Courses afin de passer inaperçu (TERMINE)

Le mois d'août avait commencé et Rupert se promenait avec son père dans la rue principale du Chemin de traverse, après être allés ouvrir un compte à Gringotts.

Mr Turner, vêtu d'un pantalon brun, d'une chemise en coton à carreaux rouge et noir et de chaussures en cuir, en parfait moldu, attirait le regard des passants et provoquait tantôt du rire, tantôt de la méfiance. Son fils, lui, portait une tenue de sorcier, une sorte de cape noire avec une capuche et munie de manches, ce qui pouvait passer chez les moldus pour un manteau large. Dessous, une chemise blanche, sous un gilet de la même couleur que la cape.

En ayant assez d'être la bête de foire de la journée, et sachant que les achats ne faisaient que commencer, le père du Gryffondor l'entraina dans la boutique de Madame Guipure.

"Papa, je n'ai pas besoin de vêtements, j'ai tout ce qu'il me faut ...
-Je sais, fiston. Ce n'est pas pour toi qu'on est là, mais pour moi. J'en ai assez des regards en biais.
-Ah, dans ce cas ..."

A ce moment, une petite dame dans une robe mauve et au sourire bienveillant se posta devant les Turner.

"Que puis-je faire pour vous servir, mon garçon ?
-Ce serait pour mon père ...
-Très bien, suivez-moi ! Je crois avoir exactement ce qu'il vous faut. Ce serait pour la ville ou bien pour voyager en balai ?
-Euh ... pour la ville, simplement.
-Je pense que cela ..."

Le petit blond laissait son père entre les mains de la couturière, se promenant dans la boutique, observant les dernières sorties vestimentaires. Il y avait des chapeaux de sorcier aux couleurs variées sur des étagères, alors que différentes robes et capes ornaient des mannequins. Rien d'aussi luxueux que chez Tissard et Brodette, mais pas pour autant moins magnifique.

Ses manuels scolaires achetés, la petite fille consulta sa liste. Normalement plus rien ne lui manquait, mais étant donné qu’il lui restait un peu de temps, elle en profita pour fouiner un peu les échoppes. Ses pas la guidèrent vers la boutique de Mme Guipure. Elle poussa la porte. Bruit de sonnette. Personne en vue. Silence. La boutique était séparée en deux parties : un coté pour les femmes et un autre pour les hommes. Sur les rayons, des chapeaux, des capes, des chaussures s’étalaient. Un sourire se dessina sur ses lèvres, les vêtements étaient beaux et lui firent envie ; la plupart changeaient de l’uniforme sombre et modeste de Poudlard. Il y en avait de toutes les couleurs : beige, or, un ensemble violet avec des étoiles argentées…

Des voix la sortir de ses pensées, celle d’un garçon et d’un homme.

Anna compta vite fait son argent, elle pouvait peut-être se permettre une petite folie, juste pour se faire plaisir…

Elle eut vite fait le tour de la boutique. Inutile d’aller chez le sexe opposé, ça ne l’intéressait pas…son inattention la rendit maladroite et elle rentra en plein dans le jeune garçon.

« Aie !!…Ouch, vraiment désolé je ne t’ai pas vu arriver »

Sa tête lui paraissait vaguement familière.

« Tu es à Poudlard ? Moi c’est Anna Pinker, enchantée de te connaître ! » niarkhéhé

Mr Turner jeta un dernier regard inquiet à son fils, alors que celui-ci l'encourageait de loin à suivre la commerçante vers le rayon pour homme. Rupert reparti ensuite regarder les tenues, passant du côté féminin. Au détour d'une penderie de robes pour sorcières, Rupert vit qu'il rentrait en collision avec quelqu'un, mais il était trop tard pour réagir. Il se retrouva nez-à-nez avec une jeune fille qui ne lui semblait pas inconnue.

"Aie !!…Ouch, vraiment désolé je ne t’ai pas vu arriver. Tu es à Poudlard ? Moi c’est Anna Pinker, enchantée de te connaître !"

