Petit petit petit !! (Libre)

-MEEEEOWW !!

Nerveuse, Miss Teigne se redressa, flairant attentivement l'air, son regard immobile fixant un point au loin... Le long miaulement qu'elle venait de pousser, son attitude circonspecte, tout disait qu'elle avait senti quelque chose de pas net.

Le concierge s'extirpa du lit, aussi rapidement que ses douleurs le lui permettaient, et observa sa fidèle compagne. La chatte lui lança un long regard significatif, et Argus, ôtant son bonnet de nuit aux rebords jaunis, ouvrit la porte. Miss Teigne fila immédiatement, silencieuse, à peine visible dans les couloirs sombres, et Rusard, saisissant une lanterne, s'élança derrière elle, en tenue de nuit- comprenez une espèce de pantalon de velours crasseux qu'il portait pour dormir (les nuits sont frisquettes en Ecosse), un tricot de corps à la couleur incertaine, et une veste de pyjama à carreaux ouverte sur sa triste poitrine aux poils gris. Un regard à la pendule informa le digne homme qu'il était presque sept heures du matin, et il se reprocha d'avoir dormi si tard... Certes, on était dimanche, mais les grasses matinées n'étaient pas pour lui, malheureux défenseur de l'ordre dans ce château en perdition....

La chatte avait filé en direction des escaliers, et était montée en vitesse... Argus l'aperçut qui s'engageait sur le palier du quatrième, et il la suivit, aussi vite qu'il le pouvait sans faire craquer ses articulations.

A l'angle d'un couloir, la chatte l'attendait, immobile. Le concierge s'arrêta près d'elle et écouta ; un bruit discret leur parvenait, en provenance d'un des couloirs proches ou, plus probablement, d'un passage secret qui se trouvait dans le secteur ; le bruit d'une conversation tenue à voix très basse, ponctuée de bruits moins identifiables : grattement contre la pierre, sac en papier froissé, mais cela venait de trop loin pour que l'oreille pourtant entraînée du concierge puisse tout reconnaître.

Que faisaient-ils là, ces morveux ? Car c'étaient forcément des élèves, pour se cacher ainsi, aux premières heures d'un dimanche matin... Leurs congénères avaient au moins le bon goût de dormir jusqu'à pas d'heure, épargnant ainsi leur détestable présence à Argus Rusard... Mais ceux-là... Pour s'être levés si tôt, ils avaient forcément de mauvaises intentions.

Retenant sa respiration, Rusard localisa les voix. Dans le passage secret, pas très loin. Mâles ou femelles ? ça, le concierge ne pouvait le dire ; les voix étaient trop basses pour le dire. Miss Teigne lança un long regard à son maître, et fila ; elle allait se poster à l'autre issue du passage secret. Rusard lui laissa une demi-minute pour y aller et souleva le pan de tapisserie qui dissimulait l'ouverture du passage secret. Très conscient de l'importance de la théâtralisation de son fonction, il s'écria :

-Vous êtes faits, mes gaillards !!

Evidemment, ça risquait fort de ne pas leur convenir. Rusard se campa solidement sur ses jambes, prêt à engager la traditionnelle course poursuite.

[Par contre, j'savais pas trop comment faire vu que Rusard a posté le premier > < " Et puis j'voulais pas anticiper les actions de Lellia du coup, j'me suis arrêtée avant. J'ferais intervenir Rusard dans mon prochain post. ]

- Steuplaît Mervin, j’te demande pas longtemps.

Supplia la blondinette.

- Mais j’pas le temps Davis, on a l’TP de sortilèges à rendre pour demain
- Bon tu viens ou j’t’explose laggle > < Pii’ on a qu’a s’retrouver demain matin pas loin de l’infirmerie c’t’es si pressé pour ce soir -_____-
- Ouais, a d’main

