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 [Thème 5]Quand on rouvre une cicatrice [MIS]
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MessageSujet: [Thème 5]Quand on rouvre une cicatrice [MIS]   [Thème 5]Quand on rouvre une cicatrice [MIS] EmptyMar 7 Avr - 11:28:54

* Titre: Quand on rouvre une cicatrice

* Thème choisi: thème 5: 20 ans après, une rencontre

* Personnage(s) : Clarisse McBrien, Lynn Bower et quelques autres évoqués...

* Résumé: La vie monotone de Clarisse

* Cadre: Londres moldu et sorcier, la bibliothèque magique, le Chaudron Baveur, un pub moldu...

* Année (en quelle année se situe ton histoire, sachant que nous sommes en Avril 1997 sur le forum) Août 2017

* Complet : Oui.

*Commentaire personnel: Cette fic "remplace" celle que j'avais commencé à publier l'an dernier et dont je navais pas terminé l'écriture, pour ceux qui se souviennent... Si je retrouve du courage je terminerais peut-être l'autre. Les deux pouvant coexister, et celle-ci se déroulant un an avant ce que vous aviez déjà lu... je me perds un peu dans mes explications ^^.

*Avertissement: Je n'ai pas de don particulier pour écrire et encore moins pour les fanfictions. Ce que vous allez lire est en toute honnêteté moyen-mauvais, mais bon, ça m'aidera je l'espère à progresser.

Autorisation accordée par Lynn Bower


Dernière édition par Clarisse McBrien le Lun 24 Mai - 20:30:11, édité 1 fois
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  • Clarisse McBrien
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MessageSujet: Re: [Thème 5]Quand on rouvre une cicatrice [MIS]   [Thème 5]Quand on rouvre une cicatrice [MIS] EmptyMer 19 Mai - 14:36:58

Chapitre 1: Elle


La journée touchait à sa fin et Clarisse McBrien attendait depuis une heure déjà et avec impatience que les aiguilles de la grande horloge indiquent les dix-neuf heures trente qui marquaient la fin de sa journée de travail à la grande bibliothèque magique. En cette soirée de début août, rares se faisaient les lecteurs assidus. A cette heure, les gens profitaient plutôt de la douceur du temps pour quelque activité extérieure en famille. Et ils avaient bien raison. Mais même si la bibliothèque était vide, la jeune femme se devait de respecter l'horaire de fermeture et de patienter désoeuvrée jusqu'à la demie. Elle souffla d'exaspération. Ce n'était pas terrible comme job, mais.. après ce qui s'était passé, c'était tout ce qu'elle avait trouvé et encore, ses amis avaient du la pousser pour qu'elle fasse l'effort de se présenter à l'entretien d'embauche. Et puis rentrer... au fond pourquoi? Personne ne l'attendait, pas même un chat ou un hibou. Elle le faisait par automatisme, parce que c'est ce que tout le monde faisait. Le chemin ne serait pas long, elle rentrait toujours à pieds, quel que soit le temps. Peut-être ferait-elle un détour ce soir, pour passer sur la tamise, s'arrêter quelques instants et profiter de la brise portée par le fleuve. Certains disaient que l'on pouvait sentir les effluves marines, que si l'on ouvrait la bouche, on aurait comme un goût de sel sur la langue. Clarisse n'y croyait pas, mais après tout, avec un peu d'imagination, pourquoi pas...

Dix-neuf heures moins vingt. Dans un peu moins d'une heure, elle serait libre. Ce n'était pas si mal finalement ce silence qui régnait parmi les livres. Elle seule dans ce si grand édifice. L'hôtesse d'accueil avait filé depuis quelques temps déjà, détestant faire des heures supplémentaires et le gardien de nuit prendrait son service juste avant la fermeture. Parfois, elle s'attardait et échangeait quelques mots avec lui. Peut être que ce soir ils discuteraient. L'homme d'aspect peu recommandable était pourtant cultivé. Il mettait à profit ses longues heures de veilles entre chaque ronde pour approfondir tel ou tel sujet qui l'intéressait et des fois, il en parlait avec la rousse. Ce qu'il y avait de drôle avec lui, c'est qu'elle ne connaissait même pas son nom, son âge, sa situation familiale. Et lui non plus. Mais ce n'était pas important au fond. Elle aimait bien parler avec lui, c'était simple, rassurant en quelque sorte. Un petit moment privilégié, rien que pour elle.

Dix-neuf heures moins dix. Le chuintement de l'immense porte d'entrée se fit entendre. Si Clarisse n'était pas coutumière de ce bruit feutré et qui pourtant résonnait dans le silence parfait de la bibliothèque et se répercutait à l'intérieur de sa tête, elle aurait probablement sursauté. C'était pour ça que les autres employés rechignaient à rester les derniers pour fermer. Le silence, les ombres et les échos inquiétants du bois qui grince leur donnaient la chaire de poule. L'ex-Serdaigle quant à elle s'en accommodait. Il y a longtemps qu'elle n'avait plus peur du noir et des bruits insolites que l'imagination se plait à gonfler et faire résonner tel le cri d'un être terrifiant. La bibliothèque à l'approche de la nuit semblait lugubre et les ombres projetées des immenses étagères n'aidaient en rien malgré les nombreux chandeliers qui s'évertuaient à éclairer les lieux de leur mieux. La porte se referma dans un chuintement identique au premier. Alors seulement, l'employée daigna tourner la tête. Son regard accrocha une silhouette de femme, la trentaine, comme elle, quoi que bien plus avenante physiquement. Le regard vissé sur le plan et l'agencement des différents domaines, la nouvelle venue semblait hésiter. Clarisse se leva donc et se dirigea à pas mesurés vers sa "cliente" si l'on pouvait appeler ça comme ça. Percevant probablement un mouvement à la périphérie de son regard, la nouvelle venue s'approcha de la rousse, un sourire aimable aux lèvres.

"Bonjour, excusez-moi de vous déranger, mais je cherche..." elle fouilla un instant dans son sac à main en cuir noir et de bonne facture, avant d'en sortir un morceau de parchemin vieilli et plié en quatre, qu'elle tendit à son interlocutrice. "... ceci."

L'employée déplia précautionneusement le parchemin et déchiffra avec peine le titre de l'ouvrage dont il était question. L'écriture était ancienne, le parchemin usé et tâché par endroits, ce qui n'aidait pas. Elle parvint tout de même à saisir le sens des mots. Il s'agissait d'un grimoire très ancien sur les runes. Une acquisition récente et très précieuse. Elle porta un instant son regard sur la jeune femme qui lui faisait face, toujours souriante.

"Suivez-moi" Indiqua-t-elle un peu sèchement avant de faire claquer ses talons sur le parquet usé et de se diriger vers un coin reculé.

