[Thème 3] Hors de question [Mis]

Titre : Hors de question
Thème choisi : Le 3ème (l'enfermement)
Personnage(s) : Grim Wolkoff, Mathias Sullivan (mentionné), Josh Hepburn (et Andrew Braskov, mais c't'un PNJ).
Résumé : Avoir un phénomène comme meilleur ami présente des avantages... et des inconvénients. Andy a visiblement décidé de faire profiter des mauvais côtés à Josh, lequel est tout sauf partant. Une chose est sûre cependant : il n'a pas le choix.
Cadre : Département des mystères, appartement de Josh
Année : Fin mai 1997
Complet : Ouaip (2 741 mots)

« Hmmm !
- Tais-toi, on va se faire repérer.
- Hmmmmm !!!
- Josh ! »

Ton de reproche contre regard noir. Le ton l'emporta, le brun se tortilla. D'épaisses cordes le ficelaient, il ne pouvait que s'agiter comme un poisson hors de l'eau. A côté de lui, un homme aux longs cheveux blancs observait quelque chose entre deux bricoles sur une étagère. L'archiviste grogna à nouveau, faisant soupirer son kidnappeur.

« Promets-moi que tu ne hurleras pas si je te libère. »

L'homme était très sérieux. Si Josh refusait, il allait devoir rester ainsi un long moment.

« Hmm hmm. »

Pour mieux se faire comprendre, il hocha la tête positivement. L'autre parut un peu sceptique, puis après une demi-seconde d'hésitation, il lui ôta les cordes et le bâillon.

« Pardon mon vieux, mais tu n'étais pas très coopératif.
- On se demande pourquoi ! »

Andrew sourit avant d'en retourner à sa contemplation. Derrière lui, dans l'ombre du coin de la pièce, son ami se massait les poignets. Il ne savait pas où l'autre ancien Serdaigle avait appris à attacher quelqu'un comme ça. Ce qu'il savait en revanche, c'était qu'il était bon élève. Un peu trop à son goût.

« On va avoir des problèmes. Je te signale que je travaille dans ce bâtiment, Andy. Toi, tu t'en fiches peut-être, mais j'apprécierais de ne pas être mis à la porte par ta faute !
- Moins fort. Et puis tu es déjà mon associé, tu ne seras pas à la rue si on se fait prendre.
- Quelle consolation ! railla le brun.
- Cesse de râler, on n'aura plus une chance comme celle-ci avant longtemps ! Profite donc ! »

L'inventeur n'avait pas tout à fait tort. Même si Josh avait ses chances pour travailler ici s'il le voulait, il n'avait pas le droit de mettre les pieds dans cet endroit en temps normal. C'était déjà miraculeux qu'ils ne fussent pas découverts avant, alors autant mettre à profit le temps qu'il passerait derrière l'étagère bondée. Il s'avança lui aussi.

A travers l'espace entre deux bocaux au contenu non identifié, il put regarder à loisir les silhouettes qui se mouvaient dans la pièce. Pris dans leur travail, les hommes marchaient en lisant des parchemins ou promenant parfois des fioles ou divers objets que Josh n'avait jamais vu jusqu'à présent. Même Andy n'avait jamais eu l'idée d'inventer des choses aussi laides. Il coula un regard vers le concerné, lequel lui faisait curieusement penser à un enfant dans un magasin de jouets. Un soupir s'échappa d'entre ses lèvres. Ils auraient du travail en revenant, et pas qu'un peu. Le brun connaissait assez son ami pour savoir que leur excursion l'inspirerait.

« On s'approche ? Proposa l'homme aux longs cheveux immaculés.
- Non.
- Mais si ! De toute façon, on est coincé-là jusqu'à ce qu'ils aient fini de travailler, et puis on se perdrait parmi les portes si on tentait de partir. Quitte à s'égarer, autant qu'il n'y ait pas de témoins, alors viens ! »

L'autre était déjà sur ses pieds. Il le vit se pencher et s'approcher du bord du meuble. Une fois certain de ne pas s'être fait remarqué, son ami l'attrapa par le bras et le tira jusqu'à une autre pièce, rectangulaire elle aussi, où deux hommes se trouvaient déjà. Ceux-ci faisaient face à un bureau à côté duquel une sorte de cuve en verre reliait le sol et le plafond. On voyait, dedans, un cerveau de grande taille qui ne devait pas être particulièrement naturel.

