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MessageSujet: Visites [Terminé]   Visites [Terminé] EmptyDim 24 Mai - 17:30:00

[Pas vraiment PV, pas vraiment Libre, les concernés comprendront]

L'infirmière referma le rideau blanc et impeccable qui entourait le lit de son patient et soupira. L'homme était inconscient depuis la veille et elle regrettait de ne plus pouvoir lui taper sur la tête pour le faire taire de ses commentaires imbéciles. L'énergie du personnage était communicative, maintenant il n'y avait plus qu'un corps amorphe et immobile. Ce qui n'était pas plus mal pour pouvoir le soigner. Comprenez qu'il était difficile de soigner quelqu'un qui prenait un malin plaisir à gâcher votre travail et à ré ouvrir ses plaies, et toujours avec une bonne raison à la clé. La femme fronça les sourcils et un sourire désabusé fleurit sur ses lèvres quand certains souvenirs lui revirent en mémoire.

Arrivé à Sainte Mangouste par transplanage, l'auror avait été un spectacle d'horreur. Le bras droit totalement brulé -elle avait compris que l'homme était gaucher, heureusement car il était presque impossible que le sorcier retrouve parfaitement l'utilisation de sa main-, un trou béant et sale dans le ventre comme si le malheureux avait été embroché, un nombre impressionnant d'entailles diverses et de plaies, un spectacle de sang et de douleur. L'homme était resté conscient quelques temps pour donner son identité et expliquer la situation, il avait réussi à garder les yeux ouverts pour les premiers soins et pendant qu'on le changeait de vêtements, puis les médicomages l'avaient pris en pitié et l'avait endormi malgré les protestations de l'auror. Lacey Hawkesworth pouvait se vanter d'avoir de sacrés ressources, surtout avec la quantité de sang qu'il avait perdu. Le premier jour, les médicomages s'étaient même inquiété de le perdre puisque le patient avait souffert d'un empoisonnement du sang que seules leur excellente magie et la volonté de vivre du sorcier avait vaincu. D'habitude, on perdait soit trop de sang, soit on avait l'empoisonnement, pas les deux... il avait fallu qu'ils tombent sur un chieur.

Le sieur s'était réveillé deux jours plus tard et s'était d'abord plaint que les tenues de Sainte Mangouste n'était pas à son goût et avait tenté de se changer. Le tout, ré ouvrant bien sûr la plaie sur son ventre et mettant le personnel en alerte et en panique. Le sorcier s'était laissé gentiment soigné sans trop faire de commentaires avant de disparaître l'heure d'après. On l'avait vite retrouvé sur le toit à fumer et à s'étonner que l'hôpital le cherche partout -perdre le frère de Monsieur le Directeur du Département de la Justice Magique, ça faisait tout de suite mauvais genre-. L'une des infirmières avait cru bon de lui rappeler qu'il avait failli y passer, ce à quoi l'auror avait répondu qu'il ne voyait pas ce qu'une bonne cigarette allait changer à son état. Il avait ensuite fallu le tirer de force à sa chambre et par là même, rouvrir la plaie, pour ensuite la refermer... Deux fois dans la même journée, ça fait beaucoup.

Et c'est sans grand étonnement que les responsables de Sainte Mangouste avait opté pour l'option coma artificiel : il arrêterait de crapahuter partout. Pire qu'un môme. Sauf que les mômes, ça ne drague pas les infirmières. Elle regrettait d'ailleurs qu'il fut inconscient, discuter et rire avec l'homme lui faisait passer sa journée un peu plus vite.
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MessageSujet: Re: Visites [Terminé]   Visites [Terminé] EmptyDim 24 Mai - 23:33:30

Vous connaissez la loi de Murphy? Celle qui fait que votre tartine retombe toujours côté beurre. Que vous voyez vos clés tous les soirs, mais que vous les cherchez le matin. Celle qui fait que l'évènement d'un extrême gravité arrive au moment même où vous ne pouvez rien faire. Vous la cernez bien à présent. Ce jour-là, cette fameuse règle avait décidé de prendre notre cher directeur pour cible.

Lawrence était en plein milieu d'une réunion importante. La secrétaire avait ordre de bloquer tous les messages, sauf urgence. Quand la demoiselle avait eu la nouvelle, elle l'avait estimé le message suffisamment grave. Elle toqua à la porte. Tous les sorciers importants de la réunion se tournèrent vers elle et ne la regardèrent pas de manière aimable. Les grands messieurs n'aimaient pas être dérangés. Dans ce genre de moment, la secrétaire aimait bien son patron. Le directeur du département de la justice magique ne la fusillait pas du regard. Il se contentait de poser ses yeux marron sur elle, l'air légèrement interrogatif, mais pas agressif.
La sorcière avança rapidement jusqu'au jeune homme. Elle lui remet le pli sans un mot, pour sortir vite fait de cette salle. La secrétaire retourna vers son bureau, qu'elle trouvait subitement très bien.

Le cadet des Hawkesworth commença à déplier le message. L'homme fit signe à ses interlocuteurs de reprendre la discussion. Ce message n'avait qu'un destinataire, cela ne regardait pas les autres personnes. Le brun s'occupait du parchemin en écoutant attentivement ce qui se passait sur la table. Le jeune homme faisait partie des gens qui pouvaient faire plusieurs choses en même temps.

La nouvelle laissa cependant un blanc dans la discussion et les réflexions du destinataire. Heureusement, Lawrence était assis. Son postérieur serait tombé sur le sol sans ménagement. Son frère venait d'être admis à Saint Mangouste, dans un état critique, le pronostic vitale était incertain.

L'homme se fit violence. Il était en plein milieu d'une réunion, il ne pouvait pas se laissé aller ainsi. Les autres personnes avaient d'ailleurs remarqué le malaise subit du jeune directeur. Le brun avait tellement pâlit et ses yeux fixaient l'enveloppe d'une telle manière. Il était impossible de rater que la nouvelle écrite sur le parchemin le bouleversait. Il était tellement rare de pouvoir déceler les véritables sentiments de cet homme, que certains le fixaient à présent avec une insitance déplacée.

Le cadet Hawkesworth se mordit violemment l'intérieur de la joue. Une petite douleur, pour le faire redescendre et reprendre son calme. Son frère était en plein milieu de l'opération. Il était inutile qu'il soit présent. Le brun avait d'autre chose à faire, pour aider son frangin. Sans oublier son poste. Il ne pouvait pas l'abandonner comme cela.
Son attention se recentra sur cette réunion. Le brun coupa ses interlocuteurs, ce qui n'était pas dans ses habitudes. Il mena les débats de manière bien plus rapide qu'à l'accoutumée. La réunion devait prendre deux heures. Elle finit au bout d'une heure trente et toutes les décisions étaient prises et les documents signés.