Des cheveux bruns qui tombaient en une cascade élégante autour d'un visage fin et souriant éclairé par de magnifiques yeux marrons. Ce sourire, ces yeux.. elle les avait déjà vus. Ce qui n'avait été qu'une impression était devenue une certitude, un choc. Clarisse connaissait cette femme, ou du moins l'adolescente qu'elle avait été, autrefois à Poudlard, des années plus tôt, des siècles dans une vie. Elle avait changé bien sûr et de jolie jeune fille, Lynn Bower était devenue une magnifique et séduisante femme, fringante et charismatique. Elle avait failli ne pas la reconnaître après tout ce temps, mais s'il est une chose dont l'Écossaise était pourvue, c'est d'une excellente mémoire. Et comment oublier une amie? Cette amie? Inspirant profondément, la jeune femme s'arrêta devant une étagère dans la pénombre et chercha du regard le grimoire demandé. Elle le repéra rapidement, en hauteur. Sans s'occuper de son ancienne camarade, elle fit coulisser l'échelle jusqu'à elle d'un geste de la baguette, puis sortit de ses poches une paire de gants blancs en coton avant de gravir quelques échelons et de se saisir du précieux livre. Elle le posa avec délicatesse sur une table d'étude prévue à cet effet et désigna une paire de gants semblable aux siens à la belle brune.

"Ne le manipulez pas sans gant, ça risquerait de le dégrader."

Sans un mot de plus, elle s'éloigna laissant à sa "cliente" tout loisir de consulter l'ouvrage tout en gardant un oeil sur ses faits et gestes. Lynn Bower à la bibliothèque magique! Si ce n'était pas drôle. La jeune femme en aurait presque ri si elle n'avait pas eu peur d'être reconnue. Seulement elle avait tellement changé depuis Poudlard que le risque était minime. D'autant que (et heureusement), le badge indiquant son nom et normalement épinglé sur sa poitrine, était tombé plus tôt dans l'après-midi sans qu'elle ne s'en aperçoive. Elle portait l'uniforme violet des employés, ce qui jurait affreusement avec ses cheveux d'un roux terne. Cheveux dont elle avait été si fière autrefois et qui aujourd'hui l'enlaidissaient. Ils étaient heureusement retenus en un chignon strict à la McGonnagal dont aucune mèche n'osait s'échapper. Elle était toujours aussi mince voire maigre, mais noyée dans son immonde robe violette, personne n'aurait été en mesure de le deviner. Enfin, sa peau tirait sur le gris, la faute au manque de soleil à force de passer ses journées enfermée à la lueur des bougies. Mais de toute façon, dans la pénombre à présent bien installée, ça ne se voyait pas et heureusement, Lynn semblait bien trop accaparée dans ses recherches pour prêter attention à l'employée qui s'occupait d'elle.

Dix-neuf heures trente sonnèrent bien vite à l'horloge murale qui surplombait l'immense porte d'entrée, sortant Clarisse de ces souvenirs qu'elle aurait préféré oublier. Elle s'approcha à nouveau de la table d'étude en prenant soin de faire claquer ses talons sur le parquet afin de tirer Lynn de sa lecture.

"Je suis désolée, mais c'est l'heure de fermeture.' Elle indiqua d'un geste la pendule sur sa gauche comme justificatif. "Vous ne pouvez pas emprunter ce livre, mais si vous n'avez pas terminé je vous invite à revenir demain. Il vous attendra."

Ton neutre et procédurier. Elle aurait surement pu être remplacée par un robot puisqu'il fallait toujours répéter les mêmes choses. La brune s'excusa de ne pas avoir vu l'heure filer, enleva les gants de coton blanc et assura qu'elle reviendrait le lendemain avant de se laisser raccompagner vers la sortie, en n'ayant toujours pas reconnue son ancienne amie. Clarisse quant à elle verrouilla la lourde porte en chêne massif par de nombreux et complexes sorts avant de retourner ranger le grimoire et d'activer la protection nocturne; un ensemble de sortilèges qui dépassaient son niveau de magie et protégeaient les ouvrages de toute catastrophe naturelle ou non ainsi que du vol. Un ingénieux système dont personne ne connaissait l'exacte nature et qui avait été mis en place un siècle plus tôt par plusieurs grands sorciers. Ceci fait, elle sortit par une porte dérobée, non sans avoir éteint les chandeliers et rejoignit le vestiaire des employés où elle se changea lentement. Elle remarqua avec une pointe de déception que le gardien de nuit était déjà arrivé et qu'il ne l'avait pas attendue avant de prendre son service. Elle n'aurait donc pas de petit moment privilégié ce soir, pas de discussion intéressante, pas d'échange et pourtant, Merlin qu'elle en aurait eu besoin...

Une fois changée, elle sortit par une petite porte sur le côté de la bâtisse, qui disparut une fois refermée pour ne laisser place qu'à un mur lisse. Clarisse n'avait plus envie d'aller se promener sur les bords de la Tamise, plus envie de prendre l'air, d'ouvrir la bouche pour deviner le goût du sel sur sa langue. Plus d'imagination. Plus rien. Alors ses pas la guidèrent à travers les rues jusqu'à un vieil immeuble moldu. Elle gravit les marches, lentement, comme une petite vieille l'aurait fait. Elle tourna la clef dans la serrure de l'appartement numéro neuf, au troisième étage, referma la porte derrière elle. Elle se laissa tomber sur son vieux canapé défraichi, assaillie par des souvenirs contre lesquels, ce soir, elle n'avait pas la force de lutter...
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MessageSujet: Re: [Thème 5]Quand on rouvre une cicatrice [MIS]   [Thème 5]Quand on rouvre une cicatrice [MIS] EmptyJeu 20 Mai - 16:11:55

Chapitre 2: Lui

C'est avec un soulagement certain que Clarisse franchit la porte battante du pub et goûta la fraîcheur du lieu heureusement climatisé. Elle ferma les yeux quelques secondes pour profiter de l'onde de fraîcheur avant de se diriger vers une petite table dans le fond avec l'aisance que confère l'habitude. Il n'y avait personne ou presque en ce début d'après-midi. Trop chaud pour sortir. La jeune femme s'installa à la petite table qui lui tendait les bras chaque dimanche depuis un peu plus de six ans maintenant, peu après que Big-Ben ait sonné quatorze heures. C'était devenu un rituel et la rousse n'avait presque jamais manqué à l'appel. Comme toujours, le barman attendit quelques minutes avant de s'avancer pour prendre sa commande. C'était un homme carré d'épaule, au visage souriant et aux cheveux poivre et sel indiquant qu'il avait passé la quarantaine. Un moldu, comme son épouse, mais dont au fil du temps Clarisse avait fini par comprendre qu'il avait un ou plusieurs enfants sorciers.

«Bonjour mademoiselle. Lui sourit-il. Je vous sers...»

«Un whisky. S'il vous plait.» Le coupa-t-elle.

L'homme lui lança un regard étonné, mais ne fit aucun commentaire et s'en retourna au bar pour préparer sa commande. Il aimait bien discuter avec ses clients, surtout les habitués, mais la jeune femme n'avait jamais lié conversation et il avait compris qu'il ne servait à rien d'insister. Elle venait seule à chaque fois, la mine impénétrable et commandait un fond de sirop de grenadine avec du jus d'orange. Parfois, quelqu'un la rejoignait, mais le plus souvent elle restait là un moment, à contempler dieu seul savait quoi. Puis elle partait au bout d'un moment et revenait la semaine suivante. Pour tout dire, il la trouvait assez bizarre. M'enfin elle payait sa consommation et était une cliente fidèle, il n'y avait pas de quoi se plaindre. Pourtant, il ne put s'empêcher de ressentir une pointe d'inquiétude pour elle en lui apportant son verre. Cette jeune femme n'avait jamais eu l'air bien dans sa peau, mais ce jour-là, elle semblait carrément mal, bien que rien dans son comportement ne trahisse un quelconque changement. C'était simplement une impression due au fait qu'elle avait demandé de l'alcool. Pour la première fois.