Devant le sourire d'Anna, le blondinet avait déjà les joues rouges de timidité. Rien n'y faisait, il avait des difficultés avec les filles, et le speed-dating surprise dans la grande salle cette année n'y avait rien changé.

De son côté son père était aux petits soins de Mrs Guipure qui lui faisait essayer une robe lui allant plutôt bien, mais un peu trop chère pour leur budget, ce qu'il avait l'air de mentionner car la couturière était déjà repartie lui chercher autre chose. Rupert lui tournant le dos, il ne pu s'en rendre compte, peut-être la jeune fille si ?

"Oui ... je suis à Poudlard ... comme toi il me semble ? Je m'appelle Rupert Turner ... tu ... tu ne t'es pas fait mal, j'espère ?"

Encore ces difficultés à parler et à réfléchir. Décidemment, il ne s'arrangeait pas avec le temps. Mais au bout de quelques efforts, cela finirait bien par se calmer.

Tout en se massant la tête, Anna réfléchit, encore des étoiles devant les yeux…

« Et bien oui je suis à Poudlard. Rupert Turner, c’est ça ? Nous avons du déjà nous croiser dans de nombreux couloirs mais étant donné que je ne suis pas vraiment très…heu…disons que je ne connais pas toutes les têtes du collège… »

Elle remarqua la gêne du garçon et la rougeur de ses joues. Elle changea de sujet :

« Toi aussi tu as besoin de nouveaux vêtements ? Mes parents ne voulaient pas me laisser partir seule au chemin de Traverse mais ils ont fini par céder. Mes robes sont trop courtes, je pense en acheter d’autres. »

A l’autre bout de la pièce on entendait Mme Guipure s’excuser devant le père de Rupert pour accueillir d’autres clients. Anna jeta un coup d’œil à sa montre : elle avait encore un peu de temps. Sa main attrapa un chapeau noir et bleu puis l’essaya.

« Je suis à Serdaigle, tout à fait mes couleurs ! » clown

Elle ria et le reposa sur la vielle étagère en bois cirée.

C'était donc bien une autre élève de Poudlard. Son visage ne lui était pas inconnu, mais Rupert n'arrivait pas à la replacer. Il était possible qu'ils aient eu les mêmes cours, mais il n'arrivait pas à faire marcher sa tête pour l'instant.

"Toi aussi tu as besoin de nouveaux vêtements ? Mes parents ne voulaient pas me laisser partir seule au chemin de Traverse mais ils ont fini par céder. Mes robes sont trop courtes, je pense en acheter d’autres.
-Euh, non. Je n'ai pas grandit durant l'année, je n'ai pas besoin de changer d'uniforme. Je suis là avec mon père, il voulait se trouver une tenue de sorcier pour m'accompagner dans notre monde ... il est moldu.

Pendant sa réponse, Anna avait essayé un chapeau bleu et noir lui allant bien, puis le reposa en riant. Le blondinet sourit alors, avec timidité, avant de jeter un regard bref sur son père, et train d'essayer une autre robe tandis que la couturière accueillait de nouveaux clients. Son regard revint ensuite sur la jeune fille.

"Je suis à Serdaigle, tout à fait mes couleurs !
-Ah, moi à Gryffondor. Euh ... par simple curiosité ... elle est comment votre salle commune ? Je me suis toujours demandé comment c'était chez les autres maisons."

Il était vrai que Rupert avait exploré le château durant l'année, de jour comme de nuit, et qu'il avait fini par repérer toutes les salles communes, n'ayant pu rentrer que dans la sienne, bien entendu. Il ne connaissait pas encore tous les coins et recoins de Poudlard, mais au cours des années, il espérait pouvoir connaitre l'école comme sa poche. S'il ne savait pas quoi faire plus tard, ça lui plairait d'y enseigner.