Lawrence ne perdit pas plus de temps. Il demanda à sa secrétaire les détails. Elle lui confirma que les Aurors étaient déjà sur place, car son frère avait eu le temps d'envoyer un message. Le directeur lui demanda également le planning des semaines à venir. Il le réaménagea à une vitesse impressionnante. La secrétaire allait avoir du travail, pas mal de rendez-vous avait été déplacés. Le brun réfléchissait plus vite qu'à l'ordinaire Le directeur ne pouvait pas encore partir. Il avait des dossiers qui l'attendaient dans son bureau. Le jeune homme fit sur place les plus secrets et dangereux. Il réserva les dossiers les moins sensibles pour l'hôpital.

Lawrence arriva seulement le soir à l'hôpital. Pour la première fois, le brun regretta son poste. S'il était resté un simple avocat, il aurait pu arriver tout de suite. Le jeune homme rentra et n'eut pas à attendre beaucoup de temps. Privilège d'être un personnage haut placé du ministère, il fallait bien un avantage.
Les médecins furent honnêtes sur l'état de son aîné. Lawrence leur avait bien fait comprendre qu'il voulait la vérité. Il sut ainsi dans quel état était arrivé l'Auror. Des frissons parcoururent le corps du directeur quand il entendit dans quel état était arrivé son frère. Il les contrôla, mais c'était un mélange de peur, de colère, de haine et de douleur. Les médicomages étaient toujours réservés sur la survit du patient. Soit l'homme se réveillerait, soit il y passerait.

Le brun fit tous les efforts du monde pour ne pas courir jusqu'au lit de son frère. Le cadet ne put réprimé de nouveaux frissons devant l'état de son frère. Les traces du combat étaient encore nets et il put bien les voir quand les infirmières changèrent les bandages. Lawrence s'installa dans la chambre de son aîné. L'auror était dans une chambre assez grande pour deux. L'autre semi-irlandais occuperait un second lit, que le personnel venait de rajouter dans la salle. Occuper était un bien grand mot.

Lawrence veilla sur son frère pendant les deux jours de coma de celui-ci. Le plus petit n'avait pas put dormir. Il était bien trop angoissé. C'était ridicule. Son aîné avait une forte volonté et un caractère hors du commun, il s'en sortirait. Son grand-frère ne l'abandonnerait pas. Pas comme leurs parents. Lawrence faisait confiance à Lacey. C'était le seul être sur cette planète à l'avoir. De plus, il lui avait dit qu'il était immortel. Son aîné ne lui avait jamais menti.

Ses seules absences étaient dues à son travail, qu'il ne pouvait pas abandonner. Cela lui permettait de s'occuper un peu l'esprit, ainsi que les dossiers qu'il emmenait à Saint Mangouste. Malgré cela, il n'arrivait pas à diminuer son anxiété. Celle-ci était vieille. Elle ne l'avait pas quitté depuis la mort de ses parents. L'orphelin croyait pourtant avoir maîtrisé cette inquiétude depuis le temps. Elle était pourtant là. Le brun voulait se raisonner, il était adulte à présent, ce n'était plus un enfant. Rien y faisait.

L'homme gardait cependant une certaine maîtrise. Le jeune homme restait polit envers les infirmières ou ses collègues. Il prenait sur lui, quand une personne venait voir son frère. Le brun veillait à ne pas gêner, ni être sur le dos du personnel, quand celui-ci s'occupait de son frère. Il ne dépassait jamais les lignes imposées par la bienséance et faisait de son mieux pour être le plus agréable possible. Il faisait des efforts pour ne pas lever la voix, pour faire un travail toujours efficace. Ces règles et ces habitudes avaient quelque chose de rassurants. Son agitation ne devait pas avoir de conséquences. Il y avait cependant des signes qui ne trompaient pas. Depuis l'hospitalisation, l'homme n'était plus sortit et des cernes trahissaient son manque de sommeil. Le brun était également plus tendus. Malgrès ses efforts et se grande maîtrise de soi, cela était visible.

Au bout du deuxième jour, l'homme reçut un parchemin alors qu'il était au ministère. On lui apprenait que l'Auror s'était réveillé. Il était donc à présent hors de danger. Lawrence se sentit soudain léger. Le brun, seul dans son bureau, se permit de s'affaisser sur sa chaise. Le jeune homme n'en pouvait plus. Il se demandait à quel point, il avait réduit son espérance de vie. Le directeur resta plusieurs minutes dans son fauteuil sans bouger. L'homme reprenait son souffle. Cela faisait deux jours qu'il n'avait pas connu le calme. Il le gouttait avec un délice rare. Il sentait cependant qu'il craquait. Le brun réfugia son visage dans ses mains. C'était toujours après l'urgence que les gens ressentaient cette rupture et leur véritable détresse. Lawrence était humain. Il cachait ses sentiments et ses faiblesses aux gens. Personne n'avait pu le voir ainsi dans son bureau, le brun l'avait verrouillé.

Quand Lawrence arriva, il fut accueillit par un médicomage. Le corps médicale le croyait-il incapable de retrouver la chambre de son frère. L'homme lui expliqua la situation. Le sorcier raconta au directeur ce qui s'était passé dans la journée. Le sorcier était très énervé, surtout pour la cigarette. Lawrence, qui avait retrouvé sa contenance resta sérieux pendant l'entretien et s'était excusé pour le comportement de son aîné.

En tant normal, le directeur aurait été exaspéré par le comportement puéril de son frère. Lawrence avait réfréné son envie de rire pendant tout l'entretien. C'était bien Lacey, avec sa liberté. Son frère allait bien, puisqu'il faisait déjà des bêtises. Le brun regagna le chevet de son aîné. Cela faisait deux jours qu'il voyait Lacey dormir. Cette vision fit un pincement au cœur au cadet. Le semi-irlandais aurait bien voulus entendre son frère aîné prononcer des bêtises et le voir bouger.

Lawrence secoua la tête. Lacey était en coma artificiel, car il ne savait pas se comporter de manière correct. Un vrai gosse, il n'était vraiment pas sortable. Le directeur jeta un coup d'oeil à la porte. Celle-ci était fermée. L'homme se pencha sur son aîné et lui donna un coup.


« Tu devrais avoir honte d'inquiéter de si charmantes demoiselles. »

Le coup avait été tellement mou et la phrase si pleine de tendresse. Il était impossible de voir que ces gestes n'étaient pas affectueux. Lawrence posa un bouteille de très bon whisky sur la table du patient. Il l'avait acheté aujourd'hui, pour le boire ce soir avec son grand dadais. Lacey avait le chic pour chambouler les programmes.

