[Régistre UMA]Z'avez pas vu Mirza ? [Terminé]

Cela faisait plusieurs semaines que Mallory était préoccupée par les révélations faites cet été dans la Gazette. Un registre secret de l'UMA... Que pouvait-il bien contenir ? Si ça se trouvait, ce n'était juste qu'une autre propagande de la part de l'armée des Ténèbres. Discréditer l'université pour atteindre Altaïr et contrôler les lieux comme ils étaient en train de faire pour le Ministère et Poudlard. Néanmoins, par précaution, il valait mieux essayer de mettre la main dessus avant le camp ennemi. Parmi les membres de l'Ordre, il y avait de nombreux étudiants et, si leur couverture devait être détruite par la révélation de ce registre, ils seraient un gibier de choix pour les hommes du Mage Noir... De même, il devait certainement y avoir des Mangemorts qui étaient infiltrés à l'UMA... Jusqu'ici, Mallory n'avait pas voulu réaliser que des étudiants puissent servir Celui-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom. C'était si déconcertant, sachant qu'elle même, comme beaucoup d'autres, avaient fini ses études là-bas. Pourtant, cela ne devrait pas la surprendre, le Seigneur des Ténèbres semblait recruter ses fidèles de plus en plus jeunes et le Ministère était déjà infecté...

Après avoir examiné le peu d'indices qui filtraient dans l'article de la Gazette, un détail leur avait sauté aux yeux. Quelque chose d'insignifiant à priori mais qui avec un peu de chance pourrait peut-être les conduire à la personne qui avait effectuée la transaction avec le journaliste. Le hibou... Les consignes avaient été envoyées par un "minuscule hibou au plumage d'encre" qui semblait bien dressé. Ce dernier élément était un signe qu'il venait d'une animalerie et c'est pourquoi l'Ordre avait décidé d'investiguer à Eeylops, sur le Chemin de Traverse. S'il y avait un magasin spécialisé en hiboux dressés, c'était bien celui-là. Evidemment, la tâche ne serait pas aisée. Combien de volatiles correspondaient à la description qu'ils avaient ? Et est-ce que le vendeur se souviendrait de son acquéreur ? Il y avait donc beaucoup d'incertitudes mais les pistes étaient minces et il fallait bien explorer le moindre indice, même si cela menait à une impasse.

La blonde finit de boire son café en regardant d'un air attendri son fils rire aux éclats. Connor, un de ses frères, était en train de jouer avec lui, le renversant dans tous les sens pour l'habituer aux sensations qu'on éprouve au Quidditch. Il ne perdait pas de temps, Hayden avait à peine deux ans et déjà il l'entraînait pour un sport dangereux ! Certes, Mallory ne pouvait pas dire grand chose vu qu'elle avait fait partie de l'équipe de Gryffondor lors de ses jours à Poudlard, cela aurait été bien hypocrite de râler alors qu'elle avait fait exactement les mêmes choses. Et, bien que son frère était casse-cou et lui en avait fait voir de toutes les couleurs lorsqu'ils étaient enfants, elle savait qu'elle pouvait avoir toute confiance en lui en ce qui concernait son petit garçon. Il s'était d'ailleurs porté volontaire pour le garder durant son absence. Se levant, l'anglaise enfila sa veste et s'adressa à son fils qui venait de regagner le plancher des vaches.

- Je m'en vais pour un moment mon chéri, sois sage avec tonton... Tu viens faire un bisou à maman ?

