Citation :

"Vos préjugés ne vous permettront pas de progresser dans votre profession. Je vous conseille vivement de suivre le cours d'étude des moldus avant de vous représenter à mon cours. Votre insolence en cours vous fais régresser et il n'est pas envisageable pour ma part de vous voir devenir auror. Votre comportement doit impérativement évoluer !"

Cela ne pouvait qu'être une mauvaise blague ! Comment Arsène avait il pu écrire des horreurs pareilles dans son dossier ?! Insolence ?? Ella n'avait rien fait d'autre que de donner son avis, était ce blâmable ? D'ailleurs ce n'était que de l'humour, une simple plaisanterie sur les techniques de la médecine moldue ! Régresser ? Mais qu'est ce qu'il ne faut pas entendre ! Toutes ses réponses étaient parfaitement exactes quand bien même la formulation ne conviendrait pas à monsieur le médicomage ! Il était peut être sex' dans son genre, mais sur ce coup c'était un parfait crétin ! Comment avait il osé lui écrire ça son bulletin ! "Il n'est pas envisageable pour ma part de vous voir devenir auror", gnagnagna et puis quoi encore ? Vawdrey n'allait quand même pas ruiner ses chances d'entrer au ministère avec ses commentaires scandaleux ! Il n'était pas simplement question de sa carrière professionnelle, mais avant tout sa place à l'UMA et la position que la demoiselle souhaitait occuper au ministère, lui servait de couverture en tant que mangemort et était indispensable pour son double jeu, pour être informée des activités du ministère et tenir le Lord au courant de tout.. La ténébreuse ne pouvait tout simplement pas laisser faire ça !

Inutile de préciser que la demoiselle aux cheveux rouge sang fulminait depuis qu'elle avait lu cette horreur ! Et ce n'était pas l'envie qui lui manquait d'étrangler ce cher Vawdrey, aussi beau gosse soit il ! Certes ce serait assez louche que l'enseignant soit subitement assassiné en plein milieu de l'université et surtout ce serait un peu dommage quand même , elle avait beau dire, à part cette injustice flagrante, il restait un bon enseignant.. Furieuse, Ella traversa les couloir de l'UMA sa cape voltigeant derrière elle au rythme de ses pas, dévoilant la légère robe carmin qu'elle portait. Le bruit de ses talons aiguilles résonnaient contre les murs du bâtiment tandis que la belle se rendait d'une démarche assurée dans le bureau d'Arsène. Comme si ce dernier avait décidé de l'agaçait encore plus, il fallait qu'il ne soit pas là.. Prenant sur elle pour garder tout son sang froid, l'héritière des Schwarz resta un instant devant la porte verrouillée. Elle savait pertinemment que ce n'est pas en faisant un crise et s'énervant qu'elle obtiendrait quoi que ce soit, c'était certain. Tournant les talons, elle changea de direction, déambulant le longs des couloirs sans vie pour jeter un coup d'oeil dans la salle des professeurs. Par chance, il était là, le nez plongé dans la correction de copies..

- Monsieur Vawdrey, je peux vous voir un moment ?

Malgré sa voix posée et caressante, Ella avait typiquement l'attitude d'une femme contrariée. La ténébreuse s'approcha du bureau où reposait le jeune enseignant avec cette démarche féline qui lui était propre, même si pour le coup le félin était plutôt prêt à mordre XD mais Ella savait maîtriser ses émotions, se montrant rien d'autre qu'un visage impassible. La demoiselle se posta à la hauteur du professeur et posa le parchemin sous les yeux du professeur, non sans une contrariété certaine.

- Vous ne pouvez tout de même pas laisser ça sur mon dossier ?

Poursuivit la séduisante demoiselle avec une jolie intonation implorante de la parfaite comédienne qu'elle était. Bon, cette fois ce n'était peut être pas seulement de la comédie, mais quand le masque qu'on porte est toute sa vie, comment alors distinguer le vrai du faux ? Ella n'aurait même pas été capable elle même de dire si elle était sincère ou non, mais qu'importe, la jeune femme était déterminée, et prête à tout pour parvenir à ses fins, Miss Schwarz n'était pas une ancienne Serpentard pour rien. Poursuivant sa plaidoirie, elle ajouta légèrement hésitante, histoire d'incarner à merveille son personnage de jeune étudiante victime d'une profonde injustice.

- Je veux dire... C'est vrai que je n'aurais pas du agir comme je l'ai fait l'autre jour, mais que puis je faire d'autre que m'excuser ?
Oui j'ai eu tord, mais vous ne pouvez pas faire ça.. pas ruiner toutes mes chances de devenir auror !

Dans une belle lancée et approchant du but, il repoussa une copie et en attrapa une autre, diminuant ainsi le tas à corriger, alors que celui à sa droite commençait à prendre une hauteur plus que respectable. Il avait prit un rythme intéressant qui lui permettrait de terminer dans des délais assez bref et ainsi rejoindre son domicile plus tôt que prévu. Les devoirs de ses étudiants étaient en règle générale assez bon et il n’avait pas à se plaindre de la qualité du travail fourni. Tant mieux, il en avait assez des cancres et des Ella Schwarz !