«Et voilà pour vous. » Il lui sourit et, impuissant, retourna à regret derrière son comptoir.

Non, ça n'allait pas très fort. Clarisse prit le verre entre ses mains et vissa son regard au liquide ambré, comme s'il contenait une réponse. Le dimanche, c'était toujours difficile. Elle ne travaillait pas, la bibliothèque étant fermée, mais se rendait à Sainte Mangouste. Sa mère avait été internée après avoir perdu la raison et la jeune femme se faisait un devoir de lui rendre visite une fois par semaine. Elle arrivait vers dix heures et restait manger avec Océane, puis passait encore quelques temps avec elle, jusqu'à quatorze heures, avant de repartir. Elle n'aimait pas rentrer directement chez elle, alors elle s'arrêtait dans ce pub à quelques rues de l'hôpital. Loin du monde sorcier. Il ne lui restait pas beaucoup de famille, la guerre avait emporté son père et estropié ses grands-parents. Ces derniers étaient décédés quelques trois ans plus tôt, s'endormant un soir pour ne plus se réveiller. Edwin avait quitté l'Angleterre pour l'Amérique à la fin de ses études, les jumelles vivaient en Irlande avec leur père, mais les trois filles n'ayant jamais été proches, les liens s'étaient distendus avec le temps. Quant à Lilian ... le frère et la soeur s'étaient violemment disputés sept ans plus tôt et Clarisse ne lui avait plus jamais adressé la parole à compter de ce jour.

Avec le temps et les habitudes, tout ça était devenu plus facile. Une espèce de routine s'était installée et la jeune femme ne cherchait pas à changer quoi que ce soit. Sa vie n'était ni trépidante ni follement intéressante, mais elle lui convenait. Au moins, elle savait à quoi s'attendre. La seule chose qu'elle n'avait pas prévue, c'est le retour d'un fantôme de son passé, l'apparition de Lynn Bower sur son lieu de travail. Après Poudlard, Lynn avait été prise comme apprentie par un maître en runes anciennes tandis que la Serdaigle intégrait l'UMA dans l'espoir de devenir auror. De fait, elles s'étaient vues de loin en loin jusqu'à ce que la rousse ne mette un terme à leur correspondance. Elle avait tiré un trait définitif sur leur amitié il y avait longtemps et la recroiser maintenant lui avait fait un choc plus grand qu'elle ne se l'était imaginé, ravivant des souvenirs qu'elle s'était efforcée d'enfouir au plus profond de son esprit, rouvrant les cicatrices. Heureusement, après sa visite du mercredi soir, la brune ne s'était pas remontrée, offrant un peu de répit à Clarisse qui craignait plus que tout d'être reconnue. Or nul doute que l'ex-Gryffondor ne se laisserait pas berner deux fois. Si l'Écossaise avait autrefois rompu le lien, c'était pour de bonnes raisons et elle n'éprouvait nulle envie de savoir ce que l'adolescente était devenue. Elle avait bien trop peur de la voir jouir d'un bonheur qui lui avait été refusé.

Le bruit du carillon de la porte lui fit redescendre les pieds sur terre. Ce n'était pas bon de ressasser tout ça et de s'inquiéter à propos de Lynn. L'eau avait coulé sous les ponts depuis cette époque-là et elle devait oublier pour aller de l'avant.

Clarisse tenait toujours son verre dans ses mains mais les trois glaçons qui flottaient auparavant dans le whisky avaient fondus depuis longtemps. De toute façon, elle ne le boirait pas. Elle n'avait jamais aimé l'alcool, mais c'était réconfortant de savoir qu'il suffisait d'un geste pour s'enivrer, qu'il fallait simplement porter ce verre à ses lèvres. Un bruit de pas. Un bruit de chaise qui racle le sol et une figure connue qui apparaît dans son champ de vision.

« Tu n'es pas très originale, j'étais certain de te trouver là. »

« Navrée. »

Elle ne releva même pas la tête, ni ne fit l'effort de paraître joyeuse. Il la connaissait trop bien, il saurait si elle mentait. Et il détestait ça autant qu'elle. Sa voix de baryton lui faisait du bien, il arrivait toujours au bon moment, comme s'il savait. Le barman approcha, il commanda un thé glacé. C'est que dehors la température avait encore augmenté d'un degré ou deux.

« Tu ne devrais pas être là. »

Simple constatation. Non, il devrait être auprès de sa fiancée, celle dont il était follement amoureux et avec qui il allait se marier bientôt. Il sourit, il savait qu'elle le lui reprocherait. Le barman revint et posa le verre devant le nouveau venu. Il était content que la petite ne reste pas seule. Il s'inquièterait moins comme ça.

« Caitlin est chez son frère, et puis ne t'inquiète pas pour ça. Elle a confiance et elle t'aime bien, même si tu es un peu bizarre. »

La jeune femme ne releva pas.

Ils étaient sortis ensemble. Elle avait cru qu'avec lui elle arriverait à construire quelque chose, à sentir son cœur battre de nouveau autrement que par pur réflexe. Elle s'était trompée. Même si elle s'était sentie bien avec lui, ce n'était pas suffisant, alors elle lui avait expliqué et ils étaient restés amis, même si Shuro Hymos éprouvait encore pour elle plus qu'un ami aurait du. Il avait simplement conservé de la tendresse envers elle. Ça avait fait mal et Clarisse n'avait plus essayé depuis lors de se trouver quelqu'un. Elle avait compris que ça n'arriverait plus.
Il avait bien changé depuis le collège lui aussi. De timide et effacé pour ne pas dire transparent, il avait énormément gagné en assurance et en confiance, ce qui l'avait poussé à renouer avec sa sœur après de longues années loin d'elle et aujourd'hui, il était épanoui. Heureux.


Le silence s'était installé entre les deux amis. Shuro -puisqu'il avait reprit sa véritable identité- attendait que la jeune femme ne se livre d'elle-même. L'interroger ne servait qu'à l'agacer et la rendre plus malheureuse encore. Il le savait par expérience. Il en était pourtant venu à la conclusion qu'elle ne dirait rien lorsqu'elle daigna enfin ouvrir la bouche.

«J'ai vu Lynn Bower. »

L'étonnement se peignit brièvement sur le visage de l'homme, aussitôt suivi par de l'inquiétude. Elle lui avait raconté ce qui s'était passé. Il ne connaissait pas tous les détails de l'histoire, mais il avait saisi l'essentiel. Lui non plus n'était pas préparé à ça. Il ne savait pas quoi dire. Il fallait que Clarisse passe à autre chose pour pouvoir être heureuse et ces derniers temps, il lui avait semblé qu'elle y arrivait, qu'il manquait un rien, un événement heureux, pour qu'elle y parvienne complètement. Alors il ne savait pas si la réapparition de Lynn Bower était une bonne ou une mauvaise chose. Shuro soupira.