La contemplation de la salle fut abrégée là. Les deux employés commencèrent à se retourner, obligeant Andrew et sa victime à se cacher sous une table, derrière des caisses dont le brun n'osa pas regardé le contenu. L'odeur suffisait et c'était immonde, au point d'en avoir un haut-le-cœur. L'inventeur quant à lui n'avait pas l'air d'en être dérangé. Il humait l'air comme s'il s'agissait d'un plat particulièrement appétissant qui distillait sa senteur pour appâter les affamés. Josh retint un soupir et plissa le nez.

"Pourquoi fais-tu la tête ?"
« L'odeur est insupportable. »
"Parle pas !"
« Mais comment veux-tu que je te réponde ? » murmura le brun avec agacement.
"Ben par télépathie ! Tu veux te faire prendre ou quoi ?"
« Par... »

Ses yeux s'agrandirent de surprise. Depuis qu'ils étaient arrivés sous le meuble, Andy n'avait en effet pas ouvert la bouche pour discuter. Trop pris par la souffrance de son nez, il n'y avait pas prêté attention. Son ami, lui, vit bien son trouble. Il fouilla dans sa poche et sortit une petite fiole qu'il agitait devant la tête de l'aîné des Hepburn, que celui-ci reconnut immédiatement. Il commença à ouvrir la bouche, mais se souvenant finalement que ça ne servait à rien, il la referma.

"Tu m'avais dit que c'était du jus de betterave !
- Tu aurais refusé d'en boire sinon. C'est une invention géniale, non ?
- Espérons que notre cerveau n'implose pas...
- La confiance règne, je vois ! Oh, regarde !"

Josh s'exécuta. Il ferma à demi les paupières pour ne plus être gêné par un faisceau de lumière et observa les deux employés s'emparer d'un bocal chacun, contenant des cerveaux avec des sortes de tentacules. Un peu surpris, il fut tenté de se pincer, mais sachant pertinemment qu'on pouvait rêver de la douleur, il abandonna l'idée. Pourtant, en voyant l'un des Langues de plomb s'emparer de l'organe et lui jeter quelques sorts inconnus dont la seule utilité était visiblement de colorer ce qu'il tenait, l'envie se fit plus pressante.

"Tu crois qu'on peut leur en emprunter un ?
- Que veux-tu en faire Andy ? De la purée ?
- Pourquoi pas... Je suis sûr que Mary aimera."

Le brun jeta un regard indéfinissable sur l'homme à ses côtés, mais ce dernier était toujours concentré sur ce qu'il voyait. Aucun sourire n'éclairait son visage, même si l'archiviste devinait qu'il lui en ferait un s'il se tournait vers lui.

"Je n'en suis pas aussi sûr que toi.
- Je plaisantais, vieux !
- Hum...
- Ne me dis pas que tu en doutes ? J'envisageais seulement quelques expériences avec. Ça ne t'intéresserait pas toi ? Après tout, ils doivent être particulier, ces cerveaux, pour se trouver ici.
- Ils les ont peut-être pris sur les cadavres de crétins pour voir si on pouvait y faire quelque chose. Ça ne ferait pas de mal.
- Ton amour du genre humain ne cesse de me surprendre Josh.
- Tu es stupide si tu t'attends encore à autre chose.
- Suis-je obligé de préciser que j'ironisais ?
- Est-ce censé m'empêcher de te répondre ?
- Tu as conscience du caractère profondément stupide de cette conversation ?
- Je ne l'avais pas remarqué jusqu'à présent, non.
- Cesse de faire de l'humour, je vais finir par penser que c'est quelqu'un d'autre sous polynectar qui se trouve à côté de moi.
- Très drôle Andy.
- Touj... Euh, ils font quoi là ?"

Le brun pencha la tête sur le côté et plissa les yeux.

"Ils mangent.
- Josh...
- Je sais.
- C'est...
- Dégueulasse ? proposa l'archiviste en laissant son niveau de langue habituel de côté.
- Voilà."

Le silence revint entre eux. Malgré leur dégoût, les deux hommes ne pouvaient s'empêcher de regarder, jusqu'à finalement se rendre compte que les deux Langues-de-plomb ne se nourrissaient pas de cerveaux, mais des sucreries.

"Mais comment tu as pu confondre ?
- Tu as vu la même chose que moi, Andrew.
- Oh ? Andrew ? Tu as agacé Chéri ?
- Nous sommes dans la Salle des Cerveaux, sers-toi du tien au lieu de me poser des questions stupides – et ne m'appelle plus comme ça si tu tiens à avoir des descendants.
- C'est petit ça.
- Je n'ai jamais vérifié.
- Crétin ! Allez, suivons-les."

