Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Partagez
 
 Prise d'otages [Hors HP - Court]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
  • Invité
  • Invité
MessageSujet: Prise d'otages [Hors HP - Court]   Prise d'otages [Hors HP - Court] EmptyDim 8 Mar - 0:08:49

*Titre de ta nouvelle :Prise d'otages (titre provisoire)
*Présentation de l'histoire : La vie lycéenne n'est pas toujours paisible que ce que l'on croit. Parfois, tout peut déraper en un instant.
*Protagonistes : Le personnage principale est Melorine, jeune lycéenne. Il y a aussi Maxence, Sandra, et le reste de leur classe.
*Catégorie : Courte Nouvelle
*Complet : oui

_________________


- Melorine ? Melorine ? Allez, remue-toi un peu, le cours va commencer.

La jeune fille qui répondait à ce doux nom se redressa sur sa table et se frotta paresseusement les yeux. Ses paupières s’ouvrirent, doucement, et elle vit devant elle son amie de toujours, Sandra. Les deux adolescentes se connaissaient depuis la maternelle, et elles ne s’étaient jamais quittées, treize ans durant. Melorine s’étira péniblement et leva les yeux vers le tableau noir, sans même un sourire pour son amie.

- On a quoi, là ?

- Philo. Tu devrais au moins savoir ça, on a changé d’emploi du temps il y a trois mois déjà…

Sandra disait vrai. Et cela faisait trois mois que chaque vendredi à la même heure, Melorine se demandait quel cours elles avaient. Recroisant les bras sur son pupitre, la jeune lycéenne se réinstalla pour continuer sa sieste. Après tout, les cours de la vieille Marthe -c’était le prénom de leur professeur de philosophie- étaient connus pour être d’un ennui mortel, alors autant continuer sa nuit, non ? Elle sentit vaguement la table remuer lorsque Sandra s’assit à coté d’elle, puis elle replongea dans un profond sommeil. De toutes manières, elle ne comptait pas avoir son bac, alors à quoi bon s’intéresser aux cours ? Si elle était là, c’était juste pour tenir compagnie à Sandra, parce que la petite brune se sentirait perdue sans elle. Mais c’était plus ennuyeux qu’autre chose. Melorine, elle, n’aimait pas les cours. Elle haïssait son lycée et méprisait les enseignants. A quoi bon travailler, elle avait de l’argent et ne comptait pas passer sa vie à travailler derrière un bête bureau. Elle, ce qu’elle aimait, c’était l’humanitaire. Et tant que l’entreprise de son père ne faisait pas faillite, elle n’avait aucune raison de s’inquiéter pour son avenir. Alors elle avait tout simplement décidé d’arrêter de courir après ce stupide examen. Comme elle aimait dire, elle valait mieux que ça : Mieux qu’un moche bout de papier. Ça n’était pas vraiment faux, mais c’est comme ça pour tout le monde, n’est ce pas ? Quel être humain ne vaut pas mieux qu’un papier ?

La jeune fille fut tirée de son doux sommeil par des hurlements, des cris stridents tout près d’elle. Quel était l’idiot qui avait encore apporté un rat en cours ? Cette fois ci, ses yeux s’ouvrirent rapidement, et elle était prête à cracher son venin sur celui ou celle qui venait de causer son réveil brutal. Mais les choses ne sont pas forcément comme on se les imagine. Le fauteur de trouble, c’était Maxence, un des garçons avec qui elle avait l’habitude de déjeuner, et en guise de rat, c’était une belle arme qu’il avait dans les mains. Un pistolet du genre de ceux que l’on voit à la télévision. D’ailleurs, cette scène était exactement celle d’un de ces polars à la noix, où l’élève ordinaire, le camarade idéal prend sa classe en otage… Assurément, cette arme n’avait rien du petit rat gris au poil soyeux qu’un des garçons perturbateurs du groupe avait amené une fois en cours, et ce garçon avec qui elle aimait discuter ne semblait pas être en train de rire. Cet abruti, car il était passé du rang de « plutôt pas mal » à celui d’ « abruti », voire carrément de fou dangereux, était réellement en train de les prendre en otage. Et d’abord, pourquoi les prendrait-il en otage ?

- Le premier qui fait le malin, je lui fais un joli piercing au milieu du front !

Plaît-il ? C’était quoi, cette phrase tout droit sortie d’un film, elle aussi ? « Je lui fais un joli piercing au milieu du front » ? C’était plus désolant qu’autre chose. Maxence dût sentir l’incompréhension de la jeune Melorine, car il pointa le canon de son arme vers elle. La lycéenne déglutit difficilement. Réflexion faite, ça n’était pas désolant, mais alors vraiment pas. C’était terrifiant. C’est ce qu’aurait voulu dire la jeune fille au garçon en face d’elle : il la terrifiait réellement. Elle voulut tout à coup s’excuser, lui dire qu’il n’était pas désolant, qu’au contraire, il était affreusement terrifiant. Et c’est ce qu’elle dit machinalement, pour s’excuser, pour qu’il pointe son arme ailleurs. Une sorte de prière à son bourreau. Car la demoiselle qui jouait généralement la dure était effrayée, terrorisée. Malheureusement, la peur ne fait pas toujours dire ce que l’on souhaite, et la jeune fille lança d’une voix non assurée

- Tu fais peur, j’te jure, j’voulais pas penser ça ! Promis, t’es pas désolant, t’es comme dans les polars de la télévision !

