Le silence c'est parfois le mot qui parle le plus[Hors HP]

Allez poster vos commentaires >>Ici<< s'il vous plaît. C'est un texte vraiment court en plus, ça prend deux minutes de le lire et ça m'aiderait beaucoup...

Merci d'avance

Le Silence c'est parfois le mot qui parle le plus. Oh vous n'avez pas idée comme il aime briser la conversation que j'ai avec mes pensées en se mettant à discuter avec le Vide. S'insufflant dans ma tête comme un courant d'air bavard, il parle sans cesse, à tel point que j'en oublie de réfléchir et que mes amis les songes s'enfuient. Soudain, je ne sais plus quoi faire et j'oublie tout sauf ce que j'aimerais oublier; par exemple je n'omets jamais d'écouter sa voix honnie qui ricane tandis que son terrible ami le Vide envahi mes yeux; le Silence aime beaucoup juger. Oh vous n'avez pas idée comme il est bon gardien. D'abord il me traîne dans un coin seul pour que personne ne me parle, ni les gens du dehors-les élèves dans la cour de récréation-ni les gens de l'intérieur- les personnages dans la salle de mon esprit- parce que ce qu'il a à me dire est plus important que tout le reste. D'abord il me montre du doigt tandis que le Vide écarquille mon regard un peu plus pour me torturer et me fait m'assoir dans un coin. Peu importe le coin, du moment qu'il soit sombre, c'est sa façon de me punir un peu plus.

Le Silence c'est parfois le mot qui parle le plus. Vous n'avez pas idée comme il aime déclamer de beaux discours sur la timidité, la différence ou encore les interdictions... Pendant des heures il s'installe, les bras croisés entre moi et les "autres". Le Silence est un peu malade aussi. Ce n'est pas vraiment de sa faute, c'est une maladie de naissance, génétique comme disent les médecins: en effet, ne le répétez pas... Mais le Silence est schizophrène: Parfois doux et consolateur il me prend dans ses bras, éteint la lumière et repose ma tête sur l'oreiller sans bruit pour que je puisse dormir en toute quiétude, loin des bruits du monde qui m'effraient... Il s'en va sur la pointe des pieds au moment où je le chasse parfois violemment pour discuter avec mes rêves... Conciliant et tranquille, s'assoit dans un coin et n'intervient que lorsque j'en ai assez d'entendre parler mes cauchemars, allumant la lumière pour moi. Le Silence c'est parfois le plus doux des parents, m'apprenant à penser sans bruit, à réfléchir, à grandir, toujours avec une patience d'ange, sans jamais me crier dessus.

Mais parfois aussi, le Silence c'est le plus cruel des dictateurs. Oh vous n'avez pas idée comme il aime me faire taire. M'enfermant dans une nuit sans lueurs et des pensées chimères pour ne pas dire inexistantes. Il m'assoit là, dans ce coin, comme je vous l'ai expliqué, peu importe le coin du moment qu'il soit sombre. Puis il m'interdit de parler avec qui se soit, c'est vrai qu'on ne doit pas faire entendre le son de sa voix dans un tribunal... Surtout pas dans le tribunal du coeur gronde-t-il, ce serait là une faute bien grave! Seul le juge a le droit de discourir sur la timidité, la différence... Finalement il me pousse dans une cellule d'isolement aux barreaux aussi invisibles et puissants que l'imagination: je voudrais lui hurler que ce n'est pas moi qui suis malade puisque c'est lui le schizophrène mais je ne peux pas... En fait j'ai découvert tout seul cette terrible chose, donc je ne suis pas sensé le savoir; impossible d'en parler... Logique non? Et puis de toutes manières le Silence m'empêche de lancer des bouteilles à la mer de mes pensées pour essayer de trouver une ruse; je suis prisonnier!

Le Silence, c'est parfois le mot qui parle le plus. Vous n'avez pas idée comme il est puissant, allié au Vide qui éteint la lumière de mon regard, me rend si différent que les "autres" me méprisent ou se rient de moi; décidant d'accompagner le Silence dans sa compagne et ses discours, m'adressant des insultes sans bruits emplis d'évidence comme il le leur a apprit; servant avec ferveur la reine suprême de l'indifférence; terrassant de son horrifique force la haine qui me permettait au moins de réagir.

Le Silence, c'est parfois le mot qui parle le plus. Mais peut-être en avez-vous déjà une petite idée, non?