Les joues roses, les yeux pétillants et les cheveux blonds en bataille, Hayden courut alors sur ses petites jambes et se jeta dans ses bras pour lui faire un gros bisou baveux. L'embrassant à son tour, Mallory se redressa et transplana dans une ruelle proche du Chaudron. Peu de temps après, la jeune femme pénétra sur le Chemin de Traverse qui était plutôt désert à cette heure-ci. D'un côté, c'était une bonne chose. La rentrée scolaire était passée et, avec elle, le flot incessant d'acheteurs. D'où moins de monde dans les magasins et des vendeurs plus disposés à perdre du temps en répondant à leurs questions. D'un pas tranquille, la sorcière se dirigea vers le lieu de rendez-vous, Eeyelops. Pour une fois, Mallory était en avance et attendit ses camarades de l'Ordre, des étudiants bien concernés par cette histoire de registre, en regardant la devanture. Y était exposé une multitude de hiboux et de chouettes de toute sorte, de toutes les tailles et de toutes les couleurs. Il ne restait plus qu'à espérer que le propriétaire de la boutique ait une très bonne mémoire et se souvienne de chaque animal qu'il ait eu en sa possession...

Eeylops. Comme lieu d’investigation, on faisait plus mystérieux. Assez difficile même pour la jeune fille de se rentrer dans le crâne que cette petite excursion avec Mallory et les autres était une mission pour l’ordre – sa première – et non une banale sortie shopping sur le Chemin. Surtout qu’elle avait passé la nuit chez ses parents, décidant de consacrer sa journée à cette grande expédition, et que le départ du Pays de Galles lui donnait des impressions de vacance des plus agréables. De quoi bénir la magie et le transplanage. Quittant la maison, elle avait erré un peu dans les bois de son pays natal, préférant toujours s’éloigner de toute population éventuelle pour transplaner, et choisissant presque toujours de le faire en plein air. Une bonne excuse pour pouvoir voir un peu les terres galloises avant de rejoindre Londres la polluée, et d’apparaître dans une ruelle avec un crac sonore, effrayant un chat. Le côté glauque et un peu surjoué de la scène lui arracha un rire clair et nerveux.

Elle s’examina un moment dans le rétroviseur d’une voiture, assez amusée de se voir déguisée en moldue, robe troquée contre un jean, des baskets et un t-shirt bariolé. Bien décidée à se fondre dans le Londres moldu, à en apprécier le calme presque troublant comparé à la vie qu’elle commençait à mener, entre l’Ordre et les études. Elle arriva rapidement devant le Chaudron Baveur, le traversa rapidement et se figea en entrant sur le Chemin de Traverse. La plus grande allée commerciale magique de Grande Bretagne. Identique et différent à la fois, oppressant et familier. Assez fréquenté, comme toujours, mais pas aussi étouffant que l’été, il lui sembla vouloir parler, et la rouquine s’ébroua pour se sortir ces idioties du crâne. Si elle commençait à converser avec les lieux, elle allait rapidement finir aussi timbrée que Trelawney ou à cette vieille folle de Branwen. Et le Chemin ne parlait pas, ses murs étaient sourds, ses fenêtres aveugles et il n’avait jamais été témoin de rien. Pas même de la disparition du merveilleux glacier.

Niallàn soupira et se concentra sur son objectif, et sur l’enjeu de la mission. Ce fameux registre n’avait aucune raison d’être, et elle avait beau craindre un bête canular pour détourner leur attention de quelque chose d’important, ils ne pouvaient pas laisser passer ce genre de rumeurs, au cas où. Elle ne pouvait pas risquer de voir leurs secrets déballés sur la place publique, pour Cad, pour leur père. Parce que c’était certain, si elle avait cédé pour un simple exil en France, si jamais le registre devait tomber entre les mains du Lord ou d’un de ses sbires, il obéirait à sa cadette. Egypte, faux nom et couverture en béton armé. Interdiction de fouler la terre de l’île et d’envoyer ses lettres directement à la maison, et tout un tas d’autres mesures de routines, de magie runique et autres charmants sortilèges de protection. On n’attaquait pas le clan Cadell, quelle qu’en soit la raison. Et pour les autres noms qui pouvaient s’y trouver… Le registre devait disparaître, simplement.

