Course poursuite et désirs cachés |Pv Théo|

Dans un dortoir sombre, une jeune fille semblait être la seule réveillée. Elle était assise sur son lit à baldaquin, les genoux ramenés vers le menton, la mine pensive. Malgré qu'il faisait tard, ses yeux restaient vainement grands ouverts ne trouvant pas le sommeil nécessaire pour sombrer dans les doux bras de Morphée. La respiration de ses condisciples la berçant, la jeune sixième année aux cheveux de blés se tenait dans un rêve éveillé, les yeux vagues ne cillant que très rarement. Du temps de son enfance, il lui arrivait de perdre le goût du sommeil alors elle s'élançait vivement dans la chambre de sa grand-mère pour retrouver le réconfort auprès d'elle, puisque même aux côtés de ses parents, elle ne ressentait que de la vulnérabilité, signe de leur relations tendues. Mais, là, elle n'avait rien... Que de bons souvenirs qui s'échappaient avec le temps s'écoulant sans faille et sans même prendre une pause, chose très lourde à porter quand on n'était pas accompagné de ses parents aimants ni de "grand-mère" et Séléna commençait à regretter les jours où elle n'était qu'une fillette insouciante ne vivant que du jour au lendemain. C'était cela grandir, alors... Renoncer à des plaisirs quotidiens mais si essentiels et vivre dans une routine dont on ne peut s'extirper tellement elle vous colle au dos, vous poursuivant même dans vos pires cauchemars. La jeune fille soupira mélangeant son souffle avec celui de ses camarades. Elle se remémorait les propos de l'imbécile qui l'avait malmenée. Quelques rires parvenant de la table des Bleus résonnaient fortement dans sa tête. Elle avait quitté la table dignement après avoir adressé un de ses terribles regards noirs au jeune homme qui avait soutenu le sien avec une horrible grimace moqueuse. Séléna était montée au dortoir et était restée assise en cette position des heures durant. La voyant aussi rêveuse et distraite, ses copines ne lui adressèrent pas la parole la laissant sombrer dans des pensées si oniriques, créant une bulle de cristal autour d'elle afin que les sarcasmes ne l'atteignent pas. Cette position lui permettait de faire le point, elle ne voyait plus le cours du temps s'écouler et cela lui permettait aussi de se détendre...

Quand douze coups de minuit semblaient s'approcher vivement, Séléna se déplaça de son antre en se levant de son lit. Elle s'étira comme un chat avant de passer ses pantoufles mauves à ses pieds. Très frileuse, la blondinette attacha sa cape noire sur ses épaules, par dessus sa robe de chambre noire en soi, contrastant à merveille avec son teint nacré, faisant donc ressortir la couleur claire de ses cheveux de blé parsemés de mèches roses tombant avec grâce sur ses frêles épaules. Si jamais Rusard la découvrait à errer les couloirs après le couvre-feu, cela serait probablement sa fête et elle pouvait dire adieu à la mince estime qu'elle gagnait auprès de ses professeurs. La jeune fille, à pas de loups quitta les sombres couloirs donnant sur la tour des Serdaigle. Debout au plein centre d'une conjonction de deux couloirs, elle se demandait vainement ce qu'elle pouvait bien faire là. Reprenant pour une fois ces sens, elle décida d'aller aux cuisines pour s'alimenter de quelques fruits avant de retourner au dortoir, la chaleur de son lit lui manquant déjà. Mettant ses pensées en œuvre, elle se prépara à s’en aller lorsqu’elle heurta quelque chose de plein fouet.

" IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIHHH !!" s'écria-t-elle prise d'une soudaine terreur.

Son hurlement strident avait percé le silence pesant qui planait sur le château. Après sa folie, elle se mit une main sur la bouche voulant se reprendre mais ne sachant pas comment annulé son cri qui devait avoir réveillé tout le monde. Avec un peu de chance ^^ ', les occupants de Poudlard se seraient mis des boules de coton dans les oreilles pour mieux dormir mais elle n'était pas sure de son fait. Elle espérait du moins que Rusard était au septième étage et n'avait nullement entendu le hurlement qu'elle avait poussé. Son bras tremblotant dégaina sa baguette magique comme un escrimeur armé au combat, mais lui au moins ne devait pas avoir cette peur qui lui serrait les entrailles. Séléna peu rassurée prononça dans un murmure une incantation. La lumière vive de sa baguette l'éblouit et elle dut mettre une main sur ses yeux pour se protéger. Et c'est là qu'elle la vit... Une silhouette fantomatique mais qui semblait figée. Les yeux de la blonde s'habituèrent peu à peu à la forte lumière et elle put distinguer une simple armure qui barrait son passage. Un sourire amusé s'afficha sur ses lèvres fines en analysant sa bêtise mais il disparut tantôt quand elle entendit un bruit pas très rassurant venir de pas très loin. Un siècle puis deux puis trois s'écoulèrent mais Séléna eut tout de même le réflexe de couper court à la lumière qui se dégageait de sa baguette. Les sens aux aguets, la blondinette essayait de sonder la source du son. La voix de Rusard était teintée d'un plaisir très facile à distingué. La pauvre jeune fille était terrorisée et restait adossée au mur froid pour ne pas qu'on distingue sa silhouette. Elle put tout de même voir de la lumière s'émanant sûrement d'une lampe à pétrole prendre le mauvais tournant et monter les escaliers menant au cinquième étage. La blondinette n'osa pas souffler, rassurée de voir qu'elle n'était pas prise sur le fait. Néanmoins, elle n'était pas hors de danger... Ses jambes daignèrent enfin la porter et elle se retrouva en peu de temps devant une porte qu'elle n'avait jamais remarquée. Séléna posa sa main sur la poignée de bronze avant de se décider à entrer.

Elle alluma une nouvelle fois sa baguette et ferma doucement la porte. Ne pensant pas à la verrouiller, elle se contenta de jeter un regard intéressé dans l'endroit où elle se trouvait à présent dans ce qui ressemblait à une salle de classe que l'on n'utilisait plus. Séléna distingua quelques pupitres et des chaises entassés près d'un mur et... Un splendide miroir qui prenait une place considérable. La blondinette fit quelques pas juste pour apercevoir d'un plus près l'étrange objet. Le cadre était fait d'or et une inscription était gravée au-dessus du miroir. La jeune Serdaigle déchiffra dans un murmure : "riséd elrue ocnot edsi amega siv notsap ert nomen ej". Se demandant ce que tout cela voulait bien dire, Séléna, intimidée, n'osait pas s'avancer encore plus. La porte s'ouvrit à la volée, laissant passer une autre personne. La blondinette fit volte-face...