«Je suppose que tu as passé l'après-midi à regarder ton verre dans les yeux et que tu ne le boiras pas. »

Elle opina du chef, puis lui raconta comment c'était arrivé. Il fut un peu soulagé d'apprendre qu'il n'y avait eu d'autre interaction que professionnelle entre les deux femmes. Et malgré tout, il sentait à quel point la rousse avait été perturbée. Il réfléchit un moment tout en sirotant son verre après qu'elle se soit tue. Finalement, il inspira un grand coup et posa doucement sa main par-dessus la sienne, sur la table.

« Tu devrais lui parler. Crever l'abcès une bonne fois pour toute. Ça te ronge depuis tout ce temps, ce n'est pas normal. Il faut que tu passes à autre chose maintenant que tu en as l'occasion ou bien toute ta vie sera semblable à ce que tu as connais depuis quelques années. »

Clarisse lui lança un regard perdu. Etait-il fou?

« Je sais que tu te contente de ça, mais tu as le droit d'être heureuse toi aussi et tu ne l'es pas. Je ne te demande pas la lune, juste de parler avec Lynn. Tu n'es pas obligée de renouer avec elle, simplement vous pourriez discuter autour d'un verre et lui demander ce qu'elle est devenue. Ça ne t'engage à rien. »

Il n'obtint pour réponse qu'un regard sceptique et un grognement qui pouvait vouloir dire tout et son contraire. Loin de se démonter, il enchaîna, sachant que ses paroles feraient leur chemin plus tard.

« Promets-moi au moins d'essayer si elle revient à la bibliothèque. »

« Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. » Siffla-t-elle entre ses dents, soudainement moins contente de la visite surprise de son ami.

Il rigola et termina son verre.

« Aller, je t'emmène au cinéma.. »


Dernière édition par Clarisse McBrien le Ven 21 Mai - 18:04:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Thème 5]Quand on rouvre une cicatrice [MIS]   [Thème 5]Quand on rouvre une cicatrice [MIS] EmptyVen 21 Mai - 18:02:48

Chapitre 3: Nous

Deux jours étaient passés depuis sa discussion avec Shuro. Sa présence lui avait fait beaucoup de bien et le film qu'ils étaient allés voir lui avait même tiré un rire. C'est apaisée et de bonne humeur qu'elle avait rejoint son vieil appartement. La rousse avait beaucoup réfléchis à ce que son ami lui avait dit et en était arrivée à la conclusion qu'il avait probablement raison. Et si quelqu'un savait de quoi il parlait, c'était bien lui. Elle avait donc fait un petit effort de présentation le lundi matin avant de rejoindre son lieu de travail, espérant autant qu'elle redoutait une seconde visite de la brune jeune femme. Seulement voilà, les deux jours étaient passés sans nulle trace de l'ex-Gryffondor, plongeant l'Écossaise dans un état de profonde anxiété. Elle ne pensait plus qu'à ça, à la confrontation que son esprit torturé rendait inévitable, à la façon dont elle devrait aborder Lynn, à ce qu'elle dirait, à la réaction de celle-ci, à ce qu'elle était devenue. C'en était tel que l'employée de la bibliothèque s'en trouvait distraite de son travail et se trompait dans les renseignements qu'elle donnait. Heureusement que son patron Zacharias Smith était en congé, sinon Clarisse en aurait eu pour son matricule.

Même au déjeuné de ce mercredi, qu'elle prenait avec June et Pissenlit, elle avait été ailleurs, ce que ses amies avaient immédiatement remarqué, sans faire de commentaire, mais non sans échanger un regard préoccupé, se promettant de tirer ça au clair dès que possible. C'était idiot de se mettre dans des états pareils à trente ans et pour une simple discussion, elle le savait, mais c'était plus fort qu'elle. N'ayant jamais été courageuse, la jeune femme appréhendait cette possible entrevue et en venait à prier Merlin, Morgane et tous les dieux de l'univers pour en être débarrassée au plus vite pour que sa petite vie tranquille reprenne son cours sans imprévu, réglée aussi surement que du papier à musique.

Elle était si distraite qu'elle n'entendit pas en cette fin d'après-midi la grande porte d'entrée grincer à son ouverture et laisser libre passage à une jeune femme brune dont les traits lui étaient familiers. Sa collègue se chargea de la guider à travers les rayons jusqu'à une table d'étude et de lui amener le grimoire qu'elle souhaitait consulter. Sarah, la collègue en question, vint la prévenir une heure plus tard qu'elle rentrait, son service étant terminé. Elle lui indiqua également les rares lecteurs encore présents avant de quitter les lieux en se disant que décidément, Clarisse avait un grain. C'est seulement à cet instant que la rousse sortit de sa torpeur. Secouant la tête comme pour chasser Lynn Bower de ses pensées, elle s'obligea à se concentrer sur son travail qui du reste n'était pas bien compliqué. Elle surveilla du coin de l'œil les tables d'étude puis regarda la grande horloge. Il restait moins d'une heure avant la fermeture et c'est en prenant une grande inspiration qu'elle décida d'aller voir sa filleule après le travail. Il était hors de question qu'elle se laisse aller. Elle ne l'avait jamais fait (du moins en public), même lorsque sa mère avait été internée, ce n'était donc pas maintenant que ça allait commencer, parole de McBrien. Cette semaine à s'apitoyer sur elle-même, à songer à ce que sa vie aurait pu être et à se ronger les sangs était bien suffisante.

Lorsque l'horloge sonna dix-neuf heures trente, il ne restait plus que deux personnes dans la bibliothèque. La jeune femme amplifia sa voix d'un sonorus parfaitement maîtrisé et leur signifia que c'était l'heure de la fermeture, mais qu'ils pourraient revenir le lendemain. Le premier à quitter les lieux fut un homme assez âgé avec une paire de lunettes rose-fluo qui lui donnait une allure un peu farfelue, puis une jeune femme brune prit à son tour la direction de la sortie. Cette fois, Clarisse la reconnue et ce fut comme un électrochoc. Elle ne réfléchit pas et l'interpella: c'était sa chance.

« Lynn Bower? Elle s'avança vers la jeune femme. C'est Clarisse... Clarisse McBrien... » Sa voix trembla un peu et son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, craignant la réaction de son interlocutrice.

Cette dernière se retourna d'un mouvement élégant et resta interdite quelques secondes, probablement le temps de réaliser, puis un immense sourire sincère éclaira son visage. Elle fit à son tour quelques pas vers sa veille amie.

« Clarisse! Quelle surprise... je ne t'avais pas reconnue l'autre fois... »

Et sans que la rousse ne puisse faire ou dire quoi que ce soit, elle se retrouva enlacée par l'ex-Gryffondor. Surprise, elle se laissa faire, même si elle n'avait jamais été fan des démonstrations d'affection et qu'elle ne s'attendait pas après toutes ces années à trouver une Lynn aussi ... elle n'avait pas de mot pour qualifier cette attitude. Fort heureusement, le contact fut bref et l'employée s'empressa, une fois sa liberté retrouvée, de remettre une distance raisonnable entre elles. La brune ne sembla pas remarquer la gène de son ancienne amie et continua, toujours sur un ton enjoué, comme si elles s'étaient quittées la veille.