Finalement, elle atteignit Eeylops, un peu perdue dans ses pensées, et avisa Mallory qui les attendait déjà. Un sourire étira ses lèvres sous le coup du soulagement de ne pas être la première et du plaisir de voir celle qui, avec l’étoilée, l’avait recrutée, et elle s’avança vers elle.

« Le but, c’est de trouver une plume dans une volière, c’est ça ? »

Comme entrée en matière, on faisait mieux, mais la jeune Cadell n’avait rien trouvé d’autre pour engager la conversation et s’annoncer auprès de sa camarade. Plus qu’à espérer que les hiboux soient bavards, et que leur propriétaire les connaisse bien. Plus qu’à prier pour qu’un autre n’ait pas eu la même idée qu’eux, et qu’ils n’arrivent trop tard. Avec un sourire distrait, elle chercha dans la foule leurs concurrents potentiels et reporta son attention sur les rapaces, cherchant celui qui pouvait les intéresser, comme s’il pouvait leur répondre directement

« Ils sont tous pareils »

Le registre de l’UMA, une annonce qui avait empêché Elanor de dormir correctement depuis que l’article était apparut dans la presse sorcière. Si elle en avait eu le choix, elle aurait préféré ne pas s’en occuper et s’adonner à d’autres activités au sein de l’Ordre du Phénix plutôt que d’avoir à découvrir ce qu’il pouvait bien contenir. Le problème, c’est qu’elle était sûre de figurer dedans ! L’étudiante avait déménagé durant les vacances d’été pour garantir sa sécurité et celle de ses cousines en l’éloignant ainsi de son oncle qui pourrait se faire discret tout en aidant l’Ordre comme il le pouvait même si à la base il n’avait pas vraiment envie d’en faire partie. N’empêche que Remus avait été clair et Elanor en avait refoutu une couche sur son dos le jour de son déménagement en lui annonçant qu’ils n’entretiendraient qu’une relation à trèèèès longue distance et se contenterait de se voir au nouveau QG de la résistance. Une manière de lui faire sentir sa désapprobation sur ses choix premiers ou erreurs de jeunesse et qu’il ne fallait pas qu’il oublie tous ceux qui étaient mort à cause de gens de son espèce. Biensûr là derrière se cachait surtout une énorme rancune vis-à-vis de cet homme qui lui avait mentie durant toutes ces années et qui à présent la mettait dans cette situation terriblement gênante de voir la vérité éclater, au péril de sa vie. Le pire dans cette histoire c’était tante Eileen qui lui manquait terriblement.

Alors comme d’autres étudiants faisant partie de l’Ordre, et de Mallory, Elanor avait pris la décision de mettre la main sur ce fichu document afin de le détruire et d’empêcher les Mangemorts de régner en maitres à l’UMA. Une manière comme une autre de mener sa guerre. Précautionneusement, l’étudiante s’était vêtue aussi normalement que possible, c'est-à-dire à la dernière mode sorcière. Et pour une fois, elle avait décidé d’utiliser la poudre de cheminette – moyen le plus sûr d’arriver à destination - pour se rendre jusqu’au Chaudron Baveur, inaugurant par la même la magnifique cheminée qui ornait le salon de l’appartement qu’elle avait prit avec Faith Baxter.

* Et Hop ! Tadaaaaaam ! Même pas tombée !!

Un grand sourire sur les lèvres, le regard fier, Elanor traversa la tête haute le pub pour rejoindre le passage qui la mènerait sur le Chemin de Traverse. Pour sa plus grande satisfaction, la rue était bordée d’un léger soleil agréable et les habituels badauds se faisaient assez rares dû à la rentrée des classes. Un pincement au cœur en passant devant chez Ollivander lui rappela qu’elle n’était pas ici pour faire des emplettes, mais pour accomplir une mission de la plus haute importance ; retrouver un hibou !

Une moue mitigée s’afficha sur son visage lorsqu’elle reconnu l’enseigne du Royaume du Hibou et c’est prudemment qu’elle se rapprocha d’une blonde et d’une rousse qui ne pouvaient qu’être ses deux acolytes de la journée.