Brooke Davis s’était acquittée d’une bien dangereuse mission. La demande lui avait été faite le matin même lorsque Lena, une petite brune au visage criblée de tâches de rousseur qui témoignaient de sa couleur d’origine, maladroitement cachée par des colorations bon marchées, s’était installée en face d’elle avec la vive attention de tirer quelque chose de l’entretien. Lueur farouche dans ses yeux ternes et vilainement cernés, Lena, les coudes sur la table pour se donner un peu plus de prestance, avait débité en ligne un long monologue sur les sentiments amoureux qu’elle éprouvait pour un dénommé Mervin que la petite blonde ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Le visage à demi baignant dans ses œufs brouillés, elle s’était contentée de vagues hochements de tête pour témoigner de son attention. Marque peu engageante qui avait pourtant semblé convenir à une Lena bravache qui avait aussitôt enchaînée. Rechignant un peu plus par principe qu’autre chose puisque son regard portait d’avantage sur le contenu de son assiettes que sur le rapide débit de la rouquine, la fillette avait finalement interrogée promptement celle qui visiblement n’attendait que ça et s’était retrouvé affublée du rôle ingrat de messager. Broot’ se complaisait peut-être d’ordinaire dans cet état de fait. Jouer les pies, jacasser dans les couloirs du château a la recherche du ragot, plusieurs éléments étaient néanmoins indispensables à un commérage efficace et digne d’intérêt. Parmi d’autres, il fallait d’abord que les deux tourtereaux nécessitent son attention, c'est-à-dire par le biais d’un semblant d’amitié ou, encore, d’une popularité suffisante. C’est vrai, on peut dire ce qu’on veut, les folichonneries et cochoncetés de trois pequeneaux de cambrousse n’intéressent strictement personne.

Malheureusement pour Lena, elle ne rentrait dans aucun des critères nécessaires au minuscule ~~bout de machin~~ fillette blonde. La rouquine, certainement consciente de ses chances de convaincre la bavarde et pipelette entremetteuse avait probablement préparée son discours soigneusement à l’avance pour embrouiller l’esprit peur réactif du matin de Brooke et profitait honteusement de son habituelle gueule de bois du petit-déjeuner. Poussant le vice jusqu’au bout, elle avait saisit l’occasion du fait que la jaune et noire avait la bouche pleine pour lui refourguer son discours sous le nez. Avec un peu d’insistance, la fillette, qui ne demandait qu’à ce que la rousse Lena lui foute la paix, avait accepté n’importe quoi lui permettant de stopper la bavarde. Dès lors l’approbation de sa camarade de maison acquise, la rousse avait filé, coupant net un possible changement de position de la blondinette, fourchette à la main, gobelet au bord des lèvres, Il aurait donc fallut trouver un plan d’attaque mais peu désireuse de jouer dans la finesse pour la première année, Brooke, royalement à l’aise et pas franchement amène de rendre service à celle qui avait interrompue son repas, avait de mauvaise grâce intercepté le dit Mervin. Il s’était d’abord rebiffé, les simples mots « parler loin de tes copains » l’effrayait visiblement. Un doigt écartant son col de chemise pour revenir triturer les plis de sa cravate, il avait évoqué une excuse vaseuse, ses yeux gris fixant avec une obstination sans précédent les dalles de pierre du couloir. Après de longues heures de pratique, Brooke doutait de l’affirmation de son camarade quand en rendez vous du lendemain et était convaincue que ses heures de sommeil au moins, accouplées avec le fait qu’elle devrait se lever plus tôt qu’à l’habitude pour empêcher toute excuse de l’odieux petit personnage source de ses malheurs, ne serviraient à rien. Le petit monsieur ne viendrait pas. ~~Implorerait sa grâce~~ ou en tout cas marmonnerait de semi paroles d’excuses lorsqu’ils se croiseraient dans les couloirs. Cette perspective la mettait de fort méchante humeur. Aussi lorsque Lena, découvrant des dents parfaitement alignées, lui avait demandé le soir même la conclusion de l’entretien, Brooke lui avait craché à la figure des mots qu’elle n’eut même pas l’envie de regretter en les prononçant.

- Cherche pas, t’as aucune chance Enfin, vu que j’suis bonne, j’irais quand même lui demander.

Il était vrai qu’on avait vu Brooke plus encline à résoudre les histoires de cœur de ses congénères. Pleurer devant les vieux feuilletons à l’eau de rose était une seconde nature. Ouvrir de grands yeux larmoyants devant une éprouvante déclaration faisait partie tout aussi intègre de sa personnalité. Sa soudaine réticence et sa mauvaise humeur, beaucoup, Broot’ compris, l’attribuait à la fin de l’année. Sa soudaine réticence et sa mauvaise humeur, beaucoup, Broot’ compris, l’attribuait à la fin de l’année. Poufsouffle se verrait attribuer la dernière place, chose maintenant sure depuis qu’ils ~~s’étaient fait laminés laggle~~ battre au dernier match de quidditch. Certes me direz vous, la fillette ne pouvait pas en vouloir à a ses congénère, elle-même ayant cumulés les heures de retenue, séchant honteusement ses cours de botaniques en compagnie d’Eve, trichant en sortilèges pour faire enrager Calypso, complice dans les canulars de Bangkok. Ce n’était pas tant la défaite qui lui tirait une grimace mais plus le fait que pour la sixième année consécutive, Poufsouffle n’atteignait le frêle décompte des sabliers des autres maisons. En même temps, il y avait une certaine excitation dans la perspective de passer en deuxième année. C’était grisant. Bon, passer une année de plus ne compenserait certainement pas son gabarit crevette et sa taille peu imposante mais elle pourrait faire pleins de choses très amusantes ! ~~Taper les plus petits, fonder une secte, et les obliger a laver ses chaussettes~~ Lena était partie dans les dortoirs, tirant triste mine. Autant dire que lorsque l’odieux bruit chuintant du réveil résonna dans le dortoir, jamais ou rarement la blondinette n’avait eu autant envie de l’envoyer valser contre l’une des parois du mur. Quittant à regret les lits à Baldaquin de sa salle commune, la fillette enfila un jean, une paire de basket et un tee-shirt dans une pile d’affaire. Poudlard encore endormi, Rusard rôdant d’ordinaire dans les étages supérieurs à cette heure là de la matinée, elle quitta les lieux avec sa légendaire discrétion, murmurant le mot de passer, grimaçant à chaque profonde résonance que ses pas faisaient sur les dalles.