« Je suis tellement contente de te revoir, après tout ce temps. Il faut fêter ça! Allons boire quelque chose au Chaudron Baveur, si tu as quelques minutes. Je veux savoir ce que tu es devenue. »

« Si tu veux... tu … enfin tu n'as qu'à m'attendre là-bas, le temps que je ferme...je n'en ai pas pour longtemps. »

L'Écossaise offrit un sourire crispé à l'autre jeune femme, tandis que cette dernière semblait rayonner. Opinant du chef, elle sortit, laissant une Clarisse sous le choc. La Lynn de ses souvenirs n'était absolument pas comme ça, c'en était inquiétant et elle hésita à rentrer chez elle directement plutôt que de se rendre au Chaudron Baveur. Seulement sa conscience la rappela à l'ordre. C'étaient les faibles qui fuyaient et elle n'était pas faible. Quoi que cette soirée lui réserve, elle se devait de l'affronter dignement, quitte à en pleurer toute la nuit une fois rentrée chez elle. C'est sur cette bonne résolution qu'elle transplana après avoir quitté l'immonde robe violette des employés de la bibliothèque.

Il lui fallut quelques secondes pour s'habituer à la pénombre qui régnait dans le bar du vieux Tom et la fumée ambiante qui lui picotait les yeux n'arrangeait rien. Elle repéra tout de même rapidement Lynn qui lui faisait de grands signes de la main. La rousse commanda un jus de citrouille avant de prendre place face à sa ville amie.

« Excuse-moi pour tout à l'heure. J'ai du te paraître bien expansive, c'est à cause des hormones, je ne contrôle pas toutes mes réactions et j'étais si surprise de te voir... » Sourit-elle visiblement désolée.

Clarisse fut soulagée de la voir retrouver un peu de sérieux, de redevenir l'adolescente qu'elle avait côtoyée.

« Ce n'est pas grave ... et félicitations. »

« Merci. C'est mon troisième. »

L'Écossaise plongea dans son verre pour masquer sa gène. Bien sûr elle était contente de voir Lynn aussi heureuse. Elle en avait tellement bavé petite qu'elle méritait plus que quiconque ce bonheur mais...
Après plusieurs minutes de silence, elle redressa la tête, décidant que le moment de vérité était arrivé.


« Alors, qu'est-ce que tu es devenue après ton apprentissage? »

« Oh eh bien... j'ai tellement appris aux côtés de mon maître, que je n'avais que l'embarras du choix. Elle rit. On m'a proposé de m'enfermer dans un bureau poussiéreux pour étudier des parchemins aussi vieux que le monde. Elle sourit, comme replongée dans ses souvenirs. Je ne m'imaginais pas mener ce genre de vie, alors j'ai refusé. Ils ont insisté un peu, mais ça n'a servi à rien. Depuis longtemps je voulais fabriquer des amulettes. Je crois que je t'en avais parlé. »

Lynn s'interrompit et interrogea l'ex-Serdaigle du regard. Clarisse s'en souvenait et lui fit signe de continuer. D'ailleurs, elle portait toujours celle que son amie lui avait offerte vingt ans plus tôt, alors que le règne de Voldemort atteignait son paroxysme.

« ça n'a pas été facile. Même après la guerre. J'étais jeune, et j'étais une femme, sans oublier que le nom des Bower était associé à celui de Tu-sais-qui. Enfin! J''ai réussi à ouvrir une petite boutique dans une allée du Chemin de Traverse. Au début je n'avais pas beaucoup de clients. Les gens restaient méfiants. Mais maintenant, ça me permets de gagner ma vie. »

Elle sourit. La vie avait fini par se montrer clémente envers elle et la rousse ne pouvait que s'en réjouir pour elle. Au fond, ce n'était pas vraiment de la faute de Lynn si elle lui en voulait tellement. Elle ne lui avait rien fait et n'était peut-être même pas consciente de ce qui s'était passé.

« Je suis contente pour toi. » C'était sincère et pourtant, ça lui coûtait de l'avouer.

Elle baissa les yeux et reprit une gorgée de jus de citrouille pour se donner une contenance. C'était tellement plus facile de lui en vouloir et de rejeter la faute sur elle, qui au final n'y était pour rien. De nouveau, un court silence s'installa entre les deux jeunes femmes. Une question lui brûlait les lèvres, mais elle n'osait la poser, de peur d'entendre cette réponse tant redoutée. Pourtant, il fallait qu'elle sache. Seulement alors qu'elle se décidait enfin à ouvrir la bouche, elle fut coupée dans son élan.

« Et toi, qu'es-tu devenue? Je croyais que tu voulais devenir auror, je ne m'attendais pas à te voir à la bibliothèque magique... » Le ton était doux, ce qui incita la jeune femme à répondre.

« Effectivement. J'ai terminé mes études plutôt brillamment et j'ai été engagée par le ministère. J'y ai travaillé pendant quelques années. J'aimais bien ce boulot. Elle sourit tristement. Mais il y a sept ans... elle s'interrompit, refoulant l'émotion qui montait dans sa gorge... Il y a sept ans, j'ai réalisé que je voulais changer de vie, et j'ai trouvé cet emploi. Voilà. »

C'était une version un peu édulcorée. Clarisse n'aimait pas tellement parler de ça. Mais si on lui demandait, elle répondait. De nouveau un bref silence s'installa.

« Que s'est-il passé? » Demanda Lynn, d'une voix douce. Cette voix qui vous incite à la confidence.

Clarisse soupira et lui sourit tristement.

« On m'a envoyée arrêter Sayannel. »

Bien que mangemort et recherché par la police magique, Sayannel avait gardé contact avec elle et avec sa mère. Il avait remplacé son père pendant des années, s'occupant d'elle comme de sa fille, partageant un peu de son immense savoir. Mais ce n'était pas tout, Océane retrouvait en lui ce cousin tant aimé à Poudlard. Elle n'avait pas oublié son mari décédé, mais elle revenait à son premier amour interdit, trouvant auprès de lui du réconfort et la force de continuer malgré tout. Sans lui, elle ne se serait jamais relevée à la mort de Guérin. Il lui était devenu indispensable. Et elle rayonnait. Alors même si elle bafouait la loi en entretenant des rapports avec un fugitif, ça n'avait pas d'importance pour Clarisse. Jusqu'au jour ou son frère, qui avait toujours détesté Sayannel, ne lui tende une embuscade et ne contacte le bureau des aurors pour le leur livrer sur un plateau d'argent. Le plus drôle dans cette histoire c'est que l'équipe envoyée pour l'arrestation était justement celle de Clarisse. Océane ne s'en était jamais remise et avait doucement sombré dans la folie sans que personne ne puisse rien pour elle. Quant à Lilian, la jeune femme avait eu une violente altercation avec lui. De nombreux sorts avaient fusé et la dispute avait tourné au duel. Sans l'intervention musclée de Neville Longdubat et de Nils Sullivan, l'entrevue aurait tournée au drame. Depuis cet épisode, elle avait rendu son insigne et n'avait plus jamais reparlé au traitre.

Naturellement, elle n'avait jamais explicitement dit à Lynn qu'elle voyait encore son oncle après la guerre, mais cette dernière n'était pas stupide et avait su lire entre les lignes.

« Je suis désolée. » Le regard peiné qu'elle lui adressa prouvait qu'elle était sincère.