Rupert fit un petit sourire et Anna ne douta pas que c’était un garçon extrêmement timide. Cela lui remémora lorsque, à une certaine époque, elle aussi se tenait plutôt discrète et réservée. Non, elle n’avait jamais été une petite fille brutale et excitée. Sa seule compagnie avait été les livres et son ours en peluche ; elle eu bien quelques amis dans son enfance, mais elle avait préféré la solitude aux autres enfants qui jouaient à des jeux souvent mesquins et souvent stupides.

« -Ah, moi à Gryffondor. Euh ... par simple curiosité ... elle est comment votre salle commune ? Je me suis toujours demandé comment c'était chez les autres maisons." »

Quoi ? Il y avait un tas de conversation possible entre les élèves de Poudlard, mais celle-ci étonna vraiment la petite fille : les salles communes de Poudlard était un rare sujet abordé.

Pourtant, Rupert ne semblait pas plaisanter, au contraire il avait l’air vraiment intéresser.

« Tu fais une étude sur Poudlard ? » Ironisa-t-elle.

« Et bien si je devais te répondre – car je pense que tu attends de moi une réponse très précise- notre salle commune est circulaire et se compose des couleurs de notre maison : bleu et argent. Il y a pleins de fauteuils moelleux, des petites tables pour travailler tranquillement et une énorme cheminée qui réchauffe la salle commune le soir. C’est bien pratique en hiver ! »

Anna réfléchit si elle pouvait encore mentionner d’autres détails. Peut-être que les dortoirs l’intéresseront d’avantage…

« Nos dortoirs se situent juste au-dessus de notre salle commune, ils sont demi-circulaires et il y a grand poil en bois qui chauffe la pièce. Un coté fille, un coté garçon évidemment. On s’y plait bien…. »

« Et vous ? »

A l’autre bout du magasin, Mme Guipure revint au père de Rupert en marmonnant des choses indescriptibles. En chemin, elle leur jeta un bref coup d’œil. Anna regarda le prix du chapeau qu’elle venait d’essayer, c’est sur : elle ne partirait pas les mains vides !

« Je crois que je vais l’acheter…Ton père met longtemps à essayer des robes, il doit être fasciné par tous ce qui est sorcier non ? Moi mes parents sont tous les deux sorciers donc il n’y a pas vraiment de problème de compréhension. Se serait plutôt dans l’autre sens, ils ne savent pas comment fonctionne le monde moldu et n’osent pas se promener dans Londres sans avoir le risque d’être ridicule. »

« D’ailleurs tout cela est totalement ridicule. » Soupira-t-elle.

H-J : voila j'ai essayer de faire un peu plus de lignes pour éviter à l'avenir de me faire tirer les oreilles !! Very Happy

La question de Rupert avait visiblement déstabilisé Anna sur le coup, et il s'en était rendu compte. Elle lui demanda alors s'il faisait une étude sur Poudlard, un peu comme ferait un scientifique moldu quant à un phénomène encore méconnu, et puis entama une description complète de la salle commune et des dortoirs de Serdaigle. Cela ressemblait en tout point à la salle commune et aux dortoirs de Gryffondor, hormis pour les couleurs dominantes. Sur le coup, il en fut étonné, presque amusé.

"Pas vraiment, mais Poudlard est un puits de mystères, de secrets et d'inconnu, et comme je suis curieux je parcours le château en long, en larde et en travers ... mais comme il y a des endroits où je n'ai pas le droit d'aller ..."

Sur le coup, cette phrase n'avait pas beaucoup de sens pour le blondinet, étant donné qu'il a tendance à vagabonder surtout là où c'est interdit, mais pour faire bonne figure il continua.

"... je demande à ceux qui peuvent."

Cela pouvait sembler étrange, mais de savoir à quoi ressemblait la salle commune de Serdaigle semblait être une aussi grande découverte pour Rupert qu'un œuf de dragon pour le garde-chasse, Rubeus Hagrid. Un sourire satisfait était fiché sur le visage du blondin, mêlé à ses joues encore un peu colorées.

