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 L'âme du Griffon et l'éthique du Blason
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  • Valère Araley
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      Baguette magique: 26,3 cm en chêne, griffe de chimère.
    Valère Araley
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MessageSujet: L'âme du Griffon et l'éthique du Blason   L'âme du Griffon et l'éthique du Blason EmptyVen 12 Juin - 22:04:38

*Titre de ta nouvelle : L'âme du Griffon et l'éthique du Blason
*Présentation de l'histoire : Valère est chargé par le Lord de mettre à morts les époux De Paòr, membres éloignés de la grande famille irlandaise Araley. L'aboutissement de l'exécution le met en danger, car l'homme, découvrant une chose à laquelle il ne s'attendait pas, réagit d'une manière inverse aux idéaux que distribuent sa famille.
    /!\ Le premier post est l'introduction a un fic me permettant de développer certaines caractéristiques du caractère de Valère et qui ne serait pas possible de mettre en avant dans un simple rp.

*Protagonistes : Valère Araley, Sterenn Araley, des victimes.
*Catégorie : Et si ? (ou pas.)
*Genre : Hm. Suspens ? Ou action ? Aucune idée, je ne suis pas douée pour cataloguer ce que j'écris.
* Nombre de chapitres : One shot
*Complet : Oui




L'âme du Griffon et l'éthique du Blason.

L'âme du Griffon et l'éthique du Blason Griffo10



De faibles lueurs luisaient dans l'élégante et petite demeure isolée dans la campagne anglaise, éclairant le visage d'une pâleur funèbre de l'homme assit dans le fauteuil auprès du foyer vide de la cheminée. Les avant-bras sur ses cuisses et le regard fixé sur le tas informe de sa cape de voyage tombée sur le sol, il écoutait les cliquètements réguliers de la trotteuse qui parcourait son chemin monotone sur la grande horloge vieille du XVIème siècle. Deux griffons au poitrail gonflé se tenaient assis face à lui sur le tablier de la cheminée, une coupelle où veillait une flammèche lumineuse entre leurs imposantes pattes. Les statues semblaient être les seuls êtres vivants dans le salon car malgré leur rigidité de marbre, les reflets rougeoyants des flammèches semblaient animer leur corps comme s'il respiraient. L'homme attendait. L'aigle royal avait disparut depuis quelques secondes seulement pour porter le message, mais il avait semblé à son possesseur que cela faisait déjà une heure. L'impatience n'était pourtant pas l'apanage de ce sorcier, ni l'angoisse d'ailleurs, mais il ressentait pour la première fois de sa vie quelque chose qui s'y s'apparentait drôlement. Il avait fait une erreur, il y avait urgence et Valère Araley retrouvait se sentiment d'excitation qu'il avait si vite perdu depuis qu'il avait quitté l'enfance. Il était curieux de voir comment sa sœur réagirait d'un appel à l'aide de sa part, de lire l'expression de ses prunelles lorsqu'elle apprendrait le faux pas terrible qui l'avait conduit à s'y résoudre et qui mettait en jeu son honneur. Cela serait certainement fascinant, il s'imaginait déjà mille et une façon toutes aussi probables les unes que les autres qu'aurait Sterenn de réagir.
Avec son plus jeune frère Léandre, Sterenn était le membre de sa famille qu'il préférait et c'était certainement la seule de qui il tiendrait compte de l'avis, car s'il ne ressentait pas l'amour pur qu'éprouve un frère pour sa sœur cadette, il la considérait avec un certain respect, allant même parfois jusqu'à jouer un ersatz de camaraderie et de taquinerie. Mais c'était chose rare et quand le butoir claqua deux coups contre la porte de chêne et qu'une longue silhouette auréolée de noir pénétra dans la pièce, les yeux mystérieux de l'héritier Araley ne se remplirent d'aucune sorte d'émotion particulière.
- Que se passe-t-il ?
S'enquit aussitôt la femme à la peau mâte. Elle ne prit pas la peine de retirer la longue cape noire qui tombait jusqu'à ses pieds ni de reprendre son souffle. Sterenn s'était certainement préparée au plus vite lorsqu'elle avait vu le patronus de son plus vieux frère, sachant pertinemment que ce dernier ne l'appellerait de cette façon si quelque chose de grave ou d'important ne venait pas de se produire. Il n'y avait nul besoin d'accompagner l'image du patronus d'un message, lui seul suffisait pour souligner la nécessité pressante d'une rencontre.
Valère se leva de son siège et fit quelques pas vers Sterenn. Cette dernière eut un mouvement de recul suspicieux, comme si elle s'attendait à découvrir une blessure qu'elle n'aurait alors pas remarqué, ou une lettre à l'annonce funèbre dans les mains du Mangemort. Mais il n'y avait rien entre les doigts de ce dernier et son costume noire à chemise de satin blanche était impeccable, si bien qu'il paraissait venir de se vêtir.