« Ils sont tous pareils »

Oui et malheureusement y’en a pas un seul qui soit plus doux que les autres quand il s’agit de te pincer les doigts.

Amicalement elle fit un geste de la main aux deux femmes qui se tenaient devant la vitrine et s’arrêta à leur hauteur.

Attendons-nous encore quelqu’un ?

En attendant que ses collègues de l'Ordre n'arrivent, Mallory examinait les différentes espèces de chouettes de l'animalerie. Elle ignorait qu'il y en avait autant... Comment ils allaient faire pour retrouver la trace de ce hibou ? A voir tous les volatiles exposés au regard des passants, la jeune femme commençait à penser que c'était mission impossible. Et encore, il ne s'agissait que de ceux qui étaient visibles de l'extérieur. Cela serait comme essayer de retrouver une aiguille dans une botte de foin. Et même s'ils étaient chanceux et que le vendeur se souvienne d'un hibou correspondant à la description, encore fallait-il qu'il sache à qui il l'avait vendu. Pourtant, ils n'avaient pas le choix, c'était la meilleure piste qu'ils avaient pour l'instant et ils devaient la suivre.

- Le but, c’est de trouver une plume dans une volière, c’est ça ?

Se tournant vers celle qui venait de parler, Mallory aperçut Niallàn, la jeune fille qu'elle avait recruté en compagnie de Livious. Toute nouvelle dans l'OdP, la galloise avait été choisie pour cette mission parce qu'elle ne présentait aucun risque, ce qui était idéal pour commencer. En tout cas, l'étudiante venait de faire un très bon résumé de la situation. L'accueillant avec un sourire, l'employée du Ministère réagit à sa remarque concernant les oiseaux.

- C'est un peu ça... Mais finalement, ils ne se ressemblent pas tant que ça. Par contre, il y en a vraiment beaucoup... Je ne savais pas qu'il existait autant de races différentes... On aura de la chance s'ils se souviennent de toutes les bestioles qu'ils ont là-dedans.

Malgré les doutes qu'elle pouvait avoir, cela ne servait pourtant à rien d'être pessimiste. Ils avaient tout de même un avantage, une description certes grossière de l'animal mais qui indiquait tout de même que la taille du hibou recherché était particulière. Cela devrait déjà limiter un peu les possibilités. Tournant ensuite le dos à la vitrine, l'anglaise dévisagea les quelques badauds qui se promenaient dans l'Allée. Tout semblait tranquille, mais on ne savait jamais sous quel visage pouvait se cacher un des serviteurs du Lord Noir. Il était certain qu'eux aussi étaient à la recherche de ce registre et ils ne reculeraient devant rien pour mettre la main dessus. Elle espérait franchement que ce ne soit pas trop tard et que leurs ennemis n'aient pas déjà une longueur d'avance. Peut-être même qu'ils avaient déjà interrogés le personnel de Eeyelops... Néanmoins, ils n'avaient aucun moyen de le savoir pour l'instant et il ne restait qu'à espérer pour le mieux. Durant ce bref moment d'observation, le dernier membre de leur trio arriva. La nouvelle venue, encore une étudiante, était peu connue de Mallory. Évidement, elle l'avait déjà croisé au QG mais ce n'était guère suffisant pour se faire une opinion. Il était temps de toute manière de tisser plus de liens entre les différents membres de l'Ordre. Vu ce qui était en train de se tramer, il valait mieux qu'ils se fassent confiance et soient solidaires entre eux. Elanor leur demanda alors si leur groupe était complet et la blonde s'empressa de lui répondre.

- Livious nous rejoindra peut-être, s'il va mieux...

