*Titre de ta nouvelle : Le mystère des suçacides
*Présentation de l'histoire : Un jour tout a fait ordinaire, dans un futur très lointain, Bangkok se retrouve face à un drôle de petit garçon qui ne fait que dire suçacide à tout bout de champ
*Protagonistes : Bangkok et le petit garçon, pas mal de gens du forum mentionnés
*Complet : oui






« Suçacide. »

Perchée sur sa chaise, Bangkok jeta un coup d'oeil surpris au gamin qui se tenait sous ses yeux, chargé comme un mulet. Suçacide ? Comme ça ? Pas même un bonjour, pas même un mot gentil ? Non, celui là, il se pointait, il vous disait « suçacide » et il vous regardait comme si vous alliez lui révéler le secret du parchemin d'Alexandre. Comme si elle était au courant, elle. La rouquine n'avait jamais été dans la confidence. Elle ne savait même pas si quelqu'un le connaissait, ce secret. Certes, nombre de sorciers s'étaient lancés dans une longue et pénible quête pour découvrir ce qui se cachait sous ce fameux parchemin.

Page, son ancienne préfète vénérée et Morgan, le sale gosse serpy absolu, Loup Garou et Serpentard à ses heures, avaient même passé toute leur Lune de Miel à chercher des indices sur ce fameux parchemin. Elle les admirait pour leur courage et leur persévérance, mais pour ce qu'elle savait, ils n'avaient rien trouvé. Ils l'avaient peut être tenue à l'écart, mais Bang' en doutait. On ne tient pas ses amis à l'écart d'une telle découverte. Et jusqu'à nouvel ordre, ils avaient toujours été amis, ou presque, à partir du moment ou cet abruti de Kharante avait soulevé la jupe de la jeune inconsciente, en première année. Et autant vous dire que cette histoire datait. Quant à Page, Bangkok l'avait toujours admiré. C'était une lionne comme on n'en fait plus, avec le courage et tout et tout. Alors non, ils ne le lui aurait pas caché.

Impatienté, le gamin répéta son mot, cet unique et étrange mot, tentant cette fois d'employer un ton plus posé, plus assuré. Bangkok l'ignora simplement, ne s'intéressant qu'au mot en lui même. Suçacide... Ça lui en rappelait des souvenirs, ça. Il y avait eu cette fois, la première fois de sa vie où elle s'était retrouvée avec les autres Gryffondor. Elle était à cette époque un peu timide et mal à l'aise, et Page avait lancé cette idée de concours de trou. Ils avaient tous essayé, riant, chahutant et elle les avait imité, à l'écart, ses yeux brillants d'envie avant qu'elle ne rejoigne le groupe et qu'elle ne devienne une rouge, une vraie, avec la haine des serpentards et tout ce qui va avec. Et puis ses premiers déboires sentimentaux. Elle s'était enfermée dans une salle de cours vide avec tout un paquet de suçacides, pleurant et maudissant cet idiot, ce crapaud de Deniel qui, en embrassant Orion sous ses yeux, avait brisé pour la première fois son pauvre petit cœur d'enfant.

Et il y avait eu toutes les autres fois, quand elle s'était amusée avec Revan, Billy et les autres, quand elle avait fêté avec tout le monde leurs victoires de quidditch, quand elle avait participé à ce concours idiot du plus gros mangeur de bonbons de Poudlard, un événement inspiré par les grands de l'UMA. Elle avait gagné, d'ailleurs. On lui avait offert en récompense tout un tas de confiseries diverses de chez Honeydukes, elle en avait été malade pendant des jours et des jours. Il y avait eu ce jour où, avec Brooke et Caleb, ils avait fêté l'obtention de leurs BUSEs. Lorsqu'ils avaient fêté le départ de leur cher préfet William aussi, un gryffondor hors-pair. Et puis le départ de Page la Rousse, qui les avait laissé seuls dans leur salle commune trop calme. Et il y avait eu toutes ces autres moments, avec Eve.

Une troisième fois, le gosse répéta son mot, d'une façon presque suppliante cette fois, et Bangkok s'autorisa un examen un peu plus approfondi de sa petite personne. C'était un mioche, oui, mais ça n'était pas tout : il était tout petit. Bon, en y réfléchissant, ça n'avait rien d'anormal. Mais il était vraiment, vraiment minuscule, cet enfant-là. Elle ne se souvenait pas d'avoir était aussi petite, à son âge. Car il devait avoir quoi ? Onze, douze ans ? Non, vraiment, c'était un nabot. Il était roux, aussi. Mais bien, hein ! Pas comme ce tas de jeunes qui s'étaient teint en roux pour ressembler à leur idole de Spearzony, la nouvelle Celestina Moldubec mais en mieux. D'ailleurs, c'était encore une histoire de suçacide, ça, lorsqu'elles avaient fêté le succès de son premier tube. Un moment magique. Mais nous avons déjà suffisamment parlé de ces confiseries, nous parlions de l'enfant, ce drôle de bonhomme qui ne disait que suçacide.

