Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Partagez
 
 Rencontre imprévue [5ème année Terminé]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
  • Clarisse McBrien
    • Nombre de messages : 632
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 29/12/2006

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: 28.3 cm Ronce d'acajou nervurée, Plume d'Occamy
    Clarisse McBrien
  • Apothicaire Apothicaire
MessageSujet: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptySam 19 Jan - 22:57:55

Première sortie à Prés-au-Lard !
Si ça, ça n’était pas un événement notoire dans la vie de Clarisse, je ne m’y connais pas !

En effet, cela faisait plusieurs mois déjà qu’elle attendait avec impatience le droit de pénétrer légalement dans les rues du seul village entièrement sorcier de toute l’Angleterre ! C’était en soit une attraction très attrayante ! Oui je sais, ça ne se dit pas trop, et même pas du tout, mais c’est comme ça ! Donc je disais que cette petite bourgade magique était pour Clarisse d’un attrait remarquable. Tous les élèves ne juraient que par le pub des « Trois ballais », ainsi que le magasin de farces, attrapes et bonbons « chez Zonko ». Parfois, certains ramenaient quelques échantillons, des bonbons aux milles vertus toutes plus bizarres les unes que les autres. Par exemple il y avait des fils dentaires à tous les parfums. Assez curieux quand on tombe sur piment…. Enfin, si elle n’avait pas bêtement accepté un bonbon qu’on lui donnait sans demander à quoi il était, ce petit désagrément n’aurait sans doute jamais vu le jour. Incident toutefois formateur, puisque depuis, elle prétendait toujours avoir mal aux dents ou d’autres choses du même style afin de refuser poliment les aliments d’origine non contrôlée qu’on lui proposait, en attendant de pouvoir se rendre en personne à Prés-au-Lard pour pouvoir faire le plein de bonnes choses qu’elle aurait choisies elle même, en sachant de quoi il en retourne.

Ce jour était donc une fête, et au château, c’était l’excitation générale avait même gagné les premières et deuxièmes années qui ne pouvant dépasser les limites du parc regardaient avec envie leurs aînés se précipiter aux portes, sous l’œil réprobateur de Rusard. Ce dernier ne vivait que pour punir et martyriser de pauvres élèves, coupables d’avoir un pouvoir inné auquel lui n’avait pas droit. C’était pour lui une sorte de vengeance contre ce monde magique dont il était sans cesse repoussé et ne pouvait rester qu’à la périphérie, comme le chien qui bave devant l’assiette de son maître et doit se contenter des pauvres restes. Le comptage et le triage auquel il se livrait en jour de sorties ralentissait grandement le passage, et ce fut bientôt dans l’anarchie la plus totale que chacun se précipitait dans la bousculade qui menait au dehors. C’était un phénomène assez curieux que de voir les élèves courir ainsi et se pousser en tous sens. On aurait dit des prisonniers à qui l’on offrait l’opportunité de quitter leur cellule froide et grise. Clarisse, dans ce joyeux tumulte se retrouva coincée entre un Serpentard de cinquième année, et une Gryffondor de Sixième. Drôle d’endroit pour une petite Serdaigle innocente, entre deux personne qui se haïssaient d’instinct, sans même savoir pourquoi. Par un mouvement de foule, elle se retrouva propulsée contre un Poufsouffle qui la renvoya vers un Serdaigle dont elle ne vit pas le visage. Ainsi ballottée, elle manqua perdre l’équilibre au moins vingt fois et la vie quelques trois fois, avant d’en sortir quasiment indemne : il ne lui resterait que quelques bleus.

Le temps d’épousseter ses vêtements, et Nervia la rejoignit quelques minutes plus tard, à bout de souffle. Visiblement, elle aussi avait du lutter pour sortir de la masse d’élèves agglutinés les uns aux autres. Les deux filles s’éloignèrent vivement, dans un même élan, avant d’éclater de rire. Enfin elles pouvaient respirer l’air d’une pseudo liberté ! Et ça faisait infiniment du bien. Un sentiment extraordinaire dans l’environnement bien gardé de l’école, ou rien ne devait dépasser, ni aucun règlement enfreint. Rusard et Rogue veillaient, Clarisse en savait quelque chose. Les deux filles prirent d’abord le chemin de Fleury et Botts, ou elles avaient projet de se délester le porte monnaie au profit de nouvelles plumes, d’encre et de parchemin, et pourquoi pas de quelques livres que la bibliothèque pourtant fournie de Poudlard ne possédait pas. Elle s’y attardèrent un long moment, et y rencontrèrent d’autres élèves, et parmi eux Siraya, qui venait elle aussi au ravitaillement.
Clarisse qui venait de régler ses achats avait envie de prendre un peu l’air, et l’atmosphère poussiéreuse du magasin n’était pas pour lui plaire plus longtemps. Il fut donc convenu qu’elle rejoindrait ses amies un peu plus tard dans l’après-midi, aux trois ballais, ou elles prendraient une bonne boisson revigorante avec quelques autres élèves.

Ce fut donc le pas léger que notre rouquine partit à la découverte du village. Il faisait encore beau, et le soleil avait daigné offrir aux élèves sa noble présence afin de faire de cette journée une journée absolument parfaite. Du fait des rayonnements dorés, la température s’était enrichie d’un ou deux degrés, à peines perceptibles à cause du vent qui soufflait comme souvent dans l’automne écossais. Bien couverte de sa cape bleue liserée de fils d’argents, Clarisse ne souffrait pas du froid, de toute façon habituée au climat de cette région puisqu’y vivant depuis sa naissance. Ses petites bottines noires en manque de cirage produisaient un claquement rassurant sur le bitume : ses pieds se déplaçaient au gré de ses pensées, faisant claquer ses semelles au rythme de ses idées, tantôt joyeuses, tantôt proches, tantôt lointaines. Et petit à petit, la rouquine se perdit dans ses songes, oubliant qu’elle marchait en terre inconnue, vers un but inconnu…

C’est ainsi que la troisième année se retrouva bientôt dans un impasse plutôt sombre, éloignée au possible du centre du village : une petite ruelle qu’elle ne se souvenait pas même d’avoir emprunté pour arriver là : elle s’était égarée !
Ce n’était pas très malin ni très futé, mais c’était fait ! Au moins allait-elle apprendre à connaître l’agencement des rues et des maisons, la façon dont la petite bourgade avait été construite et imaginée, ce qui pouvait se révéler amusant voire même intéressant même si elle n’avait pas imaginer passer son après-midi ainsi. Et tandis que le Serdaigle faisait marche arrière, elle aperçut une silhouette sombre….


Dernière édition par Clarisse McBrien le Ven 27 Nov - 21:17:27, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptyDim 3 Fév - 20:56:54

Un village entièrement composé de sorciers! N'impore quoi! Bien que Sayannel n'appréciât pas cette gent étrange qu'était les Moldus et qui ne disposait d'aucun pouvoir magique, il leur reconnaissait une certaine utilité et ne voyait pas l'interêt pour les sorciers d'aller s'enfermer tous ensemble dans une communauté magique unique. De plus, il devait y avoir bien plus de problèmes liés à la magie que dans des villages mixtes.
Mais bon. C'était déjà comme ça avant qu'il ne naisse, et il serait stupide de vouloir y changer quelque chose. Les gens étaient tellement bourrés dee préjugés qu'ils ne voyaient pas plus loin que le bout de leut nez.
Il passa devant l'échoppe de farces et attrapes, Zonko's si ses souvenirs de Poudlard étaient exacts. Cela avait été à l'époque assez drôle de venir ici pour acheter de quoi pourrir la vie des professeurs. D'ailleurs, c'était d'autant plus drôle qu'ils ne le soupconnaient jamais à cause de ses excellents résultats. Mais cette période était révolue, et seule comptait aujourd'hui son métier, ses occupations, et son élève récemment "acquise".
Il était agréablement surpris par les capacités d'Excalia. Il l'avait crue douée, mais sans forcement être dotée d'une intelligence plus élevée que la moyenne ou d'un sens logique affuté. Cependant cela s'était révélé le cas et il avait grandement apprécié les instants passé en sa compagnie à lui faire cours et surtout avait été impressioné par la qualité de son rapport sur sa famille. Même lui n'en savait pas autant sur sa parenté. Enfin, c'était là le but, de retrouver les membres de sa famille dont il avait perdu la trace ou qu'il n'avait jamais connu. La fille d'Océane par exemple.

Oh, elle lui avait bien envoyé un faire-part lors de sa naissance, mais il était en Libye à l'époque et n'avait reçu le message que trois ans plus tard, les ervices de poste ayant quelque mal avec les notions de "faire suivre" et "poste restante". Mais que voulez-vous, il s'agissait de pauvres moldus sans aptitudes magiques. Il ne fallait pas non plus trop en demander.
Toujours était-il qu'il avait découvert, ou plutôt redécouvert, l'existence de cette nièce nommée Clarisse grâce à son élève. Une information intéressante au plus haut point. Il avait hâte de rencontrer la fillette - qui devait maintenant être à Poudlard, dans sa troisième année environ - pour voir de ses propres yeux à quel point elle ressemblait à sa mère. Il aurait bien fait une apparition dans la demeure de celle-ci, mais le fait que sa tête soit toujours mise à prix associé à celui qu'il ne pouvait supporter d'appercevoir la tête du mari d'Océance sans vouloir commettre un homicide particulièrement sanglant ne permettait pas d'envisager cette solution.

Soudain il remarqua un jeune homme dans une cape bleue marine avec une écharpe bleu et or enroulée autour du cou. Ainsi donc les élèves de Poudlard étaient de sortie...
Sayannel sentit un sentiment étrange s'emparer de lui avant de se rendre compte qu'il éprouvait de l'excitation, accompagné d'une bouffée d'espoir, à l'idée que sa nièce était peut-être quelque part dans ce petit village. Il se calma rapidement en reprenant le contrôle de lui-même, mais il ne put s'empêcher de conserver un espoir de voir la jeune Clarisse débouler à un coin de rue.

Il entra dans un chemin sombre entre deux maisons, longeant un mur de pierre noire veinée de longues stries émeraude. C'était une des raisons pour lesquelles il préferait emprunter les ruelles plutôt que les rues, il s'y révelait souvent des beautés cachées avec lequelles les rues ne pouvaient rivaliser. Il laissa de côté la paroi envoûtante, bien qu'il soit resté avec grand plaisir l'admirer pendant toute la journée, et se glissa entre deux maisons à colombages, appréciant du regard la sobre majesté des entrelacs de bois et de pierre. Au fur et à mesure de ses périgrinations contemplatives, il finit par s'engager dans une ruelle où la lumière était en grande partie filtrée par des fenêtres qui ressemblaient fort à des vitraux, de 1532 d'après la signature carctéristique des vitriers de l'époque.
Un courant d'air froid s'insinua entre ses chairs, provoquant un rafraîchissement de son corps intempestif. Le sorcier rajusta sa cape autour de lui, s'enveloppant dedans, et rabattit encore plus bas le capuchon qu'il portait afin de n'être pas reconnu. On ne savait jamais, il pouvait toujours y avoir quelqu'un pour le reconnaître, quelqu'un qui avait été présent à l'époque où ilétait l'un des Mangemorts les plus activement recherchés.

Il marcha rapidement vers le bout de la ruelle sans rearquer la petite silhouette qui le précédait. Fatalement, il finit par la rattraper. Mais comme il ne l'avait pas vue, c'est en lui rentrant dedans qu'il la remarqua finalement. Sous le choc la petite tomba au sol tandis que la capuche du Mangemort partait en arrière avec force. Irrité par cette rencontre gênante, il abaissa son regard froid sur la fillette.
Revenir en haut Aller en bas
  • Clarisse McBrien
    • Nombre de messages : 632
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 29/12/2006

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: 28.3 cm Ronce d'acajou nervurée, Plume d'Occamy
    Clarisse McBrien
  • Apothicaire Apothicaire
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptyJeu 7 Fév - 19:49:13

[hj] en espérant que tu cesseras de me casser les pieds!
Me suis un peu défoulée, je te mets au défit d'en faire autant niarkhéhé [hj]


Apercevant au loin une personne soigneusement dissimulée sous une cape noire de mauvaise augure, la jolie Serdaigle choisit de prendre la rue à côté de l’impasse dont elle sortait, ayant peu envie de rencontrer ce mystérieux personnage. Elle avait en effet apprit qu’en général, les gens qui n’ont rien à se reprocher ne se baladent pas en noir, couleur plutôt réservée à ceux qui se veulent discrets ou qui ne devraient pas être là. Bien sûr, elle ne pouvait être certaine que l’homme ou la femme qu’elle avait aperçut était de cette sorte de personnes, mais elle préférait ne pas avoir à le ou la croiser, au cas ou. En effet, mieux vaut être trop prudent que pas assez, ça risque d’éventuellement vous sauvez la vie, et en cas contraire, eh bien ça ne change rien. Enfin toujours est-il que Clarisse ne se préoccupa pas le moins du monde de l’ombre noire après avoir tourné à l’angle, et ses bottines se remirent à claquer joyeusement sur le bitume, tandis que leur propriétaire se replongeait quasi involontairement dans le flux incessant de ses pensées. Ce n’était pas sa faute si très souvent elle se déconnectait de la réalité, et même si elle avait souhaité lutter contre cet aspect étrange de sa personnalité, ce qui du reste n’était pas le cas, elle n’en aurait pas eu les moyens. Alors me direz-vous, mais comment peut-elle marcher sans regarder ou elle pose les pieds ? C’est très simple, c’est comme lorsque vous fixer un point, sans pouvoir vous en détacher, alors que vos pensées vagabondent bien loin de là. Vous voyez ce qui se passe, et pourtant votre réflexion est dans un ailleurs connu de vous seul. Un phénomène similaire d’appliquait à la bleue et bonze qui avec les années d’entraînement dont elle avait bénéficié était passées maîtresse dans la maîtrise d’une telle discipline.

Bref, pour revenir à nos moutons, ou plus exactement à notre rouquine gaffeuse qui sembla attirer à elle les ennuis comme un aimant attire la ferraille, oui je sais la comparaison n’est pas terrible, mais je n’avais rien de mieux, elle continua à marcher longtemps, longtemps, longtemps et il ne se passa rien, elle retrouva finalement ses amies aux trois ballais et terminus tout le monde descend, fin de l’histoire !
Comment ça non ?
Bon d’accord, je vous raconte ce qui arriva ensuite à condition que vous me donniez plein de bonbons et que vous fassiez mes devoirs pendant deux ans ?! Nan pasque franchement, y’a une chance sur combien pour que justement, Clarisse tombe sur Sayannel ? Une sur au moins trois milliards, et devinez quoi, eh ben c’est à peu près ce qui va arriver. Pas mal hein ?! Alors quand je vous dis que Clarisse attire les catastrophes, vous me croyez maintenant ? Non ? alors attendez !

L’Ecossaise cheminait depuis peu dans la nouvelle rue, lorsque très soudainement et de façon fort inattendue aussi bien que brutale, quelqu’un la bouscula violemment, ce qui eu pour effet de la projeter à terre, pauvre petite chose fragile et inutile.


_ Aïe… mais ça va pas non ! Vous ne pourriez pas regarder ou vous al…

La rousse dont le corps avait heurté méchamment le sol à cause d’un individu non identifié mais qui devait certainement tenir de la brute épaisse n’avait put retenir le flot de contestations qui lui brûla les lèvres. D’autant plus qu’elle avait un peu mal. Bon d’accord, elle avait connu pire, mais ce petit incident si tant est qu’il en soit réellement un lui rappela de très mauvais souvenirs, de l’époque ou elle subissait les moqueries et les blagues de mauvais goût des petits moldus de son village. Aussi eut-elle le réflexe de se retourner, histoire de tout de même savoir à l’adresse de qui s’envolaient ses protestations. Et là, stupéfaction ! La personne qui venait de la jeter à terre était de grande taille et de corpulence très intéressante lorsqu’on l’a dans notre camps, c’est à dire très musclé à ce qu’il paraissait. Sans oublier le regard froid que lui porta l’homme. D’instinct, la petite recula, elle avait peur de cet homme qui n’avait pas, mais alors pas du tout l’air bien disposé à son égard. En s’éloignant, ses genoux raclèrent le goudron et la peau fine qui recourait ses rotules céda, laissant s’écouler un peu de sang. La troisième année ne sentit même pas la douleur, tant elle était effrayée, apeurée, terrorisée. Ce n’était pourtant pas faute de l’avoir mise en garde contre ce genre de rencontre imprévue ! Si seulement elle n’avait pas voulu faire « bande à part », respirer « le grand air », rien de tout ceci ne serait arrivé, et jamais non plus elle ne serait tombée à cause d’un mage aussi effrayant.

Le regard fixe, elle ne pouvait détacher ses yeux de l’imposant sorcier. Malgré la terreur qu’il lui avait inspirée, quelque chose en lui la fascinait, et s’il avait tenté de lui jeté un sort ou de la frapper, Clarisse n’aurait été en mesure de faire le moindre mouvement. Ses membres étaient raides et crispés, à l’image de ses ongles, limés par le goudron. La pauvre petite était à présent dans un état des plus piteux, et pourtant, au lieu de vouloir fuir à toutes jambes, au lieu de vouloir hurler et appeler à l’aide, au secours ou n’importe quoi d’autre pour qu’on vienne la délivrer, au lieu de sortir sa baguette, de se relever ou tout simplement d’agir comme l’aurait fait n’importe quel être humain, doué de pouvoir ou non, normalement constitué, elle ne bougea pas physiquement. Je dis bien physiquement parce que mentalement il en allait tout autrement. En effet, son encéphale se livrait à un tri aussi méticuleux qu’acharné. Les traits du sorcier ne lui étaient pas inconnus, et c’était dans le but pur et simple de se souvenir ou elle l’avait déjà vu qu’elle se livrait avec excitation à cette petite recherche mentale. Il était assez grand, fort et comme je l’ai déjà dit musclé, ses cheveux étaient longs et descendaient en une cascade aussi esthétique que particulièrement étudiée, un peu en dessous de ses épaules, jusque sur son torse. Chevelure blonde dont la beauté était rehaussée par le bouc tressé qui pendait au menton de l’individu. Ces cheveux, cette expression de visage, cette carrure imposante, elle les avait déjà vus quelque part, elle le savait, elle en était certaine !

Une nouvelle fois, les yeux de Clarisse croisèrent ceux du mage. Alors que tantôt aveuglés par une peur qui provenait du plus profond de ses entrailles, ils reconnurent le regard qu’ils croisèrent, comme un homme reconnaît son reflet sur l’onde paisible d’un lac ou la surface lisse d’un miroir. Ses yeux, c’étaient les siens. Le cœur de la jeune fille fit un énorme bond dans sa poitrine qui retentit dans le reste de son corps, la libérant par la même occasion de la muraille de terreur qui la tenait paralysée. Ses muscles se relâchèrent sans qu’elle n’eut besoin de leur en donner l’ordre et un sourire franc fit resplendir son visage, faisant oublier que quelques secondes plus tôt il avait été tordu et déformé par la crainte. La peur ? Envolée, brisée en mille milliards de morceaux macroscopiques. Le doute ne lui était pas permis. Dans toute l’Ecosse, et l’Angleterre, dans toute la Grande Bretagne, et bien d’autre pays ou ses parents l’avaient emmenée, jamais Clarisse n’avait rencontré de tels yeux. Une couleur aussi pure, à la fois liquide et solide, chaude et glaciale, elle n’en avait vue qu’une seule. Souvent imitée, copiée par la nature sur d’autres visages mais jamais égalée. La personne qui avait la chance de posséder tel trésor n’était autre qu’elle-même, et personne au monde ne partageait cette particularité, à part une et une unique personne : l’homme qu’elle avait en face d’elle, bien vivant et en chaire et en os. C’était sans aucun doute la première fois d’ailleurs et son cœur en mourrait de bonheur, après tant avoir souhaité le voir autrement qu’en photo.

Le sorcier qui se tenait devant elle, n’était autre que celui qu’elle avait en petit dans l’une des poches de son sac, et qui souriait à l’appareil tout en se chamaillant gentiment avec la jeune fille qui se tenait juste à côté de lui et qui ne pouvait s’empêcher de rire aux éclats. Même sans le son, ça se voyait. Sur le cliché, ils avaient l’air heureux, et Clarisse s’était souvent demandé et se demandait encore pourquoi ce temps était révolu et pourquoi cet homme était sortit de la vie de sa mère, car c’était bien elle qui rayonnait de joie. Jamais depuis sa naissance la rouquine n’avait vu Océane aussi heureuse qu’elle le paraissait sur la photo. Bien des fois pourtant elle l’avait vue sourire, faire preuve d’enthousiasme, mais jamais , je dis bien jamais de cette nature. Pourquoi Sayannel et elle ne se voyaient-ils plu ? Elle l’ignorait parce qu’à la maison, parler de la famille de Josh était formellement interdit et parce que Sayannel, le cousin d’Océane n’était autre que le frère de ce dernier, alors donc tirer la manche de quelqu’un et demander : « Dis, pourquoi Sayannel on le voit jamais, pis c’est qui Sayannel ? », n’était pas tellement recommandé, à moins de vouloir donner naissance à la prochaine guerre sorcière.

Toujours souriante, Clarisse tendit la main à celui de sa famille qu’elle ne connaissait pas.


_ Bonjour… vous m’avez fait peur vous savez…vous voudriez bien m’aider à me relever s’il vous plait ?

Clarisse se sentait en confiance, et parlait librement alors qu’elle s’adressait à un inconnu. Ce jour était donc à marquer d’une triple croix rouge fluo bien voyante et tout le toutim pour bien des raisons. Attendant une réponse potentielle du sorcier et toujours agenouillée sur le sol froid, la peau écorchée et les cheveux en bataille, elle avait confiance en Sayannel, bien que le sachant recherché par les autorités ministérielles pour cause de mangemorisme, tout simplement parce que sa mère avait été complice et amie avec lui, de nombreuses années plus tôt.