Et rien n'était moins sûr. L'étudiant étoilé avait été blessé lors de la bataille de Poudlard et cela avait été plutôt grave. Bien que cela n'avait jamais été dit ouvertement, beaucoup avaient pensé qu'il ne s'en sortirait pas. Heureusement ce ne fut pas le cas, mais le jeune Sullivan était encore très faible, peut-être trop d'ailleurs pour venir en mission. Certes, celle-ci serait plutôt tranquille – il ne s'agissait en effet que d'interrogatoires – mais il courrait toujours le risque d'aggraver ses blessures.

- Allez, c'est parti !

Les trois ~~drôles de dames~~ membres de leur petite équipe étant enfin réunies, il était temps de rentrer dans le magasin et de questionner les vendeurs. Donnant l'exemple, Mallory poussa la porte et pénétra dans l'antre des hiboux. Cependant, sa première impression ne fut pas la meilleure. La forte odeur de leurs déjections imprégnait les lieux tandis que les nuées de volatiles hululaient à tout va. Apparemment, les hiboux sorciers n'avaient pas conscience qu'ils étaient des oiseaux nocturnes...

Quelques personnes flânaient déjà à l'intérieur, cherchant la perle rare pour s'occuper de leur courrier. Ils semblaient plutôt inoffensifs, aussi la jeune Clarks ne se préoccupa pas d'eux et s'approcha du comptoir pour s'adresser directement au vendeur.

- Bonjour Monsieur, on aurait besoin de quelques renseignements... Vous auriez un peu de temps à nous consacrer ?

**PNJ** Nombre de messages : 51 Age : 74 Date d'inscription : 15/01/2009

J.D, vendeur chez Eeylops, Au Royaume du Hibou
[Régistre UMA]Z'avez pas vu Mirza ? [Terminé] Eylops

La journée avait plutôt bien commencé pour J.D, non seulement il avait réussi à se tirer de son lit sans trop de difficultés (ce qui était relativement rare, quand il était du matin), et était arrivé à l’heure pour l’ouverture. Les animaux n’avaient pas fait trop de saletés pendant la nuit, du coup il n’avait pas eu énormément de boulot pour nettoyer les cages (et puis il laisserait les déjections matinales se faire nettoyer par la relève de l’après-midi, ils ne se gênaient pas pour faire la même chose quand c’était l’inverse !). Son livre de comptes était à jour, il ne manquait pas un gallion dans la caisse, même les stocks de granules et autres victuailles pour hiboux étaient suffisants… Bref, aucun nuage en vue, si ce n’était ce fichu livreur qui était en retard, comme toujours … Mais bon, il avait abandonné l’idée de le voir venir à l’heure un jour, il ne s’en formalisait donc plus.

Les clients défilaient sagement, pas trop nombreux pour ne pas être débordé, mais pas trop inexistants pour le faire s’ennuyer comme les rats morts qu’il distribuait aux plus grands spécimens. S’ennuyaient-ils vraiment d’ailleurs, vu qu’ils étaient morts ?

Le jeune homme en était là de sa réflexion philosophique alors qu’il trifouillait ses bons de commande derrière sa caisse lorsqu’une jeune femme au physique tout à fait charmant vint lui demander un renseignement. Il adopta alors machinalement son sourire commercial avant de répondre :

Bien sur mademoiselle, je suis là pour vous servir !
Un rapide coup d’œil lui fit comprendre que le « nous » se référait à une délicieuse brochette de jeunes femmes, qu’il salua d’un grand sourire, se disant que si l’une d’entre elle commandait quelque chose, ça lui ferait une bonne excuse pour récupérer ses coordonnées.

Que puis-je faire pour vous ? demanda-t-il, l’air interrogateur.

[C'est très court je m'excuse Niallàn répondra au prochain tour...]

L’inspection du magasin qui contenait le plus de hibou après la poste sorcière n’enchantait que moyennement Elanor qui avait un feeling que très limité avec les animaux. Les hiboux n’étaient en soi pas très effrayant mais sa maladresse lui avait déjà valu maintes fois des petites coupures au bout des doigts et des hululements outrés. Livious allait peut-être les rejoindre, nouvelle qui fit plaisir à l’étudiante. Son camarade avait été blessé lors de la bataille de Poudlard et Elanor n’avait pas pu s’empêcher de se faire du souci à son sujet. Fort heureusement, il était hors de danger et bientôt sur ses deux jambes. Peut-être même plus tôt que prévu si elle en croyait les paroles de la blondes.