Crac. Bruit de quelque chose qu’on renverse sur le plancher. Et bien sûr par de Mervin.

[HJ: Bon j'avoue que c'est pas terrible non plus mais une fois qu'on aura prit le rythme ça ira mieux ^^]

Résumé des épisodes précédents : …….Crac.

Crac ? Comment ça « crac » ??? C’était quoi encore ce bruit suspect à l’orée du jour alors que Lellia n’avait pas encore retrouvé le confort de son dortoir ? La pénombre ~~Craft~~ qui régnait dans les couloirs ne lui permettait pas avec exactitude de juger de l’étendue des dégâts mais il était certain qu’à présent sa patte d’artiste maudite était étalée sur le sol dallé du passage secret qui donnait sur l’un des nombreux couloirs de Poudlard.

Ci-gît l’amour propre de Lellia Windfall. Prenez garde à ne pas glisser dessus, c’est une maladie contagieuse.

L’odeur âcre et doucereuse de sa bièraubeurre lui chatouilla une narine, narine qui réagit promptement en se dilatant avec envie avant qu’un haut le cœur ne vienne perturber la jeune fille qui se doutait bien que le jour suivant serait bien plus difficile à supporter. Se tenant au mur le plus proche, elle se retint de rire devant la médiocrité de son existence, voilà qu’elle sortait seule pour mettre un peu de couleurs dans sa morne vie. Un peu d’alcool, quelques médicaments et voilà qu’elle aurait pu se mettre à parler toute seule. Heureusement un soupçon d’intelligence, certains diront de bêtise, lui avait dictée de revenir dans son dortoir avant le lever du jour et avant qu’elle ne s’endorme dans un coin de Pré au Lard. L’aventure s’était déroulée plus lentement que prévue mais après bien des détours elle avait finalement réussis à trouver l’un des multiples passages secrets qui lui permettaient de quitter le château plus ou moins quand elle le voulait. D’ailleurs c’était à se demander comment ces passages avaient fait pour traverser le temps sans jamais être refermés ? Ainsi n’importe qui pouvait aller et venir dans l’école sans que qui que ce soit soit au courant, pas même Rusard…tout du moins c’était à espérer pour Lellia car malheureusement vu l’état dans lequel elle se trouvait, elle aurait été bien incapable de courir pour sauver sa peau, peut être aurait elle tenter quelques sorts approximatifs, de quoi faire un peu de lumière et quelques étincelles mais pas de quoi lui permettre de prendre la fuite malheureusement.

Enfin de toute manière la question n’était pas là. La cinquième année récupéra la bouteille à moitié vide qui se trouvait par terre et la plaça sur le côté afin d’éviter de rouler dessus et de se retrouver les quatre fers en l’air. Puis, après un soupir mêlé de consternation et de paresse, elle se décida à apparaitre dans le couloir, ses yeux s’étaient accoutumés depuis longtemps à l’obscurité et sans pour autant lui permettre de discerner certains détails, elle ne risquait pas de rentrer dans un mur. D’un pas lent, traînant et quelque peu zigzagant, elle passa devant une première année qu’elle connaissait uniquement pour avoir joué un match contre elle. Elle la salua d’un vague haussement d’épaules et continua son chemin jusqu’à une bifurcation. S’arrêtant net elle sembla réfléchir un moment sur le chemin le plus court à emprunter pour retrouver son lit, cependant son cerveau se mit soudainement en route et elle se retourna doucement vers la gamine, la fusillant ni plus ni moins du regard. Qu’est ce que cette rase motte foutait dans ce couloir à une heure pareille ? Lellia n’était pas suffisamment possessive pour décréter que ce lieu lui appartenait mais quels étaient les risques pour qu’une chose pareille arrive ? Le château était pourtant grand alors comment pouvaient elles se retrouver là au même instant ? Une seule solution : la gamine la suivait ! La Gryffondor en était sûre et certaine ! Prête à lui bondir dessus, sa nuque la picota doucement alors qu’un miaulement aigue et pénible se faisait entendre. Miss Teigne !!! Son sang ne fit qu’un tour alors que déjà, elle se précipitait en avant pour empoigner la gamine et la faire rentrer de force dans le petit renfoncement qui annonçait le passage secret.