« Rustre va. »

Cette seconde moitié de phrase sonna avec un peu plus de tristesse et de regret.Le plus jeune se tourna vers la table présente avec la pile de dossiers. Il en ferait quelques-uns, avant de dormir. À présent, le jeune homme pouvait enfin trouver le repos. Il comptait profiter enfin du lit que saint mangouste lui prêtait.


Dernière édition par Lawrence Hawkesworth le Mar 19 Jan - 18:47:47, édité 2 fois
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  • Elanor Levika
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MessageSujet: Re: Visites [Terminé]   Visites [Terminé] EmptyMar 2 Juin - 19:08:35

Il parait qu’on peut se retenir de respirer pendant trois minutes sans tomber dans les pommes. Il parait aussi que si le cœur se met à battre trop vite trop longtemps il peut ne jamais retrouver un rythme normal et finir pas s’arrêter à bout de souffle. Et il parait que lorsque l’on tombe dans les pommes les poumons se remplissent d’air d’eux-mêmes et le cœur finit par se calmer, le corps reprenant vie.

* Respire

Mais finalement un filet d’air passa entre ses lèvres entrouvertes pour rejoindre ses poumons dans l’attente avant que sa conscience ne défaille. Son cœur tapait à tout rompre dans sa poitrine dans un rythme effréné qu’elle pouvait aisément entendre et qui la paniquait encore plus.

* Toc toc toc toc toc toc toc

Sa main serré sur un parchemin froissé se déposa sur sa poitrine, tentant bêtement de calmer son cœur emballé qui lui faisait un mal de chien et l’empêchait de respirer normalement. Son teint était encore plus pâle que d’habitude, lui donnant un air malade qui lui allait très mal. Jamais encore ce sentiment n’avait été ressenti par la jeune fille qui se retenait de pleurer et essayait de faire aller son cerveau pour savoir quoi faire. Jamais encore elle n’avait eu cette impression d’abandon si fortement ressentie et cette injustice de voir un être cher vous filer entre les doigts sans avoir eu le temps de lui dire une dernière fois…

Je t’aime

En fait ces mots murmurés ne s’étaient jamais échappé de ses lèvres pour qui que ce soit. Même pas pour lui. Lui qui allait peut-être disparaître comme ses parents avant qu’elle n’ait eu le temps de le lui dire, de le lui montrer et de le vivre avec lui. De le serrer une dernière fois dans ses bras ou d’embrasser tendrement son sourire moqueur.

Alors les larmes coulèrent et elle se laissa aller contre le mur de sa chambre pour s’asseoir sur la moquette bleu pâle. Le parchemin s’échappa de sa main droite et s’envola sur le sol un peu plus loin. Les mots de Tim se voulaient rassurant et le strict minimum avait été inscrit sur le parchemin que le hibou avait mis si long à lui amener à cause des sortilèges entourant la maison. Et s’il n’était toujours pas revenu la voir c’est que le parchemin était toujours d’actualité et la situation peut-être bien pire le concernant. Les larmes s’étalaient sur ses joues dans un torrent qu’elle n’arrivait pas à retenir, ponctués de reniflements et de sanglots qu’elle essayait de dissimuler dans la manche de son t-shirt à manches longues.

Puis lentement, ses yeux cessèrent de ressembler à une mer déchaînée et son cœur ralentit un peu la cadence. Sa tête se posa quelques instants sur son bras, permettant à son cerveau de réfléchir un peu, les sourcils froncés, les yeux éteints.

Son corps s’était mis à trembler sous le coup de l’émotion et sa respiration était toujours saccadée, ponctuée de quelques sanglots récalcitrants. Mais sa décision était prise, il fallait coute que coute qu’elle aille le retrouver, qu’elle le voit, qu’elle puisse le croire et qu’elle puisse le lui dire en face avant qu’il ne parte si son destin était d’en finir avec la vie.


* Bouge-toi

S’essuyant les yeux du revers de la manche, elle se leva, toujours un peu chancelante et se précipita hors de la maison. Prenant une grande inspiration et rassemblant tout son courage, elle se concentra pour transplaner en évitant toute maladresse.

Plop

Atterrissant sur ses deux pieds dans une ruelle à proximité de Ste Mangouste, Elanor Levika se retint de se féliciter de l’exploit et se mit à courir le long de la rue, bousculant les passants sans les voir, ses pieds la menant devant la vitrine où les deux mannequins poussiéreux la fixèrent du regard. Devant sa mine défaite et son regard suppliant, les portes s’ouvrirent alors qu’Elanor n’eut même pas besoin de le demander. Aussitôt, elle reprit sa course et fonça vers la réception se frayant un chemin entre les médicomages et les différents patients présents. Mais l’étudiante heurta de plein fouet une blouse blanche qui l’empêcha de tomber en la retenant par le bras.

Elanor ! On te cherchait partout ! Viens !


L’étudiante sentie le rouge lui monter aux joues. C’était injuste, tout le monde était au courant sauf elle, c’était carrément dégueulasse même si très logique qu’Arsène soit au courant. Mais ce qu’elle n’appréciait pas c’est qu’il n’avait même pas été foutu de la retrouver pour le lui dire ! Que ce soit lui ou Tim, ils n’étaient que deux idiots incapables !

Ouais ! Fallait mieux chercher tu m’aurais peut-être trouvé !!

Les yeux interloqués de son professeur se posèrent sur elle alors qu’elle se précipitait dans l’ascenseur pour échapper à ses yeux noisette. Les larmes se remirent à couler sur ses joues et il ne dit rien, ne relevant pas son insolence et l’agressivité de la jeune fille à son égard. Il se contenta de la prendre par les épaules et de la serrer contre lui le temps que l’ascenseur les emmène au quatrième étage, ne s’arrêtant heureusement qu’une fois arrivé à destination. Elanor tremblait en sortant de l’ascenseur et il dû presque la trainer jusqu’à la chambre de Lacey Hawkesworth, ou du moins la tirer par la main. Son regard était fixe et rivé sur la chambre du bout qu’elle avait deviné comme étant celle de Lacey.

Je peux pas…


Ses pieds se stoppèrent et sa main s’échappa de celle du médicomage. Quelques minutes s’écoulèrent avant qu’enfin l’étudiante reprenne sa marche d’un pas incertain vers l’endroit où il se tenait, où il l’attendait. Elle n’avait pas eu le courage de demander à Arsène de lui donner des détails sur son état. Elle voulait garder sa force pour se rendre à son chevet et éviter de se dérober pour fuir la douleur qui s’était à nouveau réveillée dans sa poitrine, lui coupant à nouveau le souffle. Le couloir semblait s’allonger à mesure qu’elle s’approchait, lui donnant l’impression d’effectuer un véritable marathon.