- Le Seigneur des Ténèbres a jugé que les époux De Paòr méritaient la mort. Déclara-t-il de son habituelle voix calme. Sterenn l'observa sans répondre, interdite.
Les De Paòr étaient des cousins éloignés, une branche de la grande famille sorcière d'Irlande, avant que leur sang de grande lignée ne se trouve être la seule qualité de leur progénitures aux valeurs perdues.
- Il m'a laissé l'insigne honneur d'épurer cette branche moribonde de notre généalogie. Mais...
Valère s'arrêta, pesant ses mots et ce fut assez pour que sa cadette prenne avant lui la parole.
- Mais quoi donc, Valère ? Ne me dites pas que ces Traîtres vous ont posé problème ?
- Pas le moins du monde, ma jeune soeur. J'ignorais cependant qu'ils avaient eu un enfant.


Un silence pesant s'installa entre les deux jeunes Mangemorts tandis que les réflexions de chacun s'évadaient vers leur chemin respectif. Ce fut Sterenn qui reprit la parole en premier.
- Cela signifie qu'ils l'avaient caché au monde sorcier, nous serions autrement au courant... Commença-t-elle.
Une autre interrogation se lut bientôt au fond de ses prunelles noires, mais l'aîné l'empêcha de continuer.
- Ce serait un acte de clémence, ma chère, que de laisser la vie sauve à la progéniture d'un ennemi, n'est-il pas ?
- Oui.
S'entendit répondre la jeune femme d'une voix soudainement enrouée.
- Cela est bien ce à quoi je pensais... Morts, après tout, les parents ignoreraient à jamais un tel acte de la part de leur bourreau. Et pour l'enfant, cela signifierait-il bien un acte d'Humanité alors qu'il serait condamné à vivre avec les fantômes d'un passé tragique ?
- Valère, vous avez...?


Elle ne put achever sa question, mais Valère tourna lentement la tête en direction du tas informe aux pieds de l'horloge centenaire et eut un signe du menton pour inviter sa puînée à en faire de même. Cette dernière eut un sursaut de surprise lorsqu'elle découvrit, à demi caché sous le velours d'une des capes de son frater, le visage blanc et le corps inanimé d'une petite fille aux longs cheveux châtains.
- Par nos ancêtres, Valère ! Onoìr ! Te souviens-tu de ce que cela veut dire ?!
Un maigre sourire glissa sur les lèvres du Mangemort, mais ses yeux lancèrent deux éclairs d'une froide colère à l'intention de sa sœur.
- Vous vous égarez. Gardez votre sang froid ou Miss Carrow ne vous jugera jamais digne de rencontrer le Maître. Surveillez votre langage si vous ne voulez pas que cela finisse par vous perdre.
La situation était critique, mais Valère gardait en apparence un calme imperturbable. Il avait la preuve de ses crimes dans son propre salon, le déshonneur qui menaçait son nom car dans le feu des émotions, l'apprenti Mage n'avait pas respecté l'une des règles d'or de son Blason...
- Mais Valère...!
Le sorcier la coupa d'un signe de la main tandis que ses fins sourcils noirs se fronçaient, accentuant la lueur agacée qui se lisait déjà dans ses yeux en amande. Il sortit sa baguette magique, l'appuya sur sa propre tempe et se remémora la scène qui s'était produit quelques temps plus tôt, pour l'extirper de ses pensées et l'offrir à sa soeur, l'imposant directement à son esprit en conduisant le long filament d'argent de ses souvenirs vers son front, faute de posséder une pensine.
L'espace de ce phénomène magique, Sterenn Araley devint son frère...