Les deux hommes s'en allaient effectivement par la porte utilisée pour venir. Ni Andy, ni Josh n'avait la moindre raison de leur présence ici, parce qu'ils n'avaient pas fait grand chose. Jugeant peu probable qu'ils soient venus juste pour grignoter – on n'était plus à Poudlard, ils pouvaient le faire sans se cacher – l'archiviste regarda autour de lui lorsqu'après être sorti de sa cachette, il se retrouva là où étaient les deux employés juste avant. Il n'y avait rien, pourtant.

"C'est étrange...
- Quoi ?" Chercha à comprendre Andy, la tête passé dans l'entrebâillement de la porte.

Il fit un signe de main pour que Josh le rejoigne et ensemble, ils se dépêchèrent de changer de pièce. Le brun avait l'impression d'être revenu des années en arrière, quand il accompagnait son ami dans les recoins de Poudlard. Dire qu'il avait 27 ans... Il finissait par réellement se demander s'il ne pouvait pas trouver un moyen de sortir de là. Le souvenir de la pièce aux multiples portes lui revint en mémoire. Aucune chance. Ils étaient coincés et il était bien trop risqués d'essayer de sortir.

"Alors ? Explique-toi. Qu'est-ce qui est étrange ?"

La porte se referma doucement derrière eux. Ils étaient dans une grande salle où se trouvait d'innombrables étagères contenant des sabliers de tailles et de couleurs toutes plus différentes les unes des autres, des montres, des horloges, quelques cloches et bon nombre de retourneurs de temps. Les deux hommes s'engagèrent prudemment dans l'une des allées au bout de laquelle brillait une grande lumière.

"Il n'y avait rien, à l'endroit où étaient les deux Langues-de-plomb tout à l'heure.
- Bien sûr. Ils ont emmené les cerveaux.
- Non Andy, il n'y avait rien, insista Josh en appuyant sur le dernier mot. Rien du tout. Les étagères étaient vides, les bocaux restants tout autant.
- Il n'y avait peut-être rien avant.
- Elles étaient couvertes d'objets et de bocaux.
- Je me demande si je n'ai pas abusé sur l'alcool dans la potion de télépathie...
- Parce que tu en as mis ?!"

Le rire mental de son ami lui arracha un claquement de langue agacé.

"Je tiens l'alcool, de toute façon.
- T'as des hallucinations alors. Oh ! Regarde moi ça ! Un retourneur de temps géant ! On tente ?" lança l'autre en courant vers l'objet.

Andy avait-il perdu l'esprit ? Le brun se le demanda subitement. Ils étaient déjà plus ou moins enfermés au Département des mystères, il risquait de se faire virer si on l'y trouvait et son meilleur ami lui proposait de rester plus longtemps ! Mais c'était tellement typique de l'ancien Serdaigle que Josh ne releva même pas. Il se contenta de refuser d'un signe de tête auquel l'autre répondit en mettant la ficelle du retourneur de temps autour de son cou. L'archiviste n'eut pas le rattraper. L'inventeur avait déjà retourné le sablier deux fois, mais, au lieu de disparaître, il laissa place à un lui-même âgé de sept ans.

« Bien ! Parfait ! J'avais déjà un gosse dans la peau d'un adulte pour m'accompagner, maintenant j'ai un môme à surveiller ! Andrew, reviens ici !!! »

L'enfant s'était précipité vers la source de lumière. C'était une gigantesque statut de cristal représentant une jeune femme. A la plus grande surprise du brun et de son ami, elle se mit à vieillir, vieillir puis son corps se désintégra et un bébé la remplaça, puis une jeune enfant, une adolescente et de nouveau la jeune femme. Le cycle semblait durer indéfiniment, ou peut-être était-ce seulement les deux curieux qui étaient là depuis longtemps. Face à ce spectacle, l'archiviste ne comptait plus les minutes, mais des bruits de conversation l'arrachèrent à sa contemplation.

« J'ai entendu du bruit tout à l'heure. Vous voyez quelqu'un ? »

Josh alla se cacher dans l'ombre d'une allée, bougeant seulement quand il était dans l'angle de vue de l'un des deux hommes. Il s'agissait très exactement des mêmes qu'auparavant mais une fois encore, il faisait trop sombre pour voir davantage que deux silhouettes.