Enfin, l’étudiante atteint la vitre qui la séparait de lui. Qui la séparait de l’homme qu’elle aimait. Elle en était sûre à présent et les larmes jaillirent à nouveau de ses yeux alors qu’elle reconnaissait les cheveux châtains en bataille sur l’oreiller et le visage pâle comme la mort. Tim avait raison, il était arrivé quelque chose de grave, quelque chose de très grave même. Son malheur s’étalait devant ses yeux dans ce lit d’hôpital alors que des promesses d’avenir moins sombre s’étaient profilées durant quelques semaines dans son horizon terne, ponctué notamment par l’annonce que son oncle lui avait fait quelques semaines auparavant sur son ex appartenance au camp adverse. A qui faire confiance ? Comment se lier avec des gens lorsqu’on était entouré de traitres ou de personnes inintéressantes ? Mais il avait été là pour marquer la différence, pour lui redonner le sourire, pour lui donner envie de continuer à se battre et à venger ses parents mort à cause de lui, à cause de son oncle. Mais la force lui manquait. Le courage aussi d’ailleurs. Elle ne voulait pas affronter le regard de son frère assit à ses cotés, la mine aussi pâle que celle de Lacey. Ce frère qu’elle ne connaissait pas et qui l’intimidait. Tournant les talons, l’étudiante se retrouva face au médicomage encore près d’elle.

Entre

Je sais pas

Vas-y, je te laisse du temps


Le regard entendu du médicomage la fis rougir alors qu’il attrapait la poignée de la porte tout en la tirant par la manche.

Lawrence. Je peux te voir un instant s’il te plait ?

Les deux hommes ne se connaissaient pas vraiment mais ils avaient fréquenté Poudlard à la même période, ce qui permettait quelques familiarités. Alors que le frère de Lacey se levait et se dirigeait vers Arsène l’œil interrogateur tout en jetant un œil à Elanor, l’étudiante, les yeux rivés sur le lit, la main devant la bouche, avança de quelques pas.

La porte se referma sur les deux hommes, laissant la future médicomage au pied du lit, tremblante comme une feuille.

* Vas-y


Lentement, ses deux jambes la portèrent jusqu’à la tête du lit ou il reposait paisiblement. Il avait l’air bien, probablement drogué de milles préparations, peut être même administrées par Arsène qui sait. Ses doigts se tendirent pour lui frôler les cheveux et son cœur se calma lorsqu’elle sentie la chaleur de sa joue. Il était encore vivant. Il respirait et l’étudiante ne s’en rendit compte que maintenant, voyant sa poitrine se soulever sous les draps blancs. Ses yeux brillaient de tristesse, de joie, d’inquiétude et d’une seule et unique certitude qui l’avait mené jusque là aujourd’hui.

Je t’aime Lacey. Tu sais… Me laisse pas...
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MessageSujet: Re: Visites [Terminé]   Visites [Terminé] EmptyMer 3 Juin - 15:23:53

Dès qu'il avait été à peu près soigné, Grim n'avait pensé qu'à une seule chose. Qui était son mystérieux adversaire?
L'idée de savoir qui était la personne qui l'avait ainsi fait tremblé, celui avec qui il avait eu tant de plaisir à se battre l'avait un peu obsédé, il fallait bien l'avouer. Après quelques jours au lit, une inactivité forcée qui aurait pu le rendre fou s'il n'avait pas au moins pu passer son temps à lire, il fut sur pieds.
Tout ça grâce aux bons soins de James, qui avait toutefois eu du mal à le laisser sortir du lit. Mais le russe ne voulait pas perdre de temps, il voulait savoir exactement ce que l'autre était devenu. Était-il mort? Ca aurait été très décevant, en même temps que la preuve qu'il n'était pas digne d'être son adversaire.
Son sort de pourriture, il n'avait jamais vraiment prit le temps de le tester et d'en observer les dégâts, mais il savait que si le sort l'avait atteint, peu importait l'endroit, les séquelles seraient grandes. C'était satisfaisant, il avait marquer son ennemi, son meilleur ennemi, de son stigmate à lui. Ou qu'il aille désormais, l'autre se souviendrait, il était marqué au plus profond de sa chaire.
Ses souvenirs pouvaient tenter de s'échapper, l'auror pouvait tout faire pour oublier, il serait la près de lui,pour lui rappeler ce qu'il s'était produit ce jour la.

Rapidement, il avait découvert une chose. L'autre était dans le coma, pour combien de temps? C'était l'occasion rêvée de le revoir, il n'aurait même pas à trouver de prétexte, il ne se souviendrait de rien. Et le blond voulait le revoir, vraiment.
Cependant, rendre visite à Lacey, serait plus difficile que prévu. Grim ne doutait pas que l'employé du Ministère soit un homme apprécié. Mais qu'il le soit un peu moins lui aurait sans doute facilité la tache. Il avait commencé par découvrir que son ennemi avait un frère, et pas n'importe lequel. Quel mangemort voudrait attirer sur lui les foudres du chef du département de la justice magique? Le russe avait beau être téméraire, rien ne devait lui couter sa place au département des Mystères. Le temps pressait, car le coma ne durerait pas éternellement, et il n'avait au final que quelques jours pour s'assurer que le frère ne viendrait pas le déranger.
Enfin vint le moment, une réunion importante entre chefs, un après midi. Pour ses collègues, il allait à la bibliothèque magique de Grande Bretagne pour se renseigner. Il n'y passa en fait que quelques instants, salua le bibliothécaire pour se faire voir, puis repartit aussi sec après avoir prit un livre de moindre intérêt. Que de précaution pour une simple visite, mais n'était pas paranoïaque qui voulait.

Puis il fut à l'hôpital. Grand, blanc, puant cette odeur difficilement supportable. Une parfaite antichambre de la mort, c'est ce qu'étaient ces lieux ou les gens allaient soit-disant pour guérir, selon Grim. Il échangea quelques mots avec la réceptionniste, et après avoir supporté ses questions et son air suspicieux, le patient n'était pas n'importe qui, elle lui indiqua la chambre.
Tel une éminence noire, le mangemort se rendit à l'étage indiqué, à grandes enjambées, comme à son habitude. Son corps était encore douloureux, mais il avait besoin de le voir. C'était même un devoir. Et même si le russe n'avait souvent pas conscience de ses sentiments les moins violents, comme la tristesse ou la détresse, qu'il ressentait à peine en général, qu'il ne savait pas gérer comme il fallait – la vodka résout tous les maux – il avait en revanche apprit depuis longtemps à gérer ses obsessions.
Pour ne pas totalement sombrer dans des états obsessionnels terrible, il fallait céder dans des mesures raisonnables à la tentation, et savoir se poser ses propres limites. Sa volonté de fer l'avait toujours empêché de sombrer trop loin dans la folie, parce qu'il savait comment jouer de cette particularité, l'étouffer aurait été la pire chose, et le meilleur moyen de sombrer pour de bon.