« T’es vraiment maligne toi, non seulement tu m’épies mais en plus tu ramènes Rusard !!! Je te préviens, si je me fais prendre tu morfleras avec moi ! »

Inutile de préciser que tout l’effet que Lellia avait voulu donner à ces quelques mots étaient très loin de celui escompté étant donné que la conjugaison de l’alcool et de la fatigue lui donnaient un aspect particulièrement ridicule et pathétique.

Cependant, elle n’eut pas le temps d’en dire d’avantage que Rusard et son odeur de renfermé se trouvaient face aux deux élèves, leur barrant le passage avec son corps. Ne réfléchissant pas plus que ça, la Gryffondor choisit tout simplement la fuite et comme elle ne pouvait aller de l’avant, elle devait donc faire demi tour, courant et zigzagant comme si elle avait essayé d’éviter des tirs, elle s’engouffrait à toute allure dans le même passage qu’elle avait précédemment remonté. Le seul problème étant que le passage était particulièrement étroit et bas de plafond, plus d’une fois elle avait réussi à se prendre un rocher sur le sommet du crâne et vu l’allure à laquelle elle courait nul doute que ça allait recommencer.

« C’est chacun pour sa peau Précieuuuuuuuse !!!! »

Cria t elle à destination de la Poufsouffle, avec un peu de chance elle arriverait à s’en sortir et Rusard punirait ensuite McLane à sa place. Il ne restait plus qu’à espérer que la demi portion ait compris le message et en fasse de même…

[Allons allons, c'est très bien niarkhéhé

]