L'âme du Griffon et l'éthique du Blason Griffo10


Dernière édition par Valère Araley le Sam 15 Aoû - 23:34:19, édité 2 fois
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  • Valère Araley
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MessageSujet: Re: L'âme du Griffon et l'éthique du Blason   L'âme du Griffon et l'éthique du Blason EmptySam 15 Aoû - 23:29:17

Les talons du Mangemort résonnaient contre le bitume glacé d'une ruelle d'Oxford, rejetant un écho sinistre à travers la nuit moite et brumeuse. Sa longue cape noire flottait derrière lui en une soyeuse bannière. La baguette à la main comme la faux va à la faucheuse, il était la figuration de la mort. Arrivé à l'aboutissement de la ruelle, il tourna à droite pour s'enfoncer dans une allée guère plus large que celle que l'on trouvait autrefois dans les cités médiévales. D'ailleurs, comme pour mieux rappeler cette époque dite du Moyen-Âge, ses semelles effleurèrent un pavé irrégulier qui libérait un son mat, comme étouffé. Il s'arrêta devant une porte. A travers les fenêtres construites de part et d'autre de cette dernière, une faible lumière blanche se filtrait une place dans la nuit.
Valère frappa trois coups discrets, avant d'attendre patiemment qu'on lui ouvre comme tout homme civilisé l'aurait fait. Selon lui, son masque qu'il portait ce soir ne lui permettait pas de se comporter comme le pire des sauvages. Ça n'était d'ailleurs pas la peine d'enfoncer la porte joliment sculptée car au bout d'une courte minute, cette dernière s'ouvrit sur un homme élégant, malgré la chemise de son costume à demi ouverte. Son regard curieux accentué par ses ronds sourcils auburn se glaça lorsqu'il vit à quel genre de visiteur il avait affaire.

- Bonsoir, Arius. Me permettriez-vous d'entrer ? Susurra Valère à travers les lèvres blanches et figées du masque. Sa voix devenue méconnaissable s'apparentait à un ronronnement d'un de ces grands félins de Birmanie.
La porte alla pour se fermer et d'un geste élégant mais ferme le greco-irlandais bloqua cette dernière du plat de sa main gantée. Plus pour le faire reculer que par réelle intention de menace, il pointa sa baguette sur le torse du Maître de maison qui obtempéra à la demande de l'intrus.
- Il est bien tard, pour une visite... Ronronna à son tour Madame De Paòr, déjà vêtue pour la nuit, tandis qu'elle entrait dans le spacieux salon où les deux sorciers à présent se tenaient. Sa voix se brisa lorsqu'elle vit, à son tour, qui s'était invité dans leur luxueuse demeure.
- Qui êtes-vous, que voulez-vous ? Lâcha-t-elle aussitôt.
Sa voix semblait s'être faite de rocaille et à travers son masque, Valère eut un sourire presque attendrit. Il l'avait entendu s'adresser à lui de manière bien plus langoureuse, autrefois... Cela remontait à bien des années, à des années lumières même, lui semblait-il et surtout, ce soir elle ne pouvait pas le reconnaître.
- Madame. Murmura le Mangemort en s'inclinant respectueusement devant la femme aux yeux lagon et à la soyeuse chevelure châtain. Ce soir, elle les avait laissé onduler jusque sur ses épaules, et les dernières courbes que formaient ses cheveux gisaient alanguis sur ses bras enveloppés de satin indigo.
- Quand je vous vois si embellie ce soir, mon cœur ne peut s'empêcher de se fendre alors que je me rappelle ce qu'il est advenu de vous... et de ce fait, ce qui m'amène ici.
Un éclat de frayeur et de surprise traversa de façon fugace mais bien visible le saphir de ses iris. Valère n'avait plus à retirer son masque, les mots l'avaient trahit. Ou plutôt, il avait fait en sorte de se trahir lui-même auprès de son ancienne connaissance. Nouveau sourire, satisfait cette fois-ci. Karlia n'avait pas perdu de sa perspicacité.
- Vous ne nous faites pas peur, nos mains sont propres et le resterons. Sortez d'ici, nous n'accueillons pas des gens de votre espèce en notre demeure ! Grogna M. De Paòr sur un ton qui se voulait menaçant.
- Vous faites un bien trop piètre sorcier pour m'invectiver de la sorte, Monseigneur Arius De Paòr. Je ne reçois aucune requête de... Comment dites-vous ? De gens de votre espèce. De traîtres, plus précisément. Rétorqua Valère d'une voix glaciale, profondément dédaigneuse.
- Je vous interdit de m'insulter sur le pas de ma propre porte. Nous n'avons trahit personne, que je sache !
- Non ? Non... Hormis votre sang, votre famille, votre lignée... Vous vous êtes enfoncé si profondément dans la bourbe que le sommet de votre crâne est difficilement remarquable par-dessus la fange dans laquelle vous pataugez allègrement. Vous y stagnez depuis trop longtemps. Pour mon Honneur je suis venu nettoyer ce flot de crasse qui vous submerge. Vos actes, Monseigneur, ne concernent pas seulement vous, mais chaque membre de la lignée dont vous tenez. Dont tient votre épouse que vous être en train de noyer avec vous. Pour avoir entraîné dans votre décrépitude une femme promise à un avenir plus brillant que le votre, vous êtes puni de mort. Et Madame aussi, pour avoir été de plein gré complice de vos agissements.