_ Au fait, je m’appelle Clarisse…

De nouveau, un beau sourire vint éclairer son visage…
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptyJeu 7 Fév - 21:14:24

La petite sembla un instant courroucée par la chute qu'elle avait fait. Par sa position sur le sol, le Mangemort pouvait juger immédiatement qu'elle s'était fait mal en tombant, oh pas forcément très mal, juste une petite douleur sourde qui enflerait jusqu'au soir et qui causerait bien des gémissements le lendemain matin. Cependant la fillette semblait n'en avoir cure, ou du moins avoir une préoccupation plus importante que la considération bassement humaine de ce qu'était la douleur. Après tout, la douleur n'était qu'une question de point de vue. Si l'être humain était habitué à la douleur, une égratignure aurait-elle le même impact sur lui? Probablement pas. De même quelqu'un qui passerait ses journées dans le froid supporterait bien mieux les basses températures qu'un être humain normal. Enfin bon, on s'éloigne un peu du sujet de départ. Non pas que cela ne soit pas intéressant en soi, il serait tout à fait possible de disserter une heure sur l'éthique de la souffrance et la relation entre douleur et mal mais nous devons retourner à cette affaire que nous avons un peu laissé en plan.

Nous disions donc que la jeune fille, une Serdaigle d'après sa mise, semblait avoir autre chose en tête que sa douelur, aussi minime soit-elle. En effet, après avoir commencé une phrase de ce qui ressemblait fort à du reproche envers Sayannel, ce dont elle aurait eu raison outre mesure, la fillette avait soudainement reculé, une expression de frayeur se peigant sur son visage. Le sorcier eut un soupir intérieur. Et voilà, quoi qu'il fasse, il inspirait la peur. Bon, le fait d'être très musclé (soit dit sans se vanter), d'avoir un tête de viking (donc effrayante, et un regard que d'aucuns classifieraient de froid pour le moins, en plus d'écouter du métal, ce qui ne se voyait pas mais se sentait dans un individu, ne contribuait pas à le rendre attractif.

Il allait sourire, histoire de paraître un peu humain, lorsqu'il lui sembla reconnaître quelque chose sur le visage de l'enfant. Un visage, une bouche, une façon d'avoir les cheveux qui se rabattaient sur la figure lors des émotions fortes... Tant de choses qui lui rappelaient une personne trop connue, une personne qu'il aurait voulu oublier à jamais mais qui comptait trop pour lui pour qu'il fasse l'impasse dessus. La seule raison qui l'avait fait vivre pendant de longues périodes. Océane. Une ribambelle de souvenirs passa devant ses yeux, comme ternis par le temps, mais parmi lesquels, resplendissante comme toujours, sa cousine riait, pleurait, parlait avec une grâce divine et une élégance de reine. Il vit le soir où elle avait été maltraitée par des enfants Moldus, et s'était réfugiée chez eux, non loin de là pour pleurer. Il l'avait trouvée en larmes dans un coin qu'eux seuls connaissaient, un vieux creux d'arbre dans le jardin. Son visage ruisselait de gouttelettes cristallines. Malgrès ses pleurs, il la trouvait plus belle que jamais, ses yeux humides et implorant lui crevaient l'âme. Il vit ensuite le lendemain matin, lorsque les trois garnement Moldus vinrent frapper à la porte de leur demeure et s'excuser et demander d'être punis par lmeur outrecuidance. Leur regard était appeuré et leur corps portait des traces de violences. Un autre souvenir défila, celui du jour où Océane avait appris qu'ils seraient reçus tous deux à Poudlard. Elle riait, et son rire faisait paraître terne le soleil, déferlant comme une cascade d'eau claire sur le jeune homme qu'il était, emerveillé par cette jeune femme si belle et dont il était fou amoureux. D'autres souvenirs, tristes et joyeux, passèrent devant ses yeux. Soudain, une voix troublante le rappella à la réalité.


Citation :
Bonjour… vous m’avez fait peur vous savez…vous voudriez bien m’aider à me relever s’il vous plait ?

La même voix qu'Océane. Sayannel se remémora le rapport que lui avait remis Excalia, et la lumière se fit. Clarisse. Celle qu'il avait devant lui, qu'il n'avait jamais vue mais dont il connaissait par coeur les traits si semblables, et en même temps si différents de ceux de sa mère, était la fille de sa cousine, la nièce qu'il avait cherché et voulu connaître, allant parfois même jusqu'à se dire qu'elle aurait pu être sa fille, si le destin en avait voulu autrement. Clarisse. Il vit que l'attitude de la jeune fille avait radicalement changé, sa peur disparue, évanouie et replacée par une expression de soulagement, presque de joie. Comme si elle l'avait reconnu, lui aussi.

Pourtant, cela devait être impossible. Il savait pertinement que depuis la disparition de Bradley, et même avant, toute trace de son existence avait du être supprimée par les descendants de Josh à cause du mode de pensée de ses parents et lui. De plus, Josh étant un Auror, il devait certainement être au courant de son appartenance aux fidèles du Seigneur des Ténèbres. D'ailleurs, il n'était plus jamais reparu devant aucun membre de sa famille depuis la nuit où Océance lui avait annoncé son mariage. Il se rappelait son désarroi cette nuit-là, et sa décision de partir immédiatement pour la Russie, laissant tomber son poste de professeur, poste envié par ses pairs. Oh oui, il ne s'en rappelait que trop bien.

Mais il avait réussi à atténuer ces souvenirs très douloureux jusqu'à ce que reparaisse Clarisse. Elle était celle qu'il avait par-dessus tout voulu connaître, celle envers qui il éprouvait dejà de l'affection sans même la connaître. Il sut finalement qu'elle connaissait son identité lorsqu'elle lui dit


Citation :
Au fait, je m’appelle Clarisse…

Il s'étonna de ce sourire alors que, si elle savait qui il était, elle aurait du être effrayé, le rejeter à cause de sa nature de Mangemort, l'attaquer peut-être. Mais elle était là, souriante, comme sa mère autrefois et Sayannel sentit fondre la glace qui emprisonnait ses sentiments. Il sourit, le premier sourire franc et chaleureux qu'il ait fait depuis plus d'une décénnie, et tendit la main à la jeune fille, la remettant sur ses pieds en douceur, presque paternellement. Il vit qu'un peu de sang avait ruisselé sur son genoux et sortit sa baguette, la pointa sur la blessure, et marmonna un vague sort de guérison. La plaie se résorba, laissant seulement une croûte de sang seché qu'il fit disparaître avec sa main. Il regarda l'enfant et s'adressa à elle d'une voix chaude.

"Je sais. Je te connais, Clarisse McBrien. Je suis ton oncle, Sayannel Echeberry. Mais tu ne me connais probablement pas..."

Pris d'une impulsion, il se baissa et serra brièvement la jeune fille dans ses bras. Il la relacha tout aussi rapidement, un peu gêné par cette effusion dont il n'avait pas l'habitude.
Revenir en haut Aller en bas
  • Clarisse McBrien
    • Nombre de messages : 632
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 29/12/2006

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: 28.3 cm Ronce d'acajou nervurée, Plume d'Occamy
    Clarisse McBrien
  • Apothicaire Apothicaire
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptySam 9 Fév - 21:45:01

L’homme n’avait pas bougé, bien qu’ayant parut tout d’abord énervé d’avoir laisser paraître son visage, d’une façon si idiote. Il resta immobile, tout le temps que dura la scène décrite dans le poste précédent et que par conséquent je m’abstiendrai de résumer. Lorsque la jeune fille prit la parole pour la première fois, elle vit un sourire franc naître sur les lèvres de Sayannel, qu’elle avait parfaitement et à juste titre identifié. Ce sourire lui fit chaud au cœur. Ce n’était pas le genre de grimace sadique qui laisse pressentir un mauvais tour, ou qui fait clairement comprendre que son propriétaire est un gros cinglé qui va vous torturer et peut être même vous bouffer encore vivante. Erk ! Rien que de penser que de tels malades existent et que peut être la pauvre et innocente Clarisse pourrait un jour tomber sur l’un d’eux, j’en ai la chaire de poule ! Brrr ! Enfin, fort heureusement, le cousin d’Océane n’avait pas l’air d’appartenir à cette catégorie de dégénérés irrécupérables, bien au contraire. Clarisse qui était déjà persuadée de sa bienveillance n’en fut que confortée dans son sentiment, et n’en sourit que de plus belle en retour. Lorsqu’elle se fut présentée, l’homme sortit de sa léthargie pour prendre la main que la Serdaigle lui tendait toujours. Ses gestes étaient souples, fluides, comme si ses articulations avaient été spécialement huilées, tout exprès pour faire bien. Et ça faisait bien.

Avec une douceur que son physique n’aurait laisser supposer, l’homme remit la petite sur ses pieds, comme l’avait souvent fait Guérin lorsqu’elle était plus petite. Oui, aussi étrangement que cela puisse paraître, le comportement de ce géant à l’allure étrange lui rappela son père, l’espace d’une fraction d’infimes secondes. Mais cette vision de son papa la relevant alors qu’elle s’était égratigné de nombreuses années plus tôt s’envola aussi vite qu’elle était venue. Il était d’ailleurs totalement idiot d’assimiler cet oncle sortit de nulle part et pourtant si désiré à cet homme qui l’avait élevée avec tant d’amour et d’attention. Elle secoua brièvement la tête. Et c’est à cet instant précis que nous nommerons T1 que les Athéniens atteignirent, c’est à dire que Sayannel, qui ne ressemblait du reste pas du tout à un grec, encore moins à un turc ou un bosniaque mais plutôt à un Viking, que Sayannel donc sortit sa baguette dont ne sait ou, comme par enchantement avant de la pointer vers Clarisse. Au lieu d’être reprise d’une peur panique virant quasi à l’hystérie, la jeune fille ne broncha pas, confiante. Là où d’autres auraient vu une menace, le dévoilement d’une personnalité dérangée et d’un fou prêt à lancer un sortilège impardonnable ou quelque chose de tout aussi horrible, Clarisse attendait, sans qu’une idée de la sorte ne pointe même le bout de son nez. Une fois de plus, le comportement de celui qu’elle aurait presque pu qualifier d’oncle lui donna raison en guérissant sa blessure au genou, qu’elle n’avait d’ailleurs toujours pas remarquée. Décidément, elle avait vraiment de la chance d’avoir rencontrer quelqu’un ayant aussi bon fond, naïve (ou pas) qu’elle était !

Cette fois, la comparaison avec Guérin s’insinua plus forte dans son esprit. N’ayant pas spécialement fréquenté d’adultes autres que ses parents, grands-parents et Carlisle, elle n’avait pas tellement d’élément de comparaison. A ce propos, elle était totalement certaine que Josh ou Carlisle n’auraient pas agit de la sorte. Le premier n’était pas très démonstratif et pensait que les jeunes devaient s’endurcir un peu, de sorte qu’il emmenait quelques fois ses petits-enfants camper en forêt, comme de simples moldus et …. Se débrouiller seuls, comme des grands, avec les moyens du bord, à savoir pas grand chose ! Le second ne savait pas trop comment se comporter envers sa nièce si étrange et différente de ses propres enfants ou même du petit Lilian toujours joyeux. Mais tout ça pour dire que son père, sa mère et Will misent à part, aucune grande personne de sa connaissance n’aurait agit aussi naturellement et aussi gentiment de la sorte, d’où la comparaison obligatoire avec son papa. Ce qui faisait qu’elle avait de plus en plus de mal à comprendre pourquoi sa mère n’avait pas gardé contact avec son cousin, alors que ce dernier la faisait autant rire et était aussi prévenant, pourquoi elle refusait de parler de lui et se pliait sans rechigner aux règles de la maison, alors qu’au fond de son cœur, elle ne l’oubliait pas et souffrait même peut être de ne plus avoir de ses nouvelles. Toute cette histoire était bizarre, et méritait quelques éclaircissements, mais… l’heure n’était pas encore aux explication de ce type.

Sayannel prit la parole pour la première fois. Sa voix était douce bien que grave et agréable a entendre. Une vois rassurante, chaude qui résonnait d’une façon plaisante à l’oreille. Comble de la surprise, il connaissait son existence, comme il le déclara en prononçant son nom. Ainsi, il savait qu’elle existait… intéressant. La rouquine se demanda de quelle façon il avait bien put entendre parler d’elle et se dit que s’il l’avait suivie dans cette rue, ce n’était peut être pas une pure coïncidence, qu’il avait même sans doute prémédité de la faire tomber comme ça et qu’il faisait peut être semblant d’être gentil alors qu’en réalité, il lui voulait quelque chose en particulier. Cette idée vint assombrir le tableau qu’elle s’était dressé du cousin de sa maman. Ça la foutait mal, comme dirait l’autre ! Alors qu’elle en était là de ses réflexions, venant à douter du sorcier, celui-ci eut un geste probablement pas prémédité et la prit brièvement dans ses bras. Le temps qu’elle réalise ce qui lui arrive et la mangemort avait déjà relâché Clarisse, en douceur. Cet acte imprévu la laissa coite l’espace d’un instant. Sayannel avait l’air réellement ému, ses sentiments se peignaient d’une façon si intense sur son visage que la troisième année se reprocha d’avoir douté de lui en se promettant de plus remettre en question sa sincérité. Même s’il y avait sûrement de graves raisons à cause desquelles ses relations avec Océane s’étaient refroidies, l’Ecossaise savait ce que sa mère estimait beaucoup cet homme. Elle décida donc de lui faire confiance.


_Merci..

Murmura-t-elle doucement.

_Vous vous trompez, je vous connais moi aussi…même si à la maison personne ne parle jamais de vous.

Elle s’arrêta un instant et plongea ses yeux de glace fondue et éclairée de petites étoiles d’argent dans ceux de son « oncle », qui avaient à peu près le même aspect. C’était amusant, un peu comme si elle regardait dans un miroir. Elle sourit. Elle avait au moins un million de choses à demander à ce mage, et n’avait pas l’intention de le voir s’en aller sans avoir obtenu quelques réponses, ni arraché la promesse qu’elle le reverrait un jour… peut être. Mais l’heure n’était pas encore là. La rousse voulait tout d’abord lui prouver qu’il n’avait rien à craindre d’elle. Elle savait pertinemment qu’il était recherché par les aurors et tous les gens du ministère, comme bon nombre de mangemorts dont l’identité était connue. Elle ne dirait rien, parce que bien trop heureuse d’avoir pu le rencontrer. La bleue et bronze n’avait pas oublié l’article de journal que sa mère lui avait fait passer par l’intermédiaire de son cousin Edwin, comme si elle avait pressentit quelque chose, et souhaitait mettre en garde sa fille. C’était une méthode adroite et Clarisse lui en était reconnaissante.

_ Je sais aussi que venir ici à Prés-au-Lard doit beaucoup vous coûter. Ce n’est d’ailleurs pas très prudent, vous feriez mieux de rabattre votre capuche, au cas ou…

Sa petite voix était à peine audible, comme d’habitude, mais cependant suffisamment perceptible pour que le sorcier aie tout entendu, et également compris que si quelqu’un devait vendre sa peau, ce ne serait pas elle. Toujours souriante, elle crut tout de même bon d’ajouter quelque chose, pour que Sayannel soit totalement rassuré quant à ses intentions.

_ Je ne pensais pas vous rencontrer un jour, mais je suis contente de vous voir…un jour j’ai trouvé une photographie d’Océane et vous, à Poudlard, c’est comme ça que je vous ai reconnu, mais… vous, comment savez-vous qui je suis ?

La jeune fille était en effet curieuse de savoir comment il était possible que le sorcier la connaisse alors que personne n’était décidé à parler de cette branche de la famille. Il était improbable que ce soit l’un d’eux qui le lui ait dit, alors sans doute avait-il eu vent de sa naissance à ce moment là. Il avait dû lire son avis de naissance quelque part, dans un journal ou on ne sait ou. La petite recula à l’ombre d’un mur, histoire de ne pas trop attirer l’attention, au cas ou quelqu’un viendrait à passer par-là, bien que la couleur de sa tignasse ne lui soit pas d’une grande aide dans cette entreprise…
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptySam 9 Fév - 22:26:34

Clarisse semblait considérer comme naturel la présence de son oncle, qui il faut tout de même le préciser était Mangemort et était recherché activement par les polices de quelques dizaines de pays en plus de tomber sous le coup de quelques sentences perpétuelles pour diverses histoires de disparitions pas toujours justifiées. Enfin bon, si elle avait envie de se retrouver en compagnie de quelqu'un que la justice mondiale désignait comme dangereux, voir irrécupérable, c'était à ses propres risques et périls! Qu'elle ne vienne pas se plaindre après si il lui manque quelques membres!!!

Noon je vous rassure tout de suite, ce n'est pas le genre de Sayannel de prendre des membres aux gens. Enfin du moins pas aux gens qui ne lui ont rien fait... Twisted Evil
Toujours est-il qu'elle ne semblait pas le moins dérangée par cette situation qui perturbé n'importe quel adolescent normal. Mais voilà, elle n'était pas une adolescente normale. Elle était sa nièce. Lorsqu'elle leva les yeux et fixa son regard sur le sien, le sorcier eut la confirmation de ce fait, s'il en avait encore douté ce qui n'était pas le cas, loin de là.

Elle avait un regard qu'il n'avait vu nul part ailleurs, un regard qu'elle ne tenait pas de sa mère, mais qui captivait. Ses grands yeux encore éblouis par la candeur de l'enfance le tenaient de manière douce et étrangement agréable. Ses iris étaient bleues, d'un bleu azuréen, très pur, comme celui qu'aurait donné la mer si elle avait gelé, un bleu qui donnait l'impression de receler d'infinies profondeurs cachées. Cet océan étincelant était parsemé d'astres lumineux, petits points brillants qui éclairaient le regard et lui donnait une impression...comme de sainteté (non pas que Sayannel sut ce que saint voulait dire puisqu'il était soigneusement anti-clérical). Il lui sembla reconnaître ce regard envoûtant, qu'il n'avait pourtant vu nulle part ailleurs. Il racla sa mémoire, tentant de se souvenir de quelque chose approchant puis soudain l'étincelle se fit. Les yeux de sa nièce étaient très similaires aux siens propres. Un fait étonnant car le Mangemort n'avaitjamais vu personne dans la famille avoir les mêmes yeux. Mais cette ressemblance le rapprochait encore plus de sa nièce, et cela le réjouissait.


Citation :
Vous vous trompez, je vous connais moi aussi…même si à la maison personne ne parle jamais de vous.

L'information ne l'étonna pas. Après ce qu'il avait fait, ou du moins ce dont on le rendait responsable, il était normal que sa famille eut coupé les ponts avec lui, et que tous aient nié avoir une relation nommé Sayannel. Par contre, dans ce cas, elle n'aurait pas du le connaître, n'aurait même aps du savoir qu'il existait. Un fait étrange qu'il se promit d'élucider. Se pourrait-il que quelqu'un de sa famille ne l'ait pas complètement renié, et ai fait mention de lui à Clarisse une fois? Cela redonna espoir au Mangemort. Peut-être un jour pourrait-il reprendre des relations, aussi tendures soient-elles avec ses anciens proches.

Citation :
Je sais aussi que venir ici à Prés-au-Lard doit beaucoup vous coûter. Ce n’est d’ailleurs pas très prudent, vous feriez mieux de rabattre votre capuche, au cas ou…

Apparemment, il y avait plus qu'une simple mention en passant. Clarisse savait qu'il était Mangemort, qu'il était recherché et que sa venue ici n'était pas sans risques. Comme elle l'avait suggeré il rabattit le capuchon sur son crâne, mais en laissant son visage visible pour la jeune fille.

Citation :
Je ne pensais pas vous rencontrer un jour, mais je suis contente de vous voir…un jour j’ai trouvé une photographie d’Océane et vous, à Poudlard, c’est comme ça que je vous ai reconnu, mais… vous, comment savez-vous qui je suis ?

Sayannel sentit une nouvelle vague d'affection envahir son coeur inerte pour cette jeune fille qui, sans même le connaître, rien qu'à partir d'une photographie qui datait de plusieurs années, avait désiré le rencontrer et était heureuse d'avoir enfin pu le faire. Mais c'était justement cette photographie qui l'intriguait. Comment avait-elle pu mettre la main sur un photo de lui et Océane alors qu'il avait quasiment été déclaré ennemi familial numéro un? Mais bon, cela n'était pas ce qui comptait le plus, ce qui comptait vraiment était qu'il l'avait retrouvée (ou qu'elle l'avait retrouvée tout dépendait du point de vue) et qu'il avait mille et mille choses à lui dire mais ne savait par où commencer.

"Eh bien, à parler franchement, j'ai appris que tu existais il y a seulement cinq ans, et j'ai demandé il y a peu à mon assisstante de faire des recherches sur ma famille pour évaluer la situation car tu as très certainement compris que je n'y suis pas le bienvenu. Je dois dire que tu m'intriguais, j'avais envie de te connaître, d'abord parce que tu étaits la fille d'Océane, et ensuite à cause de ce que j'ai appris de ton caractère. Tu me fais penser à quelqu'un... Mais toi, comment se fait-il que tu saches que j'existe? Normalement toute trace de moi aurait du être effacée de l'histoire depuis au moins quinze ans."

Il n'avait bien sûr pas tout dit, et ce pour deux raisons. D'abord, bien quil fut transporté de joie de retrouver sa nièce, il n'était pas de nature quelqu'un d'ouvert et n'aimait pas manifester son émotion exterieurement. Et ensuite, il ne savait pas du tout comment retranscrire en parole de qu'il ressentait, cette joie profonde, cette affection étrange qu'il éprouvait, ce sentiment de soulagement... autant de choses qu'il n'arrivait pas à exprimer oralement et qui restaient enfermées en lui...
Revenir en haut Aller en bas
  • Clarisse McBrien
    • Nombre de messages : 632
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 29/12/2006

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: 28.3 cm Ronce d'acajou nervurée, Plume d'Occamy
    Clarisse McBrien
  • Apothicaire Apothicaire
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptyMar 12 Fév - 16:29:32

L’homme suivit le conseil de Clarisse et rabattit sa capuche sur ses cheveux d’un blond chatoyant, laissant tout de même ses traits visibles pour la jeune fille. C’était en quelque sorte un peu dommage qu’il ait à se cacher derrière sa cape noire, bien sûr à cause de ce que cela voulait dire, mais aussi parce qu’il était beau. Eh oui, vous n’avez pas rêvé, la rouquine le trouvait beau. Oh bien évidemment, pas comme Aïlin, non, pas de cette beauté là, mais plutôt comme toutes les petites filles trouvent que leur papa est le plus beau du monde, ou comme les groupies moldue pensent que leur idole, que ce soit George Clooney, Brad Pitt, Tom Cruise, ou Johnny Depp pour ne citer que ceux-là est le plus beau des plus beaux de tout l’univers. Bon elle ne pouvait pas le mettre en compétition avec son père parce qu’un papa c’est sacré, mais il était déjà mieux que son oncle Carlisle (désolée pour toi vieux). Enfin bref, ceci n’avait guère d’importance, même si notre Serdaigle jugeait bon de nous faire part de ses impressions à l’endroit de Sayannel. Lorsque la petite recula à l’ombre d’un mur, le mangemort la suivit. Ça faisait vraiment bizarre qu’un adulte l’écoute aussi attentivement et suive ses conseils. D’ailleurs, s’il le faisait c’est qu’il devait les juger bons, et s’il les jugeait bons c’est que Clarisse n’était pas aussi stupide qu’elle en avait l’air. Bon d’accord, je ne l’ai jamais (ou presque) décrite comme quelqu’un d’idiot mais certains pourraient croire que…

Bon ok j’arrête.