Une sorte de pressentiment avertit Argus : la fidèle Miss Teigne devait être en place, à présent, et l'opération pouvait entrer dans sa phase deux. À savoir : aller au contact de la marmaille, éventuellement lui courir après, attraper les fautifs et les les punir avec toute la rigueur nécessaire. Les punir pour quoi ? Officiellement, se trouver dans les couloirs un dimanche matin de très bonne heure n'était pas répréhensible ; aucun article du règlement n'interdisait de se lever tôt et d'aller faire un tour avant l'heure du petit déjeuner. Mais dans le règlement personnel d'Argus Rusard, se balader dès potron-minet dans un couloir désert, en empruntant, qui plus est, un passage secret, était forcément l'indice que quelque chose de pas net se préparait. Ces feignasses d'élèves ne se levaient tôt que pour des raisons précises, et la première de ces raisons était d'enfreindre allègrement le règlement du collège et de troubler la vie déjà pas bien rose de son concierge. Ils ne semblaient être venus au monde que dans ce but ultime : hâter, à grand renfort de sottises et de coups bas, la fin des jours d'Argus Rusard. Le jour où Dumbledore le comprendrait, on aurait fait un grand pas en avant, foi de concierge. Mais le directeur s'obstinait à voir les ignobles petits monstres comme de gentils enfants pleins de malice... Le vieillesse est un naufrage, et le vénérable directeur de Poudlard lui-même finissait par se perdre un peu les chèvres.
Mais cette fois, on allait voir ce qu'on allait voir... Rusard et sa fidèle Miss Teigne étaient sur le sentier de la guerre, et les sales morveux allaient se repentir de leurs forfaits... Le concierge se délectait déjà du châtiment qu'il leur réservait. Bien sûr, il n'avait pas droit aux châtiments corporels, mais pour peu que ce ne soient pas des Serpentard, il pourrait leur coller une retenue avec Rogue... et tout élève sensé préférait un châtiment corporel à un moment en tête-à-tête avec le redoutable maître des potions. Ce cher homme n'était jamais à court d'idées pour humilier les têtes blondes confiées à sa garde, et Rusard lui-même était pourvu d'une imagination débordante...
Un long miaulement avertit Argus que sa lieutenante était en place, et, immédiatement, le morveux se lancèrent au galop, en direction de Miss Teigne. La malheureuse bête aurait bien pu se faire piétiner vive, si une vieille habitude de ce genre de situation ne l'avait avertie de l'imminence du danger. Bon, il aurait fallu qu'elle soit sourde comme un pot pour ne pas entendre la charge éléphantesque qui résonnait dans le passage... Les mômes faisaient un raffut de tous les diables, et Rusard lui-même, qui courait aussi vite que le lui permettaient ses vieux os, n'était pas des plus discrets...
Soufflant comme un boeuf, le malheureux concierge sentait ses poumons se rétrécir à vue d'oeil, mais il continuait d'avancer, pas bien vite, mais avec la désagréable impression d'avoir un vieux poêle à charbon dans la poitrine... Pas facile, dans ces conditions, de rattraper deux gamines dans la force de l'âge. Et- pire que tout- le concierge n'avait pas pu identifier les deux fuyardes... Fort heureusement, la plus grande des deux jugea bon d'interpeller sa complice, et, stupéfait, Rusard s'arrêta. Elle avait dit Précieuse ? Le doute n'était pas permis, il n'y avait qu'une seule élève nommée Précieuse dans ce château, et c'était la préfète de Serpentard, une sympathique blonde pour qui Rusard avait un faible depuis qu'il l'avait trouvée inanimée en nuisette... euh... depuis sa participation à la regrettée Brigade Inquisitoriale. Était-il possible que cette élève modèle soit en train de détaler ainsi, ce qui signifiait immanquablement qu'elle était coupable de quelque chose... ?
Le concierge se rendit compte que ses poumons ne brûlaient plus, ce qui lui permit de s'apercevoir qu'il avait cessé de courir. Par chance, sa chatte avait gardé la trace des fuyardes, et il se guiderait à l'espèce de lien télépathique qui les unissait... Reprenant son petit galop, le concierge se rua vers le couloir de gauche- il était certain que c'était par là- et aperçut à l'autre bout, dans la lueur d'une torche, une silhouette galopante talonnée par sa chatte. Parfait... Il n'y avait qu'à contourner par le couloir central, et il avait de bonnes chances d'intercepter tout ce petit monde. Un rictus satisfait aux lèvres, le valeureux concierge de Poudlard ralentit l'allure, et se dirigea vers l'une de ses nombreuses armoires à produits ménagers, où il se munit d'un balai. Ça ne valait pas une baguette magique, mais c'était mieux que rien.

- O_O

Et bien oui. Avant que la frêle première année n’est eut le temps d’esquisser un geste, la rouge et or, visiblement désireuse de garder un quelconque secret l’avait acculée contre un pan de mur, prête à bondir sur la gorge offerte de la demoiselle. La fillette aurait bien répondu aux accusations hystériques de la madame qui broyait sa gorge avec les yeux qui font peur, mais les sons refusaient avec une obstination panique de franchir ses lèvres, trop occuper à profiter de ces précieuses secondes pour éviter la mort tragique dans le dit couloir. Alors que quelques instants, la fillette avait répondu par un hochement de tête au signe bref de la capitaine de l’équipe de gryffondor, la brune s’était retrouvée dans la position d’une affreuse harpie cherchant à démanteler une Broot qui de toute évidence, n’avait rien demandé. Un non ne me tue pas aurait été salvateur, mais la cinquième année poursuivait sa pesante argumentation quand à sa séance d’espionne. Oh, la petite blonde aurait bien été du genre a filer le train à un élève quelconque dans le but d’être la première au courant d’une trame amoureuse mais si finir étouffer était inclut dans ce délicat programme, elle aurait filé sans demander son reste. Elle n’était pas courageuse. Téméraire peut être, têtue sûrement et l’envie, la curiosité mêlée à une pointe certaine de commérage faisait bien fit de tout l’esprit loyal et prudent d’un jaune et noir qui se respecte. Pourtant, il y avait autre chose. Autre chose que même la trachée comprimée par les doigts de la mégère, la blondinette était bien apte à comprendre et à remarquer. Tandis que la brune lui postillonnait joyeusement a la figure, l’odeur doucereuse, un peu âcre d’un produit durement consommé à Poudlard et dans la renommée n’avait plus de limites lui était parvenue. Lellia Windfall avait bu ! Et cette chose qui, de sa main avait été maladroitement rangée dans une poche intérieur de sa robe de sorcière, petits comprimés blancs identifiables. Lellia Windfall se droguait !

Dossiiiiiiiiiier !