La rousse se reprit, chassant ce souvenir désagréable d'un battement de cils. Soudain, l'anglaise sursauta et enfouit prestement sa main dans une poche à la recherche de quelque chose. Elle en sortit une pièce bleue qui vibrait doucement dans sa paume. Intriguée, elle regarda l'heure à la pendule poussiéreuse qui surplombait le bar. L'air affolé, elle se leva, surprenant encore plus l'ancienne Serdaigle.

« Excuse-moi, je n'ai pas vu filer l'heure. Elle sourit, peinée. Il faut que je parte et que j'aille chercher les enfants. Elle enfila une cape légère, laissa sur la table de quoi payer sa consommation. Je suis déjà en retard. J'espère te revoir bientôt. »

Lynn partie, la rousse resta encore un moment à contempler le mur sale en face d'elle. Oui, elle aussi espérait la revoir bientôt, et obtenir enfin réponse à ses questions...
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MessageSujet: Re: [Thème 5]Quand on rouvre une cicatrice [MIS]   [Thème 5]Quand on rouvre une cicatrice [MIS] EmptySam 22 Mai - 20:08:11

Chapitre 4: Il

La semaine avait passé lentement aux yeux de la jeune McBrien. Elle s'ennuyait un peu à la bibliothèque, il ne se passait jamais rien d'intéressant pendant les vacances. Elle avait reporté sa visite à sa filleule au jeudi soir et les parents du petit monstre, June et Nils Sullivan, avaient insisté pour qu'elle reste dîner. Elle avait accepté avec joie, profitant au maximum de ces instants de bonheur. A part ça, elle avait comme toujours rendu visite à sa mère le dimanche, puis avait passé un moment au pub moldu avant de rentrer chez elle. Et de nouveau la semaine recommençait. Mais cette fois, elle attendait calmement et sereinement l'arrivée du mercredi. Clarisse savait qu'elle verrait en fin de journée son amie d'autrefois et que ce soir-là, elle saurait. Enfin.

Il ne se passa rien de mémorable pendant la journée. L'hôtesse d'accueil récemment embauchée la noya sous un flot de paroles sans importances, lui commentant les dernières nouveautés des cosmétiques Dawster, ce dont la jeune femme n'avait strictement rien à faire, mais qu'elle prit sur elle d'écouter. Lorsqu'elle quitta son poste, la rousse fut heureuse de pouvoir profiter un peu du silence ambiant alors que le bavardage incessant d'Isaaca lui bourdonnait encore dans la tête. Pourtant, elle s'aperçut à son grand étonnement que ce n'était pas si désagréable que ça en avait l'air et qu'au moins, ça lui permettait de passer le temps. Lynn arriva peu après. Comme les deux premières fois, elle demanda le fameux grimoire et resta l'étudier jusqu'à la fermeture. Et de nouveaux, les deux vieilles amies se donnèrent rendez-vous au Chaudron Baveur.

Clarisse posa son verre de jus de citrouille devant elle, avant de s'asseoir plus confortablement. Lynn quant à elle avait opté pour un curieux mélange de saveurs à la couleur peu avenante. Ah les envies de femme enceinte! Il valait mieux ne pas chercher à comprendre, la jeune femme en avait fait l'expérience lors des grossesses de June et Pissenlit. La dernière, déjà excentrique de nature avait redoublé d'originalité, ce qui lorsqu'elles y repensaient les faisaient bien rire toutes les trois. Mais là n'était pas la question et elle se sentait un peu gênée, n'osant pas lancer la conversation. Lynn dût percevoir ce manque d'enthousiasme au démarrage puisqu'elle brisa le silence la première.


« J'ai terminé mes recherches à la bibliothèque. Je ne reviendrai pas mercredi prochain, mais j'espère que tu passeras me voir à la boutique à l'occasion. Ce serai bête de se perdre de vue... »

« Oh tu sais, je ne viens plus tellement ici, je vis du côté moldu...mais si un jour je passe dans le coin, je te ferai signe. »

En réalité elle ne savait pas encore si elle aurait envie de revoir l'ex-Gryffondor après ce soir. Elle ne faisait plus partie de sa vie depuis tellement longtemps. Mais pourtant elle se rendait compte seulement maintenant qu'elle lui avait manqué. Un peu. Étrange comme sensation. Il valait mieux qu'elle ne se laisse pas aller à ce genre de considération.

« Alors comme ça, tu as des enfants? »

C'était une façon comme une autre d'aborder le sujet. Elle savait pertinemment que chaque mère de famille mordait à l'hameçon et se lançait dans une longue description de sa précieuse progéniture ainsi que du merveilleux père qui allait avec. Combien de fois avait-elle entendue les deux Poufsouffles décrire les moindres actions de leurs rejetons adorés dans les détails? Combien de fois s'étaient-elles extasiées sur un sourire, un mot, un geste?
Et comme elle si attendait, Lynn ne fit pas exception à la règle et se lança dans un discours passionné.


« Oui j'en ai deux. L'aîné, Liam, a quatre ans et le second, Sam, en a trois. Ils sont adorables pour leur âge et je dois dire que j'ai de la chance. Pour le moment ils ne font pas trop de bêtises. Ses traits s'étaient détendus à l'évocation des deux poupons. Jack dit qu'ils me ressemblent, mais ils ont ses yeux, d'un beau vert et son nez. Il faudrait que je te les présente. Je crois que tu les adorerais. »

Le regard dans le vague, Lynn était le type même de la femme comblée et heureuse. Mais l'Écossaise ne comptait pas en rester là. Sayannel lui avait appris à afficher de fausses émotions et elle arrivait particulièrement bien à feinter la surprise. Ce soir, elle manipulerait un peu la conversation jusqu'à obtenir ce qu'elle voulait. C'était plus dur bien sûr parce qu'elle connaissait Lynn et que même après toutes ces années elle éprouvait encore de l'amitié pour cette vieille camarade. Elle se sentait un peu coupable, mais il le fallait.

« Jack? » Demanda-t-elle faussement étonnée et curieuse. Depuis la dernière fois, elle avait repris le contrôle de ses émotions et ce n'était plus une femme tremblante qui se tenait droite sur sa chaise devant la mère de famille, mais la véritable Clarisse, fière et déterminée.

« Oh je ne t'en ai pas parlé. Jack Sloper oui. Elle sourit. Il était à Poudlard en même temps que nous. Il est médicomage à Sainte Mangouste, à l'étage des brûlures magiques. On s'est rencontré juste après que j'ai ouvert ma boutique. Et puis... on est tombés amoureux. Elle s'interrompit un instant, revivant probablement leur premiers instants magiques. Mais nous ne sommes pas mariés, du moins pas encore. J'ai l'impression de l'avoir rencontré hier. »

C'était beau à voir, une femme amoureuse. Et cette fois, le regard attendri que lui renvoya la rousse n'était pas feint.

« Mais et toi, est-ce que tu es mariée? Avec des enfants? » Demanda à son tour l'anglaise, curieuse du devenir de la Serdaigle.

Elle avala une gorgée de jus de citrouille et haussa les épaules.

« Non, personne. Je crois que je ne suis pas faite pour ce genre de choses. »

« Oh tu dis ça, mais tu n'as sans doute pas rencontré le bon. » Sourit-elle gentiment.