« Sullivan, j'ai trouvé un môme. »

Le brun n'avait aucune idée de qui venait de parler. Il ne savait même pas qui pouvait bien être ce Sullivan. Tout ce qu'il avait compris, c'est qu'il tenait là sa chance de s'en aller. Andrew aurait peut-être quelques problèmes, mais le fait d'être un enfant pour le moment lui assurait une certaine tranquillité. S'il était aussi malicieux à sept ans qu'à onze, il saurait se sortir tout seul de cette situation. Cette simple idée suffit pour l'archiviste et il fila par la porte. La grande salle sur laquelle ça débouchait n'était pas celle qu'il avait traverser auparavant, mais rien d'étonnant en soi dans un Département des mystères remplit de sorciers. Pas choqué le moins du monde, Josh essaya simplement de retrouver son chemin. Toutefois, lorsqu'il se retrouva dans une nouvelle pièce, il commença à réellement s'inquiéter.

Celle-ci était particulièrement vaste. On trouvait au centre une gigantesque fontaine dont le piédestal tout en argent était surmonté d'un Cupidon dorée. Du point de la pointe jaillissait un liquide nacrée à la bonne odeur de fleur d'oranger. Il huma l'air tout en regardant tout autour de lui. Le reste était assez vide. On en voyait tout au fond que quelques tables surmontées de fioles diverses et un ou deux chaudrons où des potions bouillonnait visiblement. Le seul autre mobilier était une gigantesque armoire contre le mur de droite où il courut se réfugier lorsqu'il comprit que quelqu'un essayait d'entrer. Ses réflexes lui avaient juste permis de bloquer la porte d'un sort, rien de définitif, mais ça n'attirerait pas particulièrement l'attention. Tout au plus le Langue-de-plomb qui entrait mettrait-il ça sur le compte de la serrure.

Sauf que n'entra pas n'importe qui. Celui qui était venu l'aider aux archives venait de pénétrer dans la Salle de l'Amour. Ses cheveux blonds et son allure générale ne trompait personne et bien moins Josh qui s'y était assez vite intéressé. Soit, les grimoires avaient largement plaidé en la faveur du Mangemort, mais l'homme lui-même était intéressant... et perspicace. Le brun ferma les yeux en priant mentalement. En vain. La porte de l'armoire s'ouvrait et il ne tarda pas à faire face à l'autre homme.

Celui-ci, le bras appuyé sur le haut de l'armoire, l'amusement peint sur les traits de son visage, le regardait avec autant d'intérêt que de jubilation. Le brun déglutit sans trop savoir s'il voulait savoir ce qui se passerait ensuite ou non, mais le blond ne le laisse pas douter longtemps.

« Essaie de pas faire trop de bruit. »

Et il entra dans l'armoire.

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Il se réveilla.

Le cœur battant à toute allure, les mains crispées sur ses draps, Josh était hagard. Trop comateux pour faire une réelle différence entre rêve et réalité, il resta un moment allongé à essayer de comprendre ce qui s'était passé. Lorsque finalement il parvint à se remettre les idées en plus, il ne put que maudire tous les sorciers célèbres qu'il connaissait. Son corps avait réagi par anticipation et la gène était d'autant plus grande qu'il ne s'était rien passé.

Le présence d'un hibou à sa fenêtre chassa ses pensées les moins avouables. Il se leva et alla ouvrir le carreau par lequel s'engouffra l'oiseau nocturne, avant d'aller se poser sur le bureau où il trouvait nourriture et boisson. L'homme avait pris cette habitude à force de recevoir du courrier la nuit, comme si Andy et Alex étaient totalement incapables de se soucier des horaires. Il en était tout de même venu à supposer que son cousin le faisait exprès, s'appuyant sur le décalage horaire entre les Caraïbes et Londres. Son meilleur ami, lui, était juste trop en marge de la société pour prêter attention à de si insignifiants détails. D'ailleurs, la lettre était de lui.

Il déroula le parchemin et s'appuyant contre le rebord du meuble et lut attentivement. Moins d'une minute plus tard, la très courte réponse était écrite en gros sur un bout de parchemin : "HORS DE QUESTION". Il l'accrocha à la patte de l'oiseau qu'il renvoya à son travail sans le moindre état d'âme, puis l'archiviste retourna se coucher avec le faible espoir d'arriver à terminer son rêve.

La lettre, elle, s'envola dans un courant d'air et atterrit doucement au sol :

Andrew a écrit:: Josh, vieux, tu travailles au Ministère, non ? Tu me fais visiter ? J'ai encore fait exploser le laboratoire, Mary refuse que je touche à quoi que ce soit pour les jours qui viennent (enfin, théoriquement elle me parlait de mois et d'années, mais tu me connais...).

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Spoiler: