Bertrand, le lutin [Prio Evie puis libre]

[Suite du cours de bota. I love you

]

" Aiiiiiiide moi Evie > < " le lutin i' veut me manger O.O ! Y'est pas beau, allez casses toi lutin Yeux

Et t'auras un bisou de la part de Vivie Chico

Oui, oui lutin, elle est d'accord, elle tire une drôle de tête mais s'la surprise alien

Mais oui elle te trouve sex' Cool

"

Et là me direz vous, des lutins mangeurs de petits enfants, qu'est ce que c'est encore que ce ~~bordel~~ bazar? Et vous aurez raison puisque la dernière fois que nous avions quitté Vivie et Broot', les deux fillettes s'extirpaient, triomphantes et un sourire glorieux accolé au visage, du cours pesant de botanique de papy Bachelard et de ses longs exposés a la stupéfiante monotonie. Comment donc à l'heure actuelle, la jaune et la rouge avaient elles bien pu se fourrer dans une forêt magique sur laquelle régnait des monstres poilus, des fleurs carnivores et un géant inconnu qui tyrannisait peu scrupuleusement un peuple d'oursons en peluche. La blondinette, trottinant joyeusement derrière sa camarade, était sortie de la salle, une expression anormalement radieuse pour une apparente malade, sac sur l'épaule tandis qu'elle faisait mine de soutenir sa camarade blanche dont les lèvres écumantes semblaient sur le poids de cracher un nouveau jet de bile savant sur les plantes délicates du vieux professeur, entassant de sa main valide ses livres et parchemins dans son sac, sous les regards envieux, méprisants, sceptiques ou amusés de la petite assemblée d'élèves réunies pour les exposés. Elles avaient donc désormais une heure de glandouilleuses intersidérales pour partir à la recherche d'une occupation quelconque et du vagabondage de couloir, libérée pour le reste d'un cours qui portait sur les champignons. Oh Broot' était généreuse et avait donc une pensée menue et légère pour les malheureux condamnés a disséquer leurs champignons, m'enfin n'empêche, elles avaient la classe. Une classe qui valait peut être réprimande si l'on partait du principe que ce n'était pas une classe franchement orthodoxe mais une classe quand même. Les bonbons magiques avaient eu pour unique effet un peu néfaste un arrosoir désormais inutilisable mais ce désagrément peu important n'était rien en comparaison du sentiment grisant que pouvait éprouver Broot' en cet instant, fredonnant l'air d'une chanson que même la plus fine des oreilles n'auraient pu reconnaître tant elle était agrémentée à sa sauce.

Et puis les choses s'étaient gâtées. Ouais, enfin gâtées, disons simplement que les choses avaient tourné d'une façon totalement inattendue et involontaire puisque désormais, la blondinette se retrouvait kidnappé par un lutin qui faisait la moitié de sa taille mais possédait la force d'un troll, qui beuglait à l'assistance qu'il allait coupé les doigts de pieds de Broot' et arracher les yeux de Vivie qui assistait à une scène bizarrement pitoyable. Ou effrayante car après tout, un lutin, ça peut faire peur avec ses petites dents pointues et son air hargneux. Oui, Brooke avait eu le malheur de passer devant cette salle mythique dont le nom flottait, incessant, sur les lèvres de certains élèves comme le lieu de réunion par excellence en songeant qu'il faudrait aux deux fillettes une occupation de conquérantes pour cette digne victoire. La porte était apparue. La blondinette, à grands renforts de cris émerveillés, avait tiré son amie rousse à l'intérieur des lieux en s'extasiant de la beauté des décors d'une forêt de pins duveteux que recouvrait la neige. Et puis lorsqu'une racine un peu trop vigoureuse avait manqué de lui arracher le pied, la petite blonde avait immédiatement cessé de sourire et s'était mu en une stupéfaction circonspecte teintée d'incompréhension curieuse plus que terrifiée. Et là encore, ç'avait été bien avant d'être kidnappé par un lutin. Elles avaient tout d'abord progressé d'un pas relativement guilleret, Broot' modelant de lourdes boules de neiges entre ses doigts et s'extasiant autant qu'il était possible sur ce paysage détonnant dans une salle à la porte poussiéreuse et aux lourds battants semblait à n'importe quelle porte de salle de cours désertées ou abandonnées par des professeurs jugeant les étages supérieurs plus propices à l'enseignement. Et puis elles étaient tombées sur Bertrand le lutin. Ouais bon Bertrand, c'tait pas trè ssex' comme nom mais le pauvre n'avait pas eu le choix, sa maman buvait beaucoup et n'avait rien trouvé de mieux que Bertrand-Jacques de son nom complet, alias Bertrand. Oui, l'alcool avait souillé l'esprit des lutins de la forêt qui en meute désormais chassait les malheureuses fillettes. Enfin bon, alcool ou pas, porter le nom de Bertrand Jacques, c'était déjà suffisant pour une dépression. Et comme il n'existe pas de psychologue chez nos amis les lutins, Bertrand se vengeait sur les humains innocents qui posaient un pied dans sa forêt magique.

"Ahahah.

R'gardes Vivie, i' s'appel Bertrand Jacques ? Chico

S'moche non ? Fin c'pas d'ta faute lutin, t'as as choisi Yeux

"

– pause pleine de compassion –

" Maieuh, lutin, t'fais quoi là O.O "

Bredouilla la blondinette en s'apercevant que l'affreux lui avait sauté dessus et s'appliquait à serrer ses petits poings sur son malheureux cou.

Et voilà comment, sous le regard de son amie, Brooke Davis se retrouvait kidnappée par Bertrand. Un Bertrand agressif et franchement en colère, hargne peut être attisée par les commentaires peu élogieux ou délicats de la blondinette qui au bord de l'asphyxie, avait tout essayé pour faire changer d'avis la créature. Les supplications, les coups de chaussure sur le crâne et les flatteries – les moins fines – n'avaient pas suffit. Voilà, Broot elle allait finir tuée par un lutin qui en plus d'avoir un gros nez, avait un prénom pourri et c'était le comble du comble du triste. C'était la fin, l'apocalypse, le néant. Tout le monde la regretterait, Evie s'en voudrait. Non, Broot' ne pouvait pas mourir et laisser tout ces malheureux en larmes derrière elle ! ~~Le monde avait besoin de Brooke Davis.~~