Dans un léger grincement, la porte s’ouvrit. Il ne leva pas les yeux, plongé dans son travail et ne voulant pas forcément entamer la discussion avec un de ses collègues à cet instant précis. Il entendit pourtant des pas s’approcher, pas n’importe quels pas. Des pas indéniablement féminin à cause du petit claquement que provoquaient les talons, des pas qu’il reconnaitrait entre mille et provenant très probablement d’une créature digne de faire tinter ses chaussures sur le sol de cette manière. Mizore ? Il releva la tête et se retrouva nez à nez avec Mlle-je-suis-en-retard-et-je-dis-des-âneries. Les sourcils du médicomage se froncèrent, partagés entre l’étonnement et l’agacement de voir cette malotrue ici, alors qu’il avait espérait que ce soit une autre. La voir un moment ? Et pourquoi faire ? Il rebaissa les yeux sur ses copies, prenant un air occupé et faisant comprendre à la demoiselle qu’il lui faudrait prendre un ticket pour avoir son tour. Mais elle en décida autrement et se permit ouvertement de lui glisser son dossier scolaire sous les yeux. C’était donc ça la légère contrariété qui animait le visage de Mlle Schwarz. Ainsi, elle s’inquiétait de ses notes et de son avenir. Tout n’était donc pas perdu pour cette petite sotte et ses manières de gamine.

- Vous ne pouvez tout de même pas laisser ça sur mon dossier ?

Il réprima un sourire mesquin. Mais biensûr qu’il le pouvait, qui allait l’en empêcher ? Personne bien évidemment. Le racisme est punissable par la loi et il avait un certain nombre d’étudiants qui avaient été témoin des propos de Mlle Schwarz. De toute façon, il était seul maitre de ce qu’il annotait dans un dossier scolaire quel qu’il soit et rien ne l’obligerait à le modifier. Délicatement, il reposa sa plume sur son pupitre en la suivant des yeux. Puis, il croisa les mains sous son menton et leva ses yeux noisette sur la demoiselle qui visiblement ne lâcherait pas l’affaire de ci-tôt. Elle reprit son discours et lui, l’écouta tout en gardant ses yeux plongés dans les siens, comme quand on est gosse et qu’on joue à celui qui rira le premier. Sauf que là, il n’avait pas envie de rire. Non, il avait pris son air le plus sérieux et sévère qu’il avait en réserve. Celui qu’il gardait pour les grandes occasions et les moments de grand mécontentement.

Son ton devint implorant et la demoiselle n’avait plus rien de celle qu’il avait accueillie à son cours avec pratiquement une heure de retard. Il ne savait pas vraiment quelle position adopter. En fait il n’aurait jamais imaginé qu’elle viendrait lui avouer son désaccord en face à face d’une manière si impromptu. Le professeur se retrouva prit au dépourvu devant une évidence qui l’irrita encore plus. Effectivement, il n’avait pas l’intention de ruiner la carrière cette gamine prétentieuse ! Ce n’était pourtant pas à lui de changer et d’accepter de tels propos dans sa classe, non, c’était à l’étudiante de faire des efforts et d’apprendre enfin à avoir un regard professionnel plutôt qu’uniquement personnel et fermé. Pourtant, et pour son grand étonnement, la demoiselle aux cheveux aussi rouge que sa robe lui avait effectivement présenté des excuses, mais ça n’avait strictement rien à voir. Suffit-il de s’excuser d’être mauvais pour avoir un bon carnet scolaire ?

Prenez une chaise et asseyez-vous.

Il avait dit ça comme on donne un ordre tout en restant parfaitement calme comme il savait si bien le faire. Il n’avait pas envie d’en entendre d’avantage, devoir supporter les minauderies de cette fille l’insupportait et il aurait presque préféré qu’elle vienne argumenter ses paroles plutôt que de lui chialer des excuses qu’il avait déjà entendues. Très bien, elle voulait lui parler, mais c’était lui qui allait poser les questions ! Et c’était lui qui allait lui démontrer qu’elle avait tord et lui raison quelque soit son explication.

Je m’en contre fous de vos excuses. Pourquoi être intervenu de la sorte ? Une raison particulière ? Peut-être pouvez-vous m’expliquer en quoi ce n’est pas pertinent d’épiloguer sur les moldus ?

Il était tout à fait calme et avait débité ces paroles d’une voix sûr mais doucement, afin que la discussion ne prenne pas de la hauteur ; bien décidé à lui donner le temps qu’il faudra pour s'expliquer (même si cela ne changera rien). De plus, peut-être allait-il découvrir quelque chose d’intéressant, notamment au sujet des convictions de cette jeune fille, aussi belle soit-elle. Il s’adossa contre le dossier de sa chaise, montrant ainsi qu’il était à l’aise et qu’il avait tout son temps. Il en profita pour détailler son étudiante qui faisait partie de celles qu’il qualifierait d’absolument sublimes. Malheureusement des paroles et un comportement peut très vite enlaidir les personnes les plus belles et pour l’instant, elle ne l’intéressait absolument pas avec ses manières trop sûr d’elle.

(J'espère que ça t'ira ^^)

- Prenez une chaise et asseyez-vous.

Le ton de l'enseignant aussi dur et sévère que son regard ne tolérait aucune objection. Etonnamment docile pour une fois, la ravissante jeune femme tira le siège vers elle pour s'y installer sans se départir de cette grâce et de ses manières élégantes qui accompagnaient même le geste le plus anodin. L'attitude du médicomage dénotait de façon évidente son agacement, il n'avait aucunement l'envie de plaisanter. Soutenant le fascinant regard de monsieur Vawdrey, ses iris verts plongés dans les yeux noisettes, Ella attendit sans ciller la réponse du charmant enseignant. Son visage fin et délicat avait perdu cette suffisance hautaine et cette assurance qui la caractérisait habituellement, seule demeurait une détermination certaine ainsi qu'une expression contrariée et une petite moue contrite.