Son pas se ralentit lorsqu'il fut dans le bon couloir. La bas, il la voyait, la porte. Son cœur sembla s'accélérer comme en souvenir du supplice infligé, mais le blond n'y prêta pas attention. En quelques enjambées, il poussa enfin la porte, et l'aperçut.
Un visage paisible, des bandages partout. Grim ferma la porte et s'approcha doucement du lit, pour s'arrêter lorsqu'il fut tout contre. Ses yeux parcouraient le moindre détail, sa main droite était dans un état monstrueux. Ainsi donc, c'était la que son sort de pourriture avait frappé. Il glissa un doigt sur la main, en se penchant légèrement. Noircie, ratatinée, elle ne pourrait surement pas être utilisable correctement avant un long moment. Le sourire sur ses lèvres s'agrandit. De sa main, il vint ensuite chasser une mèche brune du visage de Lacey, puis continua de tracer les lignes de son visage, du bout des doigts.


-Lacey...

C'était un prénom agréable, un beau prénom. Grim aimait ce prénom. Il resta un moment dans cette position, le contemplant, réfléchissant. Petit à petit, il fut apaisé. Le temps défila, jusqu'au moment ou il releva le regard, pour consulter l'heure. Bientôt, il y avait fort à parier que le frère serait de retour. Pour l'instant donc, il se devait de renoncer, mais à quand serait reportée leur prochaine rencontre ? Si Lacey avait sa blessure pour patienter jusqu'à la prochaine fois, le mangemort lui, n'avait rien de tel. Un regard de côté et il vit un beau bouquet qui était posé la. Sans doute de la part d'un visiteur pour égayer la chambre. Il se saisit d'une fleur qui lui était inconnue, belle et rouge, la huma, puis la fourra dans son sac comme un trésor précieux. Ce serait ça, son souvenir. L'instant d'après, il s'en allait d'un pas plus léger, comme soulagé.
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MessageSujet: Re: Visites [Terminé]   Visites [Terminé] EmptyVen 5 Juin - 22:41:18

[triple salto arrière boucle piquée, réception quelques jours dans le passé, juste après le combat, avant les messages d'Elanor et de Lawrence]

Ayant fini de recopier la déposition dudit William Leatherless, la plume rouge carmin de Tim se laissa délicatement tomber sur son bureau, tandis que le parchemin s'envolait de lui-même jusqu'à atterrir dans la main du policier. Celui-ci le parcourut du regard, vérifiant pour la forme que ce qui était écrit était bien conforme à ce qui avait été dit. Face à lui, un petit homme dégarni, aux cheveux et yeux gris, était agité de tics nerveux qui trahissaient son angoisse quant au jugement à venir. Serein et sûr de lui, Tim reprit la parole après avoir fini de lire la déposition du prévenu.

« C'est pas très convainquant tout ça... C'est le juge qui décidera, mais j'ai bien peur qu'il ne soit pas assez crétin pour vous croire. »

Conclusion logique : William Leatherless était probablement bon pour une bonne amende et une interdiction d'exercer son travail de commerçant pendant quelques temps. Depuis que la brigade de police magique avait été envoyée perquisitionner dans sa boutique et était tombée sur un certain nombre d'objets ensorcelés attrape-moldus, Tim ne se faisait de toute façon pas trop de doute quant à la condamnation du trafiquant. D'un signe de tête et d'un mot de conclusion, il prit congé de son accusé, qui fut ramené à la cellule qu'il occupait de façon provisoire, mettant fin à une affaire qui n'avait pas été trop compliquée à mener, et que le département de la Justice magique pourrait s'enorgueillir d'avoir résolue dans les temps.

D'un pas égal et sans se presser, Tim rejoignit son bureau, deux étages plus haut, consultant sa montre. Il était déjà 19h, soit une heure de plus que que son habituel horaire de départ. Cette histoire de trafic d'objets illégaux l'avait occupé plus longtemps qu'il ne l'aurait cru. Il allait donc s'empresser de terminer un menu travail pour pouvoir décoller au plus vite vers son appartement. Il n'avait rien de prévu ce soir-là, que ce soit pour le ministère ou pour l'Ordre, et il comptait bien en profiter pour glander devant un match de quidditch, une bière dans une main, une part de pizza dans l'autre. Le genre de choses qu'il n'avait absolument pas eu le temps de faire depuis des lustres, tant ce mois de juin était surchargé dans les bureaux du ministère comme au 12, square Grimmaurd. Poussant la porte de son bureau, Tim constata que son collègue et habituel voisin avait déserté les lieux. Son bureau pourtant surchargé de parchemins en tout genre était parfaitement rangé et organisé, tandis que celui de l'ancien Gryffondor semblait absolument impropre à un travail sérieux. Quelle coïncidence.

De l'autre côté de la fenêtre qui éclairait cette petite pièce, se débattait un grand duc que Tim identifia comme étant le hibou d'Arsène, une lettre accrochée à la patte. Intrigué, le rouge ouvrit la fenêtre pour laisser entrer le volatile, manifestement agacé d'avoir attendu aussi longtemps, et s'empara du parchemin finement roulé qu'il lui apportait. Confirmant sa première impression, il reconnut l'écriture de son ami.


 Lacey vient d'arriver à Sainte Mangouste. C'est grave. 

Sans y réfléchir à deux fois, Tim sortit de son bureau et monta quatre par quatre les escaliers qui le séparaient du hall du ministère. Il n'avait même pas pris la peine de se couvrir de sa cape, comprenant que même si Arsène ne l'avait pas explicitement écrit, ce petit mot lui intimait l'ordre de se rendre au plus vite à l'hôpital. A peine arrivé au milieu de toutes les cheminées et des multiples sorciers qui transplanaient, Tim fit un quart de tour sur lui-même et se volatilisa, ne réapparaissant que devant une boutique de vêtements moldus à l'abandon. Il n'avait même pas pris la peine de respecter les consignes de sécurité et de transplaner un peu plus loin. Il avait atterri directement devant l'entrée de l'hôpital, et traversa allègrement la vitrine, se retrouvant au milieu d'un hall bondé de sorciers qui allaient et venaient, la plupart arborant un air inquiet sur le visage. Sans s'attarder sur les robes noires qu'il bousculait, le policier fonça tête baissée vers le quatrième étage.