Il était vrai que les connaissances en matière de drogue et d’alcool étaient encore très lointaines à la fillette de onze ans. Mais une grande sœur avait donné a la blondinette un avant goût prononcé de toutes les ~~conneries~~ sottises que pouvaient apporter l’adolescence. Déjà, dans l’esprit apte à faire des films de Brooke, la vision d’une capitaine aux yeux rougis par la drogue, langue pendante, regard vide, accumulée dans une rue crasseuse faisait lentement son cheminement. Mais Brooke Davis était quelqu’un de plein de bonne volonté voyez vous ! oh, elle ne dévoilerait pas l’honteux dopage de la rouge et or ! Débordante d’intentions honorables et désintéressées, la fillette en était presque à pardonner la droguée, victime de cette sulfureuse addiction, de la lever du sol et de déverser son venin. Il existait des centres, des aides magiques contre la dépendance et la personnalité forte doublée de la volonté perçue durant les matches de la cinquième année lui permettrait de sortir de ce piège. Enfin, si elle sortait vivante de ce couloir, victoire pour le moment non assurée, il fallait le dire. Enfin bon, peut être Broot’ exagérait elle en parlant d’une Lellia qui l’oppressait en lui assénant au visage qu’elle la suivait. N’empêche que là, Broot’ Broot’ flippait grave ! (wesh) c’est un long miaulement, strident dans le silence pas très silencieux du couloir qui sembla tirer la rouge de sa transe accusatrice, laissant la blondinette, bouche ouverte pour parer aux faux dires de l’élève, silencieuse devant l’apparition imprévue d’une Miss Teigne curieuse. Pivotant sur ses jambes, la fillette, se mordillant nerveusement la lèvre, chercha de ses yeux bleus l’origine du bruit annonciateur de mauvaises nouvelles.

* Comment ça que c’est moi que j'ai ramené Rusard ? *

Binh oui, la rouge et or avait de la voix l’air de rien. Mais Broot savait qu’il était inutile de parler ou de tenter de raisonner avec les drogués ! Ils vous pétez laggle et vous en sortiez avec deux paires de bleus sur chaque joue. Oh Joies de la dépendance. De toute façon, la rouge et or avait déjà saisit la petite blonde par le col et l’entraînait dans un renflement de mur, dévoilant un passage secret. Et là, Brooke Davis se sentait terriblement fière de se voir montré par une plus grande l’ouverture d’un pan de mur qu’elle ne connaissait pas et lui en était bizarrement reconnaissante, lui pardonnant aussitôt ses penchants pour la boisson. Le regard plein de gratitude, qui ne l’empêcha pas de se cogner douloureusement contre les pierres mal ajustées d’un plafond trop bas, elle entendit distinctement le trottinement empressé de la chatte fidèle du concierge de l’école. La langue pendante, l’œil avide, ~~le monstre terrifiant aux canines acérées~~ le chat miteux humait les alentours tandis que collée à Léllia, Brooke s’était faite anormalement discrète. Et c’est là que la cinquième année eut une idée de génie ! Bon, pas la peine de mentir, Broot’ ne la comprit pas tout de suite. Pendant une fraction de seconde, elle s’apprêta a affirmer clairement qu’elle n’était pas la barbie blonde, préfète de serpentard qu’elle ne connaissait par ailleurs que de vue et de rectifier sa camarade. Mais bon inh, vous pouvez dire ce que vous voulez, quand vous avez un chat aux fesses et un concierge avide de vous coller en retenue, vous n’avez pas l’esprit aussi apte qu’à l’habitude d’être une lumière ! Suivant Lellia dans l’étroit passage, elle sentait bien que l’affreux matou la talonnait.

Et le matou reviiiiient, le jour suivaant, et le matou reviiient, il est toujours viiivant. ~~Allez, feu de camp et chansons scouts !~~

- Arrête toi la-madame-en-rouge ! > < Y’a Rusard de l’autre côté

!

Oui, la petite blonde savait que le chat les suivait, c’était une évidence. Mais les pas lourds, démarche légèrement claudicante et reconnaissable entre milles de Rusard, elle avait disparue. Et il n’avait certainement pas renoncé à ce qui constituait son passe temps préféré d’où déduction logique, il était de l’autre côté ! Acculée par le chat d’un côté, par el concierge de l’autre, la blondinette préférait le chat qu’on pouvait neutraliser plus facilement qu’un concierge ! Et ouais ! Devinant l’ombre furtive du matou dans l’ombre, c’est avec l’énergie du désespoir que la fillette bondit sur la chatte, plaquant ses deux mains sur le visage de la bête. C’était pas très élégant, mais ça marchait. Et puis dans ce genre de situation, Broot’ était anormalement débrouillarde ! Sisisi ! Peut être qu’elle était pas très douée en cours, mais ça, elle savait faire !