Malgré les efforts d'Arius pour lui couper la parole, Valère avait à peine haussé le ton. Cela avait cependant suffit à faire taire le traître à son sang ; sûrement avait-il comprit qu'il n'avait pas le dessus à cette partie.
- Croyez vous que cela se fera sans se battre ?!
Aussitôt, Arius sortît sa baguette de sa poche et la pointa en direction du Mangemort. Valère fut bien plus rapide : d'un geste de la main, il avait ligoté M. De Paòr. Les cordes le serrèrent comme si elles cherchaient, telles de longs et fins serpents constricteurs, à étouffer leur victime.
- Oui, je le crois. Vous n'avez aucune force contre moi. Et je ne combats pas les lâches qui ne savent se plier aux règles des duels. Estimez vous heureux, le crime qui va se perpétrer ici vous sera justifié.
Tandis qu'un silence aussi chargé qu'un air d'orage s'étirait dans la pièce, le Mangemort glissa une main lente, toujours gantée, jusqu'au masque orné de runes sur les joues, qui s'évapora en brume noire lorsque ses doigts firent mine de l'agripper. Le souffle de Karlia se coupa bruyamment dans sa poitrine quand le visage de Valère Araley apparut sous les boules de lumières qui diffusaient leurs blanches auras.
- ...Araley ! S'exclama l'homme en reconnaissant son visage.
- J'estime qu'il est préférable pour vous de savoir qui vous tuera comme pourquoi, question d'honnêteté personnelle. Vous souillez mon Honneur et notre famille tandis que vous respirez, Arius de même malheureusement que vous, Karlia. Les branches malades se coupent avant qu'elles ne contaminent l'arbre en entier.
Le ton de sa voix était dur, pourtant dénué d'agressivité. Karlia ne faisait pas un geste, ni ne prononçait un mot. Elle savait qu'elle ne pourrait guère mieux que de gagner quelques secondes face à lui, et à l'inverse de son époux, elle avait cette fierté naturelle, provenance de son Haut Lignage, ainsi que cette capacité à garder contenance et noblesse devant le désespoir. C'était si dommage, sa vie avait été un beau gâchis. Si elle n'avait pas été mariée trop tôt à ce résidu d'humain qu'était Arius, elle aurait certainement été son épouse à lui. Il en aurait fait quelqu'un, lui. Dommage.
- Que vous a-t-il prit, d'aider des sorciers au sang sale et des moldus ? Quels genres d'obscures rêveries ont bien put vous faire croire qu'une famille telle que la votre, que la notre, accepterait que ses héritiers s'abaissent de la sorte, qu'elle ne punirait pas l'effronterie dont vous avez fait preuve en jouant les chevaliers servants des petites gens, à la manière de serviteurs ? Vous, Karlia, n'avez pas toujours agit ainsi pourtant. N'est-ce pas, Arius ?
- De quoi parlez-vous ? Comment osez-vous parler de ma femme ?!
- Ah... Vous ne le saviez pas ? Vous ne savez pas à quelles genres de pratiques et d'expériences votre tendre épouse se livrait sur les moldus dans sa jeunesse ? Vers quelle branche de la magie noire son cœur portait, et, alors même que vous étiez mariés...
- Valère, taisez-vous je vous en prie !
Coupa Madame De Paòr.
- Le vaudou et l'envoûtement, à mon souvenir ? Vous adoriez cela... Nous en partagions, des expériences et des fantasmes de pouvoir, propres à notre jeunesse. Je me souviens encore parfaitement à quel point vous trouviez votre mari fade. Si insignifiant, avec sa routine, ses lubies terre à terre... Son argent était son seul attrait, mais cela n'était pas assez pour lui être fidèle d'âme et de corps, puisque vous-même aviez largement de quoi subvenir à vos besoins et à ceux de vos enfants...
- Je lui ai été fidèle... Arius je te le jure, il ment !

