours silencieux, William prit sa plume, et ouvrit le cahier neuf destiné à ses cours d'histoire de la magie de l'année ; pour cette année de BUSE, il avait renoncé aux feuilles volantes et acheté un cahier pour chaque matière, songeant qu'il serait plus facile de réviser et de garder des cours complets. En lettres rouges, il inscrivit la date et « cours 1 », mais il dut reposer sa plume, aucun titre ne figurant au tableau. Il soufflait doucement sur l'encre pour la faire sécher lorsqu'une élève de Gryffondor vint s'installer près de lui : Lellia Windfall, dont il évitait la compagnie depuis qu'il avait abandonné le Quidditch... Très cordialement, la capitaine le salua, lui proposa un morceau de l'aliment dont elle avait déjà la bouche à moitié pleine, et embraya en lui parlant de ses vacances. William refusa d'un geste de partager le pain au chocolat, et répondit sans enthousiasme :

-Les vacances ? Ah oui, très bien, très bien... et toi ?

Superbes vacances que celles du rouquin, entre sa soeur en proie à un cataclysme hormonal et son père qui perdait les pédales... Plus la lettre de Rogue l'invitant à renvoyer au plus vite son insigne de préfet... Mieux valait ne pas détailler trop, donc, rester dans le flou, et tout irait très bien. D'ailleurs, il ne comprenait pas d'où venait l'intérêt soudain que lui manifestait Lellia ; leurs relations avaient toujours été plus que distantes, et elles s'étaient encore distendues lorsqu'il avait, dixit la capitaine, « déserté » de l'équipe.

Par chance, la cloche sonna, et le professeur, sans tarder, donna le signal du cours, coupant court aux conversations privées. Il commença par un petit discours sur la nécessaire solidarité entre élèves, par ces temps difficiles, et William ne pouvait que l'approuver ; pour avoir déjà tâté de la baguette des Carrow, le rouquin savait ce que l'enseignant voulait dire lorsqu'il parlait d'intransigeance. Le souvenir de la pénible rencontre avec Carrow menaçait de ressortir, mais l'adolescent se força à se concentrer sur le cours, essayant de ne pas se laisser envahir par l'espèce de malaise qui accompagnait inévitablement toute évocation de cette entrevue... Binns posa une question pour leur faire deviner le sujet du cours, et William ne fut pas surpris que Clarisse McBrien soit la première à répondre. On en venait à se demander pourquoi les Serdaigle étaient obligés de venir en cours, ils savaient déjà tout, songea le roux avec un sourire. Reprenant sa plume, il attendit le titre officiel du cours, prêt à le noter en haut de sa page. De toute façon, il risquait fort de ne pas participer beaucoup... Il ignorait à peu près tout des trolls, et de leur histoire encore plus.

Cuthbert fronça les sourcils, le chahut qui persistait alors même que le cours débutait tout comme la réponse qu'il reçut à sa question le conforta dans l'une de ses nombreuses certitudes à propos de la classe : Il y avait matière à travailler.

- Célèbre pour avoir été tuée par son sujet d'étude ? Vous rendez-vous compte de l'ignominie de vos propos mademoiselle ? Certes, il s'agit bien des mots que l'on retrouve dans les plus communs des recueils de biographie, mais tout de même, gardez un esprit critique vis à vis de ce que vous lisez. Le fantôme secoua la tête et marmonna tout bas des mots qui échappèrent peut-être même à ses propres oreilles. Gondoline Oliphant n'est pas célèbre pour avoir péri écraser sous une massue de la taille d'un homme, non certainement pas, mais bien pour ses travaux, inédits à l'époque, sur les Trolls. Dans le cadre de notre cours ces derniers auront une valeur purement anecdotique, constituant un préambule à mon opinion fort sympathique pour introduire mon exposé, qui vous réjouira peut-être bien moins... Jeunes gens, nous traiterons aujourd'hui non pas d'histoire, mais d'historiens, et plus largement de méthode. Nous n'abandonnerons cependant pas complétement Gondoline et ses charmants amis, ni l'histoire par ailleurs.

Le professeur observa la classe désormais attentive ou du moins suffisamment silencieuse.

A votre avis, pourquoi diable Gondoline se passionna pour les Trolls, d'aussi dangereuses créatures ? Pourquoi pas les licornes ?