"Apparemment les salles communes de Gryffondor et de Serdaigle sont presque identiques. On a aussi des fauteuils et des tables basses autour de la cheminée et les dortoirs sont organisés de la même façon. Peut-être le fait que nos salles communes sont dans des tours, contrairement à Poufsouffle et à Serpentard, qui sont dans les sous-sols du château ..."

La jeune fille reprit alors la parole, reprenant en main le chapeau qu'elle venait d'essayer.

"Je crois que je vais l’acheter…Ton père met longtemps à essayer des robes, il doit être fasciné par tout ce qui est sorcier non ? Moi mes parents sont tous les deux sorciers donc il n’y a pas vraiment de problème de compréhension. Se serait plutôt dans l’autre sens, ils ne savent pas comment fonctionne le monde moldu et n’osent pas se promener dans Londres sans avoir le risque d’être ridicule."

Après un soupire, en disant long sur les convictions de la jeune Serdaigle, elle rajouta :
"D’ailleurs tout cela est totalement ridicule."

En effet, la méfiance envers les né-moldus pesait de plus en plus, depuis la publication de l'article de la Gazette du Sorcier selon lequel ceux-ci étaient des voleurs de magie. Mr Turner, qui avait toujours trouvé drôle de voir l'effet qu'il faisait aux Sorciers dans ses vêtements moldus était maintenant affairé à cacher sa situation en se cherchant une robe qui fasse "sorcier-lambda", lui qui n'avait pas grand intérêt à l'apparence habituellement. Cet article avait beaucoup désorienté le garçon, s'étant sentit tout d'abord coupable, avant de voir que toutes les déclarations faites dans la Gazette du Sorcier étaient mensongères. Il avait alors jeté les dernières parutions en sa possession dans la cheminée familiale et s'était désabonné du journal.

"Oui, je crois que mon père aurait voulu être Sorcier, il m'a même emprunté des livres de première année et mes cours pour s'instruire sur notre monde. Des fois il me pose des questions, on dirait un gamin quand il s'y met."

La timidité s'était enfin estompée, et le jeune Gryffondor se mit à rire en regardant son père, étant en train de se regarder dans un miroir, tel un enfant enorgueilli par ses nouvelles baskets.

Se retournant vers Anna.

"Oui, il te va bien ce chapeau."

« Merci ! C’est marrant comme les gens se comportent. Les moldus feraient tout pour devenir sorciers alors que certains d’entre nous aimeraient bien devenir moldu pour échapper à la guerre qui se prépare… »

Anna s’interrompu. Elle ne savait pas si elle devait continuer ce sujet…elle ravala sa salive.

« Tu habites ou ? Moi vers Londres. J’ai vraiment hâte d’être la rentrée, de retrouver Poudlard et son Parc…je trouve ce collège merveilleux ! Comme tu dis, c’est un puits de mystère…toutes ces pièces, ses salles de cours et cette bibliothèque…avec ses milliers de livres…tu vas me dire que je suis à Serdaigle et que forcément j’adore étudier…mais…je crois que toi aussi tu à l’air assez curieux. »

Mme Guipure arriva et demanda si tous deux avaient besoin de quelque chose. Anna lui demanda de rallonger ses robes de sorciers et la gérante alla chercher un tabouret au fond du magasin. C’était le matin et la lumière du soleil qui éclairait le magasin devenait de plus en plus lumineuse. L’année dernière, du moins de ses souvenirs, l’atmosphère était moins oppressée, les gens se faisaient un peu plus confiance et on aurait pu trouver encore du monde sur le chemin de Traverse ou à l’intérieur des pubs. D’ailleurs, elle avait voulu s’arrêter pour prendre un verre mais lorsqu’elle fut entrée, elle y avait trouvé un silence qui la fit froid dans le dos et la mit mal à l’aise. Elle avait quitté les lieux aussitôt et n’était pas vraiment prête à y retourner.