- T’as des médocs dans ta poche nan ? nononon t’inquiète as, j’dirais pas tu t’drogues mais pt’être si on bourre le chat, il arrêtera de s’agiter ?

Depuis sa petite enfance, Lellia avait mis au point deux règles strictes afin de conserver son intégrité physique et morale. La première était de ne jamais reconnaître ses erreurs même sous le coup de la torture et la seconde de toujours faire attention où elle mettait les pieds. Ce, dans le but évident de ne jamais avoir à reconnaître qu’elle était tombée ou s’était fait mal uniquement par sa faute. Or, à l’heure sombre à laquelle je vous parle, la cinquième année était purement et simplement en train de bafouer cette règle de vie simple et ô combien précieuse. Courant dans le passage secret menant jusque dans une ruelle sombre de Pré au Lard, elle n’essayait même pas de savoir si la Poufsouflle qu’elle avait auparavant vu la suivait ou non, de la même manière qu’elle ne songeait pas une seule seconde que Rusard puisse se montrer assez intelligent pour se cacher plus loin. Enfin d’un autre côté la seule chose à laquelle elle arrivait réellement à penser était qu’elle avait incroyablement soif et qu’une bonne bouteille d’eau ne serait absolument pas superflue à l’heure actuelle.

Se concentrant donc plus sur l’eau qu’elle boirait ensuite que sur le sol inégale, elle faillit tomber tête la première à plusieurs reprises, se retenant parfois avec ses ongles aux parois glissantes qui l’entouraient. Plus jamais elle ne boirait et plus jamais elle essaierait de rentrer en douce par là….pendant au moins un mois ! Bon sang, elle osait à peine imaginer la punition qu’elle récolterait si elle se faisait choper dans cet état. Elle serait sans doute obligée de passer le reste de l’année dans un cachot sombre à nettoyer avec la langue le sol d’un recoin boueux. Brrrr, elle en frissonnait déjà d’effroi. Au moins, elle pouvait se rassurer en pensant qu’on ne pourrait lui interdire de jouer au Quidditch puisque la saison était bien terminée mais ce n’était pas une raison pour ralentir la cadence.

Mais alors qu’elle allait arriver à un croisement qu’elle connaissait bien pour s’y être perdue déjà plusieurs fois, elle entendit la gamine l’appeler et lui dire de s’arrêter. Bein quoi ? Elle avait une meilleure idée peut être ? Lancer un sort à Rusard peut être ?.......N’empêche que ça pourrait être particulièrement divertissant….. Entendant alors la suite de la phrase de la Poufsouffle, Lellia effectua un magnifique glissé-vautré sur le sol glissant et faillit bien se retrouver par terre en moins de temps qu’il ne lui en fallait pour avaler son petit déjeuner (ce qui était en soit un exploit). Se relevant avec rapidité et repartant de l’autre côté elle dû cependant s’arrêter une nouvelle fois devant l’idée saugrenue de la petite : depuis quand Lellia se droguait elle ??? On lui avait souvent reproché de boire (à tort d’ailleurs) ou de ne pas suffisamment irriguer son cerveau mais pas de prendre des stupéfiants ! Elle se prenait pour qui pour oser dire une chose pareille ?

Il faudrait vraiment qu’elle lui en dise deux mots à la suite de cette aventure, après tout, laissez une blaireaute penser une bêtise sur vous et dans la semaine à venir tout le collège prendrait cela pour argent comptant ! Mais, alors qu’elle allait contre attaquer, la blonde eut enfin une idée intelligente : droguer le sac à puces ! Voilà une idée qui pouvait se montrer particulièrement amusante, bien que périlleuse. Imaginez seulement la réaction de Rusard si Lellia venait à malencontreusement tuer sa petite protégée….il était clair que dans un tel cas elle écoperait de punitions jusqu’à la fin de sa scolarité, voir même jusqu’à ses 30 ans ! Il s’agissait donc de faire ça bien et surtout de ne pas se faire attraper ensuite.

« Tiens la bien alors, j’veux pas me faire arracher un doigt ! »

Sortant en quelques secondes une de ses petites pilules bleues, elle la cassa en deux avant d’en fourguer la moitié dans la gueule puante de la bête, n’ayant aucune pitié malgré les miaulements plaintifs du monstre.