Le cœur de l'Écossaise se serra et elle plongea le nez dans son verre pour cacher son trouble. Si, elle l'avait rencontré, bien des années plus tôt, alors qu'elle n'était qu'une adolescente. Le silence s'installa. L'atmosphère avait changée et l'heure n'était plus à l'émerveillement. La rousse sentait que c'était le bon moment pour poser LA question, mais ignorait comment tourner sa phrase. Contre toute attente, Lynn lui vint en aide, inconsciemment.

« ça ne me regarde pas, mais... je n'ai jamais compris pourquoi vous aviez rompu Aïlin et toi. » Demanda-t-elle sérieuse et vaguement gênée.

Entendre ce nom fit mal à Clarisse, ravivant les souvenirs.


A l'UMA, ils étaient sortis ensemble. Pendant plusieurs années, si bien qu'ils avaient même emménagé ensemble. A cette époque, l'étudiante, puis la jeune auror qu'elle était devenue pensait que rien ne pourrait ternir ce bonheur et cet amour si fort. Elle pensait que tout continuerait à lui réussir. Elle l'aimait tellement. Et pourtant un jour, elle avait découvert le secret du jeune homme, ce qui le rongeait de l'intérieur, ce contre quoi il n'arrivait pas à lutter. Aïlin était amoureux d'elle, oui. Il n'y avait pas de doute à avoir là-dessus. Mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir une fascination malsaine pour sa propre sœur. Il éprouvait pour elle une passion dévorante et destructrice. Et Lynn n'en savait rien à l'époque.

Un soir, elle lui avait dit qu'elle savait. Il n'avait pas nié, il n'avait rien dit, c'était inutile. Il n'y avait rien à dire. Il l'avait pris dans ses bras et ils étaient restés longtemps comme ça, silencieux. Ils s'étaient endormis serrés l'un contre l'autre sur le canapé. Ce même canapé aujourd'hui défraichi qui traînait dans son salon. Au matin, elle s'était levée la première, prenant grand soin de ne pas réveiller son amour et avait déposé un baiser plein de tendresse sur sa joue rugueuse. Le soir, il était parti. Pour de bon. Et elle ne l'avait plus jamais revu ni entendu parler de lui. Sa peine avait été immense, et elle avait rejeté la faute sur Lynn. C'était plus facile à supporter comme ça. Mais elle n'avait jamais réussi à tourner la page. Elle l'avait trop aimé et trop souffert de son départ.

« ...il t'aimait tu sais. »

Clarisse n'avait rien écouté de ce que l'autre avait pu lui dire, perdue dans ses souvenirs. Elle ne pourrait jamais oublier cette dernière soirée passée avec lui. Il lui fallut quelques secondes avant de pouvoir répondre. Elle voulait rester maîtresse de ses émotions. Visiblement, la brune ne savait rien du drame qui s'était joué ce soir-là. Puisqu'Aïlin ne lui en avait rien dit, elle décida que ce n'était pas à elle de le faire.

« Parfois l'amour ne suffit pas. »

L'anglaise ne répondit pas. Elle n'était pas plus avancée qu'en arrivant. Elle aurait aimé savoir ce qui avait déchiré son frère à ce point. Cependant, elle comprit qu'elle n'en apprendrait pas davantage. Elle connaissait trop la Serdaigle pour deviner qu'elle n'en tirerait rien de plus et elle respectait son choix, même si elle ne le comprenait pas.

« Et... qu'est-il devenu? »

Lynn regarda Clarisse comme si elle venait de mars, visiblement très étonnée, voire choquée de la question.

« Oh.. tu...tu ne sais pas? »

La jeune femme fit signe que non. La brune semblait gênée, ne sachant pas comment annoncer la nouvelle. Ce genre de situation n'était jamais aisé. Elle baissa la tête tandis que son regard se voilait de tristesse.

« Eh bien … il a débarqué un soir, juste après votre rupture. Il était dans tous ses états, je ne l'avais jamais vu comme ça. Il était incohérent et je ne comprenais rien de ce qu'il racontait … je... je crois qu'il avait bu. Sa voix eut un raté. Je lui ai proposé de l'héberger quelques temps. Il est resté une semaine et il est parti. Il ne m'a même pas dit au-revoir, juste laissé un mot comme quoi il s'en allait je ne sais où. Une larme perla au coin de son œil, qu'elle chassa d'un clignement. Je n'ai plus eu de ses nouvelles depuis ce jour. » Elle s'interrompit quelques secondes, avant de reprendre d'une voix dure. « Un représentant du ministère a sonné à ma porte environ un an et demi plus tard. »

Clarisse avait écouté attentivement le récit de la jeune femme, mais son cerveau refusait de faire le lien entre la peine de Lynn et ce qu'elle venait de lui dire. Elle regardait la jeune Bower, les sourcils relevés en signe d'incompréhension.

« Mais... »

« Il est mort. » La coupa-t-elle un peu plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu. « Je suis désolée. » Ajouta-t-elle plus doucement.

Ces trois mots se répercutèrent sans fin dans l'esprit de la bibliothécaire. Elle ne comprenait toujours pas. Elle refusait de comprendre. Le seule son qui sortit de sa bouche fut un « Oh » à peine audible.

De ce qui se passa ensuite, elle ne garda aucun souvenir.
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MessageSujet: Re: [Thème 5]Quand on rouvre une cicatrice [MIS]   [Thème 5]Quand on rouvre une cicatrice [MIS] EmptyLun 24 Mai - 20:29:35

Chapitre 5: Eux

Une semaine et demie s'était écoulée depuis cette terrible révélation. Une semaine et demie que la jeune femme était devenue spectatrice de sa vie. Elle s'était réfugiée dans un coin de son esprit, laissant ses réflexes la guider dans les gestes quotidiens. Clarisse s'était transformée en une sorte d'automate et si on lui avait demandé ce qu'elle avait fait pendant ce laps de temps, elle aurait été bien incapable de répondre. Le trou noir. Elle vivait sans vivre, était là sans vraiment être présente. Plus rien n'avait de saveur, de couleur ou de musique. Son esprit avait sombré dans un brouillard cotonneux et confortable. Une autre réalité dans laquelle Lynn Bower n'avait jamais reparue, ou rien n'existait et ou il suffisait de se laisser porter.

Un contact dur, froid et brutal contre ses genoux découverts ramena difficilement la rousse au monde réel. Les yeux hagards, elle regarda vivement autour d'elle, légèrement paniquée. Quel jour était-ce? Ou était-elle, et surtout comment était-elle arrivée là? Se rendre compte qu'elle l'ignorait fit monter en elle une vague d'adrénaline. Elle cligna plusieurs fois avant de réaliser. Le soleil était haut dans le ciel, quoi que partiellement masqué par des nuages. Il devait être plus ou moins midi. Baissant la tête, elle laissa vagabonder son regard alentour pour ne voir que pierres tombales noires, blanches ou vertes. Un cimetière. Elle en frissonna et ça n'avait rien à voir avec la température ambiante. Alors elle sut. Son cœur se serra violemment dans sa poitrine, comme broyé par un étau de fer. La douleur lui coupa le souffle, mais elle s'obligea à relever les yeux. Elle s'obligea à regarder cette pierre froide et terne sur laquelle elle s'était cognée. Lentement, ses iris remontèrent jusqu'à la stèle, jusqu'aux lettres d'or gravées pour l'éternité. Il y avait cinq noms. Bronach, Delvin, Ultan, Torin et Aïlin Bower. Tous morts. Tous réunis, alors qu'ils se haïssaient tant. Elle n'en vit qu'un seul.