Suivant le rythme et les deux filles, Elanor pénétra dans la boutique qui dégageait une odeur assez forte et assez indéchiffrable. C’était probablement dû au mélange de nourriture, de fiente et de hibou. Grimaçant légèrement, elle s’habitua rapidement à cette odeur mais le bruit qui régnait dans la place ne lui plaisait pas tant que ça. Divers hululements se faisaient entendre. Certains oiseaux s’étaient mis en tête de crier le plus fort possible alors que d’autres donnaient l’impression de discuter entre eux. Il y avait ensuite les hiboux qui ne faisaient du bruit que par principe en lâchant des hululements froid, ou lasse et même joyeux venant de cette minuscule chouette brune et blanche.

Mallory n’avait pas perdu de temps et s’était déjà approchée du charmant jeune homme derrière le comptoir. Heureusement pour elles, il semblait décidé à leur accorder du temps et ne démontra aucun signe d’irritement lorsqu’il accepta de le faire avec grand plaisir. L’étudiante s’approcha de sa camarade de l’Ordre et salua le vendeur du bout des lèvres, qui se renseignait déjà sur ce qu’il pouvait bien faire pour elles. Très bonne question. Tout en regardant Mallory, hésitante, Elanor prit la parole instinctivement.

Heu… On cherche un hibou…

Réponse très perspicace mon cher Watson, mais encore ? Pouvaient-elles révéler qu’elles étaient à la recherche du hibou qui avait amené la fameuse missive à la Gazette du Sorcier ? L’étudiante se tut et mordilla nerveusement sa lèvre inférieure tout en jetant un regard inquiet à Mallory. Elles n’avaient pas du tout préparé ce qu’elles devraient ou non révéler sur leurs véritables intentions ce qui laissa la pauvre Elanor sans voix. Pourvu que la blonde sache ce qu’elles étaient venues chercher ! Elles avaient pourtant l’avantage car Monsieur-le-vendeur-de-hibou semblait tout ouïe et largement intéressé par les formes généreuses de la blonde.

La voix d'Elanor fit sourire Niallàn. La voix familière d'une étudiante qui, visiblement, avait connu les mêmes déboires qu'elle avec la gent hibouesque. Parce que ces volatiles étaient de viles créatures, et la perspective de devoir se frotter à eux n'avait rien de très attrayante. Elle passa une main dans ses cheveux et haussa les épaules, souriant à Mallory.

« Ils doivent bien avoir des registres non ? Des listes, des noms, des carnets. C'est une boutique, normalement, ils gardent des traces pour leur comptabilité ou en cas de problème... »

En tout cas, c'était le cas pour la boutique de leur mère, qui gardait pendant des semaines les livres ou elle notait les coordonnées de ses clients, le type de bouquet ou de plante vendue, les livraisons, horaires et autre. Ça pouvait toujours être utile quand certaines de ses plantes se montraient trop hostiles et n'appréciaient pas leur nouveau propriétaire. Alors ici... si un paquet était endommagé ou si un hibou ne revenait pas, il fallait bien qu'ils aient quelques informations, non ? Il suffisait qu'elles arrivent à convaincre le vendeur de le leur montrer. Ou que deux fassent diversion pendant que la troisième fouillerait. C'était aussi une solution, et il était certain que la présence de Livious aurait été un plus pour ça.