Mais malgré l’ambiance complètement horripilante qui régnait sur la communauté des sorciers, Anna savait que Poudlard était un lieu sur et l’ou pouvait s’amuser sans se faire attaquer. Enfin ça c’était avant que Dumbledore soit mort. Maintenant, comme l’avait si souvent répété ses parents : la guerre était déclarée entre le ministère de la magie, l’Ordre du phénix et celui-d’ou-on-ne-doit pas-prononcer-le-nom. Anna l’avait compris assez tôt, plus rien n’allait dans la communauté, les articles de presses étaient parfois censurés, des enlèvements, des faits accomplis par les mangemorts restaient cacher au sein du ministère… Tout ce qui se passait arrivait si vite, qu’Anna ne se sentait pas prête à affronter cette nouvelle guerre. Elle était si jeune…

« J’espère que ce mois d’aout passera vite. Je n’ai plus envie de rester là, sans savoir ce qui va nous tomber sous le nez. Maintenant rien ne serra plus jamais pareil, n’est ce pas ? » lui murmura t-elle.

Mme Guipure revint alors, un vieux tabouret de bois à la main, ce qui coupa Anna dans sa conversation avec Rupert. Les cinq minutes qui suivirent, Anna se fit rallonger ses robes de sorciers. Une aiguille la piqua sans faire exprès et elle se mordit la langue. Une fois finit, celle-ci sauta du tabouret, remercia la vendeuse, lui dit qu’elle voulu jeter un coup d’œil encore aux rayons et qu’elle passerait payer après.

Sur-ce elle rejoignit Rupert.

Selon les dires d'Anna, des gens du monde magique aussi voulaient changer de côté. Seulement, la guerre semblant imminente y serait pour quelque chose, ce qu'elle regretta d'après son comportement d'avoir signalé. Elle changea de sujet, revenant à des centres d'intérêt plus communs, mais non moins intéressants.

"Tu habites ou ? Moi vers Londres. J’ai vraiment hâte d’être la rentrée, de retrouver Poudlard et son Parc…je trouve ce collège merveilleux ! Comme tu dis, c’est un puits de mystère…toutes ces pièces, ses salles de cours et cette bibliothèque…avec ses milliers de livres…tu vas me dire que je suis à Serdaigle et que forcément j’adore étudier…mais…je crois que toi aussi tu à l’air assez curieux."

Vu les qualités de la maison Serdaigle, on pourrait penser de ses élèves qu'ils soient tous érudits, du moins en herbe. Rupert cependant aimait de moins en moins les stéréotypes, et avait passé sa première année sans préjugés sur les autres maisons, bien qu'il fut évident que les tensions avec Serpentard étaient des plus fréquentes avec les Gryffondor et que cela s'approchait plus d'une rivalité globale qu'à des faits isolés. Tout comme Anna, il avait été émerveillé par cette année au sein du château. Il en avait visité plusieurs étages, mais à chaque promenade, à chaque excursion, des choses nouvelles apparaissaient. Bien qu'il veuille un jour être capable de connaitre le moindre couloir, la moindre salle, la moindre cour, moindre cachette comme sa poche, il se doutait bien que ce ne serait pas possible, même en une vie.

Le blondinet était tout autant impatient de rejoindre l'école, bien que se doutant qu'après la mort de son directeur, beaucoup de choses risquaient de se dégrader. Mais avec de la volonté, il se disait aussi que les élèves et les enseignants pouvaient continuer à faire briller l'atmosphère du lieu comme au temps de Dumbledore. Tant qu'on penserait à lui et qu'on suivrait sa façon de faire, cela devrait aller. Mais comment savoir ce qu'il pensait, ce qu'il souhaitait pour son école et ses élèves en particulier ? Rupert n'avait eu l'occasion de le voir de près que quelques minutes dans l'année, et malgré la bienveillance émanant du vieux monsieur, ainsi que son air malicieux, on était forcé de constater que le bonhomme était le plus grand mystère de Poudlard. Peut-être que certains professeurs sauraient ce qui lui plairait ou déplairait à l'avenir, ayant travaillé durant une grande partie de leur vie pour certains avec lui. D'ailleurs, qui deviendrait directeur à sa place maintenant ?