C’était idiot, n’est ce pas ? Elle ne se rendit compte de ce qu’elle était en train de raconter que lorsqu’elle entendit sa voisine gémir. Ses yeux s’écarquillèrent et elle se tut, la bouche ouverte, trop choquée par ce qu’elle venait de faire pour en rajouter. Maxence, lui, semblait ne pas avoir apprécié, mais alors pas du tout. Il changea tranquillement la trajectoire de son arme, et Melorine se demanda pourquoi la police n’avait pas encore encerclé l’établissement, pourquoi les médias ne parlaient pas encore d’eux, quoique même s’ils l’avaient fait, elle n’en aurait probablement aucune idée, et surtout, elle se demanda pourquoi les snipers n’avaient pas encore fait leur boulot. Elle se dit que si jamais elle en réchappait, elle irait dire deux mots a ces idiots d’incapables, parce que quand même, dans une situation comme celle-ci, ils auraient dû intervenir depuis longtemps. Maxence, lui, n’attendit pas l’intervention des tireurs d’élite pour presser la détente de son arme.

Une explosion.

Mais pas une petite, une grosse et désastreuse ! Un feu d’artifice qui vous explose sous le nez, avec la lumière qui va avec. Bon Dieu mais qu’avait-il fait, cet idiot ? Sur le coup, Melorine ne comprit pas vraiment ce qui venait de se passer. Pourtant, elle avait eu mal, oh ça oui ! Et elle avait vu l’expression d’horreur qui s’était dessinée sur le visage de sa meilleure amie au fur et à mesure qu’elle avait tourné la tête vers elle. Pourquoi ? Elle n’était pas morte, elle s’en serait rendue compte, alors pourquoi ? Que s’était il passé ? Pourquoi avait elle horriblement mal ? Dans un sens, cette douleur lancinante la rassura quelques peu. Si elle avait mal, alors elle était en vie. Mais pourquoi avait elle mal ? Pourquoi n’arrivait elle-même pas à pleurer tant la douleur était forte ? Et sa tête, sa pauvre tête… On cognait, on frappait dans son crâne … Elle ouvrit la bouche, comme pour parler, pour demander ce qui lui arrivait, mais aucun son ne sortit. Sandra, quant à elle, parvint à parler.

- Mel, ton… ton épaule… elle… tu…

Melorine baissa les yeux vers son épaule. Rouge. Trouée. Fichtre qu’elle avait mal ! Et ça n’était qu’à cause de son épaule ? Ce si petit trou dans son épaule droite lui causait donc toute cette souffrance ? Elle croyait… l’espace d’un instant, elle avait pensé que c’était sa poitrine qui avait été touchée. Mais elle n’était pas morte, alors elle avait pensé à sa tête. La balle avait dû heurter sa boite crânienne, ce qui expliquerait ce marteau piqueur à l’intérieur de sa pauvre tête. Mais ça n’était que son épaule. Une stupide épaule. Une articulation qui… qui saignait. Beaucoup… beaucoup trop. Melorine voulut porter son autre main à son bras, toucher le sang, voir si tout cela était bien réel, mais elle n’y arrivait pas. Elle ne pouvait pas bouger. Le choc, probablement, la peur, ou la douleur. La douleur… Elle la sentait qui s’estompait, cette maudite douleur. Pourquoi ? Elle allait donc mourir ? Non. On ne meurt pas d’une simple blessure à l’épaule. Bien sûr que non… Mais pourtant… Sa vue diminuait, s’obscurcissait… Il lui semblait que tout se faisait plus lointain, plus sombre… Elle perdait connaissance, à coup sur. Puis elle sentit la main chaude de Sandra sur son bras. Elle avait un mal de chien, et cette idiote lui secouait le bras…

- Melorine... Melorine…, chuchotait-elle.

Pourquoi ? Pourquoi chuchotait-elle ? Avait elle peur de Maxence ? Remarquez, elle aurait eu bien raison. Après tout, ne venait-il pas de tirer sur une de ses camarades ? Sandra s’inquiétait pour elle, elle devait avoir peur de la perdre… C’était gentil. Vraiment gentil. Mais pourquoi Diable lui secouait elle le bras ? Et pourquoi n’était-ce pas douloureux, aussi ?

- Melorine… Melorine, allez…

Et voilà qu’elle allait la supplier, la prier de rester parmi eux… Oh, elle aurait voulu lui dire tout plein de choses… Elle aurait voulu lui dire qu’elle s’en voulait de ne pas prendre le bac au sérieux, et que si elles en sortaient vivantes, elle serait plus sérieuse… elle aurait voulu…

- Melorine…

Elle chuchotait, encore. Elle entendit le rire de Maxence… Voir Sandra craindre pour son amie lui procurait-il donc tant de satisfaction ?

- Melorine, tu ronfles !

L'intéressée se réveilla en sursaut et regarda autour d’elle. Ses camarades les plus proches la regardait en riant. Maxence y compris… mais… il n’avait pas d’arme. Alors ça n’était qu’un rêve. La jeune fille lança un rapide coup d’œil à son épaule : elle n’avait rien. Ça n’était vraiment qu’un rêve. Maxence lui sourit, et elle grimaça, machinalement, avant de s’étirer comme un chat et de prendre des notes, sous le regard ahuri de sa voisine qui ne comprit cet intérêt soudain pour la philosophie.
Revenir en haut Aller en bas
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Miroir du Riséd :: Hors-Jeu :: Vos créations :: Fanfictions-