L'étoilé étaient de ceux qui osaient trop et gagnaient souvent. Pas comme cette fois. La jeune galloise ne connaissait que trop bien l'importance de ses blessures et les conséquences qu'elles avaient eu sur sa soeur. Entre les blessures de Livious et Cadfael et cet imbécile de James qui l'avait blessée un peu avant... Si Sullivan se pointait, utile ou non, elle le renverrait cultiver les bestioles bizarre dans leur réfrigérateur à grand coup de pied au derrière. Pas question qu'il se mette en danger, même s'il n'y avait apparemment aucun risque pour cette fois ci. Deryn le prendrait trop mal.

Mais elles n'étaient pas là pour que la galloise imagine les tortures à infliger à Livious si jamais il rendait Deryn plus malheureuse qu'elle ne l'était déjà, et Niallàn entra dans la boutique avec ses deux aînées. Évidemment, les premières choses qui vous frappaient, c'était l'odeur, puis le bruit. Un concert de piaillements et hululements en tout genre. C'était désagréable et assez étonnant que l'homme derrière son comptoir ne semble pas s'en incommoder, d'ailleurs. Il ne sembla même pas réaliser qu'il avait des clientes avant que Mallory ne prenne le parole et il lui répondit une phrase ordinaire, d'une traite, comme un slogan appris par coeur. Pour les servir.

La première à le questionner fut Elanor, et Niallàn fronça les sourcils, pas convaincue.. L'étudiante était nerveuse, c'était plus que visible, et si ses hésitations pouvaient passer pour de la simple timidité auprès du vendeur, ça ne les avançait pas vraiment. Des hiboux, ici, il n'y avait que ça, alors le type aurait sans doute pu deviner seul qu'elles voulaient en trouver un. Ce qu'il ne pouvait pas savoir, c'était lequel et pourquoi. L'article dans la gazette avait donné une vague description de l'oiseau, alors autant s'en servir pour avancer plus vite. Et puis demander juste ce hibou là... Il faudrait trouver une excuse. Une raison pour pouvoir vouloir connaître l'expéditeur de ce hibou bien précis. Quelque chose qui ne fasse pas directement d'elle des fouineuses et les empêche d'atteindre leur objectif. Enfin, commencer par le début et aviser ensuite. Avec un sourire presque naturel à Elanor, elle termina sa phrase.

« Oui, on recherche un tout petit hibou vous voyez ? Sombre et un peu passe-partout. On voudrait...»

La galloise fit la moue, un peu coincée. Elle voulait quoi ? Connaître l'emploi du temps de ce dit hibou, savoir s'il avait été vendu ou simplement prêté pour son travail postal, quand exactement, à qui, à quoi ressemblait l'homme (ou la femme) et si le vendeur avait conservé ses coordonnées ? Oui, quelque chose comme ça. Mais l'homme ne voudrait certainement pas répondre à cette question qui ne demandait pourtant pas un grand effort, précise et simple. Au mieux, il refuserait de répondre. Au pire, il les collerait dehors, il ruinerait leur mission et pourrait même avoir un arrangement avec les mangemorts qui devaient probablement rechercher ce fichu registre, eux aussi. Est-ce qu'ils étaient déjà venus ? Est-ce qu'ils l'avaient payé ? Est-ce qu'ils avaient plus avancé qu'eux ? La rouquine tira sur le bas de son t shirt et sourit de nouveau, au vendeur cette fois. Il fallait être directe et naturelle, ça ne les rendrait de toute façon pas plus suspicieuses que si elles passaient par quatre chemins et tournaient des heures autour du pot. Elles avaient besoin d'avancer, ce serait un début.

« Vous avez un animal comme ça ? Nous pourrions le voir ? »

Le voir ? Ça n'était pas vraiment ce qu'elle avait voulu dire, mais les mots étaient sortis tout seuls et après tout, ça n'était pas forcément une mauvaise idée. Il pourrait peut être le leur montrer, et la discussion les mènerait ou elles le désiraient. Sans doute. De toute façon, passer pour des clientes ne pouvait pas être une mauvaise chose. Et dans le pire des cas... Mallory rattraperait le coup, n'est ce pas ?