Sa vue devint rapidement trouble, l'écriture dorée se brouilla jusqu'à ce qu'elle ne parvienne plus à la distinguer du reste. Un premier sanglot remonta le long de sa gorge, qu'elle ne chercha pas à retenir. Il était mort. Mort depuis toutes ces années. Les larmes se déversaient sur ses joues rougies. Elle avait tellement espéré, malgré elle. A genoux sur le pavé, elle murmurait des paroles incohérentes entrecoupées de sanglots douloureux. Pourquoi lui, pourquoi elle, eux? C'était tellement injuste. Elle frappa la pierre du plat de la main, de toutes ses forces. Elle ne ressentit pas la douleur physique et continua jusqu'à s'en écorcher la peau. Et elle qui n'avait rien su, rien senti. Elle s'écroula, continuant de pleurer et d'ahaner.

Lorsque ses dernières larmes se tarirent, Clarisse était vidée, épuisée. Lentement, elle se releva face à la tombe. Il était mort. Elle s'avança et caressa la stèle avec une infinie douceur. Elle resta encore quelques minutes, gravant à jamais dans son esprit cet adieu muet. La brise se leva, faisant frémir les feuilles des arbres. Il était temps. La jeune femme rejoignit le petit chemin en gravier qui menait à la sortie d'un pas égal, sans se retourner. Le portail en fer forgé grinça sinistrement en cette fin d'après-midi alors qu'elle le refermait. Elle s'y adossa et inspira profondément. Cette fois, c'était fini, pour de bon. Une silhouette se découpa à quelques mètres, sous le couvert des arbres. L'homme s'avança tranquillement dans sa direction, mais s'arrêta de l'autre côté de la rue. La rousse sourit, soulagée de ne pas être seule et de trouver une figure familière qui l'attendait. Elle ignorait comment Shuro savait, ni depuis combien de temps il était là. Elle lui en fut simplement reconnaissante. Elle le rejoignit et prit le bras qu'il lui tendait, sans un mot. Certaines fois, le silence en disait bien plus long qu'un grand discours.

Shuro les fit transplaner sur une route de campagne dans la banlieue de Londres, un peu à l'écart des habitations pour ne pas risquer d'être vus. Devant le regard interrogateur de la jeune femme, il lui montra un pavillon blanc un peu plus loin, inondé de lumières et de guirlandes multicolores.

«C'est l'anniversaire de Tempérance.»

«Merlin! Je.. je..» Elle avait complètement oublié et se sentie nulle.

«Chut. Je sais. Ne t'inquiète pas.» Il lui sourit et sortit un paquet bleu pâle de sa poche, auquel il rendit sa taille d'origine d'un coup de baguette, puis le tendit à la sorcière. «Tiens, c'est de ta part, un livre d'histoires, dernière édition couleur et images animées. Tu m'en avais parlé et j'ai pensé que.... tu n'aurais pas le temps de passer le prendre.» Il sourit. «Je suis certain que ça va lui plaire. Moi en tous cas, j'aurais bien aimé que ma marraine m'offre le même.»

«Merci. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi.»

Il rit, lui faisant signe que ce n'était rien. Il lui proposa de nouveau son bras qu'elle accepta de bon coeur et ils firent quelques pas en direction du pavillon. Mais soudainement la jeune femme s'arrêta et chercha sa baguette dans une poche de sa robe. Elle la pointa vers son visage et murmura une incantation puis réitéra l'expérience avec ses cheveux et sa robe. A la fin de l'opération, elle arborait un visage discrètement maquillé sans plus aucune trace de ses larmes passées, un chignon un peu lâche ainsi qu'une jolie robe à bretelles dans les tons bleu-vert pâle.

«Excuse-moi, il faut bien que je sois présentable pour les photos...»

Avec un sourire, ils reprirent leur marche jusqu'au perron de la petite maison. Clarisse se composa une expression avenante, légèrement honteuse d'arriver si tard et angoissée de la réaction de ses amis. Elle sonna, bien qu'avec la musique qui s'élevait depuis le jardin elle douta fortement que quelqu'un ne l'entende. Contre toute attente, ce fut Nils qui vint ouvrir la porte.

«Hey! Regardez qui arrive juste à l'heure du gâteau!»

Il la prit brièvement dans ses bras, tout sourire, avant de lui libérer le passage vers le vestibule et d'échanger un regard entendu avec Shuro. June, alertée par la sonnette arriva de la cuisine un tablier noué autour du cou, de la crème au chocolat plein les doigts et sur le nez.

«Clarisse! Je suis contente de te voir. »

A son tour elle serra son amie contre elle.
Dans le jardin, une petite elfe aux couettes blondes et aux yeux rieurs entendit malgré la musique la voix maternelle annoncer l'arriver d'une nouvelle invitée. Aussitôt elle délaissa « tonton Lassssset » qu'elle harcelait depuis un bon moment pour qu'il la fasse «tourner comme un avion» et se mit à courir à travers la maison en hurlant des « Cla Cla Cla Claaaaaa », rapidement suivie par les autres bambins. Elle termina sa course dans le vestibule où se trouvaient encore les adultes et se jeta dans les bras de sa marraine sans préavis, dans un synchronisme parfait avec son dernier « Claaaaaaa » digne de la Castafiore en personne. La rousse ne put s'empêcher de rire devant tant d'enthousiasme
.

«Hey Bonjour petit monstre! Alors, il paraît que c'est ton anniversaire aujourd'hui? »

«Vi... tu m'as donné un cadeau? »

« Je ne sais pas... est-ce que tu as été sage? »

« Vi...t'as du cocolat dans les cheveux... »

Les adultes se mirent à rire.
Ils passèrent dans le jardin tout en discutant tandis que la petite Tempérance s'accrochait au cou de Clarisse, ne voulant plus la lâcher. La jeune femme salua les quelques personnes présentes, ce qui faisait déjà un petit monde entre les frères de Nils, leurs épouses et enfants et ceux de June, sans oublier la famille de Pissenlit, Shuro et Caitlin. June ne tarda d'ailleurs pas à amener un immense gâteau au chocolat agrémentée de bougies feux d'artifice de chez les frères Weasley. Lorsque la petite souffla, gentiment aidée par son papa, des dizaines de papillons de fumée se dispersèrent autour des invités. Clarisse se sentait bien, à sa place. Son avenir il était avec eux, sa famille, les gens qu'elle aimait et c'était bien plus fort à ses yeux que les liens du sang. Cette fois la cicatrice allait se refermer pour de bon pour ne devenir qu'un vieux souvenir. Ça ne se ferait pas en un jour bien sûr, mais toute cette histoire était maintenant terminée. A la fin de la semaine, elle irait faire les boutiques avec Isaaca. Ce serait l'occasion de mieux connaître sa collègue et puis il était grand temps de changer ce vieux canapé et de refaire un peu la décoration. Mais en attendant elle allait profiter de la fête et savourer ce délicieux gâteau...



Fin

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