S'échappant de ses questionnements et de ses pensées, Rupert répondit alors à la jeune fille :
"J'habite en Écosse, à-peu-près entre Keith et Dufftown. On est venus par cheminée pour les nouvelles fournitures. C'est vrai que Poudlard me manque déjà. En plus la bibliothèque est vraiment très riche, on peut trouver presque tout ce qui nous intéresse, quand on sait où chercher, et pendant les vacances on ne peut pas y aller. Mais c'est l'occasion de voir toute la famille, alors je prends mon mal en patience."

Après une petite pause où le gamin surveilla furtivement son père, l'air aussi indécis que sa propre sœur quand elle fait du shopping face à deux robes pour sorciers, Anna reprit la parole, à voix basse.

"J’espère que ce mois d’aout passera vite. Je n’ai plus envie de rester là, sans savoir ce qui va nous tomber sous le nez. Maintenant rien ne serra plus jamais pareil, n’est ce pas ?"

Mrs Guipure vint alors leur demander s'ils avaient besoin de ses services, et elle s'occupa des robes d'Anna. Pendant le moment où Rupert se retrouva seul, il réfléchit de nouveau au futur. Le Ministère de la Magie serait-il à la hauteur de la situation ? Et quelle était-elle exactement ? La censure et la désinformation médiatique rendaient les choses encore plus floues, et comme Rupert ne prenait plus la peine de lire ce tissus de mensonges, ce chiffon qu'était devenu la Gazette, il ne savait plus vraiment à quoi s'en tenir.

A la rentrée, il était décidé d'aller voir Mrs McGonagall afin d'avoir la version de la professeur, qui lui avait toujours semblé fiable et attentive à ses élèves. De plus c'était la vice-directrice de Poudlard, elle devrait être au courant de beaucoup de choses quant à l'avenir de l'établissement.

Mr Turner avait choisit sa robe, une marron foncée très sobre, avec un chapeau pointu courbé, qui lui donnait l'air d'un Sorcier aguerrit. Il avait juste besoin de quelques retouches, vu que l'habit était légèrement trop large pour lui, mais sinon elle lui allait vraiment bien. Il espérait qu'elle plaise à sa tendre moitié quand ils reviendraient en cheminée dans l'après-midi, chargés de fournitures, et qui sait, d'un animal de compagnie pour son fils qu'il emmènerait à Poudlard. Il savait que Rupert adorait les bêtes et qu'il en prendrait soin, surtout qu'il lui faudrait du réconfort là-bas si jamais ça ne se passait pas bien pour lui. Les derniers articles de la Gazette qu'il avaient lus avaient inquiété la petite famille, mais les parents du Gryffondor soutiendraient les choix de leur fils jusqu'au bout, et il repartirait après les vacances d'été pour une nouvelle année de sorcellerie. Mrs Guipure avait enfin fini avec la demoiselle qui avait fait rallonger ses robes, et la couturière vint raccourcir la sienne maintenant.

Anna retrouva Rupert, plongé dans ses pensées, à l'endroit où elle l'avait laissé. Il releva le bout de son nez quand il la vit arriver.

"Je ne sais pas trop comment ça va finir, mais ça dépend de tout le monde que les choses reviennent dans l'ordre. Je pense que rien n'est encore perdu, comme rien n'est vraiment gagné."

« Je pense que rien n'est encore perdu, comme rien n'est vraiment gagné…Oula ça c’est de la philosophie ! »

Mais elle aussi pensait comme Rupert. Rien n’était encore joué et avec la mort du directeur de Poudlard ; chaque camp se renforçait. Dans la rue, personne ne savait à qui faire confiance, la jeune fille voyait les sorciers se cacher, ne plus parler à personne sans se sentir observé, ne plus sortir de chez eux et se réfugier dans une peur qui terrorisait la communauté. Et elle dans tout ça ? Pour l’instant elle semblait en sécurité à Poudlard ; mais un jour, il lui faudrait faire un choix. Bah…elle n’était qu’à sa deuxième année, elle avait encore le temps.