Valère éclata de rire.
- J'adore cette façon que vous avez de tiquer lorsque vous mentez, Madame. Pas vous, Monseigneur Arius ?

Ce dernier s'était tut, pâle comme le serait son futur cadavre et ses yeux allaient de sa femme qu'il semblait redécouvrir à Valère de qui il avait l'air à présent d'attendre d'autres révélation. Puis, tout à coup, son attention cessa de lutter pour discerner la moindre émotion chez chacun. Elle s'était laissée aller à l'évidence, et il s'affaissa légèrement. Puis il se redressa, comme s'il se rappelait soudainement son rang.
- Tu as couché avec lui ? Demanda-t-il d'une voix sourde.
- Oui. Répondit-elle d'une voix calme.
Son attitude un instant plus tôt suppliante avait changé du tout au tout. La ténébreuse reparaissait quand la comédie était devenue futile.
- Bien, bien... Chacun sait tout des secrets des autres. Souffla Araley d'un ton désinvolte.
Arius se guinda, le regard rivé sur sa femme. A ce moment, Valère lança un sortilège informulé et l'homme se révulsa, la bouche grande ouverte. Du sang jaillit de sa bouche tandis que son cœur explosait dans sa cage thoracique. Son épouse ferma les yeux, mais ne poussa pas un cri.
- A une vie prochaine, Karlia.
Et l'épouse subît le même sort que son mari.

Valère traversa la maison jusqu'en direction de l'immense cuisine où s'agitait un elfe de maison. Il se révolta, lui, mais face à l'imperium il n'eut d'autres choix que de mettre le feu à la demeure grâce à sa propre magie. Tandis que les flammes prenaient sur les boiseries, le Mangemort força la créature à respirer un sachet de poudre qu'il avait ouvert avec précaution. Les yeux de l'elfe se révulsèrent et, tout à coup, il devint pratiquement incontrôlable, en proie à la folie que le cocktail de poudres toxiques avait engendré. Il eut peine à lui ordonner de fuir, mais il y parvint et dans un « plop » retentissant, ce qui sera sont alibi disparut. Le crime sera mit sur le compte d'une folie soudaine de l'elfe, résultat d'une vieillesse mal vécue.
Afin de ne courir aucun risque, le Sang-Pur fouilla la maison à la recherche de potentiels invités. Mais la grande maison était à présent vide. Enfin c'est ce qu'il crut, du moins. Les trois chambres l'étaient, les salles de bain et les diverses autres pièces à vivre. Il redescendit l'escalier, traversa le couloir qui le reconduirait au salon. Et s'arrêta net.