La mage attendit patiemment que la troisième année eut achevé de parler, en l’écoutant attentivement, avant de prendre la parole à son tour, de sa voix douce et agréable. Il expliqua qu’il avait eut vent de son existence cinq ans auparavant. La petite haussa l’un de ses délicats sourcils. Ainsi, sa supposition s’avérait erronée, il n’avait pas apprit sa naissance en en lisant l’acte dans un registre quelconque. Mais qu’avait-il put se produire cinq ans plus tôt pour qu’il entende parler d’elle ? Son cerveau se mit en branle et démarra quasiment au quart de tour. Si ses souvenirs étaient exacts, deux ans avant son entrée à Poudlard, sa mère avait eut l’étrange lubie de passer ses vacances dans le Sahara… pas vraiment le genre d’endroit ou l’on peut nouer des relations avec les habitants du coin, étant donné qu’à part trois pelés et quatre tondus, il n’y a que des chameaux. Et même en faisant les meilleurs efforts possibles, la compagnie de chameaux blatérant à longueur de journée n’est pas ce qu’il y a de plus agréable… et à part ça… il ne s’était rien passé du tout dans la vie de notre Serdaigle adorée, ce qui la ramenait toujours au même point : elle n’était pas plus avancée que tantôt pour savoir de quelle façon Sayannel avait apprit qu’Océane avait une fille. Elle décida donc d’attendre un peu et de poser directement la question à l’intéressé ? Avec un peu de chance, il lui donnerait une réponse satisfaisante…

Ensuite il parla d’une assistante à laquelle il avait demandé de faire quelques recherches sur sa famille. Une assistante… mais une assistante quoi ! Vous imaginez un peu ce qui pouvait être en train de se passer dans la tête de Clarisse ? Eh bien c’est bien simple, son cerveau était en pleine ébullition. Si Sayannel avait une assistante, un genre de secrétaire ou une collègue ou un truc du genre, c’est que c’était quelqu’un d’important. Ben oui quoi ! Un simple commis n’a pas d’assistante, et même son père qui travaillait au ministère n’en avait pas alors…mais… en y réfléchissant bien, aucune personne de son entourage n’en avait. C’était assez curieux de le penser, mais c’était vrai. Elle se mit à imaginer le sorcier en costume cravate, entrant dans un bureau avec une petite valise noire en prolongement de son bras gauche, pénétrer dans un bureau dans l’un des grands bâtiments fraîchement construits à Londres…, juste avant de se souvenir qu’il était mangemort et de surcroît activement recherché par le ministère. Elle raya donc à regret le costume noir, chemise blanche et cravate qui pourtant lui seyaient à merveille dans son songe. Encore une chose qu’elle nota dans un petit coin de son esprit et qu’il faudrait qu’elle lui demande.

Puis il avoua avoir eu très envie de la rencontrer, surtout d’après ce qu’il savait de son caractère. Alors là, ça lui en bouchait un sérieux coin ! Comment se pouvait-il qu’il connaisse son caractère ? Etait-ce marqué quelque part : petite fille timide, gaffeuse, qui bégaie en présence d’inconnus, qui se faisait maltraiter par des moldus lorsqu’elle était plus petite ? A son avis non. Mais bon, avec la magie, si une chose était certaine c’est qu’on ne pouvait être sûr de rien. Alors l’idée que quelqu’un s’amuse à répertorier le plus d’indices possibles sur les gens ne lui parut pas plus absurde que l’existence des ronflaxs cornus ne l’était pour Luna. Si des gens n’avaient que ça à faire, après tout, ce n’était pas son problème, bien que ça devienne un peu stressant et inquiétant de penser que quelque part, un tas d’informations sur elle étaient stockées dans l’attente que quelqu’un vienne les lire. Pour la troisième fois, elle se dit qu’elle devrait demander plus d’informations à son oncle. Décidément, ce dernier cachait bien des mystères, pour l’instant bien incompréhensibles.

Un petit sourire apparut sur ses lèvres lorsqu’il lui dit qu’elle lui faisait penser à quelqu’un. Clarisse avait en effet très peu de difficultés à deviner à qui il faisait référence. Sa mère sans aucun doute, même si physiquement, elle était plutôt le portrait de son père et psychologiquement .. eh bien psychologiquement, elle ne ressemblait à aucun des deux. En parlant d’Océane, elle se demandait souvent quelle physique elle avait lorsqu’elle était plus jeune, lorsqu’elle avait son âge par exemple. Sur la seule et unique photo qu’elle avait, l’adolescente qui allait devenir sa maman avait la même coupe que son cousin, comme si c’était un jeu entre eux… Une chose était certaine tout de même, du plus loin qu’elle s’en souvienne, Clarisse ne lui avait jamais revu une telle coupe. Non, si des fois il lui prenait la fantaisie de colorer ses cheveux en blond, chose qui lui était fort aisée de par son don de métamorphomage, ils n’avaient jamais la teinte que portait naturellement le mangemort. A y bien réfléchir, ce n’était probablement pas une coïncidence, mais quelque chose fait exprès, peu être que pour elle cette couleur était associée à trop de souvenirs, de pensées, soit bonnes soit mauvaise. Bonnes pour les moments qu’ils avaient passés ensemble à Poudlard par exemple, oui parce qu’inutile de dire que Josh n’aurait jamais reçut dans sa maison le fils de son frère. Mauvaises, sans doute à cause de la raison qui avait causé cette séparation. Dommage, il lui aurait plût de connaître cet homme plus tôt, alors qu’elle était plus petite. Mais bon, mieux vaut tard que jamais, comme on dit, et ce n’était certainement pas elle qui allait se plaindre.

Il demanda ensuite comment il se faisait qu’elle, pauvre petite fille insignifiante, petit microbe plus léger qu’un grain de sable, petite plume noyée dans la masse d’autres plumes dans un oreiller, connaissait son existence. La petite sourit. Elle allait lui répondre, bien sûr, mais un petit détail vint flotter dans sa tête. Il avait dit que cela faisait quinze ans que toute chose se rapportant à lui devait avoir été effacée. Quinze ans… pourquoi quinze ans ? Ainsi, il s’était bien passé quelque chose, et ce quinze ans plus tôt… Encore une fois, il faudrait qu’elle se renseigne, qu’elle lui demande de plus amples explications. Elle sourit donc encore plus, glissa sa petite main blanche et froide dans l’une de ses poches et commença à farfouiller. Normalement, il devait lui rester la photographie, quelque part. Ce n’était pas évident à trouver, parce que ses poches ayant été enchantées, elles pouvaient contenir un nombre incalculable de trucs et de bidules tout aussi étranges les uns que les autres, et parmi eux, ce cliché très précis. Après quelques minutes, elle sortit un vieux bout de papier tout chiffonné, triomphante. Bon d’accord, il était un peu corné et déchiré, mais en même temps, après son séjour prolongé dans la poche, c’était un peu normal. Ses rendant soudain compte de l’état plus que piteux dans lequel se trouvait la photo, elle sortit sa baguette de son autre poche et lui appliqua un réparo parfaitement maîtrisé. Lorsque ce fut fait, elle rangea le morceau de bois ensorcelé et tendit l’image au sorcier.


_ Eh bien c’est une longue histoire, mais je suis tombée sur cette image, un jour au cottage. Si je ne me trompe, c’est vous et Océane, n’est-ce pas ? C’est comme ça que j’ai découvert que vous existiez. Et puis, quand j’ai demandé à Will qui était à côté d’Océane, elle m’a dit votre prénom, mais m’a fait jurer de ne jamais parler de vous, ni devant elle, ni devant grand-père, ni devant Océane, devant personne. Mais, je crois que Océane s’est rendu compte de quelque chose parce qu’elle m’a fait parvenir une coupure de journal en début d’année, sur laquelle étaient répertoriés les noms et photographies de personnes recherchées….

Là, la petite fit une pause. Pour quelqu’un de timide, elle avait déjà beaucoup parlé, même si elle n’avait quasiment rien expliqué de ce qu’elle voulait dire. Mais pas tout à la fois ! Chaque chose à son temps et un temps pour chaque chose. Ainsi, c’était à son tour de poser des questions, et au tour de Sayannel d’y répondre.

_ Mais il y a une chose que je ne comprends pas, vous paraissiez si amis avec Océane, pourquoi est-ce que c’est fini ? Que s’est-il passé pour qu’on ne veuille plus jamais parler de vous ? Pourquoi… ?
Et puis, comment est-ce que, je veux dire, comment est-ce qu’elle était, quand elle était à Poudlard, Guérin et elle n’en parlent jamais
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptyMar 19 Fév - 19:21:14

Sayannel s’abîma dans une réflexion intense. Il y avait là quelque chose qui le dérangeait. Comment se faisait-il qu’une photo de lui existât encore ? Selon toutes probabilités, toutes avaient dû être détruites peu après son entrée dans les fidèles du Seigneur Noir, date à laquelle la majorité de sa famille, qui ne l’appréciait déjà pas beaucoup, avait décidé d’un commun accord qu’il n’existait plus et n’avait jamais même existé. D’ailleurs même son père, qui pourtant partageait les idées de son fils et avait été fier de le voir rejoindre Celui-dont-on-ne-doit-prononcer-le-nom, l’avait peu après renié et avait détruit toute trace de son existence, allant jusqu’à faire disparaître son acte de naissance dans un incendie accidentel de la mairie Moldue du village, incendie dans lequel moururent dix Moldus, dont certains dans d’atroces souffrances ce qui ne gêna pas outre mesure le paternel.

Enfin bon, l’essentiel n’était pas de savoir pourquoi, mais simplement de dire que plus personne dans sa famille n’accepterait de dire qu’il y avait eu auparavant quelqu’un de dénommé Sayannel Echeberry dans sa parenté. C’était pourquoi cette photo était bien plus troublante qu’il n’y paraissait à première vue, et encore plus entre les mains d’Océane dont les parents avaient été les plus hargneux et décidés à le faire disparaître lorsque la nouvelle qu’il était recherché pour activité de Mangemort et condamné à mort d’office avait paru. Il y avait là quelque chose d’extrêmement bizarre, du moins pour le sorcier. Etait-ce un simple oubli de la part des effaceurs ou bien cette image avait-elle été conservée pour une raison précise. Cela serait alors grave aux yeux de sa parenté car elle le représentait avec sa cousine, alors que dire que les parents de celle-ci voyaient leur fréquentation d’un mauvais œil était un doux euphémisme. Il se reconcentra sur l’image mouvante où on le voyait avec Océane, à Poudlard si ses souvenirs étaient exacts même s’il ne se rappelait pas la scène capturée et immortalisée ainsi. Selon lui, elle devait dater environ de leur cinquième ou sixième année, car on pouvait voir un livre de révision posé sur le sol aux pieds de la jeune femme. Bizarre. C’était vraiment une énigme qu’il lui faudrait résoudre car elle pouvait receler des dangers.



Un second fait intrigant était ressorti des paroles de sa nièce. Océane, lorsqu’elle avait compris que sa fille avait eu vent de l’existence de son oncle, lui avait apparemment envoyé une coupure où étaient détaillées, il le supposait, les raisons pour lesquelles il était recherché, ainsi qu’une petite partie de ses crimes. Cela semblait tout à fait normal. Elle avait probablement lui faire comprendre qu’avoir un Mangemort dans la famille était déjà assez déshonorant sans avoir à en parler en plus. Cependant celle-ci, loin d’être effrayée par ce qu’avait probablement annoncé l’article, comme les meurtres qu’il avait commis ou les crimes de haute trahison dont il était coupable, avait été, selon ses paroles, intriguée et avait désiré le rencontrer. Ce n’était pas normal. Quelqu’un de normalement constitué ne pouvait décemment vouloir rencontrer un tueur doublé d’un traître recherché par le Ministère de la Magie.

Bien qu’il ne doutât pas de la sincérité de sa nièce, il y avait comme un parfum de tromperie décelable dans cette situation. Il avait confiance en la gamine car il voyait dans ses yeux la sincérité des enfants, mais il savait pertinemment que les Aurors feraient usage de n’importe quel moyen pour le capturer, même le plus vil, et qu’ils l’avaient déjà essayé. Cette tentative s’était soldée par un échec et la perte d’un de leurs éléments, le cousin de Sayannel. Celui-ci l’avait torturé à mort puis avait envoyé fait disparaître son corps que l’on avait jamais retrouvé. Cependant, il ne savait comment, toute sa famille semblait savoir qui était l’auteur de la disparition de l’infortuné Bradley comme l’avait sous-entendu son oncle lors de leur ultime et orageuse rencontre, alors que le Ministère n’avait, selon ses informations, toujours pas fait le lien entre cette disparition et le Mangemort qu’il était censé débusquer.

Tout cela pour dire qu’il était tout à fait possible et imaginable que ces sal…d’Aurors aient monté un piège de ce genre. Cela voulait dire qu’il ne pourrait s’éterniser à moins d’être sûr et certain qu’il n’y avait aucun de ces chiens dans l’entourage. La seule façon de le savoir était de vérifier.



Posant un doigt tendu sur ses lèvres, il eut un regard significatif envers sa nièce et tira sa baguette en un instant. Tout aussi rapidement, il prononça un sort de détection des corps chauds. Des points rouges se mirent alors à danser devant son regard, tous centrés autour de la zone de la rue principale. Il fit pivoter sa tête selon un axe de 180 degrés afin d’englober la totalité de la zone où ils se situaient et fut rassuré de constater qu’il n’y avait aucun indice de présence d’Auror dans les environs immédiats. Au moins un point d’éclairci. Il fit tourner sa baguette entre ses doigts, une habitude qu’il avait de faire avant de ranger le dit bout de bois ensorcelé, puis la glissa dans les plis de sa cape. Il se retourna alors vers Clarisse en souriant.



« Désolé, mais comme tu le sais, je suis recherché et je ne peux me permettre de prendre des risques, même pour te parler, dit-il sincèrement, Crois-moi c’est un plaisir de te rencontrer mais je ne tiens pas à me retrouver à Azkaban. »



Il réfléchit ensuite à la question que lui avait posé la jeune fille et qu’il avait inconsciemment enregistré avant qu’il ne se plonge dans ses réflexions abyssales et profondes qui l’avaient entraîné loin du présent sujet dont je m’éloigne aussi…

Elle voulait savoir pourquoi sa famille l’avait rejeté, renié, déshérité, bref l’avait fait disparaître. Une question très intéressante sur laquelle il aurait pu débattre pendant des heures, tentant de trouver des justifications aussi bien pour ses actes que pour les leurs et en effectuant des contre arguments parés par des ripostes verbales assez pertinentes. Un exercice selon lui très amusant mais dont il n’avait pas le temps et qui aurait probablement ennuyé la Serdaigle. Il se décida alors pour quelque chose de plus franc et simple, même si cela impliquait de laisser des grosses zones d’ombre sur certains points dont il aurait pu, lui, faire le point tournant d’un argumentaire bien senti qui pourrait démonter la plus solide des défenses.



« Eh bien, je suppose que tu as vu dans l’article que t’a fait passer ta mère une description d’un certain nombre de … forfaits que j’ai pu commettre. En fait, la majorité de ma… de notre famille a décidé que je n’existais plus à partir du moment où j’ai, comme tu es au courant, rejoint le Seigneur des Ténèbres. A ce moment-là seul mon père me soutenait encore. Malheureusement nous avons eu un léger différend peu après la disparition de Bradley, dont tu as certainement aussi entendu parler. Cette mésentente s’est terminé assez brutalement et j’ai de ce jour là disparu de la famille. Je n’existe à techniquement parler pas en tant que personne. Ce qui est, je dois l’admettre, un statut qui ne procure pas que des inconvénients et dont il serait intéressant de discuter la répercussion sur la vie sociale du Mangemort que je suis. Mais cela ne t’intéresserait guère je pense. »



C’était une diatribe plutôt longue pour quelqu’un qui était censé ne pas exister et être poursuivi par le gouvernement. Mais il n’avait pas pu s’empêcher de donner son point de vue sur sa situation particulière. Après tout, quel mal y avait-il à être objectif ?

Alors qu’il se disait intérieurement toutes sortes de choses dans ce genre et dont la complexité empêcherait le lecteur de s’y retrouver et d’apprécier pleinement la richesse de ces réflexions, il se rappela soudain qu’il y avait eu une deuxième question dans la parole de sa nièce. Elle voulait savoir comment était sa mère à l’école. Une intention tout à fait louable puisque, comme elle passait une bonne partie de son temps avec son cousin, elle et son… mari n’en parlaient pas. Cependant c’était trop vague comme question. « Comment est-ce qu’elle était ? » Une question qui pouvait mener à une infinité de réponses plus vagues les unes que les autres. Il se mit donc en devoir d’affiner le potentiel de définition de la dite interrogation.



« Mais que veux-tu dire par « comment est-ce qu’elle était ? » Comment était-elle physiquement ? Mentalement ? Comment réussissait-elle ? Qu’est-ce qui lui plaisait ? Je veux bien te dire ce que je sais, mais avec une question aussi précise, nous en aurions pour des heures à parler, heures dont nous ne disposons sûrement pas. Ce sera un plaisir de répondre mais il faut que tu affines ta demande. »



Le sorcier accompagna ces paroles d’un sourire réconfortant et chaleureux, ce qui l’étonna assez mais vint tout de même spontanément. Curieux cette tendance à sourire pour si peu alors qu’il était d’habitude du genre froid et distant, dans ses meilleurs jours.
Revenir en haut Aller en bas
  • Clarisse McBrien
    • Nombre de messages : 632
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 29/12/2006

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: 28.3 cm Ronce d'acajou nervurée, Plume d'Occamy
    Clarisse McBrien
  • Apothicaire Apothicaire
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptySam 17 Jan - 22:28:19

[hj] désolée hein! c'est tard et avec les désagréments que tu connais, j'ai pas pu faire mieux, désolée vraiment...[/hj]

Le mangemort entendit patiemment les questions de la jeune fille, silencieux. Puis soudainement, il eut un comportement pour le moins étrange. Il lui intima le silence, son index posé sur ses lèvres selon le signe communément employé dans ce genre de situations. Surprise, Clarisse chercha son regard et les yeux qui croisèrent les siens l’effrayèrent un peu. Une froide détermination hantait Sayannel. Il sortit sa baguette. Muette, la rousse le regarda faire, se demandant bien ce qui avait put provoquer un tel changement d’attitude et surtout quel en était le but. Le sorcier incanta en un murmure à peine audible, même pour la jeune fille qui se tenait à quelques centimètres à peine de lui. Son regard sembla voir quelque chose que l’Ecossaise ne pouvait discerner et il pivota pour avoir une vue d’ensemble. Clarisse tenta bien de jeter un coup d’œil par-dessous le coude de son oncle mais ne vit rien que la rue, vide. Il avait vraiment des idées étranges le viking ! Enfin en même temps, il était activement recherché par les aurors et fuyait une mort certaine… ou bien pire… depuis de nombreuses années, alors forcément, a devait créer des réflexes. Un petit haussement de sourcils plus tard et l’homme en noir se retourna vers sa nièce, rangeant sa baguette d’un mouvement souple du poignet, pas habitude.

Il souriait, ce qui rassura un peu Clarisse.


« Désolé, mais comme tu le sais, je suis recherché et je ne peux me permettre de prendre des risques, même pour te parler. Crois-moi c’est un plaisir de te rencontrer mais je ne tiens pas à me retrouver à Azkaban. »

Sourire triste.

_ Ne vous excusez pas, je n’y tiens pas non plus. Je.. je sais que ça doit vous paraître bizarre mais je me fiche que vous soyez mangemort.

Sa déclaration avait été très solennelle, aussi ne put-elle retenir une remarque un peu plus légère et même un peu badine, un sourire énigmatique aux lèvres accompagné d’un petit clin d’œil.

_ Personne n’est parfait !

Alors là, moi je dis qu’il faut vraiment faire quelque chose parce qu’une Clarisse qui fait de l’humour, c’est pas tous les jours. Profitez-en bien, ça risque de ne pas durer.

Ensuite, l’homme embraya sur les réponses qu’elle attendait. Il commença par évoquer d’une façon un peu superficielle les raisons pour lesquelles la famille l’avait renié. Clarisse avait deviné par elle-même que Josh ne l’aimait pas trop du fait qu’il était le fils de son frère et donc de quelqu’un qu’il détestait mais elle avait eut le sentiment qu’il y avait autre chose. Sayannel évoqua bien sûr ses débuts aux côtés du Seigneur des Ténèbres. C’est vrai qu’en tant qu’Auror, Josh ne pouvait tolérer ça. Mais d’un autre côté, Sayannel était de la famille, il n’avait à sa connaissance jamais rien fait de mal à ses cousins/cousine. Océane l’adorait, ça se voyait bien sur la photo, alors qu’est-ce qui avait put pousser la jeune femme à lui tourner le dos ainsi ?! Clarisse connaissait bien sa mère, et elle n’était pas du genre à se laisser imposer des règles par qui que ce soit. La thèse selon laquelle Josh aurait imposé à toute sa famille ses décisions était à oublier. Non, si Océane n’avait plus voulu entendre parler du beau viking c’est qu’elle devait avoir ses raisons et des raisons vraiment, parfaitement graves. Qu’avait-il fait ?! Etait-ce grave à ce point ?! Clarisse ne préférait pas le savoir. A quoi bon ? De toute façon, il fallait regarder les choses en face. Sayannel était un homme recherché, il ne resterait pas. Cet après-midi serait peut être sa seule chance de lui parler. Elle ne le reverrait sans doute jamais. Le destin était curieux, il séparait des gens, les faisait se rencontrer (à nouveau ?) pour ensuite les séparer définitivement. Il était cruel et se riait des humains, pauvres brins de paille balançant au gré du vent. Un vent fort et puissant contre qui les homes ne pouvaient rien.

Clarisse n’aimait pas cette vision pessimiste des choses. Elle préférait l’idée selon laquelle elle était seule maître de son destin. Evidemment. Mais au fond, une petite voix lui soufflait qu’elle ne choisissait jamais vraiment mais que la vie se chargeait de choisir pour elle.