Au point de vie d’Anna, Rupert semblait partager les mêmes sentiments, les mêmes angoisses. Et puis cela la rassurait un peu…

La rentrée approchait à grand pas et elle se demanda si tout allait bien se passer. Evidemment elle redoutait un attentat dans le Poudlard Express, le ministère avait beau dire que les mesures de sécurités étaient strictement renforcées ; Rien ne pouvait arrêter les mangemorts lorsqu’ils se voyaient confier une mission. Ainsi se demanda-t-elle si elle ne devait pas changer de moyen de transport pour se rendre au collège, peut-être que se serait un peu moins risqué…

« Tu as raison, rien n’est joué d’avance. Mais bon, maintenant nous qui sommes de petits êtres influençables, comme certains le croient… »

Anna eut un petit sourire en regardant Rupert.

« …Nous ne savons plus vraiment ou nous en sommes puisque tout dans la presse est faux ou censuré. »

Elle avait dit cette phrase tout doucement, de peur qu’on l’entende. En cette période il y avait des espions partout, et Anna ne voulait pas provoquer quelque chose d’anodin.

« Tu penses comme moi, n’est ce pas ? » Lui demanda-t-elle la gorge un peu nouée.

Le père de Rupert en avait fini et on l’entendit remercier chaleureusement la vendeuse, Anna le vit se diriger vers la caisse, cherchant son fils du regard. Tous deux, aux yeux de la jeune fille, avaient quand même un petit air de ressemblance, ne serait-ce que la démarche de leurs jambes. Anna souri.

« Je vais y aller, l’heure à laquelle je devais rentrée est passé et si tu veux savoir je n’ai pas envie de me faire passer un savon….et puis avec tout les problèmes qu’il y a en ce moment, enfin tu vois… On se voit à Poudlard alors ? je suis heureuse de t’avoir rencontré. A bientôt ! »

Elle lui adressa un signe de la main tout en se dirigeant vers la porte de la boutique.

voila c'est fini pour moi Very Happy

, prochain topic à Poudlard !...

Anna avait l'air tendue dans sa façon de parler, parfois chuchotant, regardant de temps à autres si personne ne les observait. Rupert comprenait ce comportement, la période qu'ils traversaient étant trouble, et était vraiment content d'habiter loin de toute tension.

"Tu as raison, rien n’est joué d’avance. Mais bon, maintenant nous qui sommes de petits êtres influençables, comme certains le croient nous ne savons plus vraiment ou nous en sommes puisque tout dans la presse est faux ou censuré."

Un peu inquiète sur le coup, comme ayant peur d'avoir parlé à la mauvaise personne d'un sujet dangereux, Anna demanda au blondinet :
"Tu penses comme moi, n’est ce pas ?"

Un petit sourire se dessina sur le visage du garçon, se voulant rassurant, vu le trouble que cela provoquait dans l'esprit de la jeune Serdaigle. Il répondit très calmement, à mi-voix.

"Oui, on nous ment."

Regardant alors sa montre, Anna reprit la parole, un sourire aux lèvres.

"Je vais y aller, l’heure à laquelle je devais rentrée est passé et si tu veux savoir je n’ai pas envie de me faire passer un savon ... et puis avec tout les problèmes qu’il y a en ce moment, enfin tu vois ... On se voit à Poudlard alors ? Je suis heureuse de t’avoir rencontré. A bientôt !"

Rupert lui fit alors un signe de la main, et partit rejoindre son père, méconnaissable.

"Voilà, comment tu me trouves ?
-Très bien, elle est plus jolie que l'autre. Bon, on y va ? Il faut qu'on finisse les courses, sinon maman va s'inquiéter."

Les Turner quittèrent alors la boutique, remerciant Mrs Guipure, et se retrouvant dans la rue, peu fréquentée en ce moment.