Concentrée sur le cours, la Poufsouffle avait fait abstraction des bavardages qui bourdonnaient dans la classe. C'était à peine si elle avait relevé le nez de son parchemin à l'exclamation d'Edwin. N'ayant pas suivi le fil de la discussion, elle le regarda, interdite, ne sachant pas de quoi il parlait, et préféra revenir au cours. Car si elle laissait Binns partir dans ses explications sans les suivre, elle serait rapidement complètement perdue. Et cela, c'était hors de question lorsqu'on s'appelait June Galdwin et qu'on était en cours d'Histoire de la Magie. D'autant plus que le fantôme venait de rabrouer Clarisse avec la douceur dont il était coutumier. Il devait être de mauvais poil aujourd'hui, pour autant que les fantômes puissent se lever du pied gauche. La moindre faute de langage était relevée, et elle avait intérêt à tourner sa langue sept fois dans sa bouche si elle voulait participer.

L'ectoplasme présenta ensuite l'objet de la leçon du jour, et la question qu'il laissa en suspens perturba un peu la blonde : s'il ne voulait pas vraiment parler de Gondoline, alors pourquoi poser une nouvelle question pour cette charmante demoiselle ? Voulait-il leur faire trouver la méthode cachée derrière ses actes ? June n'était sûre de rien. Mais elle entrevoyait une solution, et trouvait dommage de ne pas tenter de faire avancer le cours. Elle prit une profonde inspiration pour expliquer son point de vue.

- Les travaux de Gondoline Oliphant ont débuté à peine quelques dizaines d'années après la ratification du Code International du Secret Magique, date à laquelle les Trolls ont été déclarés en tant que créatures, et non en tant qu'êtres, alors qu'ils avaient bénéficié de ce statut auparavant. j'imagine que ses travaux avaient peut-être pour but de mieux les comprendre pour mettre ses conclusions au service du débat sur cette classification êtres/créatures, qui a fait rage jusqu'au dix neuvième siècle... Les licornes ne rentreraient pas dans cette vision de ses recherches, et donc au delà de la biologie des trolls, ses travaux pouvaient avoir une portée plus complexe, presque philosophique : si ses travaux permettaient de redonner aux trolls un statut d'être, alors cela remettrait en cause l'Histoire telle qu'elle avait été arrêtée par l'instauration du Code...

Le raisonnement ou en tous cas son explication étaient peut-être un peu alambiqués, mais June espérait avoir effleuré la réponse qu'attendait l'enseignant en plaçant les travaux de Gondoline dans une perspective plus large... Ce qu'elle venait d'énoncer permettait effectivement de relativiser la manière de raconter l'Histoire.

Le léger brouhaha de la classe s'était estompé, au grand soulagement de William qui n'était pas d'humeur à supporter du boucan ; le roux se sentait fatigué, et il n'avait qu'une envie, pouvoir s'affaler sur sa table, et prendre en note tout ce que raconterait le professeur sans chercher à comprendre de quoi il parlait. Il lui arrivait parfois de faire cela, et il était épaté, en relisant ses notes, d'avoir pu écrire tout cela sans s'en rendre compte. Mais la position affalée avait l'inconvénient de déplaire aux enseignants, et en ce moment, l'adolescent avait assez d'ennuis comme ça sans s'attirer en prime le mécontentement de Binns. Pour l'heure, le fantôme était l'un des seuls enseignants, avec Flitwick, à ne pas avoir changé de comportement ; enfin si, il était devenu plus attentif à ses élèves, plus bienveillant, et rien que pour cela, William décida de se comporter de façon irréprochable dans son cours. Finalement, il n'y avait plus beaucoup de profs qui méritaient son respect, c'était assez désolant... Renonçant à s'affaler, le rouquin s'appliqua à écrire le titre du cours en haut de son parchemin, tout en écoutant le début du cours. Les trolls... William n'en avait jamais vu autrement qu'en illustrations dans ses manuels, mais il savait qu'ils étaient totalement idiots, qu'ils grognaient pour s'exprimer et qu'ils étaient très violents. Comment pouvait-on consacrer sa vie à étudier une telle engeance ? Tiens, justement, c'était ce que demandait le prof, à peu de choses près. Pourquoi se passionnait-elle pour d'aussi dangereuses créatures ? Parce qu'elle était timbrée ? William ne se voyait pas lever la main pour répondre ça, d'autant que Binns avait déjà rappelé à l'ordre quelqu'un qui avait eu un langage trop relâché. Le garçon feuilleta son manuel, à la recherche d'idées pour répondre à la question, mais il suspendit son geste en entendant June proposer une réponse... musclée. Mais où allait-elle chercher tout ça ? Comment voulait-on que d'autres osent prendre la parole après ça ? Sa réponse fut suivie d'un bref silence, puis le roux leva la main à son tour et hasarda timidement :