Comme il s'y attendait, à peine descendu de l'ascenseur, il fut accueilli par Arsène, vêtu de sa plus belle robe verte. Les deux vieux amis se donnèrent une étreinte fraternelle, sans se départir de leur air grave. Échangeant le strict minimum de mots, ils se dirigèrent vers la chambre qu'Arsène indiquait à Tim comme étant celle de Lacey. Il lui ouvrit la porte, derrière laquelle une infirmière était penchée sur le lit du blessé. D'un geste, le médicomage lui intima l'ordre de sortir, ce qu'elle fit, refermant la porte sur Tim qui se rapprocha du lit de son ami. Celui-ci avait vraiment une sale tête, preuve que le combat avait été pour le moins viril.


« Mais quel abruti tu fais... »

Aussi inexplicable que ça pouvait paraître à quelqu'un qui ne connaissait pas les deux énergumènes, Tim explosa d'un rire nerveux. Sans doute parce qu'il avait toujours su que ça arriverait, à l'un d'entre eux. Lacey avait tellement l'habitude de défoncer tout ce qui bougeait qu'un jour, il devait forcément tomber sur un truc plus gros que lui. Mais ça faisait partie du jeu, et Lacey n'aurait pas été Lacey s'il avait eu peur de ce genre de choses, et le policier ne serait sans doute jamais devenu son ami. Les deux gamins avaient sympathisé autour de leur passion commune pour le risque, et quand l'un des deux semblait flancher, l'autre s'empressait de le ramener à la raison, quitte à faire le faire à coup de poings. Et ils ne s'étaient jamais posé la question de ce qui se passerait si quelque chose tournait vraiment mal. C'était de toute façon inconcevable. Tous les risques qu'ils prenaient, tous les sorts qu'ils échangeaient, c'était pour rire. C'était un jeu. Et dans les jeux, on ne meurt pas. C'est pour ça que Tim riait, malgré la situation pas spécialement gaie. Reprenant le contrôle de ses nerfs, Tim secoua la tête en se passant la main dans les cheveux.

« T'as intérêt à t'en sortir, vieil ours... Qu'on aille casser la tête à celui qui t'a fait ça. »

Ça aussi c'était le jeu. Le niveau suivant c'était d'aller se venger, parce que quand même, c'était pas cool, ce qui arrivait.

Tim sortit de la chambre, aussitôt remplacé par l'infirmière qui n'en avait visiblement pas fini avec son patient. Arsène avait disparu, sans doute appelé par une urgence. Pensant à un détail, Tim sortit de sa poche un bout de parchemin et une plume froissée. Appuyé sur le rebord d'une fenêtre, il griffonna quelques mots en vitesse.


Elanor,
Il est arrivé une bricole à Lacey. Il est un peu amoché. Ça lui fera du bien de te voir, passe à Sainte Mangouste dès que tu peux. Arsène te fera entrer.
Tim
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MessageSujet: Re: Visites [Terminé]   Visites [Terminé] EmptyLun 8 Juin - 20:19:05

Il avait fallu quelques heures pour que la nouvelle arrivât aux oreilles d'Edward. Curieusement, ce n'était pas par l'Ordre du Phénix qu'il avait appris que Lacey était à Sainte Mangouste. Plongé dans ses dossiers, en petit employé modèle qu'il était, Mole n'avait pas vraiment eu le temps de prendre beaucoup de nouvelles de l'Ordre sur les derniers jours, et c'est finalement une jeune employée du Ministère qui lui apporta l'information. Une petite souris, secrétaire au Bureau des Aurors. Edward posa son regard sur le visage fin de la demoiselle lorsque celle-ci entra dans son bureau. Il ne lui fallut qu'une fraction de seconde pour que sa formidable mémoire reconnaisse la blonde. Sydney Anderson, 22 ans, employée depuis trois mois au Ministère, élément efficace bien que parfois un peu tête en l'air. La jeune femme avait les traits tirés et les yeux un peu brillants. Le brun arqua un sourcil. Les rares fois où il avait croisé la jeune femme dans les couloirs de leur administration, elle avait plutôt l'air d'une personne enjouée. D'un signe de la main, il l'invita à entrer.

- Euh..; B-bonjour Monsieur Mole... Je... Je suis désolée de venir vous déranger, mais... avec les collègues, on fait une petite quête...

Un pot commun ? Ce n'était pas la première fois, mais avec une mine si attristée, ce n'était pas pour la naissance du petit dernier des Weasley... La nature peu encline au dialogue d'Edward ne lui permit pas de relancer le dialogue, mais la jeune femme passa outre. Ravalant un sanglot, elle compléta :


- C'est pour Monsieur Hawkesworth... Il est à Ste Mangouste...

Ed' se figea. Il se sentit pâlir. Lui d'habitude si réservé et flegmatique était en train de défaillir. Il se fit violence pour se maîtriser.

- Hum je.. Euh oui.


Plongeant machinalement la main dans sa poche, il fit glisser dans l'enveloppe tendue par la jeune femme une poignée de pièces, sans même regarder le montant. Il entendit à peine la secrétaire quitter le bureau, mais le claquement de la porte sonna sa mise en route. Sans prendre le temps de ranger quoi que ce soit, l'Oubliator transplana, en bras de chemise et l'air complètement dépenaillé, tasse de café encore à la main.

L'agitation de l'hôpital lui donna bien vite le tournis. Il avait l'impression que le monde avançait deux fois trop vite pour lui. Edward n'était pas un sentimental. Mais Lacey, c'était quelqu'un d'important pour lui. L'Auror était un ami de longue date, et Merlin savait que les personnes pouvant être qualifiées de la sorte étaient rares dans l'entourage du binoclard. Ses rapports avec les autres humains étant plutôt limités, et sa personnalité un peu particulière, Mole avait peu d'amis. Et encore moins de la trempe de Lacey, celui qui l'avait en quelque sorte pris sous son aile depuis Poudlard. Et le savoir ici, parmi toutes ces vapeurs de médicaments et les cris des patients, lui faisait tourner la tête. Lacey, c'était le costaud de la bande. Celui qui distribuait les gnons et encaissait les retours sans trop broncher. Hawkesworth, c'était le flamboyant, pas le vaincu, en état de faiblesse à Ste Mangouste.

Mole essayait de se raisonner, se disant qu'il se faisait put-être des idées, et qu'il n'y avait rien de grave. L'Auror était comme de la mauvaise herbe, il était bien trop difficile de s'en débarrasser, il fallait qu'Edward s'apaise. Mais était-ce la mine déconfite de la petite secrétaire ou la boule qu'il sentait se nouer dans ses entrailles ? Il pressentait que ce n'était pas anodin. Sans s'en rendre compte, il avait demandé son chemin et était à présent devant la porte de la chambre de son ami.
Edward resta planté là un bon moment, incapable de pousser la porte. Il avait peur de ce qu'il pourrait découvrir à l'intérieur. Dans quel était était Lacey ?