Evidemment Arsène était en position de force et il en avait parfaitement conscience.. Il était le seul juge des commentaires sur son dossier scolaire et mis à part cette requête assez audacieuse, Ella ne pouvait rien faire, sinon tenter de le convaincre.. ou le persuader ? Nul doute qu'elle serait bien plus douée pour cette dernière solution car à l'évidence, elle n'avait guère d'arguments outre ses excuses dont il n'avait que faire. Ne pouvait il pas simplement les accepter et lui donner une autre chance ? C'était il donc fait une idée arrêtée sur elle sur un dérapage et il n'y avait pas moyen de lui en faire changer ? Peut importe l'obstination d'Arsène à la considérer à tord comme une idiote incapable, elle comptait bien le faire changer d'avis.

- Je m’en contre fous de vos excuses. Pourquoi être intervenu de la sorte ? Une raison particulière ? Peut-être pouvez-vous m’expliquer en quoi ce n’est pas pertinent d’épiloguer sur les moldus ?

- Je...

La demoiselle s'interrompit, elle avait commencé sa phrase sans savoir ce qu'elle allait dire et restait du coup comme une idiote incapable de trouver ses mots.. Où c'était donc envolé sa belle répartie ? N'était elle douée que pour les remarques acerbes et les piques bien senties ? Mal à l'aise, la belle se mordit machinalement la lèvre inférieure. Ce n'était pas le moment de sortir des paroles piquantes ou des plaisanteries douteuses pour le regretter ensuite. Ce qu'elle avait laissé échapper durant le cours lui causait déjà suffisamment de problèmes.. Oh elle aurait aisément pu rétorquer que les moldus étaient des êtres méprisables et sans intérêt, qu'avoir un cour entièrement consacré à leur étude était amplement suffisant et donc qu'il n'y avait nul besoin de revenir sur le sujet dans la classe de soin magique. Seulement ce n'était à l'évidence pas avec de genre de répliques impertinentes que sa situation allait s'améliorer et qu'elle regagnerait l'estime du médicomage.. xD

Prise au dépourvue par cet interrogatoire inattendu, Ella détourna le regard, fixant ses prunelles de jade sur un point imaginaire sur le sol à sa droite. Que pouvait elle répondre ? Elle ne savait pas elle-même pourquoi elle avait agit ainsi.. sans doute sous le coup d'une impulsion soudaine. Jouer les langues de vipère était devenu à tel point une seconde nature pour elle que l'ex-Serpentard ne pouvait s'empêcher de cracher son venin en paroles acerbes telles qu'elle lui venaient sans qu'elle ait besoin de se forcer ? Le pire c'est que ce n'était certainement pas loin de la vérité, même si la ravissante étudiante n'en avait pas conscience. S'il savait à quel point elle s'en moquait des moldus, c'était bien le dernier de ses soucis ! Ce n'était même pas une question de racisme, de mépris ou quoi que ce soit d'autre. En réalité Ella s'en moquait bien des autres, moldus ou sorciers ! sang pur ou impur ! Qu'est ce qu'elle en avait à faire ? Seuls ses intérêts propres l'intéressaient, tout ce qui touchait sa petite personne et les rares personnes pour lesquelles elle avait de l'estime et à qui elle pouvait être attachée, inutile de préciser que ses parents ne faisaient pas partie de cette catégorie.. L'héritière des Schwarz laissa échapper un soupir exaspéré et répondit dans un murmure à peine audible:

- J'en sais rien...

Doutant fort que cette réponse puisse contenter le médicomage pouvant être aussi agaçant qu'il était beau, Ella s'empressa de poursuivre, son ton trahissant sa résignation et son exaspération.

- Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça ! J'étais..

Et bien laisser les phrases inachevées allait aussi finir par devenir une habitude apparemment .. Ainsi Arsène voulait une raison particulière expliquant pourquoi elle avait péter les plombs ? Parfait, même s'il s'agissait un odieux mensonge, c'était sans nul doute le meilleur qu'on puisse trouver.. Il n'y avait pas de véritable raison à son attitude mis à part son comportement imprévisible et provocant, mais elle avait une excuse toute faite qui semblait s'imposer d'elle même.. Il était difficile de discerner ce qui était vrai et ce qui était faux, la réelle personnalité d'Ella bâtie sur des mensonges, si bien que son masque en devenait réalité et que le rôle qu'elle jouait et le personnage qu'elle incarnait lui collait à la peau.. Changeant radicalement d'approche, la belle ténébreuse lança:

- Cela ne vous arrive t'il donc jamais de dire des choses que vous ne pensez pas ?
Et si je vous disais que cette nuit là je n'ai dormi que deux heures car la veille je venais d'apprendre l'assassinat de mes parents ?
Alors je vous avouerais que je me moquais bien d'entendre parler de l'énergie présente en chaque sorcier constituant une barrière magique susceptible de gêner l'intervention médicomagique, de questions d'éthique ou encore des techniques moldues comme la chirurgie et les IRM ou la médecine chinoise ou je ne sais quoi !

Son intonation, ses expressions, ses gestes, tout concordait parfaitement à l'attitude qu'une jeune femme ayant vécu un drame familial pouvait adopter. Pas la moindre larme certes, ce n'était pas dans son caractère de se laisser aller à pleurer, quand bien même elle aurait véritablement été accablée. Son apparente faiblesse était simplement trahie par son comportement, semblant à la limite de la crise de nerf. Personne n'aurait pu deviner que tout cela était feint. Evidemment Ella s'était toutefois bien abstenue de dire qu'elle était, avec un autre mangemort, à l'origine de ce meurtre, suivant les ordres du Lord. Ou que si elle n'avait pas dormi c'était parce qu'elle était encore en mission et qu'elle avait même hérité d'une belle blessure au niveau du ventre. (Tu vas pouvoir me soigner )Par ailleurs, la demoiselle venait de clouer le bec à Arsène en démontrant en quelques mots qu'elle avait parfaitement rattrapé et appris son cours de soin magique.. Plongeant de nouveau ses prunelles de jade dans les yeux ambré du séduisant médicomage, Ella soutient son regard scrutateur et ajouta d'un ton redevenu calme et posé:

- Alors.. je vous prierez de ne pas me juger sur un simple écart de conduite..
Agissez donc en "médecin" et reconsidérez votre diagnostic..