-Professeur... peut-être que si Gondoline Oliphant s'est intéressée aux trolls et pas aux licornes, c'est parce que les trolls ont des caractéristiques qui les rapprochent des humains... Ils ont un langage verbal, même si ce n'est pas très élaboré, ils vivent en société, ils utilisent des armes, ils peuvent même être employés par les humains pour des missions de sécurité... Même s'ils nous paraissent arriérés, ils sont quand même au-dessus de beaucoup d'autres créatures sur le plan du développement... euh... intellectuel... alors étudier les trolls, c'est un peu comme étudier... euh... les primates, ou les hommes préhistoriques.. Ça permet peut-être de comprendre des choses au sujet des humains...

Pas facile de parler de développement intellectuel au sujet des trolls ; William, conscient de s'attirer les regards moqueurs de certains de ses camarades, se sentit rougir, et baissa les yeux sur son parchemin. Bien sûr, comparée à celle de June, sa réponse était pitoyable...

Appliquée et concentrée, fidèle à elle même en somme, se fut June Galdwin qui fut la plus vive à demander la parole. Cuthbert appréciait particulièrement cette élève volontaire pour son dynamisme, sa rigueur et surtout, détail qui l'élevait au statut d'exception parmi ses camarades aux yeux du fantôme, pour sa passion, non feinte, de l'Histoire de la Magie. Ce fut donc avec un plaisir renouvelé qu'il écouta l'adolescente qui, une fois encore, était dans le juste.

- Excellente réponse Miss Galdwinn, le sablier de votre maison vous sera reconnaissant de cinq jolis grains, fit l'ectoplasme avec enthousiasme. Binns fixait avec admiration la Poufsouffle, si bien d'ailleurs qu'il ne vit pas William J Craig lever la main, tout aussi timidement qu'il finit par se manifester oralement : " Professeur " Cuthbert tourna alors la tête avec une gêne égale à son intérêt pour les futurs propos de ce brillant jeune homme.

Et bien, Monsieur Craig, voici une réponse tout à fait intéressante bien que ma foi, il faut l'avouer, d'essence très contemporaine. A l'époque les Trolls n'avaient pas la considération que certains penseurs de notre époque leur accorde et la question que vous soulevez fait place, encore aujourd'hui, à controverse. Cinq points salueront votre ouverture d'esprit et cette réponse loin d'être inintéressante bien qu'anachronique.

Le professeur s'éleva un peu plus haut dans les airs puis, perché sur un invisible perchoir, commença son discours.

Pourquoi les Trolls ? Pourquoi donc les Trolls ? Au delà des brillants arguments de vos camarades, plus particulièrement celui de Mademoiselle Galdwin, la vérité est bien moins belle. Certes Gondoline Oliphant œuvra pour la Science, travailla sur la question de la légitimité du statut de Créature Magique des Trolls en opposition du statut d'être magique, connaissant aujourd'hui d'ailleurs un tout autre nom. Mais ce fut bien parce qu'elle fut mandaté par le Conseil des Sorciers qu'elle s'intéressa aux Trolls et ce non pas pour de belles théories scientifiques mais plutôt en raison de problèmes brûlants.

Souvenez vous, qui dit Code du Secret dit mesures exceptionnelles pour préserver et cacher la communauté magique. Déplacer les populations centaures, gobelins, licornes fut une chose plutôt aisée en comparaison des solutions à mettre en place pour les tribus de trolls, de géants ou encore les familles de dragons. C'est d'ailleurs parce qu'il fut souvent impossible de faire entendre raison aux trolls que ces derniers perdirent leur statut d'êtres magiques pour devenir des créatures. En effet, les trolls étaient très attachés à leur territoire, souvent acquis par le combat entre tribus ou encore face à quelques géants. Il faut de plus préciser que les trolls tiennent en horreur la magie, ils la craignent tout autant qu'ils ne la comprennent. Les sorciers n'étaient donc pas des interlocuteurs qui leur inspirait une grande confiance. Pour en revenir à Gondoline retenait qu'au début de sa carrière ses travaux portèrent exclusivement sur "le problème troll", que je viens de vous décrire. En ce qui concerne la question précédente je me dois de vous informer que ce qui a fait la célébrité de la jeune femme fut d'une part son courage et d'autre part son impétuosité. En effet, conquise par son sujet d'étude et le manque cruel d'objectivité et de bonne volonté de la classe dirigeante Gondoline abandonna rapidement sa mission pour se consacrer exclusivement à la science et à l'étude du comportement, de la culture et de l'histoire trolle...