A l’évocation de Bradley, son oncle disparu, la Serdaigle redescendit sur Terre.
Bradley, le frère d’Océane et Carlisle. Un homme qu’elle n’avait jamais connu et dont la réputation dans la famille était assez sombre. De lui non plus on ne parlait pas souvent. Un peu comme s’il n’avait jamais existé. Quelques photos de lui subsistaient néanmoins dans le cottage, sur la cheminée par exemple. Mais un point commun sur tous les clichés : c’étaient des photos de familles et le garçon était encore jeune, un enfant, peut être de l’âge de Lilian ou un peu plus jeune. C’était Carlisle qui lui avait expliqué deux ou trois choses à propos de ce frère mystérieusement disparu. Il était violent, adepte de magie noire, il s’en était même pris à sa mère, et ce à plusieurs reprises. Il s’en était aussi pris à lui, son frère aîné et même à la jolie Poufsouffle. Il était cruel… Will avait supporté sans rien dire, Océane aussi, mais lui Carlisle, l’aîné de la famille en avait parlé à Josh. S’en était suivit quelque chose de terrible, une violente scène de dispute. Josh ne supportait pas que son fils puisse se comporter comme son frère et son père, une famille à laquelle il avait tourné le dos, qu’il avait renié. Mais surtout il ne pouvait pas supporter de ne rien avoir vu. Bradley avait été congédié proprement et simplement. Josh n’avait plus voulu entendre parler de lui.

Depuis, plus de nouvelles, jamais.

Pourquoi Sayannel était-il assimilé à Bradley ? Avait-il été ami avec ce monstre ? Clarisse en doutait. Il semblait trop proche d’Océane pour être amis avec ce frère impétueux. Savait-il au moins ce que ce pourri lui faisait subir ? Elle en doutait encore plus. Elle ne le saurait probablement jamais et se fichait éperdument de cet oncle maudit. Il était loin et ne ferait plus de mal à sa famille, c’était tout ce qui comptait. Même si elle le cachait soigneusement, elle avait un cœur et aimait profondément son frère, ses parents et grands-parents. Elle ne supporterait pas qu’il leur arrive quelque chose.

Elle sourit sincèrement à Sayannel.


_ C’est très intéressant au contraire.
Pour Bradley, j’en ai entendu parler. C’est Carlisle qui m’a expliqué. Il est parti en Russie parce que Josh l’a chassé de la maison. Ce n’était pas quelqu’un de bien, je ne crois pas qu’on le pleure beaucoup. On n’en parle pas beaucoup mais il n’a jamais été un petit garçon sympathique… enfin… c’est ce que m’a dit Carlisle…mais… vous devez savoir ça mieux que moi…


Le mage noir ne semblait pas avoir envie de s’attarder sur le sujet. La rousse n’insista pas plus. C’était sa vie, après tout, il était libre d’en parler ou non.

Etrangement, elle se sentait proche de cet homme.
Sourire.
Yeux brillants.

Elle ne sembla pas étonnée lorsqu’il lui demanda de préciser sa question à propos de sa mère. Elle eut un petit rire. Bien sûr qu’il devait y avoir beaucoup de choses à dire. Et elle voulait tout savoir. Elle était curieuse, elle n’y pouvait rien. Le pire c’est que plus on vous cache quelque chose et plus vous avez envie de savoir ce quoi il s’agit. Bien connu et terriblement embêtant. Elle ne vivait pas non plus sous une dictature ou la censure censurait à tout va, il ne faut rien exagérer mais il est vrai que certains sujets n’en restaient pas moins sciemment occultés. On parlait de beaucoup de choses, et surtout d’actualité, d’art, de musique, de voyages, de livres, mais jamais du passé. Il était trop triste, jonché de morts, de disparitions et de souvenirs pénibles.

De cette époque il ne restait rien, ou presque et personne n’en parlait jamais. Pas même de l’adolescente qu’Océane avait été. Lorsque la rousse avait posé des questions à Will ou encore à sa mère, elle s’était heurtée à des murs de silence et s’était fait renvoyer par une phrase bateau du genre « C’était il y a longtemps, j’étais… comme toutes les jeunes filles je suppose. Allons, retourne donc avec ton père, je crois qu’il a besoin de toi. » Clarisse n’était pas dupe, même si en gentille petite fille elle n’avait jamais insisté. Peut être était-ce trop douloureux pour Océane. Quant à Will, elle estimait sans doute qu’il ne lui appartenait pas de parler de ça, puisque ça ne la concernait pas directement. C’était pourtant elle qui lui en avait dit le plus.

Elle sourit de nouveau à Sayannel : même si elle devait lui tirer les vers du nez un à un, elle le ferait.


_ Tout à l’heure, vous disiez que je vous faisais penser à quelqu’un. C’est à Océane … ou à quelqu’un d’autre ?

Sa voix se fit un peu plus basse si cela était possible et aussi un peu plus triste, elle avait toujours besoin de se justifier .

_ Vous savez, à la maison, il y a beaucoup trop de choses dont on ne parle jamais. Ils croient peut être que ça ne m’intéresse pas mais… si je n’insiste pas c’est parce que je vois que ça ne leur fait pas plaisir. Vous étiez ami avec Océane, n’est-ce pas ?! Au début je n’avais pas reconnu Océane. Je ne l’avais jamais vu avec cette coupe de cheveux. Comme c’était dans ses affaires et qu’elle n’était pas là, j’ai demandé à Will. C’est elle qui m’a dit qui vous étiez et que la jeune fille là c’était ma maman. Elle a aussi dit que vous vous entendiez bien à cette époque là mais ensuite, Josh est rentré et elle a changé de sujet. Elle n’a rien voulu me dire de plus, mais je crois qu’elle vous aime bien. Elle avait l’air triste…
Ce que je veux dire c’est… enfin.. ce que j’aimerais savoir c’est comment elle était, comment elle se comportait, si elle était tout le temps comme sur la photo, en train de rire…
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptyDim 18 Jan - 16:32:35

L’esprit de Sayannel tournait à plein régime. Il avait beau tenter de se dire que ce n’était qu’une coïncidence, la situation présente était bien trop étrange pour qu’il n’y ait pas quelque chose derrière. Quand à dire quoi...

La remarque de sa nièce l’avait tiré momentanément de sa reflexion. L’amusement l’avait gagné lorsqu’il avait réalisé que, loin d’être effrayé par l’idée qu’il soit un Mangemort, elle s’en fichait, et s’en riait même. Il avait pensé au début que ce n’était qu’un bravade, histoire de faire bonne figure, mais l’expression de la jeune fille avait été assez explicite : elle ne le craignait vraiment pas. Etonnant. Mais pas désagréable. Peut-être le Mangemort blond allait-il pouvoir parler enfin sans se demander dans quelle mesure ses mots seraient répétés plus tard à un autre, après tant d’années de défiance.

Il avait alors tenté d’expliquer pourquoi il était considéré tel un paria. Etrangement, être rejeté par la famille n’avait jamais été un poids pour lui. Il se fichait royalement de l’héritage et, tant qu’il pouvait conserver son nom et sa lignée, il s’estimait heureux. Ne plus voir son père, ce vieil imbécile, ne lui faisait ni chaud ni froid. Quand à sa mère, elle n’avait jamais dû lui adresser la parole plus de deux fois dans toute sa vie. Elle considérait qu’elle avait fait son travail en le mettant au monde et que le reste ne la regardait plus. A la voir déambuler dans les couloirs sombres du manoir, Sayannel se l’était parfois imaginée comme une grosse araignée infirme : elle ne sortait jamais, restait toujours cloîtrée dans les murs de la demeure et passait ses journées à resasser les rapports de ses innombrables informateurs au dehors. Elle était par-dessus tout obsédée par les actions et les travers des autres familles de sang pur. Une vraie mégère.

Non, la seule chose qui l’avait peiné dans ce rejet était Océane. Il aurait pu supporter bien des choses, bien des tourments, si seulement elle l’avait accompagné. Il l’aurait emmenée au loin, dans le nord, rejoindre la patrie de son coeur.
* Si seulement... *

Soudain, le Mangemort se rendit compte de ce qui lui arrivait. Lui, un tueur recherché, un homme reputé parmi ses pairs comme étant d’un sang-froid impressionant et très dangereux ; ce même homme était en train de se laisser aller à des rêves de gamins fantaisistes, des illusions d’un romantisme presque écoeurant. Se reprenant, il tenta de se reconcentrer sur ce que lui disait la petite. Décidément, il n’était pas facile de se retrouver replongé dans toutes ces histoires.
Et puis, ça le faisait repenser au regard d’Océane...

Alors qu’il regardait sa nièce en refléchissant à ce qu’il pourrait lui dire sur sa mère sans révéler les sentiments qu’il avait eu...non, qu’il avait encore pour elle ; Sayannel ne put s’empêcher de remarquer de nouveau combien elle ressemblait à la jeune fille qu’était sa cousine à l’époque. Cette ressemblance le troublait, car il avait presque l’impression de la revoir telle qu’elle avait été le jour où il avait été chassé, ou plutôt le jour où il était parti. Préférant ne pas repenser à ces sombres souvenirs, le géant blond prit la parole afin d’apporter une réponse à la jeune Serdaigle.


- Effectivement, c’est bien à ta mère que tu me fais penser. Je l’ai connu... dès mon entrée à Poudlard. En effet,le Mangemort se rappelait parfaitement tous les détails de leur permière rencontre. Nous étions à Poudlard ensemble, comme tu as pu le voir sur la photographie, et je pense que, quoi que puissent dire les autres membres de la famille, nous étions inséparables à l’époque. Ta mère... était très chaleureuse, toujours en train de sourire, de plaisanter. Son père disait pour rire qu’elle état un concentré d’énergie, et c’était tout à fait vrai. Le sourire qui avait disparu un peu plus tôt réapparut sur les lèvres du viking, lui donnant un air étrange avec sa longue barbe blonde tressée. Lorsque nous sommes arrivés à Poudlard, j’étais plutôt du genre solitaire. Sans vouloir me vanter, j’étais un élève brillant, et les gens n’apprécient généralement pas les élèves brillants. Aussi, je passais beaucoup de mon temps dans la bibliothèque. Je crois être un des seuls élèves à avoir jamais lu tous les ,livres dans cette bibliothèque, sans exception. Grâce à mes résultats, je pouvais obtenir toutes les autorisations que je voulais, et je ne m’en privais pas. J’ai appris découvert beaucoup de choses dans cette bibliothèque, à commencer par mon futur métier. Mais bon, ce n’est pas vraiment le sujet. Toujours est-il que ta mère était elle aussi un peu solitaire. Je savais, bien sûr, que nous étions apparentés, mais nous ne nous étions jamais parlés, ni même vus auparavant. A force de traîner dans la bibliothèque, nous avons fini par...

S’interrompant brusquement, le serviteur du Seigneur des Ténèbres pivota sur place, tirant en même temps sa baguette d’une fluidité incroyable. De la main gauche, il tira une fine poudre de sa manche et la jeta sur la jeune fille qui disparut soudain. Pointant sa baguette vers l’extrémité sombre de la ruelle, le sorcier lança un sort muet. La vague de chaleur qui en résultat lui brûla les mains mais le sort ne rencontra aucune cible et fut absorbé par les murs des maisons. Se redressant – il s’était accroupi sans même sans rendre compte, de façon à éviter une évntuelle attaque – Sayannel parcourut les environs d’un regard méfiant. Son instinct lui disait que quelque chose clochait. Il allait devoir bouger plus vite que prévu. Mais d’un autre côté...

Le géant regarda la Serdaigle, ou plutôt là où elle était censée être. Il avait jeté la poudre de Désillusion sur elle afin de la protéger, par relfexe. Il ne s’en était même pas rendu compte avant de vouloir lui parler à l’instant. Il marmonna un sortilège et l’effet disparut, révélant de nouveau sa nièce. Sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, l’historien se baissa afin d’être au même niveau qu’elle et la regarda droit dans les yeux.


- Quelque chose ne va pas. Je vais devoir m’en aller. Je vais devoir te demander de faire un choix. Ou tu peux m’accompagner jusqu’à un endroit en dehors du village où je serais en sécurité (il disait bien « je » car jusqu’à preuve du contraire, elle n’était pas menacée) ou bien nous nous séparons ici, auquel cas je te confierais un moyen de me contacter, indirectement bien sûr, au cas où le Ministère s’en emparerait. Je te laisse le choix mais décide toi vite s’il-te-plaît. Les Aurors peuvent apparaître à tout moment et alors il y aura de la bagarre. En plus, s’ils sont plusieurs, je ne pourrais probablement pas m’en sortir, du moins pas si je dois te protéger. Non pas que j’hésiterais, ajouta-t-il vivement, de peur d’avoir été mal compris, mais je préfererait ne pas prendre de risques, je suis certain que tu le comprends.

Sayannel attendit patiemment de connaître la décision de la jeune fille, tout en espérant qu’elle choisirait de l’accompagner. Il avait beaucoup de choses à lui demander, et il était sincèrement heureux de s’être découvert une nièce. D’ailleurs, elle aussi avait sûrement de nombreuses questions à lui demander.

*Prions seulement qu’elle ne me demande pas pourquoi j’ai été rejeté...*
Revenir en haut Aller en bas
  • Clarisse McBrien
    • Nombre de messages : 632
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 29/12/2006

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: 28.3 cm Ronce d'acajou nervurée, Plume d'Occamy
    Clarisse McBrien
  • Apothicaire Apothicaire
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptyDim 18 Jan - 19:29:37

_Effectivement, c’est bien à ta mère que tu me fais penser. Je l’ai connu... dès mon entrée à Poudlard.

Cette remarque tira un sourire à la jeune fille. Il était étrange que Sayannel trouve une ressemblance entre elle et Océane. En tant que métamorphomage, cette dernière n’avait jamais la même apparence. A la naissance de Clarisse, elle avait porté des taches de rousseur ainsi que des cheveux roux mi-longs, comme une sorte de dédicace à sa fille dont la tignasse bien que très courte et peu développée portait déjà sa couleur de feu. Un an plus tard, lorsque Lilian avait rejoint leur petite famille, la jeune femme avait opté pour des cheveux châtains et courts. Elle changeait assez souvent d’apparence, ce qui était réellement pratique pour son métier de reporter. En effet, il lui fallait souvent s’y reprendre à plusieurs fois pour obtenir les informations dont elle avait besoin. L’Ecossaise soupçonnait d’ailleurs ce don d’être responsable d’une telle différence physique entre elle et son frère. Elle était rousse et ses yeux étaient d’un bleu de glace tandis que le petit était brun avec des yeux d’un vert très seyant.

Enfin… telle était la vie… et aujourd’hui Océane ne portait plus que des cheveux d’un bleu électrique, qui, à la réflexion ressemblait assez à la couleur d’yeux de son cousin… Etait-elle nostalgique ? Lui manquait-il ? Clarisse n’aurait sut le dire avec certitude même si de son humble opinion le départ du géant avait créé un grand vide pour elle. Elle n’avait jamais vu sa mère totalement heureuse. Il lui arrivait pour amuser ses enfants de faire toutes sortes de sottises, comme par exemple de faire prendre à son visage les traits d’un Josh grincheux, ce qui ne manquait jamais de déclencher moult éclats de rire de la part de tout le monde et même du principal intéressé. Elle faisait le clown, profitant de son don pour amuser la galerie. La Serdaigle avait l’impression qu’elle cherchait à rendre les autres heureux, sans vouloir le bonheur pour elle-même. C’était un peu comme si une partie d’elle était partie, envolée, on ne sait ou. Parfois elle avait une attitude un peu semblable à celle de Clarisse, elle semblait absente, partie dans un autre monde et ses yeux brillaient. La rousse le savait, elle avait espionné sa mère une fois. Ok, c’est très mal mais puisque personne ne voulait lui donner de réponse alors elle était bien obligée d’aller les chercher elle-même. Ce comportement étrange ne durit jamais bien plus de quelques minutes et la jeune femme retrouvait son masque de bonne humeur.

Will s’était aperçue de ça.
Elles en avaient parlé.
Une dispute avait éclaté entre la mère et la fille.
Le sujet était clos.
Will continuait à observer en silence.

Alors comme ça, ils s’étaient connus à Poudlard et Océane était quelqu’un de solitaire mais de chaleureux. Une fille pleine de vie et d’enthousiasme, qui riait, souvent, qui croquait la vie à pleines dents. Oui ça correspondait bien à l’image qu’elle souhaitait donner d’elle. Elle n’était probablement pas malheureuse, c’était un peu exagéré, elle avait ses enfants qu’elle adorait, ses parents et son frère, ses neveux, son mari et son travail, ses voyages. Elle s’investissait à deux cents pour cent dans tout ça, il ne lui restait que peu de temps pour la mélancolie. Peu mais il lui en restait et la bleue et bronze aurait mis sa main au feu qu’en ces rares instants, les pensées de l’ex Poufsouffle s’envolaient vers un passé heureux et perdu, vers Sayannel. Elle en avait la conviction. Bon elle ne passait pas non plus tout son temps à observer ses parents et surtout sa mère, non, son temps elle le passait seule, à vagabonder dans les bois…Etrange, jamais elle n’avait imaginé sa mère en solitaire. Elle se l’était toujours représentée entourée de tout un tas d’autres filles et garçons de son âge, appartenant à une sorte de groupe de bons copains.

Elle en fit la remarque à son oncle, pensive.


_ C’est curieux, je ne me l’imaginais pas solitaire. On aurait plutôt dit qu’elle faisait partie de ces gens très populaires, ceux qui ont un tas d’amis et qui passent tout leur temps fourré les uns avec les autres…

Son sourire avait un peu disparut.

_… un peu comme Lilian….

Cette remarque lui avait échappé. Sa voix s’était faite un peu plus basse aussi.

Oui elle avait souvent imaginé sa mère comme son frère. Son frère, ce petit bonhomme de Gryffondor dont tout le monde était si fier. Ce frère si gentil et sociable, qui s’entendait avec tout le monde. Ils ne se ressemblaient pas, oh que non. Autant il était ouvert aux autres autant elle était refermée sur elle-même et se souciait de ses camarades comme de sa première dent. Deux contraires. Clarisse avait pensé que Lilian tenait d’Océane tandis qu’elle tenait de Guérin, son père. Visiblement, elle s’était trompée. C’était étrange de voir à quel point une fille pouvait méconnaître ses parents.

Sourire ironique.

Soudain, le mangemort s’interrompit. Cet arrêt brutal surprit la jeune fille. Que se passait-il encore ?! Avait-il vu ou entendu quelque chose ? Elle l’ignorait mais son instinct lui commanda de rester silencieuse et de se faire oublier. Pour une fois, il n’avait pas totalement faux. Le viking eut un geste étrange et lança sur sa nièce de la poudre. Cette dernière dût cligner des yeux plusieurs fois et faillit éternuer : quelques grains étaient parvenus à se faufiler dans ses yeux, dans son nez et même dans ses oreilles. Ça la démangeait beaucoup. Assez désagréable même comme sensation mais qu’y pouvait-elle ?! L’aiglonne ne bougea pas même si elle se serait damnée pour pouvoir se gratter. On n’imagine pas comme ça peut être désagréable de ressentir une forte démangeaison lorsqu’on ne peut pas bouger. Et elle ne pouvait pas. Ou plutôt elle ne le voulait pas. Sayannel était en état d’alerte, ce n’était pas le moment de bouger. Le géant s’était baissé et placé devant la petite qui de ce fait ne voyait plus du tout la ruelle.

Elle ignorait ce qui pouvait bien s’y tramer.

Le mage noir se retourna. Dans ses yeux brillait une lueur d’inquiétude que Clarisse identifia immédiatement. Quelque chose n’allait pas, mais elle ignorait quoi. Et puis d’abord, pourquoi lui avait-il balancé de la poudre, un peu comme de la poussière ? Il était bizarre des fois… probablement une habitude de fugitif. Il sortit sa baguette et la pointa sur la jeune fille, murmura une rapide incantation. Une sensation de chaleur envahit soudain la petite qui se sentit beaucoup mieux et surtout, comble de la joie, la désagréable sensation de démangeaison disparut comme par magie (c’était le cas de le dire^^). Mais qu’avait-il bien put lui faire ?! Clarisse ne s’était pas sentie menacée, elle n’avait pas peur du blond mais elle était curieuse. Elle n’avait pas eut peur pour sa vie. Sa vie… elle se fichait qu’elle se termine aujourd’hui ou demain. Après tout, elle devrait bien finir un jour alors que ce soit tôt ou tard… qu’est-ce que ça changeait au fond ?! Elle essayait juste de remplir ses journées et de faire ce qu’elle aimait. Si elle avait dû mourir en ce jour de sortie à Prés-au-Lard, elle n’aurait que deux regrets, celui de ne pas avoir put discuter plus longuement avec son oncle et aussi celui de n’avoir pas tenté de devenir animagus. Les deux choses les plus importantes dans sa vie.

Elle voulait en savoir plus sur l’homme et sentait que pour une fois un adulte autre que ses parents allait peut être la considérer comme une personne normale et pas comme une autiste ou une gamine étrange. Elle avait une intuition bizarre. Elle avait sas doute placé trop d’espoir dans sa rencontre avec lui, si ça se trouve, elle ne l’intéressait pas du tout, mais ce n’était pas l’impression qu’elle avait. Il lui semblait qu’une relation était possible entre cet homme et elle. Par une relation j’entends garder contact, se voir de temps en temps, enfin une relation comme une relation entre oncle et nièce, comme celle qu’elle n’avait jamais eue avec Carlisle. C’était étrange, il ne la comprenait pas et ne cherchait jamais sa compagnie. Bien sûr, elle passait souvent ses vacances avec ses cousins et ne pouvait se plaindre de lui mais elle savait qu’il ne l’aimait pas vraiment. Elle était trop différente.

Mais voilà que je m’égare…


_Quelque chose ne va pas. Je vais devoir m’en aller. Je vais devoir te demander de faire un choix. Ou tu peux m’accompagner jusqu’à un endroit en dehors du village où je serais en sécurité ou bien nous nous séparons ici.

Ainsi il devait déjà repartir. Etait-ce ainsi tout le temps ? Devait-il toujours fuir, ne jamais s’attarder ? C’était bien triste. Il lui expliqua ensuite que des Aurors pouvaient faire leur apparition assez vite et qu’il avait peu de chances de s’en sortir. En tous cas pas s’il devait également assurer la sécurité de la Serdaigle. Elle n’avait plus du tout envie de rire. Tout cela était grave. Il jouait sa vie à chaque instant, elle n’en prit réellement conscience qu’à ce moment là. Une chose était certaine, elle n’allait pas l’abandonner comme ça. Elle n’était peut être pas à Gryffondor mais elle n’était pas non plus lâche. Etait-ce courage ou témérité ? Elle l’ignorait et à vrai dire s’en fichait bien. Une chose au moins était positive, il envisageait de garder contact avec elle.