[Mille pardons pour le retard ]

Ses yeux noisette scrutaient avec attention l’étudiante qui prenait place en face de lui. Ses gestes se suivaient sans fausses notes, comme une danse ou une chorégraphie trop bien apprise. Le spectacle était cependant très intéressant et le sens observateur d’Arsène était aux aguets dès qu’il s’agissait d’une nouvelle demoiselle à détailler. La scène était plaisante, pourtant il ne pouvait pas être dupe ; cette jeune femme savait décidément se contrôler d’une manière totalement fascinante ce qui la rendait superficielle. Beaucoup d’enseignants n’aimaient pas ne pas savoir quel genre d’étudiant se tenait en face d’eux, pouvoir tout maitriser leur était essentiel et il leur fallait des étudiants naïfs et spontanés pour rester maître de la situation. Ce n’était pas le cas d’Arsène car le médicomage était le premier à cacher ses véritables sentiments pour montrer une façade anti-émotive aux autres ; il lui était donc plus aisé de gérer ce type d’étudiant et surtout de déchiffrer ce qui se cachait véritablement sous le masque. Cette situation, bien qu’ennuyante au premier abord prenait finalement peut-être une toute autre tournure, peut être même commencerait-il à apprécier cette petite garce qui se plaisait à perturber ses cours. Les phrases du médicomage furent trachent et dénuée d’émotion positive, mais c’était dans un but purement évaluatif et pour passer sa colère gratuitement sur l’étudiante qui lui était totalement indifférente malgré ses efforts pour l’appâter.

Je…

Etonnant, Arsène en restait assez stupéfait de découvrir que Mlle Ella Schwarz n’avait pas plus de répartie que ça. Ou bien essayait-elle de l’amadouer ? Dans tous les cas, ça ne serait pas suffisant. Même si la demoiselle commençait à retirer son chemiser et à se trainer sur le bureau qui les séparait, il ne changerait pas d’avis. Pour la simple et bonne raison qu’il avait suffisamment d’expérience en la matière pour ne pas se laisser faire avec si peu. Pourquoi prendre le minimum quand finalement on peut demande un maximum ? Bien évidemment, il ne s’agissait pas ici d’une de ses multiples conquêtes qui tentait de le séduire, néanmoins, une femme reste une femme dans quelque situation que ce soit.

Les yeux de la fille se détournèrent de lui pour errer dans la salle, laissant le loisir à Arsène de détailler chacun de ses mouvements et de percevoir la faille qu’il allait obligatoirement mettre à jour. Puis, elle se lança dans la tactique du « je ne finis pas mes phrases et je soupire ». Il secoua légèrement la tête pour appuyer sa désapprobation et surtout sa déception de découvrir qu’elle ne pouvait faire guère mieux pour le persuadé qu’elle avait agit avec raison. Finalement, l’image qu’il avait de cette gamine était véritablement fondée et il ne serait dans cas aucunement tolérant. Son visage se durcit légèrement alors que la rousse rouge sang continuait son discours de phrases à moitiés finies. Il était clairement en train de perdre son temps et ça commençait à l’agacer. Alors qu’il allait reprendre la parole pour bâcler la discussion et la renvoyer du bureau des professeurs, elle se décida enfin à lui débiter des phrases entières qui le clouèrent de stupeur.

Des choses qu’il ne pensait pas ? Un assassinat ? Mille questions se bousculèrent dans sa tête. Ses yeux se posèrent sur ceux de la fille qui semblait à la limite de la crise de nerf. Jamais il n’avait imaginé qu’il pouvait s’être déroulé un tel événement chez cette jeune femme et il se sentit passablement ennuyé d’être mêlé à quelque chose qui ne le regardait pas. Oui ça lui était déjà arrivé de dire des choses ou de faire des choses qu’il ne pensait pas. Exemple : fracasser la tronche à Mole au milieu d’une rue bondée de moldus. Si cet événement n’était pas survenu, peut être alors aurait-il hésité quant à la conduite à tenir. Mais étant donné les circonstances, il comprenait qu’effectivement elle avait probablement une bonne excuse pour en vouloir à la terre entière. Pourtant, quelque chose à ses yeux clochait mais il n’arrivait pas à savoir quoi. Il fronça légèrement les sourcils pour montrer son étonnement et la gravité de la situation. Altaïr ne les avait pas informés de cette information et cela le troublait. Même l’ordre n’était pas au courant alors qu’en général ça leur revenaient aux oreilles assez rapidement. A moi que les parents d’Ella n’aient pas été assassinés par des Mangemorts ou qu’ils soient moldus justement ? Patiemment et dans le plus grand sérieux, il attendit qu’elle termine de s’exprimer et de lâcher sa colère emmagasiné sur lui. Cette situation le troublait et il ne savait pas vraiment l’ampleur de la bombe à retardement qui se tenait devant lui. Dans un geste précis, il disposa ses mains sous son menton et s’accorda quelques instants de réflexion tout en observant son étudiante. Il ne pouvait pas lui changer sa note comme ça, c’était impossible une fois qu’elle était apposée dans le dossier scolaire, il lui faudrait remplir des documents administratifs et ébruiter les problèmes d’Ella qui ne regardaient pas forcément toute l’administration de l’UMA. Il se décida à s’aventurer sur un chemin un peu plus bancale et peu habituel pour lui. Autant innover parfois et puis, elle méritait bien un peu de compassion finalement, même s’il était difficile pour lui d’en faire preuve dans une telle situation. Mais elle avait raison, il se devait de rester professionnel même avec ses étudiants, même si ceux-ci avaient le don pour lui taper sur le système et qu’il ne tolérait pas qu’on tente de le remettre en place.

