Vous avez des baguettes qui brûlent pas?[Théo&Stella]

C'était une journée spéciale pour Ciel. Il s'était installé dans une petite chambre du Chaudron Baveur depuis le début de l'été, mais jamais encore il n'avait eu l'occasion de se promener le long du chemin de Traverse. Il avait finalement décidé de ne plus mettre les pieds dans une maison où il avait été exploité, et où ne l'attendait plus que la souffrance. Il avait alors demandé si l'école pouvait lui payer la pension au Chaudron, requête acceptée, et il avait posé sa valise dans la chambre qui lui avait été désignée par Tom, le gérant effrayant du pub. Il s'était alors baladé côté moldu, prenant le métro tout en évitant soigneusement les deux lignes qui amenaient chez lui, la Hammersmith & City Line et la District. Il passait son temps à Leicester Square et St .James's Park, flânant et faisant du tourisme. Bien sûr ce n'était pas la première fois qu'il se rendait à Londres, mais seul si. Il avait donc passé sa première semaine comme un moldu, mais n'était jamais tranquille, et si il rencontrait son père? Et si tous les moldus étaient comme ses parents finalement? Plus les jours passaient, plus il se dirigeait vers des endroits où il serait seul, sans moldus pour le regarder de travers, sans personne pour se demander ce qu'un enfant faisait seul dans la rue. Le soir, il rentrait au Chaudron et lisait ses livres de cours de l'année précédente, enfin ce qui en restait…

Un matin, il reçut d'un hibou un parchemin. Il contenait les affaires qu'il devrait acheter pour l'année à venir. Il n'y avait que des livres à acheter, et son porte-monnaie s'en réjouissait. Mais avant tout, Ciel devait acheter une nouvelle baguette chez Ollivander. Il avait eu peur que ce ne soit pas possible puisque le fabriquant de baguettes avait disparu et sa boutique fermé, mais il y avait eu un remplaçant, quelqu'un avait pris la relève, au plus grand bonheur de tous les futurs Poudlardiens et des allumés de la cheminée comme l'Aiglon. Il sortit de sa chambre, si bien sûr on pouvait appeler l'appeler SA chambre, et descendit les escaliers, fou de joie d'aller autre part que chez les moldus. Tom était derrière le bar en train de servir des clients. Le bossu édenté lança un regard au Bleu et Bronze, comme pour lui demander où il allait et ce qu'il allait faire. Ciel aimait à penser qu'il avait trouvé en Tom une sorte de père de vacances, il était rassuré au Chaudron Baveur.

- Salut Tom, tu vas bien ce matin? J'ai reçu les fournitures de Poudlard, je vais sur le chemin de Traverse aujourd'hui. De toute façon, je crois que j'ai un problème côté moldu, enfin bon je vais pas non plus raconter ma vie non plus hein?

Il sortit le pas pressé, conscient que beaucoup de regards s'étaient posés sur lui. Il était pour le moins étrange qu'un enfant ait l'air d'aussi bien connaître le propriétaire du pub. Arrivé dans la cour de derrière, il tapota les briques comme on le lui avait appris. Sans émotion aucune, il regarda le Chemin de Traverse apparaître devant lui. Une fois engagé dans la rue, il était redevenu un simple gamin, s'émerveillant de tout ce qu'il voyait, voulait tout acheter, malheureusement, il n'avait pas assez de Gallions pour faire du shopping, et il avait hâte de rencontrer sa future nouvelle baguette. Il voyait au loin des têtes qu'il reconnaissait, mais ne leur ayant jamais parlé, il aurait été mal avisé de commencer à s'incruster maintenant. Reprenant encore une fois ses esprits, il se dirigea vers la boutique de baguettes.

Plus il se rapprochait de la boutique, plus les souvenirs douloureux de la perte de sa première baguette ressurgissaient. Il se voyait arracher les pages de ses livres et les brûler petit à petit. Il se souvenait de l'horrible sensation de solitude, d'abandon. Il ne pensait plus au fait qu'il se considérait comme un moins que rien, puisqu'il était né-moldu. Il sentit les larmes monter, ses jambes flageoler, son corps trembler. Il se souvenait de la phrase prononcée avant de jeter sa baguette au feu, il se souvenait de l'horreur ressentie quand il a réalisé ce qu'il venait de faire. Il se souvenait de la douleur ressentie en se brûlant, il se souvenait enfin de la lente disparition de sa baguette.

- Non! Je ne suis pas un moins que rien! Je peux autant faire que vous tous ici! Je peux vous dépasser! Je peux être meilleur que vous, le sang n'a rien à voir là dedans!
CE N'EST PAS PARCE-QUE JE SUIS UN NÉ MOLDU QUE JE NE SUIS RIEN!

Il avait hurlé cette phrase pour lui-même, mais beaucoup de gens aux alentours se tournèrent vers lui, il était à genoux. Une foule s'amassait autour du jeune Serdaigle qui s'efforçait de se relever.

- Eh le sang de bourbe, t'as raison, t'es même moins que rien!

Cette intervention choqua visiblement certaines personnes dans la foule qui commençait à se désintéresser de Ciel et deux clans avaient l'air de se former. Ciel se fraya un chemin et couru le plus vite possible dans la boutique de baguettes. Il entra en trombe et alla droit dans un élève inconnu qui avait une baguette dans la main. Il devait rentrer en première année, au vu de sa mine réjouie.