Comme quoi son instinct avait peut être raison.

La mine sérieuse, elle ne perdit pas son temps en vaines réflexions. Sa décision avait été prise au moment même ou le choix lui avait été proposé. En fait, elle n’avait même pas considéré la seconde option. Elle le suivrait. Ce n’était pas prudent et beaucoup auraient remercié gentiment et seraient repartis vers le centre du bourg, plus sécurisant. Mais beaucoup aussi seraient morts de trouille devant ce géant. Pas elle. Ses yeux se plantèrent dans ceux de son oncle. Le regard sérieux et confiant, sa réponse muette était claire et nette. Elle jugea néanmoins bon de préciser par voie orale, d’une voix assurée, qui ne tremblait pas. Amusant comme dans les situations difficiles elle parvenait à se maîtriser alors qu’en classe, elle ne parvenait pas à aligner deux mots sans bafouiller.


_ Je vous suis. Je n’ai pas peur et de toute façon ils ne me feraient rien, je ne suis qu’une petite élève sans importance…et... j'ai encore beaucoup de questions à vous poser... mais ne traînons pas... je n'aimerais pas que.. enfin...

Elle n'acheva pas sa phrase, pensant qu'elle était assez suggestive comme ça...
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptyDim 25 Jan - 22:08:46

Ce ne fut que lorsque Clarisse annonça sa décision de le suivre que Sayannel se rendit compte qu’il retenait sa respiration, attendant avec impatience et anxiété la réponse de sa nièce. Il fut étonné de voir à quel point, en quelques instants d’une conversation à la dérobée dans une ruelle sombre, il s’était attaché à la petite. Cette étrange affection ne le rendit que plus inquiet. Il était certain qu’il y avait eu quelque chose – ou quelqu’un – à quelques pas d’eux et que cette chose n’attendait que le bon moment pour repasser à l’attaque ou avertir ses maîtres. Mieux valait ne pas traîner.

La résolution dans les yeux de la Serdaigle, ce regard assuré, confiant, lui fit se rendre compte d’une seconde invraisemblance. Alors qu’il repensait à ce qu’il avait dit à la fillette, il réalisa que s’il désirait se hâter de déguerpir, c’était bien moins pour lui-même que pour Clarisse. Il savait, au fond de lui, que s’il avait été seul et qu’on l’avait attaqué, il aurait très bien pu s’en sortir, à moins que ses adversaires soient plus de trois ou que leur niveau dépasse celui du commun des Aurors. Après tout, il n’avait pas lutté à égalité avec Rufus Scrimgeour pour rien. Et dans le pire des cas, il aurait toujours pu trouver un moyen de Désapparaître, ou encore de se rendre indécelable. Non, c’était pour sa nièce qu’il craignait, car il savait qu’en cas de confrontation, et confrontation il y aurait s’ils lambinaient, elle prendraient inévitablement un mauvais coup, voir même un coup mortel. Et cela, le Mangemort ne pouvait le supporter, non seulement à cause de l’affection nouvelle qu’il lui portait, mais aussi parce que, malgré tout, elle était liée à Océane, et qu’il ne pouvait la laisser disparaître ainsi.

Le géant blond était tenté de demander à Clarisse de bien considérer son choix, de se demander si elle était certaine de vouloir accompagner un homme dangereux. Cependant, il savait pertinemment que le temps était une denrée dont ils ne disposaient pas en assez grande mesure pour le gaspiller. D’ailleurs, les yeux et la voix de la bleu et or suffisaient à eux seuls. Elle n’hésiterait pas.

Décidant qu’il était temps d’agir, le serviteur de Seigneur des Ténèbres prit la main de la jeune fille et l’entraîna avec lui. Alors qu’il allait quitter la ruelle, il se retourna et lança un rapide sort en direction de l’endroit qu’ils venaient de quitter. Le sort illumina la ruelle étroite en formant une espèce de bouclier bleu étincelant qui se résorba un instant plus tard dans les murs des maisons adjacentes.
*Voilà.* pensa le Mangemort satisfait. Ainsi, personne ne pourrait les suivre, du moins en utlisant des moyens magiques. Une précaution plus que nécéssaire.

Après avoir longé la rue principale en passant par des allées mineures, le géant blond et la petite sortirent du village non loin de la cabane hurlante. Il avait entendu dire que dans les collines au-dessus du bâtiment à sinistre réputation l’on pouvait trouver des grottes utilisables et parfois même comfortables. Il avait jeté un coup d’oeil quelques années plus tôt et avait répéré un endroit qui semblait avoir été fait pour lui. Ce n’était pas une caverne, contrairement à ce à quoi l’on aurait pu s’attendre, mais un bosquet caché par un amas de rochers au centre duquel se dressait un chêne plusieurs fois centénaire. Au coeur de l’impressionant végétal, dans son écorce, se situait un creux assez large pour y planter une petite tente. Le Mangemort en avait d’ailleurs fait l’expérience lors d’un expédition dans le coin.

S’effaçant pour laisser passer sa protégée, Sayannel resta un instant dehors, ajoutant un certain nombre d’enchantements à ceux qu’il avait déjà eu l’occasion de placer lors de ses précédentes visites. La vie n’était pas toujours simple lorsqu’on était traqué par tout un gouvernement. Il avait du poser non seulement des mesures anti-Moldus, afin qu’aucun d’eux ne vienne fouiner dans le secteur, mais en plus il avait été forcé de tisser de nombreux sorts et bouclier préventfs, défensifs et même, pour certains, offensifs.

Lorsqu’il fut satisfait des protections qu’il avait élevées, le serviteur de Voldemort rentra dans le tronc rejoindre Clarisse. Etrangement, elle ne semblait nullement effrayée à l’idée qu’elle se trouvait seule avec un tueur dans un endroit introuvable pour environ 99,9% des gens de la planète. Souriant en lui-même, il alla s’asseoir en face d’elle. Il n’avait pas cette fois conjuré de siège car non seulement la mousse offrait une assise plus que comfortable, mais il lui avait semblé que le fait de s’asseoir par terre, face à face, procurerait un sentiment renforcé de proximité.

Sayannel s’assit lentement en face de sa nièce, heureux d’être auprès d’une personne qui ne le regardait pas avec méfiance ou haine, mais aussi mal à l’aise en pensant au sujet de leur discussion. Allait-elle vouloir comprendre pourquoi lui et sa mère ne se parlaient plus ? Si elle le faisait, il serait forcé de lui révéler la vérité car son code d’honneur ne lui permettait de mentir qu’à un ennemi ou une personne dont il n’était pas prouvé qu’elle était amie. Or Clarisse était sans aucun doute dans un état d’esprit favorable envers lui. Il était donc tenu de lui parler sans rien cacher de la vérité. Si elle s’en tenait au sujet initial, cela ne serait pas sans conséquences, et celles-ci risquaient d’être terribles.

Lorsqu’il fut agenouillé, asis sur ses talons et les mains reposant sur ses genoux, il se décida enfin à reprendre la parole. Il s’autorisa d’abord un temps de reflexion, ne sachant trop que dire ( un autre exploit à mettre au compte de Clarisse : cela ne lui était presque jamais arrivé auparavant, à deux exceptions près).



- Nous sommes désormais à l’abri. J’espère que tu ne m’en voudra pas pour l’aspect rustique, mais c’est tout ce que j’avais sous la main. Il eut un pâle sourire. Mais je ne crois pas que c’est de cela que nous parlions. Nous parlions de ta mère non ? Je dois dire que je ne sais pas trop par où commencer. Si tu me posais des questions ? N’importe quoi, tout ce qui peut bien te passer par la tête. Je te promets que j’essaierais d’y répondre honnêtement.

Sayannel fit voler ses cheveux dorés derrière ses épaules d’un geste de tête puis attendit les questions qui afflueraient sûrement. Tandis que la Serdaigle se préparait à l’inonder d’un flot d’interrogations, il ferma les yeux et s’enivra de l’odeur qui émanait de l’arbre. Les senteurs de la nature ne manquaient jamais de l’apaiser et de le rendre heureux, en particulier depuis qu’il était devenu Animagus. Il eut un instant l’envie de se métamorphoser et d’aller grimper dans un arbre pour ne plus bouger durant des heures, à simplement apprécier de vivre, mais il se rappela à temps qu’il avait une invitée, et qu’un panda errant plein Ecosse risquait de susciter des questions malvenues. Aussi attendit-il, les yeux toujours fermés et le même sourire pâle aux lèvres, que sa nièce prenne la parole.
Revenir en haut Aller en bas
  • Clarisse McBrien
    • Nombre de messages : 632
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 29/12/2006

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: 28.3 cm Ronce d'acajou nervurée, Plume d'Occamy
    Clarisse McBrien
  • Apothicaire Apothicaire
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptyJeu 29 Jan - 18:39:49

[hj] huhu je n'avais pas cours cet aprem du coup, plutôt que de réviser mon DS de maths de demain, ce qui serait vraiment idiot nous sommes d'accord, j'ai pensé à une petite réponse pour toi qui je pense te surprendra de bien des manières! Dit-toi que ça aurait put être pire, j'avais encore suffisament d'idées pour en écrire trois pages de plus minimum^^ mais bon, j'ai eu pitié des pauvres lecteurs... dépatouille toi avec ça Wink [/hj]

Plusieurs émotions passèrent successivement dans les yeux de Sayannel, lui donnant tantôt un aspect froid et calculateur, tantôt un air désemparé ou encore tendre, bien que son visage resta sans expression notoire : un simple masque de froideur qui avait effacé son beau sourire. Sourire n’était pas pour le mage noir une habitude, ça se voyait bien sûr lui et chassez la nature, elle revient au grand galop. Mais ses yeux quant à eux comblèrent la rousse au-delà de ses espérances. Elle n’était certes pas experte en matière de décryptage facial, et elle se fichait d’ailleurs de le devenir puisque de toute façon ses rapports avec le monde extérieur tendaient vertigineusement vers zéro et qu’elle ne regardait pas plus que ça la tête de ses interlocuteurs lorsqu’elle en avait, mais ces yeux… Ces yeux, elle les connaissait par cœur. C’était comme s’ils envoyaient un message direct à son cœur. C’était assez étrange, un peu comme si une connexion invisible s’était instaurée entre l’oncle et la nièce et Clarisse aurait parié qu’il se faisait du soucis pour elle.

Incroyable n’est-ce pas ?! On se préoccupait rarement de la maigrichonne, et avec le temps, elle s’intégrait parfaitement au mobilier à tel point qu’on ne remarquait plus sa présence. On ne parlait pas de Clarisse et on s’inquiétait encore moins à son sujet. Même les lettres avec ses parents s’étaient espacées, pas qu’elle-même mit du temps à répondre mais Océane et Guérin étaient probablement plus occupés ailleurs. Et puis, avec Alan, Lilian, Linsay et Aby, ils devaient avoir tellement de courrier toutes les semaines qu’ils ne devaient plus savoir ou donner de la tête. Cette remarque était un peu acerbe et ses parents ne la méritaient peut être pas. Après tout, Lilian était aussi leur fils et ils adoraient leurs neveux qui eux, ressemblaient à autre chose qu’à une carcasse à moitié vide et qui eux ne passaient pas leur temps libre à courir la forêt. L’Ecossaise n’était pas jalouse des autres, elle n’aimait pas les démonstrations d’affection en publique ni rien qui s’y apparente, simplement, il lui semblait des fois que les adultes avaient tendance à oublier qu’elle existait, qu’elle était une petite fille comme une autre et qu’elle avait besoin d’attention.
Comme une autre.
Comme une autre, comme une autre, c’était quand même vite dit. Elle savait très bien au fond d’elle qu’elle n’était pas comme les autres et elle cultivait cette différence. De toute façon on ne lui avait jamais donné le mode d’emploi pour être comme Lilian, appréciée, aimée de tous, avoir toujours un truc intéressant à dire, une bonne répartie etc. C’était peut être génétique, allez savoir…

Et voilà qu’elle s’égarait de nouveau, gaspillant ses précieuses minutes avec Sayannel.

La rousse fut fort heureusement tirée de son monde par le viking, qui très certainement ne s’était aperçut de rien. En réalité, elle sentit que quelqu’un tirait sa main, avec à la fois force, détermination mais douceur. Sa petite menotte se perdant dans la grande main du blond, Clarisse le suivit docilement, ignorant ou il l’emmenait. Peu lui importait, du moment qu’elle était avec lui et que personne ne vienne interrompre leur face-à-face.
Il l’entraîna avec détermination dans le dédalle des rues, non sans avoir jeter quelques sorts de protection derrière lui, afin d’assurer ses arrières. Il semblait connaître Prés-au-Lard comme sa poche alors que la pauvre Serdaigle ne reconnaissait pas, ou à peine les rues qu’ils empruntaient. Décidément, quel sens de l’orientation ! Il n’espérait tout de même pas qu’ensuite elle rentre au château par ses propres moyens ?! Non parce que c’était pour elle mission impossible, et elle passerait à coup sûr la nuit seule et dans le froid, incapable qu’elle était de retrouver son chemin.

Alors qu’ils quittaient le village en direction des petites collines qui le bordaient, Clarisse eut une petite pensée pour Alan, son cousin qui l’avait aidée en croyant au contraire la prévenir du danger et à Lilian aussi qui ne connaîtrait sans doute jamais cet oncle oublié. Elle ignorait d’ailleurs si son frère avait déjà entendu parler de Sayannel et supposa que non. Lilian était bien trop « fils à papa et maman » pour laisser traîner ses oreilles et ses yeux là où il ne fallait pas. Il était bien trop occupé à s’amuser avec ses petits copains moldus pour se préoccuper de sa famille sorcière, les même sales morveux qui en avaient tant fait baver à la petite, des années plus tôt. Dans ses yeux une lueur sombre. Contrairement à ce qu’on aurait put croire, elle ne crachait pas dans la soupe, elle aimait tendrement ce petit bout de chou brun aux yeux vert-émeraude si jolis. Elle l’avait admiré aussi parce qu’il était en quelque sorte parfait comparé à elle, un modèle d’intégration et ho comble de la joie c’était un Gryffondor, lui. Elle n’était pas jalouse de ce personnage sympathique, elle ne le pouvait pas. Elle avait compris depuis longtemps à présent que rien n’est jamais de la faute des autres mais que tout découle des choix que l’on fait. S’ils étaient si différents l’un de l’autre, c’est qu’ils n’avaient jamais fait les mêmes choix, voilà tout.

Et les siens lui convenaient très bien.

Son oncle s’arrêta soudain et Clarisse une nouvelle fois déconnectée de la réalité, le silence de la promenade aidant, s’aperçut qu’ils se trouvaient dans un bosquet fait de buissons touffus, d’herbe haute, de mousse et d’arbres. Un paradis très… vert… couleur qui faisait un peu mal aux yeux de la petite. Un peu trop vert à son goût tout ça ! D’accord elle adorait se promener en forêt, mais dans sa forêt à elle, le vert n’était pas omniprésent comme ça. Sans commentaire, la rousse entra dans une sorte de cabane. Une cabane qui ressemblait furieusement à un arbre gigantesque, ce qui donna le tournis à notre demoiselle lorsqu’elle s’aperçut de l’endroit dans lequel elle pénétrait. L’arbre devait être vraiment très vieux pour posséder un tronc aussi large et une cavité suffisamment grande pour que Clarisse put s’y tenir allongée ou debout, à convenance. Impressionnée par le spectacle qui s’offrait à elle, elle ne pipa mot, trop occupée à détailler le moindre aspect de ce végétal pour le moins étrange. A se demander s’il était vraiment naturel ou si la magie n’y était pas pour quelque chose….

Perdue dans sa contemplation, elle ne vit pas le mangemort lancer/activer plusieurs sorts à l’extérieur. Lorsqu’il vint s’asseoir en face d’elle, simplement en tailleur sur la mousse épaisse, les yeux de la petite étincelaient encore de milliers de petites feuilles vertes. Le rendu sur un fond bleu-glace était assez étrange. Sans attendre que le mangemort ne parle le premier, elle ne put retenir un commentaire, elle pourtant si discrète quant à ce qu’elle pensait.


_ … c’est… vraiment très beau…je ne savais pas qu’un endroit comme celui-ci pouvait exister… en dehors des contes de fées…

Non, vous ne rêvez pas, Clarisse était bien en train de discuter fées avec un adepte de Voldemort. Deux mots qui n’allaient pourtant pas très bien ensemble. Les fées étaient censées être gentilles, et le moins qu’on puisse dire c’est que Voldychou était bien tout sauf gentil. La bleue et bronze ne le connaissait pas personnellement bien sûr, mais enfin tout le monde a déjà entendu parler du Seigneur des Ténèbres, même les moldus !

Nous sommes désormais à l’abri. J’espère que tu ne m’en voudras pas pour l’aspect rustique, mais c’est tout ce que j’avais sous la main. Il eut un pâle sourire. Mais je ne crois pas que c’est de cela que nous parlions. Nous parlions de ta mère non ? Je dois dire que je ne sais pas trop par où commencer. Si tu me posais des questions ? N’importe quoi, tout ce qui peut bien te passer par la tête. Je te promets que j’essaierais d’y répondre honnêtement.

Cette tirade arracha un autre sourire à l’aiglonne. Avait-il seulement conscience qu’elle avait au moins un million de questions en tête depuis qu’elle l’avait reconnu et encore tout autant depuis qu’elle connaissait son existence ?! Il ne s’en doutait sûrement pas mais il venait de prendre un engagement à long terme s’il devait répondre à toutes ses questions.
Petit rire.


_ J’ai beaucoup de choses à vous demander… ça fait tellement longtemps que je rêve de vous rencontrer…même si je pensais, j’en suis désolée, que vous étiez mort

Petite pause un peu gênée.
Par quoi commencer ? La jeune fille ne le savait pas. Tant de choses et d’idées s’entrechoquaient dans sa tête, le tout à une allure telle que parfois elle avait à peine le temps de les saisir avant qu’elles ne fusionnent avec d’autres idées, si bien que dans sa cervelle de piaf, c’était un carambolage permanent d’idées qui butaient les unes contre les autres et tombaient parfois en mille morceaux comme un bout de verre qui se serait brisé. Il lui fallut un peu de temps avant d’arriver à trier tout ça et si la réussite ne fut pas totale au moins arriva-t-elle à créer un portillon mental par lequel toutes ses idées étaient obligées de passer. Oui je sais, tout ça vous semble bien étrange mais pas pour Clarisse. Quand je vous dis qu’elle n’est pas comme les autres ! Son visage se crispa un peu alors qu’elle réfléchissait à la question qui aurait la première le droit de passer le portillon, ce qui n’était pas chose facile tant ces petites bestioles s’agitaient. Lorsque son choix fut arrêter, elle releva la tête pour regarder son oncle, ses cheveux s’écartant devant ses yeux d’un bleu encore irisé de petites touches vertes discrètes.

De nouveau un petit sourire.


_ Ma première question va sans doute vous sembler étrange, mais pourquoi ne pas avoir transplané jusqu’ici ? Il me semble que ça aurait été plus simple, et de plus, je n’aurais pas ainsi été capable de dire ou exactement vous m’aviez emmenée ni de retrouver le chemin…

Petite pointe humoristique. Eh oui, comme quoi tout arrive, Clarisse faisait aussi de l’humour, mais seulement dans ses heures de gloire. Et elles étaient rarissimes. On peut tout de même considérer que sa rencontre avec le mangemort faisait partie de ses heures de gloire, sinon qu’allait-on mettre dans cette catégorie ?! Elle lança un clin d’œil à l’homme avant de pouffer discrètement.

_ Ne vous inquiétez pas, je suis assez nulle en orientation et je suis bien incapable de retrouver le chemin pour Poudlard.

Elle ajouta, un peu plus sérieusement.

_ Ce n’est pas votre faute, de toute façon, j’étais déjà perdue avant de vous rencontrer cet après-midi. Je suis une catastrophe ambulante, c’est comme ça que me définit Will.

Affectueusement cependant. Mais ce sobriquet prenait vraiment tout son sens depuis son entrée au collège ou elle multipliait les gaffes en tout genre. Je ne vais pas vous remettre ici une liste de ses mésaventures.

_ Océane dit que c’est parce que je suis particulièrement inattentive à ce qui m’entoure et Lilian affirme que ce doit être dans mes gènes et qu’il y a un gène spécial qui s’appèle la maladroitesse. Vous en pensez-quoi vous ?

C’était presque naturellement que Clarisse lançait la discussion avec un homme que rappelons-nous, quelques heures seulement auparavant elle ne connaissait pas. A peine eut-elle posé la question qu’il lui revint en mémoire que l’homme ne connaissait sûrement pas Lilian, déjà qu’il avait appris son existence à elle longtemps après sa naissance…

_ Oh… vous ne savez peut être pas qui est Lilian… c’est… c’est.. c’est mo..mo..mon…

Et voilà que ça recommençait !
Pile au mauvais moment. Jusqu’à maintenant, son bégaiement s’était tut, et elle l’avait presque oublié mais voilà qu’il resurgissait à l’improviste. Pourquoi ? Elle l’ignorait.
La détresse avait envahit ses yeux, et menaçait de la submerger par une vague de larmes. Quelle poisse ! Non mais vraiment je vous jure ! Elle s’en voulait d’être aussi maladroite et de ne pas être capable d’aligner deux mots d’affilée. Surtout là, devant lui ! Dans sa tête, un ouragan avait emporté portillon et idées. Il ne restait qu’une seule chose : la phrase qu’elle voulait dire qui tournait en rond dans son cerveau, comme un lion en cage qui n’attend qu’une seule chose : pouvoir sortir. Il fallait qu’elle se calme, qu’elle respire… Pourquoi avait-il fallut qu’elle s’emporte sur des sujets inintéressants ?! Qu’elle prenne, une fois n’est pas coutume l’initiative de la parole ? Elle aurait dût se borner au sujet d’Océane et de Sayannel lorsqu’ils étaient adolescents et rien de cela ne se serait produit. Elle ferma les yeux et les serra bien fort, inspira un grand coup et lança à toute vitesse pendant qu’elle s’en sentait encore capable :


_Liliancestmonpetitfrère !