Ecoutez… Je suis sincèrement désolée pour vos parents, je n’étais pas au courant de cet événement. Je ne peux malheureusement pas changer votre dossier scolaire pour des questions administratives.

Il s’accorda une légère pause, le temps d’évaluer les réactions de son vis-à-vis et il reprit d’une voix toute aussi clair et mesurée. Il essayait de paraître le plus gentil possible même si son avis sur le comportement de la jeune fille avait de la peine à changer. Que venaient faire les moldus là au milieu ?

Mais je vous propose de vous remonter par un autre biais et avec mon soutien en fournissant un travail supplémentaire qui vous permettrait également de rattraper les heures que vous avez raté dans mon cours.

Je sais que ce n’est pas forcément juste par rapport à vos camarades, mais vous avez tout à y gagner.

Sa proposition était un peu scabreuse et Ella pouvait très bien la refuser et lui claquer la porte au nez violemment. Pourtant, il n’avait pas grand-chose de plus à lui proposer dans la situation actuelle. Il allait également voir avec Altaïr pour lui permettre de prendre du temps pour elle sans venir suivre obligatoirement les cours à l’UMA ; le temps de se remettre de ce drame et de retrouver ses esprits. Le médicomage ne s’attendait pas à une réponse positive de la part de l’étudiante qui semblait encore sur les nerfs, mais il se promit de garder son calme et de lui laisser le temps nécessaire à la réflexion. Après tout, il était humain et ne pouvait pas rester insensible à une étudiante en détresse, même si celle-ci était bien trop hautaine à son goût et cassante à souhait. Il n’avait pas l’habitude de recevoir des ordres de la part de qui que ce soit et encore moins de la part d’une adolescente. Mais pour la cause, il fit un effort et lui envoya un sourire compatissant comme il l’aurait fait avec n’importe quel patient dans le besoin. Il se retint pourtant de tendre la main pour prendre la sienne ce qui aurait sans aucun doute passé pour un geste déplacé dans la situation.

Quelques instants de silence suivirent les paroles de l'étudiante attendant de voir quelle réaction ses déclarations auraient sur le médicomage, lui laissant le temps de la réflexion. Temps durant lequel, la belle ne se priva pas de détailler l'enseignant, cherchant à interpréter les diverses expressions passant sur son visage séduisant. Malgré ces quelques années de plus qu'Ella, Arsène Vawdrey était vraiment un bel homme, un de ceux avec qui il ne lui déplairait pas de faire plus ample connaissance. :sifle: Bien évident c'était inconcevable, les relations professeurs/étudiants étant plus ou moins interdites, et vu la réaction du professeur concernant un retard et une parole déplacée, la demoiselle doutait qu'il voit d'un très bon oeil un geste osé ou des sous entendus explicites, sans parler de l'amour inconditionnel dont Arsène faisait preuve pour l'instant à son égard Non vraiment chercher à l'allumer n'était pas vraiment une chose à faire, sinon c'est elle qui allait se faire allumer mais dans un sens tout autre Enfin, qu'importe, elle pouvait toujours regarder et user de ses charmes pour tenter de l'amadouer tout en finesse ? Car oui, bien qu'il montre un caractère exécrable à son égard, le médicomage lui plaisait, peut être était ce justement parce qu'il lui résistait et qu'elle agissait par caprice ou défi ? ou peut être par simple goût de l'interdit ?

Ecoutez… Je suis sincèrement désolée pour vos parents, je n’étais pas au courant de cet événement. Je ne peux malheureusement pas changer votre dossier scolaire pour des questions administratives.


Il fallait s'y attendre à ces condoléances d'hypocrisie polie, évidemment. Pourtant, Merlin savait à quel point la ténébreuse avait horreur de ça. Elle avait mentionné l'événement pour le toucher certes, mais en aucune façon pour susciter sa pitié. La nuance était sans doute faible mais primordiale aux yeux de la jeune lady, contrainte de répondre par un sourire légèrement crispé. Cela se voyait clairement sur le visage du sorcier qu'il était surtout gêné et ennuyé d'entendre cette histoire, mais franchement Ella n'allait pas l'en blâmer. Le pire aurait été de tomber sur le genre de personnes se mettant à pleurnicher pour compatir à son 'malheur', en plaignant l'injustice de la vie et la cruauté de cette 'tragédie' Alors la séduisante mangemort pouvait s'estimer heureuse Le fait que personne ne soit au courant du meurtre en revanche ne l'étonnait guère, même pas la moindre allusion dans la gazette du sorcier, nul doute que Scrimgeour ne souhaitait pas se retrouver avec un nouveau double meurtre non résolu sur les bras. C'était d'ailleurs une excellente nouvelle que l'enquête soit en point mort, car dans le cas contraire, Ella aurait eu du soucis à se faire. Le refus de sa requête en revanche l'enchantait beaucoup moins, mais que elle ne pouvait pas faire grand chose de plus..