- Oh excuse-moi, j'ai pas eu le temps de freiner. Tu vas bien? Tu t'es pas blessé avec la baguette au moins?

Il était maintenant temps pour Theodor de faire acquisition de l'objet le plus important d'un sorcier ou d'une sorcière. La baguette magique ! Cet objet n'est pas à prendre à la légère, la baguette sert à faire un nombre incalculable de choses au sorcier et sorcière, mais hélas pas toujours de très bonne chose. Le grand Dumbledore, le directeur de Poudlard et puissant sorcier est mort récemment, il aurait été assassiné par un des profs de Poudlard.

Quand Théo a appris cette nouvelle, il n'a pas su comment réagir, car il ne connaît pas grand-chose du monde magique. Mais une chose est sur, cela ne l'empêchera pas d'aller étudier à l'école des sorciers. C'est un devoir que tout sorcier doit respecter et peu importe les évènements qu'il puisse se produire.

Theo était maintenant devant la boutique de baguette magique, accompagné de son père. La boutique était celle d'Olivander, un homme qui avait vendu un nombre incalculable de baguette. Mais, la boutique ne portait plus que le nom de cet homme, parce qu'il avait disparu depuis un certain temps et désormais un autre vendeur s'occupait de cette boutique.

Mais, pour le jeune Theodor qui venait d'avoir onze ans, peu lui importait le nom de la personne qui vendait les baguettes, le petit garçon en voulait une .

Il rentra dans le magasin, accompagné de son père qui lui aussi avait fait ces études à Poudlard. A peine rentré dans la boutique, le père de Théodor se souvenu d'une chose importante qu'il devait acheter et décida de laisser son fils acheter seul sa baguette.

"Achète ta baguette et attend moi, je reviendrai après."

"Mais papa, tu avais dit que tu voulais assister à ce moment !"

"Désolé Théo mais, je doit faire quelque chose d'urgent. Je vais te prendre ton sac pour t'alléger un peu."

Sans dire un mot de plus, il partit, laissant Theodor seul dans la boutique avec sa cage et la petite chouette qu'il venait d'acheter.

Le père de Theo semblait très occupé en ce moment, mais le petit garçon avait pour habitude de ne jamais questionner ses parents sur leurs affaires.

Theo était maintenant dans la boutique de baguette, il déposa sa cage dans un coin de la pièce et vérifia que sa chouette ne pouvait pas en sortir. Le jeune garçon s 'approcha ensuite du comptoir de la boutique et un homme arriva.

"Bonjour mon petit et bienvenu dans la boutique d'Olivander."

On pouvait voir un peu de tristesse dans le regard de l'homme quand il avait prononcé le nom d'Olivander. Le vieux monsieur avait disparu et cela avait sans doute chagriné le vendeur. Après tout, qui ne le serait pas? Olivander devait être très connu dans le monde des sorciers.

"Bonjour monsieur, je viens acheter ma baguette." Dit Theodor, fièrement.

"Ho! Un petit nouveau. Ne bouge pas mon petit, je vais aller chercher quelques baguettes pour que l'une d'entre elle te choisisse."

*Me choisisse ?!*

Theodor avait peur d'avoir mal compris le vendeur et pendant que ce dernier ramenait plusieurs baguettes, il s'adressa à lui d'un aire interrogatif.

"Excusez-moi, vous avez bien dit qu'une baguette devait me choisir?"

"Oui, tu as très bien entendu, c'est la baguette qui choisit son propriétaire, elle doit s'harmoniser avec toi."

Le vendeur passa alors plusieurs baguettes différentes dans les mains de Theo, mais il ne lui laissa même pas le temps de les regarder.

Non, non, ça ne va pas du tout. Essai celle-ci. Elle est très flexible et agréable à prendre en main. Elle est en bois de Hêtre et contient du ventricule de dragon, 22.5 centimètre.

Theodor pris la baguette et il sentit alors une chaleur intense mais agréable lui parcourir le corps. Sans pouvoir se contrôler, il esquissa un sourire.

"Je crois que.."

"Oui ! Cette baguette ta choisis et désormais tu dois en prendre le plus grand soin."

"Oui, merci, je ferai attention."

Theodor paya le vendeur qui retourna dans sa réserve et observa un instant sa baguette avec admiration. Il venait de faire ses premiers pas dans l'univers de la magie et il était ravi. Il s'imaginait déjà en train de lancer des sorts. Mais, un choc le fît sortir de ses rêves. Un jeune homme, à peine plus âgé que lui, venait d'entrer dans la boutique et lui était rentré dedans.

Theo recula de quelques pas, sa baguette toujours en main.

- Oh excuse-moi, j'ai pas eu le temps de freiner. Tu vas bien? Tu t'es pas blessé avec la baguette au moins?

"Non, non ça va, c'est pas grave."

La curiosité de Theo le força à poser des questions au nouvel arrivant.

"Tu vas en première année toi aussi ? Moi, oui ! Je viens d'acheter ma baguette. Je m'appelle Theodor et toi, c'est quoi ton nom ?"

En attendant une réponse de l'autre garçon, Theo continuait d'admirer sa baguette, . Il se tourna ensuite vers sa chouette pour voir si elle allait bien ou si elle n'avait pas été effrayée par l'entrée fracassante du garçon.

Theodor se tourna à nouveau vers son interlocuteur et lui fît un petit sourire.