Nouvelle inspiration profonde. Elle ignora les idées qui recommençaient à s’entrechoquer dans sa tête et rouvrit timidement les yeux, l’air coupable.

_ Je… désolée…

Elle avait été nulle, elle avait tout gâché.
Une première larme coula de son œil droit…
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptyDim 1 Fév - 20:40:30

Sayannel ouvrit lentement les yeux, comme pour s’habituer à la lumière après une long voyage dans les ténèbres. Pourtant, il ne faisait pas si sombre dans le local. La lumière de l’exterieur filtrait à travers les filets de liane qui pendaient devant l’entrée de la chachette, la rendant plus ou moins invisible. Ce filtrage donnait à l’éclairage ambiant une touche verte qui n’était pas désagréable du tout mais qui tendait à emplir les yeux de petites taches de la même nature qui mettaient un bon moment avant de daigner disparaître. En fait, c’était pour éviter une trop grande affluence de points verts dansant devant son regard que le Mangemort prenait son temps pour lever les paupières.

Comme il s’en était douté, Clarisse avait beaucoup de questions à poser. Et apparemment, celles-ci avaient décidé de sortir toutes en même temps. Cela se voyait sur son visage. Elle esquissait des mouvements infimes des lèvres, commençant de formuler une phrase, avant de s’arrêter pour reprendre quelques instants plus tard. Décidant de la laisser prendre son temps, bien que celui-ci fut précieux, le géant blond relâcha son esprit qui se mit à vagabonder, errant de pensée en pensée, plus rapide que la lumière, rebondissant de question en conclusion. Il venait de se rappeler qu’il avait quelques petits travaux à faire dans son domicile (eh oui, même les mangemorts bricolent parfois !) lorsque la voix claire de sa nièce retint de nouveau son attention.


« Ma première question va sans doute vous sembler étrange, mais pourquoi ne pas avoir transplané jusqu’ici ? Il me semble que ça aurait été plus simple, et de plus, je n’aurais pas ainsi été capable de dire où exactement vous m’aviez emmené ni de retrouver le chemin... »

Sayannel leva un sourcil, surpris de la question. Puis il se dit qu’effectivement son comportement avait de quoi surprendre. Même lui en était étonné. En temps normal, il aurait transplané sans même y consacrer une arrière-pensée, mais quelque chose l’avait aujourd’hui poussé à ne pas prendre cette mesure minimale de sécurité. En y refléchissant de plus près, l’archéologue ne put trouver que deux explications possibles à son action. Aucune des deux n’était satisfaisante.

Soit il avait tout simplement eu une envie inconsciente de marcher, ce qui était probablement le cas mais n’était sûrement pas l’essentiel de son motif, soit – et c’était plus que probable – son subconscient l’avait poussé à faire confiance à la Serdaigle, et à lui montrer cette confiance. C’est cette hypothèse qu’il avança, n’éprouvant aucun malaise (encore une nouveauté) à exprimer ses sentiments à ce qui était quelques heures auparavant une inconnue.


- En fait, je ne sais pas vraiment ce qui m’a poussé à marcher. Mais je ne le regrette pas car je te fais confiance. Peut-être était-ce ça, la raison...

Sa voix s’éteignit en un murmure. Il n’était pas certain que Clarisse ait entendu sa réponse, plongée comme elle l’était dans le tri de ses pensées. Le Mangemort ne savait pas ce qui se passait derrière les magnifiques yeux de la petite, mais en tout cas, il était certain que quoi que ce soit, c’était agité. Il hésita à reprendre la parole, pour répéter sa réponse, sans doute, mais ce désagrément (il détestait redire les choses) lui fut épargné par la bleu et or qui fit un commentaire sur sa maladresse. Apparemment, elle n’était pas des plus adroites, et cela se ressentait dans son comportement et dans son discours.

" Océane le colosse sentit un frisson lui parcourir l’échine à la mention du nom dit que c’est parce que je suis particulièrement inattentive à ce qui m’entoure et Lilian affirme que ce doit être dans mes gènes et qu’il y a un gène spécial qui s’appelle la maladroitesse. Vous en pensez quoi vous ?"

Sayannel ne répondit pas, ne pouvant pas vraiment comprendre de quoi i retournait. Il n’avait jamais eu de problème de maladroitesse, du moins sur le plan physique. Il avait très tôt appris à maîtriser son corps et à utiliser l’espace qui l’entourait à son profit. Sa grande taille, contrairement à ce que l’on aurait pu penser au premier abord, ne l’handicapait plus lorsqu’il s’agissait d’être gracieux ou agile. Il avait une démarche mouvante, non pas celle des fauves ou des prédateurs, ces humains que l’on comparait aux panthères ou aux félins, mais plutôt celle d’un homme qui se savait capable de surmonter toutes les difficultés qui s’opposeraient à lui. Cette assurance et l’apparente désinvolture qui l’accompagnait étaient des armes dissuasives dont le Mangemort faisait usage assez souvent pour éviter des conflits inutiles. Tout cela pour dire qu’il ne pouvait pas vraiment donner d’opinion sur la maladresse. A moins, bien sûr, qu’il s’agissait de maladresse, comment dire... sentimentale. Dans ce cas, il était certainement l’un des mieux placés pour disserter en long, en large et en travers à propos de ce sujet qui était l’une de ses caractéristiques les plus flagrantes – et donc celle qu’il cachait le mieux derrière le masque qu’il s’était construit.

Soudain, sans qu’il ne comprenne pourquoi, la petite se mit à bégayer, à hésiter là où auparavant elle avait été ferme et assurée.


« Oh... vous ne savez peut-être pas qui est Lilian... c’est... c’est... c’est mo...mo...mo... »

Elle ferma les yeux, comme lui-même l’avait fait lors de leur arrivée en ce lieu, mais probablement pas pour la même raison. Elle ne les garda clos qu’un instant, le temps de prendre une grande inspiration, puis la phrase fusa, si rapide que le géant blond eu du mal à la saisir.

« Liliancestmonpetitfrère ! »

Perplexe, Sayannel contempla sa nièce qui semblait trembler. Il ne comprenait pas, bien qu’il désirât pouvoir l’aider. Pourquoi pleurait-elle ? Car c’était bien une larme qui perlait à sa paupière droite. Ses yeux brillaient de l’éclat caractéristique des pleurs prêts à apparaître. Etait-ce lié à un souvenir, une pensée ? Ou était-ce autre chose ? Le Mangemort n’en avait aucune idée, mais il sentait la compassion l’envahir. Il aurait voulu pouvoir aider, rassurer. C’est pourquoi il resta un instant à la regarder, la mine soucieuse, avant de faire le seul geste de tendresse qui lui vint à l’esprit.

Tendant la main vers le visage de Clarisse, il effaça la larme qui perlait avec son index. Puis, voyant que la petite luttait toujours contre son émotion – quelle qu’elle soit – il se leva et alla lentement se placer derrière elle. Il n’éavait jamais eu à vivre ce genre de situation, aussi sa raison s’était-elle déconnectée en laissant la place à l’instinct, ce subconscient à l’origine inconnu qui nous dictait naturellement des comportements jamais appris, dont on ne connaissait pas l’origine mais dont on savait qu’ils étaient justes, appropriés. Telle était la puissance de l’instinct, cet instinct auquel l’archéologue obéissait sans même réfléchir, sentant seulement au fond de son coeur que la petite avait besoin d’être réconfortée et que s’il pouvait faire ne serait-ce qu’un petit peu pour atteindre ce but, il s’estimerait heureux.

Sans penser aux conséquences, ni même à la surprise que son action pourrait causer à la Serdaigle ou à ce qu’elle pourrait penser, Sayannel se concentra un bref instant, appelant le changement en lui. Alors qu’il se pénétrait de l’image si familière, son physique se mit à changer. Ses bras et jambes se firent plus épais, couvrant les muscles puissants de poils noirs épais et doux ; son torse enfla pour devenir plus plat, prenant un aspect imposant et se couvrant lui aussi de poils sombres ; son visage s’allongea, un museau se formant au-dessus d’une gueule remplie de crocs. Ses yeux bleu glacés se renfoncèrent dans le cuir de son nouveaux faciès, cerclés de poils blancs qui faisaient ressortir la puissance de son regard. Lorsque la transformation fut complète, le Mangemort avait disparu, laissant sa place au panda portant les marques particulières qui le signifiaient comme étant son Animagus.

Plus tard, l’historien s’étonnerait d’avoir dévoilé sa nature profonde - car c’est ce qu’était l’Animagus, l’aspect animal de la personnalité et du caractère de la personne qui lui était liée – aussi facilement, sans penser aux nombreuses conséquences que pourrait avoir son acte. Il s’en étonnerait. Mais il ne le regretterait pas un seul instant.

Une fois complètement transformé, le panda étendit ses grosses pattes autour de la jeune fille, l’enlaçant avec une douceur qui le surpris lui-même. Prenant garde à ne lui faire de mal inconsidéremment, il la serra tendrement contre sa fourrure, autant pour la comforter que pour le simple plaisir de rester ainsi à ne rien faire d’autre que de câliner (câlin Wink !).

Sayannel surpris de constater combien il était agréable de simplement serrer quelqu’un contre soi. Cela lui réchauffait le coeur (oui, parce que même si c’est un Mangemort, Sanny il a un coeur, et même qu’il est en parfait état de marche, d’abord !).

Sans rien dire, laissant son esprit vagabonder au son des chants des oiseaux et sous l’emprise de la douce lumière de l’extérieur, le géant blond-panda attendit patiemment que sa nièce décide de se dégager de l’étreinte et de reprendre son questionnement.
Revenir en haut Aller en bas
  • Clarisse McBrien
    • Nombre de messages : 632
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 29/12/2006

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: 28.3 cm Ronce d'acajou nervurée, Plume d'Occamy
    Clarisse McBrien
  • Apothicaire Apothicaire
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptyVen 17 Avr - 23:12:33

[hj]C'est très mauvais mais il est tard et j'ai envie qu'on finisse ce topic pour passer à la suite...[/hj]

Evoquer ainsi Lilian, ce petit frère qu’elle aimait de tout son cœur et qu’elle connaissait par cœur et qui pourtant lui était tellement étranger, cet être dans les veines duquel coulait le même sang que dans les siennes. C’était… idiot, elle vivait avec lui depuis qu’il était né, il était en quelque sorte un deuxième elle, et l’Ecossaise se sentait très responsable de lui et pourtant… jamais elle n’avait réussi à lui parler, à échanger d’autres paroles avec lui que les banalités qui tenaient lieu de conversation aux personnes superficielles. Elle avait tu son existence à ses amis et si l’on interrogeait Nervia, cette dernière aurait probablement juré que Clarisse était fille unique. Pourquoi un tel blocage, elle l’ignorait. Certains prenaient ça pour de la jalousie, après tout, le Gryffondor avait toujours été très bien accepté dans toutes les communautés qu’il avait fréquentées tandis que Clarisse elle avait systématiquement été rejetée à cause de sa soi-disant différence. Que signifiait être différent au fond ? Pas grand chose à ses yeux d’enfant.

Mais ce n’était pas cela. La rousse s’était assez vite accommodée du rejet. Elle avait su se protéger, établir un rempart entre elle et les autres, quelque chose d’invisible mais fort, quelque chose qui la rendait invulnérable à leurs remarques acerbes et à leurs basses mesquineries. Peu lui importait. Ça avait pris du temps mais elle avait appris à s’en fiche et à être juste heureuse pour son frère. Elle s’était effacée à son profit, allant même jusqu’à faire oublier que la maigrichonne était de sa famille. Elle s’était montrée très forte à ce jeu là. Et aujourd’hui, voilà qu’elle aurait eu envie d’exprimer tout ce qu’elle ressentait pour lui. Elle n’avait pas le courage d’affronter Lilian directement, oh non, il était bien trop impressionnant pour elle. Elle était trop timide, au choix. Une larme coula le long de sa joue, rapidement imitée par une autre, et encore une autre. L’aiglonne avait un peu honte de ses larmes. Elle gâchait les précieuses minutes qui lui étaient allouées auprès de Sayannel.


_ je…c’est.. papa pas.. fafafa ..facil .. pou poupou.. pour moi.. d’en papapa parler…

Elle fit une petite pause, le temps de s’essuyer les yeux d’un revers de manche inefficace. Elle ne se sentait pas obligée d’expliquer, mais ça lui faisait du bien d’en parler, de mettre des mots, des vrais sur ses sentiments et pensées et d’exprimer le tout à voix haute. Sayannel était à la fois la bonne et la mauvaise personne à qui en parler. La bonne parce qu’il était certainement le mieux placé pour la comprendre et la mauvaise parce qu’elle avait mille choses plus importantes et intéressantes à lui demander, à lui dire aussi. Mais c’était trop tard, à présent qu’elle était lancée, elle allait continuer. Son oncle avait manifesté le désir de la connaître, son « problème » avec Lilian faisait parti d’elle. Il allait en prendre connaissance…du moins, s’il arrivait à décrypter les paroles de la poudlardienne à travers ses sanglots et ses bégaiements.

_ Je.. je l’aime.. beau..beaucoup.. mais.. mais on ne.. se … papa..parle… ppp pas… on.. on.. vvv vit jjj juste l’un à cô..côcô côté de l’autre… on ne pa papa partage rien … et… ppp personne ne ne sait que .. que.. que j’ai.. un frère.. et..et.. jjjj… je crois que.. poupoupou pour lui… c’est…papapa..pareil..c’est… bibibi..bi..bizarre…

La jeune fille s’interrompit, noyée dans ses sanglots. Elle ne vit pas le viking bouger lentement, venir se placer derrière elle et morpher. C’est seulement quelques secondes plus tard, lorsqu’elle sentit le contact doux et soyeux du poil du panda qu’elle chercha vainement du regard son oncle, s’essuyant une nouvelle fois les yeux d’un revers de manche, qu’elle s’aperçut qu’il n’était plus ni à côté ni en face d’elle. La jeune fille ne chercha pas plus loin, elle se retourna lentement, et profita simplement du précieux cadeau que lui offrait le mangemort. Elle ne posa pas de question, ne marqua aucun hoquet de surprise en découvrant derrière elle et bras ouvert un immense panda. La bleue et bronze n’avait pas besoin de chercher une explication. L’explication elle l’avait en elle, qui pulsait dans ses veines et chantait dans son sang : animagus.

La rousse le laissa là prendre dans ses bras. Elle se laissa aller contre sa fourrure toute douce, cala sa tête contre ce qui devait être une épaule et serra ses bras autour de sa tête. La maigrichonne était inconsciente qu’un coup de mâchoire de la jolie bestiole lui aurait arraché un bras dans difficulté. Elle savait juste que c’était Sayannel et que jamais il ne lui ferait de mal. En fait, c’était bizarre de penser ça parce qu’elle venait de le rencontrer mais… Clarisse était ainsi. Elle resta donc un long moment ainsi dans les pattes de l’animal, se laissant bercer en toute confiance. Ses sanglots se calmèrent progressivement, pour finir par s’effacer totalement. Ses larmes quant à elles coulèrent encore quelques instants, mouillant sans vergogne le pelage noir et blanc du panda. Et puis comme tout à une fin, les larmes se tarirent et les joues de la rousse séchèrent. Elle se serait bien endormie là, confortablement installée. C’était comme si le temps s’était arrêté autour d’eux. Ils se trouvaient dans un cadre de rêve, un endroit qui n’était pas censé exister… et… le panda…

L’Ecossaise ne voulait pas briser cet instant magique…

… et pourtant il le fallait. Un faible soupir lui échappa alors qu’elle se redressait et s’écartait légèrement du cousin d’Océane, juste assez pour pouvoir planter son regard de glace dans ses yeux. Un regard de glace fondue, attendrit et fier, heureux et admiratif. Beaucoup de questions se pressaient dans sa tête. Encore plus qu’avant. Mais cette fois, ce qui concernait son don d’animagus prenait le pas sur tout le reste. La famille, les relations avec les McBrien, Océane, lui quant il était jeune, lui adolescent, lui plus jeune, lui adulte…
Clarisse rêvait de devenir animagus depuis sa première année, depuis le jour où elle avait vu Minerva McGonagal se transformer en chat. Ce souvenir restait ancré en elle aussi clair que de l’eau de source. Elle s’était tout de suite juré d’essayer, de tenter le coup. C’était devenu son seul objectif. La gamine qu’elle était alors n’avait pas imaginé toute la complexité de la chose. Elle avait juste vu la merveilleuse transformation.

Ce jour là, elle ne l’oublierait jamais. Elle venait de rencontrer son oncle, et aussi de rencontrer un animagus autrement plus abordable que McGo. A lui elle allait pouvoir demander tout ce qui lui brûlait la langue depuis son entrée à Poudlard mais qu’elle n’avait pas osé exprimer devant le sévère professeur. Elle ignorait si Sayannel l’encouragerait à poursuivre son rêve mais une chose était certaine, la directrice des rouges et or n’agirait jamais dans ce sens là. Osant parler, enfin et briser à regret le silence complice qui s’était installé entre les deux êtres, l’aiglonne prit la parole, d’une voix plus assurée qu’avant quoi que douce et basse.


_ C’est incroyable. Jamais je n’aurais imaginé que vous soyez métamorphomage. Merci. Merci de me faire confiance et de m’avoir fait vivre un tel moment. C’était vraiment … très agréable… le meilleur moment de toute ma vie je crois…Merci…

Elle était émue et avait commencé par les remerciements. Oh oui, c’était là un cadeau si précieux… elle attendit un instant avant de poursuivre sur une note un peu moins solennelle. Clarisse ne savait pas exactement comment s’exprimer ni dans quel ordre placer ses idées mais elle se lança tout de même, consciente que le temps filait entre leurs doits et que bientôt, trop tôt, il serait l’heure de rentrer, de reprendre sagement le chemin de l’école et de replonger dans la monotonie de sa vie. Après ce qu’elle venait de découvrir et de vivre, ce ne serait pas chose aisée alors autant en profiter un maximum.

_ Vous savez, quand je suis arrivée à Poudlard, je me demandais comment ce serait, comment ça allait se passer. Finalement ce n’est pas si différent d’avant, même si j’ai des amis. J’avais déjà vu Océane qui est métamorphomage ça ne m’aurait pas beaucoup impressionné si l’un des professeurs avait eu ce don. Mais le professeur McGonagal est animagus… comme vous…j’ai.. tout de suite été intéressée par ce don…cette capacité si étonnante… je.. je suis allée à la bibliothèque et j’ai emprunté disons.. illégalement le livre qui en parle…et depuis, c’est devenu un but pour moi.

Elle fit une légère pause.

_ Je n’ai rien d’extraordinaire, Océane et Guérin sont brillants, Josh et Will aussi, Lilian est le parfait petit garçon. C’est un gryffondor vous savez…il sait s’exprimer, ils ont tous quelque chose pour eux, ils sont quelqu’un, moi non…mais ce n’est pas grave, je n’ai pas besoin d’exister pour eux, je sais qu’ils m’aiment à leur façon… mais j’ai besoin d’être quelqu’un pour moi, de me distinguer à mes yeux, de trouver un moyen d’échapper à la monotonie …

Elle hésita vaguement avant de poursuivre.

_ C’est pour ça que je veux devenir animagus.

Une lueur déterminée illumina ses douces prunelles.

_ Vous accepteriez de répondre à mes questions à ce sujet ?

Elle avait placé beaucoup d’espoir dans sa question et ses yeux brillaient. La petite souhaitait de tout son cœur que le géant accepte. Néanmoins, elle ne lui en voudrait pas de refuser. Etre animagus était une expérience tellement singulière comme il était écrit dans le livre qu’en parler n’était pas aisé. Et puis c’était quelque chose de très personnel. Le mangemort faisait déjà preuve de beaucoup de confiance pour lui dévoiler ce don, il pouvait très bien ne pas avoir envie de se dévoiler plus, d’être mis à nu devant une gamine qu’il ne connaissait pas…

_ Vous n’êtes pas obligé de dire oui …je comprendrais…
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptyDim 24 Mai - 16:41:55

L’éternité peut être contenue dans un instant disent les sages, ce n’est qu’une question de perception. Et la perception qu’avait le Mangemort de l’infinité de l’instant était on ne peut plus précise. Il savait que ce qu’il partageait en ce moment même avec sa nièce était un bonheur rare, une sorte d’interlude dans sa vie ballottée par les courants de violence. Alors il se taisait, laissant la petite relâcher ses sentiments, sa tristesse, son angoisse et qui sait quels autres cris de détresse enfouis au plus profond d’elle. Il sentait ses larmes couler le long de sa fourrure et chacune d’elle lui semblait luire de soulagement.

Cependant, l’instant d’éternité prit fin, comme il était inéluctable qu’il le fasse. S’écartant légèrement de lui, Clarisse se tourna pour le regarder dans les yeux. Dans son regard si semblable au sien, il voyait de l’hésitation, de la naïveté, de la fragilité et tant d’autres choses encore qui l’émerveillaient, comme on s’émerveille devant un spectacle touchant de beauté et de pureté. Plongeant dans ce regard, il lui sembla revenir en arrière, à une époque lointaine, inaccessible, où une autre jeune fille le regardait avec de tels yeux, un sourire aux lèvres. Une époque bénie où il n’avait pas besoin de se cacher, de fuir, de combattre, de tuer. Une époque disparue où sa brillance lui promettait un avenir radieux. Une époque déchue, plongée dans les cendres noires de la mort qui l’avaient suivie.

Combien de temps s’était écoulé depuis qu’il avait senti pour la dernière fois des yeux d’une telle innocence se poser sur les siens ? Trop longtemps. Bien trop longtemps. Il avait vagabondé, cherchant un but à son existence, et il avait cru trouver un palliatif dans sa passion, dans l’étude des peuples depuis longtemps disparus et de leurs secrets. Mais il s’était leurré, il le savait désormais. Rien, non rien, de ce qu’il avait vécu et découvert ne pouvait égaler le sentiment de fierté paternelle, d’affection immense qu’il éprouvait en voyant sa nièce lui faire confiance à lui, un homme dont elle savait qu’il était dangereux. A travers cette confiance, elle lui faisait un cadeau inestimable.