- Des questions administratives... Je vois..répéta-t-elle pensive, avant de laisser échapper un soupir de résignation. Toutefois, malgré une légère amertume et contrariété, le changement d'attitude d'Arsène vis à vis d'elle restait appréciable et au moins, son intention de lui laisser une chance semblait sincère.. bien. Enfin... pour moi, l'important c'est surtout que votre opinion à mon égard ne reste pas si injustement négative.. Il me reste toujours un trimestre pour rattraper ça..

La demoiselle marqua une pause, parfaitement calme à présent alors qu'elle semblait quelques minutes auparavant sur le point de criser. Son expérience en matière de maîtrise de soi facilitant cela. Elle avait ses faiblesses et il lui arriver comme à tout le monde de craquer, mais le coup du à la lecture du bulletin étant passé et n'ayant plus besoin de jouer les victimes vu que le médicomage semblait plus enclin à tirer un trait sur son écart de conduite.

Mais je vous propose de vous remonter par un autre biais et avec mon soutien en fournissant un travail supplémentaire qui vous permettrait également de rattraper les heures que vous avez raté dans mon cours. Je sais que ce n’est pas forcément juste par rapport à vos camarades, mais vous avez tout à y gagner.


Un travail supplémentaire ? Du moment qu'il ne comptait pas lui faire faire un essai sur "pourquoi les moldus sont-ils des gens merveilleux ?" ou quelque chose du genre.. D'ailleurs, cette proposition l'intriguait mine de rien, en particulier la dernière phrase. Voulait il lui accorder un traitement de faveur ? Certes, ce ne serait pas vraiment équitable, mais qu'est ce que pouvait il lui faire à elle qui faisait toujours passer son propre intérêt avant tout ? Par ailleurs, cela ne la dérrangait pas de passer davantage de temps en compagnie du médicomage, si tant est qu'il soit un peu plus chaleureux que ce qu'il avait montré jusqu'à présent. Intéressée et intriguée, sans toutefois prendre le risque de s'engager dans quelque chose où elle ne sait pas ce qui l'attend, la sulfureuse demoiselle fronça légèrement les sourcils, scrutant de ses iris de jade le regard noisette du bel enseignant, avant de demander finalement sur un ton marqué pas la curiosité.

- Qu'est ce que vous entendez par travail supplémentaire ? Est ce vraiment réglementaire ?

N'était ce pas ironique que ce soit elle qui pose cette question, compte tenue qu'elle est toujours la première à enfreindre les règles ? Esquissant pour elle même un sourire amusé à cette idée, Ella ajouta après un bref moment..

- Vous m'intéressez en tout cas... mais peut être pourriez vous m'en dire un peu plus..

Sa phrase pouvait être comprise de différentes manières et facilement prêter à confusion surtout sortie de son contexte. Ce n'était pas vraiment un hasard si Elle avait sciemment choisi cette formulation ambiguë et jouer ainsi de sa répartie était un véritable jeu d'enfant pour l'ex-Serpentard. La belle pouvait ainsi guetter si cela provoquerait une quelconque réaction chez Arsène si tant est qu'il perçoive le double sens que ses mots renfermaient; par ailleurs, l'interprétation lui en revenait, c'était donc en somme un excellent moyen de voir s'il lui était aussi insensible qu'il se plaisait à le paraître.

- Sinon je cherchais justement un stage quelque part.. je pourrais peut être le faire à Ste Mangouste.. improvisa-t-elle alors que l'idée venait juste de germer dans son esprit, mais cela Arsène n'avait nul besoin de la savoir.

(HJ: suite à une soudaine inspiration j'ai édité deux trucs =D j'espère que ça te plaît^^ )

Tout en parlant, la demoiselle s'aventurait lentement dans le domaine des sous-entendus implicites, glissant sur les mots et les tournures ambiguës avec l'adresse d'une experte en matière de répartie. La langue de vipère de l'ex-Serpentard était entraînée et les formulations lui permettrait au pire selon la réaction de son vis à vis de jouer à l'innocente qui ne c'est même pas rendu compte de la signification que pouvait détenir ses paroles pourtant soigneusement calculées. D'après le froncement de sourcil de l'enseignant, celui ci avait noté le léger indice laissé par la belle dans son discours concernant son intentions. L'opinion d'Arsène importait pour Ella dans la mesure où faire bonne impression était le plus sur moyen de s'assurer un commentaire satisfaisant sur son prochain bulletin. Bien sur, la séduisante jeune femme savait pertinemment qu'elle avait plus ou moins mérité la sentence. Après tout elle avait délibérément chercher à provoquer Arsène pendant ce cours, ne connaissant que trop bien l'attachement de que ce dernier accordait au respect des moldus.. Et forcément arriver en retard_ sans doute la seule fois de sa vie d'ailleurs qu'elle n'était pas ponctuelle_ n'arrangeait en rien les choses. Toujours est il que le jeu l'amusait beaucoup, et la demoiselle comptait bien continuer à le chercher mais dans un registre bien différent qui lui plairait sans nul doute bien davantage.. :sifle:

La jeune Allemande ne cilla pas devant le regard scrutateur du médicomage, au contraire, le soutenant sans difficulté, les yeux verts affrontant ceux noisettes de l'enseignant. Arsène devait peiner à la cerner évidemment, elle changeait d'approche sans crier gare et restait dans l'ambiguïté avec ses propos. Tandis que le professeur affirma la légitimité de réalisé des devoirs et des travaux facultatifs pour améliorer ses notes.. Par ailleurs, son expression montrait qu'il était plutôt réceptif à ses infimes appels du pied, Ella était certaine qu'il avait bel et bien remarqué les sous entendus, même s'il semblait déterminé à lui compliquer la tâche. Bien, l'inverse l'aurait probablement déçue. Et l'enjeu plaisait beaucoup à la belle demoiselle au regard de jade, elle savait plaire, se rendre désirable par tous les moyens. Ses allusions implicites ne servaient qu'à attirer son attention, sans doute comme ses piques lors du cours de soins magique. Calculatrice ? Sans aucun doute et manipulatrice à souhait. Monsieur Vawdrey ne se laisserait pas amadouer si facilement.. Quoi que, ne s'était il pas déjà laissé influencer par son discours et berner par ses mensonges ? Mais la demoiselle pouvait bien jouer le jeu, au final si tout se déroulait comme elle l'entendait, ils seraient gagnant et satisfaits tous les deux. Schön ! Que le jeu de la séduction commence..