- Il ne va pas vous manger, vous savez ?

Edward sursauta, manquant de renverser le café froid de la tasse qu'il tenait toujours à la main. L'infirmière lui avait fait peur. Il la regarda avec un air désemparé. Le regard emprunt de bienveillance, l'infirmière lui retira doucement la tasse des mains, la posa sur un chariot et prit l'Oubliator avec douceur par le coude. Elle poussa la porte de la chambre.


- Allez-y... Rester devant la porte ne vous servira à rien, et des visites font toujours du bien aux patients.


Le brun se laissa guider sans offrir la moindre résistance, comme si c'était sa mère qui l'avait pris en charge. Il entra enfin dans la chambre. Lacey était là, comme perdu au milieu de son grand lit d'hôpital. Une chaise providentielle accueillit l'Oubliator qui sentit ses jambes se dérober. La tornade des Hawkesworth était couvert de pansements, et à en juger par la compresse qui couvrait l'un de ses bras, ce n'était pas beau à voir. L'homme dormait paisiblement. Edward se sentait perdu. Jamais il n'avait vu Lacey dans un tel état. Qui donc avait amoché ainsi son ami ? Etait-ce au travail ou au... "travail" ? Lacey faisait un métier dangereux, il le savait, mais doubler ses chances de se faire carboniser en officiant en parallèle pour l'Ordre devait bien finir un jour par amener l'Auror en ces lieux. Edward se mordit la lèvre. Il ne savait pas quoi dire. Comme toujours de toutes façons.

Alors plutôt que de dire des absurdités, le brun préféra garder le silence, et prit la main de son ami, toutes ses pensées et encouragements dirigées vers lui. Il allait rester là jusqu'à la prochaine visite. Pour une fois que c'était lui qui pourrait aider Lacey... Le binoclard s'installa donc, bien décidé à offrir sa présence au malade. Sait-on jamais, peut-être le sentait-il et cela pourrait-il aider à sa guérison.
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MessageSujet: Re: Visites [Terminé]   Visites [Terminé] EmptyMar 9 Juin - 21:43:47

[HJ : je sais que je suis grave en retard sur notre autre topic Lacey d'amour, je n'oublie pas, mas je voulais le faire ici tant que c'était encore à peu près dans le timing...]

A travers les larmes qui brouillaient sa vue, June tentait de ne pas trébucher dans les escaliers. Ses parents étaient là pour la soutenir, mais ils n'en menaient pas plus large. Jamais la jeune fille n'aurait imaginé que sa deuxième excursion hors Poudlard pour voir son grand frère aurait pu être si différente de la première.

Elle avait été heureuse alors, quand ils s'étaient retrouvés sur le Chemin de Traverse pour faire quelques courses en l'honneur de Lawrence... Aujourd'hui, son coeur n'était plus à la fête. Il saignait. Depuis que MacGonagall était venue la trouver pour lui annoncer qu'elle prenait un portoloin dans l'heure pour Ste Mangouste, June versait toutes les larmes de son corps. Elle savait Lacey inconscient à l'hôpital magique, et quand bien même elle ne savait pas exactement de quoi il retournait, ces simples informations vagues avaient suffi à l'anéantir complètement. Lacey était solide. S'il était dans le coma, c'était grave. Son bourru de frangin avait réussi à trouver plus costaud que lui. Il fallait bien que ça arrive un jour.

La blonde avait eu quelques instants pour se préparer, et Pissenlit s'était avéré être un soutien inconditionnel pour essayer de la consoler et la rassurer, lui martelant qu'il était en de bonnes mains et qu'il n'y avait pas plus compétent qu'un médicomage de Ste Mangouste pour soigner un bonhomme. June s'était efforcée de sécher ses larmes pour serrer son amie dans ses bras et avait bientôt rejoint l'enseignante de métamorphose.

Quelques instants plus tard, la cinquième année s'effondrait dans les bras de ses parents, tous deux venus l'accueillir pour l'accompagner au chevet du malade. La fille des Galdwin s'était blottie un bref instant dans les bras de sa mère, et était rapidement montée vers la chambre du blessé. L'épreuve des escaliers passée, elle avait planté tout le monde et avait couru vers la porte de la chambre de son frère, qu'elle avait ouverte à la volée, avant de se laisser tomber sur le lit, aux côtés de Lacey, sanglotante.


- Frangin, tu peux pas me faire ça. T'as intérêt à t'en sortir...

Faisant fi de toute élégance, la jeune fille essuya son nez d'un revers de la manche, avant de planter ses pupilles humides sur le visage du patient. Un bref instant, la blonde arrêta de renifler, et bourra une petite tape dans l'épaule de son frère.


- Sinon, avec qui je me chamaillerai au sujet des Canons ?

Prenant une profonde inspiration, la jeune fille craqua à nouveau. Le monde s'écroulait autour d'elle. Son frère adoré était dans un sale état. Qu'avait-il bien pu lui arriver ? Au désespoir, ce furent les mains apaisantes de ses parents qui la sortirent de sa torpeur. Les Galdwin attirèrent leur fille contre eux et, en silence, veillèrent le malade en famille. June aurait tant aimé que Lawrence fut là également... Mais ils jouaient de malchance. Les infirmières leur avaient indiqué que l'avocat était presque en permanence au chevet de son aîné, et au moment où toute la famille était là, il fallait que Law' soit au travail...

Lorsqu'il fut l'heure de repartir, June eut un sursaut. Elle allait devoir rentrer à Poudlard. Elle ne pourrait pas revenir voir son frère avant la fin de l'année très certainement. Il fallait qu'il sache qu'elle était passée ! Empruntant un stylo à l'une des infirmières, la jolie blonde attrapa le poignet encore valide de son grand frère de coeur et y inscrivit : "les Canons vaincront", non sans passer la consigne au corps médical qu'il était impensable d'effacer le graffiti avant le réveil de Lacey. Menaces à l'appui.
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MessageSujet: Re: Visites [Terminé]   Visites [Terminé] EmptyJeu 30 Juil - 22:57:53

Le silence tombait peu à peu sur l’hôpital, à peine coupé par les cris d’un patient dont le sort anesthésiant venait de se dissiper sans raison. Jamais les couloirs n’étaient tout à fait silencieux mais il y avait un moment, lorsque les visites se terminaient et avant le rush des urgences, où une sorte de paix semblait reprendre ses droits. Un sentiment de plénitude et d’immobilisme mais pas de mort. C’était vivant. Ste Mangouste reprenait des forces pour affronter le mal qui frapperait ses murailles. Et, comme tous les soirs, ils vaincraient.