- C’est incroyable. Jamais je n’aurais imaginé que vous soyez métamorphomage. Merci. Merci de me faire confiance et de m’avoir fait vivre un tel moment. C’était vraiment… très agréable… le meilleur moment de toute ma vie je crois… Merci…

Sayannel n’en croyait pas ses oreilles. Elle le remerciait lui pour lui avoir fait confiance ! Comme s’il lui avait fait le plus beau cadeau du monde. Comme s’il était incompréhensible que quelqu’un fasse attention à elle, éprouve de la tendresse pour elle. Sa naïveté était presque comique, quoique de façon attendrissante. Elle ne semblait même pas avoir réalisé qui il était. Le viking ne comprenait toujours pas pourquoi elle s’était d’emblée confiée à lui – non pas qu’il le regrettât, loin de là – alors qu’il était pour elle un parfait inconnu qu’elle avait tout au plus aperçu en passant sur une vieille photo prohibée. C’était sa capacité à faire confiance à elle qui était proprement stupéfiante ! Mais au diable ces considérations, c’était cette confiance offerte innocemment qui leur avait permis de nouer un lien qui, pour jeune qu’il fût, n’en était pas moins déjà très puissant.

La jeune fille reprit la parole et Sayannel l’écouta, contemplant à la fois son visage et la détresse dans ses propos. Il sentait qu’elle était quelqu’un de solitaire, comme lui, et qu’elle en souffrait, qu’elle s’en rende compte ou non. Elle se trouvait inconséquente, sans attrait. Pourtant, la profondeur de sa réflexion étonnait le Mangemort. Par moments elle semblait être une enfant normale, et agir comme telle – comme lorsqu’elle parlait de son frère … Lilian – mais ce qu’elle confiait à son oncle était bien plus complexe, plus réfléchi. C’était une pensée d’adulte, non pas d’enfant, et cela était en soi la preuve d’une grande maturité, du moins sur le plan intellectuel. Elle ne semblait toutefois pas s’en rendre compte.


- C’est pour ça que je veux devenir animagus.

Sayannel sourit. * Evidemment * pensa-t-il. Quel meilleur moyen de s’accepter et de se faire accepter que par l’acte magique qui consistait à devenir un animagus ? En effet, pour pouvoir devenir Animagus, il fallait se connaître en détail, non seulement pour découvrir l’animal auquel on était lié, mais aussi pour être capable de se retrouver une fois la transformation effectuée, pour redevenir soi-même en quelque sorte. C’était une opération complexe, qui n’était pas donnée à tout le monde. Peu de gens assumaient tout ce qu’ils étaient, il existait toujours en eux une part d’ombre qu’ils désiraient cacher, qu’ils refusaient d’admettre. C’était une des raisons pour lesquelles il était interdit aux jeunes adolescents – et fortement déconseillé à des sorciers inexpérimentés – de tenter la transformation. Se comprendre était une entreprise complexe et ardue. Dans un traité sur les animagus dans l’antiquité, le géant blond avait lu l’histoire de sorciers qui avaient perdu la tête en tentant l’opération, incapables d’assumer complètement toutes les facettes de leur personnalité – incapables d’accepter qu’ils n’étaient pas parfaits mais avaient eux aussi des vices et des défauts. Une grande maturité et ouverture d’esprit étaient nécessaires pour entamer le long voyage permettant de devenir animagus.

- Vous accepteriez de répondre à mes questions sur le sujet ?

L’Ecossais scruta le visage de sa nièce. L’espoir se lisait dans ses yeux brillants où dansaient les rayons de lumière filtrés par le feuillage. A ce moment, il sut qu’elle était prête pour le rituel. Prête à se découvrir. Prête à s’accepter. Prête à prendre le risque de se perdre pour l’éternité si elle échouait. Il ne pouvait dire si c’était une décision mûrement réfléchie, ni même si elle avait pesé toutes les conséquences de son acte, mais il savait, grâce à l’instinct animal dont la transformation l’avait dotée, que devant lui se tenait une de ses futures semblables.

Il se demanda alors à quel animal elle pourrait se retrouver liée. Probablement un petit animal. Farouche, sans aucun doute. Peut-être… un animal libre… un oiseau, capable de transcender les cieux et de s’échapper du monde. Oui, cela correspondrait bien à la fillette qu’il avait devant lui. Mais pour cela, encore fallait-il qu’elle y parvienne. Le Mangemort eut une vision très précise d’un oiseau indéfini volant haut contre le soleil, chantant joyeusement. Etrangement, cette vision l’emplissait de bonheur. Il comprit qu’il s devait d’aider Clarisse à parvenir à la liberté afin qu’elle s’épanouisse.


- Vous n’êtes pas obligé de dire oui… je comprendrais…

A ces mots, Sayannel éclata de rire, un rire joyeux et insouciant, tel qu’il n’en avait pas eu depuis une éternité. Riant encore, il se métamorphosa de nouveau et regagna sa forme humaine, s’asseyant face à la petite. Lorsque ses éclats se furent calmés, il sourit à sa nièce, son sourire transmettant un monde de tendresse.

- Bien sûr que j’accepte de répondre à tes questions,[.b] lui dit-il d’une voix douce.[b] Demande-moi tout ce que tu veux et j’y répondrais, je t’en donne ma parole. Je serai fier de partager mon expérience avec toi. Que veux-tu savoir exactement ?
Revenir en haut Aller en bas
  • Clarisse McBrien
    • Nombre de messages : 632
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 29/12/2006

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: 28.3 cm Ronce d'acajou nervurée, Plume d'Occamy
    Clarisse McBrien
  • Apothicaire Apothicaire
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptySam 27 Juin - 9:26:55

[hj] C'est minable mais je voudrais qu'on le finisse le plus rapidement possible alors j'espère que tu ne m'en voudras pas trop Embarassed [/hj]

Clarisse McBrien s’était livrée, pour la première fois de sa vie elle avait parlé à quelqu’un de ses réelles motivations pour devenir animagus, de ce qui l’attirait tant dans cette étrange entreprise. Ce n’était pas devenir quelqu’un pour les autres qui l’intéressait, elle se savait incapable d’entretenir une relation suivie et normale avec qui que ce soit, elle était trop étrange, trop solitaire, trop intelligente et trop invisible aux yeux des autres. Elle s’en fichait, elle n’avait pas besoin d’eux, elle s’en était passé jusque là alors pourquoi soudainement lui seraient-ils d’une quelconque utilité ? Non, ils l’avaient si souvent rabaissée et maintenant, si on ne se moquait plus d’elle à longueur de journée, ce qui était tout de même un progrès considérable, elle était transparente, même auprès de Nervia, sa meilleure amie et la seule qu’elle n’ait jamais eue. Ce n’était pas grave, ça lui suffisait. Alors si elle ne voulait rien leur prouver à eux, elle voulait se le prouver à elle, se montrer qu’elle était capable de faire quelque chose, même si son animae s’avérait être une vulgaire limace, ce serait déjà pour elle une grande victoire parce qu’elle l’aurait fait. Parce que rien que pour ça elle vaudrait mille fois mieux que les autres.

En attendant, elle avait pour la première fois énoncé tout ça, tout ce qu’elle ressentait de vive voix, et ce n’était pas rien. Elle avait osé, de sa petite voix d’enfant qui pourtant vibrait de maturité s’adresser à un adulte. A cet homme. A son oncle. A celui qu’elle attendait depuis si longtemps qu’elle avait fini par croire qu’elle l’avait inventé, qu’il sortait tout droit de son imagination mais qu’en réalité, il n’avait jamais existé. Et pourtant il était là, près d’elle, elle était même à moitié dans ses bras. C’était magique, irréel et pourtant, c’était vrai. Etrangement, elle se sentait mieux de le lui avoir dit. Libérée. Clarisse lui faisait confiance depuis toujours, avant même de faire sa connaissance. Avec lui, c’était différent d’avec les autres adultes, il était unique, elle savait qu’elle pourrait tout lui dire, qu’il comprendrait.
Elle sourit.


_Demande-moi tout ce que tu veux et j’y répondrais, je t’en donne ma parole. Je serai fier de partager mon expérience avec toi. Que veux-tu savoir exactement ?

La rousse frémit d’allégresse. Elle avait l’impression qu’il ne la considérait pas comme une enfant, comme le faisaient tous les autres adultes mais plutôt qu’il la voyait comme une égale avec moins d’expérience. Ça faisait du bien de ne pas passer pour une gamine une fois de plus. Même si Will et Josh avaient compris depuis longtemps qu’elle n’était pas comme leurs autres petits enfants, ils avaient du mal à saisir à quel point le fossé qui les séparait était profond. Pour eux, elle restait une petite fille qui avait besoin de jouer à la poupée, comme les autres, mais en même temps, ils ne lui avaient jamais offert de poupée, ayant le sentiment qu’ils se feraient rejeter s’ils le faisaient. Le regard qu’elle retourna à son oncle était plein d’une gratitude non dissimulée. Elle lui sourit en guise de remerciement. Le poids qui pesait lourdement sur son ventre s’envola. Elle avait craint, l’espace de quelques secondes qu’il n’éclate de rire devant sa mine sérieuse et lui réponde que ce n’était pas pour les enfants, que devenir animagus était dangereux et certainement pas à la portée d’un bout de gamine comme elle.

L’Ecossaise était rassurée, mais à présent, des tas de questions se bousculaient dans sa tête. Par laquelle commencer ? Elle l’ignorait. Le temps continuait de passer, et un éclair de panique traversa ses iris. Et s’il partait avant d’avoir pu répondre à ses questions ? Et si des aurors débarquaient soudain pour l’arrêter ? Une vision d’horreur s’imposa dans son esprit, ils étaient encerclés de membres du ministère et tous voulaient la mort du géant blond. Ce dernier ne pouvait rien faire, entravé par sa nièce, un éclair vert fondit sur lui, il tomba alors que sur les visages des sorciers alentours un rictus satisfait étirait leurs lèvres. Non, non, non. Ça n’allait pas se passer comme ça, et si la Serdaigle voulait éviter ça, il fallait qu’elle se dépêche un peu au lieu d’imaginer tout et n’importe quoi.
Elle secoua la tête, comme pour chasser ce songe malheureux.


_ Eh bien j’ai plusieurs questions, comme vous devez vous en douter.

Elle sourit, l’air un peu gêné.

_ En premier, comment avez-vous su pour le rêve, je veux dire que c’était le bon rêve d’une part et ensuite que c’était un panda ? Et aussi, combien de temps vous avez du attendre avant de faire ce rêve. Je sais que ça peut être très différent en fonction du sorcier mais dans le livre ils ne donnent pas d’exemple alors…[/b]

Elle s’interrompit, sa curiosité la perdrait.
Une lueur curieuse justement étincelait dans ses yeux lorsqu’elle reprit la parole.


_ Et puis aussi je me demande comment ça s’est passé, la première fois que vous vous êtes transformé…[/b]

Elle faillait ajouter qu’elle aurait bien aimé savoir quels changements il avait subit mais se dit que c’était pousser le vice un peu loin. Aussi tint-elle sa langue sur ce point. C’était très personnel après tout et ça ne la regardait pas. En plus, Sayannel aurait très bien pu prendre ça pour de l’indiscrétion et se fermer comme une huître, refusant de répondre à ses autres questions. L’intérêt qu’elle portait à l’expérience de son oncle n’était pas purement voyeur comme on aurait pu le penser mais doué d’un sens d’observation scientifique. Un exemple n’avait jamais démontré une théorie mais aidait à mieux la comprendre et à la percevoir sous un jour nouveau et parfois plus juste. Elle attendit donc les réponses du mangemort avec une impatience contenue.


Dernière édition par Clarisse McBrien le Lun 6 Juil - 10:26:50, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptyMar 30 Juin - 18:44:06

Comme Sayannel s’y était attendu, sa nièce n’avait pas qu’une seule question à lui poser, loin de là. Elle avait plutôt l’air de ne pas savoir par où commencer, tellement nombreuses étaient les questions qui se bousculaient sur ses lèvres. C’était amusant. Il se rappelait avoir été dans le même état d’esprit la première fois où il était entré en cours à Poudlard. La principale différence était que lui n’avait trouvé personne en qui il avait pu se confier à ce moment là, et il avait du se résoudre à trouver des réponses à ses questions seul.

- En premier, comment avez-vous su pour le rêve, je veux dire que c’était le bon rêve d’une part et ensuite que c’était un panda ? Et aussi combien de temps vous avez du attendre avant de faire ce rêve. Je sais que ça peut être très différent en fonction du sorcier mais dans le livre ils ne donnent pas d’exemple alors…

Cette question étonna le Mangemort. Elle ne lui demandait pas comment il fallait procéder, ni même si c’était dangereux, mais elle s’inquiétait de l’aspect psychologique de la chose. Intéressant. Très intéressant. D’autant plus intéressant que cette question le forçait à se remémorer sa propre transformation. Or cela remontait déjà à un moment et il n’avait pas de souvenir très clair de cette période. Se calmant, il ferma les yeux au moment où la jeune fille ajoutait une autre demande à sa précédente question.

- Et puis aussi je me demande comment ça s’est passé, la première fois que vous vous êtes transformé…

Avant même d’avoir entendu la fin de la phrase, le Mangemort su ce qu’elle allait lui demander et ferma les yeux, se concentrant intensément afin de tenter de se souvenir précisément de ce qui s’était passé. A l’instant même où il atteint la paix intérieure, il se remémora tout. Le simple fait de se plonger en stase méditative avait produit le déclic nécessaire pour raviver la flamme vacillante de sa mémoire. Eh oui ! La vieillesse agit sur out, y compris le cerveau ! Non pas que Sayannel ait été jeune, non, bien évidemment. Il était dans la force de l’âge, dans cette période où il avait atteint le sommet de ses facultés physiques et mentales. Il était plus vif et fort que jamais, son œil avait la sûreté de l’expérience et ses talents magiques accroissaient avec chaque grimoire qu’il lisait. Il s’était un jour amusé à lire une revue de statistiques du Ministère et y avait découvert qu’un sorcier ordinaire pouvait parvenir à mémoriser et maîtriser au cours de sa vie plus de cinq cent sorts différents. Les sorciers d’exceptions, tels que certains membres de l’Ordre du Phénix ou certains Mangemorts avouaient, non sans fierté, en maîtriser plus d’un millier. Le viking avait quant à lui dépassé ce seuil-là un exploit qui n’était – à sa connaissance – surpassé que par trois hommes – dont l’un était mort : Severus Rogue, Albus Dumbledore et le Seigneur des Ténèbres. Bien sûr, connaître un grand nombre de sorts ne signifiait pas être un sorcier d’une puissance incommensurable. Enfin, dans le cas des trois précédemment cités, si, mais en général ce n’était pas le cas. Il fallait encore savoir faire bon usage de ces sorts et trouver leur parfaite adaptation les uns aux autres. Une tâche que le géant blond peinait encore à réaliser.

Toujours était-il que cette brève méditation lui avait remis en mémoire tout ce qu’il fallait pour satisfaire la jeune fille. Il rouvrit les yeux et les posa sur Clarisse. Tentant de faire abstraction de sa ressemblance avec sa mère, il prit la parole.


- Mon cas est… un peu particulier. En fait, j’ai sur que c’était le bon rêve tout simplement parce que c’était censé être le bon rêve. » Incertain de s’être exprimé clairement, il tenta d’expliquer sa pensée. « Je ne fais quasiment jamais de rêve, c’est une de mes particularités physiologiques. Alors un rêve qui me vient juste après avoir bu la potion… C’est comme cela que j’ai tout de suite su que c’était le bon. » Il fit une pause. « Par ailleurs, c’était trop… étrange pour ne pas être le bon rêve. Je ne sais pas comment l’expliquer. C’était… comme si ce n’était pas un rêve. Comme si j’avais toujours été un panda. Tout me paraissait réel et surtout instinctif. Je savais exactement quoi faire. J’étais le panda, mais je ne m’en rendais pas compte. » Il réfléchit un instant. « D’ailleurs, ce n’a pas été un seul rêve. Il y en a eu plusieurs, tous se succédant comme une histoire étrange. Je n’ai même pas su tout de suite ce qu’était l’animal du rêve. Je savais que c’était mon Animae, je n’en avais aucun doute, mais je n’arrivais pas à le voir. Ce n’est qu’au bout d’une semaine, après le septième rêve, que je l’ai enfin vu et que j’ai sur ce qu’il était – ce que j’étais. »

Le Mangemort cessa un instant de parler. Il revoyait en pensée les rêves qui s’étaient succédés durant cette semaine, combien ils avaient été pour lui à la fois intimes et inconnus. Cela avait été une expérience très déstabilisante. Se rappelant les quelques difficultés qu’il avait eues, il se dit qu’il devait tout faire pour que la petite n’ait pas à affronter les mêmes obstacles.

- Dès que j’ai su quel était mon Animae, j’ai bien sûr voulu tenter la transformation. Pour cela, j’ai utilisé le Rememoriam afin de me rappeler en détail toute la scène de mon dernier rêve. Je l’ai invoqué grâce au sort et j’ai mémorisé chaque infime particularité, chaque poil de mon alter-ego animal. Une fois que j’ai été sûr de le connaître par cœur, j’ai tenté la transformation. C’était très dur.

Il pausa de nouveau, se rappelant le mal qu’il avait eu à se métamorphoser, mais aussi les sentiments qui avait accompagné sa réussite. La joie. La puissance. L’émerveillement. La sérénité. Toutes ces choses qu’il n’avait alors que rarement ressenties pleinement l’avaient submergé lorsqu’il était devenu calife à la place du calife panda à la place du panda.

- J’ai d’abord tenté de me fondre dans l’image entière de l’Animae, mais j’ai eu beaucoup de mal à le faire. Alors je me suis dis que j’allais essayer de faire morceau par morceau. J’ai métamorphosé ma tête, puis mes bras, puis le reste de mon corps. Ca n’avait rien de douloureux, contrairement à ce que l’on aurait pu croire. C’était plutôt… merveilleux. Le plus dur a été de revenir à ma forme humaine après. Je me sentais trop bien en panda pour vouloir redevenir humain et il m’a fallu un grand effort de volonté pour y parvenir. Mais j’ai réussi ! J’ai trouvé mon Animae, je me suis lié avec lui et j’ai découvert les changements qui s’étaient produits à cause de ce lien.

Le Mangemort s’arrêta enfin de parler. Il se demandait s’il devait révéler à la petite les changements qu’il avait subis. Il lui faisait assez confiance pour cela, là n’était pas le problème. Non, le problème était qu’une personne mal intentionnée aurait pu soustraire, d’une manière ou d’une autre, les informations à sa nièce. Et, comme disait le vieux dicton « Connais-toi, connais ton ennemi et tu auras la clé de la victoire. » Sayannel ne voulait pas vérifier, à ses dépens, la véracité de cette affirmation. Mais d’un autre côté il brûlait de dévoiler ses secrets à Clarisse. Il ne savait d’ailleurs pas d’où venait cette affection, ce sentiment de confiance inné qu’il éprouvait envers elle. Après tout, il ne l’avait rencontrée qu’aujourd’hui même. Cependant quelque chose dans son sang le poussait à se lier à cette jeune fille frêle et sensible, cette fillette capable de se sacrifier pour son frère, de s’effacer devant les autres. Cette petite qui se considérait comme insignifiante alors qu’il était certain qu’il y avait tant à gagner à la connaître.

Le géant blond entortilla une des tresses de sa barbe dorée en réfléchissant. Il avait pris sa décision. Si Clarisse lui demandait de parler de ses transformations, il les lui révèlerait. Sinon, il garderait le silence sur le sujet. Il regarda sa nièce. Allait-elle l’interroger à propos des différences qu’avait suscité en lui la transformation ? Il l’espérait mais se garda d’ouvrir le sujet.
Revenir en haut Aller en bas
  • Clarisse McBrien
    • Nombre de messages : 632
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 29/12/2006

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: 28.3 cm Ronce d'acajou nervurée, Plume d'Occamy
    Clarisse McBrien
  • Apothicaire Apothicaire
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptyLun 6 Juil - 12:42:14

Clarisse avait essayé de se cantonner à quelques questions pour commencer, et d’ordonner un peu tout ça histoire de ne pas noyer le mangemort sous des interrogations vaseuses et incohérentes, sans lien les unes avec les autres. Après sa dernière petite interrogation, la plus belle de toutes il fallait bien l’avouer, celle dont la réponse l’intéressait le plus, même si les autres étaient bien loin d’être dénuées d’intérêt, elle attendit en silence que Sayannel lui offre les indications tant attendues. Ce dernier sembla réfléchir un instant, peut être pour peser le poids de ses mots, aviser ce qu’il convenait de révéler à une enfant de cet âge, à moins qu’il ne cherche tout simplement à se souvenir avec précision du déroulement des choses, hypothèse tout aussi juste que les autres aux yeux de notre aiglonne. D’ailleurs comme pour étayer sa dernière supposition, le blond avait fermé les yeux dans une position méditative. Il était étonnant de constater à quel point cet homme qu’elle savait dangereux au possible pouvait se révéler doux, compréhensif et à l’écoute de sa nièce. Nièce… hum pas vraiment mais trouver le degré exact de parenté qui les reliait est beaucoup trop compliqué alors on va considérer de façon beaucoup plus simple qu’il s’agit de sa nièce. Il était tellement humain en cet instant que la rousse avait peine à croire qu’il ait pu commettre toutes les atrocités qu’on voulait bien lui mettre sur le dos pour en faire un monstre aux yeux de tous.

L’homme la sortit de ses réflexions quelques secondes plus tard, lorsqu’il commença son récit. Il lui expliqua que pour lui il avait été très facile de deviner qu’il s’agissait du bon rêve et, chose à laquelle elle n’avait pas pensé, que ce rêve était récurrent. Elle nota donc la précieuse information dans un coin de son cerveau, écoutant attentivement la suite. Ce rêve lui était apparu peu après qu’il ait bu la potion ce qui étonna l’Ecossaise en un certain sens, sans pour autant trop la surprendre. Il évoqua ensuite le sortilège rememoriam dont parlait le livre et qui servait à se souvenir du rêve. Puis enfin il évoqua sa première transformation. Ses explications étaient plus dures à suivre, elle comprenait ce qu’il voulait dire en parlant de se fondre dans l’image de son animae mais ce qu’elle ne parvenait pas à saisir c’était comment. Elle supposa néanmoins que c’était assez instinctif et qu’elle le découvrirait par elle-même le moment venu. Elle devrait faire face seule à certains aspects du rituel et c’était en cela que consistait la difficulté. Mais comme le disait un certain auteur français : « A vaincre sans péril on triomphe sans gloire. ». Alors elle n’avait pas peur, elle essayait juste de mettre le plus de chances possibles de son côté. Et puis c’était justement ce qui l’attirait là-dedans, se prouver qu’elle pouvait faire quelque chose toute seule, qu’elle en était capable.