- Hé bien Mademoiselle Schwarz, c’est à vous de me prouver ce que vous valez.

Un sourire amusé se dessina sur les lèvres vermeilles de la ténébreuse. Elle savait déjà ce qu'elle valait, ce n'était plus à prouver, ses notes_ hormis en soin magique en raison de la mauvaise foi d'Arsène lui même_ étaient plus qu'honorables; maintenant s'il faisait référence à un autre domaine plus personnel, là encore l'étudiante n'était pas sans expérience.. :sifle: Répondant sur le même ton, la sulfureuse répliqua sur un ton caressant et assuré, une phrase du même registre ambiguë que précédemment.

- Vous ne serez pas déçu.

Le moins qu'on puisse dire c'est qu'effectivement Ella cachait bien son jeu, et un jeu Ô combien dangereux et risqué, mais il en fallait bien plus pour effrayer la jeune femme flirtant à longueur de journée avec la mort et la magie noire. Mais ça, Arsène ne pouvait pas en avoir la moindre idée.. N'était ce pas ironique qu'il lui demande démontrer ce dont elle était capable ? Ses connaissances en matière de magie, sa virtuosité dans les duels, son don inné pour plaire et embobiner, son assurance, sa détermination, son ambition et ses motivations, qu'en connaissait il ? S'ils étaient amené à faire un duel là, tout de suite, le professeur expérimenté contre la tueuse surentraînée, l'issue était loin d'être évidente.. Sans parler de sa capacité à cacher ses sentiments et son jeu par la même occasion, n'avait elle pas tous les atouts pour devenir une auror redoutable si tel était ce qu'elle voulait ?

- Certes. Mais vous êtes en Elite Magique, votre stage de fin de formation devra donc s’effectuer au Ministère si vous voulez pouvoir le valider. Par contre, il serait peut-être intéressant pour votre culture générale de vous inscrire à la sortie prévue à Ste Mangouste. Vous pourrez ainsi comprendre pourquoi parler des moldus n’est pas si anodin en cours de Soins Magiques.

Ainsi le médicomage semblait déterminé à lui rappeler que rien n'était gagner, revenant sur son commentaire péjoratif à l'égard des non-sorciers et lui conseillant de s'inscrire à la sortie organisée, rendant par la même superflue sa proposition de stage. Croyait il lui clouait le bec et remporter le dernier mot par cette réplique ? C'était bien mal la connaître.. Ella s'était d'ores et déjà inscrite pour l'excursion à l'hôpital sorcier. Quant à ce qui est l'implication des moldus pour le soin magique, la demoiselle était loin d'être sotte. Bien évidemment qu'elle savait qu'il y avait des différences, notamment dans la façon dont il convenait de les soigner et il était donc nécessaire au médicomage de connaître toute les subtilités. Sa réflexion sur le prétendu barbarisme des moldus relevait de la plus pure mauvaise fois et elle même ne croyait pas en ces propres paroles. Seulement elle n'en avait que faire des moldus, et à vrai dire, pour contenter le Seigneur des Ténèbres, elle était plus souvent amené à les torturer et les tuer, qu'à se soucier de leur santé.. En tout cas, elle avait prit Vawdrey de vitesse pour le coup; Ravie, la jeune femme aussi fière que déterminée répliqua sur un ton satisfait:

- Mais, c'est déjà fait.

Le séduisant médicomage ajouta alors qu'il ne doutait pas de ses compétences et était certain qu'elle saurait le convaincre de changer d'avis, la demoiselle esquissa un nouveau sourire à la fois appréciateur de ce changement d'attitude à son égard et surtout amusé à la pensé de tout ce qu'Arsène ignorait sur elle. Par ailleurs, cela sonnait pratiquement la fin de l'entrevue et l'on pouvait envisager encore toute les évolutions possible pour le devenir de leur relation. Ne pouvant s'empêcher de formuler des propos plus ou moins mystérieux pouvant être interprété de plusieurs manières, elle rétorqua simplement avec un regard appuyé.

- Vous auriez tord de me sous-estimer.

Ella était à elle seule ce mystère fascinant et impossible à cerner, elle en était consciente et la demoiselle se plaisait à l'entretenir; tout comme elle savait qu'elle était belle et désirable et en jouait. Décidant qu'il était sans doute temps de mettre un terme à cet entretient, Ella esquissa un infime mouvement pour se lever, en rejetant ses cheveux d'un rouge sanguin dans son dos d'un geste désinvolte et portant sa main à son sac.

- Bien.. Je vous remercie de m'avoir accorder de votre temps, Monsieur Vawdrey.
Je vais donc vous laisser avec.. Ella laissa son regard dériver sur le bureau où s'étalaient des paquets de devoirs, à l'évidence Arsène était en pleine correction lorsqu'elle l'avait interrompu, et termina sa phrase avec un ton mi ironique mi compatissant, prenant en réalité un malin plaisir à rappeler au professeur la merveilleuse soirée qu'il avait en perspective à lire toutes les âneries que certains élèves avaient pu écrire ...vos copies.. Bonne soirée professeur.