Ses petites jambes étaient repliées contre sa poitrine et ses longs cheveux châtains, pareils à ceux de Karlia, encadraient son visage ambré, vide de toute expression. Ses yeux verts ne regardaient pas les rougeoiement infernaux des flammes qui brûlaient l'étage et la cuisine, ni les cadavres de ses parents discernables à travers la voûte de pierre mais bien le meurtrier. Ses yeux en amande étaient fixes, si fixes que l'on aurait dit une statue. Et ses lèvres presque brunes étaient si crispées qu'elles ne ressemblaient plus qu'à un fil mince. Un bloc de glace tomba dans l'estomac du Mangemort. Il n'avait jamais apprit l'existence de cette enfant. Quel âge devait-elle avoir, six, sept ans tout au plus ? Peu importait son âge puisque son sort était scellé. Le sorcier dirigea la pointe de sa baguette vers le petit crâne châtain.
Le grondement de l'incendie les entourait, l'air s'échauffait dangereusement et la lumière blanche avait cédé le pas face à des lueurs bien plus inquiétantes. Tout semblait rouge, jusqu'à la chemise de nuit blanche de l'enfant. Puis tout devint sombre, bleuâtre. Des arbres les entourèrent, et le visage glacé par la terreur de la fillette devint celui d'un petit garçon au teint hâlé et aux yeux d'émeraude, prostré de la même façon au pied d'un immense chêne dont il n'avait jamais perçu la cime. Un relent de sa propre phobie fit tressaillir Valère.

Ça n'était pas prévu, ça n'était pas dans le plan. La méticulosité du Mangemort avait été mis à mal, en même temps que son désir absolu de contrôle. Un fait inattendu avait interféré, d'une taille assez conséquente pour le déboussoler quelques secondes, quelques secondes de trop où les deux êtres se regardaient sans ciller. Il n'avait que trop tardé. Il avait trop tardé. D'un geste désinvolte et le cœur bouillonnant de mille émotions aussi diverses que contradictoires, il lança une dernière gerbe de feu dans le couloir encore occupé par la présence de l'enfant.
Puis il l'empoigna et la camoufla dans sa cape tandis qu'une fumée noire commençait à s'étendre et son odeur âcre agresser ses narines. Les flammes avaient commencé à ronger le salon mais le sorcier n'y fit guère attention. Il courut à travers la pièce, insouciant du mur de feu qui se dressa sur sa route tandis qu'une poutre chutait devant lui et prit le temps de refermer la porte avant de s'enfuir dans la nuit, son fardeau entre les bras, exalté. C'était la première fois qu'il faisait une telle erreur, il aurait dût la laisser à son sort, peut-être aurait-elle eut elle-même le bon sens de fuir. Mais il l'avait emporté avec lui. Au moment précis où il avait fait son choix, sa vie ne lui avait jamais parut aussi intense. Il vivait, faisant fit des règles, et ce petit être qui respirait lui aussi bien que rigide comme la mort contre lui en était la preuve.
Alors que le sorcier transplanait, Sterenn redevint elle-même. Le long filament d'argent ressortit docilement de son crâne tandis que l'Araley en chair et en os qui se trouvait face à elle lui commandait de revenir à lui en tant que souvenir.

Leur regard s'évaluèrent tandis que la jeune femme reprenait les droits de son corps en même temps que conscience de son environnement. Le dos raide, elle avait soudainement l'air aussi autoritaire que pouvait parfois l'être leur mère.
- Tu aurais dû la tuer, le fait qu'elle vive ternit tout autant notre famille que si tu avais épargné ses deux traîtres de parents. Tu le sais, pourtant !
- Tu as deux yeux, n'en fais-tu donc pas usage ?
- Qu'ai-je à voir ? Il n'y a qu'une chose à conclure, tu as fauté. Je ne m'attendais pas à de tels élans du cœur de ta part, mon frère.
- Te souviens-tu de l'époque où Karlia et moi nous fréquentions ?
- Non, qu'importe ? Que veux-tu me dire ?
- Elle est innocente, Sterenn. Tu ne peux lui attribuer les gênes fangeux d'Arius. A cette époque, Karlia n'était pas contaminé par ces derniers non plus. Quant à mes gênes, ils sont les tiens aussi.


Un silence pesant enveloppa de lourdeur les doutes non prononcés à haute voix par Sterenn. Ses lèvres s'étaient légèrement entrouvertes tandis qu'elle encaissait le choc. Le visage de l'enfant réapparut entre eux : ses yeux verts, comme ceux qu'avait l'aîné des Araley autrefois, cette peau mordoré qu'il arborait également avant qu'il ne s'adonne complètement à la magie noire et que celle-ci ne commençât à le transformer physiquement...
- Oui, il s'agit de ma fille.
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