L'objet de notre cours aujourd'hui sera donc de décrire les mesures prises pour déplacer les populations non sorcières, suite à l'instauration du secret.

Ayant fini son introduction le professeur laissa planer un silence. L'annonce du sujet du cours ne sembla pas suscité un grand émoi chez les adolescents peut-être résignés et passifs, peut-être satisfaits...

Avant de poursuivre mon cours et de vous soumettre une nouvelle question je me permet une courte parenthèse à propos de la classification évoquée par Miss Galdwin et qui rend légitime aujourd'hui le débat dont nous a parlé votre camarade de Gryffondor. Comme je l'ai rapidement évoqué cette classification n'est aujourd'hui plus la même et, bien que les confusions persistent, je vous demanderez la plus grande prudence et rigueur quant à cette dernière. Vous n'en sortirez que plus grands. La Communauté Magique se compose aujourd'hui exclusivement d'êtres magiques parmi lesquels on distingue les créatures magiques intelligentes et les créatures magiques dite animales. Attention cependant à ce qualificatif, n'oubliez pas que cette catégorie porte en son sein quelques espèces humanoides, dont les trolls. Fin de la parenthèse.

Chose promise, chose due, réveillez vous jeunes gens ! Il est l'heure de la question... qui n'est pas tout à fait une d'ailleurs. Je vous propose en effet d'essayer de vous glisser dans la peau de la confédération, ou d'un conseil des sorciers, et d'établir une typologie, un classement, non exhaustif dans notre cas, des créatures magiques susceptibles d'être déplacées. Quels critères ? Quels enjeux ? Quelles contraintes ? Et éventuellement, quelles solutions ?

Ema n’arrivait pas à y croire, Binns ? Non, il était un fantôme, ça ne pouvait être possible.. et pourtant.. les yeux doux, pleins d’admiration, une impression de totale absence du mon extérieur.. leur prof d’histoire ne pouvait tout de même pas être amoureux de June, si ? Elle fronça un sourcil, observa d’abord avec attention le professeur phosphorescent puis sa voisine d’à côté, fit ensuite attention à la manière dont il regardait William, il n’y avait pas de doute, il appréciait vraiment la Poufsouffle, et plus si affinités..

Effaçant rapidement son petit sourire stupide, Ema écouta les explications de leur professeur mais ne semblait pas montré un intérêt particulier pour les trolls, pour elle, il ne s’agissaient que de créatures ahuries qu’on devait laisser dans leur coin et qui ne pourraient jamais être intégrées dans le monde réel. Parce que oui, les trolls ne vivaient pas dans le monde réel, celui ou le ministère dénigrait de vrais sorciers, qui n’étaient soit disant pas de véritables sorciers.. comme si le sang y était pour quelque chose. Non, la seule chose dont les trolls devaient être au courant c’était le nom de leur chef, et encore ce n’était pas certain, ou bien la manière de prononcer un « Gné » .

La blonde n’avait pas participé une seule fois pour l’instant à part pour proposer à manger à sa voisine, et encore, si cela était considéré comme avoir participé.. au gré du cours bien sûr que non mais à la vie de la classe, bien entendu

Des créatures magiques susceptibles d’êtres déplacées ? Aussitôt, Ema eut en tête les elfes de maison. Elle chercha d’autres exemples et se rappela alors le Ministère de la Magie, l’atrium, et enfin la fontaine.

- Monsieur ? Je dirai que l’on pourrait classer différemment les elfes de maisons, les gobelins ou encore les centaures. Ces trois créatures sont représentées sur la fontaine de l’atrium du Ministère de la Magie, j’crois bien, et semblent regarder un sorcier et une sorcière, représentés eux aussi sur la fontaine avec admiration.. Ema s’empêcha d’ajouter « Un peu comme vous avec June quoi » et se mordit furtivement la lèvre. Et euh, alors que les sorciers ne sont pas forcément censés les dominer et se montrer supérieurs. Les gobelins par exemple, sont des être très intelligents qui participent activement à la vie magique, autant pour l’activité de Gringott que pour la situation ministérielle, ils s’informent des nouvelles comme n’importe quel sorcier. Pourtant, malgré les nombreuses révoltes qu’ils ont pratiqué pour lutter contre les discriminations en.. enfin y’a longtemps quoi, ils n’ont jamais été considérés de la même manière que les sorciers. Alors même s’ils sont en général un peu radins par rapport à l’or, ils pourraient être mieux considérés..