Il était roux, donc. D'un roux flamboyant, tel les filles Cadell, membres de cet étrange clan gallois plus soudés qu'un botruc et son arbre. Si elle se souvenait bien, la plus grande était devenue une psychomage célèbre et la plus jeune, une serdaigle brillante, s'était retrouvée à la tête du bureau de la Justice Magique en mois de temps qu'il n'en faut pour le dire. À la différence que se bonhomme avait encore plus de tâches de rousseur que les filles, et avec ses joues rouges de rage (Tout ça parce qu'elle n'aimait pas qu'on lui dise suçacide sans un minimum de courtoisie), il ressemblait un peu à une écrevisse. Il reniflait aussi. Mais sans arrêt. C'était assez irritant, n'avait-il pas un mouchoir, ce petit gamin roux ? Bang' haussa les épaules et continua de l'observer. Ses yeux étaient jolis, c'était toujours ça. De beaux yeux verts, de grands yeux verts. Ça lui donnait presque un air expressif. D'ailleurs, cette couleur lui rappelait quelqu'un. Un Survivor où quelque chose comme ça, quelqu'un qu'elle avait connu quand elle était à Poudlard. Ah, Poudlard ! Nous pourrions parlez des heures de cette école... Mais alors il nous faudrait oublier ce gosse, et il semblait vraiment vouloir quelque chose.

Bangkok soupira. Si seulement il s'exprimait plus clairement, plus poliment, surtout, elle pourrait peut être lui donner ce qu'il voulait... Sans doute, même. Que ne pouvait-elle pas faire ? Elle avait maintes et maintes fois fait ses preuves, et elle trouverait bien quelque chose pour le satisfaire, elle n'en doutait pas. Comme le lui disait souvent son petit frère Valerian, il fut un temps, elle pouvait tout faire. Alors oui, même ce petit gamin roux, moche et aux yeux verts de merlan frit, elle pouvait très certainement le contenter. Mais après avoir asséné ce simple et étrange mot, le voilà qui se taisait, boudeur. Qu'il boude, mais qu'il boude tout seul, elle avait d'autres chats à fouetter. S'il partait, elle pourrait peut être aller rendre visite à Caleb, histoire de discuter longtemps. Ils ne s'étaient pas vu depuis longtemps, pourtant séparés que de quelques étages, et ce petit garçon avait ravivé bon nombre de souvenirs qu'elle aurait aimé partager avec lui. Mais voilà, maintenant, ce mioche, non seulement il ne parlait plus, mais en plus il restait là à la regarder, les bras ballants, comme si elle était un étrange phénomène. Elle manqua de lui cracher que « non monsieur ! C'est vous qui êtes étrange à toujours dire suçacide, suçacide ! », mais elle ne dit rien, et elle se contenta de le regarder à son tour, attendant qu'il veuille bien se décider. Qu'il parle, qu'il parte, peu importait. Elle voulait juste qu'il fasse quelque chose, au lieu de rester planter là comme un imbécile qu'il était.

Elle le vit inspirer longuement, puis fermer les yeux tandis que les siens s'agrandissaient en une expression surprise. Tiens donc ! Et qu'est ce qu'il nous préparait encore, cet énergumène-là ? Rouvrant les yeux, il fixa son regard émeraude sur elle et d'une voix bien trop aigue pour un garçon, même de son âge, il débita

« Suçacide, suçacide, suçacide, suçacide, suçacide, suçacide ! »

L'ancienne Gryffondor resta bouche bée, hésitant entre l'hilarité et l'inquiétude. Peut être ce petit était malade, auquel cas, elle ferait mieux de filer un médicomage au plus vite. Si elle ne se trompait pas, Gauvain, au troisième étage, avait quelques relations à Sainte Mangouste. Peut être pourrait-il faire quelque chose pour cet étrange petit garçon...

Finalement, il abandonna. Ramassant les affaires qu'il avait laissées sur le sol pendant qu'elle l'examinait, il lui lança un dernier regard puis lui tourna le dos et fila dans le couloir, épaules basses. Bangkok le suivit des yeux un moment, incrédule, puis sourit, amusée. Certes, il était bien original, ce bout de sorcier, mais il fallait avouer qu'il avait su l'occuper avec ses drôle de regard et l'amour qu'il semblait porter aux suçacides. Il faudrait absolument qu'elle en parle à Caleb. Nul doute que le blond saurait s'amuser d'une telle histoire. Peut être même qu'il saurait lui donner la clé de ce mystère, lui qui connaissait si bien tous les mets du monde magique. Elle s'apprêtait à filer en vitesse pour le voir quand des pas retentirent au loin dans le couloir. Aucun doute, avec la poisse qu'elle avait, ce serait pour elle. Pas manqué.

Et voilà le gamin roux qui revenait, flanquée d'une autre rouquine, plus grande, dont les cheveux flamboyants tombaient en cascade sur ses frêles épaules. Arborant sur sa poitrine un bel insigne de préfète, la jeune fille ne semblait pas peu fière, et la vieille lionne qu'était devenue Bangkok esquissa un sourire maternel. Mettre la jeune génération de Gryffondor entre ses mains était une des meilleures choses qui pouvait arriver à l'honorable maison. Calmement, la jeune sorcière se posta devant une Bangkok prête à lui porter toute l'attention qu'elle n'allait pas tarder à réclamer.

« Bonjour Bang' ! Le mot de passe est Suçacide, tu nous ouvre ? »

Ce fut le déclic. Ravie d'avoir percé le mystère des suçacides, l'ancienne rouge et or rendit son salut à la petite Spearzony, portrait craché de sa grand-mère, et son tableau coulissa pour leur laisser l'accès à leur salle commune.





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