« Appel moi Pénombre à partir de maintenant ! »

Oui bon d’accord, ça c’était vache ! Surtout que Pénombre avait été une des meilleures amies de Lellia mais à l’heure actuelle elle n’avait rien trouvé de mieux, les grandes brunes ne couraient pas forcement les couloirs et la pauvre Gryffondor faisait avec les moyens du bord et de son cerveau. Poussant alors la petite pour qu’elle commence à courir en direction de la sortie, elle eut bien du mal à retenir un petit cri de douleur et de surprise. Sa glissade de tout à l’heure lui avait laissé une terrible douleur au genou qui risquait irrémédiablement de remettre en doute la réussite de leur fuite. Oui oui, LEUR fuite. Parce que si Lellia devait se faire attraper alors elle ne serait pas la seule à écoper de plusieurs heures de retenues.

Maugréant à moitié contre elle-même et contre cette soirée qui risquait de mal finir elle essaya d’accélérer sa course pour rattraper Brooke….

Problème ! Argus Rusard ignorait de quoi il retournait exactement, mais il était certain qu'il y avait un problème- un problème concernant Miss Teigne, très précisément. Le concierge et sa fidèle compagne avaient tant vécu et travaillé ensemble qu'une sorte de lien invisible s'était tissé entre eux ; Rusard n'aurait su expliquer comment cela se passait, mais il savait, sans l'ombre d'un doute, localiser sa chatte, de même qu'il percevait les ennuis éventuels qu'elle subissait. Et là, à l'instant, le concierge était absolument certain que sa compagne avait des soucis.

Le fait de percevoir confusément ces ennuis, sans pouvoir dire exactement en quoi ils consistaient, exaspéra Rusard. Était-elle malade ? Blessée ? Prisonnière ? Avait-elle simplement perdu la trace des fuyardes ? Poussant un grognement de rage, Rusard se décida : abandonnant son poste d'observation, il se décida à aller porter secours à la chère bestiole. L'homme prit ses jambes à son cou et son balai à deux mains, et se lança à nouveau dans les couloirs, d'une démarche étrangement silencieuse. D'ordinaire, sa respiration de vieille mobylette le trahissait ; des sifflements aigus venaient ponctuer sa progression, permettant aux élèves de filer à temps ; mais là, peut-être parce que Miss Teigne était en danger, l'homme parvenait à contenir sa respiration, et son souffle était plus silencieux que jamais.

Même son pas s'était fait plus léger, et il rejoignait sans bruit le coin où il savait que se trouvait Miss Teigne- mais à la faveur de ce silence, il lui sembla entendre un bruit de galopade... À coup sûr, c'étaient ses fuyardes ! Le malheureux concierge ralentit l'allure, en proie à un affreux doute : que fallait-il faire ? Se ruer à la poursuite des sales gosses, ou aller d'abord s'assurer du bien-être de Miss Teigne ? S'il poursuivait les élèves, la chatte, si ses ennuis étaient graves, pouvait succomber. Mais s'il allait porter secours à la bête, il pouvait renoncer à attraper les fuyards... Deux aspirations fondamentales du concierge se combattaient, et il s'arrêta tout à fait pour prendre sa décision. Du côté de la chatte, il ne percevait plus de réel danger ; sans qu'il comprenne ce qui se produisait, il sentait une sorte de calme... comme si la chatte s'était endormie, tout bonnement. Bon, l'événement restait inquiétant ; jamais, au grand jamais, sa fidèle auxiliaire ne se serait permis d'aller dormir tandis que lui courait sus aux sales mômes. Donc, soit le sentiment de Rusard était faux... soit la bestiole s'était fait assommer et cela expliquait son sommeil...

Bref. La bonne Miss Teigne ne semblait pas en danger immédiat, et son maître décida de continuer la poursuite. Par chance, le bruit de pas n'était pas totalement évanoui, de sorte qu'il put se guider sans trop de difficultés ; de longues années de pratique lui avaient donné des atouts sur les élèves qu'il coursait, et notamment une connaissance intime du château. C'est pourquoi au lieu de courir bêtement après les fuyardes, il obliqua, prenant un raccourci de sa connaissance ; elles ne pouvaient pas déboucher ailleurs, et s'il se pressait, il pourrait les y attendre.

Il eut beau jouer des jambes, il ne parvint pas à réaliser cette séduisante configuration. Lorsqu'il déboucha à l'angle des deux couloirs, les gamines venaient de passer, et elles étaient encore visibles. Une blonde, une brune, qui galopaient éperdument. Rusard s'arrêta, et, très aborigène d'Australie, lança son balai en direction des jambes des deux filles. Certains arrivaient bien à attraper des bêtes sauvages avec cette méthode, pourquoi pas une sale gamine ? Une seule, et ensuite, elle serait trop heureuse de cracher le nom de l'autre...