Ne sachant pas vraiment si c’était une sorte de réponse qui convenait à l’enseignant, Ema le gratifia d’un petit sourire niais. Oui bon, elle n'avait pas pu dire la date des rébellions des gobelins, bah oui, elle vous avait prévenu qu'elle était pas fan d'histoire hin.. Et puis bon.. comme si après tout elle était une véritable fervente des droits des gobelins, nan mais j’vous jure..

Eh bien, à la tête que tirait Binns, elle avait visé juste. June poussa un petit soupir de soulagement et s'autorisa un discret sourire. Chaque prise de parole dans ce cours était un challenge, car elle avait toujours peur de décevoir, de se trompait, tant elle voulait briller dans cette discipline qu'elle aimait tant ~~[et je vous dis pas comment la joueuse elle flippe de raconter n'importe quoi ^^']~~.
A sa suite, William avait évoqué un autres aspect des choses que la jolie blonde n'avait pas envisagé, et elle s'appliqua à noter cette remarque pertinente dans la marge de son parchemin. Binns ne tarda pas à reprendre point par point les idées avancées par les deux élèves, ce qui l'amena enfin au sujet à proprement parler de leur cours du jour. Ainsi, ils traiteraient donc aujourd'hui des mesures prises pour déplacer les populations non sorcières suite à l'instauration du secret. Vaste programme. June avait quelques exemples en tête, mais devait terminer de noter les paroles de leur professeur avant de se lancer. Sa voisine était visiblement plus efficace en prise de notes, ou tout du moins devait-elle faire un tri un peu plus franc que sa préfète qui notait les moindres détails que leur confiait le fantôme, et celle-ci prit donc la parole en premier. June releva sa main de son parchemin juste après le début de l'intervention d'Ema, et écouta celle-ci avec attention, laissant un bref répit à son poignet qui était soumis à rude épreuve. La jolie blonde n'était pas certaine que sa compagne de dortoir ait exactement répondu à ce qu'attendait l'ectoplasme, mais elle lui fit tout de même un petit sourire d'encouragement. Il n'était jamais simple de se jeter à l'eau.

June attendit quelques instants avant de demander à son tour la parole.

- Je crois qu'une liste a été établie assez rapidement, recensant les créatures ayant besoin d'être cachées aux yeux des Moldus pour respecter le Secret... Liste qui n'a eu de cesse d'être complétée par la suite, mais je crois que l'idée de départ était d'essayer de classer les créatures en fonction de leur... potentiel de visibilité. Les licornes et autres centaures, naturellement discrets et fuyant d'eux-mêmes la présence des humains n'étaient pas une priorité. En revanche, les hordes de trolls, les clans d'hippogriffes ou les familles de dragons, c'était autre chose : ils n'avaient pas vraiment envie de se cacher, et pourtant, leur vision pouvait conforter les Moldus de l'époque dans leur vision diabolisante de tout ce qui avait trait à la magie.

La Bronze et Or fit une petite pause pour reprendre son souffle. Si Binns n'avait plus ce problème pour ses longues tirades, la préfète, elle, avait encore besoin de respirer pour s'exprimer.

- Ca n'a pas dû être simple, car pour des créatures de fort gabarit ou avec une activité particulièrement voyante, il n'y avait pas d'autre solution que de déplacer les population soit dans des endroits inatteignables pour les Moldus, soit dans des endroits contrôlés par les sorciers. Je crois que les Acromentules ont été cachées au fin fond des forêts de Bornéo par exemple. Quant à l'autre solution, on peut citer l'exemple des quintapeds, qui sont tous regroupés sur une seule et même île, tant l'espèce est dangereuse et agressive. Pour le coup, cette solution demande pas mal de logistique, puisqu'il faut rendre les lieux incartables et les protéger avec de nombreux et solides sortilèges de Repousse-Moldus...

June avait encore de la matière pour s'étendre sur le sujet - les cours avec Lucy Ann Donovan lui avaient donné un peu de matière sur le sujet, sa soif de savoir ayant aidé pour le reste - mais elle préféra s'interrompre pour laisser un peu de place aux autres et ne pas monopoliser la parole...

[HJ : je me suis basée sur le petit livre de JKR sur "les animaux fantastiques" de Newt Scamander pour ne pas inventer n'importe quoi. J'ai encore pas mal de matière à exploiter, donc Binns, au besoin, si tu veux dynamiser le cours par des échanges, j'ai de quoi faire si personne ne prend la suite Wink

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