Comme tous les soirs également, Deryn poussa la porte de la chambre d’Atlas. Elle remarqua Epiméthée, assit à ses côtés qu’elle salua d’un simple mouvement de tête avant de prendre sa place habituelle. Dehors, le jour avait encore plusieurs heures devant lui mais l’on sentait déjà sa fin dans la lumière paresseuse traversant la toile du rideau. Comme tous les soirs, la jeune femme posa son sac, remplit deux verres d’eux dans la salle de bain, un pour le travailleur qu’elle posa discrètement, et un pour elle. Parce que visiter Lacey était plutôt fatiguant.

Elle attendit un moment, en silence, que l’ambiance de la pièce se fasse à sa présence et que la quiétude reprenne ses droits. Le sommeil du géant tombé n’était plus celui d’un malade mais celui, magique, d’un convalescent trop turbulent. Elle lui prit ensuite la main pour sentir sa force sous ses doigts. L’autre membre, horriblement abîmé, reposait inerte. Il y avait une sorte de superstition qui empêchait Deryn de seulement le regarder. Elle ne savait pas comment faisaient les autres pour supporter l’idée d’un Lacey mutilé mais elle n’y arrivait simplement pas. Alors elle refoulait tout ça. Prétendait qu’il dormait juste à cause d’un rhume, comme si un virus quelconque était assez fort pour le terrasser.

D’une voix plutôt basse, elle s’enquit finalement de sa santé en gallois, retrouvant de l’assurance dans les sonorités familières de sa langue natale. L’été se révélait éprouvant. De nouvelles catastrophes avaient lieux tous les jours. Depuis la mort du Professeur Dumbledore, c’était comme si la sécurité n’avait été qu’une douce utopie. Les blessés étaient nombreux, souvent dans un état assez impressionnant. Elle lui raconta sa journée, toujours en gaélique pour n’inquiéter personne, un sourire sur ses lèvres cachant le pincement qu’elle avait au cœur. Elle aurait aimé qu’il soit là pour protéger sa sœur, pour aider son frère. Merlin, elle avait besoin de lui, elle. Qu’allait-elle devenir si tous ses amis tombaient en même temps hein ?

Pour finir, donc, elle le gourmanda en gallois pour son mauvais timing. Le ton monta bien un peu mais pas assez pour déranger le fantôme dans le coin. Un sourire amusé clôtura l’entretien proprement dit. La rouquine attrapa le livre qui trainait sur la table de nuit, s’éclaircit la gorge d’un peu d’eau fraîche et commença à lire à haute voix. Son accent, réveillé par sa langue maternelle écorchait un peu les mots du poète fou mais cela n’était rien. L’important était le texte.


« Les frères Desmaret s’habillaient pour la noce. Ils étaient très souvent invités comme pédérastes d’honneur car ils présentaient bien. Ils étaient jumaux. L’aîné s’appelait Coriolan. Il avait les cheveux noirs et frisés, la peau blanche et douce, un air de virginité, le nez droit et les yeux bleus derrière de grands cils jaunes.

Le cadet, nommé Pégase, offrait un aspect semblable, à cela près que ses cils étaient verts, ce qui suffisait, d’ordinaire, à les distinguer l’un de l’autre. Ils avaient embrassé la carrière de pédérastes par nécessité et par goût, mais, comme on les payait bien pour être pédérastes d’honneur, ils ne travaillaient presque plus, et malheureusement, cette oisiveté funeste les poussait au vice de temps à autre. C’est ainsi que, la veille, Coriolan s’était mal conduit avec une fille. Pégase le tançait d’importance, tout en se massant la peau des reins avec de la pâte d’amandes mâles, devant la grande glace à trois faces.

- Et à quelle heure est-tu rentré, hein ? disait Pégase.
- Je ne sais plus, dit Coriolan. Laisse-moi. Occupe-toi de tes reins.
Coriolan s’épilait les sourcils au moyen d’une pince à focipressure.
- Tu es obscène ! dit Pégase. Une fille !... Si ta tante te voyait.
- Oh !... Tu ne l’as jamais fait, toi ? hein ? dit Coriolan menaçant.
- Quand ça ? dit Pégase un peu inquiet.

Il interrompit son massage et fit quelques mouvements d’assouplissement devant la glace.

- Ça va, dit Coriolan, je n’insiste pas. Je ne veux pas te faire rentrer sous terre. Boutonne-moi plutôt ma culotte.

Ils avaient des culottes spéciales, à braguettes en arrière, difficiles à fermer tout seul.

- Ah ! ricana Pégase, tu vois ! Tu ne peux rien dire !...
- Ça va, je te dis ! répéta Coriolan. Qui est-ce qui se marie aujourd’hui ?
- C’est Colin qui épouse Chloé, dit son frère avec dégoût.
- Pourquoi prends-tu ce ton ? demanda Coriolann. Il est bien, ce type là.
- Oui, il est bien, dit Pégase avec envie. Mais, elle, elle a une poitrine tellement ronde, qu’on ne peut vraiment pas se figurer que c’est un garçon !...

Coriolan rougit.

- Je la trouve jolie…murmura-t-il. On a envie de lui toucher la poitrine… Ça ne te fait pas cet effet-là ?...

Son frère le regarda avec stupeur.

- Quel salaud tu fais ! conclut-il avec énergie. Tu es plus vicieux que n’importe qui…Un de ces jours tu vas te marier avec une femme !... »
*

La jeune femme referma le livre sans violence, notant simplement sur une feuille la page et le chapitre. Elle sourit au vide devant elle, repensant aux discussions fraternelles et se demandant vaguement si, aux temps heureux, les deux frères avaient des disputes de ce genre. Cela semblait bien partit. Le cadet plus rigide que l’aîné (pour ce qu’elle en avait vu), presque plus imposant aussi. Ses yeux interrogateurs se posèrent un moment sur Lawrence puis revinrent doucement à la réalité. Cela ne la regardait pas.

Sans bruit, elle se leva, lissa sa jupe beige, jeta d’un geste sur le gobelet dans la corbeille et, sur la pointe des pieds, embrassa légèrement le front d’Atlas. Elle l’assura en gallois que le monde n’avait pas encore tout à fait sombré mais qu’il ne faudrait plus qu’il tarde à le reprendre sur ses épaules puis, sans plus déranger Epithémée, retourna affronter la réalité, aidée par la tendresse de sa propre famille. Rendez-vous demain.


[* Boris Vian - L'écume des jours]
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