Le mangemort avait fini de répondre à ses questions, la parole était de nouveau dans son camp. Bien sûr, elle brûlait de lui demander encore plus de choses mais elle craignait de franchir la limite. C’était déjà tellement extraordinaire qu’il soit là, qu’il soit animagus, qu’il le lui ait montré, qu’il le lui en parle alors…
Et puis il y avait deux trois points qui la tracassaient. Inconsciemment elle se mit à réfléchir à haute voix, plus pour elle-même qu’à l’adresse de Sayannel.


_ Si j’ai bien compris, vous n’avez pas du attendre longtemps après avoir bu la potion pour avoir le premier rêve… je suppose que c’est normal, vous êtes un grand sorcier alors c’était obligé que ce soi rapide… mais pour moi… je crois que ça prendra un peu plus de temps … mais au fond c’est aussi bien…

Elle fit une petite pause, pensive.
Combien de temps est-ce que ça pouvait mettre ? Des années ? Quand même, ça faisait beaucoup… Des mois ? Probablement…. C’était déjà mieux…


_ J’imagine aussi que la taille et les capacités de l’animae dépendent du sorcier, de sa force, de sa puissance… tout autant que de sa personnalité… c’est pour ça que pour vous il s’agit d’un panda… c’est logique au fond. Quant à moi… ce sera sûrement un petit animal… je suis douée en métamorphose et en sortilèges mais je n’ai aucune idée de …

Elle s’interrompit, se rendant soudainement compte de ce qu’elle était en train de faire. L’habitude d’être seule…
Rougissante, elle baissa les yeux.


_… Excusez-moi… je .. enfin je..

Elle quoi au juste ? Elle n’en savait rien elle-même. Elle avait juste bredouillé ça en guise d’excuse. Elle était vraiment nulle à gaspiller le temps qu’on lui accordait avec lui. C’était pourtant pas tous les jours qu’elle avait l’occasion de discuter en tête-à-tête avec un des plus grands criminels de Grande Bretagne et à l’occasion un membre de sa famille qu’elle avait cru perdu à jamais et qui cependant s’avérait être quelqu’un de … parfait ! Non il n’y avait pas d’autre mot pour qualifier cet homme. Il incarnait tout ce qu’elle avait rêvé de rencontrer. Il n’était pas comme les autres, il était différent, comme elle, et de ce fait il la comprenait et ça c’était vraiment magique. Elle décida donc de se reprendre et de profiter au maximum du temps qui lui restait.

_ Merci pour vos réponses… ça me fait vraiment plaisir de pouvoir en parler avec quelqu’un…

Et c’était vrai.
Avec qui vouliez-vous qu’elle en discute, hein ?! Avec son chat ? Pas de bol, elle en avait pas. Avec son frère ? Ahahahaha ! Vraiment très drôle. C’était à peine si elle lui disait bonjour quand elle le croisait dans les couloirs alors c’était pas pour aller lui raconter sa vie et ses projets. De toute façon il était trop jeune, trop dans son monde d’enfant, le pays ou tout le monde il est gentil pour seulement comprendre la moitié de ce qu’elle lui dirait et pas assez renseigné sur le sujet pour saisir l’autre moitié. Il la regarderait avec de grands yeux ronds, l’air de penser que décidément sa sœur était cinglée avant d’en parler, à l’occasion à leurs parents. Avec les parents en question alors ? Pas vraiment non. Ils seraient contre, pas besoin de leur demander leur avis pour le savoir. Trop dangereux opposerait Océane, inutile déclarerait Guérin. Son père et sa mère avaient beau l’aimer, il y avait des choses qu’ils ne pourraient sans doute jamais accepter et encore moins comprendre. Alors ce serait sans eux. Ne restait guère de monde sur la liste et je crois que vous pouvez tous les virer pour un motif déjà énoncé.

Mais revenons à nos moutons !


_ Et puis, en fait, le problème ce n’est pas tellement les rêves ou la transformation en elle-même, bien que je me pose des questions à ces sujets, mais plutôt la potion … la réalisation ça ne me semble pas être insurmontable, je veux dire, il suffit de se tenir au mode d’emploi et … j’attendrai sûrement assez longtemps pour avoir un niveau suffisant dans cette matière mais… le problème, le vrai c’est pour les ingrédients. Je ne sais pas vraiment où les trouver, à moins de cambrioler Rogue… mais je ne suis pas sûre que ça lui plaise…
Vous n’auriez pas une idée pour moi ?


Bah oui le problème c’était ça. Nan parce que je ne sais pas si vous avez déjà fait attention aux ingrédients demandés mais la liste est très spéciale et la moitié des trucs nécessaires sont super rares et sûrement pas à la portée d’une élève de son âge. C’était pas vraiment le genre de choses qu’on pouvait acheter par correspondance ou bien trouver chez le premier apothicaire du coin et quand bien même ça devait valoir une petite fortune. Fortune dont ne disposait pas la bleue et bronze. Et puis au-delà de ça, ça alerterait les soupçons de tout le monde et c’était même pas dit que le vendeur accepte de laisser ce genre de marchandises à une adolescente…
Revenir en haut Aller en bas
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptyDim 12 Juil - 11:02:37

Le Mangemort ne fut pas surpris de constater que sa nièce n’osait aborder le sujet des changements qu’il avait subis après sa transformation. Elle mourait visiblement d’envie d’en parler, cependant elle était sans doute trop timide – ou trop polie – pour poser des questions à propos de quelque chose d’aussi intime. Soit. Ils n’en parleraient pas, du moins pas cette fois-ci. Peut-être une fois qu’elle-même serait Animagus. Ce pourrait alors être intéressant de comparer les pouvoirs, les sensations… Sayannel n’avait jamais eu l’occasion de discuter pleinement avec un autre Animagus. En fait, il n’avait que rarement eu l’occasion de discuter pleinement avec qui que ce soit ces derniers temps. Un des aléas du fait d’être recherché pour meurtre et autres broutilles par le Ministère de la Magie.

Tout en écoutant la petite réfléchir tout haut, le viking se prit à admirer la façon dont elle décortiquait chaque mot, chaque pensée qu’il avait exprimée. Elle était dotée d’un esprit analytique impressionnant, tirant des déductions du moindre détail. Avec une telle vivacité d’esprit, elle aurait pu faire une jouteuse de talent… Et elle pouvait encore le devenir. Amusé, le Mangemort tenta de s’imaginer, enseignant à la jeune fille l’art de la joute oratoire, les subtilités de la parole, les feintes de langage, la manière de détourner un mot anodin à son avantage grâce à sa signification… Cela pourrait être fascinant, si seulement elle acceptait d’apprendre. Il aurait été fier de lui enseigner tout ce qu’il savait de cet exercice difficile mais ô combien méritoire ! Il lui aurait transmis son savoir, son expérience et ses astuces avec la plus grande joie.

Puis une idée lui vint. Et si… Oui… Ce pourrait être une solution… Et dans ce cas, rien ne pourrait l’empêcher de discuter avec elle à loisir… Mais les obstacles étaient nombreux… Encore fallait-il que certaines conditions soient réunies… Il était, après tout, encore pourchassé par la loi. Cet obstacle devait être aboli pour que son plan puisse se concrétiser. Mais ce ne serait qu’une question de temps avant que l’abolition en question ait lieu. Le Ministère tomberait. C’était inéluctable. Alors, tout serait possible…

Alors qu’il rêvait ainsi, les réflexions de Clarisse prirent un ton qui le tira de ses méditations. Ses intonations indiquaient clairement qu’elle s’était de nouveau mise à s’adresser à lui. Elle devait avoir terminé son introspection.


- … Excusez-moi… je… enfin je… Elle fit une pause avant de reprendre. Merci pour vos réponses… ça me fait vraiment plaisir de pouvoir en parler avec quelqu’un…

Le Mangemort dut retenir un sourire moqueur qui menaçait de poindre sur ses lèvres. Il ne voulait pour rien au monde heurter son unique et favorite nièce mais le changement l’amusait. Il y avait à peine quelques instant, elle méditait sur des sujets que certains adultes avaient du mal à comprendre en leur portant un éclairage clair et lucide, et voilà que maintenant elle bafouillait devant lui et le remerciait d’avoir accepté de parler avec elle. Sa naïveté était touchante.

Ce n’était pas à elle de le remercier, mais bien l’inverse. Elle l’avait abordé non pas avec méfiance ou dégoût – bien que sachant qui il était et ce qu’il avait fait – comme la plupart des gens l’avaient fait. Elle s’était confiée à lui, qu’elle connaissait à peine, et lui avait fait confiance lorsqu’il l’avait emmenée dans un endroit inconnu. Elle s’était livrée à lui, avait cherché à le comprendre, et ce serait à elle de le remercier lorsqu’il tentait de s’acquitter un tant soit peu de sa dette en l’aidant dans ses entreprises ? C’était absurde. L’aider était la moindre des choses qu’il pouvait faire, ne serait-ce que pour la confiance qu’elle lui avait témoigné. Même si elle l’avait abordé avec méfiance il lui aurait tout de même apporté son aide, simplement parce qu’elle était la fille de sa bien-aimée. Alors quels services aurait-il dû lui rendre pour ces cadeaux précieux qu’elle lui avait fait ? Il n’avait fait qu’égaliser sa dette d’une fraction infinitésimale.


- Et puis, en fait, le problème ce n’est pas tellement les rêves ou la transformation en elle-même, bien que je me pose des questions à ces sujets, mais plutôt la potion… la réalisation ça ne me semble pas être insurmontable, je veux dire, il suffit de se tenir au mode d’emploi et… j’attendrai sûrement assez longtemps pour avoir un niveau suffisant dans cette matière mais… le problème, le vrai, c’est pour les ingrédients. Je ne sais pas vraiment où les trouver, à moins de cambrioler Rogue… mais je ne suis pas sûr que ça lui plaise… Vous n’auriez pas une idée pour moi ?

Le géant blond considéra un long moment cette demande. Lorsqu’il avait du faire la potion, il s’était simplement servi dans la vaste réserve d’ingrédients magiques qu’il avait dans son manoir. La jeune fille, elle, ne pouvait pas s’en tirer de manière aussi simple. Il réfléchit aux possibilités. Il ne pouvait pas l’inviter chez lui afin qu’elle se serve dans sa réserve, cela aurait été trop dangereux, autant pour lui que pour elle. Il ne pouvait pas non plus se procurer les ingrédients plus tard puis les lui faire passer puisqu’il ne savait pas quand il pourrait de nouveau la voir – sauf, bien évidemment, si son plan aboutissait. En fait, il n’avait aucun moyen de lui venir en aide… Attendez… Mais si ! Il l’avait oubliée car il ne s’en était pas servi depuis bien longtemps, mais il avait sur lui tout ce qu’il fallait pour contenter la jeune Serdaigle.

- Attends. J’ai ce qu’il te faut.

Sayannel plongea une main dans une des poches intérieures de sa cape, fouillant les tréfonds magiquement étendus du vêtement. Au bout d’un instant, il trouva enfin ce qu’il cherchait et le sortit avec un sourire triomphant.

- Ah, la voilà !

Il montra la fiole à la jeune fille. C’était une petite bouteille aux formes étranges, qui luisait d’une lueur dont les couleurs oscillaient régulièrement entre différentes teintes malsaines. Le Mangemort posa la fiole sur le sol devant lui et tira sa baguette. La pointant sur la fiole, il formula l’incantation en pensée et lança le sort. Celui-ci toucha la fiole avec une sorte de sifflement strident tandis que le verre semblait se déformer. Il fondait. Une volute de fumée s’éleva du sol, masquant un instant la scène à tel point que le viking ne voyait plus ni sa nièce, ni son propre bras. Il prononça une autre formule et la fumée s’évanouit, révélant ce qui était advenu de la bouteille. Elle avait disparu. En lieu et place de la minuscule fiole aux formes étranges se tenaient des dizaines d’autres bouteilles, de bocaux et de jarres contenant des ingrédients magiques qui étaient – pour la plupart – rares et recherchés. Les récipients avaient tous des formes plus bizarroïdes les unes que les autres : qui un aigle planant, qui un dragon rugissant, qui un phénix endormi, qui une manticore agonisante… Cela ressemblait presque à un bestiaire miniature, chaque fiole ayant l’aspect de la bête dont provenait l’ingrédient qu’elle recelait.

Tentant de se souvenir des ingrédients nécessaires pour la potion, Sayannel entreprit de chercher les récipients dont avait besoin la jeune fille. Il mit rapidement la main sur les plumes de phénix et les écailles de dragon. Faisant apparaître par magie trois nouvelles fioles, il versa une partie des ingrédients contenus dans ses fioles dans les nouvelles qu’il avait fait apparaître. Restait la poudre de corne de licorne, morte de façon naturelle. Il lui fallut une minute pour retrouver la bouteille au milieu des dizaines d’autres qui encombraient le sol. C’était un récipient minuscule mais finement ouvragé qui avait la forme d’une licorne allongée en cristal, la tête dressée fièrement vers le ciel. Il prit la corne de cristal entre deux doigts, avec précaution, et la dévissa pour désobstruer le goulot que formait le cou de l’animal. Une fois la fiole ouverte, il versa un peu de poudre dans un des récipients qu’il avait créés puis remit la corne miniature en place. Ceci fait, il ramassa les trois fioles et fit apparaître trois étiquettes indiquant leur contenu qui vinrent se fixer d’elles-mêmes sur les contenants.

D’un geste vif, le Mangemort traça une figure complexe dans les airs au-dessus des nombreuses fioles sur le sol et celles-ci se fondirent de nouveau en une seule au milieu d’une volute de fumée moins épaisse que la précédente. Sayannel ramassa la bouteille aux formes étranges et la glissa de nouveau dans sa poche. Puis il prit les trois qui contenaient les ingrédients dont avait besoin sa nièce et les lui tendit.


- Tiens, prend-les. Je n’ai que ceux-là avec moi mais ce sont les plus rares. Tu devrais réussir à trouver les autres sans problème…

Soudain une voix retentit à l’orée du bois où ils se trouvaient. L’Ecossais pivota, sa baguette pointée sur la silhouette de l’inconnu. Celui-ci était flou à travers le feuillage dense mais sa voix était indubitablement masculine. Il se rapprochait lentement mais sûrement de l’endroit où l’oncle et la nièce était cachés. Il ne semblait pas à la recherche de quelque chose, mais paraissait plutôt en pleine discussion – ou plutôt monologue – avec une autre personne. Bien qu’ils paraissent plongés dans leur conversation, les deux allaient forcément finir par arriver près d’eux. Et le Mangemort n’avait pas jeté de sorts pour écarter les importuns. Il jura dans sa barbe. Il allait devoir partir, et rapidement. Mais avant cela, il devait mettre sa nièce en sécurité. Il se tourna vers elle.

- Je suis désolé mais je dois partir. Je risque d’être découvert et pris si je reste trop longtemps. Il pressa les fioles dans la main de sa nièce. Prends-les et deviens quelqu’un de bien, d’accord ? Je compte sur toi.

Sur ces mots et sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, il lui entoura l’épaule de son bras et pivota sur place. Il y eut un léger plop puis ils réapparurent dans l’allée où ils s’étaient rencontrés pour la première fois. Là, le viking relâcha la petite et la regarda droit dans les yeux.

- Si tout va bien, nous ne reverrons bientôt, dans un endroit où tu ne t’y attendras pas.

Il sourit puis, cédant devant l’impulsion, la prit dans ses bras et la serra fort, espérant lui transmettre ainsi, par simple contact, toute l’affection qu’il éprouvait pour elle. Il rompit rapidement le contact puis se pencha vers son oreille et chuchota un « Merci » avant de tourner de nouveau sur place et de disparaître de Préaulard.

Dans l’allée qui s’assombrissait avec le déclin du jour, le vent et la poussière dansaient autour d’une petite fille seule, comme en une caresse distante.
Revenir en haut Aller en bas
  • Clarisse McBrien
    • Nombre de messages : 632
    • Age : 32
    • Date d'inscription : 29/12/2006

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: 28.3 cm Ronce d'acajou nervurée, Plume d'Occamy
    Clarisse McBrien
  • Apothicaire Apothicaire
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] EmptyVen 27 Nov - 21:16:22

- Attends. J’ai ce qu’il te faut.

Clarisse s’attendait à beaucoup de choses en guise de réponse mais certainement pas à ça et à ce qui suivit. En effet, le géant blond se mit immédiatement à fourrager dans sa cape, visiblement à la recherche d’un objet en particulier sûrement perdu au milieu de beaucoup d’autres dans une poche magiquement amplifiée. Il en ressortit quelques secondes plus tard une petite fiole bizarre dont l’intérieur changeait régulièrement de couleur, ce qui ne rassurait pas tellement la Serdaigle. Seulement devant l’air victorieux qu’arborait son « oncle », ça devait être la chose qui pouvait l’aider. Elle ne voyait pas bien en quoi une fiole qui changeait de couleur pouvait lui être d’une quelconque utilité mais elle s’abstint de tout commentaire et décida de faire confiance à Sayannel. Après tout il connaissait mieux qu’elle les propriétés de son matériel. Un sort venu de nulle part, la troisième année ne l’avait même pas entendu prononcer l’incantation, vint frapper la petite fiole et aveugla quelques secondes une Clarisse non-préparée à cet éclair de lumière vive. Cette dernière fut cependant rapidement remplacée par une épaisse fumée qui ne disait rien qui vaille. Enfin après de brève secondes à ne rien voir, la fumée se dissipa et la petite soupçonna le mangemort d’avoir lancé un nouveau sort informulé.

Sur le sol, remplaçant la petite fiole aux lueurs inquiétants se tenait tout un arsenal de flacons et autres contenants de toutes les formes et matières imaginables. La gamine put ainsi distinguer un dragon miniature plus vrai que nature (elle n’en avait heureusement jamais croisé un vrai) mais dénué de vie, et c’était tant mieux parce qu’à voir la posture agressive dans laquelle il était figé pour l’éternité, ça ne donnait pas envie de lui faire risette ni même de se trouver à moins de deux planètes d’écart, pour être vraiment sûr qu’au moment où il se réveillerait on soit assez loin pour que ses jets de flamme ne nous atteigne pas. L’aiglonne n’était pas spécialement froussarde, mais il ne fallait quand même pas pousser mémé dans les orties. Elle distinguait très bien la limite entre courage et témérité et celle entre témérité et envie de se suicider à un âge précoce. Ce qui contrairement aux rumeurs qui circulaient sur son compte était totalement faux. Absorbée dans sa contemplation, elle ne suivait pas les gestes de l’homme qui l’accompagnait. Son imagination débordante avait reprit le contrôle de son esprit et soumettait à la demoiselle mille scénarios qui expliqueraient la position de tel ou tel animal, comment ils avaient pu se retrouvés ainsi figés et s’il existait un moyen de leur rendre leurs tailles normales ainsi que leurs vies respectives. C’est fou de constater ce qu’on arrivait à lui faire faire à ce pauvre cerveau de moineau. Il suffisait d’un rien pour qu’il s’emballe et se mette à spéculer sur tout et n’importe quoi. Enfin surtout n’importe quoi.

-Tiens, prend-les. Je n’ai que ceux-là avec moi mais ce sont les plus rares. Tu devrais réussir à trouver les autres sans problème…

La rousse sursauta presque en entendant la voix posée et amicale qui s’adressait à elle. Elle retomba sur terre et saisit machinalement les objets tendus, sans réaliser ce qu’ils contenaient. Alors qu’elle s’apprêtait bêtement à ouvrir la bouche pour énoncer une stupidité quelconque, le blond se tourna d’un coup, comme sous l’effet d’une piqure inattendue. Il resta silencieux quelques secondes avant de se tourner de nouveau pour faire face à sa nièce. Il répondit à son regard interrogateur par quelques mots brefs.

- Je suis désolé mais je dois partir. Je risque d’être découvert et pris si je reste trop longtemps. Il pressa les fioles dans la main de sa nièce. Prends-les et deviens quelqu’un de bien, d’accord? Je compte sur toi.

Clarisse n’était pas certaine de tout comprendre mais il ne lui laissa pas le temps de ne serait-ce qu’hocher la tête pour acquiescer que déjà elle sentait un bras puissant l’entourer, puis la sensation caractéristique d’un transplanage, ce tiraillement désagréable au niveau du nombril. Puis tout aussi rapidement le sol qui se dérobait sous ses jambes frêles. Heureusement, le mangemort la soutenait et lui évita de s’étaler face contre terre, ce qui aurait été le summum de l’inélégance et surtout pas très agréable, déjà qu’elle comprenait à peine ce qui lui arrivait.

- Si tout va bien, nous ne reverrons bientôt, dans un endroit où tu ne t’y attendras pas.

Eberluée, la petite ne songea même pas à demander quoi que ce soit, son cerveau n’avait pas du transplaner avec eux. Et puis très vite, l’homme blond l’attira contre lui et la serra un bref moment dans ses bras avant de lui murmurer un mot à l’oreille, de la relâcher et disparaître dans un tournoiement de robe sombre. Le temps que Clarisse réalise ce qui venait de lui arriver et il ne restait plus aucune trace du mangemort. La rue était vide, elle se sentit soudainement très seule et désemparée, un sentiment de vide et de froid s’empara d’elle, comme si la présence du viking lui était devenue indispensable. Loin de son étreinte chaleureuse qui bien que brève lui avait réchauffé le cœur, elle se sentait seule et fragile, comme si le vent qui tourbillonnait autour de sa frêle silhouette pouvait d’un seul coup la soulever et l’envoyer se briser sur une façade. La rousse resta un long moment immobile au milieu de la ruelle à se demander si elle n’avait pas rêvé, si tout ce là était bien arrivé. Puis, au bout d’un temps elle se décida à retourner dans la réalité, à faire quelques pas vers Poudlard et à s’éloigner du bonheur seulement effleuré.
C’est seulement quelques pas plus loin en voulant remettre en place sa cape qu’elle prit conscience des trois fioles qu’elle tenait toujours serrés entre ses doigts blancs. Elle comprit alors quel don merveilleux lui avait fait Sayannel. Il lui avait prouvé qu’il croyait en elle et lui offrait les moyens de réussir, il l’encourageait sur sa voie. Un immense sourire étira les lèvres de la jeune fille de nouveau immobilisée au milieu de la rue. Elle rangea précieusement les trois fioles dans sa poche puis murmura quelques mots comme une promesse que seul le vent entendit.


-Je ne vous décevrai pas…
Revenir en haut Aller en bas
  • Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Rencontre imprévue [5ème année Terminé]   Rencontre imprévue  [5ème année Terminé] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Miroir du Riséd :: Hors-Jeu :: Archives :: Années passées-