Alors qu'elle se levait avec des gestes précautionneux, l'étudiante lança un dernier regard appuyé et impénétrable au médicomage tout en passant son sac sur son épaule. Ignorant la légère douleur qu'elle ressentit à sa coupure, elle salua d'un bref signe de tête son vis à vis, s'éloignant sans hâte d'une démarche gracieuse et sensuelle. Dans son esprit le message était clair, Vawdrey pourrait l'avoir s'il le voulait, mais il aurait tord de croire qu'elle allait ramper à ses pieds.

Le sourire de la gamine était resplendissant et dissimulait une certaine once de mystère assez excitante qui lui donnait envie de se mettre dans tous ses états. Il se contenta pourtant de lui rendre aimablement son sourire et de ne pas soulever sa dernière réplique provocante. Mieux valait y aller à petite dose, et puis il n’était pas encore certain qu’elle ferait le boulot demander et surtout qu’elle ne l’allumait pas juste pour le fun. De plus, il était encore passablement irrité par le comportement de cette petite garce durant son cours, il donnait à voir et ne lui ferait entièrement confiance sur ses véritables intentions que lorsqu’il aurait la preuve qu’elle valait vraiment ce qu’elle prétendait. Après tout, il en avait rencontré bien souvent de ces femmes qui n’étaient que des allumeuses superficielles et sans grand intérêt. Même Natacha se détachait aisément de ces gonzesses sans avenir car elle au moins, ne cachait pas son jeu même s’il était dévergondé à souhait et très porté sur son entre-jambe. Sa méfiance était légèrement revenue, comme lorsque l’on passe le premier coup de l’euphorie, chez lui ça correspondait au moment où il se rappelait qu’une femme avait d’autres intérêts à défendre que son cul et que dans la situation immédiate, elle avait quand même commencé par le traiter comme un moins que rien, ce qui n’était pas anodin si elle voulait se rattraper pour la suite. Son orgueil reprenait le dessus ce qui n’était pas une moindre chose, après tout son humeur à tendance lunatique avait du bon par moment et pouvait le ramener sur terre en un rien de temps, lui évitant ainsi de se casser la gueule par terre naïvement.

De toute façon, elle venait de l’irriter une nouvelle fois en tentant de le casser sur un domaine qu’il n’appréciait absolument pas ; son job. Oui et alors ? Elle était déjà inscrite ? hé bien tant mieux pour elle… et pour lui, il pourrait ainsi lui rajouter une couche de boulot supplémentaire. Arsène savait très bien que le but de la jeune femme était de lui en mettre plein la vue, mais il ne mangeait pas de ce pain là.

Parfait, dans ce cas vous ne verrez aucun inconvénient à ce que je vous donne un travail supplémentaire durant cette sortie. Nous en rediscuterons en temps voulu.

Il lui sourit dans un geste tout à fait arsénien et supérieur. Et oui ma petite, tu n’es pas prête de me déstabiliser aussi facilement. Trop sûre d’elle, la rouge sang en rajouta une couche qu’il ne pouvait pas laisser passer. Il ne fallait pas la sous-estimer ? Tant mieux, il mit pour la peine la barre très très haut la concernant, à elle de gérer la situation dans ce cas. Qu’elle se débrouille donc pour lui montrer ce qu’elle vaut. Il se délectera de la voir se dépêtrer avec un angle d’observation qu’il se promit de mesurer au millimètre prêt. Il en avait assez des Natacha Angel trop facile à glisser sous la couette, il espérait bien être éblouie dans tous les domaines et surtout dans un en particulier en fait.

Vous aussi Mlle Schwarz.

Ses yeux se fixèrent dans les yeux vert de la ténébreuse, espérant que le message était suffisamment clair. Il ne serait pas indulgent une seconde fois, déjà qu’il n’avait pas l’habitude de laisser de deuxième chance. Elle devrait donc jouer franc jeu dès le départ et ne pas se planter sinon elle risquait de se ridiculiser.

- Bien.. Je vous remercie de m'avoir accordé de votre temps, Monsieur Vawdrey. Je vais donc vous laisser avec.. vos copies.. Bonne soirée professeur.

Ella Schwarz se leva avec cette aisance qui lui allait comme un gant et lui envoya un de ses regards de braise qu’il commençait à apprécier. Elle lui arrachât un sourire de satisfaction qu’il ponctua d’un hochement de tête entendu. Il l’observa se déhancher jusqu’à la porte d’un regard d’envie puis reposa ses yeux sur son bureau pour reprendre son travail. Mais, il se mit à sourire à pleine dents. Il attrapa le document de la main gauche et se leva lestement pour rejoindre la porte que quittait déjà la belle étudiante. Il lui attrapa le bras gauche pour la stopper dans son élan et plonger une dernière fois son regard noisette dans le sien et ainsi avoir le dernier mot.

Je crois que vous oubliez quelque chose Mademoiselle...

Il lui tendit le document tout en gardant son bras emprisonné dans sa main. Il ne le lâcha qu’après quelques secondes et lui tourna le dos pour retourner s’asseoir à son bureau pour reprendre ses activités si plaisantes. Il avait gardé son sourire de satisfaction. Il savait que la jeune femme en serait un peu gêné, elle qui donnait une image si sure d’elle venait de perdre la face alors qu’elle avait joué son jeu avec tact durant tout l’entretien. Finalement la soirée n’était pas si mauvaise que ça et avec un peu de chance il ne finirait pas trop tard et pourrait même passer voir sa mère à Ste Mangouste en rentrant.